2. Entretien
Il y a « entretien » et
« entretien »
« Un premier type d'entretien peut-être
qualifié d'informatif : je me rends chez une personne ressource
parce que je sais qu'elle dispose d'informations qui seront utiles à ma
recherche. Ce n'est pas son avis en tant que tel où son mode de
pensée personnelle qui m'intéresse, c'est l'information
factuelle, objective, dont cette personne dispose en fonction du rôle
qu'elle joue et de la fonction qu'elle remplit. Le second type d'entretien est
dit qualitatif sensu stricte ou « entretien de recherche ».
(Albarello. L, Op cit P62)
La clé de la méthodologie de l'entretien repose
sur la technique de l'écoute, sa préparation et son explication,
une écoute instruite par des objectifs précis et un cadre de
référence théorique explicites.
(Blanchet, A, Gotman A (2004).
Pour ce qui concerne notre recherche, nous avons plus
privilégié l'entretien individuel à l'entretien collectif.
Par celui-là nous avons été dans une situation de face
à face avec nos interviewés, ce qui nous a permis
d'accéder aux informations même celles qui ne pouvaient pas
être mises à notre disposition si l'entretien se faisait de
façon collective. Cette catégorie nous a permis d'obtenir des
révélations sur certaines pratiques auxquelles se livrent les
acteurs dans leur vie quotidienne, pratiques qui font objet des chansons.
Il a permis aux interviewés une liberté de la
parole parce que la contrainte sociale y a été moins grande.
C'est l'usage de l'entretien semi directif plus ouvert et plus libre. La
technique de l'entretien semi directif consiste à soumettre un champ ou
un aspect du champ à la réflexion et la discussion.
Le chercheur présente un champ de réflexion
assez large et il s'insère ensuite dans la logique exprimée par
la personne interrogée (Albarello 2004, P64).
Il importe de signaler que nos entretiens se sont
déroulés en trois langues, à savoir la langue
française, le lingala et le swahili. Ces deux dernières langues
sont du milieu dont la traduction en français faites par nous
même.
Le dictaphone et un carnet de bord sont des outils qui nous
ont servi de support dans cette opération de récolte des
données.
Comment les avons utilisés ?
- Le dictaphone, nous a été
d'une importance capitale dans la mesure où tous nos entretiens y
étaient enregistés. Ces entretiens étaient souvent
entrecoupés parce que nous avons sélectionnés des
personnes ressources. Après enregistrement, intervenait le rôle
des carnets.
- Le carnet de bord, après les
auditions, les entretiens sont transcrits dans le carnet. Celui-ci a deux
parties, la première reprend les entretiens intégralement tandis
que la seconde transcrit nos analyses et interprétations de contenus des
chansons policières.
C'est dans cette partie que nous avons
synthétisé les points communs à tous nos entretiens. Il
convient de souligner qu'au Camp préfabriqué tout comme à
l'Escadron mobile du District Ville Police Lubumbashi, la plupart des
entretiens réalisés ont été directement transcrits
dans le carnet.
Nos entretiens ont été articulés sur les
thèmes ci-après :
· Les sentiments des acteurs
· Leurs critères de sélection des
chansons
· La destination des messages
· Les phénomènes abordés
· Les obstacles que les acteurs rencontrent dans la
production de ces chansons
· Leurs attitudes vis - à -vis des chefs
avertis
· Les représentations, signification de point de
vue.
· Relation avec l'autorité
politico-administrative, judiciaire civile, militaire et la population.
Le contrat selon lequel les informations recueillies
commençaient à se répéter et que les nouvelles
informations devenaient rares et moins pertinentes par rapport à
l'objectif de notre recherche nous conduit à clôturer notre
travail de terrain.
C'est pour nous une solution de bon sens lorsqu'on s'oriente
dans une recherche basée sur les méthodes qualitatives.
L'observation en tant que procédé de recherche qualitative
implique l'activité d'un chercheur qui observe personnellement et de
manière prolongée des situations et des comportements auxquels il
s'intéresse, sans être réduit à ne connaitre ceux
-ci que par le biais des catégories conversationnelles ou conventions
ordinaires. Elles ont été profitables puisque les acteurs nous
livraient les faits dans leur état naturel sans qu'ils ne se rendent
compte que nous étions chercheur à qui ils livraient les
informations ponctuelles utilisées par ceux qui vivent ces situations.
(Poupart, Deslauriers, Groux La Perriere, Mayer, Pires 1997).
forme in « situ », ainsi que des entretiens, nous avons
ainsi exploité les entrevues de la population à étudier,
mais plutôt la catégorisation des acteurs qui rentre dans
l'univers de l'enquête. C'est cette dernière technique qui a
été exploitée.
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