4.1.2. LES ENTREPRISES : INVESTISSEMENT MANQUÉ.
Les entreprises considèrent la formation
professionnelle comme un investissement en capital humain de première
importance puisqu'en effet, les ressources humaines constituent aujourd'hui
plus que jamais la seule ressource capable de dégager une valeur
ajoutée et par conséquent la richesse de l'organisation.
Les entreprises encourent un grand risque en
développant les compétences de ses ressources humaines puisque
ces dernières peuvent quitter l'organisation pour travailler ailleurs
dans d'autres organisations parfois concurrentes.
Même si on peut supposer qu'il y a des conventions et
des règles législatives ou autres qui exigent le remboursement
des frais occasionnés par les salariés réfractaires cela
ne peut remédier aux préjudices d'un manque de performance et de
rentabilité surtout à court terme L'entreprise trouve une grande
peine à remplacer une compétence rare et spécifique dans
un temps très court pour ne pas perturber le processus de la production
et satisfaire la demande dans un marché concurrentiel où chaque
faux pas compte beaucoup.
Les entreprises cherchent alors à spécifier les
personnes qui peuvent bénéficier de la formation professionnelle
et à fixer le contenu de la formation privilégiant celle qui a
trait à la spécificité de l'organisation en recourant
à des actions de formation en interne se rapportant le plus au contexte
du travail.
Une telle différenciation en privilégiant
certaines catégories (exemples les hauts cadres) et la formation non
diplômante et à caractère spécifique, l'entreprise
en croyant produire des compétences spécifiques tuent les
compétences.
En effet, les compétences ne se résument pas en
un savoir-faire dans un contexte particulier mais les connaissances
théoriques et pratiques se développent tous les jours grâce
à la recherche et aucun ne peut fermer ses portes.
De plus, les interactions avec le monde extérieur
obligent le personnel et surtout les cadres de dialoguer avec leurs pairs sur
des méthodes et des procédures déjà connues
à l'échelle internationale. Les langues étrangères
à titre d'exemple sont nécessaires pour tout le monde comme
l'outil informatique ou l'organisation. De ce fait, nul ne peut se passer de la
formation à caractère général pour
développer les compétences internes.
De ce fait, l'individu est plus autonome et peut en
conséquence transférer ses compétences ailleurs.
4.2. VERS LA CRÉATION D'UN MARCHÉ DE
COMPÉTENCES INTER-
ENTREPRISES.
La relation d'emploi entre l'organisation et les
salariés est devenue aujourd'hui dans un grand nombre d'économies
de courte durée compte tenu des mutations que connaît
l'environnement tant technologiques qu'organisationnelles.
Les restructurations des entreprises pour la recherche de
performance, une grande flexibilité organisationnelle et une meilleure
rentabilité les poussent à réduire les effectifs ce qui
est de nature à augmenter le flux de la mobilité externe.
Les compétences quittent alors leurs entreprises
malgré elles pour chercher un emploi dans une autre structure où
il y a une pénurie et un déficit.
Cette forme de mobilité subie de plus en plus
fréquente en plus de celle choisie volontairement par les individus
constitue ce qu'on appelle un marché des compétences où se
confronte une demande et une offre.
Dans certains cas, se développent les " carrières
nomades " qui travaillent pour plusieurs organisations sans pour autant
appartenir à aucune structure.
D'autres formes de travail comme le télétravail
voient le jour pour s'adapter aux nouvelles mutations technologiques avec
l'avènement des outils de communications et d'informations via
l'informatique et surtout l'Internet.
On peut supposer que la création de ce marché
est le résultat d'une dévalorisation salariale de
l'ancienneté, au sein de l'entreprise, au profit d'un gain en
rémunération plus important en cas d'une mobilité
externe.
Contrairement aux marchés internes, les marchés
professionnels offrent à l'entreprise un grand choix sans courir le
risque de ne pas trouver les compétences requises. Elle peut recruter
directement , en interne, la main-d'oeuvre qui correspond aux
compétences recherchées.
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