1- Au
niveau de la stabilité financière
Les principales menaces de la stabilité du
système bancaire marocain sont : les montants élevés
des créances en souffrance, la tendance à la baisse des marges
d'intermédiation, le recours des banques commerciales aux
dépôts à vue et la solvabilité insuffisante des
banques spécialisées.
Les facteurs qui soutiennent la stabilité du
système sont : la croissance forte et soutenue des
dépôts de la clientèle, la stabilité des banques
commerciales, la diversité des portefeuilles de prêts des banques
commerciales et les liens financiers limités entre les banques
1-1-
La solvabilité insuffisante des banques :
La solvabilité du secteur bancaire commercial est
généralement satisfaisante, mais celle du secteur bancaire
spécialisé est insuffisante. D'après les
données de BAM, le ratio de solvabilité du système
bancaire s'élevait à 12,5 % fin juin 2002 (tableau I), bien
au-dessus du seuil prudentiel de 8 %. Cependant, ce bon chiffre est
entièrement dû au secteur bancaire commercial, dont le ratio de
solvabilité s'établit à 15,3 %. Par contre, les banques
spécialisées présentent un ratio de solvabilité
moyenne de 0,5 %, bien que deux d'entre elles aient été
recapitalisées en 2000-2001.
En fait, deux banques spécialisées
étaient insolvables à la fin juin 2002 (CIH, et crédit
agricole), de même que trois petites banques commerciales publiques.
1-2-
L'importance des créances en souffrances :
Le système bancaire souffre du montant
élevé des créances en souffrance, surtout dans les banques
spécialisées. Le montant net de ces créances (après
provisions) représentait 20 % des actifs des banques
spécialisées fin septembre 2002, contre seulement 2 % dans les
banques commerciales (Tableau I). Cette différence est due à la
fois à un niveau brut beaucoup plus élevé (les
créances en souffrance représentent 36 % des prêts bruts
dans les banques spécialisées contre 11 % dans les banques
commerciales) et à des provisionnements insuffisants dans les banques
spécialisées (dont les provisions se montent à 40 % des
créances en souffrance brutes contre 70 % dans les banques
commerciales).
1-3-
Problèmes de gestion et l'intervention de l'Etat :
Les banques marocaines semblent généralement
bien gérées et, en particulier, les banques privées font
preuve de prudence dans leur gestion. Cependant, la
qualité de la gestion du secteur bancaire est compromise par
l'intervention de l'État dans la gestion de ses propres banques, la
nomination non concurrentielle des responsables, l'insuffisance relative des
relations avec les banques étrangères. En outre, la plupart des
grandes banques privées bénéficient de la présence
d'étrangers dans leur conseil d'administration, mais les
étrangers sont généralement absents de la gestion
quotidienne, sauf dans les banques étrangères. Les banques dont
le capital est ouvert au public sont souvent gérées par des
responsables recrutés dans la fonction publique. Leur expérience
bancaire étant très limitée
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