Sommaire
SOMMAIRE
1
ABRÉVIATIONS UTILISÉES
3
INTRODUCTION GÉNÉRALE
5
CHAPITRE I :
LES REFORMES DU SYSTÈME FINANCIER
INTERNATIONAL : ELABORATION ET MISE EN APPLICATION DES NORMES ET CODES
INTERNATIONAUX
7
SECTION I : LE RNFORCEMENT DE L'ARCHITECTURE
FINANCIERE INTERNATIONALE : À LA RECHERCHE D'UNE STABILITÉ
DU SYSTÈME FINANCIER INTERNATIONAL
9
A- La transparence des politiques et des
données macroéconomiques
9
B- La réglementation et la supervision
du système financier
14
SECTION II : L'APPLICATION DES NORMES ET
CODES : LE RENFORCEMENT DES SYSTÈMES FINANCIERS NATIONAUX
27
A- Le processus d'application des normes
internationales
27
B- Avantages et problèmes des normes et
codes financiers
34
CHAPITRE II :
L'ÉVALUATION DE LA STABILITÉ
DU SYSTÈME FINANCIER MAROCAIN
40
SECTION I : LA REFORME DU SYSTEME FINANCIER
DES ANNEES 90
42
A- Les réformes du système
bancaire
42
B- La dynamisation du marché des
capitaux
47
C- La modernisation et le développement
du secteur des assurances
51
D- Le programme de développement de
l'épargne institutionnelle
52
SECTION II : LES VULNERABILITES DU SYSTEME
FINANCIER MAROCAIN SELON LE PESF
52
A- Les vulnérabilités du secteur
bancaire
53
B- Les vulnérabilités du
marché des valeurs mobilières
57
C- Les vulnérabilités du secteur
des assurances
59
D- Les vulnérabilités des autres
domaines du système financier marocain
60
CHAPITRE III :
LES REFORMES DU SYSTÈME FINANCIER
MAROCAIN : QUELLE ADAPTABILITÉ À LA TENDANCE
INTERNATIONALE ?
63
SECTION I : RESPECT DES NORMES ET CODES DU
SYSTEME FINANCIER
65
A- La transparence des politiques
monétaire et financière marocaines
65
B- Conformité aux principes fondamentaux
de Bâle pour un contrôle bancaire efficace
69
C- Conformité aux objectifs de l'OICV et
la réglementation des marchés des valeurs mobilières
73
D- Conformité aux principes fondamentaux
de l'IAIS pour un contrôle des assurances efficace
77
E- Evaluation de l'application des principes
fondamentaux pour les systèmes de paiement élaborés par le
CSPR
80
SECTION II : LES REFORMES RECENTES DU SYSTEME
FINANCIER MAROCAIN : QUELLE CONFORMITE AUX RECOMMANDATIONS DU
PESF ?
83
A- Réformes du secteur bancaire
83
B- Réforme du marché des
capitaux
89
C- Les réformes du système de
paiement
93
D- Lutte contre les abus du système
financier marocain : lutte contre blanchement d'argent et financement du
terrorisme
93
CONCLUSION GÉNÉRALE
95
ANNEXES
98
BIBLIOGRAPHIE
110
LISTE DES GRAPHIQUES
114
TABLES DES MATIÈRES
115
Abréviations utilisées
AICA : Association internationale des organismes de
contrôle des assurances, en anglais « IAIS »
AMC : l'Approche de Mesures Complexes
BAM : Bank Al-Maghrib
BCBS : Le Comité de Bâle sur le contrôle
bancaire
BCP : Banque Centrale Populaire
BM : Banque Mondiale
BMCE : Banque Marocaine de Commerce Extérieure
BNDE : Banque Nationale de Développement Economique
BRI : Banque des Règlements Internationaux
CCAP : Comité Consultatif des Assurances Privées
CCG : Caisse Centrale de Garantie
CDG : Caisse de Dépôts et de Gestion
CDVM : Conseil Déontologique des Valeurs
Mobilières
CDEC : Commission de Discipline des Etablissements de
Crédit
CEC : Commission des Etablissements de Crédit
CEN : Caisse d'Epargne Nationale
CFO : Centres Financiers Offshore
CIH : Crédit Immobilier et Hôtelier
CMI : Centre Monétique Interbancaire
CMR : Caisse Marocaine de Retraite
CNCA : Caisse Nationale de Crédit Agricole
CNME : Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne
CNSS : Caisse Nationale de la Sécurité
Sociale
CNUCED: Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement
CSRP : Comité sur les Systèmes de Règlement
et de Paiement
DAPS : Direction des Assurances et de la Prévoyance
Sociale
FCP : Fonds Communs de Placement
FEC : Fonds d'Equipement Communal
FMI : Fonds Monétaire International
FMSAR : Fédération Marocaine des
Sociétés d'Assurances et de Réassurance
FSF : Forum sur la stabilité financière
GAFI : Groupe d'Action Financier International sur le Blanchement
d'Argent
GPBM : Groupement Professionnel des Banques du Maroc
IASC : les normes comptables internationales
IFI : Institutions Financières Internationales
LBC/FT : Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et Financement
du Terrorisme
LTCM : Long-Term Capital Management
NI : Notations Internes
NSDD : Norme Spéciale de Diffusion des
Données
OCP : Office Chérifien de Phosphate
OFS : Organismes Financières
Spécialisées
OICV : l'Organisation internationale des commissions de
valeurs
ONCF : Office National des Chemins de Fer
ONE : Office National de l'Electricité
OPCVM : Organismes de Placement Collectif des Valeurs
Mobilières
PESF : Programme d'Evaluation du Secteur Financier
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMF : Politiques Monétaire et Financière
PONA : Position Nette Acheteuse
ROSC : les Rapports sur l'Application des Normes et Codes,
en anglais : le Report on the Observance of Standards and Codes
SCR : Société Centrale de Réassurance
SICAV : Société d'investissement à Capital
variable
SIMT : Système Interbancaire Marocain de
Télécompensation
SGDD : Système Général de Diffusion des
Données
TAND : Tableau d'affichage des Normes de Diffusions des
Données
TCN : Titres et Créances Négociables
Introduction générale
Le système financier international est un
élément central du fonctionnement de l'économie mondiale.
Il établit un cadre qui facilite l'échange de biens, de services
et de capitaux, et qui soutient une saine croissance économique.
Ces dernières années, de nombreux pays en
développement ont progressivement ouvert leurs marchés et
participent de plus en plus au système commercial et financier
international. Dans les années 90, les pays émergents
asiatiques1(*) ont ainsi
enregistré une croissance annuelle moyenne de 7% environ, ce qui leur a
permis de quasiment doubler leur produit intérieur brut en dix ans. La
libéralisation des mouvements des capitaux dans les pays en
développement a permis aux investisseurs internationaux de participer,
par des engagements directs et par des achats de titres, au fort taux de
croissance et de bénéfice des économies émergentes.
Ils ont diversifié leurs portefeuilles en y intégrant des titres
très rentables. Il en a résulté un afflux massif de
capitaux privés internationaux.
Dans la seconde moitié des années 90, les
investisseurs internationaux se sont rendus compte des risques liés
à ce genre d'investissements. Ils se sont mis à douter de la
capacité de survie des systèmes de change à taux fixe; ils
ont également commencé à prendre conscience des
problèmes posés par les déficits croissants des budgets
publics et de la balance des transactions courantes, les imperfections ou les
défauts de la régulation et du contrôle des secteurs
financiers. Ainsi les investisseurs internationaux ont
préféré retirer leurs capitaux de ces pays et ceux-ci,
déjà fortement vulnérables et dépendants de
capitaux externes, ont plongé dans de profondes crises
financières et économiques. Ce phénomène a eu des
répercussions et s'est étendu rapidement à toutes les
économies émergentes.
La crise russe et l'effondrement du fonds de placements
à hauts risques «hedge funds» américain Long-term
capital management (LTCM) en 1998 ont démontré que la
volatilité des flux de capitaux internationaux était devenue un
facteur d'instabilité pour le système financier mondial. Cette
constatation a incité la communauté internationale à
remanier fondamentalement l'architecture financière mondiale, et
à chercher des moyens de réduire les risques de crises futures.
Elle vise à élaborer et à mettre en oeuvre des normes
(Annexe 1) dans les principaux domaines de la politique économique, la
plupart de ces normes ont pour objectif ultime de contribuer à la
stabilité économique et financière à
l'échelon national et international. Il s'agit essentiellement de
renforcer les systèmes financiers nationaux et de promouvoir la
stabilité internationale en informant mieux les créanciers et les
investisseurs, en renforçant l'intégrité du marché
et en réduisant les risques de détresse financière et de
contagion.
Pour assurer la stabilité financière, les pays
doivent avoir un système financier profond, diversifié et
résistant; ils doivent s'attaquer aux faiblesses qui rendent leur
système vulnérable aux chocs. Pour aider les pays à
renforcer leur secteur financier et pour préserver la stabilité
du système financier international, le FMI travaille à trois
niveaux : il aide les pays membres à évaluer en détail les
vulnérabilités et les besoins de développement de leur
secteur financier; il renforce le suivi et l'analyse des secteurs financiers,
établit des directives et encourage la transparence et
l'intégrité; et il aide les pays à mettre en place des
institutions solides. A travers un programme d'évaluation du secteur
financier «PESF » lancé conjointement avec la Banque
Mondiale en 1999. Le PESF est un bilan de santé du système
financier d'un pays, vise à aider les décideurs à
identifier les forces et les vulnérabilités du secteur financier,
ainsi qu'à élaborer des mesures pour réduire le risque de
crise, c'est le cas pour le Maroc en 2002.
Le Maroc a été l'un des premiers pays en
développement à prendre part au PESF, il a en effet voulu saisir
cette occasion de faire connaître la qualité de la
réglementation et de la surveillance du secteur financier marocain
très en vue au niveau international, de même peut-il
bénéficier de l'avis d'experts du FMI en ce qui concerne les
projets de réforme récentes, à travers les recommandations
et les conclusions du PESF ?
C'est ainsi que l'objet du présent mémoire
consiste en une étude de ces normes et standards et du niveau
d'adaptabilité des réformes du système financier marocain
aux recommandations du PESF. Pour ce faire, nous avons jugé utile de
procéder selon un plan articulé autour de trois chapitres. Nous
présentons les réformes du système financier
international en premier chapitre, ensuite en deuxième chapitre
nous abordons une évaluation de la stabilité financière du
Maroc d'après le programme d'évaluation du secteur financier et
enfin, nous traitons l'adaptabilité des
réformes du système financier marocain aux normes et codes
internationaux.
« Des propositions pour pallier les faiblesses
du système financier mondial, pour renforcer les structures de
surveillance et réformer le FMI. Mieux situer les responsabilités
de chaque acteur permettra-t-il l'émergence d'un système plus
solide, plus stable et finalement plus humain » Michel
Camdessus, ancien directeur général du fonds
monétaire international
Chapitre I :
Les Reformes du Système Financier
International : Elaboration et Mise en Application des Normes et Codes
Internationaux
Les récentes crises ont révélée
les faiblesses du système financier international, les erreurs commises
par les financiers et les banquiers. Ainsi la reconstruction de l'architecture
financière internationale est devenue une tâche fondamentale.
Jusqu'à présent, la réaction des pouvoirs publics face aux
crises successives des marchés financiers a consisté à
prendre des initiatives destinées à améliorer la
transparence et la surveillance. Pour assurer la stabilité du
système financier international, il faut prendre des mesures plus
courageuses. Le retour à une croissance durable exigera une
réforme profonde de l'architecture financière internationale dont
se servent les gouvernements pour réglementer et gérer, par le
biais du réseau d'institutions et d'organisations financières
internationales, le marché mondial et, en particulier, les
marchés financiers.
Les initiatives récentes2(*) en matière de réformes de
l'architecture financière internationale visent à élaborer
(Section I) et à mettre en oeuvre (Section II) des normes dans les
principaux domaines de la politique économique, l'objectif ultime de ces
normes est de contribuer à la stabilité financière
nationale et internationale, il s'agit essentiellement de renforcer les
systèmes financiers nationaux et de promouvoir la stabilité
internationale en informant mieux les créanciers et les investisseurs,
en renforçant l'intégrité du marché et en
réduisant les risques financiers.
Section
I : LE RNFORCEMENT DE L'ARCHITECTURE FINANCIERE INTERNATIONALE :
à la recherche d'une stabilité du système financier
international
Le renforcement de l'architecture financière
internationale comprend, notamment l'élaboration et la mise en
application de normes internationales3(*). Celles-ci correspondent à des principes et des
pratiques largement acceptés dans un domaine particulier mais qui ne
constituent cependant pas des conventions internationales contraignantes. Le
forum sur la stabilité financière4(*) a établi 12 normes prioritaires
internationalement reconnues dans le domaine financier. Six d'entre elles,
particulièrement importants pour le secteur financier:
§ Le code de bonnes pratiques pour la transparence des
politiques monétaire et financière
§ Les principes fondamentaux pour un contrôle
bancaire efficace
§ Les principes fondamentaux pour la surveillance des
assurances
§ Les objectifs et les principes de la régulation
financière
§ Les principes fondamentaux pour les systèmes de
paiement d'importance systémique
§ En novembre 2002, le FMI et la Banque Mondiale ont
ajouté aux normes et codes, les recommandations formulées par le
groupe d'action financières international « GAFI »
sur la lutte contre le blanchement d'argent et le financement du
terrorisme5(*).
A- La
transparence des politiques et des données macroéconomiques
Les efforts de renforcement de l'architecture du
système financier international doivent s'appuyer sur une plus grande
transparence au niveau de chaque pays, et pour assurer l'efficacité et
la stabilité du système financier international, il importe de
faire en sorte que tous les intervenants aient accès aux meilleures
informations possibles et que les décisions soient prises dans la plus
grande transparence6(*).
1- Le Code de bonnes pratiques pour
la transparence des politiques monétaire et financière :
Le Code de bonnes pratiques pour la transparence des
politiques monétaire et financière7(*) recense des pratiques souhaitables en matière
de transparence dans la conduite de la politique monétaire et des
politiques concernant le secteur financier : définition claire du
rôle, des responsabilités et des objectifs des banques centrales
et autres organes responsables du contrôle et de la supervision des
différents sous-secteurs du secteur financier, transparence du processus
d'élaboration et d'annonce des décisions de politiques
monétaire et financière, accès du public à
l'information sur les politiques monétaire et financière, et
intégrité de la Banque Centrale et des autres organes financiers
et de leur personnel.
1-1-
Les principes du Code
Dans le Code (Annexe2)8(*), les pratiques de transparence reposent sur les
principes suivants :
1-2-
L'application du Code
L'application des divers10(*) codes et normes de bonnes pratiques dans le champ
économique et financier élaborés par la communauté
internationale, y compris le Code de transparence PMF est facultative.
Ces codes et normes sont des documents de concertation qui s'adressent à
des pays et institutions sensiblement différents, qu'il s'agisse de leur
appareil institutionnel, de la structure de leurs marchés ou de leur
cadre juridique. L'adoption de ces codes suppose donc une adaptation à
la situation particulière du pays, compte tenu des avantages et des
limites de la transparence qui peuvent être affectés par une
politique particulière et par les conditions institutionnelles.
2- Le Code de bonnes pratiques en
matière de transparence des finances publiques
Le Code11(*) de bonnes pratiques en matière de transparence
des finances publiques se fonde sur quatre principes :
Premièrement : le rôle et les
responsabilités des différentes administrations publiques doivent
être transparents et cela exige un cadre juridique et administratif clair
pour la gestion des finances publiques
Deuxièmement : il faut que les
gouvernements s'engagent à divulguer des renseignements
détaillés et fiables sur leurs activités
financières
Troisièmement : il faut que le processus
d'élaboration et d'exécution du budget soit clair
Quatrièmement : l'information
budgétaire doit faire l'objet d'un examen public et
indépendant.
3- La Norme Spéciale de
Diffusion des Données (NSDD) :
La Norme Spéciale de Diffusion des
Données12(*) est
créée en 1996, suite à la crise mexicaine, lorsqu'une
grande partie des données économiques disponibles
présentaient d'importantes lacunes. Elle définit quelles sont les
données que les pays qui veulent faire appel au marché mondial
des capitaux doivent publier en ce qui concerne l'économie
réelle, la situation budgétaire, le secteur financier et le
secteur extérieur de l'économie, et fixe des exigences minimales
en matière de mise à jour de cette information. Depuis son
adoption, elle a été renforcée par l'obligation de donner
des renseignements non seulement sur les actifs qui constituent les
réserves, mais aussi sur les engagements, y compris conditionnels, tels
que les positions ouvertes sur des instruments dérivés et les
garanties accordées par l'Etat pour les emprunts du secteur privé
en monnaie étrangère.
Les États qui s'engagent à respecter la NSDD
doivent fournir quatre types d'informations :
De plus, les données doivent être
diffusées sur un site Internet et sur le tableau d'affichage des normes
de diffusions des données (TAND) du FMI.
En juin 2002, 49 des 50 pays qui souscrit à la norme
ont créé un site Internet afin de rendre publique leurs
statistiques nationales, et en avril 2003, 52 des 53 pays souscripteurs
à la NSDD avaient créé sur les sites de données
nationales13(*)
En 199714(*), le Système Général de
Diffusion des Données (SGDD) est mis en place afin de
compléter la NSDD, d'une part, et d'aider les pays à produire des
données statistiques plus fiables, d'autre part, la SGDD propose un
ensemble d'indicateurs statistiques fondamentaux ainsi que des cadres
d'évaluation afin de guider les États vers une production
statistique de qualité, les États qui souscrivent au SGDD doivent
:
§ s'engager à utiliser la SGDD comme cadre de
référence pour l'établissement de leurs statistiques
§ désigner un coordinateur national
§ décrire les pratiques en vigueur pour
l'établissement et la diffusion des statistiques et les plans
d'amélioration de ces pratiques à court et à long terme,
pour l'affichage sur le TAND15(*)
En juin 2002, les informations statistiques de 43 pays
étaient diffusées sur le TAND
Le SGDD porte sur un ensemble de cadres d'évaluation et
d'indicateurs statistiques fondamentaux qui établissent des liens
clairement définis entre le SGDD et la NSDD pour les pays membres
désireux d'améliorer la qualité de leurs statistiques. De
nombreux pays participent au SGDD en vue de leur souscription à la NSDD,
les deux normes ont plusieurs caractéristiques communes, par exemple,
elles mettent toutes deux l'accent sur l'adoption de bonnes pratiques dans
quatre domaines des statistiques macroéconomiques : secteurs
réel, des finances publiques, financier et extérieur. A certain
égard, le SGDD va même plus loin que la NSDD puisqu'il couvre
aussi, par exemple ; les données socio-démographiques.
En avril 2003, les informations sur 56 pays participants au
SGDD étaient affichées au TAND16(*).
Ces codes et objectifs ont plusieurs justifications :
L'efficacité des politiques monétaire, financière et
budgétaire peut être renforcée si leur objectifs et
instruments sont connus du public et si la volonté politique de les
appliquer est crédible. D'une façon
générale17(*), la bonne gestion des affaires publiques exige que la
Banque Centrale, les autres organes responsables du secteur financier et les
administrations budgétaires rendent des comptes. Toutefois, une des
justifications les plus importantes de ces codes dépasse le champ
national et intéresse les créanciers et investisseurs
internationaux. L'idée maîtresse est que la transparence aide les
créanciers et investisseurs à mieux apprécier les risques
et à se faire rémunérer en conséquence, ce qui
devrait inciter les pays destinataires des fonds à exercer une plus
grande discipline, de plus, la transparence devrait aider à
éviter les crises, c'est-à-dire le fait que la perte de confiance
envers un pays touche d'autres pays uniquement parce qu'ils appartiennent
à la même catégorie ou à la même
région.
Il semble incontestable que la transparence des grands volets
de la politique macroéconomique peut contribuer à leur
crédibilité et à la bonne gestion des affaires publiques
de façon plus générale. Elle peut aussi faciliter la
surveillance multilatérale exercée par des organisations comme le
FMI.
En guise de conclusion, depuis l'affaire Enron18(*), le volet de la transparence
financière, a suscité de nombreux travaux de réflexion
dans l'ensemble des Etats membres, dans le cadre de réformes
financières et l'adoption de codes et normes de conduite, leur
réflexion porte sur l'adoption de mesures réglementaires
harmonisées propres à garantir la transparence de gestion des
comptes des sociétés et une meilleure protection des
actionnaires.
B- La
réglementation et la supervision du système financier
Une réglementation et une supervision adéquates
du secteur financier sont impératives pour prévenir les crises.
De manière à perfectionner les normes internationales dans ce
domaine, le FMI et la Banque Mondiale travaillent en coopération avec le
Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, l'organisation
internationale des commissions de valeurs, l'organisation internationale des
contrôleurs d'assurances, et le comité sur les systèmes de
paiement et de règlement et les recommandations du GAFI contre le
blanchement d'argent et le financement du terrorisme.
1- Un contrôle bancaire
efficace
La fragilité du secteur bancaire et l'insuffisance du
contrôle bancaire19(*) ont joué un rôle
essentiel dans les récentes crises financières qu'ont connues des
pays tant développés qu'en développement. Depuis les
années 70, constatant que les crises, en raison de
l'internationalisation de l'activité bancaire, risquaient de plus en
plus d'avoir des effets déstabilisateurs dans d'autres pays, on a pris
des initiatives visant à améliorer la coopération
internationale en matière de réglementation et de contrôle
bancaire. Dans un premier temps, ces initiatives concernaient surtout les
banques des pays industriels et des centres financiers offshore, en raison de
plusieurs événements qui avaient mis en évidence les
carences de leur réglementation et de leur contrôle. Ces
événements ont beaucoup inspiré les efforts faits par la
suite pour renforcer la coopération en matière de
réglementation et de contrôle. Les normes qui en ont
résulté ont fini par être largement reprises par les pays
en développement et en transition.
Le Comité de Bâle20(*) sur le contrôle bancaire (BCBS), qui est
l'organe le plus actif dans ce domaine, a de plus en plus assumé le
rôle de normalisateur mondial à cet égard.
Un des principaux résultats de l'élargissement
du champ d'activité du BCBS au delà des préoccupations de
ses pays membres est récapitulé dans l'ouvrage Core
Principles for Effective Banking Supervision, publié à la
fin de 1997 ( Annexe321(*)). Pour élaborer les principes en question, le
BCBS a collaboré avec des organes de contrôle de pays
extérieurs au Groupe des dix22(*). Ces principes visent sept grands domaines :
§ les conditions préalables d'un contrôle
efficace des banques;
§ l'agrément et la structure des banques
§ les règlements et prescriptions prudentiels
§ les méthodes de contrôle permanent
§ les exigences d'information
§ les compétences des organes de contrôle
§ et les activités bancaires
transfrontières.
En janvier 200123(*), le Comité de Bâle sur le contrôle
bancaire a publié un second ensemble de propositions sur un Nouvel
accord de Bâle sur les fonds propres qui remplace l'accord de 1988. Ce
dernier a contribué à accroître la solidité et la
stabilité du système bancaire international et à renforcer
l'égalité des conditions de concurrence entre les grandes banques
internationales. Le marché financier a toutefois connu une
évolution spectaculaire au cours des dix dernières années,
au point que le ratio standard de fonds propres de l'accord est devenu un
indicateur moins précis de la situation financière d'un
établissement et a même créé des incitations
contraires.
Le nouveau dispositif répond à plusieurs
objectifs: mieux aligner les exigences de fonds propres sur les risques
sous-jacents, prendre en compte les améliorations apportées
à la mesure et au contrôle des risques et fournir aux banques et
à leurs autorités de contrôle plusieurs options pour
évaluer l'adéquation de leurs fonds propres, afin que l'accord
puisse s'appliquer à tous les types d'établissements.
En formulant ces propositions, le Comité est convaincu
d'établir les bases d'un dispositif souple de fonds propres, capable de
s'adapter aux mutations du système financier et d'en renforcer la
sécurité et la solidité.
Les commentaires suscités par les propositions du
premier document soumis à consultation par le Comité en juin 1999
(Rapport trimestriel BRI d'août 1999) ainsi que le dialogue permanent
avec la profession et les autorités de contrôle au niveau mondial
ont été très utiles au Comité pour mettre au point
les nouvelles propositions. Il admet que le Nouvel accord est plus complet et
complexe que celui de 1988, en ce sens qu'il reflète naturellement les
innovations des marchés financiers et la nécessité qui en
résulte d'un dispositif mieux différencié en fonction des
risques.
L'essentiel des propositions est brièvement
résumé24(*)
ci-après : Les propositions se fondent sur trois piliers, qui se
consolident mutuellement et permettent aux banques et à leurs
autorités de contrôle d'évaluer correctement les divers
risques encourus.
Le Nouvel accord comporte essentiellement, des exigences
minimales de fonds propres affinant le dispositif de mesure exposé dans
l'accord de 1988, un processus de surveillance prudentielle de
l'adéquation des fonds propres de chaque banque et de ses
procédures d'évaluation interne, un recours à la
discipline de marché, par l'intermédiaire d'une communication
financière efficace.
Premier pilier
En ce qui concerne le premier pilier « exigences
minimales de fonds propres », le Comité prévoit de
remplacer par un choix d'options le dispositif uniforme défini dans
l'accord de 1988. Le Nouvel accord précise quelles options sont ouvertes
aux banques, avec l'aval de leur autorité de contrôle, selon la
complexité de leurs activités et la qualité de leur
gestion des risques. Ce dispositif vise à inciter les banques à
améliorer constamment leur potentiel de gestion des risques, en vue
d'utiliser les options offrant le plus haut degré de
différenciation en fonction du risque et de produire ainsi des exigences
de fonds propres plus exactes. Pour le calcul des exigences
réglementaires, le Comité attache également une plus
grande importance à l'évaluation, par les banques
elles-mêmes, des risques qu'elles encourent.
Pour le risque de crédit, les banques moins complexes
pourront opter pour une approche standardisée perfectionnant la
méthodologie de 1988 et permettant de faire appel à des
évaluations de crédit externes. Celles qui disposent, pour la
gestion des risques, d'outils plus élaborés et qui satisfont
à des critères prudentiels stricts peuvent utiliser une approche
fondée sur les notations internes : la banque procède
elle-même à l'estimation de certains facteurs clés du
risque de crédit, comme la probabilité de défaillance de
l'emprunteur. Le Comité propose, en outre, une exigence de fonds propres
explicite en regard du risque opérationnel, pour laquelle plusieurs
modes de calcul sont présentés en détail. L'approche
vis-à-vis des risques de marché demeure en grande partie
inchangée.
En ce qui concerne le niveau global des fonds propres, qui
sera obtenu en additionnant les exigences calculées
séparément pour le risque de crédit, les risques de
marché et le risque opérationnel, l'objectif primordial du
Comité est d'instaurer une méthodologie plus
différenciée en fonction du risque qui, en moyenne,
préserve le niveau de fonds propres des banques, sans l'augmenter ni
l'abaisser, après prise en compte de la nouvelle exigence au titre du
risque opérationnel.
À l'échelle de l'établissement,
naturellement, les exigences de fonds propres peuvent se trouver accrues ou
réduites, en fonction de son profil de risque.
Deuxième pilier
Les travaux du Comité montrent également qu'il
est essentiel de compléter les exigences minimales de fonds propres par
le processus de surveillance prudentielle. Le Nouvel accord propose donc des
procédures, grâce auxquelles les autorités de
contrôle pourront s'assurer que chaque établissement s'est
doté de processus internes sains pour évaluer l'adéquation
de ses fonds propres et se fixer en la matière des objectifs
correspondant aux spécificités de son profil de risque et de son
cadre de contrôle. Les autorités exerceraient ensuite une
surveillance de ce processus interne et pourraient, au besoin, le faire
amender.
Troisième pilier
Le Comité est convaincu que les exigences et
recommandations qu'il propose en matière de communication
financière contribueront à la discipline de marché, en
permettant aux intervenants d'évaluer les informations
déterminantes pour le profil de risque et l'adéquation des fonds
propres des établissements. Les propositions contiennent des
recommandations plus détaillées sur la communication
d'informations concernant la structure du capital, l'exposition aux risques et
l'adéquation des fonds propres.
Le 26 juin 2004, le Comité a publié un document
intitulé International Convergence of Capital Measurement and
Capital Standards - A Revised Framework (le « Nouveau dispositif
d'adéquation des fonds propres »25(*)) énonçant les modifications
proposées de l'Accord de 1988 qui permettent d'évaluer plus
précisément les exigences de fonds propres en regard des risques.
Le Nouveau dispositif d'adéquation des fonds propres donne suite
à l'évolution des produits financiers, aux progrès dans la
mesure du risque et aux pratiques de gestion.
Le Nouveau dispositif d'adéquation des fonds propres
repose sur trois piliers : des exigences minimales de fonds propres, un
processus de surveillance prudentielle et la discipline de marché. En
vertu du premier pilier, une institution de dépôts doit calculer
des exigences de fonds propres selon son exposition au risque de crédit
et au risque opérationnel (de même qu'au risque de marché
si l'institution exerce d'importantes activités de négociation).
Il ne modifie ni la définition des éléments de fonds
propres réglementaires, ni le ratio minimum de fonds propres en regard
du risque, ni la méthode de calcul des exigences de fonds propres pour
risque de marché. Le Nouveau dispositif d'adéquation des fonds
propres propose plusieurs méthodes pour déterminer les exigences
de fonds propres pour risque de crédit et pour risque
opérationnel.
Il y a deux façons de déterminer le risque de
crédit : l'approche standardisée et l'approche fondée sur
les notations internes (NI). Cette dernière englobe à son tour
une approche dite « NI simple », aux termes de laquelle les
autorités de contrôle fournissent certains éléments
de risque, les autres émanant des institutions de dépôts,
et une approche dite « NI complexe », qui prévoit que les
institutions de dépôts fournissent davantage
d'éléments de risque.
S'agissant du risque opérationnel, trois approches
clés sont présentées: l'approche indicateur de base,
l'approche standardisée et l'approche de mesures complexes (AMC). Selon
les deux premières méthodes, les exigences de fonds propres pour
risque opérationnel représentent des pourcentages fixes servant
d'indicateurs globaux approchés du risque opérationnel. En vertu
de l'AMC, l'institution de dépôts peut établir sa propre
technique de mesure du risque opérationnel, sous réserve d'un
examen et de l'approbation de l'autorité de contrôle. Une variante
de l'approche standardisée, appelée « autre approche
standardisée », est également à la disposition
d'un sous-ensemble d'institutions de dépôts qui seraient
assujetties au Nouveau dispositif d'adéquation des fonds propres.
Le deuxième pilier du Nouveau dispositif
d'adéquation des fonds propres, le processus de surveillance
prudentielle, souligne que les institutions de dépôts doivent
évaluer l'adéquation de leurs fonds propres par rapport au risque
(et non uniquement d'après les exigences minimales de fonds propres), et
que les autorités de contrôle doivent examiner ces
évaluations et prendre les mesures qui s'imposent.
Le troisième pilier du Nouveau dispositif impose aux
institutions de dépôts des normes de publication conçues
pour permettre aux participants au marché d'évaluer les
renseignements clés au sujet du profil de risque d'une institution de
dépôts et le niveau correspondant de ses fonds propres.
2- Réglementation du
marchés des valeurs
Le rapport intitulé Objectifs et principes de la
régulation financière de l'OICV26(*), publié par l'OICV en septembre 1998,
définit trois grands objectifs27(*):
2-1-
La protection des investisseurs
Les investisseurs doivent être protégés
contre toute manipulation et toute pratique trompeuse ou frauduleuse telles que
les délits d'initiés, le non-respect des règles de
priorité et le détournement des avoirs des clients. A chaque
infraction de la loi, les investisseurs doivent être
protégés par une application stricte du droit au moyen de
procédures et de tribunaux impartiaux. Le moyen le plus important
permettant d'assurer la protection des investisseurs est l'obligation de
publier la totalité des informations sur lesquelles se fondent les
décisions des investisseurs. Ces derniers peuvent ainsi mieux percevoir
les gains et les risques potentiels et protéger leurs propres
intérêts. L'existence de normes comptables et d'audit de haut
niveau reconnues sur le plan international constitue un élément
clef de l'obligation de publication. Seules les personnes dûment
agréées sont en droit, vis à vis du public, de se
présenter comme fournisseurs de services d'investissement. Ces
prestataires, intermédiaires ou opérateurs de marchés,
doivent présenter un niveau minimum de fonds propres, afin de leur
permettre d'être dans la situation d'honorer à tout moment les
demandes de leurs contreparties et si nécessaire, de liquider leurs
activités sans induire de perte pour leurs clients. La surveillance des
intermédiaires de marché doit assurer la protection des
investisseurs en établissant des normes minimales. Les investisseurs
doivent bénéficier d'un traitement juste et équitable de
la part des intermédiaires de marché conformément à
des normes d'éthique.
2-2-
La loyauté, l'efficience et la transparence des marchés :
Il est nécessaire de garantir que les marchés
soient équitables, efficaces et transparents. La nature des
marchés ne doit pas être de nature à favoriser, de
façon injustifiée, certains participants par rapport à
d'autres. La régulation en place doit détecter, neutraliser et
punir toute manipulation du marché et toute autre pratique frauduleuse.
Autant que possible, la régulation doit fournir aux investisseurs
l'assurance qu'ils bénéficient d'un juste accès aux
installations de marché ainsi qu'aux informations relatives au
marché et aux prix. Elle doit également promouvoir les pratiques
de marché de nature à assurer un juste traitement des ordres
ainsi qu'un processus fiable d'établissement des prix.
2-3-
La réduction du risque systémique :
L'objectif de la régulation doit être de
réduire le risque de défaillance. Si nécessaire, un
intermédiaire doit être capable de liquider son fond de commerce
sans induire de perte pour ses clients et contreparties, ni dommage
systémique. Des événements se produisant dans une autre
juridiction ou sur le plan international peuvent constituer des facteurs
d'instabilité, les réponses apportées par les
régulateurs aux dysfonctionnements du marché doivent en
conséquence viser à rétablir la stabilité des
marchés tant sur le plan national qu'international, ce qui implique un
climat de coopération et un échange d'informations.
Pour atteindre ces objectifs, l'OICV propose une
liste de 30 principes visant les responsabilités des organes de
réglementation28(*), l'autoréglementation, l'application de la
réglementation des marchés de valeurs, la coopération
entre les organes de réglementation à l'échelle nationale
et internationale, les responsabilités des émetteurs, les
règles et normes applicables aux fonds communs de placement, les
prescriptions applicables aux intermédiaires et les règles et
normes régissant le marché secondaire. Les principes qui
concernent plus particulièrement le risque systémique sont ceux
des deux dernières rubriques, il s'agit des normes de fonds propres et
des normes prudentielles applicables aux intermédiaires, des
mécanismes de gestion de la défaillance d'un intermédiaire
et des systèmes de compensation et de règlement des transactions
propres à limiter ces risques. En d'autres termes, les
principes visant à réduire le risque systémique
concernent avant tout les mesures applicables aux entreprises et aux
infrastructures.
Comme il s'agit d'un code élaboré par une
fédération mondiale d'organes de réglementation
spécialisés, il n'est pas surprenant que les principes concernent
essentiellement l'équité et l'efficience du fonctionnement des
marchés eux-mêmes. Ces principes restent muets au sujet des
questions plus générales de politiques macroéconomiques et
de politiques du secteur financier, qui ont les unes et les autres ont
été associées à l'instabilité
systémique dans les pays en développement et en transition. Un
ensemble plus complet de principes applicables aux marchés de valeurs
mobilières, tenant compte des problèmes mis en évidence
par les crises récentes dans les pays en développement et en
transition, devrait sans doute traiter de certains aspects de la politique
appliquée au compte de capital de la balance des paiements (tels que les
conditions d'accès des investisseurs de portefeuille étrangers)
et de la présence commerciale des sociétés
d'investissement étrangères.
3- Contrôle des
Assurances :
Jusqu'à une date récente, le secteur de
l'assurance n'avait guère fait l'objet d'une attention
particulière de la part des institutions garantes de la stabilité
financière, des interrogations29(*) sont apparues au cours de ces dernières
années. La sur-réaction des valeurs d'assurance lors de la chute
des marchés boursiers, l'interruption d'activité des compagnies
aériennes après l'attentat du World Trade Center, la
découverte du rôle stratégique de la réassurance
dans la pérennité de la couverture des risques, l'influence
accrue des conglomérats financiers, le transfert du risque de
crédit de la banque vers d'autres secteurs comme l'assurance et la
réassurance, les remises en cause temporaires ou durables de certaines
couvertures, ont appelé l'attention des experts sur la place nouvelle de
l'assurance dans les grands équilibres économiques et financiers.
Dans ce cadre, il est naturel de s'interroger sur la contribution de
l'assurance à la stabilité financière nationale et
internationale et sur le potentiel de risque systémique qu'il comporte.
Ces interrogations ont été renforcées par la perception
des réalités complexes des conglomérats financiers, des
transferts de risque et de la réassurance. Un examen attentif tant des
caractéristiques du secteur que des données empiriques sur
d'éventuels phénomènes de contagion à partir de
l'assurance incite à conclure que cette dernière ne constitue pas
a priori une source de risque systémique pour l'économie mais
qu'elle peut néanmoins être source de chocs déstabilisants
tant pour le secteur financier que pour l'économie dans son ensemble.
L'émergence des conglomérats financiers, le transfert d'une
fraction non négligeable du risque de crédit vers l'assurance et
la place particulière acquise par la réassurance ne remettent pas
en cause cette conclusion. Ce potentiel de déstabilisation
financière justifie pleinement la régulation du secteur et,
notamment, le contrôle de sa solvabilité. Pourtant, l'horizon de
long terme, voire de très long terme, de l'assurance appelle non
seulement des règles spécifiques mais aussi une
flexibilité suffisante de celles-ci en fonction des circonstances. De
cette façon, l'assurance sera en mesure de jouer pleinement le
rôle d'absorbeur de chocs que l'on peut attendre d'elle.
Le rapport intitulé Insurance Core
Principles30(*)
porte essentiellement sur l'organisation et l'application
concrète du contrôle de l'assurance31(*), ainsi que sur plusieurs
thèmes spécifiques, tels que, le gouvernement d'entreprise des
compagnies d'assurance, leur contrôle interne, leurs règles
prudentielles, leur déontologie et la supervision de l'assurance
transfrontière. Les règles prudentielles visent la gestion de
l'actif, la définition et le classement des éléments de
passif, la capitalisation, l'utilisation, la publication et le contrôle
des produits dérivés et des autres éléments hors
bilan, et la réassurance en tant que moyen de limiter les risques. La
supervision de l'assurance transfrontière doit être conçue
de façon à ce qu'aucune compagnie d'assurance internationale ne
puisse échapper au contrôle et à ce que les
mécanismes de consultation et d'échange d'information entre les
organismes de contrôle du pays de domicile et du pays d'accueil soient
suffisants.
Ces principes ont donc essentiellement une orientation
fonctionnelle, tandis que les questions qui relèvent expressément
du contrôle des conglomérats financiers sont laissées
à d'autres organisations.
4-
Systèmes de paiement et règlement
Les systèmes de paiement permettent de
transférer des fonds entre les établissements financiers, pour
leur propre compte ou pour celui de leurs clients, et peuvent donc être
à l'origine d'un risque systémique. Cela apparaît
clairement lorsqu'on examine quatre éléments essentiels du
processus de transfert de fonds dans une économie :
§ les activités des différents agents
économiques
§ le marché des instruments financiers et des
éléments d'actif et de passif
§ les infrastructures, dont le système de paiement
fait partie intégrante
§ les conditions économiques qui lient les
marchés entre eux et assurent la compensation
Une défaillance dans l'un des trois premiers domaines
peut perturber les liens entre les marchés et les agents
économiques dont l'interdépendance réciproque s'appuie sur
différents types de transactions et de risques. Si elles prennent de
l'ampleur, ces perturbations peuvent facilement devenir un problème
systémique.
Les systèmes de paiement jouent aussi un rôle
essentiel dans les opérations en devises, qui sont l'interface entre les
systèmes de paiement des différents pays. En raison des liens et
des similitudes qui existent entre les systèmes de paiement et de
règlement pour les transferts de fonds et pour les opérations
portant sur d'autres actifs financiers, le principal organe qui coordonne les
initiatives internationales dans ce domaine, c'est-à-dire le
Comité sur les systèmes de règlement et de paiement (CSRP)
de la BRI, ne s'occupe pas seulement des transferts de fonds et se penche aussi
sur le règlement des opérations sur devises et sur titres ainsi
que sur les mécanismes de compensation de produits dérivés
négociés en bourse. Par ailleurs, les problèmes de
stabilité spécifiques que pose le règlement des
opérations sur titres sont examinés par un groupe de travail
conjoint du CSRP et de l'Organisation internationale des commissions de valeurs
(OICV)32(*).
Les systèmes de paiement peuvent être soumis
à de nombreux risques33(*), notamment:
§ Le risque de
crédit : lorsqu'une contrepartie est incapable
d'honorer ses obligations au sein du système, ou risque de le devenir
§ Le risque de
liquidité (lié au risque de crédit
mais ne lui est pas identique) : lorsqu'une contrepartie ne dispose pas de
fonds suffisants dans le système pour honorer ses obligations à
l'échéance, même si elle peut les avoir à un moment
futur
§ Le risque juridique :
lorsqu'un cadre juridique inadapté ou des incertitudes
juridiques causent ou aggravent un problème de crédit ou de
liquidité
§ Le risque
opérationnel : lorsque des pannes ou des erreurs
humaines causent ou aggravent un problème de crédit ou de
liquidité.
§ Le risque systémique :
dans le contexte des systèmes de paiement, il s'agit du
risque que l'incapacité d'un participant de faire face à ses
obligations, ou qu'un dysfonctionnement du système, se traduise pour
d'autres participants ou institutions financières, dans d'autres parties
du système financier, par l'impossibilité de s'acquitter en temps
voulu de leurs propres obligations.
Une telle défaillance pourrait entraîner des
problèmes généralisés de liquidité ou de
crédit et menacer ainsi la stabilité du système ou des
marchés financiers.
L'équipe de travail créée pour formuler
les principes fondamentaux34(*) devait se borner à examiner les
systèmes de paiement ayant une importance systémique,
c'est-à-dire ceux qui pourraient déclencher ou transmettre des
chocs sur les marchés financiers nationaux et internationaux.
Le premier principe fondamental concerne le
risque juridique et affirme la nécessité d'une base juridique
solide pour le système de paiement, qui est liée à
d'autres aspects du droit des affaires tels que le régime des banques,
le droit contractuel et le droit des faillites.
Les deuxième et troisième principes
concernent les règles et modalités nécessaires pour que
les participants puissent comprendre clairement l'impact du système sur
les risques financiers. En outre, ils tiennent compte de la
nécessité de définir la façon de gérer les
risques de crédit et de liquidité et les responsabilités
dans ce domaine. Les risques peuvent être aggravés par le
délai nécessaire pour le règlement final ou par la nature
des actifs employés pour régler les obligations.
Les quatrième et sixième principes
insistent sur la rapidité du règlement et sur la
nécessité d'employer pour le règlement d'un actif qui soit
une créance sur la banque centrale ou un autre actif pour lequel le
risque de crédit est négligeable, c'est-à-dire que le
risque de faillite de l'émetteur doit être négligeable.
Le cinquième principe exige un minimum de
solidité des systèmes multilatéraux de compensation.
Le septième principe vise à limiter le
risque opérationnel en renforçant autant que possible la
sécurité et la fiabilité du système.
Les huitième, neuvième et dixième
principes traitent d'aspects plus généraux de
l'efficacité et de la commodité d'emploi du système (y
compris la nécessité de reconnaître explicitement les
compromis entre sécurité et efficacité). Ils traitent
aussi de la nécessité d'avoir des critères objectifs et
publics pour la participation au système, de façon à en
rendre l'accès ouvert et équitable, et d'avoir des
mécanismes de gestion et de supervision efficaces, responsables et
transparents. Les banques centrales ont une responsabilité essentielle :
c'est elles qui doivent veiller à ce que les systèmes de paiement
soient conformes aux principes.
La deuxième partie du rapport sur les principes
fondamentaux pour les systèmes de paiement d'importance
systémique donne des précisions sur des questions telles
que la définition des systèmes de paiement d'importance
systémique, les modalités de leur examen et de leur
réforme, les facteurs structurels, techniques et institutionnels
à prendre en considération, et la nécessité de
coopérer, dans le processus de réforme, avec les participants au
système, les groupes d'utilisateurs et les autres
intéressés (CSRP). Cette deuxième partie examine aussi
certains aspects transfrontières des systèmes de paiement.
5- La
lutte contre l'abus du système financier international : lutte
contre le blanchement d'argent et le financement de terrorisme
Durant les dernières années les groupes
multilatéraux35(*)
ont approuvé des mesures visant à contrer le recours abusif au
système financier international, le blanchiment d'argent et le
financement du terrorisme peuvent menacer la stabilité financière
et la prospérité économique, ce qui accentue la
gravité des infractions principales. En collaboration étroite
avec la communauté internationale, le FMI redouble d'efforts pour
combattre ces abus.
5-1-
La relation entre le système financier, blanchement d'argent et
financement de terrorisme
Le blanchiment d'argent est la transformation du produit d'une
infraction sous une forme utilisable et le camouflage de ses sources
illégales. Après que le produit d'une infraction est introduit
dans le système financier, il est caché (blanchi) grâce
à diverses opérations et instruments financiers, pour être
finalement investi dans des actifs financiers et connexes. Il s'agit souvent
d'opérations internationales, qui permettent de dissimuler la source des
fonds.
En fait, le blanchiment d'argent est mondial par nature. Si un
pays durcit sa réglementation concernant le blanchiment d'argent et le
financement du terrorisme, ces activités seront vite
transférées dans un pays où la réglementation est
moins stricte.
Le financement du terrorisme est le traitement de biens d'une
source quelconque aux fins du financement d'une activité terroriste
passée ou future. Comme les techniques sont en grande partie les
mêmes que pour le blanchiment d'argent, beaucoup de contre-mesures sont
donc identiques, on sait que plusieurs organisations terroristes financent
leurs activités par le crime. Néanmoins, le financement du
terrorisme diffère du blanchiment d'argent à plusieurs
égards qui touchent la politique des pouvoirs publics. Il est parfois
beaucoup plus difficile à détecter que le blanchiment d'argent
parce qu'il est orienté essentiellement vers des activités
futures : il est possible que la seule infraction commise au moment du
financement soit une conspiration en vue d'un acte terroriste.
Lorsqu'une institution financière36(*) est utilisée
involontairement par des éléments criminels ou des terroristes,
elle risque de compromettre sa réputation. Si des membres de son
personnel complotent avec des éléments criminels pour blanchir
des fonds ou financer des terroristes, les dégâts peuvent
être bien plus élevés. Ceux qui traitent avec une
institution dont on découvre qu'elle blanchit de l'argent peuvent aussi
voir leur réputation salie et lorsqu'une place financière est
largement perçue comme étant vulnérable au blanchiment
d'argent, d'autres opérateurs se garderont d'y investir. Le danger le
plus sérieux apparaît lorsque des institutions financières
importantes sont contrôlées par des criminels, car dans ce cas
l'intégrité et les opérations de l'ensemble du
système financier peuvent être compromises.
Pour certains pays, l'impact économique et financier
pourrait être notable. Une fois l'intégrité d'une
institution ou d'une place financière remise en question, sa
viabilité à long terme est en jeu, avec des conséquences
économiques qui pourraient être sérieuses. Par ailleurs, si
le système financier n'est pas suffisamment intégré, les
décisions concernant l'affectation des ressources sont faussées
et l'investissement est mal orienté, ce qui pèse sur la
croissance économique
5-2-
Les mesures d'accompagnement
Le FMI et la Banque Mondiale ont reconnu que les 40
recommandations37(*) du
GAFI38(*) (Annexe 4)
constituaient les normes internationales à privilégier en la
matière, et ils ont convenu d'adapter les recommandations qui
correspondaient à leur mandat39(*). Au lendemain des événements du
11 septembre, le FMI s'occuperait, en plus de la lutte contre le
blanchiment de capitaux, de la lutte contre le financement du terrorisme.
Ainsi, le FMI a incorporé les huit recommandations (Annexe 4)
spéciales du GAFI concernant la lutte contre le financement du
terrorisme à la liste des normes et codes utiles pour ses
activités opérationnelles, et il a adopté une
méthodologie exhaustive dans le cadre des évaluations
portant sur les activités de blanchiment de capitaux et de financement
du terrorisme.
À l'issue du programme pilote de 12 mois conduit par le
FMI et la Banque Mondiale, en octobre 2003, sur l'évaluation des
dispositifs et pratiques de lutte contre le blanchiment de capitaux et
financement du terrorisme (LBC/FT), le Conseil
d'administration a décidé d'inclure cette activité
à tous les rapports liés au programme d'évaluation du
secteur financier et des centres financiers offshore (CFO). Le Conseil a
entériné les 40 + 8 recommandations du Groupe d'action
financière internationale pour en faire le nouveau schéma
élargi devant guider les évaluations des dispositifs et pratiques
LBC/FT40(*).
Pour conclure cette partie, on peut dire que les normes et
codes n'ont d'intérêt, que si on les applique, et que les pays les
considèrent comme un outil utile pour renforcer leur système
financier et leur économie en générale.
Section II : L'APPLICATION DES NORMES ET CODES : le
renforcement des systèmes financiers nationaux
Les récentes crises financières ont amené
la communauté internationale à souligner la
nécessité de mesures concrètes pour atténuer la
fragilité des systèmes financiers internes. Ses efforts pour
préserver la stabilité financière nationale et
internationale reposent surtout sur l'élaboration et l'application de
normes favorisant des politiques plus saines et des structures d'entreprise et
de marché plus solides.
A- Le
processus d'application des normes internationales
La communauté internationale à l'origine de ces
normes a pris diverses initiatives qui forment une stratégie d'ensemble
destinée à en favoriser l'application. S'appuyant sur ces
travaux, le Forum sur la stabilité financière (FSF) a
constitué un Groupe d'étude sur la mise en oeuvre des normes,
représentant les instances concernées, des organes de
surveillance, des autorités nationales des pays émergents et
développés ainsi que des institutions financières
internationales (IFI) et des associations internationales.
1- Les
étapes de l'application des normes
L'application des normes est un processus complexe qui
comporte plusieurs étapes41(*) :
v La 1ere étape :
Développer la responsabilité
L'application effective des normes internationales exige qu'un
pays accepte pleinement sa responsabilité à cet égard,
concrétisée par un consensus national et l'engagement des
autorités. Étant donné la complexité des
systèmes financiers, la mise en oeuvre concernera un grand nombre
d'agents et affectera peut-être divers intérêts
constitués, ce qui peut soulever des difficultés pour les
responsables nationaux chargés des aspects de la stabilité
financière, même s'ils sont souvent désireux d'appliquer
les normes et bien au fait des améliorations indispensables. Pour aider
à surmonter ces difficultés, il convient de réunir un
consensus politique interne, que des évaluations extérieures, en
signalant objectivement les faiblesses, peuvent contribuer à forger. La
communauté internationale porte elle aussi un vif intérêt
à l'application de saines pratiques, car l'incidence des crises peut
rejaillir d'un pays sur l'autre. Néanmoins, la «pression»
internationale doit jouer avec discrétion, de manière à ne
pas faire obstacle au consensus interne. L'action dans ce domaine doit suivre
un rythme établissant un équilibre adéquat entre celui que
dictent la responsabilité ainsi que les ressources nationales et celui
qui est souhaitable dans une perspective mondiale.
v 2eme étape : Fixer les
priorités
Chaque économie devra fixer des priorités, sans
oublier que de nombreuses normes sont interdépendantes, ainsi,
l'efficacité de la surveillance et de la réglementation repose
sur la qualité des pratiques comptables et du cadre juridique. En vue de
faciliter le processus, le FSF42(*) propose d'accorder la priorité, en tenant
compte des spécificités nationales, à douze normes
fondamentales pour la solidité des systèmes financiers.
v 3eme étape : les
méthodologies d'évaluation
Pour déterminer les priorités, il importe de
connaître les principales lacunes des pratiques courantes par rapport aux
normes internationales. Comme ces dernières sont le plus souvent
formulées sous forme de principes assez généraux, une
connaissance approfondie de ces principes et des pratiques courantes est
requise pour mener cette évaluation. En vue de faciliter l'exercice, de
nombreuses instances ont mis au point ou élaborent des critères
précis ou des méthodologies destinés à fournir des
orientations concrètes, qui permettront de dessiner un profil global des
points forts et des faiblesses.
v 4eme étape : le dispositif
d'évaluation
Un examen régulier des progrès dans
l'application des normes peut largement aider à redéfinir le
programme d'action et faire apparaître les besoins d'assistance technique
et de formation. Trois approches sont possibles: Auto-évaluation,
évaluation par des pairs ou par des experts appointés.
L'expérience a généralement montré
que l'auto-évaluation, utile pour dresser un inventaire initial, est
à compléter par une vérification extérieure
indépendante. Pour cela, le FMI et la Banque Mondiale ont
récemment construit un dispositif d'évaluation du respect des
normes et politiques concernées en collaboration avec des
autorités nationales et d'autres instances internationales, l'une des
pièces maîtresses est le Programme d'évaluation
du secteur financier (PESF), mené conjointement par les
institutions de Bretton Woods avec la coopération de divers organes
nationaux et instances de normalisation, qui met en lumière les
vulnérabilités du secteur financier et les réformes
prioritaires. Encore expérimental, les rapports sur
l'application des normes et codes (le Report on the Observance of
Standards and Codes (ROSC)) y tient également une place majeure: il
rassemble des évaluations synthétiques sur les progrès
réalisés par une économie dans plusieurs domaines, il
incorpore les résultats du PESF sur les aspects financiers, des
évaluations concernant la diffusion de données et la transparence
des finances publiques, mais aussi des appréciations sur d'autres plans:
gouvernance d'entreprise, comptabilité et audit.
v 5eme étape :
l'intérêt et les incitations
L'application des normes internationales doit d'abord
être motivée par des considérations d'intérêt.
Étant donné que les crises comportent des coûts
élevés, l'intérêt des économies est de les
prévenir. Un système financier solide et sain contribue en outre
à la croissance du revenu par habitant puisqu'il amplifie le taux
d'épargne, améliore l'allocation des ressources et accroît
l'efficience des services financiers.
La communauté internationale appelle donc les pays
à effectuer et publier des évaluations; mener un dialogue avec
les IFI sur les politiques à adopter; participer aux
vérifications par les pairs. Dès que nécessaire, elle doit
appuyer ses encouragements en fournissant assistance technique et ressources.
L'octroi de financements officiels, comme les lignes de crédit
préventives du FMI, a parfois été subordonné
à des progrès ultérieurs dans ce domaine. Sur le plan
national, les autorités de réglementation et de contrôle
peuvent également, par exemple, encourager les établissements du
secteur financier à utiliser l'information sur le respect des normes
dans leur processus d'évaluation des risques; elles peuvent aussi
considérer cet aspect dans leurs décisions sur l'accès au
marché.
L'intérêt et les incitations sont cependant des
motivations sans doute insuffisantes. Le jeu des forces du marché
à travers la prise en compte du respect des normes dans la
détermination des prix des actifs et l'allocation des ressources sera
vraisemblablement plus efficace à long terme. Pour cela, des conditions
doivent être remplies. Il faut, d'une part, que les opérateurs
connaissent bien ces normes et les jugent utiles à leur
évaluation des risques; d'autre part, qu'ils aient accès à
une information fiable et actuelle, et qu'ils l'exploitent.
v 6eme étape : les ressources
nécessaires
L'application des normes exige d'abondantes ressources, ce qui
place de nombreux pays devant de sérieuses difficultés pratiques.
Un renforcement durable des systèmes financiers passe par la
constitution de capacités. C'est pourquoi les autorités
nationales, diverses IFI comme la BRI, le FMI et la Banque Mondiale ainsi que
des instances de normalisation apportent leur soutien en fournissant assistance
technique et formation. Pour sa part, le FSF est à l'origine de la
création, par la BRI et les institutions de Bretton Woods, d'un
répertoire de l'offre mondiale de formation, accessible sur Internet,
présentant les cours offerts par divers organismes pour améliorer
la qualité de la surveillance financière. D'abord centré
sur le contrôle bancaire, ce répertoire sera élargi
à un vaste éventail d'activités financières,
couvrant assurances ainsi que systèmes de paiement et de
règlement. L'Institut pour la stabilité financière, sis
à la BRI (Bâle), coopère avec le Comité de
Bâle sur le contrôle bancaire et un nombre croissant d'autres
instances de normalisation pour fournir une formation approfondie aux
responsables de la surveillance, afin d'améliorer et renforcer les
systèmes financiers.
2-
Évaluation des vulnérabilités du secteur financier
Les crises financières qui ont sévi vers la fin
des années 1990 ont mis en relief l'importance de la santé du
secteur financier pour la stabilité macroéconomique des pays et
dans un monde plus intégré pour la discipline de l'architecture
financière internationale. Dans la foulée des crises43(*), le FMI et la Banque Mondiale
ont au point un dispositif, dit programme d'évaluation du secteur
financier (PESF), destiné à permettre
l'évaluation des systèmes financiers des pays membres. Ces
systèmes regroupent toute la gamme des institutions financières,
tels les banques, les fonds communs de placement et les sociétés
d'assurance, ainsi que les marchés financiers eux-mêmes (titres,
devises, marché monétaire, ...). Ils englobent également
le système des paiements et le cadre réglementaire et de
surveillance qui sous-tend les opérations des institutions et des
marchés financiers. Le PESF vise à identifier les forces et les
facteurs de vulnérabilité du système financier ainsi
qu'à réduire le risque de crise. Il contribue donc aux efforts
destinés à promouvoir la stabilité financière et la
croissance à l'échelle tant nationale qu'internationale.
2-1-
Les composantes du PESF :
L'examen des forces, des risques et des facteurs de
vulnérabilité du système financier d'un pays s'articule
autour de trois volets principaux44(*) :
§ l'évaluation de la stabilité du
système financier, notamment des facteurs macroéconomiques
susceptibles d'avoir un effet sur les résultats du système
§ l'évaluation du degré d'observation des
normes, codes et bonnes pratiques afférents au système
financier
§ l'évaluation de la réforme et des besoins
de développement du secteur financier
Donc, l'équipe du PESF identifie les mesures propres
à renforcer le système financier ainsi que les éventuels
plans pour faire face aux imprévus et elle prépare
l'évaluation détaillée des répercussions
monétaires et budgétaires
Exemple : supposant une hausse
démesurée des prix des biens dans un pays (immobilier ou à
la bourse des valeurs) pourrait bien mettre les banques et autres
créanciers dans une mauvaise situation si ces biens constituaient la
principale garantie d'une part importante de leurs prêts. Dans ce cas
l'équipe du PESF tente d'abord de déterminer s'il existe vraiment
une hausse démesurée des prix, ses causes et, s'il y a lieu, la
réponse que devraient préparer les autorités. Par
ailleurs, elle examine la question de savoir si les institutions de prêt
ont attaché une importance indue à la garantie dans le cadre de
la prise de leurs décisions, si elles ont suffisamment envisagé
la possibilité de la baisse des prix des biens lorsqu'elles
évaluaient cette garantie et si leur capital atteint un niveau
adéquat. L'équipe s'efforce également de déterminer
si les responsables chargés de la surveillance suivaient
l'évolution des risques assez près et s'ils donnaient des
conseils aux institutions de prêt relativement à leurs pratiques.
Elle fait des recommandations si elle décèle des lacunes dans ces
domaines.
A long terme, la santé du système financier
dépend en grande partie de l'existence d'un cadre réglementaire
adéquat conjugué à la présence d'incitations
structurées. Une évaluation PESF jauge la capacité et les
pratiques en matière de réglementation à la lumière
des fondements juridiques du secteur financier. Ainsi l'équipe du PESF
va-t-elle procéder à l'évaluation systématique de
l'observation des principes fondamentaux de Bâle en matière de
contrôle bancaire, des pratiques suivies pour assurer la transparence des
politiques monétaire et budgétaire et, s'il y a lieu, des normes
applicables au marché boursier, à l'assurance et aux
systèmes de paiement.
Outre les résultats économiques, il
s'avère quelquefois nécessaire d'examiner la stratégie
des autorités face au développement du système financier.
Dans les pays en développement dont le marché financier est
sous-développé, il conviendrait éventuellement de
prêter une attention particulière aux possibilités de mise
en valeur d'un marché des capitaux et de l'épargne contractuelle
(assurance et fonds de retraite y compris). Ces éléments
contribuent à la santé de l'ensemble du système financier,
sans compter qu'ils appuient la croissance économique.
2-2-
Les méthodes et les instruments
Les méthodes et les instruments utilisés par les
équipes du PESF, en particulier, l'analyse macroprudentielle, qui
comprend notamment les tests de résistance et l'analyse de
scénarios, conjuguée à l'amélioration des
méthodes appliquées pour juger l'observation des normes et des
codes, a servi à appuyer et à renforcer la cohérence et la
qualité de l'analyse du PESF.
v L'analyse
macroprudentielle45(*) vise à mettre en évidence les liens
entre les résultats macroéconomiques et la santé du
secteur financier. Les indicateurs macroprudentiels regroupent les indicateurs
macroprudentiels globaux de la santé des banques commerciales
individuelles et autres institutions financières (le caractère
adéquat du capital, les recettes et la solvabilité), et les
indicateurs macroéconomiques associés à la santé du
système financier (la volatilité des taux de change et des taux
d'intérêt, par exemple). On a eu l'occasion de constater que les
indicateurs microprudentiels globaux sont essentiellement des indicateurs soit
immédiats, soit différés de la santé du secteur
financier. En revanche, les variables macoréconomique peuvent
révéler des déséquilibres propres à porter
atteinte au système financier et elles ont tendance à être
des indicateurs précurseurs. L'expérience montre que les crises
financières surviennent généralement lorsque ces deux
types d'indicateurs trahissent des facteurs de vulnérabilité,
c'est-à-dire lorsque les institutions financières sont
fragilisées et qu'elles se heurtent à des chocs
macroéconomiques.
v Les tests de résistance et l'analyse de
scénarios aident à déterminer les
répercussions des chocs macroéconomiques, des changements
structurels et des innovations du secteur financier sur la rentabilité
et la solvabilité des institutions financières. Ils fournissent
un cadre utile et souple en vue de l'identification et de l'analyse des
facteurs de vulnérabilité du secteur financier. Dans le cadre du
PESF, les types de tests et de modèles qui sont utilisés varient
selon la structure et les caractéristiques du système financier
du pays examiné et selon les données disponibles. Par exemple, un
pays qui exporte principalement des produits de base serait
éventuellement plus susceptible de pâtir de la fluctuation des
prix et des recettes d'exportation. Dans ce cas de figure, il y aurait sans
doute lieu de se concentrer davantage sur l'éventualité de chocs
externes que sur d'autres types de chocs. En outre, dans un tel pays, on
pourrait envisager d'élargir la portée du choc externe potentiel
qui sert de point de départ à la réalisation d'un test de
résistance. Par ailleurs, ces tests et les analyses de scénarios
effectués en collaboration avec les autorités se sont
avérés très utiles pour ce qui est d'aider les pays
membres à construire leur capacité de gestion des risques et
d'encourager les responsables à soumettre périodiquement leur
système financier à des tests de résistance.
Les évaluations, faites dans le cadre du PESF, de
l'observation et de l'application des normes et des codes pertinents servent
à identifier d'éventuelles carences de la réglementation
du secteur financier et des pratiques à l'appui de
la transparence et, par extension,
à mettre en lumière les besoins de réformes et de
développement dans les divers domaines visés. En outre, l'examen
des normes sert de guide l'évaluation de la stabilité
générale du système financier et il aide les pays à
mesurer la leur à l'aune de points de référence
internationaux.
L'expérience acquise à ce jour confirme que
l'évaluation des normes constitue une composante importante du PESF. La
surveillance et le suivi de grande qualité des institutions et des
marchés financiers revêtent une importance essentielle pour la
stabilité des systèmes financiers qui sont intégrés
aux marchés mondiaux et qui font face à toutes sortes
d'innovations et de chocs d'ordre financier. De surcroît,
l'évaluation des normes facilite l'identification et l'application des
réformes réglementaires et opérationnelles
nécessaires au développement progressif des systèmes
financiers des pays et à leur intégration aux marchés
financiers mondiaux.
En guise de conclusion, le PESF joue un rôle
relativement effacé pour ce qui est de cerner les facteurs de
vulnérabilité immédiate des systèmes financiers.
Mais il ne peut pas protéger les pays contre toutes les crises
financières. À long terme, le PESF peut réduire le
survenue de crises en mettant à la disposition des autorités
nationales un examen approfondi et objectif de leur secteur financier, en
identifiant les faiblesses à un stade précoce et en
suggérant en temps opportun des réformes efficaces.
B-
Avantages et problèmes des normes et codes financiers
Les normes et codes financiers présentent de nombreux
avantages, mais soulèvent également de nombreux46(*) problèmes
1- Les
avantages des normes et codes financiers
1-1-
Sur le plan technique :
A ce niveau on a trois grands avantages :
v Les codes et normes financiers sont
généralement présentés comme des instruments
purement techniques qui ont comme but d'harmoniser les pratiques des acteurs
publics et privés, facilitant ainsi les échanges des biens et des
services tout en diminuant les coûts de transaction. Ils apparaissent
alors comme des indicateurs financiers de référence.
v Ensuite, les codes et normes reposent sur le principe de la
transparence, celle-ci permet aux États et aux investisseurs
d'accéder à de meilleures informations tout en facilitant la
surveillance multilatérale effectuée par le FMI et la BM, selon
la logique des institutions financières47(*), la transparence encourage les États à
renforcer leurs politiques monétaire, financière et
budgétaire ainsi qu'à mieux contrôler leurs institutions.
D'une part, elle incite à la discipline du marché et d'autre
part, en permettant un meilleur examen des politiques par les pairs, elle
pousse à la convergence institutionnelle.
v Enfin, les codes existent depuis longtemps, en dehors des
cadres législatifs et réglementaires. Mais la nouveauté
réside au plan international, non seulement à codifier,
intégrer, harmoniser et disséminer les meilleures pratiques, mais
aussi à renforcer la coordination et la coopération entre les
différentes agences nationales et internationales de régulation
des marchés, les grandes institutions financières internationales
et les opérateurs privés et leurs associations.
1-2-
Sur le plan des Etats et des marchés :
Les codes et standards procurent également des
avantages aux États et aux marchés48(*) :
v En premier lieu, la communauté internationale attache
une importance croissante aux codes parce qu'ils peuvent contribuer à
prévenir les crises financières, ce raisonnement part du principe
que la mise au point de normes de bonnes conduite, et l'évaluation des
pays sur la base de ces critères amélioreront la qualité
de la prise de décision économique et d'investissement. Selon
cette affirmation, le respect des codes diminue la probabilité de
crises, du moins celles qui seraient dues à la mauvaise gouvernance et
instaure un climat de confiance pour les opérateurs du marché.
v À un second niveau, l'introduction de normes communes
devrait réduire l'aléa moral. L'objectif est double : d'une part,
il s'agit de réduire la fréquence des crises financières
et, d'autre part, il s'agit d'en réduire les coûts pour la
communauté internationale. De nombreux codes sont issus de
négociations au sein d'institutions internationales et reposent sur le
consensus et la bonne foi des États. Il revient également aux
États de veiller à leur mise en oeuvre au plan national et, le
cas échéant, à modifier leurs législations et
réglementations. Cependant, les acteurs privés sont de plus en
plus inclus dans le processus de négociation et contribuent à
renforcer la logique des institutions financières internationales
existantes en encourageant la concurrence et le pouvoir auto-régulateur
du marché. En quelque sorte, il ne s'agit pas simplement de faire
sanctionner par les États un ensemble de principes, pratiques et
règles qui doivent faire autorité, mais également, de
responsabiliser les opérateurs privés, de les intégrer de
manière proactive au processus et d'agir ainsi de manière
préventive.
v Enfin, la stratégie d'élaboration, de
promotion et de surveillance des normes et des codes a permis aux institutions
de Bretton Woods, une fois de plus, d'élargir leur mandat et de mettre
en place un nouveau cadre institutionnel de coopération.
2- Les
problèmes des codes et normes financiers
La formule des normes et codes est à la fois
adéquate, pratique et prometteuse, mais les difficultés
rencontrées dans leur élaboration, les critiques formulées
par les pays en développement quant aux coûts engendrés par
leur mise en oeuvre, ou encore l'expérience de l'Argentine, incitent les
observateurs à faire preuve de beaucoup plus de discernement et à
avoir un regard beaucoup plus critique à leur endroit. On peut en effet
identifier six types de problèmes.
2-1-
Problèmes au niveau de fond
Les codes portent plus sur la forme que sur le fond49(*), En effet :
v Les règles relatives aux affaires publiques sont
vastes et complexes et essayer de les appliquer à l'ensemble des pays et
aux différentes situations serait invraisemblable. Les codes
apparaissent donc comme des instruments de référence sans
harmoniser l'ensemble des pratiques des États-membres du FMI.
v Les codes proposés par les institutions
financières internationales sont assez techniques et leur application
nécessite des ressources importantes engendrant, pour certains
États, de réelles difficultés pratiques. De plus, comme
ils sont l'objet de nombreuses révisions, leur application est encore
plus ardue.
La reconnaissance des codes en tant qu'instrument de
référence international n'est pas encore ancrée dans les
pratiques des acteurs économiques. Les plus connues étaient la
norme sur la diffusion des données (NSDD) et les normes comptables
internationales (IASC)50(*).
2-2-
Problèmes de nature politique
v Les États membres du FMI, de la Banque Mondiale et
des autres institutions financières internationales possèdent des
modèles de développement différents. En effet, les pays
industrialisés ont depuis longtemps favorisé la
libéralisation de leur économie tandis que les pays en
développement ont préféré le modèle de
"substitution des importations", basé sur l'auto-suffisance de leurs
économies respectives. Même si ce modèle a
été mis de côté, la globalisation des marchés
a engendré, pour de nombreux pays, une libéralisation trop rapide
des systèmes financiers. Selon Leo Van Houtven51(*) « un petit nombre de pays
industrialisés détient 60 % des droits de vote du FMI, tandis que
la vaste majorité des États membres et de la population mondiale
n'en a que 40 %. C'est révélateur d'un déséquilibre
dans la gouvernance du système mondial». Dans cette perspective, il
semble évident que le FMI est dominé par les pays
industrialisés et que par le biais des institutions de Bretton Woods,
ils ont pu imposer leur modèle de développement aux pays du Sud.
Plus globalement, la réforme du système financier international
est asymétrique puisqu'elle s'adresse essentiellement les pays en
développement. En effet, les codes sont élaborés, dans
bien des cas, par les pays industrialisés et s'adressent presque
uniquement aux pays en développement.
v les pays en développement sont exclus du processus
d'élaboration des codes au sein des institutions de Bretton Woods, ils
le sont encore plus au sein des institutions spécialisées. Sur
les douze codes qu'on a déjà présenté, la
moitié sont élaborée par des institutions
spécialisées (autres que le FMI et la BM) et des associations
professionnelles (organismes privés) qui sont souvent fermées aux
pays en développement et sont peu transparentes. À titre
d'exemple, le Comité sur les systèmes de paiement et de
règlement (CPSS) et le Comité de Bâle sont deux
institutions dont leur siège social est à Bâle, leur
secrétariat est assuré par les membres de la BRI et ils se
rapportent directement aux G-10 et à la Suisse. D'un point de vue
géographique, ces deux comités se composent essentiellement de
représentants des pays industrialisés.
2-3-
Problème d'asymétrie
v Les codes se présentent comme des instruments
volontaires. En effet, ils n'imposent pas d'obligations juridiques aux
États, ils guident leurs agissements. Cependant, les codes et les normes
sont en voie de devenir des conditionnalités pour l'obtention de
capitaux lors d'une crise, surtout pour les pays en développement. En ce
sens, du financement pourra être octroyé aux pays qui respectent
les différents codes financiers. Donc, il y a un élargissement
des activités traditionnelles de surveillance du FMI au domaine de la
gestion et de l'application des codes financiers.
v En fait, le problème d'asymétrie
évoqué, il faut prendre acte du fait que les pays en
développement sont confrontés à un double
problème :
· Tout d'abord, la mise en oeuvre des codes et standards
implique bien souvent des changements institutionnels majeurs, que ce soit au
plan législatif ou au plan réglementaire. Or, non seulement les
délais peuvent être très longs et les coûts
très élevés, mais également on peut s'interroger
sur le caractère démocratique du processus.
· Ensuite, même si, l'approche est volontaire, en
pratique, force est de constater que tant les institutions financières
internationales que les opérateurs financiers privés tendent
à conditionner leurs prêts au respect des codes et standards
établis.
2-4-
L'effet indirect et limité sur la stabilité financière
Les codes ne peuvent qu'avoir un effet indirect, sinon
limité, sur la stabilité des marchés financiers puisque de
nombreuses normes existaient lors des récentes crises.
v Par exemple, la norme sur la diffusion des données
(NSDD), qui a été créée en 1996, n'a pas permis au
FMI d'empêcher la crise asiatique, de plus, les normes bancaires, les
normes sur la réglementation des marchés des valeurs et celles
relatives à l'assurance ont été créées entre
1994 et 1998 et elles n'ont pas contribué à prévenir les
crises financières.
v D'un autre côté, l'existence de normes n'a
jamais empêché les malversations financières, encore moins
les mouvements spéculatifs comme l'ont montré les récents
scandales financiers aux États-Unis et l'effondrement boursier du
secteur des NTIC. À cet égard d'ailleurs, les crises
récentes ont montré non seulement à quel point la
complaisance des institutions de surveillance, nationales et internationales,
envers les marchés financiers avait été grande, mais
également à quel point la présomption
d'autorégulation des marchés était tout à fait
illusoire.
v En fait, le système repose sur la présomption,
non fondée empiriquement, qu'il existe un lien direct entre «
bonnes pratiques » et
stabilité financière. Or, la
stabilité financière engage à la fois les institutions et
les marchés. Si personne ne conteste le bien-fondé d'avoir de
meilleures règles et pratiques financières, ne serait-ce que pour
mieux contrôler les comportements frauduleux et assurer aux investisseurs
et aux consommateurs une meilleure protection, il n'en demeure pas moins que la
question de la stabilité même des marchés est
évacuée du débat. Pour certains d'ailleurs, une plus
grande transparence et une meilleure information augmenteraient, au lieu de les
réduire, les tendances inhérentes au système financier
à générer des crises.
Pour conclure, les normes et les codes internationaux,
malgré ces problèmes, jouent un rôle de plus en plus
important dans l'amélioration des pratiques économiques et
financières des pays.
Conclusion du chapitre
I :
Le système financier international a sans doute
bénéficié des réformes des dernières
années. Le FMI a consacré des efforts considérables
à la réorientation de ses activités de surveillance, de
prêt et d'assistance techniques afin de jouer un rôle plus efficace
dans la prévention des crises et la promotion de la stabilité
financière.
Le processus de mise en place d'un système financier
international plus solide et plus résistant s'accélère
maintenant de pays en pays et de secteur en secteur. Cependant, les efforts
déployés par les pays à l'application des normes et codes
malgré ces problèmes, pourraient prendre des années avant
de porter leur fruits, ce qui montre la nécessité d'une
assistance technique bien coordonnée, et adaptée aux besoins
particuliers de chaque pays.
Les pays qui réussissent à s'y conformer
devraient profiter à la fois de taux d'intérêt plus bas,
les risques perçus étant moindres, une augmentation des flux
d'investissements et d'un risque réduit de crises financières,
donc, cela devrait à promouvoir une croissance économique plus
soutenue et plus stable, ainsi qu'une plus grande prospérité,
tant pour la société que pour les investisseurs étrangers,
et donc promouvoir un système financier international plus solide et
mieux intégré.
« Pour être moins vulnérables
aux crises financières nationales et internationales, les pays doivent
s'attaquer aux faiblesses de leur système financier »
Chapitre II :
L'évaluation de la Stabilité du
Système Financier Marocain
Au début des années 80, le Maroc a fait face
à une sérieuse crise économique. Les réserves
officielles brutes étaient pratiquement épuisées52(*), et le pays a
été obligé de demander le rééchelonnement de
sa dette extérieure, face à la détérioration de sa
situation économique et à l'aggravation des
déséquilibres financiers, tant intérieurs
qu'extérieurs, le Maroc a alors procédé à une
réorientation de sa politique économique en décidant
d'accorder une place plus importante au secteur privé et aux
mécanismes du marché, et de permettre une plus grande ouverture
à l'économie. L'option libérale s'est d'autant plus
imposée que, depuis la crise de la dette de 1982, l'attribution de
crédits officiels aux pays en développement a été
conditionnée par le désengagement de l'État de
l'économie.
Le Maroc a entamé en 1983 une série de
réformes des structures de l'économie dans le cadre du Plan
d'ajustement structurel de la BM et du FMI. Ces mesures ont porté
essentiellement sur la libéralisation progressive des prix domestiques,
la libéralisation du commerce extérieur, la réduction des
subventions de biens de consommation, la réforme de la
législation fiscale, la promotion des exportations, l'élimination
progressive des restrictions à l'investissement étranger, la
restructuration du secteur public et la privatisation d'un certain nombre
d'entreprises publiques, l'encouragement de l'investissement privé, et
la modernisation du secteur financier.
Au début des années 1990, les autorités
marocaines ont entamé un processus de réforme, axé
principalement sur la révision du cadre juridique et
réglementaire du système financier et l'accroissement du
rôle des forces du marché53(*) (Section I). Mais l'État continue son
intervention au contrôle et l'amélioration des pratiques
financières n'a pas suivi les évolutions institutionnelles et la
concurrence extérieure, ce qui exige les autorités de demander
une évaluation du système financier (Section II)
Section I : LA REFORME DU SYSTEME FINANCIER DES ANNEES
90
Depuis le début des années 90, le système
financier marocain a connu une période de libéralisation
marquée par des réformes appuyées par une série
d'initiatives de la Banque Mondiale.
Le premier volet de réformes lancé en 1993
visait essentiellement le secteur bancaire tandis qu'au milieu des
années 90, le deuxième programme de réformes portait
davantage sur le développement du marché des capitaux tout en
poursuivant les mesures de libéralisation du secteur financier, le
troisième volet de réformes concerne les organismes
d'épargne institutionnelle (assurances et retraites) dans le cadre d'une
opération de prêt conclue avec la Banque Mondiale en 1998.
A- Les
réformes du système bancaire
Le système bancaire marocain a fait l'objet, en 1993,
d'une importante réforme basée sur les axes suivants :
1- La
refonte du cadre législatif régissant l'activité du
système bancaire
L'adoption d'une nouvelle loi bancaire en juillet
199354(*) dont les
principaux apports sont les suivants :
v L'introduction de la notion de banque universelle par la
suppression de la distinction classique entre les banques commerciales, et les
organismes financiers spécialisés
v L'introduction du concept d'établissement de
crédit qui regroupe, les banques et les sociétés de
financement et l'unification du cadre juridique qui leur est applicable.
v La mise en place des mécanismes nécessaires
pour une meilleure protection des déposants, en garantissant à
ceux-ci le droit à un compte de dépôt auprès d'un
établissement de crédit et en instituant un fonds collectif de
garantie des dépôts
v La consolidation de la concertation entre les
autorités monétaires, d'une part, et les établissements de
crédit et les opérateurs économiques et financiers,
d'autre part, par l'institution de trois instances consultatives à
savoir : le Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne (CNME) qui est
consulté sur les orientations de la politique monétaire et les
mesures concernant les taux d'intérêt et les règles
prudentielles, le Comité des Etablissements de crédit (CEC) qui
se prononce sur des questions relatives à l'activité des
établissements de crédit et la Commission de Discipline des
Etablissements de Crédit (CDEC) qui a pour mission d'instruire les
dossiers disciplinaires
v Le renforcement des pouvoirs de la banque centrale en
matière de surveillance et de contrôle du système bancaire.
2- La
déréglementation de l'activité bancaire
La déréglementation de l'activité
bancaire fait l'objet de deux axes :
v La réduction importante des emplois obligatoires pour
permettre aux banques d'effectuer une allocation de leurs ressources sur la
base des mécanismes du marché et pour stimuler la concurrence
entre elles, en matière de mobilisation de l'épargne et de
l'octroi de crédit, des mesures consistant à réduire les
emplois obligatoires des banques et à libéraliser les taux
d'intérêt ont été introduites dès 1991.
Les mesures prises à ce niveau ont été
les suivantes :
§ La réduction progressive puis la suppression, en
juin 1998, du plancher d'effets publics
§ La réduction progressive puis la suppression, en
avril 1994, des coefficients d'emplois obligatoires en crédits à
moyen terme réescomptables, en crédits au logement et en
créances nées à l'étranger
§ La réduction du coefficient d'emploi en bons
CNCA de 3,5 % à 2%.
Ainsi, sur les six dernières années, les emplois
obligatoires des banques sont revenus de 53 % à 3 % de leurs
exigibilités
v La libéralisation des taux
d'intérêt : la libéralisation des taux
créditeurs a été achevée en 1992, à
l'exception des taux servis sur les comptes sur carnet qui demeurent
réglementés par souci de protéger la petite épargne
et des dépôts à vue qui ne sont toujours pas
rémunérés.
Les taux débiteurs sont demeurés soumis
jusqu'à fin janvier 1996 à un plafond fixé par les
autorités monétaires par référence aux conditions
du marché et ce en vue d'éviter une flambée des taux que
le désencadrement du crédit aurait pu provoquer. En
février 1996, avec le développement de financements alternatifs
et concurrentiels, que les autorités monétaires ont
décidé de supprimer ce plafond, consacrant ainsi la
libéralisation totale des taux débiteurs.
Ainsi, la déréglementation bancaire a
entraîné un renforcement substantiel du rôle du
système bancaire dans la collecte des dépôts et le
financement de l'économie.
Graphe I : Evolution des
dépôts
Source : Bilan de la réforme du secteur
financier marocain en 2004, Ministère des Finances et de la
Privatisation, la Direction du Trésor et des Finances
Extérieures
Dans ce cadre, les dépôts collectés par
les banques se sont accrus en moyenne annuelle de 10,6 % durant la
période 1991-2003
3- Le
renforcement de la réglementation prudentielle
Afin de sauvegarder la solidité du système
bancaire marocain et de le prémunir contre les risques liés au
processus de libéralisation, les autorités monétaires ont
rénové et renforcé la réglementation prudentielle
et ce à travers l'institution de ratios et normes conformes aux
standards internationaux.
C'est ainsi qu'il a été procédé,
depuis 199355(*) :
v La révision du coefficient minimum de
solvabilité « ratio Cooke » qui fixe le rapport
entre les fonds propres, les éléments de l'actif et les
engagements par signature, à un minimum de 8 %
v La mise en place, le 14 mai 1993, d'un système de
classification des créances en souffrance et de constitution des
provisions
v L'institution, le 29 mars 1996, de nouvelles règles
relatives aux positions de change que les banques sont autorisées
à détenir. Les positions de changes par devises sont
fixées à 10 % des fonds propres et les positions globales
à 20% de ces fonds
v L'extension, en 1996 et 1997, de certaines règles
prudentielles : coefficient de division des risques, coefficient minimum
de solvabilité aux ex-organismes financiers spécialisés et
aux sociétés de financement
v La fixation, en 1999, des règles de prises de
participations des établissements de crédits dans d'autres
entreprises
v L'adoption, en août 1999, d'un nouveau plan comptable
des établissements de crédit qui lui permettra de se mettre
à niveau des meilleures pratiques internationales tout en respectant les
spécificité nationales et en donnant aux autorités de
contrôle les moyens d'assurer une supervision performante du secteur
v Le réaménagement, en 2000 du coefficient de
division des risques qui limite les risques encourus par
bénéficiaire à 20 % des fonds propres, et du coefficient
de liquidité qui oblige les établissements de crédit
à respecter en permanence un rapport minimum égal à 100 %
entre l'actif disponible et réalisable et les engagements par signature
reçue, et leur exigibilité à vue et à court terme
ainsi que leur engagements par signature donné
v L'introduction en 2000 de l'obligation pour les
établissements de crédit de respecter les règles
prudentielles sur une base consolidée
v La publication en février 2001 par BAM d'une
circulaire imposant aux établissements de crédit de mettre en
place un dispositif de contrôle interne, et en juillet 2002, la
publication d'une circulaire précisant la procédure de
désignation et la mission des auditeurs externes chargés de
s'assurer la régularité et la fiabilité des informations
relatives au patrimoine, situation financière et résultats des
établissements de crédit
Par ailleurs, la mise en conformité du système
prudentiel avec les standards internationaux s'est traduite par un renforcement
considérable des fonds propres des banques
Graphe II : Evolution des
fonds propres des banques
Source : Bilan de la réforme du
secteur financier marocain en 2004, Ministère des Finances et de la
Privatisation, la Direction du Trésor et des Finances
Extérieures
D'après le graphe, le montant des fonds propres des
banques a plus que quadruplé durant la période 1990-2002 et leur
part dans le total du bilan est passé de 6% en 1990 à 8,4% en
2002
4- La
modernisation des instruments de la politique monétaire
Après la suppression en 1991 de l'encadrement du
crédit qui constituait le principal instrument de régulation
monétaire, la modernisation de la politique monétaire a connu un
tournant décisif avec la suppression, en juin 1995, des
mécanismes de réescompte à taux fixe et l'institution
d'instruments indirects de régulation des agrégats
monétaires.
Ces nouveaux instruments sur lesquels repose la politique
monétaire sont les suivants :
v Les avances sur appel d'offres, à une semaine
consenties à l'initiative de la Banque Centrale, à un taux qui
correspond au taux plancher, soit actuellement 3,25 %56(*)
v Les avances à 5 jours accordées à
l'initiative des banques, à un taux qui constitue le taux plafond soit
actuellement 4,25%
v La réduction du sentier, de 150 à 100 points
de base, entre les taux minimum et maximum d'intervention de la banque centrale
v Les avances à 24 h à un taux qui excède
le taux plafond de quatre points lorsqu'elles sont consenties à
l'initiative des banques et de six points lorsqu'elles sont consenties à
l'initiative de BAM.
v Les opérations d'open-market, c'est à dire les
achats et les ventes ferme de bons du Trésor sur le marché
secondaire par la banque centrale en vue d'agir sur la liquidité
bancaire, et les reprises de liquidités sous forme d'offres faites par
BAM aux banques d'effectuer des dépôts
rémunérés auprès d'elle pour une durée bien
déterminée.
v Et les swaps de change57(*) qui permettent à BAM d'acheter (ou de vendre)
du dirham au comptant contre devises et, simultanément, le vendre (ou de
racheter) à terme, à une date et à un taux de change
prédéterminés.
Il y a lieu de signaler que ces deux dernières
modalités d'intervention de BAM visent à assurer un
réglage fin de liquidité et des taux. Elles ont été
mises en oeuvre pour la première fois à partir du second semestre
1999 pour faire face à la surliquidité des banques ayant
résulté de l'afflux de devises occasionné par la recette
de la concession de la 2ème ligne GSM.
Les réformes entreprises au niveau du secteur des
établissements de crédit se sont traduites par un renforcement de
la solidité du système bancaire, une amélioration de
l'intermédiation bancaire et une décrue significative des taux
d'intérêt débiteurs.
Ainsi, la déréglementation bancaire a
entraîné un renforcement substantiel du rôle du
système bancaire dans la collecte des dépôts et le
financement de l'économie. Dans ce cadre, les dépôts
collectés par les banques se sont accrus en moyenne annuelle durant la
période 1991-2003 de 10,6 % portant ainsi leur part dans le PIB de 37,9
% durant la période 1986-90 à 58,4 % durant la période
1991-2003.
B- La
dynamisation du marché des capitaux
La réforme du marché des capitaux engagée
depuis 1993, visait essentiellement à moderniser la place de Casablanca
et à diversifier les produits offerts en vue de permettre à tous
les opérateurs économiques de pouvoir arbitrer entre les titres
longs et les titres courts dans la composition de leur portefeuille. A cet
effet, la réforme a porté tant sur le marché financier que
sur le marché monétaire.
1- La
réforme du marché financier
La réforme du marché financier avait pour
objectif la mise en place d'un cadre juridique moderne, répondant aux
conditions indispensables au bon fonctionnement de toute place
financière, à savoir la transparence du marché, son
intégrité, la diversité et la disponibilité des
produits financiers et la protection de l'épargnant.
La réforme s'est déroulée en deux
étapes majeures :
§ D'abord, il a été procédé,
en 1993, au réaménagement des structures institutionnelles en vue
de les adapter à une économie de marché.
§ Ensuite, des réformes, traduisant
l'intérêt des pouvoirs publics pour un marché financier
constamment dynamique, ont été introduites, tout au long de la
période 1997-2002.
1-1-
Les réformes introduites en 1993
Ces réformes se sont traduites par l'adoption de textes
de lois relatifs à la bourse des valeurs, aux OPCVM, au CDVM et à
l'appel public à l'épargne.
Les innovations apportées par ces textes
sont :
v Le transfert de la gestion de la bourse à une
société privée constituée par les professionnels
eux-mêmes.
v L'exercice de la profession dans le cadre d'entités
juridiquement indépendantes
v L'exigence d'une plus grande transparence des entreprises
faisant appel public à l'épargne
v La création du conseil déontologique des
valeurs mobilières « CDVM », organe
chargé de veiller au bon fonctionnement des marchés de valeurs
mobilières
v La mise en place du cadre juridique régissant
l'activité des SICAV et des fonds communs de placement
1-2-
Les réformes introduites durant la période 1997-2002
Poursuivant l'approfondissement de la réforme du
marché financier, de nouvelles réformes ont été
introduites depuis 1997 et ont visé, en particulier à une
dynamisation accrue du marché boursier et le renforcement de sa
sécurité à travers la révision à deux
reprises du Dahir du 21 septembre 1993 relatif à la bourse des valeurs.
Les modifications introduites ont porté sur :
v Le renforcement du rôle pilote du marché
central de manière à augmenter sa liquidité et à
assurer des conditions optimales d'information et de transparence dans la
formation des cours
v La création d'un second marché pour les PME
avec l'assouplissement des conditions d'accès
v L'ouverture du 1er compartiment de la bourse aux
sociétés concessionnaires ou gérantes d'un service
public
v L'institution d'un 3ème compartiment
destiné aux entreprises à fort potentiel de croissance
v L'amélioration de la protection des investisseurs et
de la sécurité du marché par l'obligation de
déclarer les franchissements du seuil de participation dans les
sociétés cotées et la mise en place d'un système de
garantie de bonne fin des transactions
v La création d'un dépositaire central
« Maroclear » chargé d'assurer la conservation des
titres admis au régime du compte courant et de faciliter leur
circulation et l'institution d'un régime de détention sous forme
d'inscription en compte courant pour les valeurs mobilières inscrites
à la cote de la Bourse des Valeurs, les titres des OPCVM et les
TCN
v La mise en place d'un marché hypothécaire et
ce par l'adoption de la loi relative à la titrisation des
créances hypothécaires qui s'assigne comme objectif la
mobilisation des ressources pour le financement du logement, notamment
l'habitat social et l'élargissement de l'éventail des
instruments de placement mis à la disposition des investisseurs
v L'amélioration de la gouvernance de la Bourse des
Valeurs de Casablanca à travers l'adaptation des statuts de la SBVC aux
dispositions de la loi sur la société anonyme et l'amendement de
son cahier des charges afin de mieux préciser ses droits et
obligations
v Le renforcement des procédures de fonctionnement et
de sécurité du marché avec la mise en place des
préalables nécessaires à l'institution du
règlement-livraison simultané des transactions et la mise en
place de la chambre de compensation, et la création du fond de garantie
destiné à indemniser la clientèle des
sociétés de bourse qui seraient mise en liquidation
v L'adoption en 2001 et 2002 d'incitations fiscales afin de
favoriser l'introduction de nouvelles sociétés en bourse et
l'investissement en bourse.
2- La
réforme du marché monétaire
Afin de consolider les actions de modernisation entreprises au
niveau du système bancaire et du marché financier, il a
été procédé à la réforme du
marché monétaire à travers, la dynamisation du
marché des adjudications des bons du Trésor et la création
d'un nouveau compartiment, en l'occurrence le marché des titres de
créances négociables.
2-1-
La dynamisation du marché des adjudications :
Institué en 1989, le marché des adjudications
est un marché où sont émis des bons du Trésor par
appel à la concurrence. Ce marché a fait l'objet de plusieurs
réaménagements introduits par l'arrêté du
Ministère des Finances du 23 janvier 1995 et la circulaire de BAM prise
pour son application. Ces réaménagements ont porté,
notamment, sur une plus grande ouverture de ce marché, la
standardisation et la diversification des titres et la désignation
d'intermédiaires en valeurs du Trésor.
2-2-
La mise en place d'un marché des titres de créances
négociables :
Dans le but d'élargir la gamme des instruments de
placement offerts aux investisseurs et de développer des ressources
alternatives de financement pour les entreprises, un marché des titres
de créances négociables a été institué en
1995 en vertu d'un texte de loi et des dispositions réglementaires
prises pour son application.
Ces textes précisent les modalités de
fonctionnement de ce marché et définissent les
caractéristiques des titres qui peuvent être émis.
Le dispositif réglementaire relatif à la mise en
place effective de ce marché a été achevé en
janvier 1996. Les premières émissions dans le cadre de ce
marché ont eu lieu en octobre 1996 et n'ont cessé de se
développer depuis lors.
La réforme s'est traduite par un accroissement
significatif de la performance du marché boursier, un
développement appréciable des instruments financiers et une
amélioration des conditions de financement du Trésor.
3-
Evaluation du marché des capitaux
La réforme s'est traduite par un accroissement
significatif de la performance du marché boursier et un
développement appréciable des instruments financiers. En effet la
capitalisation boursière durant la période 1991-2003 a
été multipliée par neuf, passant de 12,5 Mds DH en 1991
à 115,5 Mds DH en 2003, malgré la baisse enregistrée sur
la période 1999-2002
Graphe III : Evolution de la
capitalisation boursière
Source : « Bilan de la réforme du secteur
financier » Direction du Trésor et des Finances
Extérieure
Cette performance est due essentiellement à
l'augmentation de l'indice MASI58(*), et aux nouvelles introductions de
sociétés en bourse dont le nombre s'est élevé
à 24 durant la période 1993-2003, grâce aux
privatisations
La Bourse de Casablanca affiche la deuxième
capitalisation des marchés boursiers d'Afrique du Nord et du
Moyen-Orient, derrière le marché égyptien,
Pour les OPCVM, ils ont connu, depuis leur démarrage
effectif en décembre 1995, un développement rapide, ils ont
aidé à canaliser une partie de l'épargne des
ménages vers le marché boursier
Graphe VI : Evolution du
nombre d'OPCVM
Source : « Bilan de la réforme du
secteur financier » Direction du Trésor et des Finances
Extérieures
Le nombre des OPCVM a connu une croissance successive depuis
sa date de création, pour atteindre 170 à fin 2002 dont 45 OPCVM
actions, 90 OPCVM obligataires et 35 OPCVM diversifiés
C- La
modernisation et le développement du secteur des assurances
Le secteur des assurances a fait l'objet de plusieurs actions
d'assainissement et de modernisation. Les principales actions entreprises sont
destinées à prévenir tout changement de la gestion des
entreprises d'assurances, à inciter à la capitalisation du
secteur des assurances et au renforcement de la solvabilité des
entreprises d'assurances. Il s'agit notamment :
v L'arrêté du 2 janvier 1989, fixant les
conditions de constitution des entreprises d'assurances, en l'occurrence un
capital minimum de 50 M DH sauf pour les entreprises pratiquant exclusivement
l'assistance où il est porté à 12 MDH. Ce capital doit
atteindre au bout de la 3ème année d'activité
20 % du chiffre d'affaires
v Le plan comptable des assurances qui constitue le premier
plan sectoriel approuvé après l'introduction de la norme
générale comptable et d'harmonisation des garanties
financières avec le nouveau plan comptable
v L'instruction du 29 mars 1996 relative aux indicateurs de
solvabilité et aux règles de fonctionnement des entreprises
d'assurances. Cette instruction introduit la marge de solvabilité
minimum que doivent constituer les entreprises, instaure la transparence
comptable par l'obligation faite à ces compagnies d'auditer leurs
comptes par des cabinets externes et met en place une procédure
permettant d'apprécier la structure et l'évolution du capital
social
v L'instruction du 29 mars 1996 relative à la promotion
de l'assurance-vie. Cette instruction vise la mise en place des bases
techniques de tarification, le calcul des réserves mathématiques
et l'obligation de faire participer les
assurés aux bénéfices techniques et financiers
réalisés par l'assureur
v Le règlement des sinistres des compagnies
d'assurance
v La libéralisation des tarifs d'assurance
prévue à l'horizon 2001 Dans cette perspective, les
différentes compagnies d'assurance procèdent à la mise en
place d'une base de données devant permettre la détermination
d'un tarif d'équilibre
v La préparation d'une nouvelle loi sur les assurances
qui sera adoptée incessamment.
Par ailleurs, il a été procédé
à la liquidation de cinq sociétés d'assurances dont la
situation financière a pendant longtemps obscurci le paysage réel
du secteur des assurances. Ceci a constitué une étape
décisive dans l'assainissement du marché marocain.
Enfin, le Ministère de l'Economie et des Finances a
élaboré un nouveau code des assurances destiné à
moderniser le cadre légal de l'exercice de cette activité. Ce
code a été adopté et publié en novembre 2002.
D- Le
programme de développement de l'épargne institutionnelle
Pour améliorer les conditions de mobilisation et
d'allocation de l'épargne institutionnelle, ce programme s'articule
principalement autour de la réforme de la CDG, du secteur des assurances
et de la retraite.
1- La
caisse des dépôts et de gestion « CDG »
Les principales mesures introduites concernent :
v La libéralisation des taux de
rémunération des dépôts de la CEN et de la CNSS
à la CDG qui sont désormais indexés sur les bons du
Trésor à 5 ans émis par adjudication
v La création d'OPCVM dédiés à ses
principaux déposants, à savoir la CEN et la CNSS et le transfert
de 10 % de l'encours de leurs dépôts à ces OPCVM.
2- Le
secteur de la retraite
Il y a lieu de signaler qu'en vue de procéder à
un diagnostic des différents régimes et examiner les options de
réformes permettant la consolidation de la viabilité du secteur,
plusieurs mesures ont été prises :
v Les études actuarielles des quatre régimes de
retraite (CNSS, CIMR, CMR et RCAR) et des caisses internes des
établissements publics (OCP, ONE, ODEP, ONCF, Régie des Tabacs et
BAM) ont été lancées et le comité de suivi
chargé de superviser ces études a été
constitué ;
v Les audits financiers de la CNSS, de la CIMR et de la CMR
sont en cours d'achèvement alors que celui de la CIMR a
été validé.
Section II : LES VULNERABILITES DU SYSTEME FINANCIER
MAROCAIN SELON LE PESF
Au cours de la décennie passée, le Maroc a
entrepris avec succès une série de réformes
réglementaires et institutionnelles visant à mettre en place les
principales composantes d'un système financier moderne. Les
marchés demeurent cependant peu développés, tandis que
l'État continue de jouer un rôle important et que les mouvements
de capitaux des résidents sont encore soumis à des restrictions.
Dans ce contexte les autorités avaient demandé un PESF
A- Les
vulnérabilités du secteur bancaire
Selon les indicateurs de solidité du système
bancaire qui sont utilisés par l'équipe du PESF, le secteur
bancaire commercial est globalement sain et en expansion, mais que le secteur
des banques spécialisées est dans une situation très
difficile.
TABLEAU I : Les
indicateurs de solidité financière du système bancaire, 1997-200259(*)
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
· Capital réglementaire en % des actifs
pondérés par le risque
Banques commerciales
Banques spécialisées
· Fonds propres (valeur nette) en % des actifs
· Créances en souffrance, en % du total des
prêts bruts
Banques commerciales
Banques spécialisées
· Créances en souffrance nettes, en % des fonds
propres
Banques commerciales
Banques spécialisées
· Provisions, % des créances en souffrance
Banques commerciales
Banques spécialisées
· Rendement moyen des fonds propres (ROE)
Banques commerciales
Banques privées
· Marge d'intérêt (en % du revenu brut)
· Dépôts bancaires (en % des ressources
bancaires)
Comptes à vue
Comptes à vue des marocains résidant
à l'étranger
|
11,2
12,7
6,1
10,0
11,8
8,5
23,8
37,6
12,9
152,4
57,5
74,2
43,0
11,0
13,4
2,8
77,2
67,0
29,7
7,7
|
12,6
13,1
11,1
10,3
14,6
8,9
27,5
44,9
11,9
186,0
52,6
75,4
36,5
9,5
12,4
-1,8
75,0
67,2
30,5
8,0
|
12,1
13,0
8,3
10,0
15,3
9,1
29,2
49,3
12,8
244,7
51,8
74,7
36,7
8,2
1,5
-14,8
73,4
68,2
31,0
8,1
|
12,8
14,7
5,9
9,8
17,5
9,1
42,3
70,5
15,0
366,0
45,7
73,4
29,8
8,1
13,0
-14,8
80,0
72,1
33,1
8,2
|
12,6
15,3
1,2
8,7
16,8
10,7
32,2
55,5
19,9
188,9
53,0
70,8
38,2
10,2
12,7
-0,9
77,8
72,5
35,8
9,5
|
12,5
15,3
0,5
8,6
18,0
11,3
36,4
59,8
20,8
280,4
53,8
70,3
39,6
7,8
11,8
-10,0
74,7
37,5
9,8
|
1- Au
niveau de la stabilité financière
Les principales menaces de la stabilité du
système bancaire marocain sont : les montants élevés
des créances en souffrance, la tendance à la baisse des marges
d'intermédiation, le recours des banques commerciales aux
dépôts à vue et la solvabilité insuffisante des
banques spécialisées.
Les facteurs qui soutiennent la stabilité du
système sont : la croissance forte et soutenue des
dépôts de la clientèle, la stabilité des banques
commerciales, la diversité des portefeuilles de prêts des banques
commerciales et les liens financiers limités entre les banques
1-1-
La solvabilité insuffisante des banques :
La solvabilité du secteur bancaire commercial est
généralement satisfaisante, mais celle du secteur bancaire
spécialisé est insuffisante. D'après les
données de BAM, le ratio de solvabilité du système
bancaire s'élevait à 12,5 % fin juin 2002 (tableau I), bien
au-dessus du seuil prudentiel de 8 %. Cependant, ce bon chiffre est
entièrement dû au secteur bancaire commercial, dont le ratio de
solvabilité s'établit à 15,3 %. Par contre, les banques
spécialisées présentent un ratio de solvabilité
moyenne de 0,5 %, bien que deux d'entre elles aient été
recapitalisées en 2000-2001.
En fait, deux banques spécialisées
étaient insolvables à la fin juin 2002 (CIH, et crédit
agricole), de même que trois petites banques commerciales publiques.
1-2-
L'importance des créances en souffrances :
Le système bancaire souffre du montant
élevé des créances en souffrance, surtout dans les banques
spécialisées. Le montant net de ces créances (après
provisions) représentait 20 % des actifs des banques
spécialisées fin septembre 2002, contre seulement 2 % dans les
banques commerciales (Tableau I). Cette différence est due à la
fois à un niveau brut beaucoup plus élevé (les
créances en souffrance représentent 36 % des prêts bruts
dans les banques spécialisées contre 11 % dans les banques
commerciales) et à des provisionnements insuffisants dans les banques
spécialisées (dont les provisions se montent à 40 % des
créances en souffrance brutes contre 70 % dans les banques
commerciales).
1-3-
Problèmes de gestion et l'intervention de l'Etat :
Les banques marocaines semblent généralement
bien gérées et, en particulier, les banques privées font
preuve de prudence dans leur gestion. Cependant, la
qualité de la gestion du secteur bancaire est compromise par
l'intervention de l'État dans la gestion de ses propres banques, la
nomination non concurrentielle des responsables, l'insuffisance relative des
relations avec les banques étrangères. En outre, la plupart des
grandes banques privées bénéficient de la présence
d'étrangers dans leur conseil d'administration, mais les
étrangers sont généralement absents de la gestion
quotidienne, sauf dans les banques étrangères. Les banques dont
le capital est ouvert au public sont souvent gérées par des
responsables recrutés dans la fonction publique. Leur expérience
bancaire étant très limitée
1-4-
Le recours des banques aux dépôts à vue
L'existence d'une masse de dépôts qui n'exigent
qu'une faible rémunération (ou même aucune
rémunération), constitue un des atouts les plus importants du
système bancaire marocain, mais cette situation ne devrait pas
durer. Depuis 1992, les dépôts ont
augmenté de 11 % par an en moyenne. Le système bancaire a
grandement bénéficié de cette situation, aussi bien en
termes de rentabilité que de liquidités, mais il est
vulnérable à une inversion de cette tendance à
l'augmentation des dépôts. L'expérience d'autres pays
montre qu'une telle situation n'est pas tenable à long terme, car le
système financier se développe et propose un choix accru d'actifs
financiers concurrentiels.
2-
Vulnérabilités et tests de résistance
Selon les tests de résistance réalisés
durant la mission du PESF reposent sur les données de la fin 2001
communiquées par les banques à BAM, ces tests indiquent que les
principales vulnérabilités du système bancaire sont le
risque de crédit, le risque de marge et, dans une moindre mesure, le
risque de transformation
2-1-
Le risque de crédit : Principale vulnérabilité du
système bancaire
Les tests de résistance ne font pas état d'un
risque immédiat de solvabilité pour le système bancaire
commercial dans son ensemble même si plusieurs grandes banques
commerciales, pour la plupart sous contrôle étranger, risquent de
voir leur ratio de solvabilité tomber au-dessous du seuil prudentiel de
8 % en cas de choc d'ampleur même moyenne.
Tableau II : Résultats des tests de
résistance aux risques de crédit60(*)
Scénario
|
Ratio de fonds
propre post-choc
|
Nombre d'institutions dont le ratio de fonds propres se situe
au-dessous
du seuil prudentiel de 8 %
|
Nombre d'institutions
insolvables
|
Absence de choc
Choc de crédit 1
Choc de crédit 2
Choc sectoriel 1
Choc sectoriel 2
Choc sectoriel 3
Choc sectoriel 4
Choc sectoriel 5
Choc sectoriel 6
Choc sectoriel 7
Choc sectoriel 8
|
12,6
8,3
6,9
11,8
9,7
7,0
8,7
8,1
6,5
10,4
10,6
|
4
7
9
4
5
5
5
5
7
5
5
|
3
4
4
3
3
3
3
3
3
3
3
|
Par exemple, un choc de crédit 1, où 15 % des
prêts productifs sont classés et 50 % des prêts
classés sont déclassés et ramenés dans la
catégorie plus risquée suivante, immédiatement
inférieure, ferait tomber le ratio de solvabilité du
système bancaire commercial à 11,6 %. Dans les banques
spécialisées, le risque de crédit s'est déjà
matérialisé, et les tests indiquent que ces banques restent
très vulnérables en cas de nouvelle détérioration
de la qualité de leurs portefeuilles. Un choc tel que celui
susmentionné ferait tomber le ratio de solvabilité des banques
spécialisées -3,6 %.
Les tests de résistance indiquent aussi que le
système bancaire commercial ne serait vulnérable que dans une
mesure limitée du fait de la large diversification sectorielle de son
portefeuille de prêts.
Pour les scénarios sectoriels61(*), les banques
spécialisées sont très vulnérables à des
chocs spécifiques à leur domaine d'activité, les tests de
résistance pour huit graves chocs sectoriels différents montrent
que le choc qui affecterait le plus le système bancaire serait une crise
des finances publiques, suivie par une crise dans l'industrie
manufacturière, une crise dans le bâtiment et travaux publics et
dans l'immobilier, et une crise dans les secteurs exportateurs. Par contre, les
portefeuilles de prêts des banques semblent généralement
moins vulnérables aux chocs dans le secteur des phosphates,
l'agriculture, les envois de fonds de l'étranger et le tourisme.
2-2-
Risque de marge d'intérêt
La baisse supplémentaire des marges
d'intérêt compromettrait la rentabilité, ces marges ont
diminué régulièrement durant les cinq dernières
années (voir tableau I), les tests de résistance indiquent qu'une
baisse additionnelle de 100 points de base ferait tomber le rendement des fonds
propres de 13,4 % à 6,5 %. Les tests ne sont pas probants au sujet des
banques spécialisées déficitaires, mais la capacité
de ces institutions à retrouver la rentabilité serait encore plus
réduite dans le contexte d'une diminution des marges.
2-3-
Risque de transformation
Le système bancaire dépend fortement des
ressources à court terme, dont il investit une partie dans des
prêts à long terme ou des bons du Trésor. D'autres actifs
sont bloqués sous la forme de créances en souffrance et de
crédits à court terme, qui, dans la pratique, ne sont pas
toujours remboursables à court terme. Les banques commerciales semblent
vulnérables, parce que les comptes de dépôt à vue
représentent 41 % de leur bilan. Le risque de transformation peut se
matérialiser sous deux formes : un risque de taux d'intérêt
ou un risque de liquidité.
Pour ce qui concerne le risque de taux d'intérêt,
ce risque apparaît maîtrisé, c'est à dire qu'au
niveau du système bancaire dans son ensemble, on estime que les actifs
à taux fixe dépassent les passifs à taux fixe d'un montant
équivalant à 21 % du bilan. Les actifs à taux variable
dépassent les passifs à taux variables d'un montant
équivalant à 12 % du bilan. Ces écarts entre actifs et
passifs sont financés par des engagements non
rémunérés, essentiellement des dépôts
à vue. Il n'y a donc pas vraiment de risque de taux autre que le risque
de marge décrit plus haut, à condition que les
dépôts à vue restent stables et non
rémunérés.
Pour le risque de liquidité, les simulations indiquent
aussi qu'il n'y a pas de risque systémique de liquidité à
court terme, aussi longtemps que BAM est prête à refinancer les
bons du Trésor des banques. En refinancant leurs bons du Trésor,
la plupart des banques seraient en mesure de faire face à un retrait
quasi immédiat de 20 % de l'épargne sur livret, de 25 % des
dépôts à vue et de 100 % des dépôts
interbancaires. Les deux seules grandes banques qui n'auraient pas suffisamment
de bons du Trésor ont des actionnaires étrangers majoritaires qui
pourraient leur fournir des liquidités. Néanmoins, si des
réformes structurelles ou d'autres facteurs provoquaient une baisse
structurelle des dépôts à vue, des problèmes de
liquidité pourraient apparaître à moyen terme.
B- Les
vulnérabilités du marché des valeurs mobilières
1- Le
cadre réglementaire et la structure du marché des valeurs
mobilières marocain
Le CDVM est l'organe qui supervise le marché des
valeurs mobilières. Ses objectifs consistent à protéger
les investisseurs en valeurs mobilières et à proposer les mesures
nécessaires à cet effet. Le CDVM s'assure que les personnes
morales faisant appel à l'épargne publique fournissent des
informations conformes aux lois et règlements en vigueur. Le CDVM veille
aussi au bon fonctionnement des marchés de valeurs mobilières et
assiste le gouvernement dans l'exercice de ces attributions en matière
de réglementation de ces marchés.
La responsabilité de la réglementation du
marché financier est principalement du ressort du Ministère des
Finances et du CDVM. Le Ministère des finances est responsable de la
réglementation du marché financier et doit, en particulier,
approuver le cahier de charges de la Bourse des Valeurs, les statuts du
Dépositaire central et le règlement général de ces
deux institutions. Il a aussi la responsabilité d'octroyer les
agréments des intervenants du marché financier. Le CDVM est
essentiellement responsable de superviser quelques intervenants du
marché financier, tels que les Sociétés de Bourse et les
Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et
d'approuver les informations divulguées au public par les personnes
morales faisant appel public à l'épargne et les OPCVM. BAM est
responsable de la supervision des établissements de crédit.
Ceux-ci constituent la vaste majorité des établissements qui
effectuent la conservation de titres et qui jouent le rôle de
dépositaires des actifs des OPCVM.
Les deux organes centraux du marché, la Bourse de
Casablanca et le Dépositaire central (Maroclear), sont sous le
contrôle direct du Ministère des finances, le CDVM n'ayant pas de
responsabilité de supervision vis-à-vis de ces organismes.
2- Les
vulnérabilité du marchés des valeurs mobilières
Depuis la fin de 1998, les effets conjugués du
marché haussier dû aux réformes, d'un climat
macroéconomique moins favorable, du retrait des investisseurs
étrangers des marchés émergents et de l'introduction d'une
taxe sur les plus-values en capital ont provoqué une baisse des cours
qui persiste aujourd'hui. Le repli des cours est allé de pair avec une
baisse de la liquidité, qui a ramené le marché aux niveaux
d'activité observés en 1995, même si la capitalisation
boursière a été multipliée par cinq et si le nombre
de titres cotés est passé de 44 à 53. La baisse des cours
et du volume de transactions ne peut s'expliquer seulement par les perspectives
de rentabilité des sociétés cotées : elle
reflète plutôt une perte de confiance générale dans
le marché boursier. Dès lors, si l'on fait abstraction des
facteurs exogènes, la revitalisation du marché requiert une
stratégie globale de réforme visant à simplifier le cadre
juridique et réglementaire en étendant les responsabilités
et l'autonomie des institutions qui encadrent le marché (CDVM, SBVC et
Maroclear). À cet effet, les autorités ont élaboré
un projet de loi qui révise les responsabilités et
prérogatives du CDVM et élargit son pouvoir de sanction.
En outre, des facteurs structurels entravent le
développement du marché, l'absence de comptabilité
consolidée réduit la transparence des sociétés
cotées, le nombre élevé de participations croisées
limite le développement du marché boursier en réduisant
les possibilités de diversification des portefeuilles et les chefs
d'entreprise préfèrent souvent recourir au crédit bancaire
pour maintenir un contrôle ferme de leur entreprise. Dans ce contexte, le
programme de privatisation offre une occasion unique d'accroître la
liquidité du marché en augmentant l'offre de titres de grandes
entreprises. De même, des incitations fiscales favorisant
l'émission de titres détenus par des sociétés de
capital à risque pourraient contribuer à une reprise du
marché.
C- Les
vulnérabilités du secteur des assurances
Le secteur des assurances marocain a connu des
réformes, notamment sur les plans législatif et
réglementaire
1- Le
cadre réglementaire du contrôle d'assurances marocain
Le Ministère des finances est chargé de
réglementer et contrôler l'activité des entreprises
d'assurance, de réassurance et de capitalisation. Seule la
Société Centrale de Réassurance (SCR) n'est pas
contrôlée par le Ministère des finances, mais par
l'État qui fournit une garantie illimitée. De plus, il est
responsable devant le Roi et le Parlement selon l'article 60 de la
Constitution. Il est aussi chargé de faire le contrôle des
intermédiaires (agents généraux et courtiers
d'assurances). La Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale
(DAPS), est la division du Ministère des finances qui s'occupe de
l'administration du contrôle. Le Ministère des finances est
l'autorité responsable stipulée dans toute la législation
et la réglementation sur les assurances.
La politique de contrôle mise en oeuvre par le
Ministère des finances fait l'objet d'une large concertation avec le
secteur privé dans le cadre de réunions avec la
Fédération Marocaine des Sociétés d'Assurances et
de Réassurance (FMSAR) ou du Comité consultatif des assurances
privées (CCAP). Le CCAP dispose de dix commissions techniques
spécialisées et ses réunions sont sanctionnées par
un procès verbal qui fait l'objet d'une large diffusion auprès
des responsables des sociétés d'assurance. De plus, la
législation prévoit que les sanctions et le retrait
d'agrément ne peuvent être prononcés qu'après avis
du CCAP.
2- Les
vulnérabilité du secteur des assurances
Le secteur a été assaini depuis 1995, lorsque
cinq petites compagnies insolvables ont été liquidées,
mais sa trop grande dépendance à l'égard des plus-values
en capital constitue une vulnérabilité. En général,
les compagnies d'assurances respectent la réglementation prudentielle.
Cependant, plusieurs compagnies n'observent pas la réglementation des
réserves techniques, pour laquelle le seul moyen d'application dont les
autorités de contrôle disposent est le retrait de
l'agrément. Le nouveau code des assurances, prévoit des
mesures intermédiaires beaucoup mieux adaptées. Le secteur a
connu une rentabilité élevée durant les dernières
années. Pendant les exercices 1999 et 2000, il a enregistré des
bénéfices équivalant, respectivement, à 60 % et
à 20 % des fonds propres. Cependant, les bénéfices
provenaient entièrement de gains exceptionnels provenant de ventes de
titres, alors que les primes ne suffisaient pas à couvrir les dommages
versés, ni les coûts d'exploitation. On peut donc se demander si
la rentabilité pourra être maintenue, surtout dans le contexte
d'un marché baissier. Fin 2000, les placements en actions et obligations
représentaient près de 58 % des actifs du secteur des assurances.
Si ce chiffre est conforme aux normes internationales, il se peut que la valeur
de ce portefeuille soit influencée par la forte présence des
compagnies d'assurances sur le marché, sa faible diversification (82 %
du portefeuille sont investis dans des institutions financières,
d'investissement et de portefeuille) et le nombre relativement
élevé de participations croisées.
D- Les
vulnérabilités des autres domaines du système financier
marocain
On parle des principales vulnérabilités se
situent au niveau du système de paiement, des caisses de retraite, de la
CDG. Les sociétés de crédit-bail et le secteur du
micro-crédit naissant présentent aussi des
vulnérabilités mineures ou potentielles pour le système
financier marocain
1- Le
système de paiement
Pour le cadre légal et réglementaire, l'article
37 de statuts de BAM, précise que ce dernier « peut prendre toute
initiative tendant à faciliter les mouvement de fonds, elle assure la
création et le fonctionnement des chambres de compensation », il
n'y a pas de mention explicite de mission de surveillance globale des
systèmes de paiement et, en pratique, seules les fonctions
opérationnelles (fonctionnement des chambres de compensation et
règlement des opérations) sont assurées par la Banque
Centrale. Il n'y a donc pas de service ou de département en charge de la
définition et de la mise en oeuvre de la politique et de la surveillance
des systèmes et moyens de paiement. Néanmoins, une coordination,
concernant plusieurs directions et départements de BAM (inspection,
audit interne, contrôle des établissements de crédit,
informatique, juridique) a été mise en place auprès de la
direction générale de BAM, dans le cadre du pilotage du projet
SIMT62(*).
Le système de paiement marocain peut être
caractérisé par les éléments (les
vulnérabilités) suivants:
§ Les espèces occupent une place
prépondérante du fait d'un taux de bancarisation faible
§ Les instruments papiers (chèques et effets) sont
dominants;
§ Le nombre de cartes émises est significatif,
mais la non-compatibilité de fonctionnement entre les quatre centres de
traitements limite fortement le développement du paiement par carte;
§ Les échanges des chèques, des virements
et des effets, sont réalisés dans 20 chambres de compensation et
nécessitent une mobilisation de trésorerie suffisante par chaque
banque sur chaque place de présentation pour couvrir les soldes de
compensation;
§ Les délais de règlement sont
satisfaisants pour les échanges sur place mais en décalage avec
les besoins d'une économie moderne pour les échanges hors place;
§ En ce qui concerne le traitement des opérations
de montants élevés (marché monétaire et financier,
soldes des chambres de compensation, opérations sur titres), les
procédures de saisie des opérations ne sont pas
intégrées et de nombreux transferts d'informations sont
opérés par documents papiers, fax ou télex;
§ La construction d'un réseau
intégré permettant des échanges en temps réel est
envisagée, mais le calendrier de mise en oeuvre reste à
préciser.
L'utilisation de procédures manuelles et de la
façon dont BAM participe au système, ne présente pas en
pratique de risques systémiques. Mais, elle n'est pas satisfaisante au
plan de l'efficacité des échanges et des règlements et
constitue un frein au développement du secteur financier, de même
elle ne facilite pas le développement rapide de la bancarisation de la
population et la réduction de l'utilisation de la monnaie fiduciaire,
source de coûts et de risques pour tous les acteurs
économiques.
2- Les
régimes de retraite
Les régimes de retraite présentent un
déséquilibre financier considérable, ils se
caractérisent par une couverture généreuse, une base de
cotisation étroite et des plafonds de cotisation peu
élevés; il n'y a pas de corrélation solide entre
cotisations et prestations. Selon certaines études, en l'absence de
réforme, le déficit annuel des régimes de retraite
marocains atteindra 130 milliards de DH et le déficit cumulé
s'élèvera alors à une année de PIB. Du fait de la
générosité avec laquelle les droits de pensions sont
accumulés et des pressions démographiques dues au vieillissement
de la population, il faudra augmenter les cotisations de façon
exponentielle pour maintenir le régime en équilibre. En outre, le
rendement des portefeuilles des caisses de retraite est loin d'être
optimal et ces portefeuilles sont plus risqués que nécessaire :
d'abord parce que le contrôle des opérations en capital limite les
possibilités de diversification et d'investissement en obligations
à long terme; ensuite, parce que la CDG exerce un quasi-monopole sur la
gestion des actifs des caisses de retraite, alors que son mandat ne garantit
pas que les fonds seront gérés dans l'intérêt bien
compris des futurs retraités. En fait, l'État utilise les
réserves des caisses de retraite comme des fonds captifs pour financer
son budget.
3- La
caisse des dépôts et de gestion
La CDG a été affaiblie par le rôle qu'on
lui a fait jouer dans le soutien aux objectifs de politique
générale, notamment dans le soutien aux institutions
financières publiques en difficulté. Dans la pratique, deux
missions incompatibles lui ont été confiées. D'un
côté, elle est supposée gérer avec prudence les
fonds de ses clients; de l'autre, on attend d'elle qu'elle utilise ces fonds,
ainsi que ses propres fonds, pour appuyer les objectifs de politique
générale. Ces deux missions incompatibles posent un risque
significatif dans la mesure où la CDG pourrait gaspiller l'argent des
investisseurs institutionnels et perdre la confiance de ses clients. La CDG est
actuellement confrontée à la fois une stagnation de
l'épargne institutionnelle et à une immobilisation progressive
d'une partie de ses actifs, en raison du volume de ses participations et du
rôle qu'elle joue dans le soutien à d'autres institutions
publiques. Fin décembre 2001, ses créances sur les ex-OFS
étaient deux fois plus élevées que ses fonds propres.
Conclusion du chapitre II
Selon les résultats du PESF en 2002, le risque d'une
crise financière paraît faible, à court terme, mais il est
peu probable que le système financier représente une source de
risque macroéconomique, car deux banques publiques
spécialisées soient en difficulté. À moyen terme,
la tendance vers l'intégration économique et financière
croissante du Maroc dans l'économie mondiale est susceptible de remettre
en cause la stabilité du système et il est donc nécessaire
de remédier aux vulnérabilités institutionnelles
existantes, en particulier les faiblesses du contrôle financier, la
fragilité du secteur financier non bancaire, et le
sous-développement de l'infrastructure du système financier.
Chapitre III :
Les Reformes du Système Financier
Marocain : Quelle Adaptabilité à la Tendance
Internationale ?
Les progrès accomplis par
le système financier marocain sont considérables et ont permis
d'ouvrir de nouveaux chantiers de réformes en vue d'adapter le cadre
législatif applicable actuellement au système financier, aux
normes et pratiques internationales, tels que la transparence des politiques
monétaire et financière, un contrôle bancaire efficace, une
réglementation des marchés de valeurs, l'efficacité du
contrôle des assurances, et enfin une réglementation du
système de paiement (Section I).
Aussi, la conformité des nouvelles réformes aux
recommandations du PESF, ces nouvelles réformes visent à doter la
banques centrale de tous les attributs d'une banque moderne et autonome, et
à mettre en place un système de supervision et de contrôle
du secteur financier conforme aux standards internationaux et aux
recommandations du PESF (Section II).
Section I : RESPECT DES NORMES ET CODES DU SYSTEME
FINANCIER
Le respect des normes et des codes fait partie
intégrante du PESF a contribué à l'évaluation de la
stabilité du système financier, et elle a permis de
déterminer si le cadre de supervision et de réglementation
était à même de faire face aux risques potentiels du
système financier. Elle fournit aussi une source de bonnes pratiques en
matière de réglementation et de surveillance financière
dans divers secteurs.
Dans cette partie, on examine la conformité du
système financier aux principales normes et codes
internationaux :
§ Le code de bonnes pratiques du FMI pour la transparence
des politiques monétaire et financière
§ Les principes fondamentaux de Bâle pour un
contrôle bancaire efficace
§ Les objectifs et principes de la réglementation
des marchés de valeurs mobilières de l'Organisation
internationale des commissions de valeurs
§ Les principes de base de l'Association Internationale
des Contrôleurs d'Assurance
§ Les principes fondamentaux du Comité sur les
systèmes de paiement et de règlement pour les systèmes de
paiement d'importance systémique
A- La transparence des
politiques monétaire et financière marocaines
1- La
conformité au code de bonnes pratiques pour la transparence de la
politique monétaire des banques centrales
1-1-
Le cadre de transparence de la politique monétaire au Maroc
Les statuts de BAM, lui confèrent plusieurs missions et
semblent donner priorité aux objectifs de la politique gouvernementale
sur l'objectif de stabilité de la monnaie, et de préciser, si
cette stabilité
est interne ou externe. La loi devrait être plus précise dans la
définition de l'autorité en charge de la politique de change. Le
cadre juridique n'attribue la responsabilité de cette politique ni au
Ministère des finances ni à BAM. Dans la pratique, le régime de change est
décidé par le Ministre des finances en consultation avec le
Gouverneur de BAM, tandis que ce dernier est responsable de la mise en oeuvre
quotidienne de la politique de change. Le fait d'interdire la participation
directe de BAM au capital ou aux conseils d'administration d'institutions
financières éliminerait le risque de conflit
d'intérêt qui pourrait en découler. Les statuts permettent
ces participations sans assigner ni mission ni critère. La
révision des statuts de BAM prévoit des dispositions dans ce
sens.
Le manque de transparence en ce qui concerne les
critères de révocation peut apparaître comme une source
d'influence sur BAM, de nature à réduire son indépendance
et sa crédibilité auprès du public.
1-2-
Principales conclusions et recommandations du PESF
Pour chacune des pratiques du Code, on va présenter la
conclusion et la recommandation du PESF :
I. Clarté du rôle, des responsabilités
et des objectifs des banques centrales pour la politique
monétaire
Conclusion
La loi n'indique pas clairement si la politique de change est
la responsabilité du gouvernement ou de la banque centrale et, si la
responsabilité est partagée, quelle est la responsabilité
précise de la banque centrale. La loi ne précise pas non plus de
façon claire que BAM doit donner une priorité absolue à la
stabilité monétaire.
Recommandation
Il faut préciser les responsabilités en
matière de politique de change, et préciser aussi l'objectif
ultime de la politique monétaire qu'est la stabilité interne de
la monnaie, et préciser ou exclure la participation de BAM au capital ou
à la gestion d'institutions financières privées.
II. Transparence du processus d'élaboration et
d'annonce des décisions de politique monétaire
Conclusion
BAM ne publie pas les procès verbaux des
réunions de son conseil de politique monétaire et ses
décisions ne sont pas analysées ou expliquées dans les
publications régulières de la banque sur la situation
monétaire, et les critères de nomination et de révocation
du gouverneur et des membres du conseil ne sont pas précisés.
Recommandation
BAM pourrait envisager de publier les procès verbaux du
conseil de politique monétaire et, plus généralement, de
rendre ses publications régulières plus analytiques et
explicatives. Et les critères de révocation du gouverneur et des
membres du conseil de politique monétaire gagneraient également
à être précisés et rendus public
III. Accès du public à l'information sur la
politique monétaire
Conclusion
En dépit des efforts déployés pour
diffuser l'information, le public ne dispose pas forcément d'une bonne
information sur la politique monétaire. La raison est que les
responsabilités institutionnelles, les objectifs, les procédures
et même certaines opérations ne sont pas formulées
explicitement, mais font partie d'une culture de gestion des affaires publiques
dans laquelle coexistent des structures informelles de décision et une
structure administrative assez transparente.
Recommandation
Renforcer le caractère analytique et le rôle
d'explication des publications mensuelles et trimestrielles de BAM
IV. Obligation de rendre compte et garantie
d'intégrité de la banque centrale
Conclusion
Les comptes de la banque centrale ne sont pas audités
par une autorité autre que le contrôleur de l'État. Les
objectifs et résultats de la gestion de la politique monétaire de
BAM sont présentés au Roi, mais pas au Parlement, qui n'en
débat pas.
Recommandation
Les comptes de la banque centrale devraient être
audités de façon systématique de préférence
par une autorité indépendante du gouvernement. Et le Gouverneur
de BAM devrait présenter les objectifs et résultats de la gestion
de la politique monétaire au parlement
2-
Conformité au code de bonnes pratiques pour la transparence de politique
financière
D'après une
évaluation de la transparence de la politique financière
présentée par le PESF, on peut constater les conclusions et les
recommandations suivantes
2-1-
Principales Conclusions
V. Définition claire du rôle, des
responsabilités et des objectifs des organes financiers responsables de
la politique financière
La supervision financière peut être affaiblie par
la fragmentation des responsabilités entre l'organe de supervision et
l'autorité responsable de la politique (Ministère des finances)
ou des institutions extérieures. S'agissant des systèmes de
paiement, les responsabilités de BAM sont définies de
manière large : la banque centrale ne dispose donc pas de structure
interne permanente pour définir des principes directeurs ou surveiller
les performances et les résultats dans ce secteur.
VI. Transparence du processus d'élaboration et
d'annonce de la politique financière
L'annonce des politiques financières apparaît
généralement satisfaisante, puisque tous les textes pertinents
sont publiés au Bulletin Officiel. Cependant, l'élaboration de la
politique ne relève généralement que de BAM et du
Ministère des finances : les parties concernées par la
réforme de la réglementation ne sont que peu
consultées.
VII. Accès du public à l'information sur la
politique financière
L'accès aux informations bancaires et
financières est aisé. La principale lacune en matière
d'accès aux informations concerne les secteurs des assurances, le
rapport annuel de la Direction des Assurances et de la Prévoyance
Sociale (DAPS) étant généralement publié avec
retard. En plus de compliquer l'évaluation des entreprises du secteur,
le délai de publication limite la capacité du public à
évaluer les dispositions prudentielles et les mesures de surveillance du
secteur.
VIII. Obligation de rendre compte et garantie
d'intégrité des organes financiers
S'agissant de la surveillance bancaire et des systèmes
de paiement, BAM présente un rapport annuel au Roi, qui est rendu public
par la suite. En ce qui concerne la supervision des marchés financiers
et du secteur des assurances, les organes de surveillance rendent compte au
Ministère des finances. Les états financiers des institutions
financières contenus dans ces rapports se présentent sous une
forme plutôt générale, qui réduit leur
transparence.
2-2-
Les principales recommandations
Les recommandations du PESF selon chaque sujet du
code :
I. Clarté du rôle, des responsabilités
et des objectifs des organes financiers pour la politique
financière
Clarifier la répartition des rôles entre BAM et
le Ministère des finances en matière de supervision bancaire et
définir clairement les responsabilités que les auditeurs externes
sont tenus d'assumer en matière de supervision bancaire. Et modifier la
loi qui définit les activités du CDVM afin d'en renforcer
l'efficacité en réduisant la fragmentation des
responsabilités.
Le Ministère des finances devrait publier les
modalités selon lesquelles il doit rendre compte de son action en
matière de supervision des assurances. Et que les statuts de BAM
gagneraient à préciser les objectifs de l'action de la banque en
matière de système de paiement et à en confier la
responsabilité à une seule structure.
II. Transparence du processus d'élaboration et
d'annonce des décisions de politique financière
Il faut clarifier la répartition des rôles entre
BAM et le Ministère des finances en matière de supervision
bancaire et renforcer les processus de concertation et de publicité. Et
mettre en place un système formel et transparent de consultation des
parties concernées par les réformes de la réglementation
des marchés financiers. Renforcer le rapport annuel et le publier plus
rapidement, afin de permettre aux entreprises du secteur de mieux comprendre
les objectifs de la supervision des assurances et leur fournir des informations
sur les frais dont les compagnies d'assurances doivent acquitter au titre de la
supervision. Et enfin, si elle est créée, l'autorité
permanente chargée des systèmes de paiement devra annoncer ses
objectifs et expliquer ses activités.
III. Accès du public à l'information sur la
politique financière
Le rapport annuel de BAM devrait contenir davantage de
détails sur les objectifs et les résultats de la supervision
bancaire. Le CDVM devrait publier des informations plus fréquemment, et
la DAPS devrait publier un rapport plus détaillé donnant une
image plus fidèle de ses comptes et de la situation du secteur des
assurances, et l'accès à la législation relative aux
systèmes de paiement devrait être plus aisé.
IV. Obligation de rendre compte et garantie
d'intégrité des organes financiers
Il faut renforcer l'information sur la politique de
supervision bancaire, et le CDVM devrait publier des états financiers
suffisamment détaillés et les faire auditer par une
autorité indépendante du gouvernement, de plus il devrait aussi
rendre compte de la gestion de la politique des marchés financiers, par
exemple en session publique au Parlement.
L'entité de supervision des assurances devrait rendre
compte de sa politique prudentielle et de sa propre gestion financière
auprès d'entités autres que le Ministère des finances.
B-
Conformité aux principes fondamentaux de Bâle pour un
contrôle bancaire efficace
L'évaluation de l'efficacité du contrôle
bancaire marocain réalisée en février et mai 2002 est
basée sur la méthodologie du Comité de Bâle sur
l'évaluation des principes fondamentaux pour une supervision efficace.
Cette évaluation s'inscrit dans le cadre de la mission
d'évaluation du système financier marocain (PESF).
1- La
supervision bancaire au Maroc
L'amélioration de la supervision bancaire requiert une
révision de stratégie et la définition précise
d'objectifs opérationnels. Cette démarche implique une
réflexion sur la contribution respective du contrôle sur
documents, du contrôle sur place, du contrôle interne des banques
et des auditeurs externes. Il est d'autant plus urgent d'arrêter des
choix que les contrôles sur place sont effectués selon une
périodicité très espacée (supérieure
à cinq ans) et que le recrutement de la DCEC, limité à
cinq agents au cours des cinq dernières années, n'a pas permis
d'atteindre un effectif permettant un contrôle adéquat. Il est
à noter que BAM a élaboré un projet de circulaire sur
l'audit externe des établissements de crédit qui précise
les modalités d'agrément des auditeurs externes, ainsi que
l'étendue de leur mission dans un sens qui accroît leur
responsabilité ainsi que leur contribution aux travaux de
contrôle.
2-
Principales conclusions et recommandations du PESF
L'évaluation des vingt-cinq principes est
résumée ci-après :
Principe 1 Objectifs, autonomie,
pouvoirs et moyens
Conclusions
BAM joue un rôle central entant qu'autorité de
supervision, le Ministère des finances détient des pouvoirs
étendus en matière d'agrément, de réglementation et
de sanctions. Une clarification des rôles respectifs de BAM et du
Ministère des finances, dans le sens d'un renforcement de
l'indépendance de BAM, fait l'objet de réflexions dans le cadre
d'une révision en cours de la loi bancaire. Le projet de loi vise
également à redéfinir les rôles du Comité des
établissements de crédit et de la Commission des Etablissements
de Crédit de manière à confier à la première
instance (CEC) la responsabilité des questions relatives à
l'agrément et à la réglementation et à la seconde
(CDEC) l'exclusivité des décisions en matière
disciplinaire.
Au plan des ressources humaines, faute d'un recrutement
suffisant au cours des dernières années, le département de
la supervision bancaire de BAM (DCEC) souffre d'un manque d'effectif et d'une
pyramide des âges déséquilibrée. Le contrôle
des établissements de crédit (21 banques et 50
sociétés de financement) est assuré par une trentaine de
cadres seulement. En revanche, des efforts ont été
récemment consentis pour doter la DCEC de moyens matériels et
informatiques adéquats.
Recommandations
§ Renforcer l'autonomie et les pouvoirs de BAM vis
à vis du Ministère des finances (clarification des
responsabilités respectives de BAM et du Ministère des finances,
modalités de révocation du Gouverneur...).
§ Modifier les attributions respectives du CEC et de la
CDEC.
§ Instaurer des mécanismes de coopération
avec les autres autorités de contrôle y compris avec les
homologues à l'étranger.
§ Amender le cadre législatif en vue de renforcer
le rôle des auditeurs externes (étendre leurs
responsabilités, pouvoirs de sanction en faveur des autorités
prudentielles à l'encontre des auditeurs externes, ...).
§ Accroître les effectifs de la DCEC et l'effort de
formation
Principes 2-5 Agrément et
structure
Conclusion
Les procédures d'agrément sont largement
conformes aux principes du Comité de Bâle. Les demandes
d'agrément sont instruites par le CEC qui donne son avis au Ministre des
finances pour décision. Le dispositif juridique prévoit un
agrément, dans les mêmes conditions, pour toute opération
de fusion ou de prise de contrôle. Il faut noter que le Ministre des
finances est en mesure de refuser l'octroi d'un agrément en dépit
de l'avis favorable émis par le CEC. En revanche, il ne peut passer
outre cet avis si celui-ci est défavorable ou soumis à certaines
conditions. La décision de retrait d'agrément est
également du ressort du Ministre des finances.
Recommandation
Pas de recommandations
Principes 6-15
Réglementation prudentielle
Conclusion
Le cadre réglementaire et prudentiel a
été substantiellement amélioré au cours des
dernières années. De nombreux textes ont été
introduits ou révisés. D'autres initiatives en cours sont
susceptibles de renforcer de façon significative l'exercice du
contrôle prudentiel.
L'adoption en 2001 d'une réglementation sur le
contrôle interne (principe 14) devrait conduire BAM à
modifier en profondeur les conditions de supervision des établissements
de crédit, dans le sens d'une attention accrue portée aux
conditions de leur fonctionnement et de leur gouvernance.
Il est envisagé de procéder à une refonte
de la réglementation sur la classification et le provisionnement des
créances (principe 8).
En raison de l'insuffisance des effectifs qui limite la
fréquence des contrôles sur place, il était attendu que les
auditeurs externes (principe 14) jouent un rôle
«d'auxiliaire de supervision» sans que le contenu et la forme de
cette contribution aient jamais été précisément
définis. Compte tenu du renforcement du rôle des auditeurs
externes, prévu dans une circulaire à l'état de projet, il
est impératif de définir des objectifs clairs précisant
les conditions dans lesquelles les autorités prudentielles entendent
mener leur action.
En matière de lutte contre le blanchiment (principe
15), il n'existe pas de texte spécifique régissant la
participation des établissements de crédit à la lutte
contre les activités financières criminelles. Toutefois le Maroc
a voté en octobre 2001 la résolution n° 1373 du Conseil de
Sécurité de l'ONU relative à la lutte contre le
financement du terrorisme. En outre, un comité constitué de
représentants du Ministère des finances, de BAM et de l'Office
des changes a été chargé de proposer les mesures
susceptibles d'être prises dans ce domaine.
Recommandations
§ Envisager la possibilité de calculer les
exigences en fonds propres en fonction du profil de risque de chaque
établissement de crédit, principe
6
§ Réviser la réglementation sur la
classification et le provisionnement des créances, principe
8
§ Procéder à une refonte du service central
des risques en vue de faciliter son exploitation par la DCEC, Principe
9
§ Définir une méthodologie
d'évaluation du contrôle interne, Principe14
§ Définir un cadre réglementaire
spécifique en matière de blanchiment, et soumettre les banques
off-shore au dispositif prudentiel, principe 15
Principes 16-20 Méthodes
de contrôle bancaire permanent
Conclusions
BAM est chargée du contrôle sur pièces et
sur place des assujettis (principe 16). En raison de l'insuffisance
d'effectifs, les missions d'inspection sur place sont le plus souvent à
objectifs limités et conduites à intervalles de temps très
espacés (5-6 ans en moyenne). En raison de la mise en place
récente d'un nouveau plan comptable, la DCEC s'attache à
définir de nouvelles procédures de contrôle adaptées
au nouvel environnement afin d'être en mesure d'exploiter au mieux les
informations reçues (principe 18).
La circulaire sur le contrôle interne, ainsi que celle
en cours de finalisation sur l'audit externe devraient contribuer à
modifier l'architecture d'ensemble du contrôle prudentiel. Au plan de la
stratégie de supervision, ces textes affectent les rôles
respectifs du contrôle sur documents, du contrôle sur place et des
auditeurs externes (principe 19). Il appartiendra désormais aux
inspecteurs de porter une appréciation sur la qualité du
contrôle interne et des contrôles des auditeurs externes. Enfin,
compte tenu des exigences que ces réglementations impliquent, il est
impératif que BAM intensifie ses contacts avec les établissements
de crédit à différents niveaux hiérarchiques, ainsi
qu'avec les auditeurs externes (principe 17).
Suite à l'adoption du plan comptable des
établissements de crédit et des règles sur la
consolidation, la DCEC a modifié son organisation interne pour
être mieux à même de surveiller les assujettis sur une base
consolidée (principe 20).
Recommandations
§ Définir les objectifs opérationnels du
contrôle sur pièces et sur place en fonction de la
stratégie de contrôle. Et développer une
méthodologie d'évaluation d'ensemble des établissements de
crédit (notations) Principe 16
§ Développer les contacts avec les responsables
des établissements de crédit aux différents niveaux
hiérarchiques, principe 17
§ Instaurer des procédures adéquates de
l'agrément des auditeurs externes des banques par BAM, et définir
les responsabilités prudentielles de ceux-ci et les réglementer
conformément au texte de loi en cours d'élaboration.
§ Et introduire un régime approprié
d'incitations et de sanctions concernant les auditeurs externes en vue
d'assurer le respect des règles, et développer une
méthodologie d'évaluation des travaux des auditeurs externes,
Principe 19
Principe 21 Exigences en
matière d'information
Conclusion
L'adoption et la mise en oeuvre d'un nouveau plan comptable
bancaire ont permis aux établissements de crédit de rationaliser
leurs systèmes d'information et à BAM d'adapter ses propres
systèmes de traitement. Il en est attendu des améliorations en ce
qui concerne la fiabilité des informations et les procédures de
surveillance.
Recommandation :
Pas de recommandation
Principe 22 Pouvoirs des
superviseurs
Conclusions
Au plan juridique, BAM dispose de larges prérogatives
(principe 22) pour obliger les assujettis à prendre les mesures
nécessaires au respect des règles prudentielles et à la
protection des déposants. Toutefois les sanctions les plus graves
(restriction d'activité, retrait d'agrément, nomination
d'administrateurs provisoires) sont prononcées par le Ministre des
finances sur proposition du Gouverneur de BAM après avis de l'une des
deux instances consultatives (CEC et CDEC). S'agissant des difficultés
des banques publiques (ex OFS), l'action de BAM a pu être, dans certaines
circonstances, quelque peu entravée du fait du manque
d'indépendance de BAM. L'entrée en vigueur en 2001 d'une
réglementation sur les sanctions pécuniaires devrait permettre
à BAM d'exercer une plus forte pression sur les établissements de
crédits, dans la mesure où la constatation d'infractions aux
principales règles prudentielles implique désormais l'application
de pénalités. Enfin, la révision de la loi bancaire
pourrait également donner à BAM davantage de moyens d'action.
Recommandation
Renforcer les pouvoirs de BAM et de la CDEC (sanctions,
nomination d'administrateurs provisoires, suspension de distribution de
dividendes, etc.).
C- Conformité aux
objectifs de l'OICV et la réglementation des marchés des valeurs
mobilières
L'évaluation de la conformité aux Objectifs
et principes de la réglementation des marchés de valeurs
mobilières de l'Organisation internationale des commissions de
valeurs (OICV) est basée sur des entretiens et discussions avec les
représentants du Conseil déontologique des valeurs
mobilières (CDVM), la Bourse de Casablanca, l'Association
professionnelle des sociétés de Bourse, les intermédiaires
de bourse, les gestionnaires d'organismes de placement collectif en valeurs
mobilières (OPCVM), et autres intervenants sur le marché.
1- Principales conclusions
L'évaluation de la conformité aux objectifs et
principes de l'OICV révèle que, même si des progrès
significatifs ont été réalisés récemment
dans le domaine réglementaire et institutionnel de surveillance des
marchés de valeurs mobilières, le système juridique
sous-jacent reste quelque peu insatisfaisant est nécessite des
améliorations substantielles. Les autorités de
réglementation ont renforcé leurs capacités d'inspection
et de surveillance.
Cependant, certains pouvoirs d'inspection et de sanction leur
font défaut, ce qui compromet en partie l'efficacité de leurs
activités de surveillance des marchés. D'un autre
côté, les autorités de réglementation ont
publié durant les dernières années un grand nombre de
règlements technique bien conçus. Cette réglementation,
malgré son manque d'assise juridique potentielle en cas de contestation
judiciaire, constitue un ensemble solide de normes réglementaires pour
les marchés.
La loi accorde des responsabilités de supervision
très larges aux nombreuses entités du marché des valeurs
mobilières, mais le manque d'harmonisation législative a
entraîné une grande division des responsabilités. En outre,
deux participants majeurs au marché (la bourse et le Dépositaire
Central) ne sont pas soumis au contrôle des autorités de
réglementation.
D'un point de vue légal, le CDVM n'est pas une agence
indépendante, d'abord, le Ministère des finances occupe de droit
la présidence de son conseil d'administration; ensuite, son directeur
général est nommé et démis de ses fonctions par
Dahir (décret royal); enfin, la majorité des membres de son
conseil d'administration sont nommés par le gouvernement et leur mandat
peut être révoqué à tout moment.
Les pouvoirs dont dispose le CDVM pour remplir sa mission sont
limités. L'essentiel des pouvoirs d'agrément, de surveillance et
de sanction se trouvent ailleurs et les pouvoirs de surveillance des autres
autorités sur les deux principales institutions du marché (la
Bourse et le Dépositaire Central) sont insuffisants. Par ailleurs, le
pouvoir de fixer des normes techniques pour le marché ne repose sur
aucune base juridique claire et pourrait être contesté devant les
tribunaux.
En revanche, les ressources financières et humaines du
CDVM sont généralement suffisantes pour la réalisation de
sa mission, mais les pouvoirs d'inspection, d'enquête et de surveillance
du CDVM sont insatisfaisants. En particulier, le CDVM manque de pouvoir pour
surveiller et inspecter les principales institutions du marché, par
contre celles relatifs au partage de l'information et à la coordination
de ses activités sont satisfaisants en ce qui concerne les relations
avec les organismes de réglementation étrangers, mais
présente des lacunes significatives du point de vue de la collaboration
entre le CDVM et les autorités nationales de surveillance et
d'inspection. Ceci pose un problème du fait que la plupart des
participants au marché des valeurs mobilières appartiennent
à des conglomérats financiers.
Le Maroc a fait des progrès significatifs durant les
dernières années dans le domaine des normes comptables et des
normes d'audit relatives aux entreprises, mais il faudra faire davantage pour
les aligner sur les normes internationales.
2-
Principes et recommandations
Principes 1-5
Régulateur
Les pouvoirs de supervision du régulateur devraient
être élargis pour inclure la Bourse et le Dépositaire
Central, notamment quant à leurs systèmes et procédures et
leur respect des normes et règles opérationnelles.
Il serait souhaitable que les membres du conseil
d'administration du CDVM, ainsi que son Directeur général, soient
nommés pour des termes fixes et que la révocation de leur mandat
soit régie par des règles transparentes. Il serait aussi
souhaitable qu'un mécanisme formel soit établi, afin que le CDVM
rende compte à une autorité supérieure de son
activité, au-delà de ce qui existe actuellement dans son rapport
annuel, et il devrait être muni des pouvoirs adéquats, entre
autres ceux d'agrément d'intermédiaires de marché, de
contrôle sur les institutions centrales et de définition de normes
détaillées d'application de la réglementation par le biais
de circulaires qui aient une validité légale.
Principes 6-7 Autorités
professionnelles
Une analyse approfondie du possible délégation
de pouvoirs de contrôle à des autorités professionnelles
(Bourse, Dépositaire central et/ou associations professionnelles)
devrait être effectuée, et des délégations de
pouvoir pourraient être mises en vigueur.
Principes 8-10 Respect des lois
et règlements sur les valeurs mobilières
Les pouvoirs de surveillance et d'enquête du CDVM
doivent être renforcés. En particulier, le CDVM devrait pouvoir
effectuer des enquêtes auprès des personnes physiques et
auditionner les personnes mises en cause. Il y aussi un besoin de modifier le
système de sanctions qui peuvent être appliquées en cas
d'infraction à la réglementation
Principes 11-13 Coopération
en matière de régulation
Il est nécessaire de renforcer les pouvoirs du CDVM
d'échanger des informations avec d'autres autorités et
régulateurs nationaux. Cette coopération doit être
renforcée non seulement afin de combattre la fraude et le blanchiment
d'argent, mais aussi pour réduire les risques systémiques
engendrés par l'existence des conglomérats financiers.
Principes 14-16
Émetteurs
Il est souhaitable que les émetteurs soient tenus de
publier leur situation financière tous les trimestres, et il est
nécessaire de renforcer la réglementation sur la protection des
actionnaires minoritaires, en particulier, les lacunes de la
réglementation quant aux offres publiques d'achat, offres publiques de
retrait et offres publiques de vente devraient être corrigées. Il
est nécessaire, en outre, d'améliorer les normes comptables et
d'audit, notamment les normes relatives à la consolidation des
états financiers.
Principes 17-20 Organismes de
placements collectifs
Il est souhaitable de modifier le mécanisme
d'agrément d'OPCVM, afin que :
§ cette autorisation incorpore aussi l'approbation de la
société et des individus qui seront les promoteurs et
gestionnaires du produit OPCVM;
§ cette autorisation ne requiert pas une approbation du
Ministre des finances;
§ les établissements de gestion ou
sociétés de gestion puissent gérer les deux types d'OPCVM,
c'est à dire les SICAV et les FCP.
Des améliorations sont aussi nécessaires quant
à l'évaluation des valeurs dans l'actif des OPCVM qui
correspondent à des titres non liquides et ceux pour lesquels une valeur
récente de marché ne peut pas être obtenue, en outre, la
fréquence minimum de calcul de la valeur liquidative des OPCVM devrait
être accrue : cette valeur devrait être établie tous les
jours où le marché boursier est en opération.
Principes 21-24
Intermédiaires de marché
Les agréments d'intermédiaires de marché
pourraient faire l'objet des améliorations suivantes :
§ La régulation devrait fixer les conditions
d'entrée en définissant plus clairement et de manière plus
exhaustive les critères d'éligibilité. Elle devrait
être complétée par des critères
détaillés sur les éléments qui seront
considérés pour la décision d'agrément. Parmi ces
éléments pourraient être inclus les connaissances, la
formation et les compétences des dirigeants et du personnel, l'attitude
éthique des dirigeants et leur caractère «sain et
approprié»;
§ Les personnes physiques employées par les
sociétés de bourse qui exercent une activité de
marché, sont en contact avec le public ou ont des responsabilités
importantes dans les opérations de leur société devraient
être certifiées quant à leur aptitude professionnelle. Un
test standard pourrait être utilisé pour déterminer leur
éligibilité;
§ Les gestionnaires individuels de portefeuille, ainsi
que les collecteurs d'ordres qui se livrent aux activités de
réception et de transmission d'ordres pour le compte de tiers, devraient
être assujettis à un agrément. Le fonds de garantie de
défaillance des intermédiaires ne devrait pas être
géré par le CDVM, mais plutôt par la Bourse ou la
profession.
Principes 25-30
Intermédiaires de marché
Le CDVM devrait avoir le pouvoir de vérifier que la
Bourse respecte les dispositions légales et réglementaires, et
il devrait aussi pouvoir s'assurer que les transactions boursières
s'effectuent en toute transparence et dans le respect des règles
déontologiques, et il devrait donc être en mesure de veiller
à ce que les systèmes et moyens techniques utilisés par la
Bourse pour le marché secondaire répondent aux normes de
sécurité et d'équité nécessaires.
Quant aux systèmes de compensation, livraison et
règlement, avec l'introduction d'un système simultané de
livraison de titres et de règlement d'espèces, et un
système de garantie de bonne fin des opérations, le marché
bousier devrait être pratiquement en conformité avec les principes
de l'OICV. L'élément principal qui restera à
améliorer est celui du manque de pouvoir de surveillance du CDVM sur les
institutions chargées de la compensation et du règlement.
En particulier, Le CDVM devrait être en mesure de
s'assurer que le Dépositaire central respecte les dispositions
légales et réglementaires, notamment celles qui sont contenues
dans son Règlement général. Il devrait aussi pouvoir
contrôler que le Dépositaire central met en place des
règles déontologiques adéquates et les respecte.
D-
Conformité aux principes fondamentaux de l'IAIS pour un contrôle
des assurances efficace
Les objectifs principaux de l'évaluation
étaient de déterminer le degré de
conformité du contrôle des assurances marocain avec les principes
de base de l'IAIS et de recommander des améliorations.
1-
Conclusions sur le contrôle des assurances marocain
Il existe un vide juridique quant à l'exercice
d'activités d'assurance par les banques. Cette situation a permis aux
banques d'entrer en concurrence avec les assurances et ce avec l'acquiescement
tacite des autorités. Cette situation est censée être
réglée dans un nouveau code d'assurance. Aux termes de ce code,
aucun actionnaire unique ne sera autorisé à détenir plus
de 50 % du capital total d'une société d'assurances. Si elle est
adoptée, cette nouvelle règle risque de poser un sérieux
problème, susceptible de nuire au développement normal et sain du
secteur des assurances, notamment en terme de concurrence et de
recapitalisation. Le plafond peut se justifier, car il préserve la
compagnie du contrôle prépondérant d'un seul actionnaire.
Cependant, cette nouvelle astreinte pourrait avoir des effets pervers, en ce
qu'elle pourrait donner lieu au transfert non déclaré d'actions,
avec le cédant conservant la propriété et avec l'objectif
de dépasser les limites juridiques. Cette situation peut
également contredire l'obligation faite à l'actionnaire de
référence de venir à l'aide de la compagnie en lui
fournissant un apport en capital en cas de difficulté. Par ailleurs, ce
nouveau code prévoit, dans le cas d'une co-assurance, la
responsabilité solidaire des assureurs. Cette règle, qui pourrait
paraître logique, recèle en réalité le danger de
limiter le marché de la co-assurance en ce sens qu'elle impose, en cas
de défaut de l'un des partenaires, aux autres co-assureurs
d'élargir leur responsabilité au delà des limites
contractuelles originellement agréées.
La profession de l'assurance se plaint du fait que le nouveau
code n'est pas gérable, notamment pour ce qui est de la co-assurance et
du plafond imposé à la structure du capital.
Le système de gouvernement d'entreprise du Maroc est
calqué sur la législation civile française. La question du
gouvernement d'entreprise au Maroc a été l'objet de grands
débats, notamment sur la nécessite de prévoir une
protection adéquate des porteurs d'actions minoritaires en
matière d'administration des sociétés. Les progrès
sur le plan législatif ont été importants, en particulier
dans la préparation et la révision des lois essentielles, telles
que la loi sur la société anonyme 17/95, qui fournit le cadre du
gouvernement d'entreprise pour les sociétés anonymes et un
début de prise de conscience de l'importance d'un bon gouvernement
d'entreprise, à la fois en tant que responsabilité et moyen
d'encourager le développement de marchés de capitaux et
d'investissement.
2-
Principes et Recommandations
L'évaluation de la conformité avec les principes
de base de l'IAIS révèle un degré de non-conformité
élevé. Le manque de conformité se fait sentir avant tout
dans les domaines suivants : gouvernement d'entreprise, contrôle interne,
gestion de l'actif et du risque et partage d'information avec des organismes de
contrôle étranger. Il faut souligner que la plupart de ces
principes couvrent des notions qui sont nouvelles dans le contrôle des
assurances et que peu de pays se conforment à ces règles.
Principe 1 Organisation du
contrôleur d'assurance
Effectuer une étude pour déterminer
l'indépendance financière, politique et opérationnelle de
la DAPS et suggérer un nouveau mode de fonctionnement.
Principes 2-3 Agrément et
changement de l'actionnariat
Le Ministère des finances devrait exiger que les
membres du conseil d'administration et les dirigeants aient un minimum de
connaissances et de compétences dans le secteur des assurances.
Principes 4-5 Gouvernement
d'entreprise et régie interne
Une évaluation du cadre de gouvernement des entreprises
est en cours. Il serait souhaitable que les conclusions et recommandations
pertinentes pour le secteur des assurances puissent être rapidement
considérées et contribuer au renforcement du gouvernement
d'entreprise des compagnies d'assurance.
Des chantiers sont en cours pour le développement de
normes de contrôle interne. Les mesures adoptées par d'autres pays
pourraient être examinées par le Maroc.
Principes 6-10 Réglementation
prudentielle
Il serait souhaitable, d'une part, qu'il y ait dans les lois
et règlements des dispositions relatives à la gestion de l'actif,
il faut aussi pallier les faiblesses existant dans la gestion du risque
(risques de marché, de crédit, de liquidité, juridique,
opérationnel, etc..) et des investissements, le contrôle interne,
la responsabilité du conseil d'administration et les procédures
d'audit, et d'autre part, que le Ministère des finances crée des
normes de restrictions et de divulgation pour les produits
dérivés et les éléments hors bilan, et puisse
obtenir de l'information des contrôleurs des sociétés
d'assurances étrangères.
Principe 11 Conduite sur le
marché
Des normes devraient être élaborées pour
s'assurer que les assureurs et les intermédiaires se comportent de
façon honnête et franche, exercent leurs activités
professionnelles avec compétence, soin et diligence, répondent
aux besoins de clients en matière d'information et traitent ceux-ci de
manière équitable. Il faudrait aussi exiger que les assureurs
prennent des mesures pour éviter les conflits d'intérêt,
traiter les plaintes des assurés et résoudre les
différends.
Principes 12-14 Contrôle sur
pièces, sur place et sanctions
Il serait souhaitable que le Ministère des finances
puisse utiliser les services d'experts indépendants pour vérifier
certaines questions : des experts en informatique, par exemple, pourraient
déterminer si les procédures de sauvegarde des données
sont adéquates.
Afin de passer graduellement à un système de
contrôle basé sur le risque, le système «d'alerte
précoce» existant devrait être relié au programme de
contrôle sur place. Le Ministère des finances doit effectuer des
inspections exhaustives plus fréquentes. Il y aurait lieu de
préparer un schéma de sanctions et mesures correctives graduel
qui mène, à un stade ultime, au retrait d'agrément et de
le distribuer aux sociétés.
Principes 15-17 Activités
à l'étranger, coordination, coopération et
confidentialité
Les lois et règlements devraient permettre au
Ministère des finances de conclure des accords sur l'échange
d'information avec les pays étrangers.
Le projet d'amendement de la loi bancaire prévoit une
coordination entre divers instances de contrôle qui devrait être
reflété dans la législation gouvernant les autres segments
du secteur financier, notamment les assurances.
Les lois et règlements devraient être
modifiés pour permettre l'échange d'information avec les autres
organes de contrôle. Le besoin se fait de plus en plus pressant,
étant donné la concentration existant au Maroc et la
présence d'importants conglomérats financiers qui touchent
à plusieurs secteurs de l'industrie (assurance, banque, régime de
retraite, etc..).
E-
Evaluation de l'application des principes fondamentaux pour les systèmes
de paiement élaborés par le CSPR
Selon les membres du PESF,
il n'existe pas au sens strict de système de paiement d'importance
systémique auquel appliquer de manière systématique
l'évaluation des principes fondamentaux. Compte tenu de l'état
d'avancement du SIMT63(*), qui a
vocation à traiter l'ensemble des moyens de paiement et qui dès
juin 2002 devait traiter environ 70 % des mouvements de fonds, il a
été convenu avec BAM que l'évaluation des principes
porterait sur le SIMT en cours de mise en place, en incluant les
procédures de règlement de BAM associées au SIMT
1-
Principales conclusions de l'évaluation et de l'observation des
principes fondamentaux des systèmes de paiement d'importance
systémique
II. Le système devrait être doté de
règles et procédures permettant aux participants de bien
comprendre l'incidence du système sur chacun des risques financiers
découlant de leur participation.
BAM accorde automatiquement des avances en fin de
journée, alors qu'en principe elle peut exiger que la compensation soit
refaite manuellement en extrayant quelques grosses transactions en cas de
défaillance d'un participant. En outre, la pratique, dans d'autres
domaines que celui des systèmes de paiement, a montré que
certaines défaillances devaient être couvertes par les autres
établissements de la place. Cet environnement doit être largement
amélioré par la mise en oeuvre de mécanismes de
protections adéquats (fonds de garantie, par exemple) limitant
clairement le risque encouru par chaque participant au système et
notamment par BAM. L'environnement peut aussi être amélioré
en traitant les grosses transactions dans le système à
règlement brut en temps réel.
V. Un système comportant une compensation
multilatérale devrait permettre, pour le moins, l'exécution en
temps requis des règlements journaliers dans le cas où le
participant présentant l'obligation de règlement la plus
élevée serait dans l'incapacité de
s'exécuter.
Le système de règlement des soldes
multilatéraux de fin de journée est soumis aux aléas d'une
défaillance d'un établissement et donc du renversement
éventuel de certaines transactions si BAM n'accorde pas l'avance de
couverture du solde débiteur de ce participant en fin de journée.
Cette situation doit être corrigée d'une part par la mise en place
d'un mécanisme de protection adéquat et l'exclusion du
système net des transactions de montants élevés qui
devraient être traitées dans un système de règlement
brut.
VIII. Le système devrait fournir un moyen
d'effectuer des paiements à la fois pratique pour l'utilisateur et
efficient pour l'économie.
Le système de paiement SIMT, en cours de test sur la
place de Casablanca, n'a pas encore défini un calendrier de suppression
des échanges papier et de couverture des échanges pour l'ensemble
du pays. Il ne peut pas être considéré, à ce stade,
comme efficace et pratique pour les usagers, que ce soit les banques ou leurs
grands clients. L'absence d'un système de règlement des
transactions de gros montant en temps réel constitue également un
handicap pour les marchés financiers et les activités des grands
opérateurs industriels et de commerce international.
2-
Les actions recommandées pour améliorer l'observation des
principes fondamentaux des systèmes de paiements d'importance
systémique
I. Le système devrait avoir une base juridique
solide dans toutes les juridictions concernées.
VIII. Le système devrait fournir un moyen
d'effectuer des paiements à la fois pratique pour l'utilisateur et
efficient pour l'économie.
Des questions fondamentales sont à traiter à la
fois techniquement et juridiquement :
· Les modalités et calendrier d'extension du
système à l'ensemble du pays, et la disparition progressive des
chambres de compensation autres que celle de Casablanca.
· Les modalités et calendrier de suppression des
échanges papiers et de conservation des preuves en cas de litige.
· La légalisation de la preuve
électronique (signature, conservation, non répudiation,
etc....).
· Les modalités de couverture et de protection du
système contre des soldes débiteurs trop importants qui ne
pourraient pas être couverts en fin de journée, pour supprimer
tout risque de non règlement de la compensation dans une situation de
crise de liquidité.
La définition et la mise en oeuvre d'un plan de
réforme et de modernisation global des infrastructures des
systèmes et moyens de paiement sont souhaitables.
II. Le système devrait être doté de
règles et procédures permettant aux participants de bien
comprendre l'incidence du système sur chacun des risques financiers
découlant de leur participation.
V. Un système comportant une compensation
multilatérale devrait permettre, pour le moins, l'exécution en
temps requis des règlements journaliers dans le cas où le
participant présentant l'obligation de règlement la plus
élevée serait dans l'incapacité de
s'exécuter.
Les positions de trésorerie de banques ne sont pas
centralisées et les institutions financières manquent
d'informations sur ces positions même en fin de journée; le fait
que BAM ne fixe aucune limite de position nette acheteuse (PONA), pour les
grandes banques, à Maroclear dans la procédure de livraison
contre paiement, risque de limiter les possibilités de gestion efficace
du risque par BAM et les trésoriers des institutions financières.
La situation préoccupante de certaines banques nécessite la mise
en oeuvre de mécanismes de protections adéquats (fonds de
garantie par exemple) limitant clairement le risque encouru par chaque
participant au système et notamment par BAM.
Responsabilité A -- La banque centrale devrait
définir clairement ses objectifs pour le système de paiement et
faire connaître publiquement son rôle ainsi que ses grandes
orientations en matière de systèmes de paiement d'importance
systémique.
Responsabilité D -- La banque centrale, en oeuvrant
pour la sécurité et l'efficience des systèmes de paiement
par le biais des principes fondamentaux, devrait coopérer avec les
autres banques centrales et avec toute autre autorité nationale ou
étrangère concernée.
Il faudrait introduire dans les nouveaux statuts de BAM des
articles précisant les rôles d'orientation, de gestion et de
surveillance de BAM dans le domaine des systèmes et moyens de paiement.
La création au sein de BAM, d'une entité en charge des
systèmes et moyens de paiement devrait faciliter la définition de
la politique et des objectifs et l'observance du principe ci-dessus.
De même, il est nécessaire de renforcer la
concertation et la coordination entre BAM et les organismes financiers
concernés par la modernisation des systèmes et moyens de paiement
dans leur ensemble. Il semble opportun de créer un Conseil national des
systèmes et moyens de paiement au sein duquel les principaux acteurs et
bénéficiaires du fonctionnement de ce domaine (BAM, banques,
opérateurs économiques, consommateurs, etc.) définiraient
des orientations stratégiques et un plan de réforme global
incluant les projets en cours. Le suivi politique et technique de ces projets
devrait être assuré au plus haut niveau et dans la plus grande
transparence.
Section II : LES REFORMES
RECENTES DU SYSTEME FINANCIER MAROCAIN : QUELLE CONFORMITE AUX
RECOMMANDATIONS DU PESF ?
La réforme et la restructuration du système
bancaire et financier marocain ont été poursuivies et
approfondies au cours des deux dernières années dont
l'application de quelques recommandations du PESF, et que les autres
recommandations du PESF soient rapidement mises en oeuvre, pour remédier
à la vulnérabilité des banques publiques
spécialisées en situation précaire
« Crédit immobilier et hôtelier (CIH) et Caisse
nationale de crédit agricole (CNCA) » et les autres
institutions financières telles que caisses de retraite et les
compagnies d'assurances, de même que pour renforcer les systèmes
d'audit, de comptabilité et de paiements.
Elles ont concerné aussi bien l'organisation que les
conditions d'activité des établissements opérant dans le
secteur bancaire et dans le marché des capitaux, de plus, deux
importants projets de lois relatifs aux établissements de crédit
et aux organismes assimilés et aux statuts de BAM. Parallèlement,
de nouvelles réformes concernant notamment les modalités
d'intervention de BAM sur le marché monétaire et la poursuite de
l'assainissement des institutions financières publiques.
A-
Réformes du secteur bancaire
L'approfondissement de la modernisation des structures du
système bancaire et de ses instruments découle autant du
nécessaire adaptation à l'ouverture de l'économie sur son
environnement extérieur que de l'ajustement du dispositif légal
et réglementaire aux nouvelles normes internationales relatives à
la gouvernance et à la supervision du secteur financier. C'est ainsi que
les pouvoirs publics ont procédé à la modernisation du
cadre juridique et réglementaire issu de la réforme de 1993 en
élaborant un projet de loi bancaire et un projet relatif aux nouveaux
statuts de BAM.
1-
Cadre juridique plus moderne pour l'activité des banques
Le projet de loi bancaire comporte plusieurs innovations. Ce
projet de nouvelle loi étend le champ de supervision de BAM à
toutes les institutions financières, y compris la Caisse de
Dépôt et de Gestion (CDG), les banques Off-shore, les Services
financiers de Barid Al-Maghrib, la Caisse Centrale de Garantie (CCG) et les
associations de micro-crédit. Parallèlement au renforcement du
contrôle prudentiel de BAM, le projet de nouvelle loi bancaire conforte
également la mission des commissaires aux comptes des
établissements de crédit.
De même, le projet développe la concertation
institutionnelle entre les différentes autorités de supervision
du secteur financier (BAM, autorité de contrôle des assurances
-DAPS- et autorité de contrôle des marchés de capitaux
-CDVM-) pour harmoniser les procédures et prendre en
considération l'interdépendance des différents
compartiments du secteur financier.
Les compétences des autorités monétaires
et des organes de consultation, notamment le Comité des Etablissements
de Crédit (CEC) et le Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne
(CNME) sont redéfinies et mieux précisées. Par ailleurs,
le projet de loi soumet les structures d'ingénierie financière,
de gestion de patrimoine et de transfert de fonds à agrément. Il
prévoit également un traitement approprié aux
difficultés que peuvent éprouver les établissements de
crédit. Les règles de protection de la clientèle des
établissements de crédit sont également
renforcées.
2-
Assainissement des institutions financières publiques et
redéfinition de leur rôle
Les deux dernières années ont été
marquées par la poursuite des efforts en matière de
restructuration et d'assainissement des institutions financières
publiques.
2-1-
Le Crédit Immobilier et Hôtelier « CIH »
Pour faire face aux difficultés, notamment
financières, qu'a connues le CIH ces dernières années,
caractérisées par l'importance de ses créances en
souffrance (6,5 MMDH à fin 2002) et la cherté de ses ressources,
et pour respecter les recommandations du PESF, un plan de redressement a
été mis en place, par les pouvoirs publics
prévoyant :
v des mesures internes à réaliser par le
CIH : ces mesures consistent à améliorer l'efficience de la
gestion du CIH à travers la maîtrise des charges, l'augmentation
de la collecte des dépôts et assurer un meilleur recouvrement.
v des mesures d'ordre financier de 6,6MMDH à mener par
les actionnaires, les banques et l'Etat.
CIH a enregistré des progrès importants en
matière de maîtrise des charges, de collecte des
dépôts et de recentrage de son activité sur son
métier de base. Toutefois, le plan de redressement de cette institution
n'a pas encore donné tous ses fruits.
2-2-
La Banque Nationale de Développement Economique
« BNDE »
En dépit de soutien de ses partenaires et de l'Etat
sous forme d'une consolidation, par la CDG et la BCP, de l'ensemble de leurs
échéances au titre du mois de décembre 2001 et l'octroi
par ces mêmes organismes d'un prêt d'un montant d'un milliard de
dirhams cautionné par l'Etat, la BNDE a continué de
connaître des difficultés financières
considérables.
De ce fait, les autorités publiques ont
décidé de redéployer cette institution en banque
d'affaires adossée à la CDG. Celle-ci a été
chargée, au titre de la convention signée avec l'Etat en
mars 2003, de la conduite des actions suivantes :
v revoir l'actionnariat de la BNDE (actionnaires
institutionnels et actionnaires minoritaires personnes physiques)
v finaliser et mettre en oeuvre l'opération de cession
à la CNCA de l'activité commerciale de la BNDE et de la
BMAO
v concrétiser le plan de redimensionnement des
effectifs
v et réalisation de l'actif de la banque non
nécessaire à la nouvelle activité et remboursement du
passif.
2-3-
Caisse Nationale de Crédit agricole
« CNCA »
Depuis 1998, les pouvoirs publics ont procédé
à des mesures en faveur de la restructuration et l'assainissement de la
situation financière de la CNCA, ainsi, cette dernière a connu
une première opération de recapitalisation en 1998 à
hauteur de 250 M DH, suivi d'une seconde opération de recapitalisation
effectuée au cours de l'année 2001, pour un montant de 1,2 MM DH,
destinée au retraitement du surendettement des agriculteurs (148.000
bénéficiaires pour un encours de 7,6 Mds DH).
Ces opérations de recapitalisation ont, certes, permis
le renforcement des fonds propres et l'amélioration des ratios de
solvabilité et de liquidité de cette institution. Il n'en reste
pas moins que la situation financière de la CNCA demeure
inquiétante compte tenu de l'importance de ses créances en
souffrance (plus de 7 Mds DH, associée à un taux de couverture
très faible). Parallèlement à ces mesures, un projet de
texte portant promulgation de la loi n°15-99, visant la réforme
institutionnelle de cet établissement a été adopté
en 2003 et dont les principaux apports sont:
v la transformation de cette institution en
société anonyme à directoire et conseil de
surveillance
v l'ouverture de son capital à hauteur de 49%
v la séparation des activités d'ordre commercial
de celles de service public, ces dernières, requérant un soutien
spécifique des pouvoirs publics, seront régies dans le cadre des
conventions entre l'Etat et la CNCA
v et le remplacement du contrôle financier à
priori par un contrôle financier à posteriori d'un commissaire du
Gouvernement.
En conséquence, la situation financière du CNCA
a connue une amélioration progressive grâce à l'effort
déployé en matière de management et aux mesures
d'accompagnement des pouvoirs publics.
2-4-
Crédit Populaire du Maroc
Pour Crédit Populaire du Maroc, il a été
transformé en société anonyme à capital fixe.
L'Etat a cédé aux Banques Populaires Régionales 21% du
capital qu'il détenait dans la Banque Centrale Populaire, et l'ouverture
de son capital, à travers la Bourse, le 8 juillet 2004.
Pour accompagner l'effort législatif important fourni
en matière de réforme des institutions financières
publiques, une réflexion est lancée pour étudier les
modalités d'une réforme stratégique et institutionnelle du
Fonds d'Equipement Communal (FEC) et des services financiers de Barid Al
Maghrib. Ces deux organismes seront modernisés, avec l'objectif d'en
faire de meilleurs véhicules de mobilisation de l'épargne et de
développement de la bancarisation.
3-
Mise à niveau des banques marocaines : par l'application des
directives de Bâle II
Fin 2006, les nouvelles directives de Bâle II vont
entrer en vigueur, elles entraîneront une mise à niveau global,
que les banques marocaines sont appelées à entamer. Ces nouvelles
règles, préparées par et pour les banquiers, devraient en
principe concerner tous les secteurs, pas seulement les filiales des banques
étrangères. Selon BMCE Gestion64(*), les banques marocaines se
joignent d'ores et déjà à adopter les règles
minimales standards en janvier 2007. Pour la mise en place des exigences de
Bâle, trois commissions ont été constituées,
représentant BAM et le Groupement professionnel des banques du Maroc
(GPBM). Abdellatif Jouahri, gouverneur de BAM, désigné pour
réaliser une refonte du système bancaire, entreprend les
démarches pour faciliter cette mise à niveau.
Le dispositif d'adéquation des fonds propres fera, en
effet, l'objet d'une profonde révision avec l'entrée en
application d'un nouveau ratio de solvabilité « Bâle II
». Ce dernier contribuera à la prévention des faillites
bancaires individuelles grâce à des normes de fonds propres plus
flexibles et mieux proportionnées aux risques et à leurs
évolutions.
Le nouveau dispositif arrêté par Bâle II
est conçu pour mieux maîtriser les risques liés à la
mondialisation de l'économie. Selon les analystes de BMCE Gestion,
l'objectif est de «sécuriser le système bancaire tant
à l'échelle internationale que locale ».
Les exigences de cette nouvelle adaptation se trouvent
essentiellement dans les domaines de crédit pour les petites et moyennes
entreprises, pour lesquels les exigences de capital pour les banques ont
été réduites, des entreprises d'investissement dont la
charge de capital pour le risque opérationnel, notamment pour les
petites sociétés, doit être réduite et des petits
instituts de crédit ou des entreprises d'investissement, pour lesquels
le cadre de Bâle II doit être allégé
Dans le cadre de la poursuite de la libéralisation du
secteur bancaire et des taux d'intérêt en particulier, le mode de
rémunération des emplois obligatoires fera l'objet d'une
importante modification. D'un autre côté, la gestion des
crédits à taux variables sera de plus en plus encouragée
pour permettre aux établissements de crédit de convenir librement
avec la clientèle de la date de révision des taux variables.
Concernant la réglementation des taux d'intérêt, la
méthode de détermination du taux maximum des
intérêts conventionnels sera révisée afin de
permettre aux clients présentant plus de risque d'accéder au
crédit à la consommation.
4-
Renforcement de l'autonomie de la Banque Centrale
Le projet relatif à BAM constitue une révision
fondamentale des statuts de l'Institut d'Emission. Il institue un nouveau cadre
pour son organisation, sa gestion et son contrôle et instaure le principe
de la séparation des fonctions exécutive et monétaire.
D'abord, c'est quoi l'indépendance de la banque
centrale ?
4-1-
Signification de l'indépendance de la Banque Centrale
Les partisans de l'indépendance de la Banque
Centrale65(*) associent
l'indépendance à la crédibilité de la politique
monétaire qui se manifeste à travers :
v une régulation dans la transparence plutôt que
dans l'opacité : les agents économiques ne peuvent optimiser
leurs décisions que s'ils disposent d'une information parfaite sur leur
environnement.
v un engagement de la Banque Centrale dans la
réalisation des objectifs de la politique monétaire avec plus de
lisibilité et de réduction de l'incertitude.
v une cohérence des messages et une concordance des
résultats sur le long terme.
Concrètement, cette crédibilité peut
être assurée par la fixation d'une règle monétaire
optimale, définitive, et posée ex ante. Il faut qu'elle soit,
d'une part, assez simple pour pouvoir être communiquée et
contrôlée et, d'autre part, fondée sur une large gamme
d'indicateurs (coûts de production, taux de change, niveau
d'activité, structure des taux d'intérêt...).
Quant aux conditions à respecter pour la mise en oeuvre
de l'indépendance de la Banque Centrale, il importe de citer :
v l'obligation de rendre des comptes à travers des
consultations régulières entre le Gouverneur et le Ministre des
Finances, la publication des rapports réguliers sur la politique
monétaire et l'inflation, les changements des taux
d'intérêts directeurs.
v la justification devant le Gouvernement, le Parlement et
l'opinion publique, de toute décision et réalisation en
matière de politique monétaire mise en oeuvre par une Banque
Centrale indépendante.
4-2-
L'utilité du nouveau statut de Bank Al-Maghrib
En matière de statuts, le nouveau texte renforce
l'autonomie de la Banque Centrale dans la conduite de la politique
monétaire et de la politique de change à moyen et long terme, de
leur contrôle et de leur régulation. De même, elle s'accorde
le droit d'interdire les avances à l'Etat et aux établissements
publics, à l'exclusion des facilités de caisse exceptionnelles
à des conditions restrictives. Pour garantir l'indépendance de
BAM, la recomposition du Conseil de la banque est prévue.
Pour rendre compte de ses missions, la Banque Centrale serait
davantage soumise à des règles de bonne gouvernance avec un audit
externe annuel. Dans ce cadre, il est prévu le retrait de BAM des
organes d'administration et de gestion des établissements soumis
à son contrôle et la cession de l'ensemble de ses participations
dans un délai de trois ans.
5-
Consolidation du dispositif de régulation monétaire
Parallèlement à la réforme du cadre
réglementaire régissant l'activité des banques, la
politique monétaire a connu d'importantes modifications. Ainsi, dans un
contexte de surliquidité persistante, BAM a révisé
à la hausse le taux de rémunération des reprises de
liquidité en octobre 2003 de 3 à 3,25% et le taux de la
réserve monétaire de 14% à 16,5% de leurs
dépôts à vue tout en portant le taux de
rémunération de l'ensemble des avoirs constitués à
ce titre de 0,50% à 0,75% en septembre 2003. Par ailleurs, le
mécanisme de régulation monétaire a été
renforcé en offrant la possibilité aux banques de recourir aux
opérations de Swap de change.
En vue d'adapter le dispositif monétaire au contexte de
surliquidité, qui tend à devenir structurel, BAM a
récemment institué une facilité de dépôts
à 24 heures, assortie d'un taux fixe, ainsi que des reprises de
liquidités à 7 jours sur appels d'offres à taux variables.
Elle a, en outre, procédé à un réaménagement
du cadre de la politique monétaire en reclassant ses interventions en
trois catégories :
v Les avances à 7 jours sur appels d'offres, qui
constituent la principale source de refinancement des banques et dont le taux
de rémunération représentent le taux directeur de BAM.
v Les mécanismes de réglage fin de la
liquidité visant à maintenir le taux interbancaire à un
niveau proche du taux directeur des avances à 7 jours sur appels
d'offres.
v Les avances à 5 jours et la facilité de
dépôts à 24 heures, à l'initiative des banques, dont
les taux respectifs (taux directeur majoré de 100 points de base et taux
directeur minoré de 100 points de base) représentent les limites
maximum et minimum du corridor à l'intérieur duquel le taux
interbancaire doit normalement fluctuer, étant entendu que la Banque
Centrale vise à le maintenir le plus proche possible du taux directeur
des avances à 7 jours sur appels d'offres.
B-
Réforme du marché des capitaux
Les réformes du marché des capitaux mises en
place depuis une décennie ont permis de jeter les bases
législatives et réglementaires d'un marché financier
moderne en vue de doter le pays d'un marché de l'argent unifié,
allant du jour le jour au très long terme. L'objectif de ces
réformes est d'offrir aux entreprises des moyens de financement à
des conditions optimales en termes aussi bien de coût que de
durée.
Pour améliorer l'efficacité des marchés
des capitaux et accroître leur contribution au financement de
l'économie, les pouvoirs publics ont adopté en 2003 et au cours
de l'année 2004 des réformes structurelles qui ont
concerné en particulier le marché des bons du Trésor par
adjudication et la modernisation du marché boursier.
1-
Amélioration du système de financement du Trésor
Au niveau du marché des bons du Trésor,
l'année 2003, a vu l'introduction de nouvelles mesures, il s'agit des
émissions portant sur des bons à moyen terme à taux
variables et de la possibilité de lancer des émissions de bons
à très court terme et de bons par assimilation sur les lignes
futures. Cette dernière mesure vise à favoriser un lissage de
l'échéancier de la dette du Trésor à travers une
répartition plus ou moins uniforme des tombées mensuelles de la
dette.
A côté du renforcement de la supervision des
transactions sur le marché secondaire, ainsi que du contrôle des
cotations affichées par les Intermédiaires en Valeurs du
Trésor, l'année 2003, a été marquée par la
mise en place d'une stratégie de gestion des risques liés
à la dette intérieure dont l'objectif est de réduire
à terme le coût de cette dette. Cette stratégie consiste
notamment à identifier un portefeuille cible pour la dette
intérieure qui servira de repère pour la mise en oeuvre d'une
stratégie optimale de financement du Trésor et à mettre en
place une stratégie de gestion adéquate pour réduire les
risques potentiels.
2-
Dynamisation du marché boursier
La Bourse des Valeurs de Casablanca a marqué une
rupture avec la tendance baissière des quatre dernières
années, amorçant ainsi une reprise dans un contexte marqué
par l'entrée en application des nouvelles réformes du
marché financier.
Dans le cadre de la poursuite du processus de modernisation du
marché financier, et pour mis en oeuvre les recommandations du PESF,
plusieurs textes de lois nouveaux ou amendés ont été
adoptés récemment par le Parlement en tant que textes
accompagnant la Loi de Finances 2004, à savoir :
2-1-
L'amendement du dahir portant loi relatif à la Bourse des Valeurs
Les principales nouveautés de ce projet sont66(*) :
v le renforcement des pouvoirs de contrôle du CDVM, en
effet, CDVM est chargé :
§ de contrôler outre les sociétés de
bourse, leurs dépositaires et les teneurs de comptes de valeurs
mobilières cotées à la bourse des valeurs au regard des
dispositions du dahir portant loi relatif à la bourse des
valeurs.
§ de contrôler le respect par la
société gestionnaire et les sociétés de bourse des
règles de fonctionnement du marché boursier telles que
prévues par les dispositions du dahir portant loi relatif à la
bourse des valeurs et du règlement général de la bourse
ainsi que par les circulaires du CDVM qui sont applicables à ces
sociétés
v Le transfert au CDVM de certaines prérogatives
relatives aux règles de fonctionnement du marché boursier et
à l'activité d'intermédiation et qui sont assurées
actuellement par le Ministre des Finances. Il s'agit, notamment de :
§ la fixation du seuil de variation des cours à
partir duquel la société gestionnaire de la bourse peut
suspendre la cotation d'une valeur;
§ l'approbation des changements relatifs au siège
social ainsi que de tout changement du lieu effectif de l'activité des
sociétés de bourse;
§ la désignation d'un administrateur provisoire
dont la mission est de redresser les sociétés de bourse en
difficulté;
§ la définition du niveau de couverture minimale
de l'assurance que les sociétés de bourse doivent contracter
v la redéfinition des conditions d'admission aux
différents compartiments de la Bourse afin de permettre une meilleure
différenciation et l'accès de nouvelles catégories de
sociétés au financement boursier.
§ les trois compartiments de la Bourse des Valeurs ont
été réaménagés avec de nouvelles conditions
d'admission des titres de capital à la cote :
Pour le 1er compartiment : le capital doit
être entièrement libéré, le niveau de capital
minimum requis est de 50 MDH, le montant et le nombre de titres minimum
à diffuser dans le public sont respectivement de 75MDH et 250 000
titres;
Pour le 2ème compartiment: le capital doit
être entièrement libéré, le montant et le nombre de
titres minimum à diffuser dans le public sont respectivement de 25 MDH
et 100 000 titres;
Pour le 3ème compartiment: le capital doit être
entièrement libéré, le montant et le nombre de titres
minimum à diffuser dans le public sont respectivement de 10 MDH et de 30
000 titres.
§ les titres de créances seront admis dans un
compartiment distinct. Ainsi, le montant minimum d'une émission
obligataire est fixé à 20 MDH ;
§ un nouveau compartiment a été
créé où peut être négociée une
nouvelle catégorie de titres. Il s'agit des actions et des parts de
Fonds de Placements Collectifs en Titrisation et d'Organismes de Placements en
Capital Risque.
2-2-
L'amendement du dahir portant loi relatif au CDVM
L'amendement du dahir portant loi relatif au CDVM67(*) qui a pour objet :
v Le renforcement des pouvoirs de cet organisme en
matière de contrôle et d'enquête à l'ensemble des
opérateurs sur le marché des capitaux : outre les
sociétés de bourse et les OPCVM déjà soumis
à son contrôle, le CDVM sera autorisé à
contrôler la société de la bourse des valeurs, le
Dépositaire central, les teneurs de comptes, les personnes morales
émettrices, les établissements de gestion d' OPCVM et leurs
établissements dépositaires, les fonds communs de placement en
titrisation, leurs établissements gestionnaires-dépositaires, les
organismes de placement en capital risque et leurs sociétés de
gestion.
v L'élargissement des pouvoirs de sanction du
CDVM :
v les sociétés de bourse et les OPCVM sont
passibles de sanctions disciplinaires prononcées par le CDVM. Le projet
de loi élargit ce pouvoir de sanctions disciplinaires aux autres
organismes précités et prévoit que ces sanctions peuvent
prendre la forme d'une mise en garde, d'un avertissement, d'un blâme, ou
d'une proposition de retrait d'agrément.
v Et en octroyant une base légale à ses
circulaires afin qu'elles soient opposables à l'ensemble des
intervenants sur le marché.
2-3-
L'amendement du dahir portant loi relatif au Dépositaire Central
Dans le but de poursuivre le processus de modernisation du
marché financier, un projet de loi modifiant et complétant la loi
relative au Dépositaire central68(*) dont les principaux apports sont :
v Assurer le respect de l'obligation d'admission aux
opérations du Dépositaire central en mentionnant explicitement
que l'obligation d'admission incombe aux personnes morales émettrices et
aux établissements de gestion. En outre, en cas de non respect de cette
obligation par ces organismes, le projet de loi institue une sanction
pécuniaire à l'encontre de ces derniers.
v L'institution de l'obligation de la
ségrégation des comptes d'affiliés entre comptes propres
et comptes de tiers et ce afin d'empêcher le tirage sur la masse c'est
à dire l'utilisation par un intermédiaire des titres d'un client
pour faire face à une livraison qu'il doit faire pour son propre compte
ou pour le compte d'un autre client.
2-4-
L'amendement de la loi relative aux OPCVM
L'amendement de la loi relative aux OPCVM qui
introduit :
v de nouvelles normes de classification des OPCVM en fonction
de leur stratégie d'investissement, de la composition et de la nature de
leurs portefeuilles
v et élargit, le champ de leur politique de placement
aux titres de créances négociables.
C-
Les réformes du système de paiement
Pour moderniser l'infrastructure du système de paiement
marocain et mise en oeuvre les recommandations du PESF, deux projets importants
ont été lancés : le système interbancaire marocain
de télécompensation (SIMT), qui est devenu opérationnel en
juin 2002, et le centre monétique interbancaire (CMI), qui devait
devenir opérationnel au premier semestre 2003. Il faut cependant noter
que la coordination entre les acteurs et les projets est à
améliorer sur deux points principaux :
§ La définition de la politique et de la
surveillance des systèmes et moyens de paiement au sein de BAM
§ La coordination et la concertation entre tous les
acteurs pour définir un plan de modernisation des infrastructures de
paiement à moyen terme.
Nouvelles responsabilités, et plus la poursuite de
l'élargissement de la télécompensation et la mise en place
d'un système dérèglement, BAM s'attellera à
l'élaboration d'études fiables visant la sécurité,
l'efficience et la transparence des système de paiement, l'objectif
affiché est de veiller à la prévention de l'utilisation
des systèmes de paiement à des fins illicites conformément
aux normes internationales.
Le pressentiment de ces nouvelles responsabilités est
donné par les diligences de BAM, en décembre 2003, relatives au
devoir de surveillance et à la création d'un comité
national de lutte contre le faux monnayage.
Pour le gouverneur de BAM69(*), le contrôle du système de paiement ne
peut être qu'un instrument important pour la modernisation de
l'activité économique.
D-
Lutte contre les abus du système financier marocain : lutte contre
blanchement d'argent et financement du terrorisme
Le Maroc est très engagé dans la lutte contre le
terrorisme, en particulier après les attentats de Casablanca du 16 mai
2003 qui ont accéléré l'adoption d'une loi
spécifique contre le terrorisme, entrée en vigueur en juillet
2003. Cette loi retient une définition très large du terrorisme,
fait du terrorisme un délit spécifique, prévoit des
procédures particulières pour les crimes terroristes et des
dispositions très sévères et elle tient compte de la
dimension internationale. Le Maroc a signé en 1999 la convention
internationale pour la répression du financement du terrorisme.
Il n'existe pas à l'heure actuelle de texte
spécifique traitant de la question du blanchiment des capitaux
mais la législation générale, notamment la loi
sur le financement du terrorisme, contient des règles applicables. Une
commission interministérielle a été créée en
vue du parachèvement d'un projet de loi sur le blanchiment des capitaux,
qui inclura la mise en place d'une cellule de renseignement financier. Dans le
cadre des lois bancaires et des codes de commerce actuels, les marocains ne
sont pas autorisés à détenir des comptes bancaires
anonymes que ce soit au Maroc ou dans des centres offshore. La loi bancaire de
1993 est en cours de réexamen, afin de tenir compte des recommandations
du GAFI.
Conclusion du chapitre III
Selon le Rapport des
services du FMI70(*), Les
administrateurs se réjouissent de l'importance accordée par les
autorités marocaines au renforcement du secteur financier et des
progrès réalisés dans la mise en oeuvre des
recommandations du programme d'évaluation du secteur financier (PESF).
En particulier, ils appuient l'intention des autorités de restructurer
les banques publiques en difficulté et de renforcer les institutions
financières non bancaires. Les administrateurs se félicitent par
ailleurs du projet d'adoption d'une nouvelle loi sur la banque centrale et
d'une législation bancaire en 2004, ce qui permettra non seulement de
poursuivre la modernisation du système financier et du cadre de la
politique monétaire, mais également de renforcer
l'indépendance de la banque centrale. Ils saluent l'adoption de la loi
antiterroriste et des directives de la banque centrale sur la lutte contre le
blanchiment des capitaux. Ils recommandent d'achever rapidement
l'élaboration du projet de loi contre le blanchiment des capitaux, qui
est conforme aux normes internationales.
Conclusion générale
Les récentes crises financières internationales
ont souligné la nécessité d'adopter et d'appliquer des
codes et standards de bonne conduite en matière de gestion
économique et financière. Ils peuvent être regroupés
en trois catégories :
- politique macroéconomique et transparence :
politiques monétaires et financières, politiques
budgétaires, diffusion des données statistiques
- infrastructure institutionnelle et de marché
: droits des créanciers et insolvabilité, gouvernement
d'entreprise, comptabilité et vérification des comptes,
systèmes de paiement et de règlement livraison, lutte contre le
blanchiment et le financement du terrorisme
- supervision financière : contrôle des
banques, des compagnies d'assurances et des intermédiaires de
marché.
Ils constituent des points de référence pour les
pays, en particulier les économies émergentes, dans
l'élaboration de politiques visant à promouvoir des
systèmes financiers plus stables et moins exposés au risque de
crise. Ce travail rappelle tout d'abord l'importance et la mise en place
effective des codes et standards internationaux revêt pour le
renforcement de la stabilité financière internationale et les
difficultés auxquels doivent faire face les pays émergents.
Ensuite, on étudiant le cas du Maroc comme un pays émergent. On
suggère enfin, les reformes du système financier marocain pour
répondre aux recommandations du PESF
Au plan international, ces normes et codes internationaux, ont
des effets importantes sur la santé du système financier
international, le système financier international n'a jamais
été aussi résistant qu'il l'est à
l'été 200471(*)
Pour le système financier marocain, le Maroc a
engagé ces dernières années, plusieurs réformes
structurelles qui ont eu pour résultat la stabilité de son cadre
macroéconomique. Cette orientation tangible habilite le Maroc à
traverser les étapes restantes pour moderniser son économie et
mettre en place de nouvelles méthodes d'élaboration des
politiques qui soient flexibles et réactives à l'environnement
national et international, basées sur la bonne gouvernance de ses
institutions (gestion, contrôle, indépendance et
responsabilisation) et sur la régulation économique et
financière. Ces efforts doivent être accompagnés d'une
solidité de son système financier qui est subordonnée
à la stabilité financière de ses institutions et à
l'efficience de son infrastructure de marché.
Jusqu'à présent, le secteur financier joue son
véritable rôle de levier dans le financement de l'économie,
avec l'obtention de nouveau statuts de BAM, de la nouvelle loi bancaire, de
l'assainissement des institutions financières publiques et de la
poursuite de la réforme des marchés de capitaux, le secteur
bancaire et financier marocain dispose de coudées assez franches pour
accompagner la concrétisation de l'ensemble des chantiers structurants
et fédérateurs de l'économie marocaine. Il est à
signaler que le cadre légal et réglementaire dédié
au secteur financier est bien en phase avec les meilleurs standards
internationaux. Ainsi, les nouveaux statuts de BAM, qui doteront l'institut
d'émission d'un conseil sur la base des critères de
compétences, d'indépendance et d'intégrité, lui
permettront de mener à bien une politique autonome contribuant à
la mise en place des conditions nécessaires pour une croissance durable
et saine. C'est ainsi que l'importance de cette autonomie dans le domaine de la
supervision bancaire impose à l'institut d'émission de satisfaire
à des exigences en matière de gouvernance et de communication.
Dans un sens, Bank Al Maghrib a adopté un plan stratégique
2004-2006 visant d'une part, à moderniser ses modes d'organisation et de
fonctionnement et d'autre part, la mise en place de dispositifs
appropriés pour la prévention et la maîtrise des risques et
pour la recherche de l'optimisation et de la qualité de gestion.
La Banque Centrale compte rehausser sa capacité
d'analyse et de prévision au niveau des standards internationaux, d'une
part, pour renforcer ses systèmes d'information, et d'autre part pour
relever les nouveaux défis liés à l'application du nouvel
accord de Bâle II, qui implique une réforme en profondeur de la
gestion et de la couverture des risques. A cet effet, la priorité doit
être donnée à l'accélération de
l'assainissement du pôle financier public et à son
repositionnement dans un paysage financier en pleine mutation pour lui
permettre d'assumer son rôle dans le domaine de la bancarisation72(*). En outre, la dynamisation
vertueuse passe incontestablement par une politique monétaire
indépendante qui affiche ses objectifs en toute transparence, une
politique budgétaire prudente qui préserve les équilibres
macroéconomiques et des opérateurs contribuant au succès
des politiques structurelles.
Au niveau de la loi bancaire, outre que certaines
institutions assimilées aux établissements de crédits
(CDG, Barid Al-Maghrib, CCG, associations de micro-crédit, banques off
shore) se doivent de se mettre en conformité avec les nouvelles
dispositions législatives et réglementaires, le marché des
capitaux connaîtra de même d'une part, le lancement de la
concertation sur un projet de loi relatif à la gestion d'actifs pour le
compte de tiers, à la démarche financière en vue de
favoriser la mobilisation de l'épargne, et à la lutte contre le
blanchement d'argent et le financement du terrorisme par l'institution du
traitement des informations financières et d'autre part, l'amendement du
texte de loi sur la titrisation des créances hypothécaires pour
faire un important levier de dynamisation de l'investissement.
Outre, des mesures importantes concernant la
libéralisation du commerce extérieur. Un nouvel accord de
libre-échange a été signé avec les
États-Unis en mars 2004 et la signature d'un accord en
février 2004 visant la création d'une zone de
libre-échange euro-Méditerranée à
l'horizon 2010 entre la Maroc, l'Égypte, la Jordanie et
la Tunisie.
Enfin, Le Maroc a déployé d'importants efforts
en matière de stabilité macro-économique, mais il est
maintenant appelé à engager des réformes pour que cette
stabilité "puisse être mieux ressentie par les populations, les
réformes engagées par le gouvernement au niveau du système
financier et dans le domaine commercial sont autant de mesures essentielles
pour le futur du Maroc, comme l'est aussi une plus forte intégration
régionale, aussi bien commerciale qu'économique, au niveau du
Maghreb"73(*), a
déclaré M. Rodrigo Rato, le directeur
général du Fonds monétaire international (FMI)
ANNEXES
ANNEXE 1 : LES CODES FINANCIERS INTERNATIONAUX
Domaine
|
Normes
|
organismes
|
Transparence des
Macroéconomiques
Transparence des politiques
monétaire et financière
Transparence de la politique budgétaire
Diffusion des données
Institutions et
Insolvabilité
Gouvernement d'entreprise
Comptabilité
Audit
Paiement et règlement
Intégrité du marché
Réglementation et
Contrôle bancaire
Réglementation des valeurs
Contrôle de l'assurance
|
politiques et des données
Code de bonnes pratiques pour la transparence des politiques
monétaire et financière
Code de bonnes pratiques en matière de transparence des
finances publiques
Norme spéciale de diffusion des données
(NSDD)
Système général de diffusion des
données (SGDD)
infrastructures du marché
Principles and Guidelines on Effective Insolvency Systems
Les principes de l'OCDE relatifs au gouvernement
d'entreprise
Normes comptables internationales (IAS)
Normes internationales d'audit (ISA)
Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement
d'importance systémique.
Les 40 recommandations édictées par le Groupe
d'action financière sur le blanchiment de capitaux
contrôle des établissements
financiers
Core Principles for Effective Banking Supervision
Objectifs et principes de la régulation
financière
Insurance Supervisory Principles
|
FMI
FMI
FMI
BM
OCDE
IASC
IFAC
CSPR
GAFI
BCBS
OICV
IAIS
|
ANNEXE 2 : CODE DE BONNES PRATIQUES POUR LA
TRANSPARENCE
DE LA
POLITIQUE MONÉTAIRE DES BANQUES CENTRALES
I. DÉFINITION CLAIRE DU ROLE, DES
RESPONSABILITÉS ET DES OBJECTIFS DES BANQUES CENTRALES POUR LA POLITIQUE
MONÉTAIRE
1.1 L.(es) objectif(s) ultime(s) et le cadre
institutionnel de la politique monétaire doivent être clairement
définis par la législation ou réglementation pertinente, y
compris, le cas échéant, par un texte de loi relatif à la
banque centrale.
1.1.1 L(es) objectif(s) ultime(s) de la politique
monétaire doi(ven)t être inscrit(s) dans la loi et rendu(s)
public(s) et expliqué(s).
1.1.2 Les responsabilités de la banque centrale doivent
être précisées par la loi.
1.1.3 Le texte de loi portant création de la banque
centrale doit préciser que la banque centrale est autorisée
à utiliser des instruments de politique monétaire pour atteindre
les objectifs définis.
1.1.4 La responsabilité institutionnelle de la
politique de change doit être rendue publique.
1.1.5 Les modalités générales selon
lesquelles la banque centrale rend compte de la conduite de la politique
monétaire et des autres responsabilités qui lui sont
confiées doivent être précisées par la loi.
1.1.6 Si le gouvernement est autorisé dans des
circonstances exceptionnelles à annuler les décisions de la
banque centrale, les conditions dans lesquelles il peut invoquer ce pouvoir et
le rendre public doivent être précisées par la loi.
1.1.7 Les procédures de nomination, les mandats et les
critères généraux de révocation des dirigeants et
des membres de l'organe directeur de la banque centrale doivent être
précisés par la loi.
1.2 Les relations institutionnelles entre les
opérations monétaires et budgétaires doivent être
clairement définies.
1.2.1 Si la banque centrale peut accorder au gouvernement des
crédits, avances, ou découverts, les conditions dans lesquelles
ces opérations sont permises et leurs limites doivent être rendues
publiques.
1.2.2 Le montant et les modalités des crédits,
avances ou découverts accordés au gouvernement par la banque
centrale et ceux des dépôts du gouvernements à la banque
centrale doivent être rendus publics.
1.2.3 Les procédures régissant la participation
directe de la banque centrale aux marchés primaires des titres publics,
lorsqu'elle est autorisée, et aux marchés secondaires doivent
être rendues publiques.
1.2.4 L'intervention de la banque centrale dans le reste de
l'économie (du fait qu'elle détient des participations,
siège aux conseils d'administration, réalise des contrats publics
ou fournit des services rémunérés) doit s'opérer de
manière ouverte et publique, conformément à des principes
et procédures clairs.
1.2.5 La façon dont les bénéfices de la
banque centrale sont affectés et dont son capital est maintenu doit
être rendue publique.
1.3 Les cas où la banque centrale agit en
qualité d'agent au nom du gouvernement doivent être clairement
définis.
1.3.1 Si la banque centrale est chargée de
responsabilités i) pour la gestion de la dette extérieure
publique et privée et des réserves de change, ii) en
qualité de banquier du gouvernement, iii) en tant qu'agent financier du
gouvernement et iv) de conseiller pour la politique économique et
financière et pour la coopération internationale, ces
responsabilités doivent être rendues publiques.
1.3.2 Le partage des responsabilités entre la banque
centrale, le ministre des finances, ou un organisme public distinct, en ce qui
concerne les émissions d'instruments représentatifs de la dette
sur le marché primaire, le fonctionnement du marché secondaire,
les facilités de dépôts et le système de
compensation et de règlement des opérations sur titres publics
doit être rendu public.
II. TRANSPARENCE DU PROCESSUS D'ÉLABORATION
ET D'ANNONCE DES DÉCISIONS DE POLITIQUE
MONÉTAIRE
2.1 Le cadre, les instruments, et les indicateurs
utilisés pour atteindre les objectifs de la politique monétaire
doivent être rendus publics et expliqués.
2.1.1 Les procédures et pratiques régissant les
instruments et opérations de politique monétaire doivent
être rendues publiques et expliquées.
2.1.2 Les règles et procédures régissant
les relations et les transactions de la banque centrale avec ses contreparties
dans ses opérations monétaires et sur les marchés
où elle opère doivent être rendues publiques.
2.2 Lorsqu'un organe permanent de décision
monétaire est chargé d'évaluer la situation
économique fondamentale, de suivre les progrès dans la
réalisation de(s) l'objectif(s) de la politique monétaire et
d'élaborer la politique à suivre pour la période à
venir, le public doit être informé de la composition, de la
structure et des fonctions de cet organe.
2.2.1 Si l'organe de décision se réunit à
intervalles réguliers afin d'évaluer la situation
économique fondamentale, de suivre les progrès dans la
réalisation de(s) l'objectif(s) de la politique monétaire et
d'élaborer la politique à suivre pour la période à
venir, le public doit être informé à l'avance du calendrier
de ces réunions.
2.3 Les modifications apportées aux instruments
de politique monétaire (autres que les réglages de
précision) doivent être rendues publiques et expliquées
dans de bons délais.
2.3.1 La banque centrale doit rendre publiques, dans un
délai maximum annoncé à l'avance, les principales
considérations qui sous-tendent ses décisions de politique
monétaire.
2.4 La banque centrale doit diffuser
périodiquement des rapports publics décrivant les progrès
accomplis dans la réalisation de(s) l'objectif(s) de sa politique
monétaire, ainsi que les perspectives de réalisation de cet (ces)
objectif(s). Les modalités de ces rapports peuvent varier en fonction du
cadre de politique monétaire, notamment du régime de
change.
2.4.1 La banque centrale doit périodiquement exposer
ses objectifs monétaires au public, en précisant notamment le
raisonnement sur lequel ils reposent, les résultats chiffrés
escomptés et les instruments mis en oeuvre, le cas
échéant, ainsi que les hypothèses qui les sous-tendent.
2.4.2 La banque centrale doit rendre public, selon un
calendrier précis, un rapport sur l'évolution de la situation
macroéconomique, ainsi que sur les implications qui en résultent
pour l.(es) objectif(s) de politique monétaire.
2.5 Lorsqu'il est proposé d'apporter des
modifications techniques de fond à la structure de la
réglementation monétaire, il devrait être prévu de
tenir des consultations publiques dans un délai
approprié.
2.6 La réglementation relative à la
communication de données par les institutions financières
à la banque centrale aux fins de la politique monétaire doit
être rendue publique.
III. ACCÈS DU PUBLIC À L'INFORMATION
SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE
3.1 En matière de couverture, de
périodicité, de délais de diffusion et d'accès du
public, la présentation et la diffusion des données de la banque
centrale doivent être régies par des règles conformes aux
normes de diffusion des données du Fonds monétaire
international.
3.2 La banque centrale doit rendre public son bilan selon un
calendrier annoncé à l'avance et, après un intervalle
fixé à l'avance, rendre publiques une série d'informations
sur l'ensemble de ses opérations sur les marchés.
3.2.1 Les bilans résumés de la banque centrale
doivent être rendus publics à intervalles rapprochés selon
un calendrier annoncé à l'avance. Les bilans
détaillés, établis selon des normes comptables
appropriées, sur lesquelles une documentation doit être
disponible, doivent être rendus publics au moins une fois par an par la
banque centrale.
3.2.2 Des informations sur les opérations
monétaires de la banque centrale, y compris leur montant global et les
conditions du refinancement ou des autres facilités (sous réserve
du maintien de la confidentialité commerciale) doivent être
rendues publiques selon un calendrier annoncé à l'avance.
3.2.3 Dans le respect de la confidentialité et du
caractère privé de l'information sur les firmes individuelles,
des informations agrégées sur les aides financières
d'urgence accordées par la banque centrale doivent être rendues
publiques au moyen d'un état financier approprié, dès lors
que la publication de ces informations ne risque pas de perturber la
stabilité financière.
3.2.4 Des informations sur les réserves de change du
pays, ses obligations et les engagements des autorités monétaires
doivent être rendues publiques selon un calendrier annoncé
à l'avance, conformément aux normes de diffusion des
données du Fonds monétaire international.
3.3 La banque centrale doit instituer et assurer de
façon continue des services d'information publique.
3.3.1 La banque centrale doit avoir un programme de
publications incluant un Rapport annuel.
3.3.2 Les cadres de direction de la banque centrale doivent se
tenir prêts à expliquer publiquement l(es) objectif(s) et les
résultats de leur institution et se montrer favorables à la
diffusion publique du texte de leurs déclarations.
3.4 Les textes des réglementations
énoncées par la banque centrale doivent être facilement
consultables par le public.
IV. OBLIGATION DE RENDRE COMPTE ET GARANTIE
D'INTÉGRITÉ DE LA BANQUE CENTRALE
4.1 Les cadres dirigeants de la banque centrale
doivent être disponibles pour rendre compte, devant une autorité
publique désignée, de la conduite de la politique
monétaire, expliquer l(es) objectif(s) stratégique(s) de leur
institution, décrire les résultats obtenus dans la
réalisation de cet (ces) objectif(s) et, le cas échéant,
procéder à un échange de vues sur l'état de
l'économie et du système financier.
4.2 La banque centrale doit rendre publics des
états financiers vérifiés de ses opérations selon
un calendrier annoncé à l'avance.
4.2.1 Les états financiers doivent être
vérifiés par un commissaire aux comptes indépendant. Des
informations sur les procédures comptables et toutes restrictions y
afférentes, doivent faire partie intégrante des états
financiers publiés.
4.2.2 Les procédures de bonne gestion interne
nécessaires pour garantir l'intégrité des
opérations, notamment le dispositif de vérification interne,
doivent être rendues publiques.
4.3 Les informations relatives aux recettes et
dépenses d'exploitation de la banque centrale doivent être rendues
publiques chaque année.
4.4 Les normes de conduite des affaires
financières personnelles des cadres et employés de la banque
centrale et les règles visant à les empêcher de tirer parti
d'un conflit d'intérêts, notamment les obligations fiduciaires
générales, doivent être rendues publiques.
4.4.1 Les informations relatives à la protection
juridique dont bénéficient les cadres et employés de la
banque centrale dans l'exercice de leurs fonctions officielles doivent
être rendues publiques.
CODE DE BONNES PRATIQUES POUR LA
TRANSPARENCE
DE LA POLITIQUE FINANCIÈRE DES ORGANES
FINANCIERS
V. DÉFINITION CLAIRE DU RÔLE, DES
RESPONSABILITÉS ET DES OBJECTIFS DES ORGANES FINANCIERS RESPONSABLES DE
LA POLITIQUE FINANCIÈRE
5.1 L. (es) objectif(s) généra(ux) et le
cadre institutionnel des organes financiers doivent être clairement
définis, de préférence, par la législation ou
réglementation pertinente.
5.1.1 L(es) objectif(s) généra(ux)
assigné(s) aux organes financiers doi(ven)t être rendu(s)
public(s) et expliqué(s).
5.1.2 Les responsabilités des organes financiers, ainsi
que le pouvoir qui leur est conféré d'appliquer la politique
financière doivent être rendues publiques.
5.1.3 Les modalités générales selon
lesquelles les organes financiers rendent compte de leur action doivent
être, le cas échéant, rendues publiques.
5.1.4 Le cas échéant, les procédures de
nomination, les mandats et tout critère général de
révocation des dirigeants et membres des organes directeurs des organes
financiers doivent être rendus publics.
5.2 Les relations entre les organes financiers doivent
être rendues publiques.
5.3. Le rôle des organes de surveillance en ce
qui concerne les systèmes de paiements doit être rendu
public.
5.3.1 Les organes chargés de la surveillance du
système de paiements doivent encourager la diffusion en temps voulu des
principes de politique générale (notamment les politiques de
gestion des risques) qui ont une incidence sur la robustesse des
systèmes de paiements importants pour l'ensemble du système
économique et financier.
5.4 Lorsque des organes financiers sont chargés
de la surveillance d'organismes autorégulateurs (systèmes de
paiements, par exemple), les relations entre ces organes doivent être
rendues publiques.
5.5 Lorsque des organismes autorégulateurs sont
autorisés à exercer en partie les fonctions de
réglementation et de surveillance, leur action doit être
guidée par des bonnes pratiques de transparence identiques à
celles qui régissent les organes financiers.
VI. TRANSPARENCE DU PROCESSUS D'ÉLABORATION
ET D'ANNONCE DE LA POLITIQUE FINANCIÈRE
6.1 Les organes financiers doivent mener leur
politique de manière transparente et compatible avec les
impératifs de confidentialité ainsi que la
nécessité de préserver l'efficacité de l'action des
organes de réglementation et de surveillance.
6.1.1 Le cadre réglementaire et les procédures
de mise en oeuvre qui régissent la conduite de la politique
financière doivent être rendus publics et expliqués.
6.1.2 La réglementation relative à la
communication d'informations financières par les institutions
financières aux organes financiers doit être rendue publique.
6.1.3 Les règles de fonctionnement des marchés
financiers organisés (notamment celles qui gouvernent l'émission
d'instruments financiers négociables) doivent être rendues
publiques.
6.1.4 Lorsque les organes financiers prélèvent
des frais sur les institutions financières, le barème applicable
doit être rendu public.
6.1.5 Le cas échéant, les procédures
officielles de partage de l'information et de consultation entre organes
financiers (y compris les banques centrales) au plan national et international
doivent être rendues publiques.
6.2 Les modifications significatives de la politique
financière doivent être annoncées et expliquées
publiquement dans de bons délais.
6.3 Les organes financiers doivent publier des
rapports périodiques sur les dispositions qu'il prennent dans le but
d'atteindre leurs objectifs généraux.
6.4 Lorsqu'il est proposé d'apporter des
modifications techniques de fond à la structure de la
réglementation financière, il devrait être prévu de
tenir des consultations publiques dans un délai
approprié.
VII. ACCÈS DU PUBLIC À L'INFORMATION
SUR LA POLITIQUE FINANCIÈRE
7.1 Les organes financiers doivent diffuser des
rapports périodiques publics décrivant les principaux
éléments de l'évolution du(des) volet(s) du système
financier dont ils ont expressément la
responsabilité.
7.2 Les organes financiers doivent s'employer à
ce que, dans le respect des règles de confidentialité, des
données agrégées relevant de leur domaine de
compétence soient rendues publiques dans de bons délais et
régulièrement.
7.3 Le cas échéant, les organes
financiers doivent rendre public leur bilan selon un calendrier annoncé
à l'avance et, après un intervalle fixé à l'avance,
rendre publiques des informations agrégées sur les
opérations des marchés.
7.3.1 Dans le respect de la confidentialité et du
caractère privé de l'information sur les firmes individuelles,
des informations agrégées sur les aides financières
d'urgence accordées par des organes financiers doivent être
rendues publiques au moyen d'un état financier approprié,
dès lors que la publication de ces informations ne risque pas de
perturber la stabilité financière.
7.4 Les organes financiers doivent établir et
assurer de façon continue des services d'information
publique.
7.4.1 Les organes financiers doivent avoir un programme de
publications incluant un rapport périodique public sur leurs principales
activités, paraissant au moins une fois par an.
7.4.2 Les cadres de direction des organes financiers doivent
se tenir prêts à expliquer au public l(es) objectif(s) et les
résultats de leurs institutions et se montrer favorables à la
diffusion publique du texte de leurs déclarations.
7.5 Les textes de la réglementation et des
autres directives et instructions d'application générale
émises par les organes financiers doivent être facilement
consultables par le public.
7.6 Dans les pays où il existe des dispositifs
d'assurance des dépôts, de garanties au souscripteur ou autre
régime de protection des actifs des clients, des informations sur la
nature et les modalités de ces dispositifs, leurs procédures de
mise en oeuvre, le mode de financement des garanties et leurs résultats
doivent être rendus publics.
7.7 Lorsque les organes financiers assurent la
surveillance des dispositifs de protection des consommateurs (tels que les
procédures de règlement des différends), les informations
concernant ces dispositifs doivent être rendues publiques.
VIII. OBLIGATION DE RENDRE COMPTE ET GARANTIE
D'INTÉGRITÉ DES ORGANES FINANCIERS
8.1 Les cadres dirigeants des organes financiers
doivent être disponibles pour rendre compte, devant une autorité
publique désignée, de la conduite de la politique
financière, expliquer les objectifs stratégiques de leur
institution, décrire les résultats obtenus dans la
réalisation de ces objectifs et, le cas échéant,
procéder à un échange de vues sur l'état du
système financier.
8.2 Le cas échéant, les organes
financiers doivent rendre publics des états financiers
vérifiés de leurs opérations selon un calendrier
annoncé à l'avance.
8.2.1 Les états financiers doivent le cas
échéant être vérifiés par un commissaire aux
comptes indépendant. Les informations relatives aux procédures
comptables et toutes restrictions y afférentes, doivent faire partie
intégrante des états financiers rendus publics.
8.2.2 Les procédures de bonne gestion interne
nécessaires pour garantir l'intégrité des
opérations, notamment le dispositif de vérification interne,
doivent être rendues publiques.
8.3 Le cas échéant, les informations
relatives aux recettes et dépenses d'exploitation des organes financiers
doivent être rendues publique chaque année.
8.4 Les normes de conduite des affaires
financières personnelles des cadres et employés des organes
financiers et les règles visant à les empêcher de tirer
parti d'un conflit d'intérêts, notamment les obligations
fiduciaires générales, doivent être rendues
publiques.
8.4.1 Les informations relatives à la protection
juridique dont bénéficient les cadres et employés des
organes financiers dans l'exercice de leurs fonctions officielles doivent
être rendues publiques.
ANNEXE 3 : LES PRINCIES FONDAMENTAUX DU COMITE DE BALE
POUR UNE SURVEILLANCE BANCAIRE EFFICACE
Conditions préalables à contrôle
bancaire efficace
Principe n° : 1
« Un système de contrôle bancaire
efficace doit assigner des responsabilités et objectifs clairs à
chaque instance participant à la surveillance des organisations
bancaires. Chacune de ces instances devrait disposer d'une indépendance
opérationnelle et de ressources adéquates.
Un cadre juridique approprié est également
nécessaire pour couvrir entre autres : l'autorisation des
organisations bancaires et leur contrôle permanent, les pouvoirs en
matières de respect des lois et à m'égard des questions
de sécurité et de stabilité, la protection juridique des
autorités prudentielles. Des dispositions devraient régir, en
outre, l'échange d'informations entre celles-ci ainsi que la protection
de la confidentialité de ces données »
Agrément et structure de
propriété
Principe n° :
2
« Les activités autorisées des
établissements agréés et soumis à la surveillance
prudentielle en tant que banques doivent être clairement définies,
et l'emploi du lot « banque » dans les raisons sociales
devrait être autant que possible contrôle »
Principe n° :3
« L'autorité qui accorde l'agrément
doit être habilitée à fixer des critères d'aptitude
et à rejeter les candidatures d'établissements n'y satisfaisant
pas. La procédure d'agrément devrait consister, au minimum, en
une évaluation de la structure de propriété, des
administrateurs et de la direction générale de l'organisation
bancaire, de son plan d'exploitation et de ses propres ; s'il est
prévu que le propriétaire ou l'organisation
mère soit une banque étrangère,
il faudrait obtenir l'accord
préalable de l'autorité de contrôle du pays
d'origine ».
Principe n° :
4
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent être habilitées à examiner et à rejeter
toute proposition visant à transférer à des tiers des
parts importantes de propriété ou des participations de
contrôle de banques existantes ».
Principe n° : 5
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent être habilitées à définir des
critères pour examiner les grandes opérations d'acquisition ou
d'investissement d'une banque et pour s'assurer que ses affiliations ou
structures d'entreprise ne l'exposent pas à des risques excessifs ou ne
s'opposent à un contrôle efficace »
La supervision bancaire courante
réglementations et exigences prudentielles
Principe
n°6 :
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent fixer à toutes les banques des exigences de fonds propres
minimales prudentes et appropriées. Celles-ci devraient refléter
les risques qu'elles encourent et doivent déterminer les composantes du
capital, en tenant compte de leur capacité d'absorber les pertes. Pour
les banques, au moins, qui opèrent à l'échelle
internationale, ces exigences de fonds propres ne doivent pas être
inférieures à celles qui sont prévues dans l'accord de
Bâle et ses amendements »
Principe
n°7 :
« Un élément essentiel à tout
système prudentiel réside dans l'évaluation des
politiques, pratiques et procédures des banques en matière
d'octroi de prêts et d'investissement ainsi que de leur gestion courante
de ces portefeuilles »
Principe
n°8 :
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent s'assurer que les banques définissent et suivent des politiques,
pratiques et procédures adéquates pour évaluer la
qualité de leurs actifs et l'adéquation de leurs provisions et
réserves pour pertes sur prêts »
Principe
n°9 :
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent s'assurer que les banques disposent de systèmes d'information de
la direction permettant à celle-ci d'identifier des concentrations au
sien du portefeuille, elles doivent également fixer des seuils
prudentiels limitant l'exposition au risque envers un emprunteur ou un groupe
d'emprunteurs liés »
Principe
n°10 :
« Afin d'éviter des abus liés à
l'octroi de prêts à des emprunteurs apparentés à
l'établissement, les autorités de contrôle bancaire doivent
disposer de normes stipulant que les banques prêtent aux conditions du
marché aux entreprises et particuliers apparentés, que ces
octrois font l'objet d'un suivi efficace et que d'autres dispositions
appropriées sont prises pour contrôler ou réduire les
risques »
Principe
n°11 :
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent s'assurer que les banques sont de politiques et procédures
adéquates pour identifier, suivre et contrôler le risque-pays et
le risque de transfert dans leurs activités internationales de
prêt et d'investissement ainsi que pour constituer des réserves
appropriées en regard de ces risques »
Principe
n°12
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent s'assurer que les banques disposent de systèmes permettant une
mesure précise, un suivi et un contrôle adéquat des risques
de marché, elles devraient, si nécessaire, être
habilitées à imposer des limites et/ou exigences de fonds propres
spécifiques en regard de l'exposition aux risques de
marché »
Principe
n°13
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent s'assurer que les banques que les banques disposent d'un processus
global de gestion des risques (comportant une surveillance approprié de
la part du conseil d'administration et de la direction générale)
pour identifier, mesurer, suivre et contrôler tous les autres risques
essentiels et, s'il y a lieu, constituer une couverture de fonds propres
à l'égard de ces risques ».
Principe n° : 14
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent s'assurer que les banques son dotées de contrôles interne
adaptés à la nature et à l'ampleur de leurs
activités et recouvrant plusieurs aspects : dispositions claires
de délégation de pouvoirs et de
responsabilités ; séparation des fonctions impliquant un
engagement de la banque, de la banque, une libération de ses capitaux et
la comptabilisation de ses actifs et passifs ; vérification de
concordance de ces processus ; préservation des actifs ;
audit indépendant approprié, interne ou externe ; fonctions de
contrôle de conformité à ces dispositions ainsi qu'aux lois
et réglementations applicables »
Principe
n° :15
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent s'assurer que les banques disposent de politique, pratiques et
procédures appariées, notamment de critères stricts de
connaissance de la clientèle, assurant un haut degré
d'éthique et de professionnalisme dans le secteur financier et
empêchant que la banque ne soit utilisée, intentionnellement ou
non, par des éléments criminels »
Méthodes de contrôle bancaire
permanent.
Principe n° :
16
« Un système de contrôle bancaire
efficace devrait comporter à la fois, sous une forme ou une autre, un
contrôle sur place et sur pièces ».
Principe n° :
17
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent avoir des contacts réguliers avec la direction de la banque et
une connaissance approfondie de ses activités ».
Principe n° :
18
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent se doter des moyens de rassembler, d'examiner et d'analyser, sur une
base individuelle et consolidé, les rapports prudentiels et
études statistiques fournit par les banques ».
Principe n° : 19
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent être en mesure de vérifier, en toute indépendance,
les informations prudentielles en effectuant des inspections sur place ou en
recourant à des auditeurs externes ».
Principe n° :
20
« Un élément essentiel du
contrôle bancaire réside dans la capacité des
autorités de surveiller un groupe bancaire sur une base
consolidée ».
Exigences en matière d'information
financière
Principe n° :
21
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent s'assurer que chaque banque tient ses registres de manière
adéquate, conformément à des conventions et pratiques
comptables cohérentes fournissant une présentation sincère
et régulière de sa situation financière ainsi que de la
rentabilité de ses activités, et qu'elle publie
régulièrement de »s états financiers
reflétant fidèlement cette situation ».
Pouvoirs institutionnels des autorités
prudentielles
Principe n° : 22
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent avoir à leur disposition des instruments adéquats pour
mettre en oeuvre en temps opportun une action correctrice lorsque les banques
ni remplissent pas les exigences prudentielles (telles que les normes minimales
de fonds propres), lorsque les réglementations ne sont pas
respectées ou lorsque les déposants son menacé de toute
autre façon, dans des circonstances externes, cela devrait inclure la
capacité d'annuler l'agrément ou d'en recommander la
révocation ».
Activités bancaires transfrontières
Principe n° :
23
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent effectuer un contrôle global consolidé, assurant un suivi
adéquat et l'application de normes prudentielles appropriées pour
tous les aspects des activités menées par les organisations
bancaires à l'échelle mondiale, principalement au sein de leurs
succursales, sociétés en participation et filiales à
l'étranger ».
Principe n° : 24
« Un élément fondamental du
contrôle consolidé réside dans l'établissement de
contacts et d'échanges d'informations avec les diverses autres
autorités prudentielles concernées, principalement celles du pays
d'accueil ».
Principe n° : 25
« Les autorités de contrôle bancaire
doivent exiger que les activité des banques étrangères
opérant sur le territoire national obéissent à des
critères aussi rigoureux que ceux auxquels sont soumis les
établissements domestiques ; elles doivent être
habilitées, en outre à partager avec leurs homologues du pays
d'origine les informations dont cilles-ci ont besoin pour leur contrôle
consolidé »
ANNEXE 4 : LES
RECOMMANDATIONS DU GAFI CONTRE LE BLANCHEMENT D'ARGENT ET LE FINANCEMENT DU
TERRORISME
Les quarante recommandations contre le blanchement
d'argent
Systèmes juridiques
· Champ d'application de l'infraction de blanchiment de
capitaux (R.1-2)
· Mesures provisoires et confiscation (R.3)
Mesures à prendre par les institutions
financières et les entreprises et professions non financières
pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du
terrorisme
· Devoir de vigilance (« due diligence »)
relatif à la clientèle et devoir de conservation des documents
(R.5-12)
· Déclaration d'opérations suspectes et
conformité (R.13-16)
· Autres mesures de dissuasion concernant le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme (R.17.20)
· Mesures à prendre à l'égard des
pays qui n'appliquent pas ou appliquent insuffisamment les Recommandations du
GAFI (R.21-22)
· Réglementation et surveillance (R.23-25)
Mesures institutionnelles et autres mesures
nécessaires dans les systèmes de lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme
· Les autorités compétentes, leurs
attributions et leurs ressources (R.26-32)
· Transparence des personnes morales et constructions
juridiques (R.33-34)
Coopération internationale
(R.35)
Entraide judiciaire et extradition (R.36-39)
Autres formes de coopération (R.40)
Les Recommandations Spéciales sur le
financement du terrorisme74(*)
· Ratification et mise en oeuvre des instruments des
Nations Unies
· Incrimination du financement du terrorisme et du
blanchiment de capitaux commis dans le cadre des activités
terroristes
· Gel et confiscation des biens des terroristes
· Déclaration des transactions suspectes
liées au terrorisme
· Coopération internationale
· Remise de fonds alternatif
· Virements électroniques
· Organismes à but non lucratif
Bibliographie
Revues et articles :
1 Revues :
1-Revue de la stabilité financière N°5
« Assurance et stabilité financière »
Philippe TRAINAR, Novembre 2004
http://www.banque-france.fr/fr/telechar/rsf/2004/etud2_1104.pdf
2-Revue Al Maliya N° 32 « un système
financier moderne, adapter aux normes et pratiques internationales »,
mars 2004
3-Revue de stabilité financière, Juin 2003
www.banque-france.fr/fr/publications/rsf/rsf_062003.htm -
21k
4-Revue Finances & Développement
« Combattre le blanchiment d'argent » Eduardo ANINAT,
Daniel HARDY, R. Barry JOHNSTON, Septembre 2002
http
//www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2002/09/pdf/aninat.pdf
5-Revue de la politique économique, la vie
économique « La stabilité du système financier
suisse : une évaluation positive du FMI » R. WEBER et
E.PARISI, juillet 2002
http://www.efv.admin.ch/f/internat/finanzpl/pdf_stru/VW-FSAPCH_0702_f.pdf
6-Revue Finances & Développement
« La stabilité du système financier
international » Haizhou HUANG, S. Kal WAJID, Mars 2002
http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2002/03/pdf/huang.pdf
7-Revue de politique économique, La vie
économique « Des règles pour une économie
globalisée: les institutions de Bretton-Woods » Giorgio DHIMA,
Janvier2002
8-Revue de l'OFCE N°86 « Crises de
dette souveraine : vers une nouvelle résolution ? »
www.ofce.sciences-po.fr/ pdf/documents/seminaire25-03-03.pdf
9-Revue de la banque du Canada « La réforme du
système financier international », James POWELL,
département des relations internationales, printemps 2001
10-Revue Al Maliya N° 21 « Bilan du
développement du système financier marocain »,
Février 2000
11-Revue de politique économique, La vie
économique « Des règles pour une économie
globalisée: les institutions de Bretton-Woods » Giorgio DHIMA,
Janvier 2002
1 Articles :
1-Le matin du Sahara N° 752 « Des
réformes de troisième génération pour la
mobilisation de l'épargne », Lundi 11 avril 2005
2-Le matin du Sahara n° 699 « Bank Al-Maghrib
dévoile son plan stratégiques », Mercredi 26 janvier
2005
3-Le matin du Sahara N° 610 « Le système
financier mondial affiche sa meilleure santé depuis 3 ans »,
Vendredi 17 septembre 2004
Rapports et documents
1 Rapports :
1- Rapport du FMI sur le Maroc dans le cadre de la consultation
au titre de l'article IV, juin 2004
2-Rapport sur le Maroc : Commission Des
Communautés Européennes : « Politique
européenne de voisinage», Mai 2004
europa.eu.int/comm/world/
enp/pdf/country/Morocco_%2011_May_FR.pdf
3-Rapport annuel du Conseil d'administration
du FMI pour l'exercice clos le 30 avril 2004
http://www.imf.org/external/pubs/ft/ar/2004/fra/
4-Rapport du ministre des finances et de la privatisation sur
le secteur financier marocain en 2004 « le bilan de la reforme du
secteur financier »
5-Rapport annuel du FMI en 2004
http://www.imf.org/external/pubs/ft/ar/2004/fra/pdf/file3f.pdf
6-Rapport du CNUCED sur le commerce et le
développement « tendances et perspectives
mondiales : architecture financière », 2001
7-Rapport trimestriel BRI
« Activité bancaire et financière
internationale », Mars 2001
http://www.bis.org/publ/r_qt0103french.pdf
8-Rapport du Groupe de travail sur les principes et pratiques
applicables aux systèmes de paiement : « Principes
fondamentaux pour les systèmes de paiement d'importance
systémique », Janvier 2001
9-Rapport du Groupe de travail sur les principes et pratiques
applicables aux systèmes de paiement, BRI-Bâle, Suisse, juillet
2000 http://www.bis.org/publ/cpss34fp1.pdf
10-Rapport des ministres des Finances du G-7 aux chefs
d'État et de gouvernement :
http://www.fin.gc.ca/activty/G7/g7070701-2f.html
11-Rapport d'information-SENAT N° 284, 1999-2000,
www.senat.fr/rapinf99.html
1 Documents :
1-Nouveau dispositif d'adéquation des fonds propres -
Bâle II, Août 2004 : www.osfi-bsif.gc.ca
2-Fiche technique « solidité du
système financier », Septembre 2004,
http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/bankingf.htm
3-La Chronique des Amériques N°
42 «La crise mexicaine revisitée dix ans plus tard »
Béatrice Alain, Décembre 2004
www.ameriques.uqam.ca/pdf/Chro_0442_crisemexicaine10.pdf
4-Document de travail n° 102
« Opportunités de mise en oeuvre d'une politique de ciblage
d'inflation au Maroc » Kamal Louali, Juillet 2004
5-Fiche technique « Nomes du FMI pour la diffusion
des données », Avril 2003
www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/dataf.htm
6-Lettre de CEPII N° 223 « Crise de la
dette souveraine : l'action multilatérale après le rejet de la
proposition Krueger », Mai 2003,
www.cepii.fr/francgraph/publications/ lettre/pdf/2005/let241.pdf
7-Document d'accompagnement du Code de bonnes pratiques pour
la transparence des politiques monétaire et financière FMI,
Juillet 2000
http://www.imf.org/external/np/mae/mft/sup/fra/part1f.pdf
8-Code de bonnes pratiques de la transparence des politiques
monétaire et financière
http://www.imf.org/external/np/mae/mft/code/fre/code2f.pdf
9-Tableau d'affichage des normes de diffusion des
données
http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/dataf.htm
10-Document du Séminaire Banque mondiale-commission
bancaire : destiné aux cadres supérieurs francophones des
organismes de contrôle des banques des pays en
développement : intitulé « la maîtrise et
la surveillance des risques bancaires dans les pays en
développement »
11-Fiche technique « Normes et Codes :
Rôle du FMI »
http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/scf.htm
Textes
1-Projet de loi n°35-96 modifiant et complétant
relative à la création d'un Dépositaire Central et
à l'institution d'un régime général de
l'inscription en compte de certaines valeurs
2-Projet de loi n° 23-01modifiant et complétant le
dahir portant loi n° 1-93-212 relatif au Conseil Déontologique des
Valeurs Mobilières et aux informations exigées des personnes
morales faisant appel public à l'épargne
3-Projet de loi modifiant et complétant le dahir
portant loi n° 1-93-211 relatif à la bourse des valeurs
Webographie
1-« Le Maroc appelé à engager des
réformes pour tirer profit de sa stabilité économique (DG
du FMI)», Le 28 février 2005
http://www.map.co.ma/mapfr/depeches_2005/fmi_maroc_rato.htm
2-Anick VEILLEUX et Christian DEBLOCK « Les Codes
De Conduite Financiers Peuvent-Ils Prévenir Les Crises De La Dette
? », Décembre 2003,
http://www.gric.uqam.ca/pdf/Cahiercont_0307_Veilleux-Deblock.pdf
3-Le FMI « Évaluation de la
stabilité du système financier
Marocain », Avril 2003
http://wbln0018.worldbank.org/FPS/fsapcountrydb.nsf/(attachmentwebFSSA)/Morocco_FSSA_FRENCH.pdf/$FILE/Morocco_FSSA_FRENCH.pdf
4-La transparence au FMI, 2003
http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/transpaf.htm
5-Réforme de l'architecture du Système financier
international, Mars 2001
http://www.imf.org/external/np/exr/ib/2001/fra/030901f.htm
6-OICV, Objectifs et principes de la régulation
financière, Septembre 1998 :
www.iosco.org/docs-public/1998-objectives.html
7-Groupe d'action financière sur le blanchiment de
capitaux : http://www1.oecd.org/fatf/40Recs_fr.htm
8-« le programme du FMI et de la Banque Mondiale
relatif à l'évaluation du secteur financier »
www.imf.org/external/np/vc/2001/022301f.htm#topr
9-« le programme du FMI et de la Banque mondiale
relatif à l'évaluation du secteur financier »
www.imf.org/external/np/vc/2001/022301f.htm#topr
10-Cahier de recherche «Les Réformes du Secteur
Financier au Maroc: Description et Evaluation» Myriam ZAMITI, Avril 1998
http://cetai.hec.ca/publicat/cr/98_03.pdf
11-http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_606/html_606/finance.html
12-Quelques réflexions du secteur bancaire concernant
la Taxe Tobin www.abb-bvb.be/gen/downloads/WF-tobin-fr.pdf
13-F.BERTHON, F.BRETON et F.LE JELOUX « La crise
financière asiatique et la réglementation des marchés
financiers » Université des Sciences Sociales-Toulouse I,
1998-1999, www.fin.gc.ca/g20/berlin/codes_f.html
14- http
://www.gcgf.org/West_African_Bankers_2002/Discours%20RAYNAUD.pdf
15- Groupe d'action financière sur le blanchiment de
capitaux : Les quarante Recommandations, 2003
http://www1.oecd.org/fatf/40Recs_fr.htm
Liste des graphiques
Graphe I : Evolution des
dépôts
44
Graphe II : Evolution des fonds
propres des banques
45
Graphe III : Evolution de la
capitalisation boursière
50
Graphe VI : Evolution du nombre
d'OPCVM
50
Tables des matières
SOMMAIRE
1
ABRÉVIATIONS UTILISÉES
3
INTRODUCTION GÉNÉRALE
5
CHAPITRE III:
LES REFORMES DU SYSTÈME FINANCIER
INTERNATIONAL : ELABORATION ET MISE EN APPLICATION DES NORMES ET CODES
INTERNATIONAUX
7
SECTION I : LE RNFORCEMENT DE L'ARCHITECTURE
FINANCIERE INTERNATIONALE : À LA RECHERCHE D'UNE STABILITÉ
DU SYSTÈME FINANCIER INTERNATIONAL
9
A- La transparence des politiques et des
données macroéconomiques
9
1- Le Code de bonnes pratiques pour la transparence
des politiques monétaire et financière :
10
2- Le Code de bonnes pratiques en matière de
transparence des finances publiques
11
3- La Norme Spéciale de Diffusion des
Données (NSDD) :
11
B- La réglementation et la supervision
du système financier
14
1- Un contrôle bancaire efficace
14
2- Réglementation du marchés des
valeurs
19
3- Contrôle des Assurances :
21
4- Systèmes de paiement et
règlement
22
5- La lutte contre l'abus du système
financier international : lutte contre le blanchement d'argent et le
financement de terrorisme
25
SECTION II : L'APPLICATION DES NORMES ET
CODES : LE RENFORCEMENT DES SYSTÈMES FINANCIERS NATIONAUX
27
A- Le processus d'application des normes
internationales
27
1- Les étapes de l'application des
normes
27
2- Évaluation des
vulnérabilités du secteur financier
30
B- Avantages et problèmes des normes et
codes financiers
34
1- Les avantages des normes et codes
financiers
34
2- Les problèmes des codes et normes
financiers
35
Conclusion du chapitre I :
39
CHAPITRE II:
L'ÉVALUATION DE LA STABILITÉ
DU SYSTÈME FINANCIER MAROCAIN
40
SECTION I : LA REFORME DU SYSTEME FINANCIER
DES ANNEES 90
42
A- Les réformes du système
bancaire
42
1- La refonte du cadre législatif
régissant l'activité du système bancaire
42
2- La déréglementation de
l'activité bancaire
43
3- Le renforcement de la réglementation
prudentielle
44
4- La modernisation des instruments de la politique
monétaire
46
B- La dynamisation du marché des
capitaux
47
1- La réforme du marché
financier
47
2- La réforme du marché
monétaire
49
3- Evaluation du marché des capitaux
49
C- La modernisation et le développement
du secteur des assurances
51
D- Le programme de développement de
l'épargne institutionnelle
52
1- La caisse des dépôts et de gestion
« CDG »
52
2- Le secteur de la retraite
52
SECTION II : LES VULNERABILITES DU SYSTEME
FINANCIER MAROCAIN SELON LE PESF
52
A- Les vulnérabilités du secteur
bancaire
53
1- Au niveau de la stabilité
financière
53
2- Vulnérabilités et tests de
résistance
55
B- Les vulnérabilités du
marché des valeurs mobilières
57
1- Le cadre réglementaire et la structure du
marché des valeurs mobilières marocain
57
2- Les vulnérabilité du
marchés des valeurs mobilières
58
C- Les vulnérabilités du secteur
des assurances
59
1- Le cadre réglementaire du contrôle
d'assurances marocain
59
2- Les vulnérabilité du secteur des
assurances
59
D- Les vulnérabilités des autres
domaines du système financier marocain
60
1- Le système de paiement
60
2- Les régimes de retraite
61
3- La caisse des dépôts et de
gestion
62
Conclusion du chapitre II
62
CHAPITRE III:
LES REFORMES DU SYSTÈME FINANCIER
MAROCAIN : QUELLE ADAPTABILITÉ À LA TENDANCE
INTERNATIONALE ?
63
SECTION I : RESPECT DES NORMES ET CODES DU
SYSTEME FINANCIER
65
A- La transparence des politiques
monétaire et financière marocaines
65
1- La conformité au code de bonnes pratiques
pour la transparence de la politique monétaire des banques centrales
65
2- Conformité au code de bonnes pratiques
pour la transparence de politique financière
67
B- Conformité aux principes fondamentaux
de Bâle pour un contrôle bancaire efficace
69
1- La supervision bancaire au Maroc
69
2- Principales conclusions et recommandations du
PESF
70
C- Conformité aux objectifs de l'OICV et
la réglementation des marchés des valeurs mobilières
73
1- Principales conclusions
74
2- Principes et recommandations
75
D- Conformité aux principes fondamentaux
de l'IAIS pour un contrôle des assurances efficace
77
1- Conclusions sur le contrôle des assurances
marocain
77
2- Principes et Recommandations
78
E- Evaluation de l'application des principes
fondamentaux pour les systèmes de paiement élaborés par le
CSPR
80
1- Principales conclusions de l'évaluation
et de l'observation des principes fondamentaux des systèmes de paiement
d'importance systémique
80
2- Les actions recommandées pour
améliorer l'observation des principes fondamentaux des systèmes
de paiements d'importance systémique
81
SECTION II : LES REFORMES RECENTES DU SYSTEME
FINANCIER MAROCAIN : QUELLE CONFORMITE AUX RECOMMANDATIONS DU
PESF ?
83
A- Réformes du secteur bancaire
83
1- Cadre juridique plus moderne pour
l'activité des banques
84
2- Assainissement des institutions
financières publiques et redéfinition de leur rôle
84
3- Mise à niveau des banques
marocaines : par l'application des directives de Bâle II
86
4- Renforcement de l'autonomie de la Banque
Centrale
87
5- Consolidation du dispositif de régulation
monétaire
88
B- Réforme du marché des
capitaux
89
1- Amélioration du système de
financement du Trésor
89
2- Dynamisation du marché boursier
90
C- Les réformes du système de
paiement
93
D- Lutte contre les abus du système
financier marocain : lutte contre blanchement d'argent et financement du
terrorisme
93
Conclusion du chapitre III
94
CONCLUSION GÉNÉRALE
95
ANNEXES
98
ANNEXE 1 : LES CODES FINANCIERS
INTERNATIONAUX
99
ANNEXE 2 : CODE DE BONNES PRATIQUES POUR LA
TRANSPARENCE
100
DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE DES BANQUES
CENTRALES
100
ANNEXE 3 : LES PRINCIES FONDAMENTAUX DU COMITE
DE BALE POUR UNE SURVEILLANCE BANCAIRE EFFICACE
106
ANNEXE 4 : LES RECOMMANDATIONS DU GAFI CONTRE
LE BLANCHEMENT D'ARGENT ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME
109
BIBLIOGRAPHIE
110
LISTE DES GRAPHIQUES
114
TABLES DES MATIÈRES
115
* 1 Pour plus d'information
sur les crises financières des années 90 :
- F. BERTHON, F. BRETON et F. LE JELOUX « La crise
financière asiatique et la réglementation des marchés
financiers » Université Des Sciences Sociales Toulouse I,
1998-1999, www.fin.gc.ca/g20/berlin/codes_f.html
-La documentation française,
« Instabilité du système financier
international » Olivier DAVANNE Paris, 1998,
- Rapport d'information, SENAT N° 284, 1999-2000,
www.senat.fr/rapinf99.html
- La chronique des Amériques N°
42 «La crise mexicaine revisitée dix ans plus tard »
Béatrice Alain, Décembre 2004
www.ameriques.uqam.ca/pdf/Chro_0442_crisemexicaine10.pdf
* 2 Rapport du CNUCED sur le
commerce et le développement, « tendances et perspectives
mondiales : architecture financière », 2001
* 3Revue de la politique
économique, la vie économique « La stabilité du
système financier suisse : une évaluation positive du
FMI » R. WEBER et E.PARISI, Juillet 2002
http://www.efv.admin.ch/f/internat/finanzpl/pdf_stru/VW-FSAPCH_0702_f.pdf
* 4 Financial stability
forum « www.fsforum.org »
* 5 Fiche technique
« Normes et Codes : Rôle du FMI»
http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/scf.htm
* 6Réforme de
l'architecture du Système financier international, Mars 2001
« http://www.imf.org/external/np/exr/ib/2001/fra/030901f.htm »
* 7Rapport du CNUCED sur le
commerce et le développement, « tendances et perspectives
mondiales : architecture financière », 2001
* 8Code de bonnes pratiques
de la transparence des politiques monétaire et financière
http://www.imf.org/external/np/mae/mft/code/fre/code2f.pdf
* 9 Document d'accompagnement
du Code de bonnes pratiques pour la transparence des politiques
monétaire et financière FMI, Juillet 2000
* 10 Document
d'accompagnement du Code de bonnes pratiques pour la transparence des
politiques monétaire et financière, FMI, Juillet
2000
* 11 Code
révisé de bonnes pratiques en matière de transparence des
finances publiques, Mis à jour le 28 février 2001, www.imf.org
* 12 NSDD :
http://dsbb/imf.org/- sddsindex.htm
* 13 Fiche technique
« Nomes du FMI pour la diffusion des données »,
Avril 2003
* 14 Anick VEILLEUX et
Christian DEBLOCK « les codes de conduite financiers peuvent-ils
prévenir les crises de la dette ? », Décembre 2003,
www.gric.uqam.ca
* 15
dsbb.imf.org/gddsweb/whatgdds.htm
* 16 Tableau d'affichage des
normes de diffusion des données
* 17 Rapport du CNUCED sur
le commerce et le développement, « tendances et
perspectives mondiales : architecture financière »,
2001
* 18 Banque de
France : « revue de stabilité
financière », Juin 2003
* 19 Rapport du CNUCED sur
le commerce et le développement, « tendances et perspectives
mondiales : architecture financière », 2001
* 20 Le Comité de
Bâle sur le contrôle bancaire, institué en 1975 par les
gouverneurs des banques centrales des pays du Groupe des dix, rassemble les
autorités de contrôle des banques. Il est composé de hauts
représentants des autorités de contrôle bancaire et des
banques centrales d'Allemagne, de Belgique, du Canada, des États-Unis,
de France, d'Italie, du Japon, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de
Suède, de Suisse et depuis, février 2001, de l'Espagne :
www.upmf-grenoble.fr
* 21Séminaire Banque
mondiale-commission bancaire : destiné aux cadres supérieurs
francophones des organismes de contrôle des banques des pays en
développement : intitulé « la maîtrise et
la surveillance des risques bancaires dans les pays en
développement »
* 22 Le Groupe des Dix
(G-10) se compose de l'Allemagne, la Belgique, le Canada, les
États-Unis, la France, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni,
la Suède et la Suisse.
* 23Rapport trimestriel BRI,
« Activité bancaire et financière
internationale », Mars 2001
http://www.bis.org/publ/r_qt0103french.pdf
* 24 Pour une analyse plus
détaillée, se reporter à l'ensemble des documents
publiés par le Secrétariat du Comité sur le site
www.bis.org
* 25 Nouveau dispositif
d'adéquation des fonds propres - Bâle II, Août 2004 :
www.osfi-bsif.gc.ca
* 26 OICV, Objectifs et
principes de la régulation financière, Septembre 1998 :
www.iosco.org/docs-public/1998-objectives.html
* 27
http://www.gcgf.org/West_African_Bankers_2002/Discours%20RAYNAUD.pdf
* 28 Rapport du CNUCED sur
le commerce et le développement, « tendances et perspectives
mondiales : architecture financière », 2001
* 29Revue de la
stabilité financière N°5, Philippe
TRAINAR « Assurance et
stabilité financière » Banque de France, Novembre
2004
* 30 Association
internationale des organismes de contrôle des assurances (IAIS)
* 31 Rapport du CNUCED sur
le commerce et le développement, « tendances et perspectives
mondiales : architecture financière », 2001
* 32 L'OICV est un groupe
qui réunit des organes de réglementation des opérations
sur titres de plus de 90 pays. Elle a été créée en
1984 et c'est une organisation privée sans but lucratif dont les
principaux objectifs sont de coopérer pour améliorer la
réglementation des marchés, l'échange d'information, la
normalisation et l'assistance mutuelle afin de protéger
l'intégrité du marché.
* 33 Rapport du Groupe de
travail sur les principes et pratiques applicables aux systèmes de
paiement Banque Des Règlements Internationaux Bâle, Suisse,
Juillet 2000
* 34
« Principes fondamentaux pour les systèmes de
paiement d'importance systémique », Rapport
du Groupe de travail sur les principes et pratiques applicables aux
systèmes de paiement, Janvier 2001, www.bis.org
* 35Rapport des ministres
des Finances du G-7 aux chefs d'État et de gouvernement :
http://www.fin.gc.ca/activty/G7/g7070701-2f.html
* 36Finances &
Développement, Combattre le blanchiment d'argent: Septembre 2002
http
//www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2002/09/pdf/aninat.pdf
* 37
http://www1.oecd.org/fatf/40Recs_fr.htm
* 38 Groupe d'action
financière sur le blanchiment de capitaux : http://www1.oecd.org
* 39
http://www.fin.gc.ca/bretwood/bretwd02_3f.html
* 40Rapport annuel du
Conseil d'administration du FMI pour l'exercice clos le 30 Avril 2004
http://www.imf.org/external/pubs/ft/ar/2004/fra/
* 41Rapport trimestriel de
la BRI « Renforcement des systèmes financiers par
l'application de normes internationales », Mars 2001,
http://www.bis.org/publ/r_qt0103french.pdf
* 42 Forum sur la
Stabilité Financière : www.fsforum.org
* 43 « Le
programme du FMI et de la Banque mondiale relatif à l'évaluation
du secteur financier »
www.imf.org/external/np/vc/2001/022301f.htm#topr
* 44« Le programme
du FMI et de la Banque mondiale relatif à l'évaluation du secteur
financier » www.imf.org/external/np/vc/2001/022301f.htm#topr
* 45 « Le
programme du FMI et de la Banque mondiale relatif à l'évaluation
du secteur financier »
www.imf.org/external/np/vc/2001/022301f.htm#topr
* 46 Anick VEILLEUX et
Christian DEBLOCK « les codes de conduite financiers peuvent-ils
prévenir les crises de la dette ? », Décembre 2003,
www.gric.uqam.ca
* 47 La transparence au FMI,
2003, http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/transpaf.htm
* 48 Anick VEILLEUX et
Christian DEBLOCK « les codes de conduite financiers peuvent-ils
prévenir les crises de la dette ? », Décembre 2003,
www.gric.uqam.ca
* 49Anick VEILLEUX et
Christian DEBLOCK « les codes de conduite financiers peuvent-ils
prévenir les crises de la dette ? », Décembre 2003,
www.gric.uqam.ca
* 50 Selon une étude
effectuée par le FSF en 2000, sur une centaine d'institutions
financières dans 11 pays et territoires
* 51 Ancien
secrétaire et Conseiller du FMI
* 52 Cahier de recherche
«les reformes du secteur financier au Maroc : description et
évaluation», Myriam ZAMITI, Avril 1998 : www.cetai.hec.ca
* 53 Commission des
Communautés Européennes : «Politique
européenne de voisinage Rapport sur le Maroc », Mai
2004 : www. europa[1].eu.int
* 54 Rapport du ministre des
finances et de la privatisation sur le secteur financier marocain en 2004
« le bilan de la reforme du secteur financier »
* 55 Rapport du ministre des
finances et de la privatisation sur le secteur financier marocain en 2004
« le bilan de la reforme du secteur financier »
* 56 Rapport du ministre des
finances et de la privatisation sur le secteur financier marocain en 2004
« le bilan de la reforme du secteur financier »
* 57 Les Swaps de change ont
été adoptés qu'à partir d'octobre 2003 en vue de
renforcer la régulation de BAM
* 58 À partir de
2002, l'IGB a été remplacé par le MASI qui intègre
toute les valeurs cotées
* 59 Le FMI
« Évaluation de la stabilité du
système financier marocain »,
Avril 2003
* 60 Rapport du FMI sur
l'évaluation du système financier marocain en 2003
* 61 Scénarios
sectoriels : 1, crise dans le secteur des phosphates ; 2, crise dans le
tourisme et les secteurs connexes; 3, crise dans l'industrie
manufacturière; 4, crise dans les secteurs exportateurs; 5, crise dans
le bâtiment et l'immobilier; 6, crise des finances publiques; 7, crise
dans l'agriculture, la pêche et les secteurs connexes; 8, effondrement
des envois de fonds des Marocains vivant à l'étranger.
* 62 Le système
interbancaire marocain de télécompensation (SIMT) qui est devenu
opérationnel en juin 2002
* 63 Le système
interbancaire marocain de télécompensation (SIMT)
* 64
http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_606/html_606/finance.html
* 65 Document de travail
n° 102 « Opportunités de mise en oeuvre d'une politique
de ciblage d'inflation au Maroc » Kamal Louali, Juillet 2004
* 66 Le projet de loi
modifiant et complétant le dahir portant loi n° 1-93-211 du 4 rebia
II 1414 (21 septembre 1993) relatif à la bourse des valeurs
* 67 Projet de loi n°
23-01 modifiant et complétant le dahir portant loi n° 1-93-212 du 4
rabii II 1414 (21 septembre 1993) relatif au conseil déontologique des
valeurs mobilières
* 68 La loi n°35-96
relative à la création d'un Dépositaire Central et
à l'institution d'un régime général de
l'inscription en compte de certaines valeurs
* 69 Le matin du 26 janvier
2005 n° 699 « Bank Al-Maghrib dévoile son plan
stratégique »
* 70 Rapport du FMI sur le
Maroc dans le cadre de la consultation au titre de l'article IV, juin 2004
* 71 Selon le rapport du FMI
en 2004
* 72 Le wali de Bank
Al-Maghrib, M. Abdellatif JOUAHRI à « Le matin du
Sahara » N° 752 du 11 avril 2005
* 73 Le 28 février
2005 « Le Maroc appelé à engager des réformes
pour tirer profit de sa stabilité économique (DG du
FMI) »
http://www.map.co.ma/mapfr/depeches_2005/fmi_maroc_rato.htm
* 74
http://www1.oecd.org/fatf/
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