Les risques naturels
Les risques naturels qu'on rencontre à Williamsville
sont l'érosion, l'inondation et les éboulements de terrain
(figure 7). L'érosion à Williamsville est liée à
l'absence de canalisations des eaux pluviales. Elle constitue la menace la plus
répandue sur les versants du site. L'observation du site nous a permis
d'identifier deux types d'érosion. En effet, à la
suite des pluies, l'eau coule de manière diffuse et
conduit à l'enlèvement des plaques de sol plus ou moins
importantes. Elle affecte directement les soubassements des maisons
jusqu'à mettre à nu les fondations sur les versants du site. Nous
constatons par ailleurs, que l'érosion est plus intense en amont qu'en
aval. Ce type d'érosion est renforcé par la pente et se rencontre
à l'intérieur des cours non cimentées. A côté
de cela, l'érosion se manifeste aussi par la création d'un
réseau de rigoles parallèles orientées dans le sens de
l'inclinaison. Il est du à un ruissellement
concentré des eaux pluviales. Ainsi, ces rigoles ouvertes drainent les
eaux de pluies et les eaux usées qui sont déversées par
certains ménages. Au fur et à mesure qu'il pleut, ces rigoles se
dégradent, s'agrandissent et laissent apparaître un paysage
alarmant qui rend difficile les activités humaines.
L'inondation touche les zones basses c'est-à-dire les
fonds de vallées de Williamsville. Pendant les saisons de pluies, les
eaux de ruissellement inondent, les habitations qui sont construites au bord
des caniveaux ouverts et dans les talwegs. Le risque dans son ensemble du point
de vue de l'aléa et de la vulnérabilité est beaucoup
présent dans les quartiers précaires : la Paix, Dialogue,
Cimetière et Sonitra. Aussi, il y a inondation des maisons qui sont
construites en aval dans les cours qui sont sur les versants.
Les éboulements de terrains se produisent à
Williamsville là où l'habitat s'est développé sur
les versants instables ou en forme d'escarpement. Ces risques sont
présents dans les quartiers précaires (la Paix, Cimetière
et Sonitra) qui sont logés dans le ravin principal qui abrite le
quartier précaire Cimetière-Williamsville I.
La population de Williamsville vit dans un état
vulnérable, craignant plus les pluies diluviennes nocturnes. La
période de la grande saison des pluies (Mai à Juillet) est
vécue difficilement par la population lorsqu'elle approche. C'est une
inquiétude générale qui s'installe pour bon nombre de
ménages qui craignent plus les dommages que ce soit matériel ou
humain.
Confusion des rôles des acteurs dans la gestion de
l'environnement
A Williamsville, la population ne mène aucune action et
n'a aucun souci pour la gestion des eaux usées. Pour elle, ces eaux
usées doivent être versées à la rue car « c'est
comme ça que ça se passe chez nous » selon le
témoignage d'une femme au quartier Williamsville III. Les ménages
affirment aussi, qu'ils n'ont pas de moyens financiers pour s'approprier des
habitats avec toutes les infrastructures d'assainissement adéquates. Les
chefs de ménages se plaignent de la Mairie qui ne construit pas
davantage de caniveaux pour l'évacuation des eaux usées.
Depuis 1980, dans le cadre des initiatives de la
décentralisation, Abidjan est subdivisée en dix communes. La loi
numéro 78-07 du 09 Janvier 1978 sur la décentralisation qui
établit la ville d'Abidjan, a conféré à une
structure supra municipale la responsabilité de certains services
considérés comme « urbains » qui relevaient de ces
communes (KOFFI Attahi, 2002). Ainsi, la collecte des ordures, le balayage des
rues, la mise en décharge des ordures ménagères, le curage
des caniveaux, la voirie, l'hygiène publique et le drainage de la ville
d'Abidjan sont confiés au Maire central. Le financement de la gestion
des déchets était donc la responsabilité de la Mairie
d'Abidjan en vertu de la convention signée entre elle et la
société en charge(SANE, 2002). Mais elle n'était pas seule
à supporter les coûts. Chacune des dix communes donnait une
contribution. Selon Monsieur DARGA Oumar, chef du service hygiène et
environnement du service technique de la Mairie d'Adjamé « La
Mairie a contribué à hauteur de 179 millions par an pour la
gestion du cadre de vie (Voirie-Réseau-Divers, le balayage des rues, la
collecte et l'élimination des ordures ménagères, le curage
des caniveaux) jusqu'en Novembre 2007 ».
Avec la création du Ministère de la ville et de
la salubrité urbaine en Décembre 2007, les communes n'ont plus de
part dans la gestion du cadre de vie affirment les autorités municipales
d'Adjamé. Ainsi, sous un appel d'offre, c'est la société
Com'Net qui intervient dans la gestion du cadre de vie à
Williamsville.
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