Gestion des eaux pluviales
A williamsville, les caniveaux d'évacuation des eaux
pluviales que nous avons pu observer sont à ciel ouvert. Ces caniveaux
sont plus à williamsville I et II. A Williamsville I, on y rencontre des
caniveaux qui sont souvent sans suite par endroit. Ces caniveaux longent les
bordures de certaines rues qui sont derrière le collège Ozanga,
la pharmacie de Williamsville, le groupe scolaire Jean Porquet et la Radio
Téré FM. Au quartier Williamsville II, l'absence de caniveaux par
endroit entraîne le ravinement de l'espace à Kennedy
derrière l'ex cinéma Egalité surtout les voies
d'accès à l'intérieur des quartiers (Photo 3).
Photo 3 : Une voie complètement érodée par
les eaux de ruissellement. Cette photo montre la dégradation de la
voirie. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)
Problèmes liés au dysfonctionnement du
système d'assainissement
-Insalubrité du cadre de vie
L'insuffisance des infrastructures de gestion des eaux
usées et le manque d'entretien
de celles qui existent posent un problème
d'insalubrité du cadre de vie. En effet, les eaux de
vaisselles, de lessives et de douches sont
évacuées à la rue et dans les caniveaux ouverts. Ces eaux
stagnent dans la rue (photo 1) devant les habitations, les activités
économiques (boutiques, restaurants, maquis, magasins ...) et dans les
caniveaux ouverts qui sont bouchés par les déchets solides. Cette
insalubrité s'aggrave avec le fait que la population jette les
déchets solides dans les caniveaux ouverts et le dysfonctionnement du
réseau d'égout par endroit. En ce qui concerne les nuisances
à Williamsville, ce sont des odeurs nauséabondes émanant
des eaux usées qui coulent ou stagnent dans les caniveaux, les rues et
les dépôts d'ordures que l'on met de plus en plus de temps
à enlever. Ce sont également les incommodités liées
aux latrines (mauvaises odeurs, prolifération des mouches, des
moustiques et des cafards).
-Impact de la dégradation de l'environnement sur
la santé de la population
Les eaux usées de vaisselle et de lessive
versées dans la rue sont une source de pollution de l'air par
émission d'odeurs. Aussi, la présence des eaux vannes contribue
à la pollution de l'air. Le déversement en désordre des
déchets ménagers et la confusion de réseaux
d'évacuation des eaux usées domestiques et de drainage des eaux
pluviales entraînent des nuisances. Les eaux usées qui stagnent
dans les rues et dans les caniveaux ouverts favorisent donc le
développement des agents pathogènes. On observe depuis quelques
années une prolifération inquiétante des maladies
environnementales en milieu urbain (Ministère du plan et du
développement, 2007). En effet, à Williamsville la
dégradation de l'environnement et l'insalubrité grandissante qui
l'accompagne favorisent la prolifération des agents pathogènes
(moustiques, mouches, etc) et exposent de plus en plus les populations aux
maladies. Les moustiques sont responsables de la maladie du paludisme qui
représente 57,80% des cas de maladies liées au mauvais
assainissement de 2005 à 2007. Cette pathologie qui est en
première position à Williamsville, a connu une évolution
importante en passant de 6337 cas en 2005 à 4930 cas en 2006 puis
à 6603 cas en 2007(Centre de santé à base communautaire
d'Adjamé-Williamsville, 2007).
En deuxième position, on note les IRA (haute et basse)
qui représentent 7997 des cas, soit 25,87% de 2005 à 2007. Ces
Infections Respiratoires Aigues (IRA) sont dues à la pollution de l'air
par les hydrocarbures (essence, gasoil et huiles) qui coulent à terre
dans les garages automobiles, les gaz d'échappement des véhicules
sur les routes et les fumées de diverses origines. En effet,
l'exposition aux gaz et fumées favorise l'irritation des voies
respiratoires, les maladies pneumonaires (bronchites chroniques, l'asthme) et
le cancer des voies respiratoires.
Les maladies liées à un défaut d'ablution
(les maladies diarrhéiques et conjonctivite) sont en troisième
position. Elles représentent 08,06%, (2492 cas) et sont la
conséquence des faibles quantités d'eau dont les ménages
se servent pour la toilette et l'hygiène individuelle.
Classées en quatrième position, les maladies
comme la fièvre typhoïde et autres maladies infectieuses, qui
résultent de la contamination de l'eau par les excréta ou l'urine
d'origine animale ou humaine, représentent 07,08%, soit 2187 cas de 2005
à 2007. Elles proviennent des mauvaises conditions hygiéniques du
fait de la contamination des aliments, de l'eau ou des doigts par des
matières fécales contenant des micro-organismes pathogènes
et l'ingestion ultérieure de ces micro-organismes par des sujets
sensibles ( Photo 4 ). On constate qu'il y a une augmentation des cas de
fièvre typhoïde au cours de ces trois années d'exercice. Le
nombre de cas de fièvre typhoïde est passé de 398 en 2005
à 489 en 2006 puis à 571 en 2007.
Photo 4: Des enfants du quartier Cimetière-Williamsville I
à la recherche d'objets précieux dans les eaux usées.
Cette photo montre les mains des enfants dans les
eaux usées à la recherche du métal et de
l'aluminium. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)
La photo 4 ci-dessus montre que l'homme est lui-même le
principal responsable de la plupart des maladies qui l'affecte. La transmission
des maladies véhiculées par les excréta d'une hôte
à une autre (ou à l'hôte lui-même), s'effectue
normalement par le contact avec les mains, les aliments, l'eau de consommation
etc.
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