1.6.5 Schizophrénie dysthymique (ou psychose
aiguë schizo-affective)
C'est Kasanin, en 1933, qui propose le terme de psychose
aigüe schizo-affective pour décrire un tableau clinique dans lequel
se mélangent des symptômes schizophréniques tels que le
délire, l'hallucination, la dissociation avec des troubles majeurs de
l'humeur (dépressifs, maniaques ou mixtes) congruent ou non au
délire. La clinique démontre que les troubles schizo-affectifs
durent de trois à quatre mois et sont généralement suivis
de périodes d'accalmie pendant lesquelles ne subsistent qu'une
symptomatologie résiduelle, voire aucun trouble psychique majeur.
Actuellement, en raison des intervalles libres de symptômes
psychiatriques, la clinique moderne inclut les tableaux schizo-affectifs dans
la psychose bipolaire (maniaco-dépressive) ou en constitue une
entité distincte intermédiaire entre les troubles
schizophréniques et les troubles bipolaires maniaco-dépressifs.
Les troubles schizo-affectifs sont répertoriés dans le DSM-IV-TR
(295.70) et dans la CIM-10 (F25.x).
1.6.6 Autres formes
4 Selon Kretschmer, toute personnalité
possède 2 pôles. Le tempérament schizoïde se meut
entre hyperesthésie et anesthésie affective, et le sujet
éprouve les 2 effets de manière simultanée. Il est
à la fois trop sensible et trop froid. (Minkowski, 1997, p.25.)
a) Schizophrénie pseudo-psychopathique (ou
héboïdophrénique)
Kahlbäum, dans une publication de 1889, propose le terme
d'héboïdophrénie pour désigner une forme de
schizophrénie désormais controversée. Elle indique une
affection touchant le sujet jeune qui présente des comportements
d'opposition à son entourage, à sa famille et à la
société. Il développe progressivement des troubles du
cours de la pensée et présente des symptômes
délirants souvent masqués par son asocialité, sa
marginalité et sa violence. L'évolution de cette forme
amène à des troubles du comportement (actes auto et
hétéro agressif, consommation excessive d'alcool et de
stupéfiants) avec un vécu psychopathique agrémentés
d'épisodes dissociatifs. La schizophrénie pseudo-psychopathique
n'est pas répertoriée dans le DSM-IV-TR ni dans la CIM-10 qui
préfèrent privilégier la comorbidité comme trouble
psychotique de la personnalité avec comportement borderline.
b) Schizophrénie pseudo-névrotique
Il s'agit des pseudo-névroses schizophréniques
décrites par Hoch et Polatin à partir de 1949 et nommées
précédemment schizoses par Claude (1939). Elles désignent
la symptomatologie suivante : crises délirantes aiguës, explosives
et fugaces avec désorganisation conceptuelle, dépersonnalisation,
automatisme mental, (crises désignées de schizomanies par Claude)
sur fond de névrose grave marquée par des mécanismes de
fabulation, des thèmes érotiques et mystiques. Cette forme de
schizophrénie n'est pas reconnue de tous les cliniciens et rappelle
certains tableaux de névroses hystériques graves. La
schizophrénie pseudo-névrotique n'est actuellement
répertoriée ni dans le DSM-IV-TR ni dans la CIM-10.
c) Schizophrénie indifférenciée
Cette forme comprend les tableaux cliniques répondant
aux critères A des schizophrénies selon la classification du
DSM-IV5. La schizophrénie indifférenciée est
répertoriée dans le DSM-IV-TR (295.90) et dans la CIM-10 (F20.3)
pour laquelle cette forme correspond aux critères de
schizophrénie mais ne pouvant être classée comme aucune
autre forme clinique précédemment décrite (Haouzir,
Bernoussi, 2005).
d) Schizophrénie résiduelle
5 Cf. 1.2 Signes cliniques, lettre A, p.9.
Cette forme désigne une évolution de
négatifs (aboulie, athymhormie, avolition) comportements ou discours
désorganisés résiduelle est répertoriée dans
le DSM
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