1.3.2 Syndrome autistique
L'être n'arrivant plus à être
soi-même et ayant donc une difficulté majeure à
l'identité, ses rapports avec le monde sont profondément
altérés. Deux phénomènes de compensation face
à l'expérience indicible et effrayante de la dislocation de la
personnalité sont possibles : soit l'attitude de retrait avec tous les
éléments du syndrome autistique tel que précisé ci
dessous soit une attitude de reconstruction coûte que coûte de la
réalité, au prix d'une déformation délirante
détaillée ultérieurement. On observe une attitude
générale de repli sur soi, un appauvrissement de l'insertion
sociale, une perte d'initiative, un appauvrissement de la communication
interrelationnelle, une aboulie (incapacité à exécuter des
actes prémédités) ou un apragmatisme (insuffisance,
diminution voire disparition de la volonté qui empêche le sujet de
mener à bien une action non-préméditée), un repli
sur soi et une rupture plus ou moins complète des communications avec
l'extérieur et avec autrui.
1.3.3 Syndrome délirant
Dans ce domaine, face à la perte d'identité et
la dislocation, le sujet tente de maintenir un contact avec une
réalité sans pouvoir la percevoir de manière
adéquate. La reconstruction s'avère alors délirante mais
permet de tenter de maintenir un contact avec l'extérieur, le monde et
autrui. Le sujet va développer toutes sortes d'idées
erronées, de convictions fausses, d'erreurs de perception ou de
jugement.
a) L'organisation du délire se tisse de manière
paranoïde (mal ou non systématisée, décousue, sans
cohérence interne), faisant opposition aux délires dits
paranoïaques (délires systématisés, organisés,
voire crédibles tel que les délires érotomaniaques ou de
jalousie).
b) Les modalités du délire se comptent au nombre
de quatre et explicitent les processus à partir desquels le
délire se construit :
1. Modalité intuitive (je le sens, vous me voulez du
mal)
2. Modalité interprétative (de faits et de
paroles)
3. Modalité imaginative (adhère à
l'imagination avec conviction)
4. Modalité hallucinatoire (hallucinations auditives,
visuelles, olfactives et cénesthésiques).
On considère que l'automatisme mental
(Clérambault) déclenche encore d'autres types d'hallucinations
psychiques : écho de la voix, vol de la pensée, mots fortuits,
autonomisation des voix - voix qui discutent entre elles.
c) Différents thèmes viennent alimenter les
délires paranoïdes, avec une prédominance pour la
persécution, l'homosexualité, la pédophilie, le vol ou
l'imposition de la pensée.
En conclusion, les délires paranoïdes sont
constitués de la juxtaposition des différentes idées
délirantes et de différentes modalités, sans organisation
interne rigoureuse. La fréquence de la thématique de
persécution a été à l'origine de la
caractéristique paranoïaque mais l'absence d'ordre, de logique, et
de clarté leur donne la caractéristique de paranoïde.
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