II.1.3.2. Les activités économiques
La pêche artisanale maritime constitue l'activité
économique phare dans la localité. Cependant l'agriculture,
l'élevage, le tourisme entre autres contribuent fortement au
développement socio-économique de cette région.
La pêche à Saint-Louis est une activité
très ancienne qui a connu bien des mutations.
q Des origines à la moitié du
20ème siècle
L'utilisation des pirogues par les pêcheurs de la ville
de Saint-Louis date du 16e siècle (SENE et NDIAYE, 2009). Les
produits de la mer à l'époque faisaient l'objet de troc entre ces
populations et les maures en échange de dattes et de sel.
L'abondance du poisson dans le fleuve, la difficulté de
franchir la barre et la saisonnalité de la pêche en mer
n'incitaient pas les pêcheurs à entreprendre la pêche dans
l'océan.
Cependant, l'administration coloniale avait imposé une
série de restrictions à la fois sur les techniques et les lieux
de pêche dans un souci de sauvegarder les ressources (SENE & NDIAYE,
2009).
Cette nouvelle donne a eu comme corollaire, la baisse des
revenus des pêcheurs, victimes de la législation coloniale
(interdiction partielle de pêcher dans le fleuve). Les pêcheurs ont
commencé donc à s'orienter peu à peu vers la mer à
partir du 19e siècle malgré les risques qu'ils
encouraient. Au niveau de Guet-Ndar, l'orientation vers la mer relève
plus d'un choix socio-économique forcé, que d'une simple
activité traditionnelle.
Par ailleurs, les difficultés de sortie en mer,
l'immobilisation prolongée des embarcations par suite de mauvais temps,
la courte durée des campagnes de pêche avec des sorties souvent
pauvres, sont des contraintes majeures à la survie des populations dont
l'activité était réduite à la pêche.
q De 1950 à nos jours
La principale alternative qui s'est offerte à
l'époque aux pêcheurs est l'émigration vers les centres de
pêches aux conditions naturelles moins hostiles avec des
débouchés commerciaux plus importants. Les migrants s'installent
d'abord à Cayar au Sénégal, ensuite vers le sud du pays
avant de sillonner toute l'Afrique Occidentale Française.
A la fin des années 50, 3000 des 5000 pêcheurs
que compte la périphérie partent en migration loin de Saint-Louis
pendant plusieurs mois chaque année (HATHIE, 1985) cité par SENE
et NDIAYE (2009).
Au plan national, la pêche artisanale a connu bien des
évolutions depuis les années 50. Quelques industriels de
transformation des produits de la mer ont essayé avec beaucoup de
difficultés de s'implanter au Sénégal, fondant leurs
espoirs sur la seule production artisanale (KANE, 1985) cité par SENE et
NDIAYE (2009). A cette époque, les captures pour la pêche
artisanale étaient trop limitées au regard de la demande des
industries de transformation.
Ils pêchaient surtout avec modération pour
l'autoconsommation, l'approvisionnement en frais du marché local. Ils
n'arrivaient pas à satisfaire la demande. Les services techniques de la
pêche ont incité les piroguiers à intensifier leurs efforts
de pêche avec comme conséquence une surexploitation des produits
halieutiques.
Ainsi un projet de « modernisation de la
pêche » est engagé par les services des pêches en
1951. Son premier objectif était la motorisation des pirogues. A
Saint-Louis, l'introduction de moteurs hors bord date de 1952.
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