d ) La
théorie systémique
Cette théorie résulte d'une adaptation du
paradigme systémique à l'explication du phénomène d'intégration. Cette
théorie a pour point départ la définition du
système politique faite par David Easton selon laquelle
« un système politique peut être défini comme
l'ensemble des interactions par lesquelles les objets de valeurs sont
répartis par voie d'autorité dans une
société » (Easton, 1974:23). En transposant
cette définition au niveau de la communauté internationale ou
régionale, Lindberg met sur pied un cadre nouveau d'analyse de
l'intégration sous régionale. La particularité de
l'approche systémique de l'intégration réside en ceci
qu'elle se penche moins sur les causes et les conditions de son
avènement que sur les conditions de sa stabilité et de sa
conservation. Il est de ce fait en parfait accord avec Easton (1974 :16)
qui affirme : « les perspectives d'une analyse de la vie
politique en terme de système nous obligent à nous interroger sur
une question du type suivant : Comment un système politique
quelconque peut-il persister dan un monde soit stable soit en
changement ? ». Ici, l'opérationnalisation du
concept d'intégration est fonction du degré de division du
travail politique (functional scope) et des capacités
institutionnelles dont le système fait preuve. En d'autres termes, la
pérennité du système intégré dépend
non seulement du niveau et de la diversité de ses processus de
décision mais aussi de la capacité du système à
faire émerger un nouveau régime fait d'un ensemble de
règles et de normes auxquelles se soumettent ses différents
protagonistes.
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