Paragraphe 4 : De la Sécurité vers
l'intégration politique
En considération des théories recensées
plus haut, nous pensons que l'intégration politique entendue comme la
mise en place d'institutions communautaires dotées de moyens, de
ressources et d'une compétence suffisante pour gérer les grandes
problématiques de la sous-région est le résultat de la
congruence de trois principaux courants à savoir, le courant culturel,
le courant fonctionnel et le courant sécuritaire. Ainsi, les trois
courants de l'intégration recensés peuvent évoluer
séparément, mais une évolution séparée reste
assez incomplète. Par contre, c'est la convergence de ces
différents courants qui, à terme, ouvre l'opportunité
d'une intégration politique efficace marquée par la
création d'institutions politiques communautaires. En fait, le processus
d'intégration peut naître et exister valablement sous l'action
d'un seul de ces courants, mais nous pensons que la concomitance de ces trois
courants nous semble être la meilleure configuration qui puisse mener
vers une intégration politique efficace et stable.
Dans cette lancée, nous pensons que le volet
sécuritaire qui est au centre de notre analyse, serait d'une
contribution déterminante dans le processus de socialisation de
l'Afrique centrale. Ainsi, l'effectivité du système de
prévention des conflits dépendent la naissance et le
développement des autres courants d'intégration. En termes plus
clairs, il paraît évident qu'un climat d'insécurité
compromettrait non seulement les communications sociales mais aussi le
développement socio-économique de la sous région. Notre
idée est confortée par Ropivia (2001) qui, dans son article, met
en exergue l'impact négatif considérable de la
conflictualité sur le processus de construction communautaire en Afrique
CEEAC. Bien plus, le Dr Fogue pose qu' « au regard de la
déliquescence actuelle de nombreux Etats africains, et plus
particulièrement de ceux que traversent de manière cyclique les
conflits, il est incontestable que la première bataille que doit
impérativement gagner l'Afrique pour sortir de son
sous-développement économique et social c'est bien celle de la
sécurité » (Fogue, 2007 : 31). Ainsi et, en
termes plus simples, la guerre est un écueil majeur d'abord au processus
de construction nationale préalable à toute intégration,
mais aussi au processus d'intégration sous-régionale
lui-même dont elle bloque l'avancée et peut même inhiber les
acquis. Le lien entre prévention des conflits et intégration
régionale ou mieux, l'apport du système de prévention des
conflits dans l'intégration de la sous-région n'apparaît
alors que plus évident. Pour nous, l'effectivité du COPAX en tant
que système sécuritaire de la sous-région serait un
catalyseur du processus d'intégration de l'Afrique centrale CEEAC. Pour
y parvenir, nous pensons à la suite de Lindberg que la stabilité
et le succès du COPAX dépendent non seulement de la bonne
division du travail qui sera institués par les textes organiques du
COPAX mais aussi de l'aptitude du COPAX à agir sur l'environnement en
suscitant en son sein des normes et des valeurs nouvelles.
|