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Analyse des déterminants de la consommation des ménages au Bénin: Approche par le modèle à  correction d'erreur

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par Ghislain Wilfrid BOHOUN & Gbègni ALLADASSI-BATTO
Université d'Abomey Calavi - Maitrise sciences économiques 2006
  

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Chapitre 3 :

Vérification des hypothèses,

simulation et prévision

Thème : « Analyse des déterminants de la consommation des ménages au Bénin : une approche par le modèle à correction d'erreur »

Section 1 : Interprétation des modèles et vérification des

hypothèses

Paragraphe 1 : Interprétation et analyse comparative des

modèles

Après l'estimation et la validation des modèles, il est nécessaire d'évoquer leurs implications sur le plan économique.

A- Interprétation des modèles

1) Modèle de la consommation des biens non durables Le modèle obtenu s'écrit :

ALog(Cnt) = -0,66[Log(Cnt-1)- 4,41 - 0,38LogRt-1 + 0,53Log(Pnt-1) - 0,28Log(Pdt-1) - 0,06Logit-1 - 0,02trend] +0,64ALog(Cnt-1) + 0,27ALogRt - 0,42ALog(Pnt) + 0,24ALog(Pnt-1)+ ut

L'équation estimée traduit des dynamiques d'ajustements à l'équilibre réalisé dans le long terme. À long terme, la consommation des biens non durables dépend du revenu disponible des ménages, des prix et du taux d'intérêt auxquelles s'ajoute une consommation incompressible. Lorsque le revenu augmente de 1%, la consommation des biens non durables augmente de 0,3 8%. Une hausse de 1% des prix des biens non durables (respectivement des biens durables) entraîne une baisse de 0,53% (respectivement une hausse de 0,28%) de la consommation de ce type de biens. De plus une augmentation de 1% du taux d'intérêt se traduit par une augmentation de 0,06% de cette consommation.

À court terme, la consommation courante dépend de celle de l'année précédente : une accélération de 1% de la consommation d'une période entraîne une accélération de 0,64% de celle de la période suivante. On trouve également dans la dynamique le revenu, et le prix relatif à ce type de biens. Une

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accélération de 1% du revenu provoque une accélération de 0,27% de la consommation. Un renchérissement de 1% des prix des biens non durables entraîne une baisse de 0,42% de la variation de la consommation courante et une hausse de 0,24% de la variation de la consommation de l'année suivante.

2) Modèle de la consommation des biens durables La représentation à correction d'erreur s'écrit :

ALog(Cdt) = -0,96[Log(Cdt) - 0,70 - 0,40LogRt -0,05Log(Pnt) +0,03Log(Pdt) -0,11Logit + 0,01trend] + 0,58ALog(Cdt-1) + 0,16ALogRt - 0,69ALog(Pnt) + 0,36ALog(Pdt) + 0,54ALog(Pdt-1) + ut

Le modèle traduit des dynamiques d'ajustements à l'équilibre réalisé dans le long terme. À long terme, la consommation des biens durables est déterminée par le revenu disponible des ménages, les prix et le taux d'intérêt auxquels s'ajoute une consommation autonome. Lorsque le revenu augmente de 1% la consommation augmente de 0,70%. Une hausse de 1% des prix des biens non durables (respectivement des biens durables) entraîne une hausse de 0,05% (respectivement une baisse de 0,58%) de la consommation de cette catégorie de biens.

À court terme, la consommation courante dépend de celle de l'année précédente : un accroissement de 1% de la consommation d'une période provoque un accroissement de 0,64% de celle de la période suivante. On trouve également dans la dynamique le revenu et les prix des deux catégories de biens. Une augmentation de 1% de la variation des prix des biens non durables se traduit par une diminution de 0,69% de la consommation. Une accélération de 1% des prix des biens durables entraîne une hausse de 0,36% (respectivement de 0,54%) de la consommation courante (respectivement de la consommation de l'année suivante).

Nous constatons que le taux d'intérêt n'apparaît pas dans les relations de court terme. Cela pourrait provenir d'une raison fondamentale: les ménages en

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général n'ont pas tellement la culture spéculative. L'une des caractéristiques des pays sous-développés est la difficulté que les banques ont à mobiliser l'épargne pour le financement de l'économie. En effet les ménages ont plus de préférence pour la thésaurisation (détention improductive de valeurs ou de créances par un agent économique) et ceci en raison des coûts et des formalités auxquels ils sont assujettis de la part des institutions financières. En outre, le secteur informel occupant une place importante dans les économies sous- développées, les agents économiques ont tendance à développer les activités informelles au détriment de l'épargne même si le taux d'intérêt est attrayant.

B- Analyse comparative des modèles

Les résultats de l'estimation des modèles des deux catégories de biens sont différents. L'analyse comparative se fera au niveau de chaque déterminant.

1) Revenu

Les élasticités-revenu dans les deux modèles sont positives. Les biens sont donc tous normaux.

Les résultats révèlent que l'élasticité-revenu de la consommation des biens durables est toujours plus importante et atteint, à long terme, le double de celle de l'autre. Cela montre que les ménages, sous l'effet de l'augmentation de leur revenu, s'intéressent plus aux biens durables qu'aux biens non durables. Ce fait pourrait s'expliquer entre autre par l'importance accordée au logement. En effet, l'un des premiers soucis des Béninois après l'alimentation est l'acquisition d'une parcelle et la construction d'un logement.

2) Les prix

Les modèles obtenus indiquent que toute variation du niveau des prix d'un type de biens modifie la structure des dépenses des ménages.

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a) Prix des biens non durables

Les élasticités par rapport à ce déterminant montrent qu'à court terme, sous l'effet d'une augmentation du prix des biens non durables, les ménages restreignent la consommation de chaque type de biens mais celle des biens non durables dans une moindre mesure (-0,42 pour les biens non durables contre -0,69 pour l'autre). Aucune substitution n'est donc faite à court terme.

A long terme, une hausse de 1% du niveau de cette variable est suivie d'une réduction de la consommation des biens non durables (-0,53%) et d'une légère augmentation (+0,05%) de la consommation des biens durables. A ce niveau, il y a substitution des biens non durables aux biens durables.

b) Prix des biens durables

A court terme, suite à l'augmentation des prix des biens durables, les ménages augmentent leur consommation courante en biens durables. Ces biens sont donc des biens de GIFFEN de manière conjoncturelle.

A long terme, les ménages diminuent considérablement leur consommation de ce type de bien et consacrent la moitié de cette baisse à la consommation des biens non durables. Cette faible substitution témoigne de l'importance accordée aux biens durables à long terme.

3) Taux d'intérêt

Cette variable n'a aucun effet sur les consommations des ménages à court. Mais à long terme, elle a un effet positif sur la consommation des deux types de biens. Les ménages béninois accroissent leur consommation des biens durables à un niveau correspondant au double de l'augmentation de celle des biens non durables.

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Au terme de cette analyse, deux remarques se dégagent :

+ à court terme, les biens durables sont des biens de GIFFEN ;

+ à long terme, l'analyse des effets du revenu et du taux d'intérêt révèle une préférence des ménages aux biens durables.

En dehors de ces variables, le terme de l'erreur explique les effets des variables qui n'ont pas été pris dans le modèle. La constante quant à elle, traduit les effets à l'origine, c'est-à-dire ceux avant 1982.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo