2.2. L'ECONOMIE CONGOLAISE EN 2005 2.2.1. Les
activités de production
Du point de vue de la production, l'économie congolaise
est ici présentée en 5 branches d'activité, à
savoir : Agriculture, Extraction minière, Industries, Services
Marchands, et prestations collectives des APU. Ces branches sont respectivement
les agrégats des branches suivantes issues de la MCS de
départ:
1. Agriculture, Elevage, Pêche, Exploitation
forestière et sylviculture ;
2. Industries extractives ;
3. Industries alimentaires, boissons, tabac, Habillement et
textile, Cuir, Industries du bois, Industries chimiques et
dérivés du pétrole, Industries des produits
minéraux non métalliques et Autres industries ;
4. Electricité, gaz et eau, Bâtiments et Travaux
publics, Commerce, Restaurants et
hôtels, Transports, entrepôts, communications,
Education et santé, Banque et
assurance, Autres Services Marchands, Services domestiques et
SIFIM ; 5.Production collective des APU
Comme présentée dans le tableau 5 ci-dessous,
l'économie congolaise présente un PIB (au coût des
facteurs) de CDF 5.266.926 millions47. Ce sont les SM qui
présente une plus grande VA, soit 43 % du PIB ; l'Agriculture arrive en
deuxième position avec 23 % ; les Industries, l'Extraction et les APU
couvrent, respectivement, 18 %, 13 %, et 3 %. Ceci démontre que
l'économie congolaise est aujourd'hui tournée vers les services,
son industrie est restée embryonnaire avec une aussi faible
47 Il était de 3 577 000
millions de CDF dans l'ancienne série. Il s'ensuit un relèvement
de niveau d'environ 53%. Cette correction importante s'explique par les
données de dépense de consommation finale des ménages
comme il ressort de l'enquête 1-2-3 (4 574 milliards de CDF) qui en donne
une meilleure idée. La dépense de consommation finale des
ménages était simplement obtenue par solde dans l'ancienne
série. De plus le SCN93 dispose d'une couverture plus large du champs de
production, ce qui entraîne une révision à la hausse du
niveau des productions avec une meilleure prise en compte du secteur informel
dans le cas de la RDC grâce à l'enquête 1-2-3 dans sa phase
2. Même la balance des paiements 2005 a dû voir son chiffre des
exportations corriger à la hausse pour tenir compte de l'exportation
d'électricité notamment. Au demeurant, la révision
effectuée pour l'année de base 2005, donne des résultats
qui correspondent davantage à la réalité de
l'économie de la RDC. [Hubert H.V. GBOSSA, les travaux de
comptabilité nationale en RDC. Année de base 2005,
Séminaire de présentation des résultats des comptes
nationaux selon le SCN93, année de base 2005, Kinshasa, les 7, 8
août 2008, p.4]
contribution malgré le nombre des branches qui la
composent. L'Extraction minière quant à elle, affiche un reprise
car sa contribution qui était de près de 25% dans les
années 1970, avait chuté jusqu'en dessous de 5% dans les
années 1990.48 Par contre, la contribution de l'Agriculture
dans le PIB cache une certaine réalité. En effet, "si elle
connaît une évolution positive, cela ne prouve pas que ce secteur
soit dynamique ; cette croissance est due à l'absence significative des
industries et à la crise quasi généralisée du
secteur minier en perte de vitesse et ou confrontée à la
prédation."49
Tableau 5 : Structure de la production
BRANCHES D' ACTIVITE
|
VA
|
% du PIB (au CF)
|
CUMUL %
|
Part du Capital dans la VA (%)
|
Part du Travail dans la VA (%)
|
Part de la VA dans la production (%)
|
AGRICULTURE
|
1 199 496
|
23
|
23
|
93
|
7
|
71
|
EXTRACTION
|
672 876
|
13
|
36
|
60
|
36
|
72
|
INDUSTRIES
|
945 085
|
18
|
54
|
87
|
12
|
30
|
Services Marchands
|
2 276 222
|
43
|
97
|
81
|
19
|
111
|
APU
|
173 247
|
3
|
100
|
36
|
64
|
55
|
|
|
|
|
|
PIB au coût des facteurs
|
5
|
266 926
|
% du PIB (au PM) 96,0
|
Taxes sur les produits
|
|
57
|
822
|
1,1
|
Taxes sur les importations
|
|
138
|
530
|
2,0
|
Taxes sur les exportations
|
|
6
|
830
|
1,0
|
PIB au Prix du marché
|
5
|
470
|
108
|
|
Source : nos calculs à partir de la MCS
de 2005
Le tableau 5 ci-dessus, présente aussi
l'intensité des deux facteurs de production, capital50 et
travail, dans la production de chaque secteur. L'Agriculture est le secteur qui
a la plus grande intensité capitalistique51, soit 93
%52. Viennent ensuite
48 Notons que les effets de la crise
financière internationale que traverse le monde actuellement se font
déjà sentir dans les zones minières de la RDC, avec comme
conséquence majeure la baisse de la production, la faillite de certaines
entreprises et les licenciements en cascade.
49 Makala Nzengu, Politiques publiques et gestion
du secteur agricole et rural en RDC, Thèse de doctorat, ISC,
Kinshasa, 2008, p.98
50 Il est ici un facteur composite représentant
la Terre et le Capital proprement dit.
51 C'est la dépense en capital par
unité de produit - la part du capital dans la VA -. Cette expression est
synonyme de coefficient de capital (rapport entre le capital et la production
annuelle). [Silem A. & Albertini J.M., Lexique d'économie,
4ème édition, Dalloz, Paris, 1992, p.331].
52 Nous n'avons pas pu entrer en possession du
coefficient du facteur terre pour l'agriculture congolaise. Notons par ailleurs
qu'à l'instar d'autres pays au sud du Sahara, nous osons croire que la
part du facteur terre est largement majoritaire dans ce facteur composite. En
Côte d'ivoire, par exemple, il représente plus de 80% du facteur
composite
les Industries avec 87 %, les SM avec 81 %, l'Extraction avec
60 % et les APU avec 36 %. L'Agriculture et les Industries se
révèlent être les branches les plus intensives en capital.
La forte intensité capitalistique dans les SM s'explique par la
présence dans cet agrégat des branches "Electricité, gaz
et eau", "Bâtiments et Travaux publics" et "Transports et
Télécommunications", et aussi par la tendance vers l'automation
(utilisation de l'outil informatique) dans ces branches. Les APU, par contre,
sont plus intensives en facteur travail (64 %). Ceci démontre la forte
concentration des travailleurs dans les administrations publiques et le faible
degré d'automation dans les services de l'Etat. L'Agriculture a le
faible coefficient de travail. Nous n'avons pas des chiffres antérieurs
sur ce coefficient, mais au regard de la conjoncture, nous osons croire que
ceci est la preuve que le secteur agricole congolais souffre, aujourd'hui, du
transfert de la main-d'oeuvre vers les autres secteurs plus attrayants.
En examinant la part de la VA dans la production de chaque
branche53 (dernière colonne du tableau 5), il ressort que les
Industries sont plus intensives en consommations intermédiaires que tous
les autres secteurs ; ceci démontre "qu'elles sont donc davantage
liées économiquement aux autres secteurs se trouvant en amont de
leur activité".54 L'Extraction et l'Agriculture sont les
branches dont la VA représente la plus grande part de leurs productions
respectives. Cela traduit le fait que ces deux branches sont
spécialement limitées à la "cueillette" ; elles ne sont
pas très intégrées dans l'ensemble de l'économie
congolaise.
Le tableau 6 ci-dessous présente les échanges
inter-branches et les consommations intermédiaires de chacune des
branches pour l'année 2005. Il y ressort que les SM sont d'une
importance capitale dans les approvisionnements de tous les secteurs : 66,67 %
de la CI de l'Agriculture, 53,41 % de celle de l'Extraction, 60,92 % de celle
des Industries, 57,67 de sa propre CI, et 59,77 % de celle des APU. Viennent
ensuite les Industries. Notons que celles-ci consomment très peu leurs
propres productions, soit seulement 10,6 %, mais sont les meilleurs clients
de
53 Plus cette part est faible et plus le secteur
d'activité en question est intense en consommations
intermédiaires [Nicolas Hérault, op.cit., p 5]
54 Idem, p 5.
l'Agriculture. Même du point de vue des échanges
inter-branches, les SM apparaissent comme le secteur le plus important de
l'économie congolaise, comme l'a confirmé plus haut, sa
contribution dans le PIB.
Tableau 6 : Matrice d'échanges inter-industriels
de la RDC (en %)
BRANCHES D'ACTIVITE
|
AGRICULTURE EXTRACTION INDUSTRIES
|
Serv M
|
APU
|
AGRICULTURE
|
8,27
|
1,75
|
23,32
|
0,13
|
0,32
|
EXTRACTION
|
-
|
0,19
|
5,16
|
2,47
|
-
|
INDUSTRIES
|
25,05
|
44,65
|
10,60
|
40,78
|
39,92
|
Services Marchands
|
66,67
|
53,41
|
60,92
|
57,67
|
59,77
|
APU
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
TOTAL C.I. 100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
Source : nos calculs à partir de la MCS
de 2005
Les lignes qui ont précédé ont
montré la place prépondérante des SM dans la structure de
production de l'économie congolaise et celles négligeables de
l'Agriculture et de l'Industrie, bref, l'état moins avancé de
l'économie congolaise avec un PIB au coût des facteurs de CDF
5.266.926 millions. Les taxes sur les produits, les taxes sur les importations
et les taxes sur les exportations s'élèvent respectivement
à millions de CDF 57 822, 138 530, 6 830. Ces différentes taxes
ajoutées au PIB aux coûts des facteurs, équivalent au PIB
au prix du marché, soit millions de CDF 5 470 108 (Tableau 5). Ces
quatre composantes de ce PIB en représentent chacun, respectivement 96
%, 1,1 %, 2 % et 1 %.
2.2.2. Le commerce extérieur
Depuis de nombreuses années, l'économie
congolaise a toujours présenté une balance commerciale
déficitaire : les différentes crises que le pays a
traversé ont affaiblis sa capacité de production, diminuant ainsi
le volume de ses exportations tout en le rendant fortement dépendant des
importations. En effet, comme le montre le tableau 7 ci-dessous, les
exportations de la RDC s'élèvent à millions de CDF 1 242
930 soit 22,7 % du PIB (au prix du marché), alors que les importations
s'élèvent elles à millions de CDF 1 335 889, soit 24,4 % ;
soit un déficit de la balance commerciale de l'ordre de millions de CDF
92 959, soit 1,7 % du PIB.
Tableau 7 : Exportations de la RDC (en millions de
CDF)
BRANCHES D' ACTIVITE
|
EXPORTATIONS
|
% du PIB (au prix du marché)
|
IMPORTATIONS
|
% du PIB (au prix du marché
|
AGRICULTURE
|
20 331
|
0,37
|
34 192
|
0,63
|
EXTRACTION
|
859 420
|
15,71
|
105 419
|
1,93
|
INDUSTRIES
|
194 012
|
3,55
|
933 455
|
17,06
|
Services Marchands
|
68 536
|
1,25
|
221 111
|
4,04
|
APU
|
100 631
|
1,84
|
41 712
|
0,76
|
TOTAL 1 242 930
|
22,72
|
1 335 889
|
24,42
|
SOLDE DE LA BALANCE COMMERCIALE (Export - Import)
|
- 92 959
|
1,70
|
Source : nos calculs à partir de la MCS
de 2005
Comme illustré dans le tableau 8 ci-dessous, la branche
d'Extraction minière est celle qui exporte le plus, avec 69,14 % de
l'ensemble des exportations du pays. Ceci est la preuve que l'économie
congolaise est restée sur le schéma tel que conçu par la
colonisation, et préconisé par l'organisation du commerce
mondiale avec la fameuse division internationale du travail : celui d'un pays
essentiellement exportateurs des matières premières. L'Industrie
congolaise participe, quant à elle, pour 15,61 %. Le secteur agricole a
été le plus touché par les différentes crises. En
effet, ses exportations ne représentent que 1,64 % de l'ensemble des
exportations alors que cette part s'est étendue jusqu'à autour de
40 % après l'indépendance. Ceci démontre que l'Agriculture
congolaise est essentiellement restée vivrière. En
définitif, ce secteur est le moins bien intégré au
commerce extérieur car, outre ses faibles exportations, il importe aussi
le moins, soit seulement 2 % de l'ensemble des importations de la RDC.
L'Industrie est le premier importateur avec 69,88 %.
En bref, retenons que l'Agriculture est le secteur le moins
bien intégré dans le commerce mondial ; l'Extraction
dépend de ses partenaires étrangers pour écouler ses
produits ; tandis que l'Industrie elle dépend de l'étranger en
amont de son processus de production.
Tableau 8 : Importance des branches d'activité
dans le commerce extérieur
BRANCHES D' ACTIVITE
|
EXPORTATIONS
|
% du Total
|
IMPORTATIONS
|
% du Total
|
AGRICULTURE
|
20 331
|
1,64
|
34 192
|
2,56
|
EXTRACTION
|
859 420
|
69,14
|
105 419
|
7,89
|
INDUSTRIES
|
194 012
|
15,61
|
933 455
|
69,88
|
Services Marchands
|
68 536
|
5,51
|
221 111
|
16,55
|
APU
|
100 631
|
8,10
|
41 712
|
3,12
|
TOTAL
1 242 930 100,00 1 335 889 100,00
Source : nos calculs à partir de la MCS
de 2005
Quant à la nature des biens importés, le tableau
9 ci-dessous ressort que le gros des importations est constitué des
produits finis qui en représentent 58,70 % ; les biens
intermédiaires et de grande consommation représentent quant
à eux 22,04% ; les biens d'équipement pour l'industrie
représentent 15,31% alors que ceux destinés à
l'Agriculture s'élèvent à peine à 0,46%. Les
matières premières comme les intrants agricoles ne constituent
que, respectivement 3,04 % et 0,44 %. Une fois de plus, l'Agriculture
apparaît comme évoluant pratiquement en autarcie. Cette
ventilation des importations par catégories des biens démontre
que l'économie congolaise est très peu productive. En effet, la
grande partie de ses importations est constituée des produits
finis55, alors que les importations des biens productifs (bien
d'équipement et matières premières) ne représente
que moins de 20%. La situation est plus grave lorsque l'Agriculture est prise
à part : les importations productives en sa faveur sont inférieur
à 5%.
Tableau 9 : Ventilation des importations selon les
catégories des biens (en % des importations)
TOTAL 100,00
1. MATIERES PREMIERES 3,04
2. BIENS INTERMEDIAIRES ET DE GRANDE CONSOMMATION 22,04
3. PRODUITS FINIS 58,70
4. BIENS D'EQUIPEMENT POUR L'INDUSTRIE 15,31
5. BIENS D'EQUIPEMENT POUR L'AGRICULTURE 0,46
6. BIENS INTERMEDIAIRES POUR L'AGRICULTURE 0,44
Source : nos calculs à partir des
données de l'OFIDA
Ce travail traite des effets sur l'économie congolaise
de l'ouverture des frontières au commerce sur l'espace COMESA.
Remarquons que celui-ci n'est pas un partenaire commercial important de la RDC.
En effet, les produits originaires56 des pays membres du COMESA ne
représentent que 6,57 % de l'ensemble des importations. La ventilation
par catégories de biens importés garde la même tendance,
sauf pour les produits finis qui approchent les 10 %.57 Ainsi le
COMESA n'est pas encore un partenaire commerciale important de la RDC.
Néanmoins, il peut le devenir très vite étant donné
que 5 de ses membres (Burundi, Rwanda, Ouganda, Soudan, Zambie et Zimbabwe) ont
des frontières communes avec la RDC sur les 9 voisins que cette
dernière compte.
Tableau 10 : Origines des importations de la
RDC
1. Matières premières
2. Biens intermédiaires et de grande consom
3. Produits finis
4. Biens d'équipement pour l'industrie
6. Biens d'équipement pour l'agriculture
7. Intrants agricoles
Catégories de biens
COMESA
6,60 93,40 100,00
5,70 94,30 100,00
0,70 99,30 100,00
9,90 90,10 100,00
2,70 97,30 100,00
3,00 97,00 100,00
- 100,00 100,00
Origines des importations (en %)
Autres pays Globe
Source : nos calculs à partir des
données de l'OFIDA
56 La nomenclature de l'OFIDA emploie l' «
origine » pour désigner le pays dans lequel le bien importé
a été produit.
57 Ces chiffres sont, cependant à prendre avec
réserves étant donné l'importance des importations
frauduleuse sur les frontières de la RDC.
Lorsqu'on observe la situation dans le COMESA (Tableau 11), on
remarque qu'il y a beaucoup de disparités entre les différents
membres. La RDC est son propre grand fournisseur, ceci notamment pour le cas
des réimportations des biens produits sur son territoire. Hormis
elle-même58, le Kenya est son premier partenaire commercial
16,30 % des importations des pays/COMESA, suivi de l'Ouganda, la Zambie, le
Zimbabwe et l'Egypte avec respectivement 14,07 %, 12,90 %, 6,06 %, 2,84 %. Les
autres pays ne couvrent que moins d'1 %.
Tableau 11 : Importations de la RDC originaires des pays
COMESA
Pays d'origine
c./.
TOTAL 100,00
Burundi 0,06
Congo RD 45,85
Egypte 2,84
Kenya 16,30
Madagascar 0,01
Iles Maurice 0,02
Malawi 0,07
Rwanda 0,27
Seychelles 0,08
Soudan 0,03
Swaziland 1,44
Ouganda 14,07
Zambie 12,90
Zimbabwe 6,06
Source : nos calculs à partir des données de
l'OFIDA
2.2.3. Les ménages congolais
Les ménages congolais sont représentés
dans notre MCS par 2 ménages représentatifs à savoir :
« les Ménages urbains (MU) et les Ménages ruraux (MR)».
Soulignons que selon plusieurs enquêtes récentes, la population
congolaise vit en majeure partie en MR, soit 70 % ; et que les populations
urbaines sont généralement mieux loties et moins précaires
que les populations rurales. En effet, les MU perçoivent, en
général, un revenu global nettement supérieur à
celui perçu par les MR.
58 La présence de la RDC s'explique pour des
cas de réimportation.
Quelque soit le milieu de résidence, les revenus du
capital sont supérieurs aux revenus du travail, soit près du
triple. En effet, les MU touchent, en millions de CDF, 2 104 177 comme loyers
du capital, alors que les revenus du travail s'élèvent seulement
à millions de CDF 651 709, soit un revenu des facteurs total de millions
de CDF 2 755 886. Les MR quant à eux reçoivent des revenus du
capital et du travail de, respectivement en millions de CDF 990 201 et 306 687,
soit un revenu des facteurs total de millions de CDF 1 296 888. Il ressort que
les MU sont de loin plus favorisés que leurs compatriotes vivant dans
les zones rurales.
Les ménages congolais ne vivent pas seulement des
revenus perçus des facteurs de production dont ils disposent ; ils
reçoivent des transferts d'autres agents dont le RDM. Les MU
reçoivent des autres Ménages millions de CDF 9 539, tandis que
les MR ne reçoivent que millions de CDF 2 094. Ces chiffres
exprimés en pourcentage des revenus des facteurs s'élèvent
pour les MU et MR, respectivement à 0,34 % et 0,16 %. La majeure partie
de ces transferts, soit près de 80 %, a été versée
par les MU. Les ménages congolais reçoivent des transferts
versés par les Sociétés, les ISBL, les APU et le RDM, de
l'ordre de - exprimés en pourcentage des revenus des facteurs entre
parenthèses -, respectivement pour les MU et les MR, millions de CDF 461
194 et 217 033 (16 % et 16 %) ; 238 et 93 (moins de 1 % pour les deux) ; 122
167 et 47 509 (4,4 % et 3,6 %) ; 43 784 et 9 611 (1,5 % et 0,7 %). Encore une
fois, les MU sont les plus grands bénéficiaires de toutes les
provenances de transferts.
Tous ces chiffres conduisent à un revenu global,
respectivement pour les MU et MR, de millions de CDF 3 392 808 et 1 573 227,
soit une amélioration, par rapport aux revenus des facteurs, de 23 % et
21 %.
Les ménages congolais effectuent aussi des transferts.
Les montants des transferts versés sont légèrement
inférieurs à ceux des transferts reçus, à
l'exception des MR qui versent aux autres ménages plus qu'ils ne
reçoivent d'eux. En effet, les MU et les MR versent globalement aux
autres ménages, respectivement millions de CDF 9 190 et 2 443 ; au RDM 7
343 et 1 952. Les autres dépenses en faveur des
Sociétés, des ISBL et des APU (y compris les
impôts sur les revenus) s'élèvent globalement à
millions de CDF 145 042 pour les MU, et CDF 44 688 pour les MR. Globalement
tous ces transferts versés par les ménages
s'élèvent à millions de CDF 154 231 pour les MU et 47 131
pour les MR, soit en pourcentage des revenus globaux 4,5 % et 2,9 %. Ceci
confirme que les ménages congolais, de façon
générale, reçoivent plus qu'ils donnent.
En ce qui concerne les consommations finales des
ménages, soient les consommations domestiques, elles
s'élèvent à un montant global de CDF 3 142 000 pour les
MU, et CDF 1.431.269 pour les MR, soit, respectivement, 93 % et 91 % des
revenus globaux. Quelque le milieu de résidence, la structure de la
consommation se présente globalement de la même façon. Les
trois postes qui dominent cette structure sont les biens de l'Industrie, de
l'Agriculture et ceux des SM avec respectivement 58 %, 25 % et 16 % de la
consommation domestique. Le reste est réparti entre les produits de
l'Extraction et des APU.
Finalement, les MR se révèlent être
meilleurs épargnants que ceux vivant en milieu urbain. Ces derniers
n'épargnent qu'environ 2,5 % de leurs revenus globaux, alors qu'en
milieu rural cette part atteint près de 7 %.
Après avoir minutieusement présenté
l'économie congolaise à travers la MCS, le chapitre suivant
traite du MEGC calibré sur cette matrice.
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