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L'établissement de crédit tunisien entre la rentabilité et la performance

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par Mr. Radhouane LETAIF
Faculté des Sciences à‰conomiques et de Gestion de Sfax - licence appliquée en banque et assurances 2003
  

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Première partie (théorique) :

La performance bancaire et ses déterminants

Introduction :

Le modèle BANQUE-OPERA est un modèle importante dont le but d`étudier la performance bancaire et ses déterminants. Ce modèle a été propose vue les lacunes dans plusieurs travaux ou la performance est toujours attachée a son approche financière en négligeant les aspects organisationnels. Or les aspects organisationnels permettent, au moins analytiquement, aux managers d`améliorer leur compréhension et leur représentation du processus conduisant a la performance et par la même leur offre de nouveaux leviers d`actions et de contrôles.

Nous exposerons tout d'abord, dans un premier chapitre les caractéristiques des dimensions du modèle BANQUE-OPERA avant d'explorer au deuxième chapitre les liens unissant ces dimensions.

Chapitre 1 : Les dimensions du modèle « BANQUE-OPERA »

Le modèle BANQUE-OPERA propose de mettre en relation cinq catégories de dimension. Ces dimensions représentent: l'environnement bancaire, la personnalité, les activités, l'organisation/les moyens, le potentiel/les résultats. Au sein de ces dimensions existent des différentes variables.

Section 1 : Environnement bancaire

De même que le modèle OPERA, le modèle BANQUE-OPERA retient le caractère parfois auto-entretenu de certains indicateurs de l'environnement (p.ex. croissance, inflation). Ces indicateurs environnementaux ont aussi un impact sur les autres dimensions retenues dans le modèle car comme le souligne Naylor (1995, p : 58) : «Une banque est une firme multi-produits et multiservices qui fonctionne dans un environnement (ou marché) caractérisé par l'incertitude et la volatilité à long et à court terme en termes d'actifs et de passifs».

On peut décrire la relation «environnement-banque» de la manière suivante :

Figure 1 : la relation Banque-environnement

Environnement économique, démographique et réglementaireEmprunteursStructure du marchéBANQUEPréteurs

Source: d'après Capet, Causse et Meunier (1986, p : 47)

Les indicateurs choisis comme représentants des variables de l'environnement bancaire retenues dans le cadre du modèle BANQUE-OPERA peuvent être :

- Environnement économique: le taux d'intérêt réel ou nominal, la croissance du produit intérieur brut, le produit intérieur brut par personne, le taux d'inflation, les importations, les exportations, le taux de change.

- Environnement démographique: la population urbaine (ayant le potentiel d'affecter le taux de bancarisation).

- Environnement réglementaire: la garantie illimitée des dépôts par l'État, la politique publique (p.ex. secteur de l'économie faisant l'objet d'une aide de l'Etat).

- Structure du marché: le ratio de concentration (le taux de bancarisation).

Section 2 : Pouvoir et préférences/Personnalité

1. Pouvoir et préférences

La dimension «pouvoir et préférences» du modèle OPERA est indissociable de la question de la structure de la propriété et plus précisément du rapport entre celle-ci et la manière dont est gérée une organisation.

Cette problématique est au centre de la théorie de l'agence qui elle concernant la séparation entre les propriétaires et les dirigeants. De cette séparation émergente des gestionnaires et/ou dirigeants dont les objectifs peuvent être éloignés de ceux des actionnaires et/ou propriétaires. Cette divergence d'intérêt a conduit Jensen et Meckling (1976) à formaliser cette relation actionnaires-gestionnaires (principales-agents) au travers d'une relation dite d'agence qui peut s'exprimer ainsi «Nous définissons une relation d'agence comme un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l'agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d'un certain pouvoir de décision à l'agent».

Cependant, cette relation peut s'appliquer dans toute relation contractuelle entre deux individus. En substance, une relation d'agence peut survenir lorsque deux éléments sont réunis. Tout d'abord, les intérêts des deux partis en présence divergent. D'autre part, l'information n'est pas parfaite pour le principal «asymétrie d`information». Dans ce cadre, l'objectif du principal est de réduire la marge de manoeuvre de l'agent en mettant en place un ensemble de dispositifs de contrôle/de surveillance. De plus, le principal peut, au travers de mécanismes d'incitation (accountability, stock option, salaire au mérite/mérite paie, etc.), tenter d'amener l'agent à agir conformément à ses intérêts. Donc on peut pose la question existe-t-il de dispositifs d'incitation au sine des banque tunisienne ?

L'ensemble de ces dispositifs génèrent des coûts d'agence. En conséquence, la dissociation de la propriété et de la gestion dans le cadre de la firme managériale conduirait donc à une situation sous-optimale. Dans cette situation, pourquoi ne pas réunir les fonctions de «dirigeant» et de «propriétaire»?

La réponse est apportée par Fama et Jensen (1983). En effet, pour les organisations complexes, c'est-à-dire, dans les organisations ou les informations sont réparties entre différents agents, la séparation entre les propriétaires qui assument le risque financier et les managers qui agissent au quotidien peut être un facteur d'efficacité. Fondamentalement, l'un des objectifs poursuivit par la théorie de l'agence consiste à rechercher quel(s) sont la/les configuration(s) contractuelle(s) la/les plus efficiente(s). Dans cette perspective, de nombreux travaux se sont penchés sur la relation existant entre la performance des firmes et la structure de propriété. Selon Charreaux (1991, p:522), en ce qui concerne le lien performance-structure deux conceptions principales s'affrontent :

Courbe de capital - intérêts

- la thèse de la convergence. Au terme de cette première approche, plus la partie de capital détenue par les managers est forte plus ces derniers tendent à se conformer aux intérêts des actionnaires (Figure 2).

intérêts des actionnaires

capital détenue par les managers

Figure 2 : la thèse de la convergence d'intérêts

- la thèse de l'enracinement consiste à dire que les managers qui possèdent une majorité solide du capital peuvent gérer en dehors de tout contrôle et donc de manière contraire à la maximisation de la valeur (Figure 3).

intérêts des actionnaires

Courbe de capital - intérêts

Degré de solidité capital détenue par les managers

Figure 3 : Thèse de l'enracinement

Dernièrement, la théorie de l'agence a été mobilisée dans le cadre du gouvernement d'entreprises (corporate governance). Dans ce cadre, il existe de nombreuses études, mais peu d'entre elles traitent des banques. Parmi celles retenant comme objet de recherche les banques (Glassman et Rhoades, 1980; Allen et Cebenoyan, 1991; Prowse, 1997; Visentini, 1997; Anderson et Campbell II, 2000), la plupart ne prennent pas en compte la spécificité de ces établissements. Elles assimilent les banques à n'importe quelle autre entreprise. Parmi ces études, nous pouvons mentionner les résultats suivants:

- Saunders, Strock et Travlos (1990) estiment que les banques contrôlées par les actionnaires sont moins adverses au risque que les établissements contrôlés par les cadres et les gestionnaires.

- Gorton et Rosen (1995) constatent que sous réserve que le système bancaire soit sein, les cadres et les gestionnaires des banques détenant des avantages non salariaux ont tendance à agir d'une manière plus adverse au risque que les cadres et gestionnaires ne bénéficiant pas de tels avantages.

Cependant, afin de traiter de manière plus pertinente la question du «gouvernement des banques», il faut prendre en compte la spécificité de ces établissements par rapport aux autres entreprises. Selon Ciancanelli et Gonzales (2000, p:5), ce sont ces spécificités qui rendent difficiles les études sur le gouvernement des banques. Ciancanelli et Gonzales (2000, p:6) mettent en lumière les incohérences qui existent entre les hypothèses de la théorie de l'agence et les caractéristiques des entreprises bancaires :

Tableau 1 : Les incompatibilités entre les hypothèses de la théorie de l'agence et les caractéristiques des banques

SUPPOSITIONS DE LA THÉORIES DES AGENCES

LE CONTEXTE BANCAIRE

en termes de l'environnement

marché concurrentiel

marché réglementé

en termes de la structure organisationnelle

Il existe une «asymétrie de l'information» entre les propriétaires-actionnaires et les dirigeants-cadres

la structure de l'asymétrie de l'information est plus complexe:


· entre les déposants, la banque et le pouvoir réglementaire;


· entre les propriétaires-actionnaires, les cadres et le pouvoir réglementaire;


· entre les emprunteurs, les cadres et le pouvoir réglementaire.

en termes de la structure du capital

relativement peu d'endettement

beaucoup d'endettement

Source: d'après Ciancanelli, P. et J. A. R. Gonzalez (2000), «Corporate Governance in Banking: A Conceptual Framework», paper submitted for presentation at the European Financial Management Association Conference, Athens, June

2. Personnalité

Se définit par le statut de la banque, c'est-à-dire que «la personnalité de la banque» diffère selon que le capital appartient essentiellement à une personne privée ou publique. L'appartenance du capital peut exercer une influence non seulement sur la répartition du pouvoir mais aussi sur les préférences. Par exemple, les banques publiques sont parfois conduites à financer des projets ou des secteurs économiques risqués ou peu rentables. Outre la distinction entre «banque publique» et «banque privée», le concept de «personnalité de la banque» permet d'opérer une différence entre les banques locales et les banques étrangères. Cet aspect est d'autant plus intéressant lorsqu'on applique ce modèle à un pays émergent car il peut exister des écarts importants (p.ex. en termes de taille, de structure des actifs, etc.) entre les banques domestiques et celles originaires de pays dans lequel le système financier est stable et développé.

Un autre indicateur peut être utilisé pour exprimer «la personnalité de la banque». Il s'agit du niveau d'ouverture du capital au public. Cet indicateur peut être pertinent afin de donner une idée sur la répartition du pouvoir dans le cas où il existe un nombre suffisant d'établissements bancaires côtés en bourse.

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