Développement financier et croissance économique au Tchad de 1982 à 2007( Télécharger le fichier original )par Ahamat Djabre Genson Université de Douala - DEA 2008 |
CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITREEn somme, l'analyse empirique confirme la corrélation positive entre les variables financières retenues et la croissance économique au Tchad sur la période d'analyse. Cependant seules deux de ces variables financières (la part des crédits accordés aux secteurs privés dans le PIB nominal et la profondeur financière) influencent de manière statistiquement significative de la croissance à court terme. Par contre, à long terme, seule la profondeur financière a une influence statistiquement significative sur la croissance économique tchadienne. En effet, la causalité a un sens mitigé entre les différentes variables financières et la croissance économique. On a une causalité unidirectionnelle allant du secteur réel au secteur financier. Les causes de la faible contribution du système financier tiennent particulièrement à l'évolution de la politique monétaire et financière, et aux problèmes structurels qui minent le système financier tchadien. Afin de lever ces obstacles, d'importantes mesures de politiques économiques s'imposent. CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIEEn somme, cette partie a essayé, d'une part, d'évaluer l'impact du développement financier sur la croissance économique et, d'autre part, de determiner la nature du lien entre ces deux concepts. A ce titre, le troisième chapitre a d'abord mis en exergue les éléments de modèlisation de la relation entre le secteur financier et secteur réel, et les limites des différentes analyses empiriques. Ensuite elle s'est proposée de présenter les différentes variables financières et réelles ainsi que la spécification économétrique du modèle à estimer et, enfin, la procédure d'estimation. Les résultats obtenus montrent dans le quatrième chapitre que la contribution du système financier à la croissance économique reste faible au Tchad. Toutefois, l'amélioration de la finance pourrait avoir des effets positifs sur la croissance. Les résultats du test de causalité ont mis en évidence la nature unidirectionnelle du lien allant du secteur réel au secteur financier.
CONCLUSION GENERALELa question soulevée par cette étude était de savoir s'il existe un lien entre le développement financier à la croissance économique au Tchad à court et long terme sur la période 1982 - 2007. La relation entre les secteurs financier et réel est intéressante à analyser empiriquement puisque les analyses théoriques n'arrivent toujours pas à un consensus tandis que la plupart des études théoriques militent en faveur d'une relation positive entre les deux secteurs. La réponse à cette question permet de confirmer ou non les hypothèses qui stipulent qu'il existe une relation bidirectionnelle entre les secteurs financier et réel, le développement financier a un impact sur la croissance économique et que la croissance économique au Tchad influe le développement financier. Cette réponse peut avoir des implications importantes en matières de décisions politiques concernant l'augmentation des biens et services fournis par les intermédiaires financiers pouvant stimuler la croissance économique. La méthodologie utilisée pour l'analyse est similaire à celle de Boujelbène et Slim (2006) pour la Tunisie. Il a fallu dans un premier temps déterminer l'ordre d'intégration des séries temporelles par les tests de Dickey-Fuller Augmentés (ADF), ensuite tester la présence éventuelle de cointégration à partir du test de Johansen. Enfin, pour avoir la dynamique de court et long terme des différentes variables, des modèles à correction d'erreur ont été utilisés. Le test de causalité de Granger a été utilisé pour determiner la nature du lien entre le secteur financier et secteur réel. En effet, selon les tests ADF, toutes les séries sauf la variable financière (cbc) qui est stationnaire à niveau. Les autres sont stationnaires en différence première, c'est-à-dire qu'elles sont intégrées d'ordre1. Le test de cointégration de Johansen nous confirme l'existence d'une relation de long terme entre les variables financières et réelle. L'analyse valide les modèles à correction d'erreur qui montrent la dynamique de court et long terme entre les variables car les coefficients associés à la force de rappel sont négatifs et statistiquement significatifs. A court terme, l'augmentation des indicateurs de développement financier mesurant par le ratio des crédits accordés au secteur privé dans le PIB nominal (csp), la profondeur financière (m2) fait augmenter la croissance économique. Cependant, les crédits accordés au secteur privé dans le PIB nominal (csp) et la profondeur financière (m2) ont une influence significative sur la croissance du secteur réel au Tchad à court terme. Ce résultat peut se justifier par la performance du secteur bancaire dans l'allocation des crédits dans l'économie tchadienne. Les tests de causalité confirment l'existence d'une causalité bidirectionnelle entre la croissance économique et la profondeur financière. La causalité est cependant unidirectionnelle allant aussi du secteur réel à la part des crédits accordés par les banques commerciales. Le sens inverse n'est pas constaté entre les variables financières et réelles. C'est le secteur réel qui cause le secteur financier. Donc la relation de causalité est unidirectionnelle allant du réel au financier. En somme, les différents tests confirment nos hypothèses d'études. Les implications politiques de l'analyse sont claires. Le développement financier doit être encouragé, mais il est souhaitable qu'il soit le plus régulier possible. Cela signifie qu'une politique de libéralisation financière ne doit pas être menée dans n'importent quelles condition. C'est pourquoi le développement financier sera d'autant plus favorable à la croissance et à la réduction de la pauvreté que la politique macroéconomique sera stable, que l'ouverture extérieure, notamment financière, sera progressive et que les banques seront soumises à surveillance. L'effet bénéfique du développement financier sur la croissance n'en demeure pas moins, mais l'instabilité financière atténue sensiblement la croissance économique. L'analyse bien que n'ayant pas incorporé l'instabilité financière. La plupart des études théoriques ou appliquées sur le rôle du développement financier dans la croissance économique reconnaissent son effet bénéfique. Toutefois, d'autres études montrent l'effet souvent désastreux des crises financières sur la croissance économique12(*). C'est dans cet optique qu'il est important dans une étude ultérieure d'intégrer l'impact d'instabilité financière sur la croissance économique de la sous région en générale et au Tchad en particulier BIBLIOGRAPHIE Agliata M., 1999, « Les effets du processus de libéralisation financière » Cahier Français n°289. Amable B. et Chatelain J.B , 1995, « Efficacité des système financiers et Développement économique» , Economie internationale, n°61, 1 trimestre, pp99-130. Anne J., Marc R. et Baptiste V., 1998, « Approfondissement financier et croissance : analyse empirique en Afrique sub-saharienne » CREFED-CERPEM, pp.11 Bagerhot W. 1873, «Lombard Street: A Description of the Money Market», London: Henry. Baltensperger (1974), «The precautionary demand for reserves» the American Economic Review, vol 64, n°1, pp.205-210 Banque Mondiale, 2007, « Rapport Statistique annuel, World Development Indicators 2006 ». Banque Mondial (1989) Rapport sur le développement dans le monde. 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Notes : (1) Produit intérieur brut par tête (2) Masse monétaire (3) Crédit au secteur privé (4) Crédit banques commerciales (5) Ouverture commerciale (6) Dépenses publiques * 12S. GUILLAUMONT JEANNENEY et K.R.KPODAR .2004 « Développement financier, instabilité financière et croissance économique. CERDI, avril 2004; 40p
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