SECTION 2: Evolution des indicateurs d'allocation du
crédit
Au niveau de la distribution des crédits.
Malgré les mesures de restructuration, les banques tchadiennes sont
restées frileuses et s'engagent très peu dans le financement de
l'économie.
2-1 : Evolution des crédits bancaires au Tchad
Les crédits bancaires ont suivi le même rythme
que l'évolution des dépôts mais de façon moins que
proportionnelle comme l'indique les différentes figures
ci-àprès.
Figure 5: Graphique représentant
l'évolution du crédits bancaire
Source : Par l'auteur à partir
des données de la BEAC
Au vu de ce graphique, il ressort que les crédits
bancaires on connu une augmentation à partir de 1982 jusqu'à la
fin de l'année 1986 à cause de la stabilité politique
avant de chuter à partir de 1987 jusqu'à fin 1989 à cause
de la guerre civile.
La dévaluation n'a pas eu les effets
escomptés et les crédits à l'économie ont
diminué entre le 31/12/1993 et le 31/12/1994. Cette situation s'explique
par une prudence excessive des banquiers, mais aussi par une diminution de la
demande d'entreprise.
Entre 1998 et 1999, ont observe la même
tendance, les crédits ayant baissé. Cette tendance s'explique par
les conséquences de la deuxième phase de restructuration
engagée au second semestre 1995.
De 2000 à 2007, les crédits ont
connu une augmentation malgré quelque inflexion en 2002 et en 2004,
cette évolution semble avoir au moins trois niveau d'explication: la
forte amélioration de la liquidité du système bancaire,
l'amélioration de climat des affaires et le nombre des banques
créeés en augmentation ces dernières années ( 4
banques ont été créeés depuis 2000 et une est en
cours de création ).
Au cours de la période d'étude,
l'évolution du crédit bancaire par durée s'est
presentée de la manière suivante.
Figure 6: Graphique représentant
l'évolution du crédit bancaire par durée
Source : Par l'auteur à partir
des données BEAC
De manière générale, les crédits
bancaires ont évolué en dent de scie de 1982 à 2007
s'agissant des différents termes, un constat peut être fait au vu
de ce graphique .
Les crédits à long terme
étaient inéxistants de 1982 à 1985 en raison de manque de
confiance des intermédiaires financiers envers les emprunteurs qui se
trouvaient dans une situation politique et économique incertaine. Mais
à partir de fin 1985 à 1988 les crédits à long
terme ont répris timidement avant de disparaître en fin 1989
à cause de la situation politique défavorable au climat des
affaires. Ils ont progressé à partir de 1990 jusqu'à
atteindre un pic en 2007 à cause de la situation favorable au climat des
affaires.
Les crédits à moyen terme relativement plus
important ont gardé la même évolution au fil du temps
malgré quelques périodes de chute.
Enfin, les crédits à court terme quant à
eux ont progressivement évolué avec le climat des affaires et la
situation économique du pays.
Au total, les crédits bancaires ont gardé la
même structure qu'avant la restructuration avec une nette diminution des
crédits à court terme et crédits à moyen terme. Les
crédits à long terme restent presque négligeables
malgré le rôle qu'ils sont appelés à jouer dans la
formation brute du capital fixe.
2-2 : L'influence des activites financiers sur la
croissance
L'objet des systèmes financiers est de s'interposer
entre prêteurs et emprunteurs afin de rendre plus cohérents leurs
décisions d'épargne et d'investissements, et finalement de
faciliter leurs transactions. Cette interposition peut être
réalisée de façon centralisée par un
intermédiaire financier qui doit être capable d'assurer une
allocation efficace de l'épargne vers l'investissement, en
évitant à la fois un endettement excessif des entreprises par
rapport aux fonds disponibles, une sous utilisation des capacités de
financement conduisant à des situations de sous-emploi de
l'épargne, ou bien encore une mauvaise utilisation de ces
capacités conduisant à financer les projets les moins
rentables.
En effet, la relation financière
élémentaire directe entre un épargnant et un emprunteur
présente de grandes faiblesses. D'une part, une telle relation exige une
complémentarité totale, sur un certain laps de temps au moins
entre deux projets individuels, l'un d'épargne et l'autre
d'investissement. Or cette double coïncidence entre projets à la
fois sur le montant et sur la durée n'a aucune raison d'être
systématiquement vérifiée. D'autre part, le financement
d'un projet d'investissement crée généralement des risques
et des problèmes d'asymétrie informationnelle qu'un investisseur
isolé n'est pas toujours à mesure d'assurer.
L'intérêt majeur d'un système financier
développé est à la fois de rendre compatible dans le temps
des projets qui ne le sont pas à une date donnée, et de
réduire les asymétries informationnelles et les risques afin de
favoriser l'investissement et donc la croissance. A ce titre, c'est à
travers les principales fonctions qu'exercent les systèmes financiers
qu'on mesure leurs effets sur la croissance.
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