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Vulnérabilité des entreprises face aux crises financières

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par Abdelkefi ESSID
Faculté des Sciences Economique et de Gestion de Sfax - Maitrise en finance 2009
  

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Section II : Types et conséquences des crises financières.

II-1 : Les types des crises financières :

Rade let et Sachs(1998) identifient cinq types de crises financières, même si elles sont souvent imbriquées en pratiques.

· II.1.1 : Les crises liées à la politique économique :

Dans le monde canonique de Kurgan(1979), un excès de création monétaire (généralement liés à la monétisation de déficits budgétaires excessifs) rend le taux de change insoutenable. Les réserves de change s'épuisent à tenter de le défendre, jusqu'au moment ou la crise de change éclate. C'est un peu le scénario européen de 1992-93.

· II.1.2 La panique financière :

Elle peut intervenir lorsque les dettes à court terme dépassent les actifs à court terme et s'il n'y a pas de prêteur en dernier ressort crédible. Il devient alors rationnel pour les prêteurs de retirer leurs capitaux, s'ils constatent que les autres créanciers en font autant, et ce, même s'ils avaient été disposés à maintenir leurs engagements. La crise aurait donc pu être évitée. La crise mexicaine est une illustration possible de ce type de crise. Il peut sembler illogique d'associer le terme de panique à un comportement individuel rationnel, mais l'irrationalité découle ici de l'addition de ces comportements (effet de composition).

· II.1.3. L'éclatement d'une bulle spéculative :

On parle de bulle lorsque le prix des actifs diverge de manière de plus en plus prononcée de leur valeur fondamentale, définie comme la somme actualisée des flux de revenus anticipés que l'actif doit générer, par exemple, sur le marché des actions, lorsque le PER (rapport cours/bénéfice) ne cesse de progresser. Les bulles révèlent un surendettement des agents analysé par Irving Fischer dans un article de 1933 à propos de la crise de 1929. Reprenant cette analyse, Minsky distingue trois structures possibles : hedge (dette couverte par des revenus) spéculative (des revenus couvrent les intérêts mais pas le capital à rembourser), et Ponzi (couverture des engagements par la dette). Le passage de hedge à spéculative s'explique par les opportunités de profit qui naissent en période d'euphorie ; on passe à la structure Ponzi lorsque les emprunteurs sont obligés de céder des actifs pour solder leur dette, ce qui provoque une baisse du prix de ces actifs et l'inversion des anticipations. C'est la situation étudiée par Fisher sous le terme de debt-deflation. La crise japonaise en est une bonne illustration dans sa première phase.

· II.1.4. Hasard moral :

Dans le modèle de Akerlof et D. Romer (1996), lorsque des bues sous-capitalisées ou peu régulées peuvent emprunter en bénéficiant de garanties publiques, elles ont toutes chances de prendre des risques excessifs. Ils appliquent ce modèle à la crise des caisses d'épargne américaines. Paul Krugman (1998) présente les choses ainsi : si un prêt ou un placement est très risqué, il peut rapporter beaucoup, mais avec une faible probabilité; son espérance de gain, guide normal de la décision, est donc faible. Mais, si les pertes éventuelles sont couvertes par les autorités monétaires, il est inutile de se préoccuper du cas où les choses tourneraient mal. L'espérance de gain est alors remplacée comme guide de la décision par la valeur du gain en cas de succès, que Krugman appelle valeur "Pangloss". Vient cependant un moment où les risques apparaissent pour ce qu'ils sont : de mauvais risques. Les agents envisagent alors la mobilisation de la garantie implicite dont bénéficient les intermédiaires financiers, et se rendent compte qu'elle ne pourra pas être mobilisée compte tenu de l'importance des sommes en jeu. Selon Krugman, ce mécanisme a joué un rôle essentiel dans la crise asiatique.

· II.1.5. Sauvetage catastrophique (Disrderly workout) :

Selon Sachs (1995), ce type de crise intervient lorsque l'insolvabilité d'un emprunteur provoque une compétition des créanciers pour tenter de limiter leurs pertes. L'assèchement du marché des fonds qui peuvent être prêtés entraîne alors l'accumulation de faillites.

Les crises ainsi définies et classées constituent une vraie menace non seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan social.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote