Traction animale et zones cotonnières en Afrique de
l'Ouest
Recensement des unités industrielles liées
à la filière cotonnière en Afrique de l'Ouest
Tous ces faits nous montrent combien les subventions peuvent
être mauvaises pour le développement de ces pays africains. Ainsi,
A. Subramanian et N. Tamirisa (économistes du FMI) montrent dans un de
leurs articles, "Afica's trade revisited", combien un secteur
compétitif et intégré au marché mondial est
important pour le développement. Un secteur aussi compétitif que
le coton permettrait aux pays d'Afrique de l'Ouest de bénéficier
d'effets d'entrainement dans d'autres secteurs. D'autant plus que la culture du
coton, bien qu'elle soit une culture d'exportation, ne vient pas concurrencer
les cultures vivrières. En effet, les dates de plantation et de
récolte permettent de pratiquer la polyculture sur les parcelles,
assurant une production vivrière conséquente, atout non
négligeable lorsque l'on sait que l'autosuffisance alimentaire est
aujourd'hui un enjeu majeur pour beaucoup de pays, en particulier des pays en
développement. Or, les subventions viennent casser les effets positifs
de l'ouverture et ce, à l'intérieur même de la
filière du coton puisque l'on remarque qu'une
désindustrialisation dans le secteur textile s'est amorcée
à partir des années 90, surtout au Mali. Les pays d'Afrique
subsaharienne possèdent peut de secteur compétitifs sur lesquels
ils pourraient baser leur développement. Si à cela viennent
s'ajouter des effets négatifs des politiques des pays
développés dans des secteurs qui sont pourtant
compétitifs, le problème du sous développement et de la
pauvreté risque de rester un thème majeur de l'Afrique en
général, et de l'Afrique de l'Ouest en particulier.
En conclusion, on remarque que les subventions sont un
obstacle majeur, quoiqu'en disent les représentants des USA et de l'UE
à l'OMC, au développement dans les pays pauvres. C'est
particulièrement vrai pour les produits agricoles, le coton ne faisant
pas exception. Pour autant, la proposition déposée par les pays
africains n'a pas vraiment été suivie d'effets. Bien que ces
derniers aient pu obtenir une promesse d'aides, celles-ci sont mal
définies, et ont été arrachées au prix de longues
tractations. De plus elles ne compensent pas les pertes que les pays
producteurs de coton ont du subir du fait des subventions. Le seul
évènement majeur qui est peut-être ressorti de la
conférence ministérielle de Cancún est sans doute le
début d'un nouveau rapport de force entre les pays qui composent l'OMC.
Alors que les pays industrialisés s'affrontaient entre eux, mais
gardaient la main mise sur l'organisation et imposaient leurs volontés
aux pays en développement, on assiste avec l'émergence de
nouvelles puissances, telles que le Brésil, l'Inde, et la Chine (qui a
adhéré à l'OMC en 2001), à l'établissement
d'un nouveau rapport de force. Par leur potentiel futur, ces pays commencent
à peser sur les politiques économiques des anciens pays
industrialisés. L'attrait des pays riches pour ces marchés en
pleine expansion en sont la preuve. Toutefois l'émergence de ces pays
posent aussi de nouveaux problèmes tant en terme de géopolitique
qu'en terme de politiques économiques. Le plus grand défi qui se
pose aux pays riches, est surement de savoir comment ils vont pouvoir continuer
à garder leurs anciennes politiques commerciales,
particulièrement leurs politiques agricoles sans déclencher de
"guerre économique" avec ces pays alors que ceux-ci, par la taille de
leur population et par leur croissance économique, représentent
les grands marchés de demain.
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