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Contribution à  la connaissance des systèmes d'élevage bovin

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par Larem GUERRA
Université Farhat Abbas Setif - Ingénieur d'état en agronomie option production animale 2007
  

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Chapitre III : Matériels et méthodes

I. Présentation de la région d'étude

1. Situation géographique :

La wilaya de Sétif se situe dans les hautes plaines de l'Est algérien. Elle occupe une position centrale et constitue un carrefour entouré de 6 wilayas. Au nord, elle est limitée par les wilayates de Bejaia et de Jijel, à l'Est par la wilaya de Mila, au sud par les wilayates de Batna et M'sila et à l'Ouest par la wilaya de Bordj Bou-Arreridj (figure 04).

Figure 04 : Carte représentative de la wilaya de Sétif

Grâce à l'important réseau de communication notamment les routes nationales, Sétif est devenue un passage obligé des flux venant du Sud vers les ports de Jijel et de Bejaia, et des trafics de l'Est vers l'Ouest (Constantine et Annaba vers Alger).

Sétif s'étend sur une superficie de 6 549,64 km2. Elle est composée de 60 communes reparties en 20 daïrates. Son altitude est comprise entre 900 et 2000 m.

2. Le milieu physique :

2.1. Les reliefs:

D'une manière générale la wilaya de Sétif est un pays de hautes terres où 3 zones se distinguent (figure 05) :

- La zone montagneuse : Constituée de trois masses montagneuses :

· Les monts de Babor : Situés au Nord de la wilaya et s'étend sur une centaine de kilomètres où culmine à 2004m.

· Les monts des Bibans dont l'extrémité orientale couvrent le Nord-Ouest de la wilaya.

· Les monts de Hodna s'étalent sur le Sud et Sud-Ouest de la wilaya. L'altitude atteint jusqu'à 1890m au Djebel-Afgane (Boutaleb). Cette zone occupe 2 871,61km² soit 43,84% de la superficie de la wilaya.

- La zone des hautes Plaines : Cette région s'enferme dans les limites naturelles qui sont les masses montagneuses. Elle occupe la partie centrale de la wilaya d'une superficie de 3 217,19 km² soit 49,12%. L'altitude varie entre 900 et 1 200 m.

- La frange semi-Aride : Elle coïncide avec le Sud et abrite des chotts :

- Chott El Beida (Hammam Sokhna),

- Chott El Ferraine (Ain-Lahdjar),

- Et Sebkhet Melloul (Guellel et Sebkhet Bazer (Sud Bazer Sakra).

C'est une zone pratiquement plate ne dépassant guère les 900m d'altitude. On retrouve 4 communes d'une superficie 460,84 km² soit 7,04% de la superficie de la wilaya.

Figure 05 : Carte des reliefs de la wilaya de Sétif

Source : Mouffok, 2007. 

2.2. La pédologie :

La zone nord, plus réduite en surface, comporte majoritairement des sols pas ou peu calcaires, noirs, argileux, vertiques ; la zone sud, plus importante en surface, comporte des sols essentiellement calcaires avec, le plus souvent, des accumulations calcaires dures proches de la surface (Lahmar et al., 1992).

2.3. L'hydrologie :

Les cours d'eau sont tributaires de l'inégalité et de l'irrégularité des précipitations, ils sont généralement secs en été et, en hiver, ils sont souvent en crue. Les principaux cours d'eau superficiels sont Oued Bousselem dans la partie Nord et Nord-Ouest, Oued Dehamcha et Oued Menaâ dans la partie Nord-Est et Oued Ftissa et Ben Dhiab dans la partie Sud de la région.

L'agriculture mobilise aussi des sources souterraines sous forme de puits, de forages et de sources, dont les quantités dépassent 115,05 Hm3 d'eau (tableau 04).

Tableau 04 : Origine et quantités des eaux superficielles et souterraines

 

Origine

Quantités (Hm)

Eaux superficielles

Apport du Barrage (BBA)

22,07

Petits barrage

3,80

Retenues collinaires

4,69

Fils d'eau

12,72

Total eaux superficielles

42,22

Eaux souterraines

Puits

19,40

Forages

84,75

Sources

10,90

Total eaux souterraines

115,05

Total

 

157,27

Source : Direction d'hydraulique de Sétif (2008) .

2.4. Le climat :

La wilaya se caractérise par un climat continental semi-aride, avec des étés chauds et secs et des hivers rigoureux. Les pluies sont insuffisantes et irrégulières à la fois dans le temps et dans l'espace ; la moyenne de pluviométrie est de 400mm. En effet, il ressort de la figure 06 que la période de précipitation est concentrée durant la période qui s'étale de l'automne jusqu'au Printemps, alors que l'Eté est sec. Si les monts de Babor sont les plus arrosés en recevant 700 mm par an, la quantité diminue sensiblement pour atteindre 400 mm en moyenne par an sur les hautes plaines par contre la zone Sud est la moins arrosée, les précipitations ne dépassent pas les 300 mm.

Figure 06: Pluviométrie mensuelles dans la wilaya de Sétif

Source : SRMS (2008).

Du point de vue thermique, l'accentuation des contrastes est remarquée, les températures sont basses en hiver et élevées au cours de la période estivale (figure 07). A cela s'ajoute la médiocrité de l'humidité atmosphérique dont les conséquences sur l'allongement de la saison sèche sont apparentes (DPAT, 2006).

Figure 07 : Variations des températures moyennes mensuelles en °C (1985 - 2007)

Source : SRMS (2008).

Il est à signaler le nombre élevé des gelées blanches qui touchent notamment la zone des hautes plaines .L'enneigement demeure médiocre. Enfin, les vents sont variables avec une prépondérance des vents ouest et nord-ouest pendant l'hiver alors que le sirocco se manifeste pendant l'été avec des effets négatifs.

2.5. La végétation :

Les précipitations et l'altitude conditionnent en grande partie l'importance et la variabilité de la végétation. On distingue sur les monts les forêts d'Alep de cèdre, le sapin de Numidie, le cyprès et le chêne vert et le chêne-liège. Par ailleurs, la zone montagneuse demeure une région de l'arboriculture notamment l'olivier et le figuier.

Les hautes plaines sont le domaine de la céréaliculture et des cultures maraîchères. Par contre pour la zone semi aride, et compte tenu de la qualité saline de ses sols, la flore est généralement pauvre.

3. Les activités agricoles :

3.1. La répartition des terres :

Le tableau 5 indique la répartition et l'occupation des terres par l'agriculture pour la compagne 2006/2007. La superficie agricole utile de la wilaya (SAU) est de 360 986 ha dont seulement 6,65% en irrigué.

Tableau 05 : Répartition générale des terres de la wilaya de Sétif

Compagne agricole : 2006/2007

Répartition

Superficie

(ha)

Superficie

Agricole

Utile

(SAU)

Terres labourables

Cultures herbacées

199 902

Jachères

134 316

Cultures permanentes

Prairies Naturelles

1 957,50

Vignobles

54,81

Plantation d'arbres fruitiers (en masse)

24 756

Arbres fruitiers (en isolés)

Equiv. (HA)Non inclus dans la SAU

4 558

Total SAU

360 986

Dont SAU irriguée

23 995

Pacages et parcours

57 778

Terres improductives des exploitations

41 084

Total des terres utilisées par l'agriculture (SAT)

459 848

Superficies forestières

100 016

Terres improductives non affectées à l'agriculture

95 100

Superficie totale de la wilaya (ST)

654 964

Source : DSA de Sétif (2008).

3.2. La production végétale :

L'agriculture dans la région s'articule principalement autour de la production céréalière qui occupe une grande superficie de la SAU (173 455ha). La superficie réservée pour les cultures céréalières est répartie en 93 630 ha de blé dur, 26 455 ha de blé tendre, 47195 ha d'orge, et 6 160 ha d'avoine. Pour les cultures maraîchères, la superficie réservée est de 7 586,79 ha. Par contre, les légumes secs sont limités (425 ha) ainsi que l'arboriculture qui est présente sur 24 197 ha (Tableau 06).

Tableau 06 : la production végétale

Spéculation

Superficie (ha)

Production (Qx)

Céréales : Total

Dont : - Blé dur

- Blé tendre

- Orge

- Avoine

173 455

93 630

26 455

47 195

6 160

2 316 135

1 114 406

345 995

750 480

105 185

Culture maraîchère

7 586,79

1 050 844

Cultures industrielles (Tabac)

881

12 975

Légumes secs

425

4 013

Arboricultures

24 197

105 486

Olivier

16 337,84

46 175

Source : DSA de Sétif (2008)

Pour les cultures fourragères, la superficie totale réservée pour la compagne 2006/2007 est de 19 511,50 ha. Durant ces dernières années, la mobilisation des eaux souterraines dans la région de dépression a produit un développement considérable des cultures fourragères conduites en vert (Mouffok, 2007). En effet, la superficie réservée aux fourrages secs a diminue de 18 553,50 ha durant la compagne 1990/1991 à 12 965 ha durant 2005/2006, alors que la superficie réservée aux fourrages verts passe de 1 475ha à 5 154 ha. Enfin, la superficie occupée par les fourrages naturels est variable d'une compagne à une autre (Annexe 01).

3.3. La production animale:

L'élevage ovin dont l'alimentation dépend de la céréaliculture, occupe la première place avec 468 880 têtes (tableau 07). Il est suivi par l'élevage bovin dont l'effectif est évalué à 112 980 têtes dont 61 485 vaches laitières alors que l'élevage caprin est de type traditionnel. Celui-ci totalise un effectif estimé à 66 220 têtes, et associé généralement aux troupeaux ovins.

Pour les petits élevages, les effectifs évalués sont de 5 867 300 sujets de poulets de chair, de 1 409 750 sujets de poulets de pontes et de 92 685 sujets pour la dinde. Enfin, pour l'apiculture on enregistre la présence de 32 944 ruches.

Tableau 07 : Les effectifs animaux

Espèces

Effectif (en têtes)

Ovins

468 880

Bovins dont :

vaches

112 980

61 485

Caprins

66 220

Equins

908

Poulets de chair

5 867 300

Poulets de ponte

1 409 750

Dindes

92 685

Ruches

32 944

Source : DSA de Sétif (2008)

II. Objectifs et méthodologie :

1. Objectifs :

Ce travail est une étude des systèmes d'élevage bovin dans la région semi aride de Sétif. Il a pour objectifs principaux de :

· Identifier les différents types d'exploitations ayant pratiquant l'élevage bovin.

· Caractériser les différents systèmes de production et d'élevage bovin pratiqués dans la région à l'aide d'une typologie.

· Connaître le fonctionnement des systèmes d'élevage identifiés et les pratiques adoptées par les éleveurs.

· Cerner les avantages et les contraintes qui entravent le développement de la filière.

2. Démarche méthodologique :

La démarche méthodologique retenue comporte les étapes suivantes (figure 08) :

- La formulation du sujet et le choix de la région d'étude.

- Recherche bibliographique.

- L'élaboration d'un questionnaire d'enquête.

- La collecte des informations et réalisation de l'enquête auprès des éleveurs.

- Le dépouillement et l'analyse des données.

- Réalisation de la typologie.

- Discussion générale.

- Conclusion.

Formulation de sujet et choix de la région d'étude

Recherche bibliographique

Elaboration

d'un questionnaire d'enquêtes

Collecte des informations

et réalisation des enquêtes

Dépouillement et l'analyse des données

Résultats et discussion

Conclusion

Figure 08 : Les étapes de la méthodologie

2.1. L'élaboration du questionnaire :

Ces enquêtes reposent essentiellement sur un questionnaire (Annexe2) établi d'une façon assez large permettant le recueil d'un maximum d'informations sur l'élevage bovin dans la région d'étude. Ce questionnaire est composé de trois volets qui sont :

- Le volet social qui regroupe toutes les informations concernant l'éleveur et sa famille;

- Le volet technique qui comprend:

· la structure de l'exploitation agricole (foncier, équipement agricole, la force du travail, ressources hydriques,...etc.);

· la structure des bâtiments d'élevage, les effectifs, la conduite du troupeau, les principaux cultures, l'élevage des jeunes, l'hygiène,...etc.

- Le volet économique:

· les ventes et les achats effectués par l'éleveur;

· les principales productions animales ou végétales,

· les subventions bénéficiées.

2.2. Le choix des exploitations :

Les exploitations visitées, sont choisies de façons aléatoires, principalement orientées vers une activité d'élevage bovin. Ce choix est effectué d'une part à l'aide de listes des éleveurs obtenues auprès de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya, et d'autre part en se basant sur un certain nombre de critères qui sont :

- La disponibilité d'informations fiables ;

- L'accort de l'éleveur ;

- La disponibilité des moyens de transport.

2.3. L'échantillonnage :

L'étude s'appuie sur les résultats de l'enquête qu'on a mené auprès de 48 exploitations dans la zone semi aride de la wilaya de Sétif. Ces exploitations enquêtées se répartissent sur trois sous-zones présentant des caractéristiques agro-écologiques différentes telles que la végétation, le type de sols, le gradient altitudinal, la pluviométrie,...etc.

Parmi l'ensemble des communes de la wilaya, quatorze communes ont été choisies pour faire les enquêtes (figure 09, tableau 08). En effet, 39% des exploitations sont situées dans la région sud (semi aride inférieure), 31% dans la zone semi aride centrale et 30% dans la région nord de la wilaya (semi aride supérieure).

Tableau 08: La répartition des exploitations enquêtées par communes

Région

Commune

Nombre d'exploitations

Nombre d'exploitations/ région

Nord

-Beni fouda

-Ouricia

-Ouled Adouane

- Ain Arnet

-Ain Abassa

4

2

3

3

3

15 exploitations

Centre

-El-Eulma

- Sétif

-Bazar Sakhra

-Guelta Zerga

3

3

4

4

14 exploitations

Sud

-Hammam Sokhna

-Guellal

-Ain Oulemen

-Rasfa

-Baida Borj

4

5

3

3

4

19 exploitations

Total

14 communes

48 exploitations

48 exploitations

 

Figure 09 : La zone d'étude

3. Déroulement des enquêtes :

Les enquêtes se sont déroulées sur le terrain auprès des éleveurs du 1er Avril au 5 Mai de l'année en cours (2008). Lors des visites sur sites des exploitations, des entretiens et des discussions ont été réalisés avec les éleveurs à l'aide du questionnaire d'enquête. L'enquête a durée environ deux heures avec chaque exploitant. Malgré que les sujets abordés dans le questionnaire répondent aux préoccupations des éleveurs, la grande majorité des enquêtés n'ont pas exprimé de la patience.

4. Traitements et analyses statistiques des données :

4.1. Les outils :

L'analyse des données s'est fait d'abord par une création d'une base de données sur Microsoft Excel version 2003 avec un codage des réponses afin d'en faciliter le traitement. Puis la saisie des réponses du questionnaire d'enquête sur cette base de données. En utilisant les outils statistiques avec les tableaux croisés dynamiques de Microsoft Excel, nous avons calculé les moyennes, les écart-types ainsi que les pourcentages.

Pour analyser les informations obtenues des enquêtes, une analyse en composantes principales (ACP), suivie d'une classification ascendante hiérarchique (CAH), et une analyse factorielle des correspondances (AFCm) sont réalisées avec le logiciel XLstat 2008.

4.2. Les méthodes d'analyse :

Les méthodes d'analyse utilisées sont les suivantes:

· Analyse en Composantes Principales (ACP) :

L'ACP est une méthode statistique essentiellement descriptive, son objectif est de présenter sous une forme graphique, le maximum de l'information contenue dans un tableau de données constituées d'individus et de variables quantitatives (Philippeau, 1986).

· Analyse Factorielle des Correspondances multiples (AFCm) :

Comme pour l'ACP, l'AFCm vise à représenter graphiquement un tableau de données en réduisant le nombre de dimensions initiales, qui sont égales au nombre de variables, à quelques axes, par des combinaisons linéaires des variables de base. L'AFC traite par contre des données qualitatives ou des variables quantitatives et ordinales transformées. Cette méthode est utilisée pour valoriser des enquêtes en mettant en évidence des relations entre modalités de variables. Dans ce cas, les données quantitatives sont transformées en données qualitatives (modalités) pour les adapter à la nature de l'analyse (Mouffok, 2007).

· Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) :

La classification ascendante hiérarchique conduit à regrouper et ranger les individus en classes en fonction de la « distance » qui les sépare. Cette méthode de classification se réalise sur le nombre d'axes jugés intéressants dans l'analyse des composantes principales (Hostiou, 2003).

4.3. L'estimation de la production laitière :

Pour toutes les exploitations visitées, on n'a pas trouvé un contrôle laitier, donc on n'a pas eu des données fiables et exactes pour ses productions laitières annuelles, on a eu juste des estimations journalières pour chaque saison. Pour calculer la moyenne journalière par vache on a utilisé la méthode suivante :

MPL = MPL d'été + MPL d'automne + MPL d'hiver + MPL de printemps / 4.

MPL : moyenne de la production laitière par jour par vache.

5. Définition de La typologie :

La typologie est une méthode de comparaison, dans le sens où les individus d'un même type sont très homogènes entre eux et très hétérogènes avec les individus des autres types (Cerf et al., 1987).

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984