La Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) est
située à l'extrême pointe nord-ouest de la
République du Bénin (Figure 2 et Figure
3). Ses limites géographiques sont comprises entre 10°30
et 11°30 latitudes Nord et entre 0°50 et 2°00 longitude Est. A
l'Est, la réserve fait frontière avec celle du W, et au Nord avec
le Burkina-Faso. Cette limite Nord est représentée par le fleuve
de la Pendjari qui donne son nom à la réserve et lui assure une
faune riche et variée. L'une des aires protégées les mieux
gardées et les plus riches de l'Afrique de l'Ouest (Bousquet, 1992), la
Réserve de Biosphère de la Pendjari est située à
cheval sur les communes de Matéri, Tanguiéta et Kérou,
elle couvre une superficie de 477.802 ha (CENAGREF, 2005) dont :
ü Le Parc National de la Pendjari proprement dit,
intégralement protégé, d'une superficie de 266 040 ha ;
ü La Zone Cynégétique de la Pendjari (ZCP) de
170.080 ha dont 3.460 ha pour la Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC)
;
ü La Zone Cynégétique de Konkombri (ZCK)
(41.682 ha) incluse dans la zone cynégétique de l'Atacora
(125.682 ha) ;
ü La Zone de Transition essentiellement composée de
tous les terroirs qui jouxtent le complexe de la Pendjari.
en
co
u'à
0: 1: 2: 3:
Légende
1-1 Complexe pendjari.
Le BENIN
en Afrique
NIGER
BURKINA FASO
Poiga
NIGERIA
TOGO
I
H 14'1 O 1(111
Iftnarper ANCESCILI ISE.1.CERIALX:,
· .saa cm
dm .1.1.3,11u, 51C
·
· Umm Mu UN,
G 37 Flkesé
11
Carte de situation du Parc National de la Pendjari
DI° 2I
·
3I°
Figure 2 : Localisation de la Réserve de
la Pendjari au Bénin
Source : CENAGREF (2005)
Zones de Protection de la Réserve de
Biosphère de la PendjariN
/imite de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari
aires centrales
Daga
Satiandiga
Sakouéhou
Pouri
Kandou
Nagasséga
Dassari
TANGUIÉTA
aire tampon écotouristique
Batia
Sangou
Tanongou
Pessagou chanwassaga
0 10 20 km
ktiagou
aire tampon pour la
protection des zones centrales
aire touristiques et de chasse sportive
aires de protection voisines
T. K. Buteschardt
Source: Carte de l'Afrique de l'Ouest ARLI, NATITING011; M 1
200.000i PAG du DPNP 2003
zone d'occupation controlée
zone dèxploitation des ressources villages
routes, pistes
rivières, mares
Tiélé
Tambogolé
Source : CENAGREF (2007)
Figure 3: Carte de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari
La réserve se présente sous la forme d'une
vaste pénéplaine au relief très plat d'altitude variant
entre 150 et 200 m. La Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC),
où est concentrée l'étude, est marquée par le
massif montagneux de l'Atacora qui est orienté sud- ouest, nord-est et
ayant une altitude de 400 m à 500 m. Une seconde chaîne plus
réduite parallèle à la première se situe au sein du
parc à une altitude de 170 m à 400 m (Delvingt et al, 1990).
La rivière Pendjari d'où découle le nom
du Parc, constitue le seul cours d'eau important qui contrôle le
réseau hydrographique de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari. D'une longueur totale de 300 km dont 200 km dans le Parc, la Pendjari
a un débit important en saison des pluies, faible à nul en fin de
saison sèche (Delvingt et al, op.cit.). Elle prend sa source dans
l'Atacora et arrose le Parc par ses affluents que sont : Magou, Yatama,
Tandjali, Podiéta, Bonkata et Pourou (U.R.E.E.Q ; 2002). Dans la RBP,
hormis la rivière Pendjari, on
retrouve plus de 103 mares qui constituent les points
d'abreuvages des animaux (Agbossou et Okounde, 2001).
4-1-1-3- Climat et sol
Le climat de la RBP se situe à la limite des climats
soudaniens et soudanoguinéens à saisons fortement
contrastées (Sinsin 1993a).
On y rencontre :
ü une saison sèche allant de mars à mi-mai
et une période fraîche allant d'octobre à février.
C'est la période de l'harmattan : vent sec et froid venant du Nord,
chargé de sable et de poussières, asséchant rapidement les
points d'eau (mares et cours d'eau) et réduisant considérablement
la visibilité ;
ü une saison pluvieuse allant de mi-mai à
mi-octobre.
La température moyenne mensuelle varie de 19 à
34°C selon les localités et les mois. Les températures les
plus élevées sont enregistrées dans les mois de mars,
avril, mai où les maxima peuvent atteindre 40° à l'ombre.
Les basses températures sont quant à elles notées de
décembre en janvier.
La pluviométrie moyenne annuelle est de 1100 mm.
L'évapotranspiration potentielle (ETP) est supérieure à
1500 mm par an témoignant d'un déficit hydrique saisonnier.
L'humidité relative a des valeurs moyennes mensuelles variant entre 25
et 85 %.
On peut y distinguer divers types de sol (Agbossou et
Okounde, 2000a et 2000b). Ceux rencontrés dans la Zone d'Occupation
Contrôlée (ZOC) sont des sols pauvres en général et
constituent l'essentiel des sols de cultures. Ils sont peu profonds et peu
fertiles fortement colonisés par le striga.
4-1-1-4- Végétation et
faune
La végétation est fortement diversifiée. A
chacune des types de végétations correspond une faune
spécifique et diversifiée (Heymans 1989) :
Dans les jachères, qui sont les formations les plus
proches des habitations, les espèces
dominantes sont le
néré (Parkia biglobosa), le karité
(Vitellaria paradoxa) et le baobab
(Adansonia digitata) et
d'autres laissées pour leurs parties consommables, leur ombre,
leur
caractère sacré ou leur utilisation comme bois
énergie. En effet le bois de chauffe est un sous-
produit de
l'agriculture extensive sur brûlis pratiquée dans cette
région. Les exploitants ne
vont pas toujours couper directement le
bois destiné à la commercialisation dans la forêt,
mais
le récoltent au cours du défrichement des jachères
forestières. Elles sont fréquentées par des
50
animaux déprédateurs des cultures à savoir
principalement les primates, les phacochères (Phacochoerus
aethiopicus) et les oiseaux.
Dans les savanes arbustives les genres dominants sont les
Terminalia, Combretum et Acacia (Sinsin et al. 2000) et les espèces
ligneuses les plus rencontrées sont Combretum glutinosum,
Crossopteryx febrifuga, Acacia seyal, Acacia senegal, Acacia gourmaensis ...
(MAB/UNESCO 1990). Les animaux rencontrés sont les babouins
(Papio doguera), le lion (Panthera leo), le bubale
(Alcelaphus buselaphus major), l'hippotrague (Hippotragus
equinus), l'ourebi (Ourebia ourebi) (Delvingt et al. 1989).
Au niveau des savanes herbeuses qui caractérisent les
zones d'inondation, l'espèce ligneuse caractéristique est
Mitragyna inermis. Elles abritent des espèces animales telles
que le phacochère, le cob de Buffon (Adenota kob), le redunca
(Redunca redunca), le cob defassa (Kobus defassa).
Pour les savanes arborées, la strate arborescente est
dominée par les espèces telles que Acacia sieberiana,
Pseudocedrela kotschyi, Terminalia macroptera, Detarium microcarpum, Burkea
africana, Afzelia africana et Vitellaria paradoxa. Ces savanes sont le
gîte d'animaux tels que le céphalophe de Grimm (Sylvicapra
grimmia), l'ourebi, l'hippotrague, la civette (Viverra civetta),
le porc-épic (Hystrix cristata), le bubale, le lion.
Quant aux savanes boisées et les forêts claires,
elles sont à dominance d'Isoberlinia doka, Anogeissus leiocarpus
ou Daniellia oliveri. On y rencontre des animaux
fréquentant les milieux fermés en particulier l'ourebi, le
céphalophe de Grimm, le céphalophe à flancs roux
(Cephalophus rufilatus).
Les galeries, elles, abritent des espèces telles que
Diospyros mespiliformis, Borassus aethiopium, Ficus capensis, Khaya
senegalensis, Parinari congoensis, Syzygium guineense,... On y rencontre
entre autres des hippopotames (Hippopotamus amphibius), des guibs
harnachés (Tragelaphus scriptus) ainsi que des mangoustes
(Herpestes ichneumon).