Université des Technologies de l'information et
Management des entreprises
TUNISIE
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU MASTERE PROFESSIONNEL AUDIT
ET FINANCE
Présenté par : Mlle TanTan
Kawtar
Sujet
Le processus de gestion et de mesure du risque
opérationnel dans le cadre des règles et des saines pratiques
prévues par le comité de Bâle :
Présentation d'une démarche
d'implémentation
Encadré par : Mr Oualid Jaafar
Année :
2007-2008
Remerciements
A monsieur Oualid Jaafar ;
Toutes mes profondes reconnaissances pour tous les efforts
fournis et la vaillance que vous m'avez accordez pour le bon
déroulement de ce travail ainsi que tous mes remerciements pour les
conseils et le temps consacré.
Aux membres de jury ;
Tous mes remerciements pour vôtres sacrés temps
que vous avez consacrés pour examiner ce travail et l'évaluer.
A l'administration de TIME ;
Tous mes remerciements aussi a cet établissement
source de connaissance et de savoir qui ne cesse de nous apprendre grâce
à un programme assez riche et sans oublier tous les professeurs et tous
leurs efforts et leurs vaillance pour qu'on acquis toutes les connaissances
essentielles à notre réussite professionnelle.
Au cabinet KPMG Tunis ;
Mes remerciements s'adressent également à toute
l'équipe du département d'audit du cabinet KPMG qui a eu la
courtoisie de me recevoir tout au long de la période d'étude et
de me faire partager leur parcours et de m'avoir prodigué leur
confiance.Profond reconnaissance et remerciement à tous ceux
qui ont apportés aide et assistance dans l'élaboration de ce
travail de recherche que j'espère qu'il soit le fruit de tous ces
efforts.
Dédicaces
Je dédie ce travail qui n'aura jamais pu voir le jour
sans le soutien indéfectible et sans limite de mes chères parents
qui ne cessent de donner avec amour et fournir le nécessaire pour que je
puisse arriver a ce que je suis aujourd'hui, que dieu vous protège et
que la réussite soit toujours a ma porte pour que je puisse vous combler
de bonheur.
Merci aussi a mon frère Younes pour ces encouragements
et son appui multidimensionnel et que ce travail soit pour lui une raison pour
être fier de tout ce qu'il a fait pour moi.
Merci aussi a ma soeur ibtissem et a mon beau frère
Omar qui m'ont aidé et soutenus pendant toutes cette
période sans oublier mon chère neveu Ilyasse source de la
joie et d'innocence et qu'ils trouvent dans ce travail le fruit de leurs
soutiens et encouragement.
Je tiens aussi à dédier ce travail et
remercier du fond du coeur, Zahra Mouden et sa mère Haja Mina pour leurs
accueille chaleureux, leurs appui et aide tout au long de cet période.
Je voudrais adresser mes remerciements à tous ceux que
j'ai oublié de nommer.
Sommaire
REMERCIEMENTS.....................................................................................................1
DEDICACES...............................................................................................................2
SOMMAIRE.................................................................................................................3
INTRODUCTION
GENERALE...............................................................................6
PARTIE 1 - Le Risque Opérationnel :
périmètre, moyens d'identification et de gestion ; et
instruments de
couvertures.................................................................
11
CHAPITRE 1- Présentation et définition du risque
opérationnel ......................... ....13
SECTION I- Emergence de la notion du risque
opérationnel......................................13
1. Accord de Bâle
I.............................................................................
13
2. Le risque opérationnel est la cause de plusieurs crashs
financiers...........................15
3. Les accords de Bâle II
.............................................................................................22
SECTION II - Définition du risque
opérationnel........................................................26
1. Les composantes du risque
opérationnel..................................................28
2. Typologie proposée par le comité de Bâle
pour le risque opérationnel ..................32
3. Les métiers de la Banque générant le
risque opérationnel ......................................34
CHAPITRE 2-outils d'identification et approche de mesure
du risque
opérationnel........................................................................
37
SECTION I- identification du risque
opérationnel ................................................37
1. Outils d'identification du risque
opérationnel.......................................... 38
SECTION II - Les mesures réglementaires du risque
opérationnel
selon Bâle
II................................................................................................................
45
1. L'approche indicateur de
base............................................................. 46
2. L'approche
standard .................................................................
........47
3. Les approche de mesures
avancées .......................................................................50
4. Les critères d'agrément pour l'approche
standard et les approches de mesures
avancée..........................................................................................60
5. Les critères quantitatifs propre à l'approches
des mesures
avancées......................................................................................................................62
CHAPITRE 3- La gestion du risque opérationnel
......................................................68
SECTION I- L'identification, l'évaluation et le suivi du
risque
opérationnel.................................................................................................................69
1. Identification du
risque.....................................................................69
2. L'évaluation du
risque ............................................................................................69
3. suivi du risque
.........................................................................................................70
SECTION II - Les moyens de maitrise et d'atténuation du
risque
opérationnel................................................................................................................72
1. Le contrôle
interne..........................................................................73
2. L'audit interne
.......................................................................................................76
3. Autres pratiques internes pour maitriser le risque
opérationnel ............................83
4. Les techniques d'atténuation du risque
opérationnel..............................................83
5. Les plan de continuité d'exploitation
.....................................................................85
6. La création de fonction de gestion du risque
opérationnel .....................................85
7. Les objectifs à atteindre à travers les moyens
et outils de gestion du risque
opérationnel.................................................................................................................87
PARTIE 2 - La démarche suivie par le Maroc et la
Tunisie pour la gestion du risque opérationnel conformément aux
exigences de Bâle II .............................90
SECTION I- les dispositions prises par le Maroc et la Tunisie
pour assurer une gestion du risque opérationnel conforme aux exigences
de Bâle II.........................94
1. Etat des lieux au
Maroc.............................................................................
....................94
2. Etat des lieux en
Tunisie .......................................................................................105
SECTION II - La démarche d'implémentation d'un
dispositif de gestion du risque
opérationnel..................................................................................................................72
1. cartographie des
risques...................................................................116
2. Constitution d'une base de données
......................................................................118
3. La définition de procédures de
contrôle................................. ....................121
4. La conception des outils de suivi du risque
opérationnel.......................................123
5. Mesures du risque opérationnel......
.....................................................................125
6. Disposer d'autres instruments d'atténuation du risque
opérationnel.....................126
7. Mise en place des plans de secours et de continuité
d'exploitation..................127
8. Politique de communication et de
documentation.................................................128
9. Mise en place d'un processus d'amélioration
continue..........................................129
CONCLUSION
GENERALE...............................................................................131
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................136
ANNNEXES
............................................................................................................141
INTRODUCTION GÉNÉRALE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Actuellement, L'environnement économique et financier
est devenu de plus en plus une source de risque ; cela est du
principalement a son caractère d'instabilité ; aux
mutations accélérées ; une concurrence accrue dans
différents secteurs ; la mondialisation des échanges ;
l'émergence de nouvelles zones économiques à forte
croissance, une sophistication incessante des produits financiers, l'innovation
technologique et une forte volatilité de marché...
Le système bancaire international se trouve
situé au coeur de ces mutations. Il est au centre des circuits et
mécanismes financiers, il représente le partenaire officiel et
habituel des acteurs économiques des différents Etats et il est
quotidiennement confronté à la prise de décision en avenir
risqué.
En fait pour faire face et suivre ces mutations, les banques
doivent relever des défis exceptionnels afin de se doter d'avantages
déterminants concurrentiels. L'univers de la banque est un univers
pavé de risques, la banque ressemble de plus en plus à une
« machine à risques » : elle prend des risques,
les transforme et elle les incorpore aux services et aux produits bancaires
qu'elle offre.
la notion de risque comporte deux aspects, un aspect positif
et un autre négatif, le risque positif ou upside risk représente
le risque pris par l'organisation et s'accompagne avec un accroissement des
résultats, le risque négatif ou downside risk est par contre le
risque d'avoir les résultats de l'organisation en diminution , c'est ce
dernier qui intéresse le plus les dirigeants, une panoplies de risques
( risque de crédits, risque de marché, risque de
liquidité...) sont bien connus dans leurs principes, En effet, La
nouveauté tient plutôt à la diversité des risques
auxquels les banques doivent faire face ; à l'ampleur
particulière de certaines pertes, à leur soudaineté et au
fait que les dirigeants soient parfois surpris ou dépassés.
Ces pertes ont été estimées par
certains analystes à 12 milliards de dollars1(*) sur les dix dernières
années. De telles pertes sont dues généralement à
une inadéquation ou une défaillance des procédures, du
personnels, des systèmes internes ou à des
évènements extérieurs et plus précisément au
risque opérationnel.
Le risque opérationnel a toujours existé mais
était souvent ignoré où géré d'une
manière fragmentée. Aujourd'hui, malgré sa
complexité et sa diversité, on tente de le mesurer et de le
gérer comme les autres risques. Il a pris au fil des ans, avec les
avancées technologiques et la complexité croissante de processus
de gestion, une ampleur considérable. Dans les métiers bancaires
et financiers, ces risques sont particulièrement sensibles en raison de
la spécificité de la matière traitée, de la
complexité économique et juridique de certaines
opérations, du nombre important des transactions
réalisées, de l'importance des procédures pour les
différentes fonctions, et enfin, de la dépendance envers l'outil
informatique.
Par contre l'idée nouvelle est que la gestion
du risque opérationnel devient une discipline autonome avec ses
propres outils de mesure et ses propres procédures de contrôle,
tout comme pour le risque de crédit ou le risques de marché.
Et c'est dans cette perspective que vient l'apport de l'accord
de Bâle II. L'apport majeur du comité de Bâle est que le
risque opérationnel est défini et circonscrit, il est
associé à une charge en capital réglementaires et à
des prescriptions quant à leur mode de gestion.
Au fils des temps le risque opérationnel a connu une
croissance importante. Les pertes subies par les établissements au
titre du risque opérationnel sont en effet évaluées
à plus de 200 milliards d'euros sur la période 1980-2000. En plus
l'exercice de collecte de pertes réalisé en 2002 par le groupe
Risk Management du Comité de Bâle révèle que les 89
banques ayant participé à cet exercice ont connu sur le seul
exercice 2001 plus de 47000 événements de pertes pour un montant
cumulé de pertes opérationnelles s'élevant à
près de 7,8 milliards d'euros. Face à cette
matérialisation croissante des risques opérationnels, le
Comité de Bâle a jugé nécessaire d'en assurer une
couverture non seulement par le développement de meilleures pratiques au
sein des banques, mais également par la mise en place d'exigences de
fonds propres.
Bien entendu, la gestion du risque opérationnel n'est
pas une pratique nouvelle, le but ultime étant de gérer la
volatilité additionnelle des résultats engendrés par le
risque opérationnel, il a toujours été très
important pour les banques d'essayer de prévenir les fraudes, de
réduire les erreurs ou de veiller à la séparation des
taches. Elles comptaient que sur les mécanismes de contrôle
interne au sein des entités opérationnelles,
complétés par l'audit interne pour gérer le risque
opérationnel.
Une maturation est aperçue au niveau de la gestion du
risque opérationnel ; on est passé d'une gestion
fragmenté à une gestion intégrée, d'une attitude
réactive on passe à une attitude proactive, du regard
tourné vers le passé à un regard tourné vers le
futur...
Dans ce présent travail, la problématique
fondamentale à laquelle on se propose d'apporter des
éléments de réponses est la suivante : quelles
sont les exigences du dispositif de Convergence Internationale de la Mesure et
des Normes de Fonds Propres (accords de Bâle II) en matière de
gestion du risque opérationnel ? À quel stade sont les pays
du Maghreb (la Tunisie et le Maroc)2(*) en matière d'application de ces exigences afin
de mieux gérer le risque opérationnel au sein de leurs
institutions financières ?
Notre démarche se présente comme suit :
Dans une première partie intitulée ; le
risque opérationnel : périmètre moyen
d'identification, de gestion et instruments de couverture, nous
aborderons :
Dans un premier chapitre le périmètre du risque
opérationnel selon la définition qui lui a été
attribuée par le comité de Bâle et de rappeler les
scandales financiers à l' origine de ce risque.
Dans le deuxième chapitre nous aborderons les outils
d'identification et les approches de mesures du risque opérationnel.
Et dans le troisième chapitre nous aborderons les
moyens de gestion, d'atténuation et de couvertures du risque
opérationnels.
Une fois les exigences de comité de Bâle II en
matière de gestion du risque opérationnel identifiées,
nous aborderons dans une deuxième partie les mesures prises par la
banque centrale de Tunis et Bank- Al Maghreb pour la mise en place d'un
dispositif de gestion du risque opérationnel conformément aux
exigences du comité de Bâle.
La combinaison entre les exigences théoriques de
comité de Bâle et l'état des lieux en Tunisie et au Maroc
en matière de gestion du risque opérationnel nous a permis de
présenter des facteurs clés pour réussir la mise en place
d'un dispositif de gestion du risque opérationnel.
Concernant les limites inhérentes à ce
mémoire, nous n'avons pas abordé le volet statistique (dans le
sens technique statistique relatif à la mesure du risque
opérationnel).
PREMIÈRE PARTIE
LE RISQUE OPÉRATIONNEL :
PÉRIMÈTRE, MOYENS D'IDENTIFICATION ET DE GESTION ; ET
INSTRUMENTS DE COUVERTURE.
Partie I
Le risque opérationnel
Périmètre, moyens d'identification, de
gestion et instruments de couverture.
La première partie est consacrée a
délimiter le périmètre du risque opérationnel selon
la définition qui lui a été attribuée par le
comité de Bâle et rappeler les scandales financiers à l'
origine de ce risque par le biais du premier chapitre, dans le deuxième
chapitre nous aborderons les outils d'identification et les approches de
mesures du risque opérationnel. Et dans le troisième chapitre
nous aborderons les moyens de gestion, d'atténuation et de couvertures
du risque opérationnels.
CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION ET
DÉFINITION DU RISQUE OPÉRATIONNEL
Le risque opérationnel a fait l'objet de plusieurs
réflexions afin de délimiter son périmètre et lui
attribuer une définition claire et communément admise et
applicable aux établissements financiers ; ceci est peut être
du à l'ampleur des scandales financiers et la croissance des pertes
subies par les établissements de crédit suite au risque
opérationnel.
C'est la définition du risque opérationnel, sa
typologie selon le comité de Bâle et les crashs financiers dus
principalement à ce denier qui vont faire l'objet de notre premier
chapitre.
SECTION I : EMERGENCE DE LA NOTION DU RISQUE
OPÉRATIONNEL
Le milieu bancaire a été marqué par de
nombreuses faillites dans les années 70 et 80, ces faillites ont des
conséquences fâcheuses sur le système bancaire
international qui est de plus en plus concentré, en fait le
phénomène de l'effet domino se déclenche puisque une
banque qui fait défaut entraîne avec elle des milliers de
déposants et surtout d'autres banques.
1. Accord de Bâle I :
Pour éviter les faillites ou en réduire le
risque, les pays du G14 ont décidé de créer le
comité de Bâle qui vise à déterminer des
règles en matière de fond propres.
D'où l'institution du comité de Bâle sur
le contrôle bancaire en 1974, qui regroupe les autorités de
surveillance prudentielles et les banques centrales des pays du groupe des Dix
dits G10 (a l'époque). Il est composé de hauts
représentants des autorités de contrôle bancaire et des
banques centrales des pays suivants : Allemagne, Belgique, Canada, Espagne,
Etats-Unis, France, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni,
Suède, et Suisse. Son objectif principal est d'améliorer la
stabilité du système financier international par l'introduction
des exigences de fonds propre applicables à toutes les banques. Cet
objectif s'est concrétisé par l'accord dit de Bâle I
portant sur la dotation en fonds propres signé en 1988 au siège
de la banque des règlements internationaux.
Le comité se réunit généralement
à la banque des règlements internationaux, à Bâle en
Suisse, où se trouve son secrétariat permanent.
En effet une banque qui aura assez de fonds propres pourra
faire face au remboursement de ses créanciers même si plusieurs
entreprises auxquelles elle a accordé des emprunts lui font
défaut ou bien si un grave problème informatique l'empêche
de pratiquer son activité pendant plusieurs jours. Ces règles se
sont matérialisées dès 1988 avec l'accord de Bâle I
qui a donné naissance au ratio Cooke définissant un rapport
entre les fonds propres des banques et les risques de crédit
pondérés selon la nature des opérations seuls dans un
premiers temps et introduisant le risque du marché après en 1996.
En effet, depuis la finalisation du premier accord, le secteur
bancaire s'est constamment plaint de l'approche trop simplificatrice des
actifs pondérés menant au calcul du ratio Cooke. Ainsi,
nombreuses sont les grandes institutions financières qui ont
développé leur propre système de mesure du risque de
crédit et du marché.
Parmi les lacunes de l'accord de Bâle I, du point de vue
des régulateurs, la prise en considération des risques bancaires
n'est pas assez globale, dans la mesure où seuls les risques de
crédit et de marché sont prisent en compte, mais pas les risques
opérationnels ; alors que plusieurs enquêtes sur les
scandales financiers ont soulevé que le risque opérationnel
était à l' origine de plusieurs désastres financiers.
2. Le risque opérationnel est la cause de
plusieurs crashs financiers :
le risque opérationnel a pris de l'ampleur suit aux
pertes considérables subies par les établissements de
crédits et suite aux scandales financiers résultant de la
combinaison d'une part d'un risque de crédit et de marché et
d'autre part d'une défaillance en matière de contrôle
interne dans différents domaines administratifs, humains, juridiques ...
autrement dit , ils sont en partie une conséquence d'un risque
opérationnel.
L'importance croissante du risque opérationnel s'est
largement concrétisée par les pertes subies par les
établissements au titre du risque opérationnel ; sont en
effet généralement évalués à plus de 200
milliards d'euros sur la période de 1980-2000.
Dans ce qui suit on citera quelques exemples de catastrophes
financières.
a) La banque BARINGS :
Le désastre financier majeur de BARINGS a
constitué l'affaire la plus spectaculaire au monde, à
l'année 1996 : les marchés financiers ont été
secoués par une spéculation périlleuse. La prestigieuse
banque Barings, la plus ancienne banque d'Angleterre (250 ans d'existence), a
fait faillite après la perte de plus d'un milliard de dollars
résultant de placements hasardeux effectués par l'un de ses
agents.
Nicolas Leeson à l'âge de 27 ans et dans une
période de moins d'un an parvient à mettre en faillite cette
banque.
Ce trader prodige des marchés financiers employé
dans la succursale à Singapour prend d'importantes positions
à découvert sur l'indice Nikkei ; puis celles-ci
s'avérant progressivement perdantes suite au retournement de la bourse,
il les augmenta en cherchant à compenser les positions
déjà perdantes.
Il a constamment agit au delà de son autorité en
prenant des positions à découvert dépassant les montants
autorisés, situation rendue possible par le fait qu'il était a
la fois responsable du Back office et du trading.
Il pariait sur la hausse de la bourse japonaise en vendant
à terme des contrats sur l'indice Nikkei 225 pour des montants
énormes. Les pertes sur les positions sur le Nikkei
s'envolèrent après le tremblement de terre de Kobe qui provoqua
une chute brutale de l'indice, la confiance dans le Yen s'effondrant ; de
ce fait les pertes de Leeson atteignaient les six milliards de francs3(*).
Une analyse de ce crash met en évidence les
défaillances suivantes :
· Un risque humain qui se manifeste par le syndrome du
personnel « star » en conséquence d'une confiance
trop forte et notamment de la concentration des pouvoirs chez une seule
personne qui accumule de même la fonction de Front office et back office.
· En plus on peut dire que le fait de s'engager dans
des opérations non autorisées, et de violer les limites et les
engagements constitue un risque humain « volontaire ».
· Une défaillance au niveau du système de
contrôle interne de la banque ; son manque d'efficacité n'a
pas permis de détecter la violence du principe de séparation de
tache au sein de l'activité.
· L'incapacité de l'audite externe a
détecter et contrôler la stratégie de trading de
Leeson.
· L'évaluation incorrecte du risque de
l'activité de l'arbitrage.
Donc on peut conclure qu'outre le risque de marché, le
risque opérationnel a contribué à l'effondrement de la
maison Barings.
b) L'exemple Daiwa :
En 1995, Daiwa la deuxième banque du Japon à
l'époque, constatait des pertes d'une ampleur comparable à celle
de Barings. Ses pertes estimées à 1.1 milliards de dollars
étaient causées par la fraude de son trader New-Yorkais, M.Igushi
occupant son poste depuis 11 ans ; ce dernier face à une croissance
de ses pertes, avait dépassé ses limites de position.
Pour tenter de compenser ses résultats négatifs,
il a commencé à vendre délibérément, au nom
de Daiwa, des obligations appartenant à ses clients et
déposées dans la succursale New-Yorkaise de la banque.
De même nature que celui de la Barings, le
problème est survenu en raison d'un manque de séparation des
tâches, puisque Igushi était à la charge à la fois
du front et du back office.
En outre on peut dire que Daiwa avait les moyens de
vérifier les relevés quotidiens d'opérations avec les
situations mensuelles des portefeuilles. Cette faiblesse prouve la
déficience de son système de contrôle interne.
Ces facteurs ont permis aux autorités de
réglementation américaines d'ordonner l'arrêt de
l'activité de Daiwa à New-York, en incitant par cela les
établissements bancaires japonais à accroître leur
transparence financière.
c) L'exemple Sumitomo :
Plus spectaculaire encore est le cas de Yasuo
Hammanaka, l'un des managers les plus anciens et les plus respectés de
Sumitomo Corporation qui a laissé partir en fumée une perte
individuelle d'environ de 1.8 milliards de $ pendant 10ans en essayant
d'influencer à lui tout seul le cours mondial du cuivre. Il était
un spéculateur habile qui a écrasé la concurrence avec
ses ordres énormes d'achat et de vente de cuivre.
Le désastre de Sumitomo est
considéré comme la plus grande perte commerciale dans
l'histoire, plus grande que les 1.1 milliards de dollars de Daiwa ou les 1.3
milliards de dollars de Barings. Sumitomo achetait 800 000 tonnes de
métal par an, le vendant aux filiales et aux marchés en plein
essor en Asie du Sud-Est, la plupart de ces ordres ont été
passés par Mr Hammanaka .Cette société a
été conduite dans l'obscurité par Hammanaka qui a
violé ses limites en effectuant des échanges non
autorisés. Ses propres transactions secrètes étaient
astucieusement cachées dans un compte confidentiel ou il a
transféré toutes ses pertes.
Les doutes sur le risque qu'il a présenté
étaient déclarés par un auditeur interne de la compagne
qui a découvert une transaction non autorisée pour laquelle les
fonds ont traversé une banque étrangère anonyme. Ceci
était favorisé quand les autorités de surveillance et de
contrôle au Etats Unis et en Grande Bretagne ont demandé à
Sumitomo de coopérer à une recherche sur la manipulation
suspectée des prix.
Les pertes subies par Sumitomo peuvent être
expliquées par le fait que Hammanaka disposait d'une autonomie peu
commune dans l'organisation.
En plus, il était célèbre en
raison des affaires et les bénéfices qu'il apportait au moins
sur le papier. Son expertise et sa spécialisation requises pour le
travail l'ont favorisé pour rester si longtemps dans la section cuivre
sur le marché des matières premières, et aucune personne
n'a osé examiner attentivement ses transactions. Il a été
confié beaucoup de responsabilités par la compagnie et seulement
ses régulateurs étaient loin de Tokyo.
Sumitomo une fois qu'il avait la preuve des commerces non
autorisés de Hammanaka, la révélation des pertes
annoncées par son président a provoqué des frissons au
niveau des marchés internationaux qui provoquèrent une baisse
d'environ 10 % du prix du cuivre sur les marchés de Londres et New York
City. Ces pertes totales étaient estimées à 2.6 milliards
de $4(*) et le désastre de
Sumitomo se classe comme la plus grande perte du commerce non
autorisé.
d) GASTOR holding :
Castor Holdings était la seule banque d'affaires
agissant dans l'immobilier à ne pas être touchée par les
crises de 1982 et 1991, et pour cause: l'entreprise était dirigée
par un fraudeur.
L'homme d'affaires d'origine allemande Wolfgang Stolzenberg a
fondé Castor Holdings à Montréal, en 1975.
De ses bureaux situés avenue McGill College,
l'entreprise agissait comme bailleur de fonds auprès d'entreprises
immobilières dans les secteurs commercial, industriel et hôtelier,
au Canada et ailleurs dans le monde.
Castor Holdings utilisait l'argent d'investisseurs pour le
prêter à des promoteurs immobiliers. L'entreprise faisait ses
bénéfices sur le principe de la marge, c'est-à-dire la
différence entre les intérêts consentis à ses
bailleurs de fonds et ceux qu'elle exigeait des entreprises à qui elle
prêtait.
Quand la récession du début des années
1980 frappe l'Occident, tout le secteur immobilier est touché. Mais
Stolzenberg ne semble pas touché.
Et pour cause, car il commence à trafiquer ses
états financiers et fait croire que ses créanciers lui
remboursent son argent alors que le secteur immobilier est en déroute.
C'est de cette façon qu'il parvient à maintenir Castor à
flot et à attirer d'autres investisseurs.
La stratégie de Stolzenberg consiste à emprunter
de nouveaux capitaux pour pallier des prêts consentis à des
promoteurs depuis longtemps disparus. De cette façon, il fait croire que
ses coffres sont pleins mais n'investit pas les sommes qu'il reçoit. Il
cache également de l'argent dans des filiales qu'il a
créées.
e) La Société
Générale :
La Société Générale est l'une des
premières banques européennes.
La fraude dont la Société Générale
a été la cible est historique de part le montant des pertes (4,9
milliards d'euros) et de part l'impact en terme d'image.
Les opérations ayant conduit à une perte
d'environ 4,9 milliards € pour la Société
Générale sur ses activités de marché pour compte
propre auraient été le fait d'un seul opérateur ; à
ce stade, aucun élément connu ne conduit à infirmer ce
constat. Cet opérateur avait une activité d'arbitragiste sur
dérivés actions (warrants) : cette activité consiste
à gérer en parallèle deux portefeuilles de taille et de
composition proches, l'un devant permettre de couvrir l'autre. De ce fait, le
risque généré mais également le résultat net
dégagé sont censés être faibles en comparaison des
engagements bruts résultant des portefeuilles.
En l'occurrence, l'opérateur en cause aurait pris des
positions directionnelles non autorisées sur des contrats à terme
sur indices actions européens, couvertes par des opérations
fictives,
qui masquaient l'augmentation de la position et du risque nets
de la banque. Il aurait procédé en répétant le
schéma suivant :
- saisie d'une opération couvrant la position
réelle ;
- annulation de cette opération avant qu'elle ne soit
détectée du fait d'un contrôle, qu'elle ne donne lieu
à confirmation ou à appel de marge, puis saisie d'une nouvelle
opération.
Il aurait donc effectué une gestion très active
de ses portefeuilles, tout en cherchant à masquer les gains et les
pertes.
Le jeune trader J.K. à un profil différent de
ces collègues traders, il avait précédemment
travaillé au Middle Office de la SGCIB (le Middle Office est le service
contrôlant constamment le travail des traders, vérifiant que les
risques qu'ils prennent sont limités et correctement couverts). Son
passé au Middle Office lui a appris les contrôles effectués
: quand ils étaient effectués et les différents type de
contrôles utilisés. Il a ensuite utilisé ses connaissances
pour masquer ses opérations frauduleuses durant les contrôles.
f) La crise des subprimes :
La crise des subprimes s'est déclenchée au
deuxième semestre 2006 avec le
krach des prêts
immobiliers (hypothécaires) à risque aux
États-Unis
(les
subprimes), que les
emprunteurs, souvent de conditions modestes, n'étaient plus capables de
rembourser. Révélée en février 2007 par l'annonce
d'importantes provisions passées par la banque
HSBC, elle s'est
transformée en crise financière mondiale à partir de
l'été
2007, avec une défiance
envers les créances
titrisées (
ABS,
RMBS,
CMBS,
CDO)
qui comprennent une part plus ou moins grande de crédits subprime, puis
envers les fonds d'investissement, les
OPCVM (dont les
SICAV
monétaires) et le système bancaire susceptibles de
détenir ces
dérivés
de crédit.
Cette crise de confiance générale dans le
système
financier a causé une première chute des marchés
boursiers à l'été 2007. Elle fut cependant beaucoup moins
profonde que celle de l'automne 2008. Les autorités ont d'abord cru
à une
crise de
liquidité bancaire et les
banques centrales
n'ont cessé d'injecter massivement des liquidités dans le
marché interbancaire. Mais peu à peu, le scénario d'une
crise de
solvabilité globale des banques s'est imposé.
Il s'est avéré que les crédits
hypothécaires accordés à une clientèle peu
solvable, sur la base d'une majoration du taux d'intérêt
(subprimes) ne sont pas un risque de crédit, mais bien un risque
opérationnel en rapport avec le risque de crédit.
« Les subprimes5(*) ne sont pas un risque de crédit, mais bien un
risque opérationnel, puisque ce sont des crédits
hypothécaires accordés à une clientèle peu
solvable, sur la base d'une majoration du taux d'intérêt. Le
prêt est accordé alors que la probabilité de défaut
de la contrepartie ne fait aucun doute (Subprime = prime appliquée
à un emprunteur dont la solvabilité est « en dessous »
d'un certain seuil censée compenser les risques pris par le
prêteur) ».
3. les accords de Bâle
II :
Le comité de Bâle pour la supervision bancaire a
promulgué en juin 2004 un nouveau dispositif :(Convergence
Internationale de la Mesure et des Normes de fonds Propres) «
International Convergence Of Capital Measurement and Capital Standards
»6(*).
Cet accord a remplacé le précèdent
accord qui a instauré un ratio prudentiel minimum dit ratio Cooke,
L'objet essentiel de Bâle II demeure le renforcement de la
stabilité du système bancaire. La révision
commencée en 1999 vise seulement à combler les lacunes de
Bâle I et à adapter les directives au nouveau contexte des
mutations intervenues sur les marchés financiers.
L'objectif principal est d'abandonner le système de
couverture forfaitaire imposé aux banques pour adopter une
réglementation du capital propre minimal plus complète qui tienne
mieux compte des risques mais le nouveau ratio McDonough maintient la
définition du capital minimum de 8% de l'encours de risque
pondéré.
Bâle II est alors venu avec une nouvelle structure : Ses
accords reposent sur 3 piliers complémentaires qui devraient garantir le
soutien d'une base optimale de calcul de fonds propres des
établissements bancaires ainsi qu'un renforcement du contrôle tant
qu'interne qu'externe des pratiques d'évaluation des risques.
Figure 1 : les trois piliers des accords de
Bâle II
· Le premier pilier : repose sur l'exigence minimale
de fonds propres
· Le second pilier : consiste à appuyer sur
la surveillance de ses fonds propres et la mise en place en interne de
processus de contrôle du risque. Ce pilier donne beaucoup plus de
pouvoirs aux instances de contrôles qui peuvent inspecter les
systèmes des banques et leur imposer un montant de fonds propres
supérieurs si elles le jugent nécessaire.
· Le troisième pilier : repose sur le
principe de la discipline de marché avec différentes informations
à publier en matière de risque de crédits, de
marchés opérationnels ainsi que sur le montant des fonds propres,
les opérations de titrisation mises en place et enfin les
méthodes d'évaluations et de contrôle du risque. Il ne
s'agit bien sûr pas de dévoiler ses méthodes, mais d'en
communiquer l'existence.
Le comité de Bâle n'a aucun pouvoir
législatif ou réglementaire. Pour leurs application, les accords
de Bâle II doit faire l'objet d'une transposition législative ou
réglementaire dans chaque pays. Tout comme Bâle I, les nouvelles
directives sur les fonds propres à l'échelle internationale ont
valeur de recommandations. Il appartient alors aux différentes banques
centrales de les adapter à leurs juridictions.
Le nouvel accord du comité de Bâle rapproche le
cadre prudentiel et les exigences en fonds propres qui en résultent des
pratiques en vigueur dans l'industrie bancaire pour le pilotage des risques.
Ce dispositif présente en effet deux importantes
finalités :
· Le renforcement de l'égalité des
conditions de concurrence et,
· Un meilleur alignement des exigences des fonds propres
sur les risques sous jacents.
Cette réforme, permettra non seulement de faire
converger le capital réglementaire (souci des autorités de
contrôle) et le capital économique (souci des
établissements) mais aussi, au-delà des exigences de fonds
propres, de poser un véritable cadre prudentiel pour le contrôle
bancaire des prochaines années.
Les règles de Bâle II définissent des
méthodes avec lesquelles les institutions financières peuvent
mesurer leurs risques. Les risques mesurés forment la base de calcul du
montant des fonds propres que l'institution doit mettre en réserve pour
couvrir les pertes potentielles.
Le nouvel accord de Bâle prend en compte les 3 grands
types de risques auxquels sont confrontés les établissements
bancaires :
Le risque de crédit :
déjà pris en compte dans le ratio Cooke, correspond au risque de
défaut de la contrepartie à laquelle un prêt a
été accordé ;
Le risque de marché : pris en compte
par les réglementations postérieures au ratio Cooke, couvre dans
le cadre des opérations de marché :
- Le risque de taux ;
- Le risque de change ;
- Le risque de règlement-livraison ;
- Le risque de variation des prix d'actions.
Le risque opérationnel : constituant
l'une des principales novations du nouvel accord.
En faite outre la révision profonde du traitement du
risque du crédit, la reconnaissance du risque opérationnel, et
son inclusion dans les exigences réglementaires constitue la grande
nouveauté de l'accord.
SECTION II: DÉFINITIONS DU RISQUE
OPÉRATIONNEL
Pour être appréhendé et
géré, un risque doit être connu et identifié.
La première étape dans la mise en oeuvre d'une
stratégie de gestion des risques opérationnels est donc de
définir avec assez de précision les périmètres de
ce risque.
Plusieurs définitions ont été
attribuées à la notion de risque opérationnel :
Vanini (2002) définit le risque
opérationnel comme « le risque de déviation entre le
profit associé à la production d'un service et les attentes de la
planification managériale. Le R.O. correspond à l'écart
enregistré, positif ou négatif, par rapport au profit
attendu ».
King (2001) définit le risque
opérationnel comme le risque qui « ne dépend pas de la
façon de financer une entreprise, mais plutôt de la façon
d'opérer son métier », et « le risque
opérationnel est le lien entre l'activité du travail d'une
entreprise et la variation de résultat du travail ».
Kuritzkes (Wharton, 2002) définit le
risque opérationnel comme un risque non financier ayant 3 sources : le
risque interne (ex : « rogue trader »), le risque externe c'est
à dire tout événement extérieur incontrôlable
(ex : une attaque terroriste) et le risque stratégique (ex : un
affrontement dans une guerre de prix).
D'autre ont défini le risque opérationnel comme
le risque de pertes imprévisible en conséquence de
dysfonctionnements des systèmes d'information ou des contrôles
internes.
Certains le définissent comme le risque de perte
consécutive a différents types d'erreurs humaines ou
techniques ; ou le définir par défaut c'est-à-dire
tout sauf le risque de crédit et de marché d'autre part il est
défini en tant que risque résiduel.
Les travaux de normalisation qui ont été
menés dans le secteur bancaire, ont remis au goût du jour la
notion de risque opérationnel. Si ce risque en soi n'est pas nouveau,
l'évolution de la réglementation bancaire le replace au premier
rang des préoccupations au travers de normes que l'on désigne
communément sous le terme de « Bâle II ».
En fait le débat sur la définition du risque
opérationnel a commencé avec le comité de Bâle. Le
risque opérationnel correspond, dans un premier lieu, aux
« risques de pertes directes et indirectes résultant
de l'inadéquation ou de la défaillance de procédures, de
personnes et de systèmes ou résultant d'événements
extérieurs ». (Second document consultatif).Cette
définition a été critiquée, car il est difficile de
calculer certaines pertes indirectes.
En effet avec les accords de
« Bâle2 » le risque opérationnel est
désormais défini et circonscrit. L'appréciation de la
solvabilité bancaire, jusqu'ici mesurée à travers le
« ratio Cooke », va prendre en compte à partir de
fin 2006 les risques opérationnels, en sus des risques de crédit
et des risques de marché. Ceci se fera à travers un nouveau ratio
qui est le « ratio Mc Donough ».
Le comité de Bâle a essayé de
délimiter de manière précise le périmètre
des risques opérationnels dans une définition claire, commune et
applicable à l'ensemble d'un groupe bancaire. La réforme
prudentielle bancaire indique que :
« Le risque
opérationnel se définit comme le risque de perte résultant
de carences ou de défaillances attribuables à des
procédures, personnes et systèmes internes ou à des
événements extérieures.la définitions inclut
le risque juridique, mais exclut le risque
stratégique et d'atteinte a la
réputation ».
Et c'est cette définition de comité de
Bâle qui va être prise en considération dans la suite de
notre travail ainsi que ces exigences pour la gestion du risque
opérationnel.
1. Les composantes du risque
opérationnel :
Selon la définition communément admise par
« Bâle II », le risque opérationnel se
décompose en quatre sous ensembles.
ü le risque lié au système
d'information :
Ce risque peut être lié à une
défaillance matérielle suite a l'indisponibilité soit
provisoire ou prolongée des moyens (installations immobilières,
matériels, systèmes informatiques ou dispositifs techniques ...)
nécessaires à l'accomplissement des transactions habituelles et
à l'exercice de l'activité, pannes informatiques résultant
d'une défaillance technique ou d'un acte de malveillance ; une
panne d'un réseau externe de télétransmission rendant
temporairement impossible la transmission d' ordres sur un marché
financier ou le débouclement d'une position ; un système de
négociation ou de règlement de place en défaut ou
débordé ; baugue logiciel et obsolescence des technologies
(matériel, langages de programmation,...).
ü le risque lié aux
processus :
Ce risque est du au non respect des procédures ;
aux erreurs provenant de l'enregistrement des opérations, la saisie, les
rapprochements et les confirmations tels que :
un double encaissement de chèque, un crédit
porté au compte d'un tiers et non du bénéficiaire, le
versement du montant d'un crédit avant la prise effective de la garantie
prévue, le dépassement des limites et autorisations pour la
réalisation d'une opération, etc....
ü le risque lié aux
personnes : ce risque est naît du fait que les exigences
attendues des moyens humains (exigence de compétence et de
disponibilité, exigence de déontologie...) ne sont pas
satisfaites, peut être lié à l'absentéisme, la
fraude, l'incapacité d'assurer la relève sur les postes
clés ...
Ce risque peut être involontaire ou naître d'une
intention délibérée, résultant souvent d'une
intention frauduleuse. Les « erreurs involontaires » sont
souvent coûteuses ; leur prévention comme leur
détection précoce dépendent de la qualité du
personnel, de sa vigilance, comme de ses capacités d'adaptation aux
évolutions techniques mais aussi de la technicité des
opérations à traiter et de la qualité du matériel
et de la logistique utilisés.
Quant au « risque volontaire »,
il va de la simple inobservation des règles de prudence, du conflit
d'intérêts entre opérations pour son propre compte et
opérations pour le compte de l'établissement ou du client,
jusqu'à la malveillance et la réalisation d'opérations
carrément frauduleuses.
ü le risque lié aux
événements extérieurs :
Ce risque peut être à l' origine de risque
politique, catastrophe naturelle, environnement réglementaire.
ü Le risque juridique :
Le risque opérationnel inclus le risque juridique qui
se définit comme suit : Risque de perte résultant de
l'application imprévisible d'une loi ou d'une réglementation,
voire de l'impossibilité d'exécuter un contrat. Il réside
dans la possibilité que des procès, des jugements
défavorable ou l'impossibilité d'un droit perturbe ou
compromettre les opérations ou la situation d'un
établissement. Risque qu'une partie subisse une perte parce que le
droit ou la réglementation ne cadre pas avec les dispositions du
système de règlement de titres, l'exécution des accords de
règlement correspondants ou les droits de propriété et
autres droits conférés par le système de règlement.
Le risque juridique est également présent si l'application du
droit et de la réglementation n'est pas claire.
Les composantes du risque opérationnel peuvent
être représenté selon le schéma suivant :
Figure 2: les composantes du risque
opérationnel
Les risques opérationnels peuvent être
classés en trois domaines : la fraude, la sécurité et
les procédures.
La fraude vise tant les événements externes
(faux chèques...) que les malversations internes. La
sécurité porte, quant à elle, sur la
sécurité physique des bâtiments et des actifs (incendies,
dégâts divers...) et sur la sécurité informatique et
des systèmes. L'aspect du risque opérationnel relatif aux
procédures couvre les pertes éventuelles découlant de
pratique contraires à la réglementation, ainsi que les pertes
provenant d'erreurs dans les procédures de traitement des
opérations.
Le risque stratégique et le risque d'atteinte à
la réputation sont exclus du périmètre du risque
opérationnel.
En fait le risque d'atteinte à la
réputation est défini : l'éventualité
qu'une publicité défavorable justifié ou non, concernant
les pratiques et connexion d'une banque n'entraine une perte de confiance dans
l'intégrité de l'établissement. C'est l'ensemble des
menaces qui affectent a long terme la confiance des partenaires de la
firme ; en fait c'est risque bien réel mais souvent sous-jacent
à un risque opérationnel (blanchissement) avéré et
il est extrêmement difficile de la quantifier.
Le risque stratégique se défini
comme : risque lié aux chois stratégique d'une firme pour
s'adapter a son environnement concurrentiel. Les choix stratégiques
doivent respecter les attentes des actionnaires et des clients, assurer la
croissance des revenues et l'amélioration de la qualité de ces
services et produits. Donc risque de perte de revenus encourus par une banque
qui n'adapte pas ces produits, activités et services commerciale au
besoins et usage en vigueur sur son marché de prédilection. Donc
les choix stratégiques ont un impact sur ces revenus futures mais impact
peu aisé a mesurer car indirect et désynchronisé par
rapport a la période à laquelle le choix stratégique a
été opéré.
Mais reste qu'il ya difficulté de différencier
le risque stratégique du risque opérationnel, si
l'implémentation des choix stratégiques est la cause directe
(implémentation de système défaillant) des pertes
assimilable a l'une ou l'autre des catégories de risque
opérationnel, ces pertes serait de facto considérées comme
des pertes opérationnel.
Concernant les quasis
pertes qui sont les incidents qui n'ont pas d'impact
monétaire sur le compte de résultats de la banque, mais qui
auraient pu avoir lieu, si un événement fortuit ne l'avait pas
empêché de se produire (contrôle interne..). Elles ne sont
pas intégrer dans la base de données des pertes au titre du
risque opérationnel.
Quant aux pertes opérationnelles
associées au risque de crédit qui sont liées
au risque de crédit (carence de gestion de sureté, par exemple,
les supbrimes déjà évoqués), ces risque sont
traités comme risque de crédit, c'est que les pertes ne sont pas
assujetties à une exigence de fonds propres en regard du risque
opérationnel mais ils sont notifiées dans la base de
données des perte opérationnel afin de les gérées.
La définition réglementaire du risque opérationnel englobe
sept catégories d'événements, dont le lieu de survenance
se répartit en huit lignes d'activités possibles.
2. Typologie proposée par le Comité
pour le risque opérationnel :
Le comité de Bâle II adopte une classification
assez précise des différents types de risque opérationnel
et des lignes d'activités qui peuvent le générer. Ces
événements constituent la catégorisation centrale des
causes de pertes opérationnelles .les sept catégories principales
d'événements7(*) sont les suivants :
1- Fraudes internes : pertes dues
à des actes visant à frauder, détourner des biens ou
à tourner des règlements, la législation ou la politiques
de l'entreprise impliquant au moins une partie interne à
l'entreprises.
Exemple : Transaction non enregistrée
intentionnellement, Détournement de capitaux, d'actifs,
Contrefaçon, Destruction malveillante de capitaux...
2- Fraudes externes : pertes dues
à des actes visant à frauder, détourner des biens ou
à tourner des règlements, la législation de la part d'un
tiers.
Exemple : Vol, contrefaçon, piratage, vol
d'informations
3- Pratiques en matière d'emploi et de
sécurité sur le lieu de travail : pertes
résultant d'actes non conformes à la législation ou aux
conventions relatives à l'emploi, la santé ou la
sécurité, de demandes d'indemnisation ou d'atteinte à
l'égalité ou actes de discrimination.
Exemple: Questions liées aux
rémunérations, avantages liés à la
résiliation d'un contrat, Activités syndicales,
Responsabilité civile (chutes...), Événements liés
à la réglementation sur la santé et la
sécurité du personnel, Rémunération du
personnel.
4- Client, produits et pratique
commerciales : pertes résultant d'un manquement non -
intentionnel ou du à la négligence, à une obligation
professionnelle envers des clients spécifiques, ou de la nature ou
conception d'un produit.
Exemple : violation du devoir fiduciaire, de
recommandation, Connaissance de la clientèle, conformité,
diffusion d'informations, Atteinte à la vie privée, Vente
agressive, Opérations fictives, Utilisations abusives
d'information ...
5- Dommages aux actifs corporels :
destruction ou dommages résultant d'une catastrophe naturelle ou d'autre
sinistre.
Exemple : Tremblement de terre, cyclone,
Vandalisme, terrorisme.
6- Dysfonctionnement de l'activité et des
systèmes : pertes résultant de dysfonctionnement de
l'activité ou des systèmes (informatique et télé-
communication)
7- Exécution, livraison et gestion des
processus : pertes résultant d'un problème dans le
traitement d'une transaction ou dans la gestion des processus ou de relation
avec les contreparties commerciales et fournisseurs.
Exemple : Mauvaise communication,
erreur de saisie de donnée ou erreur de chargement, non respect des
dates limites, anomalie du système, erreur comptable ,non respect des
reporting réglementaires, Etats externes imprécis, documents
légaux manquants ou incomplets, Enregistrement de la clientèle
incorrect, Perte, négligence ou dommage aux actifs des clients, Conflits
avec des tiers,
Chaque type d'événement est ensuite
réparti en deux niveaux successifs de sous-catégories, pour une
identification précise de la nature de l'événement lors du
reporting réglementaire.
Outre la nature de l'événement, le type de
l'activité ou s'est produite la perte peut être aussi une
estimation de la cause de la perte opérationnelle.
Le comité définit huit lignes
d'activités, elles mêmes subdivisées en deux sous niveaux
successifs.
3. Les métiers de la banque
générant le risque opérationnel
Les lignes de métiers qui peuvent générer
le risque opérationnel identifiées par le comité de
Bâle2 sont les suivantes : (cf. annexe 2)
L1- financement des entreprises :
financement d'entreprise, collectivité locale et administration
publique, les banques d'affaires et service et conseil.
L2- négociation et vente : c'est
l'activité de marché, tenu de marché, vente d'action,
prise de position pour compte propre et trésorerie.
L 3-banque de détail : c'est
l'activité pour les particuliers : prêt et
dépôt ; les carte ; banque privé.
L4-banque commerciale : assure le
financement des exportations et du commerce ; affacturage ;
crédit bail et les prêts...
L5- paiement et règlement : pour
la clientèle extérieur ; transfert de fond, compensation et
règlement...
L6-fonctions d'agent : conservation,
prestation d'agent aux entreprises
L7- gestion d'actif : c'est la gestion
des portefeuilles
L8- courtage de détail
Chaque métier est subdivisé en deux niveaux.
En effet une étude menée par le comité de
Bâle sur un échantillon de 30 banques a permis de mettre en
lumière les résultats des collectes d'informations sur des
incidents dans la catégorie du risque opérationnel et par type
d'activité métier. Cela a permis de donner une vision sur la
disparité du risque opérationnel entre les différents
métiers de la banque.
Le tableau suivant présente les résultats de
l'étude cette matrice de 56 cellules est globale (ne tient pas compte
des niveaux de lignes de métier et de catégorie
d'événement).
* * *
L'identification des risques opérationnels
générés par leurs activités demeure une
étape fondamentale pour que les établissements de crédits
puissent assurer les moyens adéquats pour leur quantification et leur
gestion. Cette démarche d'identification et de gestion autonome est
apparue ces dernières années comme une discipline
séparée vue l'importance et l'impact de ces risques sur les
banques quand ils interviennent.
CHAPITRE 2 : OUTILS D'IDENTIFICATION ET
APPROCHES DE MESURE DU RISQUE OPÉRATIONNEL
Une fois le périmètre du risque
opérationnel est bien défini, il ya lieu d'identifier les
événements relatifs a ce risque et pour atteindre cet objectif
il faut disposer des outils adéquats ; c'est ce qui va faire
l'objet de la première section de ce chapitre.
La deuxième section est consacrée aux
modalités de mesures quantitatives du risque opérationnel tel
que définit par le comité de Bâle.
SECTION I : IDENTIFICATION DU RISQUE
OPÉRATIONNEL
L'identification du risque est primordiale pour
développer un contrôle et un suivi viable du risque
opérationnel.
Pour pouvoir mettre en place un système viable de
gestion du risque opérationnel, il est tout d'abord nécessaire,
d'identifier les facteurs du risque opérationnel que se soit des
facteurs interne ( la structure de la banque, nature de ses activités,
la qualité de ses ressources humaines, les modifications de
l'organisation et le taux de rotation du personnel) ou externes (comme les
évolutions du secteur bancaire et les progrès technologiques) et
qui pourraient empêcher la banque d'atteindre ses objectifs.
En fait l'identification des événements de
risque suit une démarche structurée, basée sur la
compréhension et l'analyse des processus opérationnels de la
banque, de ces produits et de ses systèmes. A l'issue d'une bonne
évaluation, la banque disposera pour l'ensemble de ses processus et de
ses produits d'un inventaire des événements de risque, ainsi que
d'une bonne compréhension des facteurs de risques associés.
1. Outils d'identification du risque
opérationnel :
Le comité de Bâle II a proposé des outils
que la banque peut utiliser afin d'identifier et évaluer le risque
opérationnel.
a) Cartographie des risques8(*):
La cartographie des risques permet de définir de
manière approfondie les impacts potentiels du risque, les facteurs qui
déclenchent la survenance du risque ainsi que les facteurs qui
déterminent l'envergure du dommage. Nous utilisons une
méthodologie rigoureuse de cartographie des risques afin d'identifier
les risques potentiels ainsi que les facteurs déterminants.
Cartographier les risques pour déterminer le profil de
risque de la banque. Cette phase est une étape clé, car elle
détermine sensiblement la nature des incidents qui seront
collectés et donc suivis par la suite. C'est également cet
exercice qui permettra de définir une nomenclature des risques valable
pour l'ensemble de l'organisation, cadre indispensable à une collecte
efficace et homogène des incidents.
Cet exercice passe par les phases suivantes :
1) Décomposer en activités chaque processus
supportant des risques opérationnels : Cette étape consiste
à diviser les différents processus élémentaires de
la banque en sous processus, voire d'affiner cette division en dressant une
liste des différents fonctions au sein de chaque département de
la banque.
2) Pour chaque activité, recenser les risques
associés ; faire l'inventaire des différents facteurs du risque
opérationnel auxquels les métiers de la banque peuvent être
exposés (recensement des litiges clients, des pertes financières
dues à des dédommagements, des rectifications d'erreurs, des
discontinuités de services, des délais anormaux de traitement
d'opérations clientèles...)
3) Pour chaque risque, coter les pertes et leur
probabilité d'occurrence :
Chaque événement le risque est
évalué en terme de
· Probabilité d'occurrence : c'est
la détermination de fréquence d'événements
générateurs de pertes opérationnelles, la fréquence
peut être modélisé grâce a un modèle statique
(distribution de poison)
· Perte encourue en cas de
réalisation : c'est l'impact de la perte qui s'est produite c'est
la dimension de sévérité de la perte.
4) Elaborer la matrice les risques sur les axes
fréquence et préjudice : il s'agit d'un graphe à deux
dimension, la sévérité et la fréquence.la matrice
est divisé en zones selon le niveau de risque et la
nécessité des contrôles.
5)
Déterminer « visuellement », à partir de
matrice, les risques significatifs (C'est à dire ceux que l'on
décide de recueillir dans l'outil de collecte).
Il s'agit d'un processus dans lequel des fonctions
organisationnelles par exemple sont portées sur une carte par type de
risque, ce processus peut relever des zones de faiblesses et aider à
prioriser les actions de gestion subséquent.
C'est le fait de classer par ordre d'importance la
vulnérabilité et ensuite analyser les situations à risque,
pour cela l'analyse du risque s'appuie sur deux variables : gravité
et fréquence. Avant d'estimer la gravité il est nécessaire
que les décideurs définissent ce qu'ils entendent par grave.
Sont graves, une perte financière, humaine, des dégâts
environnementaux, sanitaires. La cartographie des risques se décline
en quatre grandes catégories :
§ Risques de fréquence et de
gravité faibles : Ce sont des risques qui se
réalisent rarement et dont l'impact est limité même s'ils
se réalisent. L'organisation peut vivre avec ces risques, nous parlerons
de risques mineurs.
§ Risques de fréquence faible et de
gravité élevée : ce sont des
événements qui se produisent rarement mais dont les
conséquences sont significatives lorsqu'ils se produisent. En raison de
leur faible fréquence il est difficile de prévoir et d'anticiper
leur survenance. La concrétisation du risque entraine des
conséquences pouvant affecter sérieusement l'activité de
l'organisation, le redémarrage nécessite l'injection de capitaux
extérieurs. Cette deuxième catégorie et
dénommée risques catastrophiques
§ Risque de fréquence élevée
et de gravité faible : ces événements se
produisent assez régulièrement mais leurs conséquence sont
relativement faibles, le risque est généralement
prévisible, cette catégorie peut être dénommé
risque opérationnel.
§ Risques de fréquence et de
gravité élevées : les
évènements se produisent régulièrement et leurs
conséquences sont à chaque fois significatives. Dans la
majorité des cas le décideur abandonne le projet à moins
que le projet soit primordial pour le développement de l'organisation.
On parle alors de situation d'évitement.
Figure
3 : résultat de la cartographie
des risques
L'identification ne doit pas concerner que les risques les
plus dangereux mais aussi d'évaluer leur vulnérabilité
à ces risques.
La conception d'une cartographie de risque est un travail
complexe et délicat est nécessite l'effort pour la collecte des
données interne et la constitution d'une base de donné des pertes
recensés, ainsi que sa mise à jour est indispensable pour le
suivi de l'évolution des risques et la prise en considération des
nouveaux risques.
b) Les indicateurs de risque :
La cartographie représente un support de base pour la
mise en place des indicateurs de risque, de types statistiques
et souvent financiers, ils fournissent un aperçu de la position de la
banque relativement au risque, ils sont revus périodiquement.
Les indicateurs de risque sont en effet de deux types, des
indicateurs- clés de risque ( key risks indicators) spécifiques
à chaque activité et constituent des indices de perte ou des
dangers à venir et d'autre part on a les indicateurs-clés de
performances ( key performance indicators) qui constituent des mesures
d'évaluation de la qualité d'une activité.
Chaque activité disposera de son propre ensemble
d'indicateur, spécifique à la nature des taches
effectuées, au mode d'organisation des fonctions, au niveau
d'automatisation des opérations, au niveau des flux financiers
impliqués ou de la législation en vigueurs.
En effet il n'existe pas de liste standard d'indicateurs de
risque et de performances pour l'ensemble des institutions bancaires. On peut
citer les indicateurs de risque suivants :
Ressources humaines : rotation du personnel, pourcentage
d'employés intérimaires, plaintes de la
clientèle ...
Système : interruption du système,
tentative d'intrusion informatique...
Traitement et procédures : corrections
d'écritures, plaintes et contestations...
· les indicateurs d'alerte, liés aux facteurs de
risque : volumétrie, turnover des équipes, ...
· les indicateurs de risques avérés,
liés aux conséquences : nombre d'erreurs, de sinistres ou de
litiges, durés d'indisponibilité des systèmes, nombre de
tentatives d'intrusion, d'incidents ...
· les indicateurs de coûts/ressources :
Le niveau de ressources allouées au contrôle des
risques opérationnels
Budget "sécurité", les indicateurs de pertes,
pertes financières liées aux incidents, aux erreurs,
dédommagements clientèle...
c) Le self-assessment (autoévaluation ou
évaluation du risque) :
La banque évalue ses opérations et
activités à l'égard de vulnérabilités
potentielle en termes de risque opérationnel. La cartographie des risque
est une nécessitée pour réussir le mécanisme de
l'autoévaluation. Ce processus est mener en interne et comporte souvent
des check listes et ou des work shops afin d'identifier les forces et les
faiblesses de l'environnement du risque opérationnel. Le self-assesment
utilise la technique de scorecard. A titre d'exemples les scorecards permettent
de transformer des évaluations qualitatives en mesures quantitatives qui
donnent un classement relatif de différents types d'exploitation au
risque opérationnel.
En outre, les scorecards peuvent être utilisées
par les banques afin d'allouer du capital économique à leurs
lignes de métier en relation avec la performance à gérer
et contrôler divers aspects du risque opérationnel.
L'autoévaluation représente un outil de maitrise du risque qui
est conditionné à sa couverture.
En fait, sur la base de données exhaustive et
pertinente, les banques auront la possibilité de mesurer leur exposition
aux risques opérationnels, prévenir leurs ampleurs et le cas
échéant décider du montant de la couverture qui sera
allouée.
Une fois le risque opérationnel est identifié,
la banque va procéder a le mesurer. L'exposition au risque
opérationnel est mesurée à l'aide d'une
variété d'approche. Les différentes approches de mesure
qualitative et quantitative seront exposées dans la section suivante.
SECTION 2 : LES MESURES RÉGLEMENTAIRES DU RISQUE
OPÉRATIONNEL SELON BÂLE II
La mesure du risque opérationnel correspond à
une valeur en risque, similaire dans son principe à celle
calculée dans les domaines du risque de marché et du risque de
crédit. Elle doit donc couvrir à la fois les pertes attendues
(expected loss) et les pertes exceptionnelles (unexpected loss). Pourtant, en
théorie, les fonds propres réglementaires ne couvrent que les
pertes exceptionnelles et non les pertes moyennes, ces dernières
étant censées être couvertes par des provisions ou
imputées sur le résultat courant. Le Comité de Bâle
propose trois approches distinctes pour déterminer le capital
réglementaire au titre du risque opérationnel :
· L'approche indicateur de base (Basic Indicator Approach
ou BIA)
· L'approche standard (Standardised Approach ou SA)
· Les approches de mesures avancées (Advanced
Measurement Approach ou AMA).
Les banques ont la possibilité de choisir celle qui
leur paraît correspondre le mieux à la spécificité
de leur activité, mais aussi à leur capacité globale
d'action. Elles doivent en effet s'assurer qu'elles disposent de l'ensemble des
moyens nécessaires à la mise en oeuvre de la solution retenue. Le
degré de sophistication de chacune de ces trois méthodes est en
effet croissant.
1. L'approche de l'indicateur de base :
Selon l'approche de l'indicateur de base (basic indicator
approch ou BIA), le capital réglementaire en couverture du risque
opérationnel est égale à un pourcentage, appelé
facteur alpha, égale à 15% du revenu annuel brut moyen de
l'établissement sur les trois dernières années. Celui-ci
se définit comme la somme des intérêts créditeurs
nets et autres produits d'exploitation. Il exclut les provisions, les plus ou
moins values liées au portefeuille-titres, et les éléments
exceptionnels.
La règle peut donc être exprimée de
l'équation suivante :
K= á. RB
Avec k le capital réglementaire, RB est le revenu brut
et á = 15%
Selon cette approche très simplifiée, l'ampleur
du risque opérationnel est une fonction positive du volume des
activités, dont les différents éléments du revenu
annuel brut sont ici des estimateurs. Les données de revenus,
directement puisées dans la comptabilité officielle, ont
l'avantage d'être disponible pour toutes les institutions, à la
différence d'autres indicateurs plus complexes.
Le taux de 15% a été retenu suite aux deux
premières études quantitatives d'impact réalisées
lors du calibrage de l'accord.
En effet il apparait qu'en moyenne 15% du revenu annuel brut
représente le montant cible de capital réglementaire
opérationnel, pour les 29 établissements ayant répondu aux
premières études quantitatives d'impact lancées par le
comité en mai 2001.
L'approche de l'indicateur de base vie spécifiquement
les plus petits établissements, les petites structures de banques
locales ou filiales, de moindre importance, d'autres grands
établissements, pour lesquelles les quelles le cout de mise en place
d'approches plus élaborées serait prohibitif ou
économiquement déraisonnable.
2. L'approche standard:
L'approche standard est en fait un prolongement plus fin de
la BIA en déclinant ce type de calcul par type d'activité.
Le capital réglementaire est ici fonction d'un
pourcentage du produit brut, appelé facteur béta, établi
à 12%, 15%, ou18% selon le niveau du risque opérationnel
estimé de chaque activité.
Cela se traduit par la règle suivante :
K = Ó kLI = Ó âLI . RBLI
Avec kLI représente le capital réglementaire
associé à la ligne i, RBLI est le revenu brut de la ligne
correspondante, et âLI est le coefficient associé.
L'approche standardisée permet en outre de prendre en
compte la nature de l'activité de l'institution.
Ainsi une institution dont l'activité se concentre sur
les opérations les moins risquées ou bénéficiera
d'une charge en capital moindre que celle présente dans tous les types
d'activités ou dans les plus risquées.
Le tableau ci-dessus détaille les lignes
d'activités et les pourcentages de revenus correspondants pour le calcul
du capital réglementaire.
Catégories d'activité
|
Taux â
|
Financement des entreprises
|
18%
|
Négociation et vente
|
18%
|
Banque de détail
|
12%
|
Banque commerciale
|
15%
|
Fonction d'agent
|
18%
|
Paiement et règlement
|
15%
|
Gestion d'actifs
|
12%
|
Courtage de détail
|
12%
|
Tableau 1 : Facteur béta par ligne
d'activité- approche standardisé
Les taux de calcul du capital réglementaire
proviennent de la deuxième étude quantitative d'impact, portant
sur 29 établissements, ceux qui ont répondu à
l'enquête lancé par le comité de Bâle.
A propos des méthodes standard et des coefficients
béta, le comité reste d'ailleurs prudent, en précisant
que : « une banque doit élaborer des politiques
spécifiques et disposer de critères consignés par
écrit pour mettre en correspondance le produit brut des diverses
catégories d'activité et unités avec le dispositif
standardisé. Les critères doivent faire l'objet d'un examen et
d'un ajustement, selon les besoins, de façon à intégrer
les innovations/changement d'activité et de modification des
risques ».
D'autre par on a Approche standard alternative
et que selon le comité de Bâle : L'autorité
de contrôle nationale peut, à sa discrétion, autoriser un
établissement à appliquer l'approche standard alternative (ASA),
à condition qu'il puisse démontrer que celle-ci apporte une
amélioration, permettant par exemple d'éviter un double comptage
des risques. Une fois qu'il aura adopté une approche ASA,
l'établissement ne pourra pas revenir à l'approche standard sans
l'autorisation de son autorité de contrôle. Il n'est pas
envisagé de permettre aux grosses banques détenant des
portefeuilles diversifiés sur les principaux marchés d'utiliser
l'approche ASA.
Aux termes de l'ASA, l'exigence de fonds propres au titre du
risque opérationnel et sa méthodologie de calcul sont identiques
à celles de l'approche standard, sauf pour deux lignes de métier
: banque de détail et banque commerciale. Pour celles-ci, les
prêts et avances - multipliés par un facteur fixe « m »
- sont utilisés au lieu du produit brut comme indicateur de risque ; les
bêta sont identiques à ceux de l'approche standard. L'exigence de
fonds propres ASA au titre du risque opérationnel pour opérations
de détail (la formule de base étant identique pour
l'activité de banque commerciale) est exprimée de la façon
suivante :
KNI = âNI x m x
PANI
Où KNI correspond à l'exigence de fonds propres
pour l'activité de détail âNI correspond au bêta pour
l'activité de détail, PANI correspond au total de l'encours des
prêts et avances à la clientèle de détail (non
pondérés des risques et avant déduction des provisions),
calculé en moyenne sur les trois années écoulées m
est égal à 0,035.
Aux fins de l'ASA, le total des prêts et avances dans
l'activité de détail comprend l'ensemble des montants
tirés sur les portefeuilles de crédit suivants : détail ;
PME assimilées à la clientèle de détail ;
acquisition de créances sur la clientèle de détail. Pour
la banque commerciale, le total des prêts et avances comprend les
montants tirés sur les portefeuilles de crédit suivants :
entreprises ; emprunteurs souverains ; banques ; financement
spécialisé ; PME assimilées aux entreprises ; acquisition
de créances sur les entreprises. La valeur comptable des titres
détenus dans le portefeuille bancaire doit également être
incluse.
En appliquant l'ASA, les banques de détail et
commerciales, si elles le désirent, peuvent agréger leurs
activités de détail et de banque commerciale, en leur affectant
un bêta de 15 %. De même, les banques qui ne sont pas en mesure
d'affecter le produit brut aux six autres lignes de métier peuvent
agréger le produit brut total correspondant et lui appliquer un
bêta de 18 %, le produit annuel brut étant traité
conformément au paragraphe 654.
Comme dans l'approche standard, l'exigence de fonds propres
totale ASA représente la somme des exigences de fonds propres pour
chacune des huit lignes de métier.
3. Les approches de mesures
avancées :
Il ne s'agit plus d'une approche
unique, définie par le régulateur, mais d'un ensemble de
modèles internes réunies sous le vocable « d'approche
de mesures complexes » ou AMC (Advanced measurement approch ou AMA)
approuvé par les autorités de contrôle sur la base d'une
série de critère.
Selon l'AMa, l'exigence de fonds propres réglementaire
équivaut à la mesure du risque opérationnel produite par
le système interne de la banque, sur base de critères
quantitatifs et qualitatifs.
Le Comité de Bâle propose plusieurs alternatives
au sein du régime AMA : la méthode Scorecard, l'analyse de
scénarios (Scenario-based AMA), et enfin, la méthode LDA (Loss
Distribution Approach), la plus sophistiquée au plan technique. La
pratique de chacune de ces méthodes est soumise au respect d'un ensemble
de critères qualitatifs, notamment en termes d'évaluation du
risque opérationnel et de procédure de collecte des
données de perte. C'est là leur dénominateur commun. Sur
le fonds, la différence concerne essentiellement le type d'information
privilégié dans le calcul du capital réglementaire.
Les accords de Bâle II n'imposent aucune méthode
particulière de calcul pour les banques adoptant l'approche de mesures
complexes (AMA). Ce choix est laissé à la discrétion des
banques, pourvu qu'elles satisfassent aux critères qualitatifs et
quantitatifs énoncés dans l'accord.
Deux principales méthodologies sont utilisées
pour le déploiement de ces approches de mesures avancées.
v La méthodologie Top -DOWN :
La méthodologie Top down donne une estimation
du risque opérationnel sur la base des variations historiques des
résultats après intégration de facteurs tels que
l'évolution de l'activité où le coût lié aux
changements. L'hypothèse sous-jacente est que les pertes historiques
sont une bonne mesure des pertes futures.
Dans cette approche, certaines banques ont tendance
à évaluer l'exigence de fonds propres pour le risque
opérationnel en prenant simplement un pourcentage d'un indice
d'activité comme le produit brut bancaire.
D'autres estiment le risque opérationnel selon un
pourcentage fixe correspondant aux coûts opérationnels de
l'établissement où de la ligne métier. La Bank of America
prend par exemple 25 % des coûts fixes et 50 % des dépenses autre
que les intérêts versés.
Selon cette approche, on peut envisager un
schéma dans lequel le montant alloué en fonds propres pour
couvrir le risque opérationnel serait égal :
Indice d'activité * multiplicateur de la ligne
d'activité*k
Avec k est un score représentant l'environnement.
Cette approche présente l'avantage de sa
facilité à mettre en place, une fois que l'élément
inconnu de volatilité des résultats historiques des
activités est résolu. Toutefois elle présente une faible
valeur analytique ; un rapport difficile à établir entre perte
et revenu variable et entre risque opérationnel et revenu variable.
On peut dire que les modèles proposés par cette
méthode ne sont pas propices à la mise en oeuvre d'un
contrôle interne, d'où son ignorance à la qualité
du contrôle. Dans ce cadre et pour mieux maîtriser le risque
opérationnel les établissements s'orientent d'avantage vers des
approches à forte valeur ajoutée type " Bottom Up ".
v Méthodologie Bottom -Up :
Les modèles Bottom -Up correspondent à
une approche structurelle dans laquelle l'identification, l'évaluation
des pertes et risques sont définis à l'intérieur de la
banque en fonction de la logique de comportement, en séparant tout ce
qui peut provenir des personnes, des processus et de la technologie.
En effet, lors d'une telle approche, chaque
opération est analysée de son initiation jusqu'à sa
comptabilisation. A chaque étape les tâches et contrôles
clés sont décrits, testés et évalués.
Le recensement et l'évaluation des risques
opérationnels se faisant selon une cartographie (zones
géographiques, ligne métier, entité, activité et
productivité) qui se décline de la plus globale à la plus
exhaustive.
Cette approche apparaît plus utile pour comprendre la
nature du risque opérationnel et pour permettre un contrôle
interne. Elle est à forte valeur ajoutée car elle intègre
des cartographies des risques opérationnels liés aux
activités et processus comprenant l'identification, l'analyse et
l'évaluation des risques.
Elle permet de contribuer à la connaissance
des risques opérationnels au niveau des activités, et au
changement comportemental des différents acteurs et notamment les
opérationnels.
Toutefois elle présente l'inconvénient
de la subjectivité et la consistance des évaluations.
Les approches de mesures avancées sont :
3.1. La Loss Distribution Approach :
L'idée de base de LDA est assez simple : on
considère que la perte annuelle totale d'une banque due au risque
opérationnel se compose de deux éléments, la
fréquence et la sévérité. Chacune se
présente sous la forme d'une distribution statistique. La distribution
de fréquence représente l'occurrence d'événements
de pertes opérationnelles, c'est-à-dire le nombre de pertes
observées. La distribution de sévérité traduit
quant à elle l'amplitude de ces pertes, à savoir le montant, en
unités monétaires, des pertes individuelles subies par la banque.
L'idée générale de la méthode LDA
(Loss Distribution Approach) est de modéliser la perte liée au
risque opérationnel pour une période donnée (par exemple,
un an) et d'en déduire la valeur en risque. Frachot et al. (2003)
proposent de procéder en cinq étapes pour implémenter
cette méthode :
- Estimation de la distribution de
sévérité ;
- Estimation de la distribution de la fréquence ;
- Calcul de la charge en capital;
- Calcul des intervalles de confiance;
- incorporation des avis d'experts.
Pour cette approche on ne va pas entrer dans la formulation
mathématique de ces différentes étapes, mais simplement de
comprendre l'idée générale de la méthode LDA.
A l'instar de la plupart des modèles de mesure du
risque opérationnel, la LDA se fonde sur une approche actuarielle
(fréquence/sévérité) très ancienne largement
utilisée dans le domaine de l'assurance pour modéliser des
problèmes similaires.
Pour que le modèle LDA puisse tourner, il faut lui
fournir deux éléments essentiels : la distribution de la
sévérité des pertes (loss severity distribution) et la
distribution de la fréquence des pertes (loss frequency distribution).
Ces deux distributions, qui forment l'historique des pertes, sont ensuite
combinées par une technique statistique
appelée « convolution »(Monte Carlo) afin
d'obtenir la distribution de la perte totale. Celle-ci étant le
résultat de plusieurs pertes successives, il s'agit d'une perte
agrégée (aggregate loss distribution).
A partir de la perte totale, on dérive ensuite la perte
attendue ou moyenne (expected loss) et la perte exceptionnelle (unexpected
loss), pour un niveau de confiance donné. La Figure 5 illustre le
principe de la méthode LDA.
Figure 4: La Méthode Loss distribution Approach
(LDA)
L'accord stipule que « un établissement doit
faire la preuve que sa mesure du risque opérationnel répond
à un critère de solidité comparable à celui de
l'approche NI pour le risque de crédit (correspond a une période
de détention d'un an et à un intervalle de confiance de 99,
9éme percentile de la distribution de perte agrégées). On
utilise souvent cette notion en matière de gestion des risques
financiers sous le terme de Valeur-au-risque avec un intervalle de confiance de
99,9%.
Afin de différencier le risque opérationnel du
risque de marché ou ce terme est né, nous utiliserons la
terminologie « valeur-au-risque opérationnel »
ou OpVaR.
Le comité de Bâle a décomposé les
OpVaR en deux éléments : la perte attendues PA et les
pertes inattendues(PI).
3.2. L'approche Scorecard :
L'appellation « scorecard » regroupe un
ensemble d'approche visant à identifier, mesurer et surveiller les
risques opérationnels. Ces approches traduisent une évaluation
qualitative des risques et des contrôles en une valeur numérique
ou score.
L'un des objectifs poursuivis par les banques ayant
développé et implémenté une approche Scorecard est
de se doter d'un outil permettant de faire le lien entre la mesure et la
gestion du risque opérationnel.
Les grandes étapes de mise en oeuvre de la
démarche scorecard sont les suivantes :
Evaluation du capital initial en se basant sur une autre
approche : celle-ci pourrait être l'approche LDA, l'approche des
scénarios, l'utilisation du benchmarking ou une méthode
forfaitaire. Il est crucial à ce stade de considérer ce capital
initial crédible.
Définition de la structure de la scorecard et sa mise
en oeuvre, permettant d'aboutir à un score pour chaque catégorie
de risque et pour chaque ligne de service.
Allocation du capital initial aux lignes de service sur base
du score et donc des performances de l'organisation en matière de
maitrise du risque opérationnel. Par la suite, le capital alloué
à chaque ligne de service va varier en fonction de l'évolution
des résultats de scorecard. Dans cette approche, le capital initial
n'est pas recalculé à chaque évaluation.
Conformément aux exigences du comité de
Bâle, les données internes ont également un rôle
à jouer dans l'approche scorecard.
Ces données internes et externes sont utilisées
à plusieurs niveaux. En effet, elles peuvent être utilisées
de la détermination du capital initial en utilisant une approche de
distribution de pertes.une autre utilisation intéressante de ces pertes
est leur analyse afin d'identifier les facteurs de risques ayant amené
à la réalisation de ces pertes est leur analyse afin d'identifier
les contrôles internes permettant de réduire l'impact ou de
contrôler les facteurs de risque identifiés.
Une fois la scorecard établie et utilisée, les
pertes internes et externes peuvent etre utilisées afin de valider la
qualité des réponses apportées aux questionnaires. De
plus, leur analyse régulière permet de s'assurer que les risques
et facteurs de risque associés sont actualisés, ce qui permet de
prendre en compte l'apparition de nouveaux facteurs de risque dans l'anlyse. La
validation des résultats de la scorecard avec des donnés
objectifs est importante, compte tenu des nombreux éléments
subjectifs intervenant dans sa construction.
Le Comité de Bâle n'a fourni aucune formulation
mathématique pour cette approche. Néanmoins, les groupes de
travail au sein des banques ont proposé des formules de calcul du
capital réglementaire (K) de la forme :
KScorecard = EIij × ùij × RSij
Avec EI l'indicateur d'exposition (Exposure Indicator), RS le
score de risque (Risk Score) et ù un facteur d'échelle (Scale
Factor).
3.3. L'approche par les scenarios :
L'approche scénarios est en fait un prolongement de
l'approche scorecard. Le risque y est envisagé comme une combinaison de
la sévérité et de la fréquence des pertes
potentielles sur une période donnée. La fréquence et la
sévérité (potentielles) de la perte peuvent être
mesurées en unités monétaires et en nombre d'occurrences
annuelles. Le risque reflète en quelque sorte la
vulnérabilité de la banque. L'évaluation du risque devrait
par conséquent se focaliser sur les vecteurs de cette
vulnérabilité. Or, celle-ci provient pour l'essentiel des
facteurs de risque sous-jacents. Réduire le niveau de risque
opérationnel impose donc une bonne lisibilité de l'exposition du
portefeuille de la banque aux différents facteurs de risque
préalablement définis.
L'un des objectifs de l'utilisation de cette approche dans la
quantification des risques opérationnels est de fournir une
évaluation prospective du risque opérationnel.
En fait, on pourrait considérer que l'évaluation
du risque est intrinsèquement liée à l'analyse de
scénarios, qui s'applique d'ailleurs également aux risques de
marché et de crédit.
De manière générale, les
scénarios sont des événements susceptibles de se produire
dans l'avenir. Ils expriment l'idée selon laquelle les experts d'une
banque ont certaines intuitions ou des informations sur le risque qui ne sont
pas contenues dans l'historique de données. Pour être
réellement utile à des fins de décision en matière
de risque, une analyse de scénarios doit être en mesure de
répondre à ces deux questions : à quelle fréquence
le scénario X est-il susceptible de se produire ? Quel est le montant de
la perte si le scénario X se produit ?
L'axe principal de développement de cette approche est
le développement et l'évaluation des scénarios, ces
derniers doivent permettre d'évaluer les deux paramètres
caractérisant le risque : la fréquence et la
sévérité potentielle d'un événement
générateurs de pertes.
Cette évaluation nécessite la constitution de
scénarios, chaque scénario prenant en considération
l'ensemble des facteurs de risque opérationnel.
Parmi les facteurs de risque opérationnel les plus
courant, on recense le niveau de compétence/qualification du personnel,
l'organisation interne/transferts d'information, l'infrastructure IT (
sécurité des systèmes), les procédures de
contrôle des activités non autorisées/vol et fraude/erreurs
non intentionnelles ( saisie, exécution et suivi des transactions), les
mesures de protection contre des catastrophes et autres sinistres, ou encore,
le respect des obligations légales ( conformité, diffusion
d'informations et devoir fiduciaire).
En considérant ces différents
éléments, la banque va donc générer des
scénarios sous forme de questions « what if ».
Pour chaque scénario, l'évaluateur
considère plusieurs hypothèses, dont par exemple un cas normal,
un cas extrême et un cas catastrophique.
En effet, les scénarios vont se construire en fonction
de l'organisation de la banque et de la catégorisation
d'événement de pertes. Les facteurs de risque et les indicateurs
de risque associés serviront de contexte et de base a
l'évaluation des scénarios.
Figure 5 : Les approches de mesure du risque
opérationnel
4. Les critères d'agrément pour l'approche
standard et l'approche de mesure avancées :
Les critères généraux sont identiques par
définition entre les différents approches. Les critères
qualitatifs sont quant à eux similaires entre les approches
standardisé et complexes, qu'il est préférable de les
présenter conjointement.
Ils sont relatifs aux modes d'organisation de la gestion des
risques, et représentent en réalité une version
synthétique du document « sound practices for the
management and supervision of operational risk »qui complète
le premier pilier en matière de risques opérationnels. Il vise
à assurer un niveau minimum en matière de risques.il est
applicable à l'ensemble des établissements, indépendamment
de l'approche choisie. Seuls les critères quantitatifs d'agrément
sont propres aux approches complexes.
v Critères
généraux :
Ces critères doivent être rencontrés par
toutes les institutions, quelle que soit l'approche adoptée :
· Participation active du top management de
l'établissement (conseil d'administration et direction
générale) à la surveillance du dispositif de gestion du
risque opérationnel.
· Intégrité dans la mise en oeuvre d'un
système sain de gestion des risques.
· Allocation de ressources suffisantes par rapport
à l'approche choisie dans les unités principales et à
l'audit interne.
v Critères qualitatifs :
Ces critères s'appliquent pour l'approche
standardisé lorsqu'elles sont mises en oeuvre par des banques actives
au niveau international, ainsi que pour l'approche de mesures
complexes :
Définition des rôles : les
fonctions et les responsabilités des gestionnaires des risques
opérationnels doivent être clairement définies et
attribuées. Ils sont responsables de la conception et de la mise en
oeuvre du système d'identification, de mesure, de surveillance,
d'atténuation et de notification du risque opérationnel au sein
de la banque.
Collecte des données : la banque
doit enregistrer systématiquement les pertes significatives par
catégorie d'activité. Ces informations doivent tenir une place
prépondérante dans la notification des données sur les
risques dans les rapports adressés à la direction. La banque doit
disposer de techniques permettant d'inciter à une meilleure gestion du
risque opérationnel dans l'ensemble de l'établissement.
Notification et documentation :
L'exposition aux risques et notamment les pertes importantes
doivent faire l'objet d'une notification régulière au top
management. Le système de gestion et les procédures doivent faire
l'objet d'une documentation correcte et complète au sein de la
banque.
Révision périodique : les
processus de gestion feront l'objet d'une validation et d'un examen
périodique par les auditeurs externes et/ou les autorités de
contrôles.
5. Critères quantitatifs propre à
l'approche des mesures avancées :
v Critères de
solidité :
Le comité de Bâle s'abstient
délibérément de préciser l'approche, les
hypothèses ou les distributions a utilisé pour quantifier le
risque opérationnel.
Sa seule exigence est que la banque apporte la preuve que sa
mesure du risque opérationnel présente une robustesse suffisante
pour couvrir les pertes avec un intervalle de confiance de 99,9%. En d'autre
terme le capital réglementaire doit être suffisant pour couvrir
les pertes dans 99, 9% des cas possible.
v Critères spécifique :
· Le système de mesure interne des risques doit
couvrir la totalité des types d'événements de risque
opérationnel définis par le comité.
· La banque doit calculer les fonds propres suffisants
pour couvrir ses pertes anticipées ou attendues et ses pertes
inattendues, sauf si elle fait la démonstration que ses systèmes
internes couvrent adéquatement les pertes attendues (parfois
appelées pertes moyennes).
· La granularité du système de mesure doit
être suffisante pour appréhender les sources de risque affectant
les plus grands montants de pertes de la distribution.
· Pour le calcul des fonds propres, les
différentes mesures individuelles et de pertes doivent être
agrégées « la banque peut toutefois être
autorisée à appliquer des corrélations
déterminées en interne entre ces estimations
individuelles ...la banque doit valider ses hypothèses de
corrélation »
· Tout système interne de mesure du risque doit
comprendre les éléments- clés suivant : utilisation
des données externes pertinentes, analyses de scénarios, prise en
compte de facteurs reflétant l'environnement de travail et les
systèmes de contrôles internes.
· La banque doit disposer d'un système complet,
bien documenté et transparent, décrivant la méthodologie
de mesure du risque et justifiant les poids relatifs donnés aux
différents éléments décrits au point
précédent.
v Données internes :
La banque doit collecter ses données internes de
pertes, afin de mettre en relation les estimations de risques et les pertes
effectives.
La banque doit disposer de procédures claires afin de
relier les pertes à un types d'activité ;
L'historique de pertes collectées doit être d'au
moins cinq ans, avec une exception de trois années historique pour la
première année de la mise en oeuvre de la méthode AMC (en
2007).
Le processus de collectes des données de pertes interne
doit répondre aux caractéristiques suivantes :
· La mise en correspondance des données avec les
catégories prudentielles définies, tant en terme de types
d'événement que de lignes d'activité ; la banque doit
donc documenter sa règle de conversion éventuelle entre ses
catégories internes et les catégories officielles du
comité.
· La fixation d'un seuil de notification des pertes. La
banque doit disposer d'un montant minimum de pertes brutes à partir
duquel elle notifie la perte. Un montant de 10000 euros est mentionné
à titre d'exemple. Le seuil de notification doit être globalement
similaire à celui de banques comparables.
· Outre le montant brut rapporté, divulgation
d'une information complémentaire dans la notification. La
quantité d'information à collecter est liée à
l'empileur de la perte.
· Identification d'une clé spécifique pour
l'allocation des pertes par ligne d'activité, en particulier pour la
survenance d'événements dans les fonctions centrales.
· Isolation des pertes importantes associées au
risque crédit et traitement comme résultant d'un incident
opérationnel.
· Traitement des pertes opérationnelles
liées à un risque de marché comme du risque
opérationnel pour le calcul de l'adéquation du capital.
Les critères de données internes
détaillent donc les exigences et le processus de collecte de
données de pertes internes. Ce sont ces exigences qui ont
constitué l'aiguillon le plus puissant pour le démarrage de la
mise en place de la gestion de risques opérationnels dans les banques.la
nécessité de disposer, au moment de la mise en oeuvre de
l'accord, d'un historique de pertes de trois ans minimum a sorti brutalement
les banques de leur torpeur et lancé le processus long. Couteux, mais
indispensable pour la collecte des données de pertes, qui constitue la
pierre angulaire de la modélisation du risque et des outils de sa
gestion active.
v Données externes :
Le système de mesure du risque opérationnel
d'une banque doit utiliser des données externes pertinentes notamment
lorsqu'il existe des raisons de croire que la banque est exposée
à des pertes peu fréquentes mais potentiellement lourdes, une
banque doit disposer d'un processus systématique pour déterminer
les situations nécessitant de recourir à des données
externes et les méthodologies à utiliser pour incorporer ces
données.
v Analyse de scénarios :
D'après le comité de Bâle, la banque doit,
sur base de son expérience et d'avis d'experts en gestion des risques,
procéder à l'analyse des scénarios, permettant d'obtenir
« des évaluations raisonnables des pertes
sévères plausibles ».
v Environnement de contrôle
interne :
Outre l'approche quantitative basée sur les
données de pertes et les analyses de scénarios, la
méthodologie doit intégrer les facteurs de risque pouvant
modifier le profil de la banque. La prise en compte de ces facteurs doit
répondre aux caractéristiques suivantes :
ü Chaque facteur doit représenter un vecteur de
risque pertinent, basé sur l'expérience et sur un jugement
d'expert.
ü La sensibilité des risques face à ce
facteur, ainsi que le poids de chaque facteur doivent être
justifiés.
ü Tous les aspects de l'application de chaque facteur, y
compris ses conséquences sur l'ajustement des estimations empiriques,
doivent être documentés et soumis à un examen
indépendant de la banque. Le résultat modélisé doit
être comparé aux données de pertes réelles
collectées dans la banque.
Figure 6: les critères qualitatifs des
approches de mesure du risque
Opérationnel
CHAPITRE 3 : LA GESTION DU RISQUE
OPÉRATIONNEL
Depuis que le comité de Bâle réglemente la
gestion du risque opérationnel, nous assistons à une
évolution des mentalités et de la manière dont sont
gérés les risques opérationnels.
Une gestion intégré au lieu que
fragmentée, une perception positive du risque, orienté vers le
futur et vers l'apport d'une valeur ajoutée, piloté par des
processus avec une couverture large qui englobe tout l'activité.
Au-delà des règles et modèles de mesures
des fonds propres réglementaire suffisants pour couvrir au plus juste
l'exposition au risque de chaque établissement bancaire, le
comité de Bâle et l'ensemble des régulateurs accordent avec
raison une importance majeure à la gestion active des risques. La
réglementation en matière de risques opérationnels soumet
les règles à un ensemble de critère d'agrément
caractérisant la fonction de gestion des risques. Elle complète
ces règles par un document décrivant les bonnes pratiques
à atteindre en matière de gestion des risques
opérationnels. En se basant sur les saines pratiques
édictées par le comité de Bâle9(*), quatre étapes
clés sont nécessaires pour la gestion du risque
opérationnel. L'identification, l'évaluation et le suivi qui vont
faire l'objet de la première section et la deuxième section est
consacrée aux moyens de maitrise et d'atténuation du risque
opérationnel.
SECTION I : L'IDENTIFICATION, L'ÉVALUATION ET
LE SUIVI DU RISQUE OPÉRATIONNEL
1. Identification du risque :
L'identification est primordiale pour que puissent être
développés un contrôle et un suivi viable du risque
opérationnel. Identifier les détenteurs du risque ainsi le fait
de l'isoler permet d'obtenir une vue globale de tous ces composants et
dimensions du risque équivaut à une analyse en profondeur des
opérations. Pour réaliser cet exercice Un ensemble d'outils
d'identification a été déjà présenté
on peut ajouter aussi la réalisation d'un due diligence
opérationnel complet qui donnerait le niveau de détail et
d'interaction requis pour chaque processus impliqué.
2. L'évaluation du risque :
L'évaluation du risque s'appuiera sur la propre
analyse et évaluation de la conformité de l'institution
avec l'approche utilisée (les approches de mesures convoquées
dans le chapitre (2) sur une base entièrement consolidée.
Le processus d'évaluation vise principalement le
développement d'une mesure des fonds propres plus sensible aux risques
et de meilleures pratiques de gestion du risque opérationnel.
3. Suivi du risque :
Il s'agit d'une activité inhérente à un
suivi dynamique de la gestion des risques.
Selon le comité de Bâle « Les
banques devraient mettre en oeuvre un processus de suivi régulier des
profils de risque opérationnel et des expositions importantes à
des pertes. Les informations utiles à une gestion dynamique du risque
opérationnel devraient être régulièrement
communiquées à la direction générale et au conseil
d'administration. »
Pour une politique dynamique de la gestion du risque, le suivi
est primordial. Pour cela, un système de suivi se basera sur les
indicateurs clés ainsi que sur les indicateurs d'alerte avancée,
très semblables aux fameux KPI (indicateurs de performance).
C'est ici que la gestion des risques opérationnels se
distancie quelque peu des autres approches de gestion du risque pour se
rapprocher des techniques de performance opérationnelle.
Pour les besoins du suivi, l'approche bottom-up est
applicable, ce qui veut dire que les indicateurs clés du risque doivent
être définies à plusieurs niveaux de responsabilité.
D'ordinaire, un manager ne sera intéressé que par 5 voire 7
indicateurs maximum, ce qui signifie que, comme pour les KPI, il convient de
définir des indicateurs différenciés pour les
responsabilités stratégiques, tactiques et
opérationnelles. Là encore, et bien que définir des
indicateurs clés sur base d'une appréciation individuelle soit
possible, cet exercice tirera tout son avantage des techniques de simulation
qui analyseront les scénarios et testeront les différents cas.
Non seulement la pertinence des indicateurs clés sera ainsi
avérée, mais leur gestion dynamique dans un environnement en
constante évolution sera également simplifiée.
La régularité et la périodicité du
suivi va permettre la détection et une réaction rapide contre
tout défaillance, insuffisance des politiques, procédure et
processus de gestion du risque et tout en s'adaptant a la fréquence et
la nature des modification de l'environnement opérationnel.
Les résultats du processus de suivi doivent faire
l'objet de rapport, ce dernier doit contenir des données internes
(aspects financiers, opérations et conformité), ainsi que des
informations externes (de marché) sur les événements et
conditions qui peuvent influencer le processus de décision. Les rapports
devraient être distribués aux niveaux hiérarchiques
appropriés.
SECTION II : LES MOYENS DE MAITRISE ET
ATTÉNUATION DU RISQUE OPÉRATIONNEL
Selon le comité de Bâle : Les
banques devraient adopter des politiques, processus et procédures pour
maîtriser et/ou atténuer les sources importantes de risque
opérationnel. Elles devraient réexaminer périodiquement
leurs stratégies de limitation et de maîtrise du risque et ajuster
leur profil de risque opérationnel en conséquence par
l'utilisation de stratégies appropriées, compte tenu de leur
appétit pour le risque et de leur profil de risque globaux. »
Face au risque opérationnel plusieurs actions peuvent
être prises :
- Accepter
- Supprimer l'activité porteuse de risque
- S'assurer contre le risque supposé
- Tester des alternatives
- Elaborer un plan de secours
En effet, pour tous les risques opérationnels qui ont
été identifié, la banque devrait pouvoir décider si
elle dispose des procédures appropriées pour contrôler
et /ou atténuer les risques, ou si elle si elle supporte ces
risques. Pour les risques qui ne peuvent pas être contrôlé,
la banque devrait décider si elle accepte ces risques (faire recours a
l'assurance), si elle réduit le niveau d'activité
économique impliquée, ou si elle se retire complètement de
cette activité. Pour cela on doit disposer de processus et
procédures de contrôle et d'un système assurant la
conformité des opérations à un ensemble de politique
interne dument documenté concernant la gestion du risque.
Le renforcement du système de contrôle est un
élément clé pour la maitrise du risque donc il
semblé logique la mise en place d'un système de contrôle
interne.
1. Le Contrôle interne
a) Les principes de contrôle
interne :
La mise en place d'un dispositif de contrôle interne
pour la maîtrise du risque opérationnel nécessite
que les principes suivants soient définis :
v La définition d'un organigramme
détaillé, précisant les pouvoirs et les
responsabilités, cet organigramme doit faire apparaître les
différentes fonctions et les noms de leurs responsables. Chaque
responsable d'entité a ainsi le devoir de mettre en place un
système de contrôle interne efficace, en coordination avec les
autres structures de la banque, tutelles fonctionnelles et
hiérarchiques. Plus généralement il concerne l'ensemble
des collaborateurs, quel que soit leur niveau de responsabilité.
v La séparation des fonctions qui
a pour objectif, par une organisation adéquate ou un rattachement
hiérarchique différent, d'éviter qu'une personne ou un
groupe de personnes cumulent les fonctions d'engagement, de règlement,
d'enregistrement et de contrôle dans un même processus
opérationnel. Elle permet ainsi de prévoir une distinction nette
entre celui qui décide et celui qui exécute, entre celui qui
opère et celui qui valide tout en offrant une garantie d'un
contrôle indépendant et permanent sur l'activité.
L'objectif recherché est de prévenir et dissuader, ou à
défaut de permettre une détection sans retard des erreurs ou des
irrégularités commises.
v Définition des postes, pouvoirs et
responsabilités : consiste à préciser
à chaque niveau d'exécution l'origine des informations
à traiter, la liste des tâches à effectuer, (les
modalités d'enregistrement de traitement, de restitution des
informations, les procédures de contrôle associées à
chaque étape), la périodicité des traitements et les
destinataires des informations traitées (compte-rendu des
travaux).Cette description doit être complétée par un
système d'autorisations et de délégations de pouvoirs de
signatures qui définit les limites d'engagement par personne ou par
organe décisionnel et les différents niveaux d'approbation requis
selon le type d'engagement.
v Le descriptif des processus
opérationnels : qui doit préciser les
modalités de circulation de traitement et de classement des
informations. Il est réalisé sous la forme d'un diagramme de
circulation des informations décrivant les étapes successives et
logiques de traitement des opérations et d'un narratif décrivant
(la nature des informations à traiter, le traitement de l'information,
les documents supports de l'information, les tâches rattachés
à chaque poste de travail, la destination des informations
produites).
b) Organisation des contrôles :
L'organisation des contrôles repose sur des
contrôles à deux niveaux :
Les contrôles de 1er niveau regroupent tous
les contrôles permanents (à priori et à posteriori) mis en
oeuvre au niveau de chaque entité opérationnelle et permettant de
vérifier l'exhaustivité et la régularité des
opérations traitées. Ils comprennent, des contrôles
quotidiens qui assurent la sécurité et la qualité des
opérations traitées et qui reposent sur le respect permanent des
règles et procédures en vigueur (séparation des fonctions,
délégation de pouvoirs et signatures, etc.) et une supervision
formalisée par la hiérarchie pour vérifier la correcte
application des règles et procédures au quotidien.
Les contrôles à priori regroupent tous les
contrôles quotidiens mis en place afin qu'aucune erreur ne se produise.
Les contrôles à posteriori ont pour objectif de détecter
les anomalies que les contrôles à priori n'ont pas permis
d'éviter.
Pour les processus opérationnels longs, le
contrôle de 1er niveau peut être assuré par
plusieurs services ou personnes.
Les contrôles de 2ème niveau sont
confiés à toute personne ou organe chargé de
vérifier périodiquement que les contrôles de 1er
niveau sont correctement réalisés : contrôle du
fonctionnement de la surveillance permanente, de vérifier l'application
des procédures, d'apprécier la qualité des traitements
effectués et de s'assurer de la prise en compte des exigences de
contrôle interne.
L'audit interne et/ou externe fait partie des contrôles
de 2ème niveau.
A ce titre, le contrôle interne dispose de plusieurs
dispositifs visant la maitrise du risque.
· Identification des risques liés au
fonctionnement des unités.
· Evaluation des risques mesurables
· Elaboration de politiques de prises de risques
adaptées aux enjeux
· Limite des risques, prévoyant la fixation de
limites globales et opérationnelles, la revue, la mesure, le suivi des
dépassements et des régularisations ;
· Suivi des performances d'ensemble.
Le contrôle interne est assuré par
différents composantes de l'organisation et a pour objectif premier de
s'assurer que les opérations sont traitées et
gérées, conformément aux normes, aux règles et aux
procédures en vigueur. Dans ce dispositif, l'audit interne consacre
l'essentiel de ses missions, à vérifier que ces procédures
sont à jour et que les opérationnels les ont comprises et les
appliquent totalement, au quotidien, d'où une nouvelle organisation de
la gestion des risques opérationnels par l'audit
interne.
2. L'audit interne :
a) Principes et les fonctions de l'audit
interne :
L'Audit Interne est une activité indépendante et
objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré
de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les
améliorer, et contribue à créer de la valeur
ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en
évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses
processus de management des risques, de contrôle, de gouvernement
d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur
efficacité.
D'un point de vue général, l'Audit Interne
intervient sur les domaines suivants :
v L'examen et l'évaluation de l'efficacité des
dispositifs de contrôle interne ;
v Le contrôle de l'application et de l'efficacité
des procédures de management du risque et méthodes de mesure de
risque ;
v Le contrôle de la sincérité et de la
fiabilité des enregistrements comptables et des rapports
financiers ;
v Le contrôle des moyens de sauvegarde des
actifs ;
v Le contrôle du système de mesure de risque par
rapport aux fonds propres ;
v Les tests à la fois sur les opérations et le
fonctionnement des procédures spécifiques de contrôle
interne ;
v Le contrôle des dispositifs mis en place pour
s'assurer qu'ils sont conformes aux exigences légales et
réglementaires, aux codes de conduite, et à la mise en oeuvre des
politiques et procédures ;
v Le contrôle de la sincérité, de la
fiabilité et de l'opportunité des reportings
réglementaires
L'Audit Interne dans les banques évolue vers un
rôle d'acteur de premier plan, en charge en particulier de la conduite du
changement et de la gestion des risques. Toutefois le respect de certains
principes conditionne le succès de ses missions.
Voici, quelques principes de base pour la fonction
Audit Interne :
· Le service d'Audit Interne doit être en mesure
d'exercer sa mission de sa propre initiative dans tous les services, les
établissements et les fonctions de la banque. Il doit être libre
de faire un rapport sur ses résultats et évaluations et de les
communiquer en interne. Le principe d'indépendance implique le
rattachement du service audit interne, soit au président de la banque,
soit au conseil d'administration, soit à son comité d'audit.
· Toutes les banques devraient disposer d'une charte
d'audit qui mette en valeur le statut de l'autorité de la fonction
d'audit interne au sein de l'établissement de crédit. Ceci
revient à fixer les objectifs et le champ d'intervention de l'audit
interne, ses positions dans l'organisation, et la responsabilité du
responsable de l'audit interne.
· La fonction d'audit interne doit être objective
et impartiale, ce qui signifie que l'audit doit pouvoir effectuer ses missions
sans préjugé et sans subir de pression. Pour être objectif
et impartial le service d'audit interne doit-lui même chercher à
éviter tout conflit d'intérêt. A cette fin les missions
d'auditeurs doivent changer périodiquement chaque fois que c'est
possible.
· Le service d'audit interne doit se préoccuper
des dispositions légales et réglementaires qui régissent
les opérations de la banque, les politiques principes, règles,
lignes de conduite interne édictées par les autorités de
tutelle relatives à l'organisation et à la gestion des banques.
Cependant cela ne signifie pas que l'audit interne doit assumer les fonctions
de contrôle de la conformité.
· Le service de l'audit interne doit évaluer en
particulier, la conformité de la banque à la
réglementation et aux contrôles des risques (quantifiables et non
quantifiables), la fiabilité y compris (l'intégrité,
l'exactitude et l'exhaustivité) ainsi que la disponibilité en
temps opportun de l'information financière et de celle destinée
au management, la continuité et la fiabilité des systèmes
d'information et l'organisation des services.
b) La gestion du risque par l'audit interne :
La gestion du risque opérationnel par l'audit interne
se base sur les étapes suivantes :
v Une identification préalable du risque,
cela implique une définition claire et unique de la notion
risque opérationnel, tout en précisant avec détail le
champ des risques qu'il couvre. A cet égard les départements
d'Audit Interne ne peuvent se lancer dans un tel travail, s'ils ne sont pas en
mesure de connaître les activités, les objectifs et la
stratégie de l'établissement de crédit, de
réfléchir au delà du cadre réglementaire et
intégrer la réalité d'un environnement en très
forte mutation, et enfin d'enrichir cette démarche en impliquant dans ce
processus les responsables métiers et les opérationnels .
v Une diffusion de la culture du contrôle
interne vers les opérationnels, une fois les risques
identifiés sont cartographiés, hiérarchisés, et
codifiés dans des procédures. L'étape suivante consiste de
à s'assurer que le dispositif du contrôle interne est efficace de
façon continue et que le risque est correctement maîtrisé.
Pour cela la mise en place des programmes d'auto évaluation du
dispositif apparaît une nécessité, et les moyens de
contrôle à mettre en oeuvre seront de deux ordres :
Des check-lists (normatives) des contrôles que doivent
remplir périodiquement les opérationnels et qui leur rappellent
les étapes essentielles à suivre. Ces check-listes peuvent
être assimilés à des carnets de bord.
Des indicateurs des contrôles clés de
l'établissement qui doivent être définis, en commun, entre
l'audit interne et les responsables opérationnels, ces indicateurs
peuvent être de deux natures « qualitative » :
(rapprochement des positions et résultat économique et
comptable par exemple) ou « quantitatives » :
(nombre d'opérations non confirmées, nombre d'opérations
en suspens dans les comptes règlements-livraison, nombre
d'opérations rejetées par le système comptable, etc.).
Ces indicateurs peuvent être fixés soit en valeur
absolue, soit en pourcentage du nombre d'opérations traitées,
soit de manière plus fine en fonction des activités.
Le suivi de ces indicateurs de contrôle va permettre
aux responsables opérationnels de détecter les erreurs, les
anomalies et les dysfonctionnements qui peuvent causer d'énormes pertes
et le cas échéant de prendre les mesures correctrices
nécessaires.
v Un service d'Audit Interne : dans ce
contexte la fonction audit interne est assurée par un
département expert qui pourra à tout moment disposer
d'indicateurs (résultants des programmes d'auto évaluation) de
mesure de la qualité des contrôles fondamentaux qui permettent de
maîtriser les risques clés.
Certains établissements ont mené une
réflexion pour mettre en place des programmes d'auto évaluation
du risque opérationnel.
v L'auto évaluation du risque
opérationnel, est réalisée au niveau des
contrôles de 1er niveau. Elle consiste en l'examen et
l'évaluation de l'efficacité du contrôle interne et a pour
objectif d'anticiper la dégradation d'un contrôle. La mise en
oeuvre de ce processus passe par les étapes suivantes :
- l'identification exhaustive préalable des
dysfonctionnements potentiels (erreurs, irrégularités, fraudes)
imputables au risque administratif et de leur source.
- Le recensement des faiblesses existantes de contrôle
interne,
- L'élaboration d'un programme d'auto
évaluation du dispositif de contrôle.
Un programme d'auto évaluation du dispositif de
contrôle comprend :
- d'une part, l'élaboration et la mise en oeuvre de
check-lists de contrôles que doivent remplir les opérationnels et
qui leur rappellent les étapes essentielles à suivre,
- et d'autre part, la définition d'indicateurs de
contrôles clés tant au plan qualitatif que quantitatif.
Finalement on peut dire, qu'une
fois l'objectif du suivi régulier de la qualité des
contrôles effectués et évalués par les
opérationnels est atteint, sa valeur ajouté réside dans sa
capacité à :
- présenter à la direction
générale et au comité d'audit une cartographie
complète et actualisée des risques ;
- piloter l'ensemble des dispositifs de contrôles
définis à partir des risques clés ;
- améliorer en continu ce dispositif sur la base des
meilleures pratiques du secteur et des missions réalisées
à partir d'un processus qualitatif de clignotants ;
- promouvoir la culture du contrôle interne à
tous les échelons de l'organisation ;
3. Autres pratiques internes pour maitriser le risque
opérationnel :
Le comité prévoit autres pratiques internes afin
de maitriser le risque opérationnel :
§ La surveillance étroite du respect des limites
de risque ou des seuils assignés
§ La mise en place des mesures de protection pour
l'accès et l'utilisation des actifs et des informations de la banque.
§ S'assurer que le personnel à l'expertise et la
formation adaptées et veuilles a une mise a jour.
§ Vérification et rapprochement réguliers
des transactions et des comptes.
§ L'identification des branches ou des produits de
l'activité dont les résultats semblent être en dehors des
attentes raisonnables.
§ S'assurer que l'infrastructure du contrôle de
gestion des risques suit la croissance de l'activité.
4. Les techniques d'atténuation du risque
opérationnel :
En matière de maîtrise du risque
opérationnel de faible probabilité mais a un impact financier
très lourd on peut opter pour d'autres techniques d'atténuation
et de transfert de risques, par l'intermédiaire des polices d'assurances
contre des évènements externes de risques tels que les incendies,
les tempêtes....ou par la signature des contrats plus spécifiques
et personnalisés contre le risque opérationnel qui y sont
proposés pour se prémunir contre des menaces internes de risques
tel que les fraudes ou les défaillances dans un système
informatique.
L'externalisation de certains activités peut
réduire le profil de risque d'un établissement en
transférant certaines activités spécialisées
à des entreprises qui ont plus d'expertise et d'envergure pour
gérer les risques qui y sont associés.
Il convient aussi d'examiner soigneusement dans quelle mesure
les instruments d'atténuation comme l'assurance et l'externalisation
réduisent vraiment le risque, ou le transfèrent à un autre
secteur ou domaine d'activité, voire s'ils ne créent pas un
nouveau risque (par exemple, risque juridique ou risque de contrepartie).
L'investissement en technologie de traitement de l'information
peut également apparaitre comme un dispositif d'atténuation du
risque. En fait un bon système d'information fiable et sécurisant
est un élément clé pour la gestion et maitrise du risque
du fait que l'informatique et les processus de traitement et d'acheminement de
l'information sont des sources potentielles et non négligeable du risque
opérationnel.
5. Les plans de continuité
d'exploitation :
Selon le
comité « Les banques devraient
mettre en place des plans de secours et de continuité d'exploitation
pour garantir un fonctionnement sans interruption et limiter les pertes en cas
de perturbation grave de l'activité ».
Les plans de secours d'exploitation se sont basés,
pour leur rédaction, sur des listes de fonctions prioritaires,
classées en fonction des risques financiers, légaux et
commerciaux potentiels induits par une interruption des opérations. Une
organisation de secours cible est alors été mise sur pied, en
même temps que des lieux et des systèmes de backup alternatifs. En
règle générale, en raison des coûts associés
à une telle procédure d'urgence, des tests sont
exécutés de manière aléatoire. Il n'y a donc aucune
certitude quant au bon fonctionnement des ces procédures d'urgence, dans
le mesure où les interdépendances n'ont pas été
vérifiées, l'élaboration de cas virtuels autour des
mesures d'urgence pourrait s'avérer extrêmement
intéressante.
6. La Création de la fonction de gestion du
risque opérationnel :
La gestion des risques opérationnels est devenue une
discipline à part entière, en termes organisationnels, cela se
matérialise par la création d'une fonction de gestion
du risque opérationnel.
La fonction de gestion du risque opérationnel est un
acteur clé du processus de contrôle chargé de veiller
à l'existence et à l'efficacité des dispositifs permettant
de maitriser les risques opérationnels. Le gestionnaire des risques
opérationnels a la mission d'identifier, d'évaluer, la
surveillance et la maitrise du risque. Il propose, met en place, maintient et
fait évoluer en fonction des risques le dispositif de contrôle
interne de l'entité, de la direction opérationnelles ou
fonctionnelle ou de la ligne métier dont il est chargé. Il est
assisté des autres acteurs du contrôle interne (management
opérationnel et fonctionnel, direction des risques, pilotage du
contrôle interne et audit)
7. Les objectifs à atteindre à travers les
moyens de la gestion du risque opérationnel :
Une valeur ajoutée est perçue de La mise en
oeuvre d'un processus de gestion du risque opérationnel, cette valeur
ajoutée est susceptible de provenir de différents
éléments complémentaires :
· Les démarches qualitatives d'identification et
d'évaluation des risques opérationnels permettent de sensibiliser
et de responsabiliser les agents opérationnels en termes de gestion des
risques
· Une méthode de quantification des risques
opérationnels plus précis permet
a. De mettre en évidence le cout des risques
opérationnels (notion de pertes attendues) et donc de
l'intérêt dans la tarification des produits
b. D'identifier les expositions aux risques importantes
(pertes inattendues) et donc la consommation de fond propres
c. De fournir en combinant ces deux éléments, un
cadre pour l'analyse cout-bénéfice (éviter le
sur-contrôle).
· L'analyse systématique des sources et causes des
pertes opérationnelles entraine :
a. Une amélioration des processus et la
qualité
b. Une meilleure diffusion des meilleurs pratiques
· Une meilleure connaissance des risques et un calcul
plus précis, de type actuariel des risques permettent une
rationalisation des programmes d'assurance.
· Une approche disciplinée et structurée de
collecte des incidents contribue à l'établissement de la culture
d'entreprise vis-à-vis du risque.
Afin d'assurer une mise en oeuvre effective délivrant
la valeur ajouté promise, l'implémentation de la gestion des
risques doit répondre à certains facteurs clef de succès
qui sont les suivants :
· Une définition claire des rôles et des
responsabilités en matière de gestion des risques
opérationnels.
· Une implication et un engagement forts de la part du
management
· Une politique de communication et de formation
· Une documentation appropriée du processus
· La mise en place d'un processus d'amélioration
continu.
DEUXIÈME PARTIE : LA DÉMARCHE SUIVIE
PAR LE MAROC ET LA TUNISIE POUR LA GESTION DU RISQUE OPÉRATIONNEL
CONFORMÉMENT AUX EXIGENCES DE BÂLE II
Partie II : La démarche suivie
par le Maroc et la Tunisie pour une gestion du risque opérationnel
conformément aux exigences de Bâle II
Le système monétaire et financier est un
système international et globalisé, et dans ce cadre la
réforme de Bâle II ne concerne pas uniquement les pays
européens ou bien ceux du G10, le nouvel accord de Bâle II
s'applique également aux pays émergents ; c'est le cas pour
le Maroc et la Tunisie.
Le Maroc et la Tunisie comme deux pays en voie
développement ont opté pour l'application des directives baloises
au sein de leur banques puisque les normes exigées par Bâle
II apparaissent tout d'abord comme :
§ Une nécessitée afin de montrer la
dynamique du pays et son intégration dans les standards
internationaux.
§ Le dispositif de Bâle II permet une
véritable mise à niveau du système financier des pays.
§ Ce nouveau cadre de référence des risques
est souvent jugé comme un catalyseur qui favorise de toute
évidence le développement économique du pays.
§ La note souveraine d'un pays octroyé par les
organismes de notation international intègre (indirectement la question
d'adoption des règles de Bâle II
Et dans cette perspective on va exposer dans ce qui suit les
mesures prises par la banque centrale des deux pays pour la gestion du risque
opérationnel.
Les établissements de crédit sont
confrontés à plusieurs risques qui peuvent être
regroupés en deux grandes catégories : Les risques
spécifiques liés directement à l'activité : risque
de crédit, risque de marché et risques opérationnels qui
sont régis par le pilier 1 de l'accord de Bâle II « Exigences
minimales de fonds propres » et les risques structurels ou de bilan :
notamment le risque global de taux d'intérêt, risque de
liquidité et risque de concentration qui sont régis par le pilier
2 de l'accord de Bâle II « Processus de surveillance prudentielle
».
Et que le risque opérationnel fut la nouveauté
de cet accord. Il est définit pour la première fois comme un
risque à part entière.
« Risques opérationnels : correspondent
aux risques de pertes résultant de carences ou de défauts
attribuables à des procédures, personnels et systèmes
internes ou à des événements extérieurs. Cette
définition inclut le risque juridique, mais exclut les risques
stratégiques et de réputation. Les sources majeures des risques
opérationnels peuvent être liées aux fraudes internes et
externes, pratiques inappropriées en matière d'emploi et de
sécurité sur les lieux de travail, pratiques inappropriées
concernant les clients, les produits et l'activité commerciale, dommages
causés aux biens physiques, interruptions d'activités et pannes
de systèmes et aux exécutions des opérations, livraisons
et processus. »
Les exigences en fond propres concernant ce risque ont pour
vocation de couvrir le potentiel de perte pouvant survenir d'une
défaillance attribuable au facteur humain (Vol, fraude interne...), au
système d'information (Panne du système informatique...) ou
d'événements extérieurs.
Le risque opérationnel est généralement
le deuxième risque le plus consommateur en fonds propres après le
risque de crédit.
Le comité de Bâle propose trois approches pour
calculer l'exigence en fonds propres réglementaires, par ordre croissant
de complexité et de sensibilité au risque : approche indicateur
de base, approche standardisée et approche de mesures complexes.
- Approche Indicateur de Base : Purement
forfaitaire, elle consiste à pondérer la moyenne des produits
annuels bruts positifs des trois années par un coefficient, fixé
par le comité à 15%.
- Approche standard : les activités de
la banque sont réparties en huit lignes d'activités. Les revenus
bruts de chacune sont un indicateur de l'activité et donc du risque
opérationnel. La charge totale en fonds propres relatifs au risque
opérationnel est égale à la moyenne, sur 3 ans, du simple
cumul de l'exigence en fonds propres de chaque ligne d'activité pour
chaque année pondérée de son facteur bêta
divisé par 3. Néanmoins, lorsque pour une année
donnée la charge en capital est négative, elle sera prise pour
zéro. Le comité a précisé pour chacune des 8 lignes
de métier son facteur bêta (12%<ß<18%).
- Approches de mesure Avancée (AMC):
Selon les AMC, l'exigence de fonds propres réglementaire
équivaut à la mesure du risque opérationnel produite par
le système interne de la banque, sur la base des critères
quantitatifs et qualitatifs. La banque détermine elle-même ses
besoins en fonds propres par des modèles internes. En ce qui concerne
cette « famille » d'approches, rien n'a été
déterminé par le comité à l'exception des
critères pour convaincre les autorités de l'efficacité de
son système d'évaluation.
Le comité de Bâle a publié un document qui
expose un ensemble de principe a utilisé par les banques afin de
régir un dispositif de gestion et de surveillance efficace du risque
opérationnel.
SECTION I : LES DISPOSITIONS PRISES PAR LE MAROC ET LA
TUNISIE POUR ASSURER UNE GESTION DU RISQUE OPÉRATIONNEL CONFORME AUX
EXIGENCES DE BÂLE II
1. Etat des lieux au Maroc :
a) Environnement légale et
réglementation au Maroc :
Au Maroc, BANK AL MAGHRIB, en tant que banque centrale
nationale, a arrêtée les dispositions nécessaires pour
l'application des directives Bâloise dans les banques marocaines et cela,
par l'organisation d'ateliers de travail pour fixer les
discrétions nationales (Transposition législative ou
réglementaire des recommandations bâloises à chaque pays
par sa propre banque centrale) ; débouchant à la
diffusion de plusieurs circulaires réglementant la gestion des
risques.
v Aperçu sur la structure du système
bancaire marocain :
Selon le rapport de banque AL MAGHRIB publié en 2007 le
nombre d'établissements de crédit et organismes assimilés
est de 76 et se présente comme suit :
· Banques : 16
· Sociétés de financement : 37
· Banques offshore : 6
· Associations de microcrédit : 14
· Autres établissements : 3
Bank Al Maghreb a adopté une démarche
pragmatique et progressive qui tient compte de la structure du système
bancaire et répond le mieux possible à ses besoins pour la
transposition de Bâle2. Cette démarche est de nature à
inciter à adopter les meilleures pratiques en matière de gestion
des risques qui est ouverte sur les différentes approches de calcul des
exigences en fonds propres, proposées par le Comité de
Bâle.
v Aperçue sur la démarche d'implantation
de l'accord de Bâle II
En effet pour l'implantation de Bâle II au Maroc des
travaux préparatoires de la mise en oeuvre des dispositions du Nouvel
accord ont été structurés dans le cadre de six commissions
techniques mixtes constituées de représentants de Bank Al-Maghrib
et des banques, avec la présence d'un représentant du
Ministère des finances.
Chacune de ces commissions techniques a été
chargée de l'examen d'un aspect particulier du nouveau dispositif
(risques de crédit, risques de marché, risques
opérationnels, pilier 2, pilier 3 et relation Bâle II et normes
IFRS). Les travaux de ces commissions techniques se sont déroulés
conformément au planning établi par Bank Al-Maghrib.
Les propositions des commissions techniques sont
validées par un comité de pilotage, composé de
responsables de la Direction de la Supervision Bancaire et des Directions
Générales des banques.
L'adoption des approches standards au titre des risques de
crédit, de marché et opérationnels par les principales
banques marocaines est effective depuis le deuxième semestre de
l'année 2007, conformément au planning prévu
initialement.
En vue d'une meilleure gestion des risques encourus par
les établissements de crédit, Bank Al-Maghrib a
édicté, en 2007, un ensemble de circulaires et directives. Elle a
également renforcé son dispositif de surveillance via des
reporting spécifiques et des enquêtes périodiques.
b) Dispositions relatives à la gestion du
risque opérationnel :
Pour une meilleure gestion du risque opérationnel, Bank
Al-Maghrib a édicté un ensemble de circulaire et de directives.
v Le circulaire 26/G/2006 relatif aux exigences
en fonds propres au titre du risque opérationnel.
Les banques sont tenues de calculer, sur base individuelle
et consolidée, les exigences de fonds propres nécessaires pour la
couverture de leurs risques opérationnels conformément aux
approches décrites dans les articles suivants.
Article 56
On entend par risque opérationnel, le risque de pertes
résultant de carences ou de défaillances inhérentes aux
procédures, au personnel et aux systèmes internes ou à des
événements extérieurs. Cette définition inclut le
risque juridique, mais exclut les risques stratégiques et de
réputation.
Article 57
Les établissements sont tenus de calculer l'exigence en
fonds propres nécessaire pour la couverture de leurs risques
opérationnels conformément à l'une des trois approches
suivantes :
- l'approche indicateur de base ;
- l'approche standard ;
- l'approche standard alternative.
Le choix de l'une des deux dernières approches est
conditionné par l'autorisation préalable de Bank Al-Maghrib.
I) calcul de l'exigence en fonds propres selon
l'approche indicateur de base
Article 58
L'exigence en fonds propres, selon l'approche indicateur de base,
est égale à 15 % de la moyenne du
produit net bancaire, calculée sur 3 ans.
Cette moyenne est déterminée sur la base des trois
derniers produits nets bancaires, calculés sur une période d'un
an, arrêtés à fin juin ou à fin décembre de
chaque exercice.
Seuls les produits nets bancaires positifs sont pris en
considération dans le calcul de cette moyenne.
II) calcul de l'exigence en fonds propres selon
l'approche standard
Article 59
Pour l'application de l'approche standard, les
établissements sont tenus de ventiler leurs activités en huit
lignes de métier telles que précisées à l'article
60 ci-dessous.
L'exigence globale en fonds propres est égale à la
moyenne sur trois ans des sommes des exigences en fonds propres de toutes les
lignes de métier pour chaque année.
Cette moyenne est déterminée sur la base des trois
dernières exigences en fonds propres, calculées sur une
période d'un an, arrêtées à fin juin ou à fin
décembre de chaque exercice.
L'exigence en fonds propres correspondant à une
année donnée, est égale à la somme des produits
nets bancaires, positifs ou négatifs, des huit lignes de métiers,
multipliée par le coefficient de pondération correspondant, tels
que précisés à l'article 60 ci-dessous.
Lorsque l'exigence en fonds propres, au titre d'une année
donnée, est négative, elle est prise en compte en tant que valeur
nulle.
Article 60
Les lignes de métiers visées à l'article 59
ci-dessus et les coefficients de pondération correspondants sont les
suivants :
Lignes de métiersCoefficient de
pondérationFinancement des entreprises18 %Activités de
marché18 %Banque de détail12 %Banque commerciale 15 %Paiement et
règlement 18 %Courtage de détail 12 %Service d'agence15 %Gestion
d'actifs12 %Article 61
L'utilisation de l'approche standard est subordonnée au
respect préalable des recommandations édictées par Bank
Al-Maghrib en matière de gestion des risques opérationnels.
III) calcul de l'Exigence en fonds propres selon
l'approche standard ALTERNATIVE
Article 62
L'exigence en fonds propres, selon l'approche standard
alternative, est égale à la somme des exigences en fonds propres
pour les lignes de métiers « banque de détail » et
« banque commerciale » et de celles des six autres lignes de
métiers.
L'exigence en fonds propres relative aux lignes de métiers
« banque de détail » et « banque commerciale » est
égale à la moyenne, sur trois ans, des encours de crédit
bruts pondérés par 15 %, multipliée par 0,035.
Cette moyenne est déterminée sur la base des trois
derniers encours de crédit, calculés sur une période d'un
an, arrêtés à fin juin ou à fin décembre de
chaque exercice.
L'exigence en fonds propres relative aux six autres lignes de
métiers est égale à la moyenne, sur trois ans, du produit
net bancaire correspondant à ces lignes de métiers,
affectée d'un coefficient de pondération de 18 %.
Cette moyenne est déterminée sur la base des trois
derniers produits nets bancaires, calculés sur une période d'un
an, arrêtés à fin juin ou à fin décembre de
chaque exercice.
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Le circulaire n° 26/G/2006 relative aux exigences en
fonds propres portant sur les risques de crédit, de marché et
opérationnels transpose les normes du Nouvel accord sur les fonds
propres (Bâle II).
v Le circulaire N°40/G/2007 relatif au contrôle
interne :
Le circulaire relative au contrôle interne des
établissements de crédit datant de 2001 a fait l'objet d'une
refonte, en vue d'une plus grande convergence avec les normes prévues en
la matière par le Comité de Bâle notamment celles
découlant du Nouvel accord sur les fonds propres (Bâle II) et des
25 principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace tels que
révisés.
Un ensemble d'aménagements apportés à
l'ancien cadre ont donné lieu au circulaire N°40/G/2007 relative au
contrôle interne qui a pour but principale le renforcement du
système de contrôle interne des établissements de
crédits.
En faite tout établissement de crédit est
tenus de mettre en place un système de contrôle interne
adopté à sa taille ainsi qu'a la nature, au volume et à la
complexité de ces activités.
Le système consiste en un ensemble de dispositif
conçus et mis en oeuvre par l'organe de la direction (direction
générale, directoire ou toute autre instance équivalente)
et valider par l'organe d'administration (conseil d'administration, conseil de
surveillance ou toute autre instance équivalente) en vue d'assurer en
permanence, notamment :
o La vérification des opérations et des
procédures internes
o la mesure, la maîtrise et la surveillance des risques.
o la fiabilité des conditions de collecte, de
traitement, de diffusion et de conservation des données comptables
et financières.
o l'efficacité des canaux de circulation interne de la
documentation et de l'information ainsi que de leur diffusion auprès des
tiers.
Les établissements doivent s'assurer que les
systèmes de contrôle interne mis en place remplissent les
caractéristiques suivantes :
o cohérents et compatibles de manière à
permettre une surveillance et une maîtrise des risques au niveau du
groupe et la production des informations requises par Bank Al-Maghrib dans le
cadre de la surveillance consolidée de l'établissement.
o adaptés à l'organisation du groupe ainsi
qu'à l'activité des entités contrôlées.
Le circulaire décrit les dispositifs de conception
et de mise en oeuvre et suivi des activités de contrôle interne,
l'Amélioration de la gouvernance au sein des établissements de
crédit en renforçant notamment le rôle du comité
d'audit et de l'audit interne dans la surveillance du dispositif de
contrôle interne et l'obligation d'avoir un dispositif de mesure, de
maitrise et de surveillance des risques.
Le circulaire sur le contrôle interne reprend la
définition des risques opérationnels telle qu'elle est
formulée par le Nouvel accord sur les fonds propres et insiste sur la
nécessité d'une part, de mettre en place des dispositifs de
mesure, de maîtrise et de surveillance des risques opérationnels
et d'autre part, de disposer d'un plan de continuité d'activité
de nature à permettre d'assurer le fonctionnement continu des
activités et de limiter les pertes en cas de perturbations dues aux
événements majeurs liés aux risques opérationnels.
Elle prévoit également la désignation d'un responsable du
plan de continuité d'activité chargé de la mise en oeuvre
des mesures qui s'y rapportent.
A cet égard et dans le cadre de
l'implémentation de Bâle II, Bank Al-Maghrib a
procédé à la publication de deux directives qui
s'inspirent des recommandations du Comité de Bâle en la
matière.
Une directive relative à la gestion des risques
opérationnels reprend l'ensemble des principes devant régir le
dispositif de gestion et de surveillance des risques opérationnels. Elle
met l'accent sur la nécessité, pour les établissements de
crédit, d'avoir une compréhension parfaite de ces risques et d'en
établir une cartographie précise, tout en prévoyant dans
le système de contrôle interne des dispositifs spécifiques
visant à surveiller périodiquement l'efficience du système
de gestion des risques opérationnels.
Cette directive constitue un référentiel
de saines pratiques pour la mise en place par les établissements de
crédit d'un dispositif de gestion des risques opérationnels
à même de leur permettre d'identifier les sources potentielles de
tels risques et d'en assurer la mesure, le suivi, le contrôle et
l'atténuation en rapport avec leurs tailles et profils de risque ainsi
que la complexité de leurs activités.
Elle a porté sur des aspects essentiels tels que :
· Surveillance des risques opérationnels par les
organes d'administration et de direction.
· Système d'identification, de mesure, de suivi,
de maîtrise et d'atténuation des risques opérationnels.
· Contrôle du système de gestion des risques
opérationnels.
· Plan de continuité d'activité.
Les établissements de crédit souhaitant adopter
les approches standard ou alternative au titre des dispositions portant sur les
risques opérationnels de la circulaire 26/G/2006 précitée,
devront se conformer aux principes de ladite directive.
Selon la Directive relative au dispositif de gestion des
risques opérationnel
II- Définition des risques
opérationnels
Aux termes de l'article 56 de la circulaire 26/G/2006, les
risques opérationnels sont définis comme étant les risques
de pertes résultant de carences ou de défaillances
inhérentes aux procédures, au personnel et aux systèmes
internes ou à des événements extérieurs. Cette
définition inclut le risque juridique, mais exclut les risques
stratégiques et de réputation.
III- Sources potentielles des risques
opérationnels
Les dispositifs de gestion des risques opérationnels
permettent d'identifier l'ensemble des sources majeures des risques
opérationnels et de couvrir au moins celles mentionnées
ci-après : - Fraude interne : Tout acte impliquant au moins une
partie interne à l'établissement et visant à
détourner des biens, des règlements ou des paiements, ou à
contourner des dispositions légales ou réglementaires
(informations inexactes sur les positions, vol commis par un employé,
opérations ou activités non autorisées, transactions
sciemment non notifiées, détournement de fonds, falsification de
documents, délit d'initié, commissions occultes,...). - Fraude
externe : Tout acte imputable à des tiers visant à
détourner des biens, des règlements ou des paiements, ou à
contourner des dispositions légales ou réglementaires (vol,
fraude, dommages liés au piratage informatique, contrefaçon,
falsification de chèques,...). - Pratiques inappropriées en
matière d'emploi et de sécurité sur les lieux de travail :
Tout acte non conforme au code du travail ou aux conventions collectives
relatives à l'emploi, la santé ou la sécurité des
employés, ou susceptible de donner lieu à des demandes
d'indemnisation au titre d'un dommage personnel, d'atteinte à
l'égalité des employés ou d'actes de discrimination,
d'activités syndicales ou de responsabilité civile d'une
manière générale. - Pratiques inappropriées
concernant les clients, les produits et l'activité commerciale : Tout
manquement, non intentionnel ou dû à la négligence,
à une obligation professionnelle envers des clients ou imputable
à la nature ou la conception d'un produit donné (violation de la
confidentialité des informations sur la clientèle, blanchiment de
fonds, exercice illégal de certaines activités soumises à
agrément, vente agressive, dépassement des limites d'exposition
autorisées pour un client,..). - Dommage aux biens physiques :
Destructions ou dommages résultant d'une catastrophe naturelle ou
d'autres sinistres (vandalisme, terrorisme,...). - Interruption
d'activité et pannes de systèmes : dysfonctionnement de
l'activité (interruption ou perturbation d'un service) ou des
systèmes (matériel informatique, logiciel,
télécommunication,...). - Inexécution des
opérations, livraisons et processus : problèmes dans le
traitement d'une opération ou dans la gestion des processus ou des
relations avec des fournisseurs et d'autres contreparties commerciales
(données incorrectes ou erronées sur des clients, pertes ou
endommagement d'actifs de la clientèle, documentation légale
insatisfaisante, gestion des sûretés inadéquate,
inexactitudes dans les rapports externes,...).
IV- Surveillance des risques opérationnels par les
organes d'administration et de direction
A- Organe d'administration
L'organe d'administration (conseil d'administration, conseil de
surveillance ou toute instance équivalente) approuve la mise en place du
dispositif de gestion des risques opérationnels en tant que
catégorie de risques distincte. A cet effet, il définit de
manière claire et précise les orientations et principes
sous-tendant le dispositif devant être mis en place par l'organe de
direction et approuve les politiques y afférentes
élaborées par ce dernier. Le dispositif de gestion des risques
opérationnels prend en compte le niveau acceptable, par
l'établissement, de tels risques, en précisant les politiques de
leur gestion et la priorité donnée à leur mise en
application, ainsi que les conditions dans lesquelles la gestion de ces risques
peut être éventuellement confiée à une entité
externe à l'établissement. Le dispositif comporte
également des politiques définissant la méthodologie
d'identification, d'évaluation, de suivi et de maîtrise et/ou
d'atténuation des risques. Le niveau de formalisation et de
complexité de ce dispositif doit correspondre au profil de risque de
l'établissement. Il définit, en outre, les processus essentiels
à mettre en place pour la gestion de ces risques. L'organe
d'administration peut confier à un comité ad hoc la charge de la
mise en oeuvre du dispositif de gestion des risques opérationnels de
l'établissement. Il veille également à la mise en place
d'un contrôle interne solide. A cet effet, il est particulièrement
important que soient définis de manière claire les niveaux de
responsabilité et de reporting en distinguant les fonctions de
contrôle des risques, les unités opérationnelles et les
fonctions support afin d'éviter tous conflits
d'intérêts. L'organe d'administration procède,
régulièrement, à l'évaluation du dispositif mis en
place pour s'assurer de la bonne prise en charge des risques
opérationnels résultant d'évolutions extérieures
ainsi que de ceux liés aux produits, activités ou systèmes
nouvellement mis en place. Ce réexamen a pour objet de déterminer
les pratiques les mieux adaptées aux activités, systèmes
et processus de l'établissement. L'organe d'administration veille
à ce que le dispositif de gestion des risques opérationnels soit
révisé à la lumière de cette analyse, de
façon à prendre en compte les risques opérationnels
importants.
B- Organe de direction
L'organe de direction (direction générale,
directoire ou toute instance équivalente) assure la déclinaison
du dispositif de gestion des risques opérationnels, tel
qu'agréé et validé par l'organe d'administration, en
politiques, processus et procédures précis pouvant être
appliqués et contrôlés au sein des diverses entités
de l'établissement. Il veille également à doter les
fonctions ou services, en charge de cette mission, des ressources
appropriées et à évaluer l'adéquation du processus
de surveillance de cette gestion au regard des risques inhérents
à l'activité de chaque unité de
l'établissement. L'organe de direction s'assure, en outre, que les
agents dédiés aux activités bancaires disposent de
l'expérience professionnelle et de l'expertise technique requises et que
les préposés au contrôle du respect de la politique en
matière de risques opérationnels soient investis d'une
autorité indépendante à l'égard des unités
qu'ils surveillent. Il veille, de même, à la diffusion de la
politique de gestion des risques opérationnels au profit de l'ensemble
du personnel et à la mise en place de canaux garantissant une
communication efficace entre le responsable de la gestion des risques
opérationnels et les responsables chargés de la gestion des
autres catégories de risques (risques de crédit, de
marché,...), ainsi qu'avec ceux chargés des relations avec les
entités fournissant des services externes (par exemple,
sociétés d'assurance et sociétés de
sous-traitance). L'organe de direction porte une attention
particulière à la qualité du contrôle de la
documentation et aux pratiques d'exécution des transactions. En
particulier, les politiques, processus et procédures liés aux
technologies modernes, traitant d'importants volumes de transactions, devraient
être bien documentés et diffusés à l'ensemble du
personnel.
V- Système d'identification, de mesure, de suivi,
de maîtrise et d'atténuation des risques
opérationnels
A- Identification et mesure des risques
opérationnels
Le système de gestion des risques opérationnels
permet d'identifier les risques les plus significatifs et d'apprécier la
vulnérabilité de l'établissement à ces risques. A
cet effet, il prend en compte à la fois les facteurs internes (notamment
la nature des activités, la qualité des ressources humaines, les
modifications de l'organisation et le taux de rotation du personnel) et
externes (notamment les évolutions du secteur bancaire et les
progrès technologiques). Pour identifier et évaluer leurs
risques opérationnels, les établissements peuvent recourir aux
techniques suivantes : - autoévaluation : Les opérations et
les activités de l'établissement sont évaluées sur
la base de l'examen d'un ensemble de points potentiellement exposés aux
risques opérationnels.
Ce processus repose, en général, sur un ensemble de
contrôles effectués en interne et destinés à
identifier les forces et faiblesses de l'environnement opérationnel. Les
différents types d'expositions aux risques opérationnels font
l'objet d'un classement sur la base d'une matrice de scoring qui prend en
considération les instruments d'atténuation de ces risques. La
matrice en question permet de convertir les évaluations qualitatives en
mesures quantitatives et de recenser les risques propres à une
activité donnée, ainsi que ceux qui sont transversaux à
plusieurs activités. Elle peut également être
utilisée pour l'affectation, aux diverses activités, des fonds
propres économiques destinés à couvrir les risques
opérationnels. - cartographie des risques : Dans le cadre de ce
processus, les diverses unités, fonctions organisationnelles et
chaînes d'opérations sont déclinées en
catégories de risques opérationnels, permettant ainsi à
l'organe de direction d'identifier les zones de risques et d'établir des
priorités pour les actions à entreprendre. - indicateurs de
risque : Etablis sur la base de statistiques et/ou de diverses mesures, souvent
à caractère financier, les indicateurs de risque (nombre
d'opérations non exécutées, mobilité des effectifs,
fréquence et/ou gravité des erreurs et omissions,...) donnent une
idée sur l'exposition de l'établissement aux risques
opérationnels.
Ces indicateurs sont généralement revus de
façon périodique de manière à tenir informés
les organes d'administration et de direction sur les changements porteurs de
risques.
B- Suivi des risques opérationnels
Outre le suivi des cas de pertes opérationnelles, les
établissements mettent en place des indicateurs d'alerte avancés,
qui leur permettent d'identifier les sources potentielles de risques
opérationnels (taux de croissance anormalement élevé,
lancement de nouveaux produits, rotation des employés, ruptures de
transactions, pannes de système). Ces indicateurs comportent
généralement des seuils, dont le dépassement
déclenche la mise en oeuvre d'actions préventives. Le suivi
des risques opérationnels doit faire partie intégrante de
l'activité de l'établissement. La périodicité de ce
suivi est adaptée aux risques ainsi qu'à la fréquence et
à la nature des changements de l'environnement
opérationnel. La mise à la disposition de l'organe
d'administration d'informations opportunes lui permettrait d'apprécier
le profil global de l'établissement vis-à-vis des risques
opérationnels et d'appréhender les retombées pratiques et
stratégiques découlant de ces risques. En outre, les services
concernés de l'établissement (unités
opérationnelles, fonctions de groupe, responsable chargé du suivi
des risques opérationnels, audit interne,...) établissent
régulièrement, à l'attention des niveaux appropriés
de la direction et aux lignes d'activité générant les
expositions aux risques, des rapports sur les risques
opérationnels. Ces rapports intègrent les données
internes (aspects financiers, opérations et conformité), ainsi
que les informations externes (de marché) relatives aux
événements et conditions susceptibles d'influencer le processus
de décision. Ils doivent porter sur l'ensemble des zones de risques
identifiées et donner lieu à des actions correctives rapides.
Leurs résultats peuvent servir de base pour la mise en place de
politiques, procédures et pratiques de gestion des risques plus
appropriées. Pour s'assurer de l'exhaustivité et de la
fiabilité de ces rapports, l'organe de direction vérifie
régulièrement la rapidité, l'exactitude et la pertinence
des systèmes de reporting et des contrôles internes. Lorsque
les risques opérationnels identifiés sont importants, les mesures
appropriées doivent être prises rapidement en vue de ramener
à un niveau maîtrisable l'exposition à ces risques. A
défaut, le positionnement de l'établissement par rapport à
l'activité générant ces risques devrait faire l'objet de
révision. Les établissements mettent en place des processus
et procédures de contrôle, ainsi qu'un système assurant la
conformité des opérations à un ensemble de politiques
internes dûment documentées. Les politiques et
procédures, formalisées et documentées, doivent être
appuyées par une solide culture de contrôle favorisant la mise en
oeuvre de saines pratiques de gestion des risques opérationnels. Dans ce
sens, il incombe aux organes d'administration et de direction de mettre en
place un solide processus de contrôle interne encadrant toutes les
activités de l'établissement, afin d'assurer la
réactivité nécessaire vis-à-vis de tout
événement imprévu.
C- Maîtrise et atténuation des risques
opérationnels
Les établissements veillent à adopter des pratiques
internes visant à assurer la maîtrise et l'atténuation des
risques opérationnels, telles que : - le suivi attentif du respect
des limites et seuils de risque fixés ; - la sécurisation de
l'accès aux patrimoines et archives de l'établissement et de leur
utilisation ; - la mise à niveau des compétences et de la
formation des agents ; - l'identification des activités et produits
dont les rendements paraissent disproportionnés par rapport à des
attentes raisonnables ; - la vérification et le rapprochement
réguliers des opérations et des comptes.
Les activités externalisées font l'objet de
politiques appropriées de gestion des risques. Le recours à des
prestataires de services externes ne diminue pas la responsabilité des
organes d'administration et de direction, à qui il incombe de veiller
à ce que l'activité de ses prestataires soit menée de
façon sûre et saine, dans le respect du cadre réglementaire
applicable. Les contrats d'externalisation doivent être solides et
reposer sur des conventions de service assurant une répartition claire
des responsabilités entre les prestataires de service externes et
l'établissement. En outre, la gestion des risques résiduels
liés à ces contrats d'externalisation, y compris toute
perturbation dans l'offre de services, doit être prise en charge par
l'établissement.
VI- Contrôle du système de gestion des
risques opérationnels
Les établissements mettent en place un système
d'audit interne qui vérifie périodiquement que le dispositif de
gestion des risques opérationnels est mis en oeuvre avec
efficacité au niveau de l'ensemble de
l'établissement. L'organe d'administration s'assure de
l'adéquation du système d'audit interne et de sa capacité
à vérifier que les politiques et procédures
opérationnelles sont correctement mises en place. Il veille, en outre,
directement ou par l'intermédiaire du comité d'audit, à ce
que la portée et la fréquence du programme d'audit interne
concordent avec le degré d'exposition aux risques
opérationnels. La fonction d'audit interne peut fournir des
indications précieuses aux personnes responsables de la gestion des
risques opérationnels, mais elle ne doit pas être,
elle-même, chargée de responsabilités directes à cet
égard. Aussi, il importe de veiller à son indépendance et
à sa non implication dans le processus de gestion au jour le jour des
risques opérationnels, notamment dans le cas où elle serait
chargée du suivi du dispositif de gestion des risques
opérationnels ou de l'élaboration du programme de leur
gestion.
VII- Plan de continuité de
l'activité
En vue d'assurer le fonctionnement continu de leurs
activités et de limiter les pertes en cas de fortes perturbations des
opérations dues aux événements majeurs, les
établissements se dotent d'un plan de continuité de
l'activité et désignent un responsable chargé d'assurer la
mise en oeuvre des mesures liées à ce plan. Les
établissements revoient périodiquement ces plans et les testent
pour vérifier qu'ils sont en mesure de les mettre en oeuvre, même
dans les situations de crises dont l'occurrence est très peu
probable.
VIII- Reporting destiné à Bank
Al-Maghrib
Les établissements communiquent périodiquement
à la Direction de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib un
reporting spécifique sur les pertes générées par
les risques opérationnels. Celle-ci peut demander d'autres informations
portant sur ces risques.
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Le renforcement du dispositif de gestion du risque
opérationnel dans les banques marocaine se manifeste aussi par la mise a
jour des systèmes d'information et l'intégration de nouvelles
technologies citant a titre d'exemple Le Crédit Immobilier et
Hôtelier (CIH) qui est une banque Marocaine dédiée
principalement à la clientèle des particuliers et à la
promotion immobilière , a choisi la solution FrontGRC d'eFront pour
répondre aux Exigences de Bâle II en matière de dispositif
de gestion des risques opérationnels.
La solution est déployée auprès de 320
utilisateurs a permis au CIH de s'engager dans un processus de renforcement de
son dispositif de surveillance prudentielle, conformément aux directives
émises par la Bank Al Maghrib (« BAM ») dans ce domaine.
2. Etat des lieux en Tunisie :
a) Environnement légale et
réglementation en Tunisie :
Conçu pour une application universelle, la Tunisie est
convaincue de prendre les démarches nécessaires pour migrer vers
Bâle II, le fait d'adopter les règles prudentielles de Bâle
II et le passage au processus d'évaluation des risques nécessite
une préparation aussi bien du cadre juridique que de l'environnement
bancaire.
Pour le secteur bancaire Tunisien l'entré en vigueur
des règles de Bâle II est prévue a l'horizon 2010.
Afin de réussir l'implantation des accords et atteindre
les objectifs suivant : arriver à faire correspondre les FPR aux
risques encourus ; améliorer la gestion des risques ; renforcer le
rôle des superviseurs et renforcer le rôle de la discipline de
marché et de transparence et un système qui tend a
renforcé la stabilité financière dans le pays ; une
commission stratégique a été crée dans ce
contexte.
v Aperçue sur la structure du système
bancaire en Tunisie :
v Aperçue sur la démarche d'implantation
de l'accord de Bâle II
Comme tout les banques centrales du monde qui ont
migré vers les accords de Bâle2, la banque centrale de Tunisie
BCT est responsable elle aussi de la transposition législative ou
réglementaire des recommandations Baloises.
En effet le processus organisationnel pour l'implantation
des accords baloise en Tunisie s'organise comme suit :
Une commission stratégique, des comités
techniques et une démarche unifiée.
o La commission stratégique :
La commission stratégique regroupe la profession
bancaire, le ministre des finances, le CMF et l'ordre des experts comptable et
les universitaires. Elle a la charge d'élaborer un programme
exécutif destiné à préparer le secteur bancaire
à l'adoption de nouvelle règles de Bâle II. La
création d'une Commission stratégique au sein de la Banque
Centrale de Tunisie s'est fait dans le but d'aider le secteur à savoir
doser et s'adapter aux capacités du pays, afin de faire de ce
système « Bâle II » un levier de croissance plutôt
qu'une contrainte pour le développement et la création de
richesse.
o Comités techniques :
Quatre comités : comité de risque de
crédit et de marché, un comité de risque
opérationnel, un comité de surveillance prudentielle et un
comité de discipline de marché.
Ces comités ont pour mission l'examen des aspects
techniques du nouveau dispositif prudentiel, transposition de Bâle II en
Tunisie, conduite d'études d'impact et élaboration d'état
de reporting.
La démarche unifiée vise a :
L'identification exacte des exigences de Bâle II
Diagnostic de l'état des lieux en Tunisie
La détermination du gap par rapport aux exigences
Baloises
Proposition des mesures pour combler ce gap.
Et le but de ce choix organisationnel est d'assurer une large
participation de toutes les parties prenantes et imprégner tous les
intervenants par la dynamique de Bâle II afin de faciliter la mise en
place et le suivi.
On n'a pas de calendrier précis pour la mise en place
de Bâle II mais un calendrier prévoit que les fins des travaux de
comités techniques sont prévues pour la fin de 2008 ; une
probabilité de publication des textes législatifs et
réglementaire courant 200910(*) et une mise en place effective a l'horizon
2010.
b) Dispositions relatives à la gestion du
risque opérationnel :
Pour l'instant pas de circulaire relatif aux exigences en
fonds propres au titre du risque opérationnel ; mais la banque
centrale prévoie l'utilisation de l'approche des mesures avancées
et entre temps l'adoption de l'approche indicateur. D'autres
éléments de réflexion sont en cours comme la
Création au sein des banques de structure dédiée au risque
opérationnel ; la Création, au sein de l'APTBEF, d'un
comité chargé de définir la cartographie des risques
opérationnels au titre des activités les plus partagées
par le secteur ; la prospection de solution informatique pour prise en
charge de ce risque et la mise en place, au niveau de la BCT, d'une base de
données relative aux incidents sur risque opérationnel.
v Circulaire N°2006-19 dédié au
contrôle interne :
La mise en place d'un système de contrôle interne
et d'un comité permanent d'audit interne sont les dispositions pris
par la banque centrale de Tunisie par le biais du circulaire n°2006-19
dédié au contrôle interne afin de mieux gérer et
maitriser le risque opérationnel .
Le développement du système de contrôle
interne doit être adapté à la nature et au volume des
activités des établissements de crédit ainsi qu'à
leurs tailles et aux risques auxquels ils sont exposés.
Selon les dispositions de ce circulaire la conception du
système de contrôle interne incombe à l'organe de direction
(direction générale ou directoire) qui doit à cet effet
:
- identifier l'ensemble des sources de risques internes et
externes ;
- mettre en place un système d'évaluation des
divers risques et de mesure de la rentabilité ;
- élaborer un système reliant le niveau des
fonds propres aux risques ;
- définir les procédures de contrôle
interne adéquates ;
- définir une méthode de surveillance du respect
des politiques internes ; et
- prévoir les moyens humains et matériels
nécessaires à la mise en oeuvre du contrôle interne.
Le système de contrôle interne doit être
approuvé par le conseil d'Administration ou le Conseil de
Surveillance.
Le Comité Permanent d'Audit Interne est appelé
à procéder :
A la vérification de la clarté des informations
fournies et à l'appréciation de la cohérence des
systèmes de mesures, de surveillance et de maîtrise des
risques.
A l'examen des insuffisances du fonctionnement du
système de contrôle interne relevées par les
différentes structures de l'établissement de crédit ou de
la banque non résidente et autres organes chargés des missions de
contrôle et l'adoption des mesures correctrices.
Au contrôle et de la coordination des activités
de la structure d'audit interne et le cas échéant les travaux des
autres structures de l'établissement de crédit ou de la banque
non résidente chargées des missions de contrôle.
A l'agrément de la désignation du responsable de
la structure chargée de l'audit interne ainsi que des auditeurs.
A la proposition de la nomination du ou des commissaires aux
comptes et/ou des auditeurs externes et donne un avis sur le programme et les
résultats de leurs contrôles.
Pour la couverture du risque opérationnel les
établissements de crédit et les banques non résidentes
doivent :
§ Disposer de plans de continuité de
l'activité qui consistent en un ensemble de mesure visant à
assurer, selon divers scénarios de crises, y compris face à des
chocs extrêmes, le maintien, le cas échéant de façon
temporaire, des prestations de services essentielles de l'établissement
de crédit ou de la banque non résidente puis la reprise
planifiée des activités ;
§ S'assurer de la cohérence et de
l'efficacité de ces plans de continuité de l'activité dans
le cadre d'un plan global qui intègre les objectifs définis par
l'établissement de crédit ou la banque non résidente ;
§ S'assurer que leur organisation et la
disponibilité de leurs ressources humaines, immobilières,
techniques et financières font l'objet d'une évaluation
régulière au regard des risques liés à la
continuité de l'activité.
Et d'autre mesures sont mises en place pour la une maitrise
du risque comme le contrôle relatif au système d'information qui
se matérialise par le fait de s'assurer de l'adaptation de leur
système d'information à leur niveau d'activité et à
la nature de leurs risques. Que le niveau de sécurité est
périodiquement apprécié et que, le cas
échéant, les actions correctrices sont mise en place à
temps et que des procédures de secours informatique sont disponibles.
Ces procédures doivent être testées périodiquement
en vue de s'assurer de leur bon fonctionnement.
Les supports de l'information et de la documentation relatifs
à l'analyse et à l'exécution des programmes doivent
être conservés dans des conditions présentant le maximum de
sécurité contre les risques de détérioration, de
manipulation ou de vol.
Tout un chapitre a été réservé
pour le risque opérationnel dont lequel il ya un rappel de la
définition de ce risque conformément a la définition de
Bâle II, et l'obligation de se doter d'un système qui permet la
gestion du risque opérationnel comme prévue par les articles
suivants :
LE RISQUE OPERATIONNEL
Article 45 :
Le risque opérationnel se définit comme
étant le risque de pertes résultant de carences ou de
défaillances attribuables à la conception, à
l'organisation et à la mise en oeuvre des procédures, aux erreurs
humaines ou techniques ainsi qu'aux événements extérieurs.
La définition inclut, entre autres, le risque juridique mais exclut les
risques stratégiques et de réputation.
Article 46 :
Les établissements de crédit et les banques non
résidentes doivent être dotés d'un système de
gestion du risque opérationnel permettant de s'assurer que les risques
qui pourraient découler de défaillance ou d'insuffisance de
procédures et d'erreurs humaines ou techniques sont identifiés et
mesurés périodiquement.
Ce système doit permettre d'évaluer
l'adéquation de leurs fonds propres au regard de ce risque et faire
l'objet d'un examen périodique conformément au point b de
l'article 7 de la présente circulaire et d'une vérification par
les commissaires aux comptes. Ces examens doivent porter sur les
activités des unités et sur la fonction indépendante de
gestion du risque opérationnel.
Article 47 :
Les établissements de crédit et les banques non
résidentes doivent enregistrer systématiquement les
données relatives au risque opérationnel, notamment les pertes
significatives par catégorie d'activité. Le système
d'évaluation doit être étroitement intégré
aux processus de gestion des risques de l'établissement de crédit
et de la banque non résidente. Les données qu'il produit doivent
faire partie intégrante de ses processus de
Surveillance et de contrôle du profil de risque
opérationnel.
L'exposition au risque opérationnel (et notamment les
pertes importantes subies), doit être régulièrement
notifiée à la direction de l'unité concernée,
à l'organe de direction et au Conseil d'Administration ou de
Surveillance.
L'établissement de crédit et la banque non
résidente doivent disposer de procédures leur permettant de
prendre les mesures correctrices à la lumière des rapports
à l'organe de direction.
|
La Banque Centrale de Tunisie est en phase de travaux
préparatoire pour la mise en place au sein de ces banques d'un
dispositif conforme aux exigences de Bâle II.
Quelque soit l'approche de mesure choisit par la banque
centrale du Maroc (qui a opté pour l'approche standard dés
l'année 2008) et la Tunisie (prévoie l'utilisation de l'approche
d'indicateur de base) ; leurs établissements sont les plus
concernés pour réussir la gestion active du risque
opérationnel.
SECTION II : LA DÉMARCHE
D'IMPLÉMENTATION D'UN DISPOSITIF DE GESTION DU RISQUE
OPÉRATIONNEL
Le déploiement d'un dispositif de gestion du risque
opérationnel efficace représente un défi pour les
établissements de crédits, en fait depuis les premières
publications du comité de Bâle relatives au risque
opérationnel, les établissements de crédit se trouvent
dans l'obligation de prendre les démarches nécessaires pour
réussir l'implémentation du processus de gestion du risque
opérationnel conformément aux exigences des accords de Bâle
II.
Même si le Maroc de sa part a adopté l'approche
standard pour la mesure du risque opérationnel et prévoit,
à moyen terme, l'utilisation des approches avancées dans et
d'autre part la Tunisie qui est en phase préparatoire pour l'utilisation
de l'approche standard ; leurs établissements bancaires ont
intérêt à adopter une méthodologie qui aide
à définir et mettre en place une approche structurée au
niveau de leurs organisations pour identifier, évaluer et gérer
le risque opérationnel de manière efficace et à un
coût supportable, car la gestion des risques opérationnels, c'est
d'abord une organisation, un système d'information, des reporting, des
règles de décision et un ensemble de procédures et de
normes. En fait le choix de l'approche de mesure du risque opérationnel
que se soit l'approche standard ou avancée nécessite des
prés requis au niveau organisationnel, outils, procédure et
système d'information.
En veillant au respect des exigences de l'accord de Bâle
II pour la gestion du risque opérationnel et afin de réussir une
gestion active de ce dernier risque, on propose le cadre conceptuel suivant
:
Et pour arriver aux fins de ce cadre
conceptuel, nous présentons les facteurs clés pour réussir
une gestion active du risque opérationnel.
1. Cartographie des risques :
La conception d'une cartographie des risques constitue la
première étape, absolument cruciale, dans l'identification des
pertes, et donc dans l'estimation des risques, au sein d'une organisation. Son
exploitation est une phase-clé, fondamentale, a la fois pour la
modélisation de la distribution des pertes et le calcul du capital, mais
aussi pour la gestion active des risques.
Plusieurs étapes sont à parcourir afin
d'aboutir à la conception d'une cartographie des risques.
Etape 1 : Découpage de l'activité par
ligne de métier selon les critères du régulateur.
Etape 2 : Décomposer chaque ligne de métier
en processus : Un processus métier désigne un ensemble de
tâches coordonnées en vue de fournir un produit ou un service
à la clientèle.et le manuel de procédure représente
un outil intéressant pour cette phase.
Etape3 : A chaque étape du processus on associe
ensuite les incidents susceptibles d'en perturber le déroulement et
d'entraîner le non réalisation des objectifs du processus (en
termes de résultat concret, ou en termes de délais).
Etape 4 : Pour chaque événement le risque
est évalué en terme de
· Probabilité d'occurrence
· Perte encourue en cas de réalisation.
Etape 5 : Construire une matrice de risque : il
s'agit d'un graphe à deux dimension, la sévérité et
la fréquence.la matrice est divisé en zones selon le niveau de
risque et la nécessité des contrôles.
En fait Le recueil, la formulation, et la qualification des
risques opérationnels en vue de la cartographie est un processus «
bottom-up ».
Cette cartographie s'appuie sur une analyse des processus
métier à laquelle on croise la typologie des risques
opérationnels.
Chaque événement à risque doit être
rattaché à une catégorie de risques
rendant ensuite l'analyse des données plus facile et rapide, et
sur le plan organisationnel à la ligne métier
où l'incident a eu lieu.
la collecte des données de perte interne par un
établissement bancaire constitue la première des conditions
quantitatives d'agrément par le comité de Bâle dans les
méthodes de mesures complexes, donc la collecte des données
d'incidents est un point clé de l'organisation de gestion des risques
et il convient de mettre en place des canaux de communications facilitant la
remontée des informations venant de toutes les entités,
département vers un département central qui centralise toute
l'information afin de constituer une base de données des incidents.
2. Constitution d'une base de données :
Pour légitimer l'emploi des méthodes standards
ou avancé, la banques devra être dotée d'un dispositif de
collectes des incidents accessible par touts les entités et la
conception d'une base de donné dédier pour stocker les incidents
et en vue de posséder les 3 ans d'historique de pertes requis par le
régulateur et qui doit être actualisé d'une manière
permanente.
La collecte des événements de perte s'appuie sur
la cartographie précédemment établie pour le recensement
et le référencement des incidents. Elle permet par ailleurs, par
un effet rétroactif, de peaufiner cette cartographie.
En effet, les risques opérationnels sont par nature
diffus et existent dans chaque service, chaque entité et à tout
niveau organisationnel de la banque. La formulation et la centralisation des
risques opérationnels par processus métier imposent donc de faire
appel aux lignes de reporting préexistantes et tenter de regrouper
celles-ci dans un système cohérent et standardisé.
Cette option de collecte de données peut être la
plus aisée à mettre en oeuvre. Ainsi chaque entité
spécialisée dans la gestion d'un type de risque en assure aussi
le reporting des pertes. En voici quelques exemples :
Sécurité informatique : la cellule
de maintenance et de sécurité informatique est chargée de
rapporter l'ensemble des incidents, pannes informatique, attaques du
système ayant eu lieu au sein de l'organisation et engendrer un impacte
négative sur le compte de perte et profit du service de la banque ou un
manque à gagner clairement identifiable.
Erreur administratif et encodage
erronés : le département de
comptabilité encode toutes perte diverses venant d'erreurs d'encodage,
de traitement et de manipulation involontaire dans un compte spécifique
de pertes et profits. Cela vaut pour toutes les écritures comptables non
accompagnées d'une pièce justificative. Le département de
comptabilité constitue un allié objectif et une aide
précieuse pour les gestionnaires des risques opérationnel.
Fraude interne ou externe : que se soit l'audit
interne, ou comité de supervision ; chaque banque possède un
service spécifiquement dédié à la traque de fraudes
interne- les irrégularités du personnels- et de fraudes externes-
tentatives de vols, d'effraction, de détournement de fonds.
Les pertes, dédommagements, les couts divers encourus
par la banque pour des raisons d'infraction à la législation sont
recensées à la comptabilité mais aussi au service
juridique.
On constate qu'il existe plusieurs lignes de reporting,
fonctionnel, hiérarchique, comptable et on veillera à
éviter les doubles comptages en attribuant à chaque incident un
code unique d'identification.
Il faut rappeler que les pertes a intégré
dans la base de donné des incident selon le comité de Bâle
sont les pertes réelles, affectant le compte de résultats, et non
les pertes potentielles ou manque à gagner et que la majorité des
banques utilise un seuil en dessous duquel elle ne collecte pas les pertes
opérationnelles car l'insignifiance des montant ne vaut pas la perte de
temps et d'argent pour la collecte de l'événement en question.
De telles bases, alimentées sur plusieurs années
consécutives, deviennent une source précieuse d'information pour
le management des risques opérationnels. Ces données permettent
de dégager une vision objective, chiffrée, des risques encourus,
à condition bien sûr d'avoir été constituées
d'une manière fiable et réaliste.
L'utilisation des seules données interne est
insuffisante pour modéliser l'ensemble de la distribution, les grands
événements, rare ou catastrophique, n'y sont pas forcément
représentés. Dés lors, l'inclusion de pertes externe
venant d'autre établissement s'avère indispensable. D'où
l'existence également des bases de données provenant de sources
externes est utile, toutefois ces données nécessitent un effort
d'interprétation et d'adaptation à la situation propre de
l'établissement et se pose la délicate question du choix des
pertes à intégrer.
Les deux ingrédients interne et externe sont des
données « objectives » utilisées
principalement pour le développement d'une méthodologie
statistique dont le but est de dériver une distribution de perte
agrégées annuelles.
L'analyse de scénarios et environnement
opérationnel de la banque sont deux éléments plus
« subjectifs ». Les scénarios offrent notamment la
possibilité de compléter le modèle statistique. Les divers
outils de contrôle de l'environnement opérationnel (indicateurs de
risque ou de performance..) doivent permettre à la banque de
développer une approche plus qualitative.
Donc par une combinaison de ces quatre éléments
on peut arriver à une vision complète et dynamique du profil de
risque opérationnel.
3. La définition de procédures de
contrôle:
La base de données d'incidents opérationnels
fournit une image, encore statique, des pertes opérationnelles à
charge d'une organisation. Correctement interprétée, cette image
fournit une liste de priorités de contrôle et d'investigation pour
le gestionnaire de risques et des départements concernés.
Les procédures de contrôle et de validation des
incidents notifiés dans la base de données pourront s'appuyer sur
un workflow, outil qui permettra aux managers : de contrôler la
pertinence des informations remontées par les collaborateurs ;
d'être avertis en temps réel des événements
intervenus dans leur service pour rapidement mettre en place des actions
correctives.
Une fois les risques identifiés sont
cartographiés, hiérarchisés, et codifiés dans des
procédures. L'étape suivante consiste de s'assurer que le
dispositif du contrôle interne est efficace de façon continue et
que le risque est correctement maîtrisé.
Le contrôle se fait par un système de
contrôle interne efficace, l'efficacité de ce dernier est
garanties par le respect de certains principes comme le principe de
séparation de tache c'est-à-dire une indépendance entre
l'activité opérationnel, d'enregistrement, de protection et
conservations des biens et la taches de contrôle intégré,
le principe d'instauration de contrôle réciproques des taches, des
moyens de protection et des moyens de preuves, le principe de bonne
sélection du personnel et de sa formation
L'organisation des contrôles repose sur des
contrôles à deux niveaux :
Les contrôles de 1er niveau regroupent tous les
contrôles permanents (à priori et à posteriori) mis en
oeuvre au niveau de chaque entité opérationnelle et permettant de
vérifier l'exhaustivité et la régularité des
opérations traitées. Ils comprennent, des contrôles
quotidiens qui assurent la sécurité et la qualité des
opérations traitées et qui reposent sur le respect permanent des
règles et procédures en vigueur (séparation des fonctions,
délégation de pouvoirs et signatures, etc.) et une supervision
formalisée par la hiérarchie pour vérifier la correcte
application des règles et procédures au quotidien.
Les contrôles à priori regroupent tous les
contrôles quotidiens mis en place afin qu'aucune erreur ne se produise.
Les contrôles à posteriori ont pour objectif de détecter
les anomalies que les contrôles à priori n'ont pas permis
d'éviter. Pour les processus opérationnels longs, le
contrôle de 1er niveau peut être assuré par plusieurs
services ou personnes.
Les contrôles de 2ème niveau sont confiés
à toute personne ou organe chargé de vérifier
périodiquement que les contrôles de 1er niveau sont correctement
réalisés : contrôle du fonctionnement de la
surveillance permanente, de vérifier l'application des
procédures, d'apprécier la qualité des traitements
effectués et de s'assurer de la prise en compte des exigences de
contrôle interne.
L'audit interne et/ou externe fait partie des contrôles
de 2ème niveau il doit aider l'organisation en identifiant et en
évaluant les risques significatifs et contribuer à
l'amélioration des systèmes de management des risques et de
contrôle.
Le renforcement du système d'information
représente un outils de contrôle et de maitrise du risque
opérationnel par le biais de la sécurité informatique qui
se matérialise par la limitation des accès aux champs non
exploitables par un département, par un changement des mots de passes
selon un calendrier fixer au paravent, l'instauration des mécanisme
autorisation et validation afin d'éviter les dépassements...
Et afin de maitriser les risques découlant du
système informatique, il ya lieu de procéder a un audit
informatique pour avoir un seuil d'assurance dans le système et le
contrôle interne.
Le contrôle de conformité de l'application des
procédures de contrôle décrite par l'organisation de
gestion du risque opérationnel permet de détecter les
défaillances de contrôle donc produire des plans d'action afin de
maitriser le risque.
On peut conclure que tous les organismes de contrôle de
la banque sont impliqués dans la maitrise du risque
opérationnel.
4. La Conception des outils de suivi du risque
opérationnel.
Après l'identification des pertes vient leur
surveillance à l'aide des outils suivants :
§ Les tableaux de bord :
Ils doivent être spécifiquement conçus
pour chaque type de département et selon la nature, le type d'incidents
à rapporter. Ils permettent de communiquer efficacement l'enjeu et les
causes des événements opérationnels au sein de
l'organisation.ils sont un moyen puissant pour impliquer le management des
différents départements dans la gestion quotidienne des risques
opérationnels.
Ils mettent en évidence l'évolution des pertes
au cours du temps pour un même département, formant ainsi une base
précieuse d'évaluation de mesure de gestion de risque prises par
les managers concernés. Ils permettent aussi de comparer entre elles les
performances de départements similaires. Mais les tableaux de bord seuls
ne fournissent pas une limite acceptable à ne pas dépasser. Pour
disposer de points de référence, il faut faire appel aux
indicateurs- clés de risque de performances.
§ Les indicateurs-clés de risques et de
performance :
Les indicateurs clés de performance ouvrent le champ
à l'aspect prospectif de la gestion des risques, outre leur aspect
prospectif d'identification, constituent pour les départements des
limites à ne pas dépasser. Ces limites seront propres à
chaque établissement, en fonction de son appétit pour le risque
et l'ampleur des contrôles et des critères de qualité qu'il
veut mettre en place.
De types statistiques et souvent financiers, ils fournissent
un aperçu de la position de la banque relativement au risque, ils sont
revus périodiquement.
Les indicateurs de risque sont en effet de deux types, des
indicateurs- clés de risque ( key risks indicators) spécifiques
à chaque activité et constituent des indices de perte ou des
dangers à venir et d'autre part on a les indicateurs-clés de
performances ( key performance indicators) qui constituent des mesures
d'évaluation de la qualité d'une activité.
Chaque activité disposera de son propre ensemble
d'indicateur, spécifique à la nature des taches
effectuées, au mode d'organisation des fonctions, au niveau
d'automatisation des opérations, au niveau des flux financiers
impliqués ou de la législation en vigueurs.
En effet il n'existe pas de liste standard d'indicateurs de
risque et de performances pour l'ensemble des institutions bancaires. On peut
citer les indicateurs de risque suivants :
Ressources humaines : rotation du personnel, pourcentage
d'employés intérimaires, plaintes de la
clientèle ...
Système : interruption du système,
tentative d'intrusion informatique...
Traitement et procédures : corrections
d'écritures, plaintes et contestations...
Donc il ya lieu de la conception d'une base de donné
pour la constitution des indicateurs de risque et de performance.
Une procédure de reporting bien défini permet
aussi un suivi du risque opérationnel.
Le modèle de risque n'est pas figé : sous
l'effet des plans d'actions correctives, des risques disparaîtront, des
cotations évolueront, de nouveaux risques apparaîtront. S'il n'est
pas mis à jour, le modèle de risque présentera à
terme une vision biaisée de la réalité, avec des
conséquences non négligeables sur le calcul d'exigence en fonds
propres. A ce titre, le projet des risques peut être qualifié
d'exercice permanent.
5. Mesure du risque
opérationnel :
Si tout les prés requis organisationnel ci-dessus
indiqués sont présentes, il ya lieu de quantifié le risque
résiduel.
Le régulateur propose trois approches pour
évaluer l'exposition à ce type de risque :
Approche de base : un pourcentage,
provisoirement fixé à 15 %, du PNB moyen des trois années
précédentes ;
Approche standard : identique à
l'approche de base, mais pourcentages différenciés par ligne
métier (entre 12 et 18% du PNB de chaque ligne de métier) ;
Approche avancée (AMA) :
l'établissement détermine son exposition sur la base de
modèles internes.
Le dispositif incite à opter pour la méthode
avancée, celle-ci étant en principe moins consommatrice en fonds
propres réglementaires. En retour, l'économie se « paye
» par la mise en place d'une organisation spécifique visant
à un meilleur contrôle des risques opérationnels, et en
définitive, à la réduction des pertes. Ainsi,
contrairement à l'approche de base, l'approche standard impose que
soient identifiés et évalués les risques
opérationnels. L'approche avancée requiert quant à elle la
nomination d'une entité indépendante responsable de la mise en
place d'une stratégie de réduction des risques
opérationnels.
Dans notre démarche pour mettre en place un dispositif
de gestion du risque opérationnel, on a visé l'approche de mesure
standard et complexe.
Au sein des banques, le calcul de la charge en capital
revêt une importance toute particulière qui dépasse la
simple dimension réglementaire. Elle répond en effet à
plusieurs objectifs : Perception plus fine du risque au sein de la banque ;
Optimisation du couple rentabilité/risque ; Amélioration des
procédures organisationnelles.
6. Disposer d'autres instruments d'atténuation
du risque opérationnel :
Il n'est pas possible de maîtriser tous les risques
(par exemple, les catastrophes naturelles). On peut en revanche utiliser des
instruments ou programmes d'atténuation des risques pour réduire
l'exposition à ces risques, leur fréquence et/ou leur
gravité.
L'externalisation de certains activités peut
réduire le profil de risque d'un établissement en
transférant certaines activités spécialisées
à des entreprises qui ont plus d'expertise et d'envergure pour
gérer les risques qui y sont associés.
Les polices d'assurance, notamment, surtout si elles
garantissent un paiement rapide et certain, peuvent être utilisées
pour externaliser le risque de pertes peu fréquentes mais aux
conséquences graves, qui peuvent résulter de divers
événements comme l'indemnisation de tiers au titre d'erreurs et
omissions, la perte physique de titres, la fraude d'un employé ou d'un
tiers.
Les investissements dans les techniques appropriées de
traitement des données et de sécurité informatique jouent
aussi un rôle important pour l'atténuation du risque.
7. Mise en place des plans de secours et de
continuité d'exploitation
Pour des raisons qui peuvent échapper au contrôle
de la banque, un incident grave peut l'empêcher d'exécuter
entièrement ou partiellement ses obligations, en particulier quand ses
infrastructures physiques, de télécommunications ou
d'informatique ont été endommagées ou rendues
inaccessibles. Cette situation peut à son tour provoquer de lourdes
pertes financières pour la banque, ainsi que des perturbations
générales du système financier par l'intermédiaire
de canaux comme le système de paiements. Cette éventualité
nécessite que les banques mettent en place des programmes de reprise et
de continuité d'exploitation, en rapport avec sa taille et avec la
complexité de ses activités, prenant en compte divers types de
scénarios plausibles auxquels la banque peut être
exposée.
Les banques devraient identifier les processus cruciaux,
notamment ceux qui dépendent de fournisseurs extérieurs ou
d'autres tiers, dont la reprise rapide est prioritaire. Pour ces processus, les
banques devraient identifier des solutions de secours permettant de
rétablir le service en cas de panne. Il convient de prêter une
attention particulière à la capacité de restaurer les
archives électroniques ou physiques nécessaires à la
reprise de l'activité. Quand les archives sont dupliquées sur un
autre site, ou quand les activités de la banque devraient reprendre dans
d'autres locaux, il faudrait veiller à ce que ces facilités de
secours soient suffisamment éloignées du site principal pour
réduire le risque d'une mise hors service simultanée. Les banques
devraient revoir périodiquement leurs programmes de reprise et de
continuité d'exploitation pour s'assurer qu'ils restent adaptés
au niveau de leurs activités et stratégies.
8. Politique de communication et de documentation :
La politique de communication et de formation sont des
éléments importants afin de s'assurer que chaque employé
au sein de l'organisation a connaissance des développements en
matière de processus de gestion des risques opérationnels et
comprend la manière dont ce processus s'intègre dans la gestion
quotidienne de l'organisation.
Il est important de rappeler que l'unité de gestion du
risque opérationnel n'est pas la seul responsable et que l' implication
de tous les niveaux de management au sein de l'organisation est
nécessaire afin qu'une démarche de gestion du risque
opérationnels porte tous ses effets, en effet la mise en place d'un tel
projet occasionne un impact important sur la culture de l'organisation.il est
dés lors primordial que l'ensemble des niveaux de management( du conseil
d'administration au responsable de ligne de service) participe activement
à la mise en oeuvre en étant des moteurs dans le changement
culturel.
Chaque étape du processus de gestion des risques
opérationnels doit être documentée. La documentation doit
couvrir au minimum : les hypothèses, les méthodes, sources
de données et les résultats du processus de gestion des risques
opérationnels.
Une documentation suffisante :
ü Démontre que le processus de gestion des risques
opérationnels est mené correctement.
ü Elle matérialise l'existence et la mise en
oeuvre d'une approche systématique d'identification et d'analyse des
risques.
ü Elle formalise le processus de communication et de
validation des plans d'actions.
ü Elle matérialise les responsabilités pour
les risques identifiés
ü Elle facilite le processus permanent de suivi et de
surveillance
ü Elle fournit une trace d'audit
ü Elle permet de partager et communiquer les informations
au travers de l'organisation.
9. Mise en place d'un processus d'amélioration
continue :
La gestion des risques est un
véritable processus global et intégré. Ce processus et la
méthodologie sous-jacente doivent être revus,
évalués et mis à jour régulièrement afin de
s'assurer que les concepts et processus clefs sont toujours pertinents.
Ce processus d'amélioration continue s'effectue au
travers de :
ü La surveillance et la revue du processus
d'implémentation et des changements culturels.
ü La responsabilisation du personnel
ü L'intégration avec d'autres systèmes ou
unités opérationnels tels que la planification
stratégique, l'audit interne et l'évaluation de performance.
Cet aspect d'amélioration des méthodologies de
gestion des risques représente une composante importante du processus de
mesure et de gestion des risques opérationnels.
Cependant, le dispositif de gestion du risque
opérationnel est un projet qui n'est pas facile à mettre en
place en plus se n'est pas un projet de type « Big Bang »,
c'est un projet qui demande une démarche bien étudier et
progressive afin d'aboutir a la réalisation des objectifs
prédéfinis, jusqu'à maintenant on ne peut pas
présenté un modèle type de dispositif de gestion du risque
opérationnel mais chaque établissement de crédit est en
mesure de prendre en considération les facteurs clés
développer ci-dessus pour modéliser un dispositif adéquat
au niveau de maturité de son l'établissement.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Les différentes définitions de la notion du
risque opérationnel, les difficultés rencontrées par les
banques à mesurer et à mettre en place un dispositif de gestion
et à éviter les pertes financières au fils des ans
(société générale, Baring, Daiwa, Sumitomo...) ont
apporté de l'intérêt pour mener une réflexion dont
l'objectif était la modélisation du risque opérationnel et
en faire une discipline autonome.
Le comité de Bâle s'en est d'ailleurs
préoccupé en intégrant dans les nouveaux accords sur la
surveillance prudentielle des établissements de crédit un
traitement explicite de gestion et de couverture du risque
opérationnel.
En fait Bâle II porte un véritable projet
stratégique qui est d'inciter les banques à mieux gérer
leurs risques par l'usage des meilleures pratiques et des meilleures
méthodes existantes : notation interne, quantification interne des
risques, gestion des risques, procédures documentées et
contrôle interne. L'ensemble se traduisant par un système interne
d'allocation des fonds propres qui est le meilleur indicateur des risques et
des performances.
Dans le cadre de notre mémoire, il
était utile d'adopter les principes de gestion du risque
opérationnel du comité de Bâle.
Une fois on a parcouru les différentes
définitions de la notion de risque opérationnel, on a
adopté la définition qui apparait la plus claire et
précise actuellement et elle est communément admise par
« BâleII ».
Le comité de Bâle définit le risque
opérationnel comme le risque de perte résultant de carences ou de
défaillances attribuables à des procédures, aux personnels
et au système interne ou à des événements
extérieurs. Cette large définition englobe sept catégories
d'incidents, touchant à des domaines très différents de la
fraude, de la sécurité et des procédures ; c'est la
typologie des risques opérationnels que le comité de Bâle a
dressé tout en indiquant les différentes lignes de métiers
en forte relation avec ces risques.
Il faut en rappeler que l'attention attribuée au risque
opérationnel n'est pas née au pur hasard mais suite aux sonnettes
d'alarmes tirées de temps à autre a cause des différents
désastres financiers vécus par le monde depuis les années
quatre vingt.
Une fois les périmètres du risque
opérationnel définis nous nous somme pencher sur les outils
proposés par le comité de Bâle afin d'identifier les
facteurs de ce derniers.
Une multitude d'outils est mise en place pour servir la
première phase de gestion du risque opérationnel et la
quantification du risque a été appréhendée soit par
l'adoption de deux méthodes d'évaluations propres aux banques
(Top-Down, Bottom-up), soit par un recours à l'une des approches
définies par le comité de Bâle (approche indicateur de
base, approche standard, et approche mesure interne).
Une fois identifié et quantifié, il
fallait présenter tout un dispositif de gestion , d'atténuation
et de couverture du risque opérationnel basé sur les saines
pratiques pour la gestion et la surveillance du risque opérationnel tel
que édicté par le comité de Bâle.
Suite à notre démarche nous avons cerné
les principes de gestion du risque opérationnel ; ces principes
touchent à trois éléments essentiels l'environnement, la
gestion du risque et la surveillance et communication.
· L'environnement qui nécessite une
connaissance et responsabilité des risques par l'organe exécutif.
Toutefois le contrôle de la gestion du risque opérationnel doit se
faire d'une manière indépendante c'est-à-dire pas de
responsabilité directe de l'audit interne ; et bien définir
la responsabilité des cadres dirigeants pour la mise en place de la
stratégie décidée par l'organe exécutif.
· Gestion du risque : c'est Identification, mesure,
analyse et couverture des risques dans chaque activité, processus et
système, y compris nouveaux produits, disposer d'une politique et
procédure de contrôle et de réduction des risques ; faire
d'étude des coûts et bénéfices des nouvelles
actions, mise on place d'un processus de surveillance et de reporting et
l'existence de plans de secours.
· Assurer la surveillance et la communication
d'information par l'imposition par les régulateurs de l'existence d'une
structure de gestion des risques opérationnels, une évaluation
indépendantes menées par les régulateurs (directes ou
indirectes) et la communication doit permettre aux autres acteurs
d'évaluer les risques et leur gestion.
La démarche de maitrise et de mesure du risque
opérationnel a été clairement appréhendée
par le comité de BâleII.
La réforme induite par les accords Bâle n'est pas
une nouvelle contrainte appliquée au secteur bancaire. Il s'agit d'une
modernisation des systèmes de prise en compte des risques. En effet, le
monde de la finance à vu son environnement changer rapidement avec le
développement des nouvelles technologies de l'information et doit donc
aussi adapter sa législation, convaincu par la nécessité
de basculer a Bâle II , les pays du Maghreb comme le Maroc et la Tunisie
ont pris les mesures essentiel pour l'implémentation des accords de
Bâle II et par la suite respecter les exigence prévus par
Bâle en matière du risque opérationnel et les deux autre
risques de marché et crédit.
A ce stade de notre travail nous avons présenté
le dispositif réglementaire des superviseures des deux pays.
En la matière, les banques tunisiennes sont en train de
travailler sur les préalables afin de pouvoir appliques les nouveaux
accords de Bâle II dans les meilleures conditions, à travers la
modernisation des systèmes d'information, la formation et la mise en
conformité de leur systèmes de gestion aux règles de la
transparence financière en vigueur imposée le troisième
pilier de ce dit accord ; une publication des textes législatifs
et réglementaire est probable courant 2009 et la mise en place
effective es à l'horizon 2010.
La banque centrale de Tunisie a renforcé son dispositif
de contrôle interne et audit interne par le circulaire relatif au
contrôle interne, et si l'approche qui sera adapté pour la mesure
du risque opérationnel dans un premier lieu est l'approche d'indicateur
de base, l'approche avancé est prévu a l'horizon 2012 et un
ensemble de réflexion est en cours pour s'appliquer au exigence de
Bâle en la matière comme par exemple ; Création au
sein des banques de structure dédiée au risque
opérationnel ; Création, au sein de l'APTBEF, d'un
comité chargé de définir la cartographie des risques
opérationnels au titre des activités les plus partagées
par le secteur ; Prospection de solution informatique pour prise en charge
de ce risque ; Mise en place, au niveau de la BCT, d'une base de
données relative aux incidents sur risque opérationnel....
Le Maroc se trouvant dans une étape plus avancé
que la Tunisie. Adoptant le premier pilier, le système bancaire marocain
a opté pour une démarche progressive.
Un ensemble de circulaires et de directives sont
édictés par Bank Al-Maghrib pour une meilleure gestion du risque
opérationnel. Dans une première étape le Maroc a
adopté l'approche standard et l'adoption des normes dites
avancées est attendue pour 2009-2010.
D'après la démarche que nous avons
suivie dans le cadre de ce travail, il est possible de conclure que les banques
aujourd'hui sont exposées à un des risques les plus importants
de leur activité, leur défi à le gérer
apparaît dans la difficulté à mettre au point une base de
données observable et quantifiable. Dans ce contexte les banques sont
incitées par l'évolution de la réglementation à
travailler activement sur ce domaine. Elles doivent adopter des mesures
stratégiques pour qu'elles puissent avancer et économiser leurs
temps de réaction face à des évènements peu
fréquents mais générateurs d'immenses pertes.
En s'appuyant sur les exigences de comité de Bâle
en matière de gestion du risque opérationnel qui ont fait l'objet
de notre partie théorique et en examinant le degré d'avancement
du Maroc et de la Tunisie dans ce domaine nous avons essayé de
présenté les facteurs clés pour réussir une gestion
active du risque opérationnel et ce en se basant sur les
éléments d'un cadre conceptuel mise en oeuvre pour la gestion de
ce risque.
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ANNEXE 2
Ventilation en lignes de métier
Source : (Annexe 6 : la convergence international de
la mesure et des normes de fonds propres)
ANNEXE 1
Classification détaillée des
événements générateurs de pertes
opérationnelles
ANNEXE 3
ANNEXE 4
Sommaire
REMERCIEMENTS.....................................................................................................1
DEDICACES...............................................................................................................2
SOMMAIRE.................................................................................................................3
INTRODUCTION
GENERALE...............................................................................6
PARTIE 1 - Le Risque Opérationnel :
périmètre, moyens d'identification et de gestion ; et
instruments de
couvertures.................................................................
11
CHAPITRE 1- Présentation et définition du risque
opérationnel ......................... ....13
SECTION I- Emergence de la notion du risque
opérationnel......................................13
1. Accord de Bâle
I.............................................................................
13
2. Le risque opérationnel est la cause de plusieurs crashs
financiers...........................15
3. Les accords de Bâle II
.............................................................................................22
SECTION II - Définition du risque
opérationnel........................................................26
1. Les composantes du risque
opérationnel..................................................28
2. Typologie proposée par le comité de Bâle
pour le risque opérationnel ..................32
3. Les métiers de la Banque générant le
risque opérationnel ......................................34
CHAPITRE 2-outils d'identification et approche de mesure
du risque
opérationnel........................................................................
37
SECTION I- identification du risque
opérationnel ................................................37
1. Outils d'identification du risque
opérationnel.......................................... 38
SECTION II - Les mesures réglementaires du risque
opérationnel
selon Bâle
II................................................................................................................
45
1. L'approche indicateur de
base............................................................. 46
2. L'approche
standard .................................................................
........47
3. Les approche de mesures
avancées .......................................................................50
4. Les critères d'agrément pour l'approche
standard et les approches de mesures
avancée..........................................................................................60
5. Les critères quantitatifs propre à l'approches
des mesures
avancées......................................................................................................................62
CHAPITRE 3- La gestion du risque opérationnel
......................................................68
SECTION I- L'identification, l'évaluation et le suivi du
risque
opérationnel.................................................................................................................69
1. Identification du
risque.....................................................................69
2. L'évaluation du
risque ............................................................................................69
3. suivi du risque
.........................................................................................................70
SECTION II - Les moyens de maitrise et d'atténuation du
risque
opérationnel................................................................................................................72
1. Le contrôle
interne..........................................................................73
2. L'audit interne
.......................................................................................................76
3. Autres pratiques internes pour maitriser le risque
opérationnel ............................83
4. Les techniques d'atténuation du risque
opérationnel..............................................83
5. Les plan de continuité d'exploitation
.....................................................................85
6. La création de fonction de gestion du risque
opérationnel .....................................85
7. Les objectifs à atteindre à travers les moyens
et outils de gestion du risque
opérationnel.................................................................................................................87
PARTIE 2 - La démarche suivie par le Maroc et la
Tunisie pour la gestion du risque opérationnel conformément aux
exigences de Bâle II .............................90
SECTION I- les dispositions prises par le Maroc et la Tunisie
pour assurer une gestion du risque opérationnel conforme aux exigences
de Bâle II.........................94
1. Etat des lieux au
Maroc.............................................................................
....................94
2. Etat des lieux en
Tunisie .......................................................................................105
SECTION II - La démarche d'implémentation d'un
dispositif de gestion du risque
opérationnel..................................................................................................................72
1. cartographie des
risques...................................................................116
2. Constitution d'une base de données
......................................................................118
3. La définition de procédures de
contrôle................................. ....................121
4. La conception des outils de suivi du risque
opérationnel.......................................123
5. Mesures du risque opérationnel......
.....................................................................125
6. Disposer d'autres instruments d'atténuation du risque
opérationnel.....................126
7. Mise en place des plans de secours et de continuité
d'exploitation..................127
8. Politique de communication et de
documentation.................................................128
9. Mise en place d'un processus d'amélioration
continue..........................................129
CONCLUSION
GENERALE...............................................................................131
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................136
ANNNEXES
............................................................................................................141
SOMMAIRE............................................................................................................145
* 1 D'après le
résultat d'une enquéte internationale sur les risques
opérationnel menée par la BBA(Britsh Bankers association),
l'international swap and dérivatives association (ISDA) et Robert Morris
Associates (RMA).
* 2 La Tunisie et le Maroc sont
les deux premiers pays du Maghreb qui ont opté à transposer aux
accords de Bale II, l'Algérie n'est pas présente dans notre
périmètre d'étude car elle est en phase de restructuration
de son système bancaire et donc les accords de bale II ne sont pas une
de ces priorités actuellement et de même la Liby qui a
bénéficier de la levée de l'embargo dont l'impacte a
été significatif sur le développement du secteur bancaire.
* 3 Stephen Fay in The Collapse
of Barings (Fay 1996, p. 268)
* 4 Jim Kharouf. Futures.
Financial Communications Co. August 1996.
* 5 Pascal LELE (Ph.D)
publié en « ActuFinance ».
* 6 Voir annexe 3.
* 7 Voir annexe 1 (annexe 7 de
la convergence international de la mesure et des normes de fonds propres)
* 8 Risk mapping
* 9 Voir annexe 4 (saines
pratiques pour la gestion et la surveillance du risque opérationnel).
* 10 Suite aux
développements récents liée a la crise international, il
semblerait que la date butoir de transposition des accords de Bale II en
Tunisie (a travers les textes réglementaire à publier par BCT)
est reportée au de-là de 2010.
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