Chapitre 2
Mesure de la vulnérabilité
L'évaluation du niveau de vulnérabilité
chez les enfants répond à une préoccupation de la
communauté internationale et nationale de quantifier les impacts des
facteurs de vulnérabilité chez les OEV. Ceci dans le but d'avoir
une vue plus objective des conditions de vie de cette catégorie
d'enfants, mais aussi et surtout de pouvoir appliquer des politiques de lutte
qui soient efficaces et efficientes. Les méthodes de mesure de la
vulnérabilité des OEV varient d'un pays à un autre. Pour
certains, la vulnérabilité des enfants est tout simplement
liée aux difficultés financières que connaissent les
ménages en Afrique du fait de la pauvreté. Ils s'appuient sur le
fait que le phénomène des OEV est principalement localisé
en Afrique et en Asie centrale. Ces régions sont
considérées par la Banque Mondiale comme étant les plus
pauvres du monde (Rapport de suivi des OMD, 2007). Il apparaît clairement
que la pauvreté et la vulnérabilité sont deux concepts
étroitement liés. De ce fait, nous présenterons dans la
première partie le concept de pauvreté.
2.1 Pauvreté et vulnérabilité
Le concept de pauvreté est difficile à
appréhender, ce qui explique la diversité des approches
existantes. L'on dénombre deux grandes approches de compréhension
de la pauvreté, celle des utilitaristes et celle des non utilitaristes.
Trois écoles de pensée sont liées à ces deux
courants :
- L'école Welfarist qui est associée aux
utilitaristes ;
- L' école des besoins de base ;
- L'école des capacités.
Ces trois écoles considèrent comme pauvre, toute
personne qui n'atteint pas un minimum de satisfaction raisonnable d'une " chose
". Les deux dernières écoles sont attribuées aux non
utilitaristes.
2.1.1 L'école Welfarist
Selon l'école Welfarist, la " chose " en question est
le bien-être économique. Le concept du bien-être ici
désigne le degré de satisfaction que tire un individu de sa
consommation de biens et services. Les individus doivent pouvoir satisfaire
leurs besoins au-delà d'un minimum social fixé par la
société. Dans cette approche, on accorde une grande importance
à l'utilité des individus. Les comparaisons du bien-être,
ainsi que les décisions relatives à l'action publique sont
fondées uniquement sur les préférences des individus. Du
fait de la difficulté de mesurer les utilités, cette approche
s'appuie sur l'utilisation du revenu ou de la consommation pour évaluer
le bien-être. Pour l'école Welfarist, toute politique
économique visant la réduction de la pauvreté se doit de
mettre en oeuvre des mécanismes visant un accroissement des revenus,
à travers une augmentation de la productivité et de l'emploi. En
clair, il s'agit d'être en mesure de satisfaire les aspirations des
individus et de les aider à combler leurs besoins.
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