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La motivation de l'élève en difficulté


par G J
IUFM des Pays de la Loire
Traductions: Original: fr Source:

Disponible en mode multipage

SOMMAIRE :

Introduction p. 3

I/ Les élèves en difficulté p.5

1. La découverte de la classe de seconde G p.5

L'aide individualisée et la remédiation p.6

Les problèmes rencontrés p.8

Premières hypothèses personnelles et problématique p.10

II/ Apports théoriques et nouvelles hypothèses p.12

1. Développer l'autonomie de l'élève p.12

1. Le contrat p.12

L'orthographe p.13

2. La motivation p.15

1. Un objectif à atteindre p.15

Des situations ouvertes p.16

De la nouveauté p.17

L'attitude du professeur p.18

La contrainte p.19

a. La notation p.19

La gestion du temps p.20

2. Les effets p.21

3. Le travail en groupe p.22

III/ Quelques mises en pratique et pistes de réflexion p.24

1. Les fiches de suivi orthographique p.24

2. La production de poèmes p.24

3. « Les lycéens au cinéma » et leurs productions écrites p.25

Limites et enjeux p.28

1. le temps limité p.28

l'aide individualisée p.29

la motivation p.29

la pédagogie de groupe p.30

Conclusion p.31

Bibliographie p.32

Introduction

En tant que professeur stagiaire, j'ai eu à prendre en charge une classe de niveau seconde au lycée Jean de Lattre de Tassigny dans la ville de La Roche sur Yon. Cet établissement comporte une option ISING (Sciences de l'ingénieur) en seconde qui est susceptible d'attirer quelques élèves désirant effectuer une 1ère scientifique. Cette classe comptait au début de l'année vingt-quatre élèves. Aujourd'hui, suite à la démission au mois de janvier d'un élève mal orienté, elle n'en compte plus que vingt-trois.

Très vite j'ai découvert en même temps que mes collègues stagiaires des situations qui nous étaient communes à tous. Le fait d'avoir des classes hétérogènes faisait partie de ces invariants. Ma classe de seconde G semble avoir par rapport aux autres groupes du lycée un niveau relativement bon. Cette situation est due à la présence d'un très bon groupe de huit élèves qui mène le reste de la classe.

C'est une chance pour moi d'avoir eu de tels élèves. C'est une situation en effet très motivante pour un professeur que d'avoir devant soi des élèves posant des questions, réceptifs, et n'hésitant pas quelquefois à me demander des renseignements en fin de cours pour parfaire leurs connaissances ou combler leur curiosité.

Si cette situation de classe parvient facilement à motiver le professeur, en revanche il y a toujours des élèves pour lesquels les premières difficultés et une baisse progressive des résultats scolaires entraînent très vite une inappétence scolaire et une chute brutale de la motivation. Le danger de cette situation est d'entraîner l'élève dans un cercle vicieux qui va le conduire de la situation d'élève en difficulté à la position redoutée d'élève en échec.

Ces élèves sont ceux qui ont le plus besoin du professeur. Les problèmes qu'ils peuvent rencontrer en français doivent être rapidement détectés pour adopter les mesures adéquates. Encore faut-il que l'élève accepte de reconnaître ses problèmes et de les résoudre. La théorie nous offre de nombreuses pistes afin de parvenir à mettre les élèves au travail ainsi que de les motiver.

J'ai donc tenté d'utiliser quelques méthodes qui m'étaient proposées pour exploiter le plus efficacement possible certaines situations de classe. Il s'agit de rendre les activités motivantes afin que les élèves en difficulté puissent plus facilement fournir du travail ou tenter de corriger leurs problèmes orthographiques ou méthodologiques. J'ai donc tenté d'exploiter les situations les plus motivantes pour les élèves et au moins essayé de les rendre assez mobilisatrices pour la classe.

Si le professeur parvient à être motivé par ses élèves, pourquoi le professeur motivé ne réussirait-il pas à son tour auprès d'élèves en difficulté à rendre le travail alléchant ?

1. Les élèves en difficulté

1- La découverte de la classe de seconde G

C'est à la rentrée de septembre 2004, dans le lycée Jean de Lattre de Tassigny de La Roche sur Yon qu'ils se sont rencontrés et découverts. D'un côté, encore intimidés par le nouvel établissement, de jeunes élèves qui regrettaient l'époque révolue du collège dans lequel ils avaient leurs habitudes, et de l'autre côté du bureau un professeur stagiaire tout juste sorti d'une université dans laquelle il avait, lui aussi, ses habitudes.

Ce professeur stagiaire le jour de la rentrée, c'était moi. Il ne nous restait plus qu'à nous présenter. Je leur ai donc demandé de remplir une première fiche qui allait comporter des renseignements administratifs. Je leur ai ensuite soumis un petit formulaire inspiré du questionnaire de Proust dans lequel ils avaient à citer les romans, poésies, pièces de théâtre qu'ils préféraient, mais également les oeuvres qu'ils n'avaient pas appréciées. Puis ce petit questionnaire se terminait par la célèbre question « état présent de votre esprit ?».

Ces deux courtes productions écrites avaient donc seulement pour simple objectif de connaître leur situation administrative et leurs goûts littéraires. Si certains questionnaires m'ont positivement étonné grâce à leur originalité, d'autres en revanche m'ont passablement surpris par l'originalité de leur orthographe. Dans ces productions pourtant brèves et n'utilisant qu'un vocabulaire assez simple, j'ai en effet pu trouver de trop nombreuses fautes. Le petit questionnaire de Proust faisait ainsi par exemple apparaître les difficultés de certains pour les conjugaisons des premier et deuxième groupes. Mais, fait plus inquiétant, la fiche administrative faisait également apparaître quelques maladresses orthographiques chez certains, y compris dans les adresses...

Ces fautes grossières, on serait en droit de ne plus les rencontrer dans les copies d'élèves qui ont reçu une formation orthographique dans le primaire et dont les pratiques scripturales ont été perfectionnées par quatre années de collège. Ce problème demandait donc à être traité en faisant appel à la remédiation appropriée.

Face à l'importance de telles lacunes, j'ai décidé de faire en sorte de traiter les problèmes les plus flagrants, en ayant bien conscience que, pour la majorité des élèves, les épreuves anticipées de français allaient se dérouler dans moins de deux ans et qu'il était impossible qu'une telle orthographe puisse être tolérée.

Avant de leur proposer de contribuer à améliorer leur respect de l'orthographe, je tenais à m'assurer que cette entreprise avait aussi du sens pour eux. Seulement quatre élèves estimaient que l'orthographe ne servait à rien. Parmi ces quatre, deux au moins présentaient d'importantes difficultés, tous les autres étaient d'accord pour reconnaître un intérêt à celle-ci. Seuls deux d'entre eux en ont perçu plus spécifiquement le rôle social et surtout professionnel : « on en aura besoin par exemple dans notre travail plus tard ». Maxime, quant à lui, a bien conscience de son problème qui l'handicape fortement dans sa scolarité depuis le primaire. Deux redoublements et de lourds problèmes en orthographe ont entraîné chez lui une sorte de résignation : « de toute façon, l'année dernière c'était pareil ».

Il m'a par conséquent semblé bon de consacrer les premières séances de l'aide individualisée à la réactivation de savoirs et de savoir-faire. J'ai également pu bénéficier des idées d'autres professeurs de français qui continuent à découvrir l'aide individualisée puisqu'elle a été instaurée récemment pour les secondes. Les propositions concernant les contenus de l'aide individualisée allaient de l'exercice à trous pour maîtriser l'utilisation de la ponctuation, à l'étude des figures de style en passant par l'utilisation du traitement de texte pour redonner le goût d'écrire à l'élève.

2- L'aide individualisée et la remédiation

Mais durant une rentrée scolaire, l'emploi du temps peut toujours varier en fonction de différents arrangements entre le professeur et ses élèves. L'heure d'aide individualisée faisait donc partie de ces heures qui restaient à planifier. Cette heure serait donc placée le vendredi après-midi de 15h à 16h, juste avant le cours de français de deux heures (16h-18h) qui finissait leur journée et leur semaine de labeur.

Cet horaire posait déjà un premier problème. Des élèves ont tout de suite demandé à intervertir l'heure d'aide individualisée et les deux heures de cours : ceux qui n'étaient pas convoqués pourraient alors terminer leur journée à 17h plutôt qu'à 18h. Si la solution pouvait paraître arranger une majorité d'élèves elle n'en était pas moins néfaste quant à la façon dont l'heure d'aide individualisée pourrait être perçue. Plusieurs raisons plaidaient pour le maintien de cet horaire : d'après mon tuteur en fin de journée les élèves ne viendraient pas et inviter ou retenir (la différence est importante, nous y reviendrons) un élève en difficulté en fin de journée c'est encore le stigmatiser un peu plus et peut-être le démotiver. L'image du cancre qui reste après les autres dans l'établissement parce qu'il est puni est encore très présente dans les esprits. Il s'agissait donc de ne pas répéter ces lieux communs : l'heure d'aide individualisée aurait toujours lieu le vendredi de 15h à 16h.

L'aide individualisée est apportée à des élèves, constitués en petits groupes (huit élèves au maximum) qui rencontrent des difficultés ponctuelles ou présentent des lacunes plus profondes que l'enseignement en module ne peut résoudre. Cette aide doit permettre de redonner confiance à mes élèves en leur offrant la possibilité de s'interroger sur leurs difficultés et sur les méthodes qui leur sont proposées. De la sorte, ils sont ainsi mis en situation d'acquérir peu à peu une autonomie et de nouvelles compétences pour rentrer dans la logique du travail qui leur est demandé. Les difficultés orthographiques font donc partie des difficultés qu'on peut traiter durant cette heure. Et le B.O. du 24 juin 1999 nous précise que la « finalité de l'aide individualisée est de faire acquérir aux élèves une meilleure maîtrise de la langue, nécessaire à la compréhension des différents contenus disciplinaires. On privilégiera des exercices écrits et oraux, brefs et variés, des aides à la compréhension en lecture, des apports de lexique et de grammaire à partir de productions écrites et orales déjà réalisées par les élèves ou d'exercices préparant leur production à venir. »

On voit que cette heure d'aide individualisée fait partie d'un cadre pédagogique plus large que le seul cadre du cours de français. Le repérage des besoins doit se faire par l'équipe pédagogique en début d'année scolaire puis par la pratique régulière de l'évaluation des compétences. Cette heure aménagée n'était d'ailleurs pas pour eux une découverte puisque leur professeur de mathématiques la leur avait déjà présentée. L'aide individualisée est en effet un dispositif commun au français et aux mathématiques ce qui permet aux professeurs de s'échanger des conseils voire des questionnaires destinés aux élèves, valables pour les deux matières. A la lecture de cet extrait de B.O. on constate également que les copies des élèves peuvent servir de support pour la remédiation.

Sur le modèle de mes collègues j'ai donc instauré un plan de travail individualisé pour chaque élève et j'ai rapidement établi un contrat verbal avec les deux élèves les plus en difficulté. Ce plan de travail peut aussi bien porter sur les contenus que sur les méthodes, les moyens et les supports.

La solution que j'ai le plus souvent utilisée consiste à accompagner la progression de l'élève en difficulté avec une fiche de suivi. L'analyse de cette fiche pouvait entraîner des révisions sur des phénomènes orthographiques avec lesquels une scolarité déjà longue les a familiarisés ainsi que sur une plus grande systématisation de connaissances souvent éparses (règle de l'accord avec le COD avant le verbe avoir par exmple). La correction par les élèves a donc été pratiquée au cours de séances d'aide individualisée. La fiche d'auto-évaluation reprend toutes les erreurs que l'élève aura pu commettre dans sa dernière production écrite. C'est à l'élève, aidé du professeur, de lister ses erreurs, les analyser puis les classer (orthographe lexicale ou grammaticale). Cette fiche réutilisée après chaque contrôle permet à l'élève de repérer ses erreurs les plus fréquentes, de s'en souvenir et de ne plus les commettre. Cette technique demande la coopération des élèves ce qui au début de l'année n'a pas été difficile puisque, quelques uns mis à part, ils se montraient plutôt volontaires et motivés. Après avoir établi un contrat verbal avec deux élèves en difficulté (Je devais voir David et Maxime en aide individualisée jusqu'aux vacances de Noël), il ne reste plus qu'à espérer que ces élèves n'oublient pas de remplir leur contrat.

3- Les problèmes rencontrés

Or, il se trouve que différents éléments allaient nous empêcher d'aller jusqu'au bout de ce contrat. Le premier problème concernait à nouveau l'horaire de l'aide individualisée. Lorsque je demandai huit autres élèves s'ils voulaient bien venir la semaine suivante certains ne pouvaient pas être présents puisqu'ils devaient se rendre à un cours de sciences économiques et sociales. Une semaine sur deux une partie du groupe doit en effet se rendre à une des options et ne peut donc assister à l'heure d'aide individualisée. De plus ces élèves constituent la majorité de la classe  (16 sur 24), les autres élèves ayant choisi une option en relation avec les sciences de l'ingénieur (ISING). La situation est donc la suivante : la majorité du groupe ne peut assister à l'heure d'aide qu'une semaine sur deux. Quant à l'autre partie du groupe elle ne présentait au début de l'année qu'un élève sur les huit en réelle difficulté ce qui m'obligeait à systématiquement faire appel à au moins un autre de ses camarades pour que le cours ait lieu en respectant le seuil limite de deux élèves en dessous duquel le professeur ne doit pas descendre. Certains élèves en difficulté ne pouvaient donc venir que deux fois par mois. Il suffisait que l'un deux oublie un rendez-vous pour que cette heure d'aide individualisée devienne mensuelle : la fiche est alors rapidement oubliée au fond du cartable et n'est plus mise à jour.

De plus, l'heure précédant le devoir final de la première séquence a pu voir arriver onze élèves pas nécessairement en difficulté mais soucieux de réussir le mieux possible le contrôle qui allait suivre. Bien que l'aide individualisée soit réservée à des élèves en difficulté, je n'ai pas pu la leur refuser à partir du moment où j'avais posé comme principe de base que celle-ci était faite pour eux. Ces élèves pouvaient effectivement avoir besoin d'aide, celle-ci se situant souvent moins dans la résolution d'une difficulté profonde que dans l'acquisition d'une méthode efficace pour améliorer les résultats. Au cours de l'année différents élèves sont ainsi passés pour avoir des précisions sur la dissertation ou le commentaire littéraire. Il m'apparaissait difficile de ne pas encourager cette motivation. Et si je ne l'avais pas accepté, cela aurait fait de l'aide individualisée un parc à mauvais élèves. Or, comme je l'ai déjà exprimé, ce n'était pas l'image que je souhaitais donner de cet enseignement-là. Je ne pouvais plus désormais me consacrer durant cette heure d'aide individualisée uniquement aux problèmes orthographiques de quelques uns. Le premier problème provenait de l'emploi du temps et le second était donc que je ne pouvais focaliser toute mon attention toujours sur les mêmes élèves au cours de cette heure.

Le dernier problème, et non le moindre, allait remettre en question tout le processus engagé. Les élèves en difficulté, qui au début de l'année ne ressentaient pas comme une contrainte le fait d'avoir à venir en aide individualisée ont peu à peu changé d'attitude. Je leur proposais en effet toujours le même exercice et la lassitude s'est emparée d'eux : « Ça, on l'a déjà fait ». Et si pour certains la fiche pouvait les aider à améliorer progressivement leur orthographe, pour d'autres en revanche les copies lors des contrôles que ce soit en français ou en histoire-géographie comportaient toujours autant de fautes. Le problème de la motivation des élèves en difficulté devenait donc le troisième problème et c'est seulement sur ce dernier que je pouvais essayer d'agir.

4- Premières hypothèses personnelles et problématique

L'heure d'aide individualisée n'était donc disponible qu'une semaine sur deux pour les élèves qui en avaient le plus besoin. De plus le professeur ne peut pas focaliser toute son attention toujours sur les mêmes élèves : d'autres demandes doivent être prises en compte tout au long de l'année, notamment pour les nouveaux exercices tels que le commentaire littéraire ou la dissertation. Je me retrouvais donc devant des élèves démotivés par des exercices sans doute jugés par eux trop scolaires. Toutes les règles d'orthographe que nous revoyions ensemble avaient déjà fait l'objet d'exercices spécifiques en collège. Je pensais à tort facilement pouvoir corriger un problème qui était déjà présent les années passées en leur rappelant des règles qu'ils connaissaient déjà mais qu'ils n'appliquaient pas. Enfin, je ne pouvais pas consacrer à ces élèves toute mon attention durant l'heure d'aide individualisée.

Quelles méthodes pouvais-je donc utiliser pour que ces élèves parviennent sans leur professeur de français, de façon autonome, à progresser en orthographe ? Comment faire en sorte que ces méthodes les motivent suffisamment pour qu'ils acceptent de se mettre au travail de façon prolongée, au moins jusqu'à la fin de l'année, et de façon plus intensive ?

Si ces élèves ne pouvaient pas travailler en aide individualisée, au sein du lycée, il faudrait qu'ils travaillent à l'extérieur. C'était donc à moi de trouver des projets assez motivants pour que les élèves en difficulté aient l'envie de produire un travail supplémentaire. Tout en sachant que ces exercices devraient pouvoir les faire progresser en orthographe.

La première occasion me fut procurée durant une séquence sur le portrait, avec l'objet d'étude « l'éloge et le blâme ». Dans cette séquence nous avons découvert le contre-blason avec un poème de Du Bellay extrait des Regrets (« Ô beaux cheveux... »). Pour mieux comprendre le procédé consistant à utiliser des adjectifs mélioratifs pour écrire un blâme, je leur ai demandé de produire à leur tour un contre-blason. Face à l'engouement général la semaine suivante, je décidai d'exploiter la situation.

La deuxième occasion me fut fournie par le cinéma. J'ai pensé que la motivation pouvait être plus présente lorsque le travail était perçu comme moins scolaire, moins en rapport avec la séquence en cours d'étude. En début d'année j'ai inscrit la seconde G à l'opération « Lycéens au cinéma ». Les trois films que nous allions voir pouvaient également être prétextes à différents travaux autour de l'écrit.

Nous verrons donc comment ces différentes pistes peuvent être explorées à la lumière des différentes recherches théoriques effectuées sur l'orthographe et la motivation de l'élève.

II - Apports théoriques et nouvelles hypothèses

Il apparaît primordial dans la situation rencontrée mais également dans toutes les situations de classe en général de rendre l'élève indépendant du professeur dans son travail. Plus cette autonomie sera grande et plus la somme de travail personnel effectué en dehors du cadre strictement scolaire pourra être importante.

5- Développer l'autonomie de l'élève

1. Le contrat

Le contrat passé avec mes élèves avait été établi très rapidement en début d'année. Le temps passant chacun s'habitue à devoir venir à une heure d'aide individualisée une fois par semaine ou bien une semaine sur deux. S'il me semblait en début d'année scolaire que le volontariat ne poserait pas de problème et que les élèves en difficulté continueraient à venir, le deuxième trimestre m'a vite ôté mes illusions. Chacun reconnaît un clivage entre la théorie et la pratique que l'expérience vient ici confirmer : il s'est effectivement avéré difficile au deuxième trimestre de s'appuyer sur la base du volontariat des élèves en difficulté pour mener à bien l'aide individualisée. Cette idée de volontariat est présente dans le bulletin officiel du 27 mai 1999 qui définit la mise en place du système comme : « Un plan de travail (...) proposé à chaque élève concerné dans le cadre d'un dialogue qui doit permettre l'acceptation d'un contrat pédagogique. »

L'absence de dialogue tout au long de l'année peut en effet engendrer une baisse de la motivation. On comprend bien en effet que dès que l'élève oublie l'objectif et le sens de ses actes, la lassitude va vite faire son apparition. Ainsi pour motiver l'élève dans son apprentissage et donner un sens à celui-ci, la souscription d'un contrat entre élève et enseignant peut s'avérer efficace à certaines conditions. Gérard de Vecchi détaille ces conditions en parlant de «pédagogie du contrat» : « [c'] est une technique privilégiée pour aller vers un apprentissage de l'autonomie, à la condition qu'elle soit appliquée dans cet état d'esprit. En fait, pour schématiser, il existe deux types de contrats : le faux contrat, celui que l'enseignant impose aux élèves, et le véritable contrat, celui qui, partant d'un besoin reconnu de tous, est négocié et aboutit à des droits et des devoirs pour chacun, y compris pour l'enseignant. »1(*)

Il importe donc de favoriser l'autonomie de l'élève. Mais celle-ci ne pourra être acquise qu'au prix d'un dialogue constant entre l'élève et le professeur. Les paroles trop rapides de début d'année ne suffisent pas. On se retrouve alors trop vite dans le cas du « faux contrat ». Or les termes et les objectifs de ce contrat doivent souvent être rappelés. Si les élèves sont constamment orientés vers le but à atteindre, ils pourront alors davantage travailler de façon autonome. Les fiches de travail personnel et notamment les fiches d'auto-correction pourront alors être utilisées de façon plus fréquente et intensive au cours de l'année

2. L'orthographe

Il est tentant en début d'année de rappeler encore une fois des règles orthographiques aux élèves en difficulté. Mais en seconde, à ce stade avancé de leur scolarité, ces règles ont déjà été lues, apprises, répétées à de multiples reprises et avec différentes méthodes.

Linda Allal2(*) en distingue trois qui se concrétisent par trois types d'activités différentes :

- des approches de « type R » qui incitent l'élève à prêter attention aux régularités de la langue.

- des approches « type D » qui proposent des exercices présentant des points communs avec la dictée.

- des approches de « type M » qui jouent sur la mémorisation des mots

La méthode de type R, qui correspond à une étude systématique des régularités et règles orthographiques, paraît la plus productive quand il s'agit de faire acquérir des compétences efficaces aux élèves. Cette méthode d'étude des régularités de la langue permet notamment d'être combinée avec une démarche de type inductive qui s'appuie sur l'observation de corpus (les copies de français ou d'histoire-géographie). Les élèves sont ainsi amenés à dégager des invariants orthographiques et par là-même des règles qu'ils auront moins de problèmes à appliquer à partir du moment où ce sont eux qui les auront (re)découvertes. Grâce à une fiche de suivi orthographique adéquate, les élèves peuvent assurer eux-mêmes la correction de copies. Dans les études menées, lorsqu'un repérage et une codification des erreurs sur les copies d'élèves ont été effectués on peut observer deux cas.

Dans la majorité des cas la rectification des graphies erronées est due à l'opposition binaire qui caractérise la plupart des difficultés rencontrées, surtout en ce qui concerne les homophones hétérographes grammaticaux (a/à, ou/où, on/ont par exemple). Ce problème d'orthographe grammaticale est dû à la confusion des principaux homonymes grammaticaux (dont l'usage est d'une fréquence importante, surtout dans les textes qui recourent souvent à des tournures familières appartenant à la langue orale). La fiche d'analyse des erreurs se devra donc de réserver une partie à ce type d'erreur.

Mais dans d'autres cas la connaissance des règles est mise en oeuvre dès que la situation s'y prête. En effet la majorité des élèves n'ignorent pas les procédures d'accord mais leur application reste problématique quand il s'agit de les combiner avec des activités de recherche d'idées notamment pour la dissertation et le commentaire littéraire. Un des élèves faisait d'ailleurs pertinemment remarquer qu'« elle [l'orthographe] oblige à réfléchir, à s'attarder ». C'est donc un problème de concentration de l'élève qui peut être la source de problèmes orthographiques. Mais on verra par la suite que là encore la motivation de l'élève peut jouer un grand rôle dans la résolution de ses problèmes de concentration.

D'ores et déjà on peut affirmer que la diversité des activités correctrices à mettre en place peut permettre de développer l'autonomie des élèves dans ce domaine. Ils vont en effet apprendre à adopter davantage de distance vis à vis de leurs productions. Cette autonomie ne sera rendue possible que grâce à l'élaboration de fiches individuelles recensant et classant les erreurs d'orthographe.

6- La motivation

L'un des objectifs que le professeur doit se fixer est bien de créer des conditions de travail adéquates pour l'élève. Ces conditions doivent lui permettre de s'appliquer et de faire des efforts soutenus. Cette attention présente chez l'élève pourra lui être utile, en particulier pour le problème qui nous concerne : l'orthographe. Nous verrons que l'élève pourra accroître ses efforts à condition qu'il soit suffisamment motivé.

Commençons par tenter de donner une définition correcte de la motivation. L'explication qui suit est assez large pour amorcer notre recherche :

« La motivation est habituellement définie comme l'action des forces, conscientes ou inconscientes, qui déterminent le comportement (sans aucune considération morale) (...) La motivation a aussi des aspects psychologiques et sociaux. La motivation est dynamique, dirigée, comporte un progrès et inclut la dimension du futur »3(*).

1. Un objectif à atteindre

La prise en compte de ce qui est à venir, du perfectionnement possible de ses capacités, de ses résultats est donc prépondérante dans la motivation de l'élève. Puisque c'est à l'élève d'envisager son avenir, il faut lui donner l'occasion de faire des choix. Ainsi plutôt que d'imposer à un élève une remédiation, il vaudrait mieux la lui proposer, ou au moins en discuter auparavant. Le choix peut aussi très bien porter sur la méthode. Le professeur peut très bien soumettre à l'élève différentes techniques d'apprentissage. Ce dernier est le mieux placé pour savoir de quelle façon il progressera le plus facilement. Le fait de proposer à un élève de revoir des règles d'orthographe ou bien de repérer ses fautes dans une copie, rendra la tâche à accomplir beaucoup moins fastidieuse si elle est choisie plutôt que subie.

Zakhartchouk va également dans ce sens lorsqu'il propose d'agir sur les contenus de l'enseignement. Une de ses idées consiste à « fixe[r] des « défis » à relever, qui peuvent varier selon les élèves. Par exemple, éviter dans tel devoir une erreur faite fréquemment »4(*). L'objectif doit donc être clair et précis pour l'élève. Il ne suffit pas de lui demander de remplir une fiche de suivi orthographique et de le prier ensuite de faire moins de fautes dans son prochain devoir. La fiche d'analyse des erreurs doit être exploitée par le professeur qui va repérer une faute récurrente, la faire remarquer à l'élève et ensuite lui fixer le « défi » de ne plus commettre cette faute dans le devoir.

Le même pédagogue nous propose également de « met[tre] en place des situations où les élèves peuvent réinvestir des compétences ou des connaissances, et le fai[re] remarquer très explicitement (c'est grâce à ça que...) »5(*). Le suivi se doit donc d'être effectué jusqu'au bout. Quand un élève aura réussi dans sa copie à relever le « défi » qu'il s'était fixé, le professeur ne doit pas considérer la partie comme gagnée. Tout d'abord parce que l'élève possède peut-être encore quelques lacunes en orthographe, mais également à cause de la motivation de l'élève qu'il faut conserver à tout prix pour la suite de sa scolarité.

2. Des situations ouvertes

Les situations de classe doivent également être suffisamment ouvertes et conduire ainsi le professeur à amener des questions plutôt que des réponses. L'argumentation doit être présente dans tout le programme en seconde. Il est donc facile de proposer des activités autour d'une question. L'élève sera ensuite amené à s'interroger sur un problème et à faire un effort pour le résoudre. L'exercice de critique d'un film (éloge/blâme) pourra donc constituer une entrée en matière pertinente pour l'argumentation, et permettre à l'élève d'être placé devant une situation ouverte.

3. De la nouveauté

Les situations pédagogiques deviennent motivantes si elles présentent de la nouveauté plutôt que de l'habituation. Il faut donc profiter de toutes les occasions où l'élève peut avoir l'impression d'être sorti du cadre scolaire. C'est dans ces situations que l'élève pourra se mettre plus facilement au travail. Le cinéma ne semble pas pour eux en relation directe avec le cours de français. Et le fait qu'ils soient naturellement attirés par l'image favorisera l'attention qu'ils pourront porter aux travaux écrits en relation avec le film qu'ils auront vu dans le cadre de l'opération « lycéens au cinéma ». Ces travaux pourront être des productions narratives ou argumentatives suivant le choix et les problèmes rencontrés par les élèves. Une production narrative aura l'avantage d'inciter l'élève à se concentrer uniquement sur l'orthographe. La production argumentative qui pourra prendre la forme d'une critique de cinéma, ou bien d'un classement de critiques « pour » et « contre ».

Les nouveaux supports utilisés peuvent également motiver l'élève. Pourtant les nouveautés technologiques ne font pas l'unanimité parmi les enseignants. L'informatique pose en effet aujourd'hui problème à de nombreux professeurs de français. Certains se demandent si la diffusion de nouvelles technologies peut provoquer la régression du document écrit au profit de la communication orale. Il est vrai qu'un élève qui passe du temps sur Internet ne lit pas forcément beaucoup et qui va pratiquer une écriture adaptée à la situation proche de l'écriture phonétique. L'intérêt pour les cours de français semble donc plutôt faible. Mais lier la généralisation de l'informatique et l'importance grandissante d'Internet à la dévalorisation des compétences écrites est un raccourci plutôt brutal.

La principale critique émise à l'égard de ces nouvelles technologies est que la réalisation de documents écrits ou de pages web n'exige pas une orthographe parfaite à partir du moment où des outils informatiques tels que les traitements de textes et leurs correcteurs orthographiques et grammaticaux suppléent aux compétences du scripteur.

Mais c'est précisément grâce au correcteur orthographique que l'élève sera tenté d'écrire parce qu'il n'aura plus le poids de ses lacunes à porter. De plus l'ordinateur semble pour l'élève bien loin du cadre scolaire et donc travailler sur l'outil informatique pourra, au moins au début, lui paraître moins rébarbatif et plus motivant.

4. L'attitude du professeur

Le professeur est celui qui donne du travail à produire, mais c'est également celui qui va devoir juger de la qualité de ce travail. Pour l'élève ce jugement pourra prendre deux formes : la note obtenue et le commentaire du professeur. Une lourde charge pèse ici sur l'enseignant... Une discipline peut-elle devenir ennuyeuse parce qu'on ne se sent pas valorisé par les notes obtenues, ou appréciée parce que les résultats chiffrés nous mettent à l'aise ? Ce qu'on peut se poser ici comme question c'est de savoir si les adolescents et plus précisément les élèves en difficulté vont nécessairement rejeter la matière où ils auront obtenu de mauvais résultats et si l'élève de bon niveau sera davantage motivé et prêt à plus d'efforts après l'obtention d'une bonne note.

Car il semble de ce qu'on constate dans une classe est bien loin de la situation idéale : ce sont en effet les moins performants qui ont le plus besoin d'être motivés. Ce sont bien les tout premiers auxquels le professeur doit « donner envie ». Il n'est évidemment pas question de distribuer les bonnes notes dans le but de faire apprécier subitement la discipline ! Néanmoins, puisque la note apparaît comme un facteur important de découragement, il faut s'interroger sur la façon dont l'élève va réagir à une note trop basse. Il existe cependant un autre moyen peut-être plus simple pour éviter la démotivation : il ne faut pas négliger l'opportunité qu'offre l'appréciation qui accompagne une note. Pour les élèves en difficulté, le commentaire de l'enseignant pourrait devenir un facteur de (re)motivation. Dans les situations où les élèves en difficulté sont suivis, n'est- il d'ailleurs pas possible d'envisager un dispositif qui puisse leur permettre de mesurer les progrès réalisés au fil des évaluations ou des travaux entrepris ? Ce dispositif nécessiterait évidemment un objectif fixé à l'élève (par exemple ne plus oublier d'accorder l'adjectif) et une grille d'évaluation correspondante. Mais ne serait-ce pas stigmatiser l'élève que de ne pas le noter de la même façon que ses camarades ? Ces questions demeurent en suspens. La réponse dépend évidemment de situations précises auxquelles on peut être confronté.

L'adolescent ne perçoit pas uniquement l'enseignant comme une machine qui note quelques commentaires accompagnant une note entre 0 et 20 sur sa copie. Le professeur peut encourager ses élèves. La motivation peut provenir de quelques mots de l'enseignant à l'attention d'un élève. C'est ce que croit Zakhartchouk qui indique qu'on peut jouer sur l'attitude de l'enseignant pour stimuler l'élève en « cherch[ant] des occasions de montrer que je crois à la réussite de chacun »6(*).

L'enseignant peut également chercher à sortir les élèves de la classe ou bien les confronter à de nouvelles situations, en construisant « fréquemment des mini expositions soit dans la classe, soit au CDI »7(*)

5. La contrainte

a. La notation

Les observations qui suivent proviennent d'ouvrages de Fabien Fenouillet8(*). On peut partir de l'hypothèse qu'il existe deux types de motivations :

- la motivation extrinsèque qui est le besoin de renforcements à travers l'argent, les prix et les bonnes notes pour ce qui nous concerne

- la motivation intrinsèque qui est l'attrait de l'activité pour elle-même, le goût de la littérature en cours de français par exemple.

On perçoit bien que la motivation extrinsèque nécessite une pression extérieure, tandis que la motivation intrinsèque fait appel au goût et à l'envie personnels.

L'étude de Deci, un psychologue comportementaliste, montre qu'une récompense diminue la motivation intrinsèque. Si la motivation semble augmenter à court terme, à long terme en revanche, l'effet produit s'estompe et la motivation va donc revenir à un niveau plus bas qu'au début de l'expérience. On peut en conclure que si une note élevée artificiellement et de manière volontaire par le professeur semble motiver un élève, à long terme l'effet est loin d'être bénéfique. Ce phénomène correspond à l'effet Crespi qui pour simplifier les choses correspond à la diminution de la motivation chez les enfants trop gâtés qui habitués à une forte récompense ont une chute des performances lorsqu'ils reçoivent une récompense normale.

D'après cette étude, dans une classe, on ne devra éventuellement utiliser la note pour motiver l'élève que de façon très ponctuelle. Habituer l'élève à l'obtention de notes anormalement élevées c'est donc courir le risque de voir sa motivation s'effondrer dès que sa note sera juste c'est-à-dire à la hauteur du travail fourni. Ce cas peut se rencontrer lorsqu'au cours de l'année un autre professeur viendra noter un élève en difficulté. Les devoirs communs de secondes permettent aux classes d'être dans des conditions d'examen de type bac. Les copies étant réparties entre collègues, la notation sera la même pour tous puisqu'une grille de correction avec un barème unique est mise en place. Une note trop basse pourra alors définitivement découragé l'élève habitué à des notes trop élevées.

On pourra toujours trouver des moyens pour retarder le moment où la copie sera évaluée de façon juste. Ainsi pour les devoirs en commun de secondes, il a été demandé aux professeurs de noter la copie au crayon de bois. L'enseignant sera alors libre du choix de sa note d'après le profil de ses élèves. Certains ont par exemple décidé de ne pas descendre en dessous de 5 pour ne pas décourager les élèves en milieu d'année. Cependant tôt ou tard l'élève en difficulté devra être confronté à la juste notation de sa copie. D'après les études de Deci, l'effet pourrait alors se révéler désastreux.

b. La gestion du temps

Toujours dans les études que nous rapporte Fabien Fenouillet, la motivation est envisagée en fonction d'une autre pression extérieure, celle du temps. Ainsi, il est démontré que si les individus ont un temps limité pour effectuer une tâche jugée intéressante, ils vont se montrer intrinsèquement moins motivés. Cette situation peut se retrouver dans nos classes lorsque le professeur a décelé un intérêt particulier de ses élèves pour un sujet. Plutôt que de laisser ces derniers agir librement, l'enseignant fixe souvent des règles. Celles-ci concernent notamment le temps dont vont disposer les élèves motivés pour effectuer une tâche précise. C'est cette limite posée dans le temps qui peut être subie comme une pression extérieure trop forte qui va provoquer une chute de la motivation intrinsèque.

Comme on peut le constater, toutes les pressions externes qui peuvent contribuer à diminuer le sentiment d'autodétermination ou de libre choix d'une activité vont d'une manière générale, diminuer la motivation intrinsèque. De façon plus large, le principe est le même pour toute activité sur laquelle le professeur voudrait exercer une surveillance trop forte. Le regard de l'enseignant porté sur le travail d'un élève peut avoir un effet démotivant voire paralysant.

Au regard de ces expériences il semble donc que la meilleure attitude à adopter soit de laisser la plus grande liberté à l'élève pour effectuer un travail à condition de s'être assuré au préalable que la motivation est bien présente au début de l'entreprise.

6. Les effets

Le fait que la motivation soit présente ou pas chez l'élève va influer directement sur son comportement en classe et la façon dont il gère les informations. Fabien Fenouillet9(*) établit le profil de trois cas d'élèves selon leur motivation par ordre croissant :

- L'élève pour lequel l'école n'a aucun sens : il va se révéler au mieux apathique, au pire il se montrera en rébellion contre le professeur et l'institution scolaire qu'il représente.

L'élève qui répond simplement à la contrainte familiale : seule la crainte de la sanction ou l'espoir d'une récompense opèrent

- L'élève qui veut préparer son avenir, préparer le métier qu'il a choisi.

On peut donc également profiter de l'objectif que l'élève va se fixer à plus ou moins long terme pour le mettre au travail : le passage dans la classe de niveau supérieur ou les compétences requises pour effectuer une activité professionnelle donnée.

La motivation agit donc sur le comportement en classe. Mais entre l'élève apathique et l'élève qui se met en position d'acteur va se créer une autre différence. Celui qui se met en position d'acteur est plus attentif en cours ce qui lui permet de retenir deux fois plus d'informations que l'élève en position de spectateur. C'est une des raisons supplémentaires de motiver en priorité les élèves qui rencontrent des problèmes avec l'orthographe. S'ils parviennent à être plus attentifs lors de leurs productions écrites, les erreurs seront moins nombreuses.

7- Le travail en groupe

Les effectifs peu nombreux sont favorables à l'instauration d'un dialogue plus efficace entre l'élève et l'enseignant. Ces conversations laissent une plus grande place aux préoccupations personnelles des adolescents et à un questionnement plus fécond et plus abondant. L'aide individualisée peut donc être l'occasion de communiquer davantage avec l'élève et de le faire participer plus activement à une communauté de travail.

Le fait de mettre les élèves en groupe permet également d'engendrer la motivation de l'élève, mais cette méthode pédagogique a un autre intérêt pour nous c'est qu'elle rend l'adolescent plus autonome.

Zakhartchouk10(*) nous donne deux exemples de situations de classe bénéfiques pour la motivation de l'élève :

- Fai[re] travailler les élèves en groupes en de nombreuses occasions, avec des objectifs différents (production, recherche, coévaluation, entraide...) 

Instaure[r] des moments d'entraide par binômes.

De plus ces situations pourront nous être utiles lorsqu'il s'agira de rendre les élèves autonomes. Le travail en groupe semble donc cumuler les avantages : il motive les élèves tout en les rendant plus indépendants dans le travail. Les fiches de suivi orthographique pourront ainsi être remplies avec l'aide d'un camarade et les activités de production écrite pourront facilement se réguler en dehors de la classe grâce à la formation d'un groupe de travail.

Mais la formation des groupes dans une classe hétérogène doit être effectuée avec précaution par le professeur. La constitution de groupes de niveaux peut rassembler des individus qui ne se sentent plus mis à l'écart dans un groupe hétérogène. La conséquence principale sera une déculpabilisation des élèves qui fréquentent des condisciples rencontrant les mêmes problèmes. Cette situation se vérifie facilement en aide individualisée où le poids du regard des camarades rend l'élève honteux lorsqu'il doit dévoiler ses problèmes orthographiques. « Ah ! Tu sais pas comment ça s'écrit ? Mais t'es nul ! ». Les élèves à faire travailler en groupe doivent donc être attentivement choisis sous peine de démotiver et de stigmatiser un peu plus un élève en difficulté.

III - Quelques mises en pratique et réflexion

Ces réflexions sur la remédiation des problèmes d'orthographe, le travail en groupe, et la motivation des élèves m'ont permis d'effectuer quelques expériences auprès de mes élèves afin de résoudre les problèmes auxquels j'avais à faire face, notamment celui de la démotivation d'élèves en difficulté auxquels je ne pouvais pas consacrer assez de temps dans la classe.

8- Les fiches de suivi orthographique

Pour les élèves qui en avaient besoin et qui commençaient à délaisser leur fiche, j'ai organisé une petite réunion pendant une heure d'aide individualisée à laquelle tous pouvaient assister. Je leur ai rappelé mais de façon un peu plus longue ce que je leur avais dit en début d'année au sujet de cette heure et de la fiche qu'ils avaient à remplir. Nous avons ensuite entamé un dialogue sur les raisons qui les avaient poussés à déserter peu à peu cette heure dont ils avaient tant besoin. Certains ne voyaient pas l'utilité d'une fiche faite « pour le prof ». L'objectif de début d'année avait donc été totalement oublié ou mal expliqué par moi.

Je décidai de leur rappeler le but de leur démarche. A cette époque de l'année tous n'avaient pas encore de projet d'orientation. Le seul objectif un peu éloigné dans le temps qu'ils arrivaient à prendre en compte était le bac de français. J'aurais préféré qu'un but à plus long terme tel qu'une activité professionnelle devienne leur motivation principale, mais ces élèves en difficulté ont du mal à se projeter dans l'avenir.

Comme l'heure d'aide individualisée voyait passer des élèves de bon niveau, je décidai d'utiliser leurs compétences afin d'aider leurs camarades à corriger les erreurs orthographiques dans leurs copies. Aurélie qui ne fait pas excessivement de fautes a ainsi pu constituer un binôme avec Pierre. Ils ont ainsi pu travailler tous les deux pendant que j'aidais d'autres élèves à comprendre les erreurs qu'ils avaient commises dans des dissertations.

Pour que l'élève comprenne que la fiche était faite pour ses propres besoins en orthographe plutôt que « pour le prof » de français j'ai demandé à Pierre et à Aurélie de corriger les fautes commises dans un cours d'histoire-géographie. Quand Aurélie a terminé la correction de sa copie de français, elle a pu aider Pierre penché sur son cours de géographie. Aurélie m'a ainsi fièrement exhibé sa fiche (Annexe 1) « C'est bon monsieur ? » avant de retourner aider son camarade. Quant à Pierre, une fois sa fiche remplie (Annexe 2), nous avons pu commencer à l'analyser ensemble. Il a tout de suite pris conscience de ses erreurs les plus fréquentes : l'accord des noms et des adjectifs au pluriel. « C'est parce que je fais pas attention »

L'objectif que nous nous sommes fixé est clair et restreint : il devra porter toute son attention sur les noms et les adjectifs au pluriel. Le processus est en cours et j'attends impatiemment de voir sa copie du contrôle commun de secondes pour voir s'il est parvenu à se concentrer durant les trois heures pour éviter les erreurs d'accord des noms et adjectifs.

D'autres élèves ont rempli la fiche (Annexe 3) sans qu'il ait fallu leur fixer d'objectif précis à atteindre sinon de tenter de mémoriser leurs fautes pour ne plus les reproduire.

Il reste néanmoins Maxime qui oublie de plus en plus souvent de venir en aide individualisée : « monsieur, je savais pas que c'était aujourd'hui ». Cet élève semble volontaire mais il se dérobe souvent au dernier moment dès que je lui demande un travail concret à effectuer.

La constitution de binômes m'a donc permis de gagner du temps en aide individualisée pour être à la disposition de davantage d'élèves. De plus les élèves en difficulté semblent travailler de façon plus efficace avec une camarade attentionnée à leurs côtés qu'avec le regard du professeur au-dessus de leur épaule

9- La production de poèmes

Lors d'une séquence sur le portrait, nous avons étudié le contre-blason. Je leur ai demandé d'en produire un eux-mêmes sur le modèle de Du Bellay qu'ils avaient pu découvrir. Lors de la lecture de leurs poèmes, ils semblaient tous enthousiasmés au point de s'applaudir entre eux à la fin du contre-blason. Cet entrain semblait également toucher certains élèves en difficulté, si bien que l'un deux accepta de lire son poème devant toute la classe. D'habitude David prenait rarement la parole mais lors de cette intervention il avait l'air particulièrement fier de lui.

Je décidai de profiter de cette occasion pour l'inclure dans un groupe de travail autour du blason. Je lui demandais s'il voulait bien collecter tous les poèmes des jeunes auteurs qui acceptaient d'être lus par le reste de la classe. Il aurait ensuite à saisir les poèmes sur son ordinateur, à les imprimer puis je les photocopierais pour le reste du groupe. Je ne lui ai donné aucune limite de temps et le fruit de son travail n'était pas destiné au professeur mais à ses camarades. Il est simplement venu me consulter pour obtenir des conseils de présentation. Après quelques essais où les poèmes s'étalaient sur plusieurs pages ou bien n'étaient pas présentés de façon satisfaisante, David m'a apporté une vingtaine de jours plus tard la version définitive (Annexe 4). Les poèmes ont ainsi pu être signés par chaque auteur avant d'être photocopiés puis distribués à l'ensemble de la classe.

Le premier poème que m'a remis David ne comportait pas de fautes. C'est un premier point qu'il faut signaler car en début d'année c'est un élève qui commettait des fautes dans toutes les phrases. Mais je pense que cet épisode de la vie de classe où une responsabilité lui était confiée lui a permis d'augmenter sa motivation. Ainsi cet élève d'apparence timide en début d'année est depuis devenu plus présent et plus attentif en cours : il pose des questions et est capable de formuler des réponses en classe. S'il paraissait en difficulté au premier trimestre, au second trimestre il est parvenu à revenir dans la moyenne de classe.

10- « Les lycéens au cinéma » et leurs productions écrites

L'opération « lycéens au cinéma » à laquelle mes élèves participent doit être exploitée en cours de français pour relier les films à différents objets d'étude tels que le comique, le tragique, le fantastique. Mais étant donné que les retours que je faisais sur les films pendant les séances étaient succincts, les élèves sont restés avec l'idée que la projection des films était plus ou moins déconnectée du cours de français.

J'en ai donc profité pour constituer des groupes de travail, où chaque groupe aurait une tâche différente. Il était facile de travailler sur le narratif en leur demandant de développer les synopsis qu'ils avaient lus. Mais dans ce genre d'exercice, il faut toujours penser au programme et au bénéfice dont on peut tirer de chaque exercice. Les objets d'étude doivent constamment être croisés et l'argumentation fait partie de ces notions qu'il faut sans cesse faire revenir dans les séances. D'autres groupes auraient donc à travailler l'argumentation sur les films en commençant par classer les critiques dont ils disposaient dans leurs plaquettes puis à en trouver d'autres. Ces critiques avaient donc à être classées en « pour » et « contre » (éloge/blâme).

J'ai laissé les élèves s'inscrire dans le groupe de leur choix. Il restait simplement Kévin à ne s'être inscrit dans aucun des groupes de travail. J'insistais pour qu'il choisisse, mais il m'a simplement répondu « bah c'est vous qui voyez ». Le travail entrepris n'arrivait donc pas à mobiliser tout le monde.

Les élèves en difficulté se sont naturellement répartis dans les différents groupes, il n'y a pas eu de concentration de « bons » ou de « moins bons » élèves. Une partie du travail devait s'organiser en classe pendant le module et la production du texte devait se faire en dehors des séances. J'ai simplement pu observer comment se divisait le travail entre les élèves. Maxime qui s'était mis dans le groupe devant développer le synopsis de L'homme sans passé de Kaurismäki proposait d'ajouter de nombreux détails, mais ne semblait pas prendre la plume pour assurer la rédaction.

J'ai donc simplement demandé aux groupes de me rendre le travail « prochainement », sans donner davantage de précision afin que le travail reste le plus libre possible.

Sur les trois synopsis demandés, j'ai pu en obtenir un saisi à l'ordinateur (Annexe 5) et un autre à l'état de brouillon (Annexe 6). Maxime était chargé de taper le dernier document. Il m'aurait pourtant semblé intéressant de voir le texte saisi avec un correcteur orthographique. Les quelques fautes de sa camarade auraient-elles disparues dans la version finale ? Je lui ai demandé plusieurs fois où en était son travail mais un événement inopportun l'avait toujours gêné : « J'ai plus d'encre dans mon imprimante », « J'ai perdu la feuille ». Pour le synopsis de Sleepy Hollow de Tim Burton, j'ai rencontré encore moins de succès puisque j'ai bien vu un texte en cours de production, mais je n'ai jamais vu le travail achevé.

L'argumentation, exercice jugé plus difficile par les élèves, a été couronnée de davantage de succès (Annexes 7 à 11). Ce sont les groupes où j'ai vu les élèves en difficulté le plus s'investir : dans la parole tout d'abord pour défendre leurs idées et pour certains comme Pierre jusque dans l'écriture. Mais ses camarades se jugeant plus compétents ont préféré écrire à sa place. Les brouillons que j'ai pu relever ne sont pourtant pas exempts de fautes.

Il ne faut donc pas hésiter à donner des exercices jugés un peu plus difficiles aux élèves en difficulté qui y trouveront sans doute plus d'intérêt.

La liberté accordée dans le travail demeure cependant un problème difficile à gérer : le travail est peut-être effectué en dehors de la classe mais le professeur n'a aucune possibilité de contrôle pour apporter des corrections à la production écrite ou proposer une éventuelle remédiation. Et quelle marge de liberté laisser à l'élève pour ne pas faire chuter sa motivation tout en respectant le rythme de travail de l'année ?

11- Limites et enjeux

1. Le temps limité

Un des problèmes dont je n'ai pas tenu compte pour l'écriture est celle du temps limité. Le nombre de fautes dans une copie ne sera pas le même si le devoir est rédigé à la maison ou bien en classe en temps limité. Ces considérations amènent à évoquer le problème de la vigilance orthographique qui est plus ou moins soutenue en fonction de facteurs comme le stress et une autonomie variable des phénomènes de réflexion : plus les élèves auront à mettre en oeuvre leurs facultés de jugement (notamment dans la dissertation et le commentaire littéraire), plus leurs graphies seront approximatives. Le développement systématique de la vigilance orthographique devra par conséquent être intégré aux remédiations.

2. L'aide individualisée

Il est évident que le professeur ne peut faire face aux demandes spécifiques d'une vingtaine d'élèves avec simplement une heure d'aide individualisée une fois toutes les deux semaines. Or les inégales capacités de compréhension conduisent trop souvent certains élèves à l'échec scolaire. Pour certains cette heure d'aide signifie d'abord la fin d'un mythe, celle de la classe homogène.

De plus cette aide apportée par le professeur ne peut pas résoudre toutes les difficultés. J'ai appris un peu tardivement que Maxime avait des problèmes d'orthophonie. Je n'ai pas suffisamment de compétences pour traiter toutes les difficultés qu'il peut rencontrer à l'écrit.

3. La motivation

La lecture de La motivation en contexte scolaire de Rolland Viau permet de relativiser les effets de l'enseignant sur l'attitude et la motivation de ses élèves. Même si l'apprentissage découle de la relation pédagogique qui s'établit entre l'apprenant, l'enseignant et la matière, il est également influencé par un grand nombre de variables extérieures à cette relation.

Les variables relatives à la famille ne sont pas négligeables (valeurs, situation financière, culturelle, etc...), ni celles relatives à l'apprenant (âge, sexe, milieu social, attitudes, capacités intellectuelles, valeurs, connaissances antérieurs ...), il faut également prendre en considération les variables relatives à l'institution (but, valeurs, ressources humaines, financières, etc...), et celles relatives à la société (lois, valeurs, système politique, culture, etc...).

On s'aperçoit que la motivation est une composante parmi tant d'autres, et qu'elle n'est pas la panacée à tous les problèmes que l'on rencontre dans le milieu scolaire. Il est quasiment impossible d'agir dans le cadre scolaire sur les variables relatives à la société et à l'institution. Concernant les variables relatives à l'apprenant et à sa famille, l'enseignant, la plupart du temps, ne peut que constater les problèmes, et en tenir compte dans son attitude envers l'élève. Il s'agit alors d'accepter de ne pas être tout puissant, tout en sachant pertinemment que le soutien parental est l'un des facteurs capital à sa réussite.

4. La pédagogie de groupe

Je n'ai peut-être pas su me méfier à temps de certains dangers du travail en groupe. A la lecture de Philippe Meirieu11(*) on prend davantage conscience des différents enjeux de ce type de pédagogie.

Le danger provient du fait que le groupe va facilement s'organiser avec d'un côté les concepteurs, d'un autre les exécutants et enfin, isolés, les chômeurs. Le problème de ce type d'organisation est qu'exclut de l'apprentissage les élèves en difficulté qui en auraient le plus besoin et dont la production dévaloriserait la production commune.

La principale dérive observée est que le projet peut être stimulant mais les acquisitions intellectuelles seront faibles

Pour que ces travaux soient profitables il faut que tous les éléments du groupe puissent apporter un élément de contribution. La production d'un poème pour le groupe rend à l'élève sa spécificité par rapport aux autres. Dans le travail en binôme les deux protagonistes apportent un élément : le support et l'aide. C'est seulement dans ce type de situation que le travail en groupe se révèle être positif.

Conclusion

Le manque de temps à consacrer aux élèves en difficulté ne doit pas être considéré comme un problème insoluble.

Une des pistes possibles est la mise en place de structures qui vont permettre aux élèves de s'entraider. Mais il faut prêter attention à ce que l'élève en difficulté ait un rôle actif : si le travail à deux semble productif, en revanche dans un groupe de plus grand nombre un des participants risque d'apporter moins que les autres.

Il faut également accepter de donner davantage de liberté à certains élèves en difficulté afin qu'ils puissent choisir eux-mêmes la remédiation appropriée. Cette liberté pourra éventuellement le motiver pour qu'il réussisse à affronter ses difficultés orthographiques.

Les situations pédagogiques sont donc motivantes si elles présentent de la nouveauté plutôt que de l'habituation, si elles donnent l'occasion de faire des choix, si elles conduisent à des questions plutôt qu'à des réponses, ou si elles permettent à l'élève de se fixer des objectifs à atteindre. Mais il faut également relativiser le rôle de l'enseignant dans la motivation des élèves, de nombreux facteurs extérieurs à la classe interviennent.

Ainsi si j'ai pu voir David réaliser des progrès dans son attitude en classe, d'autres élèves comme Pierre ou Maxime sont toujours en danger. Une réorientation décidée en cours d'année ne va sans doute pas les motiver pour faire des efforts en français. Si Pierre semble encore accorder de l'importance à ses notes et tente de s'améliorer, Maxime en revanche participe beaucoup en cours mais a semblé s'accoutumer à sa situation, devant ses camarades le rôle de mauvais élève semble lui convenir. En aide individualisée il m'a pourtant dit que la situation lui pesait.

A l'opposé, il y a toujours des élèves très volontaires qui proposent de l'aide à leurs camarades. Et ces élèves semblent continuer à s'améliorer en apportant des explications au reste de la classe.

Bibliographie

Livres

ALLAL, Linda, Evaluation formative et didactique du français, Delachaux & Niestle, collection : Techniques et méthodes pédagogiques, 1993

FENOUILLET, Fabien, Motivation, mémoire et pédagogie, Savoir et formation, L'Harmattan 2003

HOUSSAYE, Jean (Sous la direction de), La Pédagogie : une encyclopédie pour aujourd'hui, ESF, 1993

LIEURY, Alain, FENOUILLET, Fabien, Motivation et réussite scolaire, Dunod, 1997

MEIRIEU, Philippe, Itinéraire des pédagogies de groupe. Apprendre en groupe ?, collection « Formation », chronique sociale, 1993

de VECCHI, Gérard, Aider les élèves à apprendre, Hachette, collection : Profession enseignant, 2004

VIAU Rolland, La motivation en contexte scolaire, Editions du renouveau pédagogique, 1994

Périodique

ZAKHARTCHOUK, Jean-Michel, Tentatives pour aider les élèves à se motiver, Cahiers pédagogiques, septembre 2002

* 1 Gérard de Vecchi , Aider les élèves à apprendre

* 2 Linda Allal, Evaluation formative et didactique du français

* 3 Sous la direction de J. HOUSSAYE, La Pédagogie : une encyclopédie pour aujourd'hui

* 4 Zakhartchouk Jean-Michel, « Tentatives pour aider les élèves à se motiver »

* 5 Ibid.

* 6 Op. cit.

* 7 Op. cit.

* 8 Motivation et réussite scolaire et Motivation, mémoire et pédagogie

* 9 Motivation, mémoire et pédagogie

* 10 « Tentatives pour aider l'élève à se motiver »

* 11 Itinéraire des pédagogies de groupe. Apprendre en groupe ?








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