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RemerciementsEn préambule à ce mémoire, je souhaite adresser ici tous mes remerciements aux personnes qui m'ont apporté leur aide et qui ont ainsi contribué à l'élaboration de ce mémoire. Tout d'abord Monsieur Arnaud Timbert, directeur de ce mémoire, Maitre de conférences à Lille 3, et responsable de la formation Master 1 Gestion de sites du Patrimoine, pour l'attention qu'il a apporté à la lecture de ce mémoire. J'exprime ma gratitude à Monsieur Jean-Paul Deremble, Maitre de conférences à Lille 3, directeur de recherches pour le Master 2 Gestion de sites du Patrimoine, pour ses conseils, le temps qu'il a bien voulu me consacrer et qui m'a aidé à développer ma réflexion. J'aimerais aussi témoigner ma reconnaissance à Monsieur Franck Astruc, directeur du Musée de la Poupée et du Jouet Ancien, pour m'avoir acceptée comme stagiaire au sein du Musée, stage qui a motivé mon choix de sujet. Je remercie également tous les bénévoles de l'association Les Amis du Jouet Ancien, pour m'avoir permis de partager leur passion du jouet ancien. Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à mes parents, ainsi qu'à tous mes proches et amies, notamment Alexandra Barbier-Guyot, Marie Métivier, Isabelle Josso, Véronique Matignon, qui m'ont toujours soutenue et encouragée au cours de la réalisation de ce mémoire. DEUXIÈME PARTIE COMMENT LE JOUET ANCIEN, DE PAR SA PRÉSENCE, PERMET-IL AU MUSÉE-TRÉSOR DE DEVENIR UN LIEU CONTEMPORAIN DE LA MÉMOIRE VIVANTE ? IntroductionCréé dès les premiers âges de l'humanité, accompagnateur de l'homme de sa naissance à sa mort, compagnon de jeux, le jouet est devenu un révélateur de l'âme humaine. le jouet se considère comme un patrimoine vivant de l'humanité. Le jouet entretient des relations étroites avec les inventions et les découvertes de l'homme. Présent dans la conscience humaine collective et plus particulièrement enfantine, ses formes ont sans doute évolué et varié avec le temps, mais dans le fond, dans son essence même il est toujours resté identique. Compagnon d'un instant ou compagnon le plus fidèle de l'homme, le jouet a peu changé de statut. Il a évolué avec l'homme, car il symbolise la vie, le changement, l'interprétation, le génie. Il apporte la preuve d'une civilisation, il devient de l'ordre du mythe. Jusqu'au XIXème siècle, le jouet désignait n'importe quel objet destiné à l'amusement des adultes comme des enfants, quelque soit la forme et la nature de l'objet. Le XIXème voit plusieurs révolutions dans l'univers du jouet. Il est alors considéré comme un objet strictement dévolu à l'univers enfantin. En outre, grâce à une industrialisation accrue, à la découverte d'autres éléments compositionnels et d'autres matériaux adaptés aux modes, le jouet devient plus attractif. Industrialisé, le jouet se démocratise. De jouet d'élite à jouet populiste, bientôt le jouet s'adapte aux moyens de toutes les familles. A la fin des années 1960, il n'existait pas une chambre d'enfant sans jouet. La nouvelle décennie marque cependant une rupture dans le monde du jouet, car il reflète les nouvelles tendances d'une société en mutation. Cependant la fin du XXème et le début de ce XXIème siècles sont l'occasion d'assister, en France et dans le monde, à un souci effréné et presque compulsif d'une recherche du passé, de son passé, du patrimoine universel, et de son patrimoine personnel. Cette volonté de retour, non pas en arrière, mais dans le passé même, oblige les sociétés contemporaines, ou plus exactement actuelles, à s'occuper activement de leur patrimoine, et partant de leur mémoire nationale tout prêt de tomber dans le gouffre de l'oubli. Or le patrimoine est « l'ensemble de tous les biens naturels ou créés par l'homme sans limite de temps ou de lieu »1(*). Définition qui engobe également le jouet, en tant que création humaine. En outre le jouet est le premier objet touché et manipulé par l'être humain, qui provoque son intégration dans le monde réel et imaginaire. Le besoin de conservation et la sauvegarde continue du patrimoine ont donc conduit ce jouet au sein de structures muséales. C'est-à-dire dans des lieux spécialisés où sont entreposées, classées, des collections d'objets rares et précieux, qui présentent un intérêt artistique, historique, technique et scientifique, en vue de leur conservation et présentation aux publics. L'équivalent de ces trésors grecs au sein des temples, bâtiments recélant des dons et les trophées offerts aux dieux. Les collections présentées en ces espaces offerts au jouet regroupent les jouets de la période comprise entre 1820 et 1960 au plus, sous l'appellation intéressante de « jouet ancien ». Cette nouvelle destinée promise à ce patrimoine ludique change sa valeur. Le jouet devient objet de patrimoine et objet de mémoire. Cependant au coeur de cet espace muséal, le jouet accède à une dimension particulière. De simple objet de jeu solitaire, le jouet est soudain proposé à l'adulation des foules, de ces publics qui fréquentent le musée. Or cette mutation de son statut et de son usage n'affecte pas seulement le jouet. Elle modifie également et réforme le lieu même où se trouve le jouet. Le jouet renouvelle l'univers muséal. Comment alors le jouet ancien, de par sa présence, permet-il au musée-trésor de devenir un lieu contemporain de la mémoire vivante ? Cette optique de réflexion nous amène à nous intéresser de près au destin du jouet. Que devient celui-ci, une fois le magasin quitté ? Comment parvient-il de la chambre au seuil du musée ? Comment évolue le jouet en tant que patrimoine de musée ? Et que signifie-t-il ? Quelles relations entretient le jouet avec la Mémoire ? Autant de questions peu défrichées en l'état actuel des recherches. En effet d'autres milieux se sont intéressés au thème du jouet, dans les domaines historique, psychologique, sociologique... Mais dans le domaine de l'art et du patrimoine, peu de travaux concernent aujourd'hui l'étude du jouet au sein même du musée. Cependant dans le souci historique de contribuer à l'avancée des connaissances et de déchiffrer ses mystères, partons alors nous-mêmes à la découverte de ce patrimoine récent, qui nous mène au « Pays des Merveilles ». * 1 DESVALLEES A., « Emergence et cheminements du mot patrimoine », Musées et collections publiques de France, 1995, 3, n°2008, p.6-29. Cité par Claude BADET, Benoit COUTANCIER, Roland MAY, Musées et Patrimoine, CNFPT, 1997, p.11. |