G. Un marché fluctuant et soumis à une
concurrence très rude : le problème des prix
Comme on a pu le voir, les agriculteurs sont dépendants
du prix de vente, qui dépend lui-même du marché. Les
variations intraannuelles sont gérées grâce à la
longue durée de la campagne qui permet de produire quasiment toute
l'année, et finalement sur la période hivernale où les
prix sont les plus élevés. En revanche, rien ne permet de
compenser les variations interannuelles.
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0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
1,8
1,6
1,4
1,2
2,
1,
Figure 45 : Prix hebdomadaire de la tomate année
2001 à 2006 (source Junta de Andalusia)
L'extension des surfaces cultivées avec l'utilisation
de main d'oeuvre salariée sur les terres en excès provoque un
état de surproduction qui fait baisser les prix relatifs et fragilise
l'agriculture familiale.
La concurrence avec les pays de l'Europe du nord, comme la
Hollande ou la France ne se fait sentir qu'en fin de campagne, en
été, au moment où les prix chutent car ces pays rentrent
en production, mais toute la stratégie de l'agriculture d'Almeria est
basée sur une production décalée par rapport aux pays
européens. En revanche, l'importation de tomates venant des pays
méditerranéens auxquels on a récemment ouvert le
marché européen, notamment le Maroc, la Turquie et Israël,
provoque de brusques chutes de prix. Aujourd'hui les producteurs espagnols sont
dans la même situation vis-à-vis du Maroc que les producteurs
français l'était avec les espagnols au moment de l'entrée
de l'Espagne dans l'Union Européenne : le Maroc produit des tomates
à un cout de production plus faible et comme les prix ont tendance
à s'aligner sur les couts de production les plus faibles, ils descendent
parfois en-dessous des couts de production en Espagne, ce qui tire les salaires
à la baisse.
D'un autre côté, la surdemande pour les produits
phytosanitaires, le fumier, le sable, et les terres fait monter les prix de ces
ressources. On est sorti de la situation initiale qui était une
agriculture familiale avec des couts de production très faibles
(structure très simples en bois et plastique, optimisation des
ressources naturelles comme le soleil, le vent, le sable, l'eau...). Les couts
de production ne cessent d'augmenter alors que les prix baissent. Cette baisse
de rentabilité a des répercussions directes sur la situation des
salariés et sur l'environnement.
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