INTRODUCTION
La province d'Almeria a longtemps été la plus
pauvre d'Espagne, isolée du reste de la péninsule par la sierra
Nevada. Aujourd'hui on la connaît sous le surnom de « jardin de
l'Europe » puisqu'elle produit des produits horticoles qui inondent les
marchés européens. Contrairement au reste de l'Andalousie qui a
vu son agriculture dépérir, Almería s'est sorti de la
misère grâce à l'agriculture, qui reste aujourd'hui encore
l'activité fondamentale pour l'économie de la région. Nous
allons étudier en détail quelles ont été les
évolutions de l'agriculture almeriense et comment elle a
transformé le désert en « jardin », et nous nous
pencherons ensuite sur la situation actuelle et sur les problèmes qu'un
développement rapide et incontrôlé a fait naitre.
La zone d'étude choisie ne représente qu'une
petite partie de la surface sous serre de la province d'Almeria. Ce sont
environ 5000 ha de serres qui présentent une forte
homogénéité. Située sur le delta du fleuve Andarax,
c'est une zone d'agriculture traditionnelle qui s'est transformée et
étendue à la fin du 20ème siècle. Elle
présente des similitudes et des différences avec les deux plus
grandes zones d'agriculture intensive sous serre de la province d'Almeria que
sont El Ejido et Nijar, qui lui ont permis de se spécialiser dans la
culture de tomates et de rester une zone productrice malgré la
concurrence de ses deux homologues géants.
I. CONDITIONS
NATURELLES ET
CONTEXTE HISTORIQUE
A. Les conditions naturelles
1. Situation géographique
Almería est une province espagnole, situé dans
le sud-est d'Espagne, intégrée à la Communauté
Autonome d'Andalousie. C'est la province la plus orientale d'Andalousie.
La capitale de la Province est la ville d'Almeria,
situé dans le centre de la baie de même nom.
Figure 1 : Situation de la Province
d'Almerfa
La zone étudiée est appelée le Bajo
Andarax, du nom du fleuve qui la traverse. Elle est adossée à la
ville d'Almeria.
Figure 2: Situation de la Caùada
2. Relief et climat
Almería est une des provinces les plus montagneuses
d'Espagne. Elle est traversée d'ouest en est par divers massifs
montagneux d'origine alpine, intégrés dans la Cordillère
Pénibética. Cette singulière disposition orographique est
en grande partie responsable de l'isolement historique, tant de la province
avec le reste de l'Espagne, qu'entre les différentes communes. Ses 219
km de côte incluent divers incidents géographiques, dont le golf
d'Almeria.
Le climat d'Almeria est subdésertique,
méditerranéen, chaud et sec. Il y a en moyenne 50 jours de pluie
par an, concentrés entre octobre et mai. La moyenne annuelle est entre
200 et 400 mm de précipitations par an. Les précipitations sont
très irrégulières. Les cours d'eau sont secs la plupart du
temps, surtout dans la zone côtière. En été, les
pluies, rares mais violentes, peuvent provoquer des inondations sur les plaines
alluviales mais les cours d'eau sont aujourd'hui endigués. L'eau de
pluie ou provenant de la sierra Nevada permet l'alimentation des nappes
phréatiques situées sous les cours d'eau.
25,0
20,0
35,0
30,0
15,0
10,0
4
9
8
7
6
5
3
2
0
1
5,0
0,0
40
70 mm
60
50
30
20
0
10
nombre
de jours de pluie
précipita tion
(mm)
nombre de jour de neige
Figure 3 : précipitations
mensuelles et nombre de jours de pluie à
Almería, année 2005. Données recueillies à
l'aéroport d'Almerfa.
Figure 4 : Températures moyennes, minimales
et
maximales à Almería en 2005. Données
recueillies à l'aéroport d'Almerfa.
Deux obstacles empêchent l'arrivée des
précipitations : les montagnes de l'arrière pays, et la mer
Méditerranée qui agit comme un obstacle très important aux
pluies. Les précipitations viennent en fait de la masse d'air polaire et
non de la mer. La température
descend rarement en dessous de 12°C. Le climat est assez
semblable à celui des zones de steppe d'Afrique du Nord.
Un vent fort et incessant est caractéristique de la
zone côtière. Il y a plusieurs sortes de vent : les deux plus
importants sont le poniente, en hiver, qui vient de l'ouest et le
levante, qui vient de l'est et fait augmenter la température de
plusieurs degrés en été.
3. Les sols
Les sols sont érodés et immatures à
cause du manque de pluie : il n'y a pas d'horizons B. Ils sont
fréquemment à nu : les 4/5 des terres ne sont pas
cultivées car le climat est trop sec. Le sol est riche en sable,
à part autour du fleuve qui a apporté des limons venant des
hautes terres.
La grande majorité des sols sont des xérosols, a
part aux abords du fleuve. Ce sont des sols marqués par la
proximité de la mer, riche en sel et en sable, et par
l'aridité.
4. La végétation
La végétation naturelle ne recouvre pas
entièrement le sol. Le paysage est celui d'une steppe de graminée
avec deux espèces spontanées favorisées par l'homme :
l'esparto et l'albaldin. Il n'y a pas d'arbres : les derniers
ont été coupés lorsque l'activité minière
était très importante, au 1 9ème et au
début du 20ème siècle.
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Les plantes sont petites et épineuses pour mieux
résister à la sécheresse et 30 % des plantes sont des
plantes annuelles. La végétation ressemble à celle
d'Afrique du Nord.
Figure 5 : limite entre la zone de serres et la
steppe.
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