2. Des regroupements régionaux pour une
intégration régionale réussie
Etant donné la taille des entreprises africaines,
l'intégration régionale devient nécessaire pour donner
plus de force aux opérateurs africains. Des regroupements
régionaux permettraient aux opérateurs africains d'avoir plus de
force pour affronter la concurrence internationale.
Le déploiement des multinationales européennes de
télécommunications sur le territoire africain donne naissance
à l'expansion de certains
opérateurs africains sur le continent à l'image de
SONATEL du Sénégal qui étend sa présence en Afrique
de l'Ouest. Elle a acquis des licences d'exploitation au Mali (en 2002), au
Guinée Bissau et en Guinée, plus récemment en 2007. Mais
cette expansion n'est rien d'autre que celle de France Télécom en
Afrique de l'ouest d'autant plus qu'elle détient plus de 40% du capital
de la SONTEL et prend en main le contrôle de l'entreprise en
décidant de la direction vers laquelle la SONATEL doit
s'orientée. Après la naissance de Orange au
Sénégal, Orange Bissau et Orange Guinée ont vu le jour. En
Guinée Bissau, SONATEL a obtenu trois licences mobile pour une
durée de dix ans renouvelable. En Guinée, elle détient une
licence mobile pour une durée de quinze ans renouvelable. Contrairement
à ce que certains pourraient penser, l'expansion des opérateurs
africains sur le continent, sous le contrôle des sociétés
mères profite plus aux multinationales qu'aux entreprises africaines
dans la mesure où se sont eux qui décident de l'orientation de
l'entreprise en définissant les politiques stratégiques du
groupe, à leur profit. Des regroupements régionaux permettraient
de renverser la tendance et faire profiter les opérateurs africains au
développement des
télécommunications en premiers. Certes, certains
opérateurs profitent du développement des
télécommunications mais ce n'est pas le cas pour la majeure
partie des opérateurs africains. A quand l'intégration
régionale par la fusion entre opérateurs africains ? Les
gouvernements africains devraient pencher sur la question et prendre les choses
en main pour favoriser l'indépendance économique et technique de
tout le continent. Si les opérateurs africains les plus prometteurs
prenaient le contrôle des opérateurs qui peinent à
décoller, cela favoriserait le développement plus rapide des
télécommunications sur l'ensemble du continent. Tout le monde en
profiterait car tous les bénéfices pourront être
réinvestis dans le continent. Le développement des réseaux
africains pourrait en découlait, ce qui réduirait la
dépendance technique de l'extérieur. Cela pourrait
également dégager une rentabilité financière
conséquente pour assurer les conditions de financements des
investissements d'autant plus que le marché est structurellement petit
et qu'il doit être partagé entre plusieurs opérateurs. Les
opérateurs des pays les pauvres comme le Mali, la Guinée
Bissau, la Guinée, et autres n'ont pas la taille critique
pour se développer et confronter la concurrence internationale. Les
regroupements régionaux permettraient la naissance de multinationales
africaines suffisamment grandes et financièrement solides pour affronter
la concurrence internationale et réduire la dépendance
vis-à-vis des fournisseurs. Notons qu'en Afrique le marché des
télécommunications restent encore mal structuré.
L'intégration régionale permettrait la structuration du
marché pour fédérer les sous-régions.
L'intégration régionale passe également par la
constitution de véritables réseaux sous-régionaux par
l'intermédiaire d'un réseau d'interconnexion panafricain. A ce
niveau le « Panaftel2 » a été mis en place. Il a eu un
certain succès mais il a été mal entretenu, ce qui a
réduit son efficacité. Les réseaux africains ont donc
besoin de synergie pour être plus efficacité.
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