2.2.2. Stratégies et
réalisations
Pour réaliser cet objectif, l'APOC a adopté
comme première stratégie la distribution du Mectizan sous le
Traitement à l'Ivermectine sous Directives Communautaires (TIDC). Cette
stratégie responsabilise les communautés, instaure la confiance
et le partenariat entre les services de soins et les communautés et
renforce les systèmes de santé nationaux. Toutefois, l'APOC
prévoit une stratégie secondaire qui serait d'utiliser des
méthodes de contrôle du vecteur qui ne posent pas de danger
à l'environnement.
Entre 1997 et 2005, le nombre de personnes sous traitement par
l'Ivermectine a considérablement accru (figure 6), ce qui montre que le
traitement à l'Ivermectine est très accepté par les
populations des zones endémiques.
Figure 6 : Nombre
de personnes sous traitement par l'Ivermectine entre 1997 et 2005
Source : OMS/CRA, Juillet 2007
Les résultats obtenus par l'APOC entre 1996 et 2005
sont divers. On peut citer (OMS/CRA, Juillet 2006) :
- une baisse de la prévalence des nodules
onchocerquiens de 20 % ;
- une diminution des sévères
démangeaisons de 54 % ;
- une diminution de la charge microfilarienne dans la chambre
antérieure de l'oeil de 45 % ;
- une baisse de la prévalence de la
cécité d'origine onchocerquienne de 33 % ;
- un taux de rendement économique de 17 %.
Étant donné qu'il est important de maintenir un
taux de couverture géographique et thérapeutique
élevés dans les pays touchés, les partenaires de l'APOC
veillent à ce que les gouvernements accroissent et maintiennent leurs
engagements financiers en faveur de l'élimination de l'onchocercose.
La figure 7 présente l'historique du contrôle de
l'onchocercose en Afrique. Bien que l'OCP et l'APOC aient adopté comme
principale stratégie respectivement la lutte antivectorielle et la lutte
par chimiothérapie, ces programmes ont tout de même permis de
démontrer que la collaboration inter-pays peut résoudre un
problème important de Santé Publique. Les deux programmes se sont
assurés le financement à long terme du traitement à
l'Ivermectine par des partenaires publics et privés et ont réussi
à accroître la couverture des interventions en obtenant
l'engagement des pays et en mobilisant la participation des
communautés.
Figure 7 :
Historique du contrôle de l'onchocercose en Afrique
En 1972, on découvre que l'onchocercose pouvait
être contrôlée si on empêchait les mouches noires de
se reproduire pendant le temps qu'un ver adulte vit dans le corps humain -- 14
ans. L'approche fut acceptée par la Banque Mondiale.
Plus que 67 000 000 traitements à l'ivermectine ont
déjà été effectués.
La Banque Mondiale lance l'APOC dans 19 pays en Afrique qui
n'ont pas participé à l'OCP. La stratégie est la
distribution d'ivermectine sous directives communautaires (TIDC).
Recherches et campagnes pilote par l'ORSTOM et l'OCCGE.
L'APOC touche à sa fin et les programmes de distribution
d'ivermectine sous directives communautaire devront pouvoir fonctionner sans le
soutien de la Banque Mondiale.
L'OCP est étendu à quatre autres pays de l'Afrique
de l'Ouest: la Guinée, la Guinée-Bissau, le
Sénégal, et la Sierra Léone.
Plus de 34 millions de personnes ont étés
protégées contre l'onchocercose par l'OCP.
1968 1974 1987 1996 2002
1950- 1972 1986 1995 1998 2007
1965
1. L'Ivermectine
(appellation commerciale: Mectizan), auparavant médicament
vétérinaire, est disponible pour l'usage humain et il remplace le
banocide en tant que médicament de choix pour le traitement de
l'onchocercose.
2. Le seul fabricant de l'Ivermectine, Merck & Co, annonce
qu'il donnera le médicament gratuitement pour autant de temps que c'est
nécessaire.
3. Les ONG et les gouvernements commencent à distribuer
l'Ivermectine.
La Banque Mondiale espère avoir prévenu 600 mille
cas de cécité dans les pays de l'OCP.
L'OCP est lancé dans sept pays d'Afrique de l'Ouest.
La réunion de Tunis examine le problème de
l'onchocercose en Afrique de l'ouest et recommande un Programme de lutte contre
la maladie.
Source : Helen Keller Worldwide
Deuxième partie : Approche
empirique
« La lutte contre l'onchocercose et la mouche
noire est une oeuvre de longue haleine. Il importe dès lors les efforts
de tous dans le but ultime de garantir la durabilité des actions
engagées afin d'atteindre les objectifs fixés.»
MINSANTE/PNLO, Yaoundé 2008.
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