CHAPITRE 3
Présentation des protocoles de routage
AODV et OLSR
3.1 Introduction
Lors de la transmission d'un paquet d'une source vers une
destination, il est nécessaire de faire appel à un protocole de
routage qui acheminera correctement le paquet par le «meilleur »
chemin. Plusieurs protocoles ont été proposés au niveau ad
hoc. Afin de comprendre leurs comportement dans des réseaux mobiles,
nous nous sommes intéressés donc à faire une étude
théorique sur quelques protocoles, pour ce la, la première
étape à faire fut celle du choix des protocoles sur lesquels se
baser. Notre choix s'est porté sur AODV et OLSR. En effet. Ces
protocoles montrent une meilleure qualification[4].
AODV et OLSR sont représentatifs de diverses techniques
et sont les plus avancés sur la voie d'une normalisation [4]. Ils
appartiennent chaqu'un à une famille, le premier, réactif, de
Charles Perkins (Nokia) et Elizabeth Royer (University of California), est
baptisé AODV (Ad hoc On demand Distance Vector Routing). Il utilise un
mécanisme de diffusion (broadcast) dans le réseau pour
découvrir les routes valides. Le second est proactif, retenu est
français, de l'équipe HIPERCOM de Philippe jacquet
(INRIA7 Rocquercourt) et s'appelle OLSR (Optimized Link State
Routing Protocole). Il utilise un mécanisme qui permet de designer un
sous-ensemble de son voisinage responsable de la dissémination des
informations de contrôle de topologie dans les réseaux à
moindre coût.
Ces deux protocoles (AODV, OLSR) font désormais l'objet
d'une Request For Comment(RFC), tendis que les autres sont à des
versions assez stabilités de leurs drafts.
7 Institut National de Recherche en Informatique et en
Automatique
Dans ce chapitre, nous allons présenter ces deux
protocoles, en commençant par une étude détaillée
sur le protocole de routage AODV et sa manière d'agir, on décrira
par la suite le protocole OLSR et son principe de fonctionnement et on finira
par une brève comparaison entres ces deux protocoles de routage.
3.2 Présentation du protocole de routage
AODV«Ad hoc On demand Distance Vector»
3.2.1 Définition :
AODV est un protocole de routage réactif et base sur le
principe des vecteurs de distance, capable à la fois de routage unicast
et multicast [11]. Il représente essentiellement une amélioration
de l'algorithme proactif DSDV.
3.2.2 Le type des messages dans AODV :
Le protocole AODV fonctionne à partir de trois types de
messages : - les messages de demande de route RREQ : Route
Request Message.
- les messages de réponse de route RREP :
Route Reply Message. - les messages d'erreur de route
RERR : Route Error Message.
? Message de demande de route (RREQ) : Il est
sous la forme suivante :
![](Les-technologies-sans-fil-Le-routage-dans-les-reseaux-ad-hoc-OLSR-et-AODV11.png)
FIG 3.1 Format d'un message RREQ
? Message Route Reply (RREP) : Ce message est
sous la forme suivante:
![](Les-technologies-sans-fil-Le-routage-dans-les-reseaux-ad-hoc-OLSR-et-AODV12.png)
FIG 3.2 Format d'un message RREP
? Message d'erreur (RERR) : Il est sous la forme
suivante.
![](Les-technologies-sans-fil-Le-routage-dans-les-reseaux-ad-hoc-OLSR-et-AODV13.png)
FIG 3.3 Format du message RERR
En plus des messages cités avant, l'AODV utilise des
paquets contrôle H ELLO qui permettent de
vérifier la connectivité des routes.
3.2.3 Le principe de numéro de séquence
:
La circulation inutile des paquets de messages, qui peut
arriver avec le DBF (Distribution de Bellman Ford), est intolérable dans
les réseaux mobiles ad hoc, caractérisés par une bande
passante limitée et des ressources modestes.
L'AODV utilise les principes de numéro de
séquence afin d'éviter le problème des boucles infinie et
des transmissions inutiles de messages sur le réseau, en plus il permet
de maintenir la consistance des informations de routage. A cause de la
mobilité des noeuds dans
le réseau ad hoc, les routes changent
fréquemment ce qui fait que les routes maintenus par certains noeuds,
deviennent invalide. Les numéros de séquence permettent
d'utiliser les routes les plus nouvelles ou autrement dit les plus fraiches
(fresh routes), un noeud les mis à jour chaque fois qu'une nouvelle
information provenant d'un message RREQ, RREP ou RERR, il incrémente son
propre numéro de séquence dans les circonstances suivantes :
- Il est lui-même le noeud destination et
offre une nouvelle route pour l'atteindre.
- Il reçoit un message AODV (RREQ, RREP,
RERR) contenant de nouvelles informations sur le numéro de
séquence d'un noeud destination.
- Le chemin vers une destination n'est plus
valide.
3.2.4 Fonctionnement de protocole :
Dans cette partie nous détaillerons le fonctionnement
de protocole AODV, en commençant d'abord par la manière dont il
découvre les routes, nous parlerons par la suit sur la façon dont
il maintien ces routes, une fois valides.
3.2.4.1 Découverte de route :
Lorsqu' un noeud veut émettre un message, il cherche
dans sa table de routage si une route valide existe pour la destination qu'il
souhaite atteindre, s'il n'en existe aucune, il se met à la recherche
d'une route.
Cette tâche est réalisée par la diffusion
de message RREQ sur une adresse de type broadcast au travers de réseau.
Le champ numéro de séquence destination de paquet RREQ,
contient la dernière valeur connue du numéro de séquence
associé au noeud destination. Cette valeur est recopiée de la
table de routage, si le numéro de séquence n'est pas connu, la
valeur nulle sera prise par défaut. Avant l'envoi du paquet RREQ, le
noeud origine sauvegarde l'identificateur du message et l'adresse IP de
façon à ne pas traiter le message dans le cas où un voisin
le lui renverrait. Un fois la demande de route effectuée, le noeud
demandeur se met en attente de réponses.
Quand un noeud de transit (intermédiaire) reçoit
le paquet le de la requête, il vérifie dans stable historique si
cette requête a déjà été vue et
traitée. Si le paquet est doublon, le noeud doit l'ignorer et
arrêter le traitement. Dans le cas contraire le couple (@ source, ID
de requête) sera inscrit dans la table historique pour rejeter le
future doublons, et le noeud continue le traitement en cherchant la destination
dans sa table de routage : s'il possède une
route récente, a noter qu'une route est récente
si le numéro de séquence de la destination dans la table est
supérieure ou égale au numéro de séquence dans le
paquet RREQ. Dans ce cas, le noeud envoi un paquet de réponse (RREP)
à la source lui indiquant comment atteindre la destination. Autrement le
noeud ne connait pas la route vers la destination : il incrémente le
nombre de sauts et rediffuse le paquet (FIG 3.4).
Avant de l'envoi de paquet, le noeud intermédiaire
sauvegarde l'adresse du noeud précédent et celle du noeud source
à partir du quel la première copie de la requête est
reçue. Cette information est utilisée pour construire le chemin
inverse, qui sera traversé par le paquet réponse de la
route de manière unicast (cela veut dire qu'AODV supporte seulement
les liens symétriques).
![](Les-technologies-sans-fil-Le-routage-dans-les-reseaux-ad-hoc-OLSR-et-AODV14.png)
FIG 3.4 Découverte de route
Si la requête atteint le noeud destination, un paquet
RREP est construit avec le nouveau numéro de séquence de la
destination est suit la route inverse notée dans les tables (voir la
FIG3.4). Le champ hop count de message route RREP est
incrémenté à chaque noeud traversé, une fois le
noeud origine atteint, la valeur du champ hop count représente
la distance en nombre de sauts pour aller du noeud source vers le noeud
destination. Quand le noeud reçoit une réponse de route, le
paquet est examiné, et une entrée pour la route vers la
destination est inscrite dans la table de routage si au moins une des ces
conditions est satisfaite :
- aucune route vers la destination n'est connue.
- le numéro de séquence pour la destination dans le
paquet de réponse est supérieure a la valeur présente dans
la table de routage.
- les numéros de séquences sont égaux mais
la nouvelle route est plus courte.
Afin de limiter le coût dans le réseau, AODV
propose d'étendre la recherche progressivement, initialement, la
requête RREQ est diffusée à un nombre de sauts
limité. Si la source ne reçoit aucune réponse après
un délai d'attente déterminé, elle retransmet un autre
message de recherche en augmentant le nombre maximum de sauts.
En cas de non réponse, Cette procédure est
répétée un nombre maximum de fois avant de déclarer
que cette destination est injoignable.
A chaque nouvelle diffusion, le champ Broadcast ID du
paquet RREQ est incrémenté pour identifier une requête de
route particulière associée à une adresse source. Si la
requête RREQ est rediffusée un certain nombre de fois
(RREQ.RETRIES) sans réception de réponse, un message d'erreur est
délivré à l'application.
3.2.4.2 Maintenance des routes :
AODV maintient les routes aussi longtemps que celles-ci sont
actives, une route est considérée active tant que des paquets des
données transitent périodiquement de la source a la destination
selon ce chemin. Lorsque la source stoppe d'émettre des paquets des
données, le lien expirera et sera effacé des tables de routage
des noeuds intermédiaires. Si un lien se rompt lorsqu'une route est
active, le lien est considéré défaillant. Les
défaillances des liens sont, généralement, dues à
la mobilité du réseau ad hoc.
Afin de détecter cette défaillance, AODV utilise
les messages de contrôle « HELLO » qui permettent de
vérifier la connectivité ou plutôt l'activité des
routes. Un noeud détermine l'activité d'une route en
écoutant périodiquement les messages « HELLO » transmis
par ses voisins. Si pendant un laps de temps, trois messages « HELLO
» ne sot pas reçus consécutivement, le noeud
considère que le lien -vers ce voisin est cassé. Il envoi un
message d'erreur (RERR) à la source et la route devient invalide.
-Gestion de la connectivité locale :
En fait, lors de la rupture d'un lien d'une route active, AODV
tente de réparer la connectivité localement en diffusant une
requête de recherche de route dans le voisinage. Si cette tentative
échoue, alors la route est supprimée, et nouvelle recherche de
route est lancée par la source.
3.2.5 Avantages et Inconvénients :
L'un des avantages d'AODV est l'utilisation de numéro
de séquence dans les messages. Ces numéros de séquences
permettent l'éviter les problèmes de boucles infinies et sont
essentiels au processus de mis à jour de la table de routage.
Un autre avantage est le rappel de l'adresse IP du noeud
origine dans chaque message. Ceci permet de ne pas perdre la trace du noeud
à l'origine de l'envoi du message lors des différents relais.
Un inconvénient d'AODV est qu'il n'existe pas de format
générique des messages. Chaque message a son propre format :
RREQ, RREP, RERR.
3.3 Présentation du protocole de routage OLSR
(Optimized Link State Routing)
3.3.1 Définition :
OLSR est un protocole de routage proactif, conçu pour
fonctionner dans un environnement mobile distribué sans aucune
entité centrale le contrôlant et réagissant à la
mobilité (réseaux Ad hoc).Il est utilisé dans les
réseaux denses et peu mobiles [5].
Il représente une adaptation et une optimisation du
principe de routage à état de lien pour les réseaux ad
hoc. Il permet d'obtenir les routes de plus court chemin. L'optimisation tient
au fait que dans un protocole à état de lien, chaque noeud
déclare ses liens directs avec tous ses voisins à tout le
réseau. Dans le cas d'OLSR, les noeuds ne vont déclarer qu'une
sous partie de leurs voisinage par l'utilisation de relais multipoints MPR
(Multipoint Relay).
6.3.2 Le format du paquet OLSR :
Contrairement à AODV qui offre un format
spécifique à chaqu'un de ses messages, le protocole OLSR
définit un format général du paquet, donné sur la
figure (FIG3.5).Ce format est unique pour tout les messages circulant sur le
réseau.
En plus des messages d'échange de trafic de
contrôle HELLO et TC (Topologie
Control), le protocole OLSR propose deux autres types différents de
messages : MID (Multiple Interface Declaration) et
HNA (Host and Network Association)
![](Les-technologies-sans-fil-Le-routage-dans-les-reseaux-ad-hoc-OLSR-et-AODV15.png)
FIG 3.5 Format de paquet OLSR
Chaque paquet peut contenir plusieurs messages
identifiés par un type. Ceci permet d'envoyer plusieurs informations
à un noeud en une seule transmission. Selon la taille de MTU
(Maximum Transfer Unit), un noeud peut ajouter de différents
messages et les transmettre ensemble. Par conséquent différents
types de messages peuvent être émis ensemble mais traités
et retransmis différemment dans chaque noeud. Quand ce dernier
reçoit un paquet, il examine les entêtes des messages et en
détermine le type selon la valeur du champ message
type. Dans OLSR, un message du control individuel est uniquement
identifier par une adresse initiale (Originator
address) et son numéro de séquence
MSN (Message Sequence Num ber).
Le champ Originator address indique la
source d'un message, par contre au champ MSN nous
permet d'éviter le traitement et relayage multiple de même message
pour un noeud.
-Remarque :
Le routage des données, se fait saut par saut. Sur la
base des informations reçus à partir des paquets de
contrôle (HELLO et TC) envoyés par un noeud du réseau,
chaque noeud / routeur calcule sa table de routage. Le
protocole OLSR ne manipule pas directement les paquets de données. C'est
la couche I P (réseau) qui prend en charge les paquets de données
et les routes suivant les informations contenues dans sa table de routage. OL
SR utilise le format standard des paquets I P pour envoyer les messages de
contrôle.
3.3.3 Le principe de relais multipoint(MPR)
:
Le concept des relais multipoint vise à réduire le
nombre de messages de contrôle inutiles lors de l'inondation dans le
réseau.
Le principe se base sur une règle (appelé
règle de multipoint) : dont chaque noeud choisit une sous partie
minimale de ses voisins symétriques à un saut, de tel sorte
à pouvoir atteindre tout le voisinage à deux saut (les voisins
des voisins).
![](Les-technologies-sans-fil-Le-routage-dans-les-reseaux-ad-hoc-OLSR-et-AODV16.png)
FIG 3.6 les relais multipoints
Cet ensemble de noeuds choisi, s'appel « le relais
multipoint » (MPR).Le relais multipoint porte des
avantages du fait qu'il permet une diffusion optimisée en minimisant
l'utilisation de la bande passante en évitant l'envoi périodique
des messages de contrôle à tout le réseau. La diffusion par
relais multipoint se fait différemment de la diffusion classique par
inondation .Dans la diffusion classique par inondation un noeud retransmet un
message s'il ne l'a pas déjà reçu. Par les relais
multipoint on obtient une optimisation en ajoutant une condition : si le
message n'est pas déjà reçu, et le noeud est
considéré comme MPR pour le noeud dont il a reçu le
message. Un noeud N1 qui ne fait pas parti de l'ensemble des
MPR de noeud N2 reçoit et traite les messages
envoyés par N2 mais ne les retransmette pas.
![](Les-technologies-sans-fil-Le-routage-dans-les-reseaux-ad-hoc-OLSR-et-AODV17.png)
FIG3.7.a: Transmission par inondation pure FIG3.7.b :
transmission avec les MPR
MPR
FIG 3.7 Le Relai Multipoint
La figure (FIG 3.7) donne un exemple de gain en nombre de
messages transmis. Le nombre de messages dans l'inondation pure (FIG 3.7.a) est
de 54 messages, alors que dans le cas des Relais multipoint (FIG 3.7.b) est de
34 messages.
OLSR fournit des routes optimales en nombre de sauts, il
convient pour les grandes réseaux grâce à son
mécanisme de MPR, mais sans doute moins efficace pour de petite
réseaux.
Les MPR d'une diffusion ne seront pas forcément les
mêmes, puisque chaque noeuds sélectionne ses MPR comme bon lui
semble, donc chaque noeud N a son propre ensemble d'MPR cet
ensemble est dénoté MPR(N). par
conséquent un noeud MPR maintient des informations sur les noeuds qui
l'ont choisit comme MPR. Cet ensemble s'appel « le sélecteur de
relais multipoint » (MPR selector set).
Le problème qui consiste à trouver le plus petit
ensemble de MPRs est analogue au problème de la recherche d'ensemble
dominant minimal dans un graphe, qui est connu pour être NP complet
[5].dans OLSR, plusieurs heuristiques (le lecteur pourra trouver c'elle
proposée dans RFC dans [7]) existent qui permettent de se rapprocher de
l'ensemble minimal dans la majeure partie des cas.
3.3.4 Fonctionnent du protocole :
Dans ce qui suit, on va se détailler sur le
fonctionnement de protocole OLSR en commençant d'abord par la
détection de voisinage en suit la sélection des relais
multipoint, en parlera par la suit comment le protocole gère la
topologie de réseau et on finira par ses messages MID et H NA. Pour bien
comprendre le principe de fonctionnement de OL SR, pour
tout le reste de chapitre, on considère un réseau
Ad hoc déployé avec 10 noeuds, chaque noeud est
équipé d'une seule interface réseau (voir FIG
3.8).
![](Les-technologies-sans-fil-Le-routage-dans-les-reseaux-ad-hoc-OLSR-et-AODV18.png)
FIG 3.8 Réseau MANET
3.3.4.1 Détection de voisinage :
Pour accomplir le choix des relais multipoint, chaque noeud
doit déterminer ses voisins symétriques directs, mais vue la
mobilité des réseaux Ad hoc, certaines liens peuvent devenir
asymétriques, par conséquent, il faut tester tout les liens dans
les deux sens avant de les considérer valides. Pour cela OLSR propose le
mécanisme de détection de voisinage, ce mécanisme est
assuré par l'échange périodique des messages
« HELLO » qui contient des informations sur les
voisins connus et l'état des liens avec ceux-ci. La fonction des
messages « HELLO » est multiple. Il permet à un noeud de
renseigner sa table de voisinage afin de connaitre ses voisins directs et leurs
types de lien. Et comme chaque noeud diffuse ce type de message, un noeud peut
acquérir des informations sur les voisins de ses voisins directs, donc
il aura la topologie du réseau à deux sauts.
A base de ses informations un noeud choisit ses MPR,
après leur sélection, il les déclare dans une partie de
message « HELLO ». Ceci permet à un noeud de savoir quels
voisins l'ont choisi comme MPR, autrement dit de construire la liste M PRset. A
la réception de message « H ELLO », chaque noeud mis à
jour sa table de voisinage pour sauvegarder ses voisins à un saut et
leurs types de lien à savoir (symétriques, asymétriques ou
MPR). La table suivante montre la table de voisinage du noeud A.
|
|
|
|
Noeuds voisins Types de lien
B Symétrique
C Symétrique
E Asymétrique
F Symétrique
|
|
Tab 3.1 Table de voisinage du noeud A
3.3.4.2 Gestion de topologie :
Vu que dans les réseaux Ad hoc, la topologie est
totalement distribuée et les noeuds peuvent se déplacer, se
connecter et se déconnecter facilement du réseau. Alors, il est
indispensable de vérifier à chaque fois la topologie du
réseau.
Le contrôle de la topologie ne se fait que par les noeuds
élus comme MPR. Ces noeuds diffusent périodiquement des messages
de contrôle de la topologie TC (Topology Control).
Le message TC contient l'adresse de générateur
du message, l'adresse du noeud destinataire, le numéro de
séquence et la durée de vie du message. Il envoi dans ce message
l'ensemble des noeuds qui ont sélectionné ce noeud comme MPR (MPR
selector_set). Cette information va aider les autres noeuds à construire
leur table topologique, puis leur table de routage.
Dans l'exemple de la Figure (FIG3.8), nous
présenterons l'ensemble des MPR choisis par chaque noeud. Les
MPR_selestor de chaque noeud élu comme MPR ainsi que la table
topologique du noeud A.
MPR de tous les noeuds :
MPR(A) = {F, C} MPR(B) = {A, G}
MPR(C) = {A, D} MPR(D) = {C, J}
MPR(E) = Ø MPR(F) = {A, G}
MPR(G) = {B, F} MPR(H) = {F}
MPR(I) = {J} MPR(J) = {D}
MPR selector des MPRs :
I MPR selector _set de(F) = {A, G, H} I MPR selector _set de(C) =
{A, D}
I MPR selector_set de(A) = {B ,C, F} I MPR selector_set de(G) =
{B, F}
I MPR selector_set de(D) = {C, J}
I MPR selector _set de(J) = { D, I}
I MPR selector_set de(B) = {G}
La table topologique du noeud A est :
Noeuds destinataire
|
Noeud du
dernier saut
|
Numéro de
séquence
|
Durée de vie
|
B
|
G
|
SN1
|
T1
|
C
|
D
|
SN2
|
T2
|
D
|
C
|
SN3
|
T3
|
F
|
G
|
SN4
|
T4
|
G
|
B
|
SN5
|
T5
|
H
|
F
|
SN6
|
T6
|
I
|
J
|
SN7
|
T7
|
J
|
D
|
SN8
|
T8
|
D
|
J
|
SN9
|
T9
|
G
|
F
|
SN10
|
T10
|
Tab 3.2 table topologique du noeud A
Les changements topologiques
À chaque changement de topologie, le calcul des routes
vers toutes les destinations est déclenché pour mettre à
jour les tables de routage. Par ailleurs, lorsque son ensemble de voisins
directs ou à deux sauts change, un noeud doit effectuer la
sélection de ses M PRs à nouveau.
3.3.4.3 Le calcul de la route :
Puisque le réseau est dynamique et sans infrastructures
centralisé d'autres noeuds peuvent se connecter et déconnecter a
tout moment, ce qui provoque le changement de la topologie du réseau et
les liens entre les noeuds.
Le protocole OSLR est conçu pour trouver et recalculer
les routes, il offre des routes optimales (nombre de sauts minimal) entre les
noeuds de réseau. Pour calculer ces routes, il est indispensable de
connaitre la topologie de réseau (avoir la table topologique du
réseau) et avoir la liste des voisins et leurs types de liens (voir Tab
3.1).
Une fois les routes sont trouvées, le noeud construit
sa table de routage. La table de routage contient l'adresse de premier saut
à suivre (R_dest_addr), adresse du noeud destinataire, le nombre de
sauts qui sépare les deux noeuds ainsi que l'interface de noeuds
local.
Dans la table Tab 3.3 nous allons voir la table de routage
associé au noeud A de l'exemple de la Figure
(FIG 3.8)
Noeuds destinataire
|
Noeud suivant
|
Nombre de
sauts
|
Interface
|
B
|
Directe
|
1
|
IF A
|
C
|
Directe
|
1
|
IF A
|
D
|
C
|
2
|
IF A
|
E
|
Directe
|
1
|
IF A
|
F
|
Directe
|
1
|
IF A
|
G
|
B
|
2
|
IF A
|
G
|
F
|
2
|
IF A
|
H
|
F
|
2
|
IF A
|
I
|
C
|
4
|
IF A
|
J
|
C
|
3
|
IF A
|
Tab 3.3 : table de routage pour A
Remarque
Tout changement dans la table topologique ou la table de
voisinage provoque automatiquement la modification de la table de routage.
Par exemple, dans la figure suivante (FIG 3.9) si le noeud
D veut envoyer un message au noeud F, il a la
possibilité d'emprunter deux routes, mais toujours OLSR prend la route
optimale (en termes de nombre de sauts).
![](Les-technologies-sans-fil-Le-routage-dans-les-reseaux-ad-hoc-OLSR-et-AODV19.png)
FIG 3.9: Calcul d'une route optimale
3.3.5 Les messages MID (Multiple Interface Declaration)
:
Ces messages sont émis que par un noeud qui a des
interfaces OLSR multiples, afin d'annoncer des informations sur la
configuration de ses interfaces au réseau. Un message MID contient une
liste d'adresses, L'adresse I_if_addr correspond à une
interface ainsi que I_main_addr est l'adresse principale du
noeud émetteur. La diffusion de ces messages se fait par les relais
multipoints afin de minimiser le nombre de messages circulants sur le
réseau.
3.3.6 Les messages HNA (Host and Network
Association):
Ils sont émis que par un noeud qui a des interfaces
non-MANET multiples, dont le but est de fournir la connectivité d'un
réseau OLSR à un réseau non OLSR. Le noeud passerelle
émet des messages HNA contenant une liste d'adresses des réseaux
associés et de leurs masques réseau (netmasks).donc, les noeuds
se trouvant dans les réseaux MANET vont construire des tuples pour tous
les noeuds passerelles où chaque tuple contient :
V' A_geteway_addr : adresse principale du noeud passerelle.
V' A_network_addr : adresse de sous réseau.
V' A_netmask : adresse de masque réseau.
V' A_time : la durée de tuple.
3.3.7 Avantages et inconvénients :
D'après la présentation ci-dessus du protocole
de routage OLSR, nous remarquons qu'il offre des fonctionnalités
très intéressantes tout en recherchant des routes optimales en
termes de nombre de sauts, il diminue au maximum le nombre de messages de
contrôle transmis sur le réseau, en utilisant la technique de
sélection des MPR. OLSR gère convenablement la topologie du
réseau, en expédiant périodiquement des messages TC et il
peut contrôler l'utilisation multiple des interfaces (messages MID) ainsi
qu'OLSR offre la possibilité de communication entre un réseau
MANET et un réseau filaire (messages HNA)
Tous ces avantages du protocole OLSR ne veut pas dire qu'il
n'a pas d'inconvénients, or que le problème actuel d'OLSR est
celui de la sécurité [12]. Malgré que ces dernières
années beaucoup de recherches ont été faites pour
améliorer sa protection contre les attaques, mais OLSR reste toujours
vulnérable à certaines attaques.
3.4 Conclusion
OLSR et AODV bien que de nature très
différentes, sont très similaires en termes de performances. Dans
un réseau très mobile, avec de fréquent changement de
topologie, AODV a un petit avantage sur OLSR car les routes sont mises à
jours plus rapidement. OLSR doit attendre plusieurs paquets Hello perdus avant
de modifier l'état du lien et envoyer des informations de mise à
jour. Par contre, dans un réseau plus statique, OLSR encombre moins le
réseau qu'AODV qui émet beaucoup plus de messages à chaque
découverte de route. En effet dans ce cas OLSR n'émet presque pas
de message de mises à jour de la topologie.
Dans un réseau très dense, OLSR charge moins le
réseau qu'AODV. Dans des réseaux moyens, OLSR et AODV sont
équivalent. Lors de communications courtes, OLSR à un
énorme avantages sur AODV car les routes sont disponible
immédiatement. Dans la plupart des cas, les messages de contrôles
d'AODV sont légèrement plus nombreux que ceux d'OLSR. AODV
émets d'autant plus de paquets que le réseau est grand.
OLSR est un peu supérieur à AODV car s'il est
équivalent dans la plupart des réseaux, il est meilleur dans
certains cas particuliers comme des réseaux denses ou des réseaux
où le trafic est important et composées de nombreuses et courtes
connexions (l'utilisation des réseaux actuelles est dans ce dernier
cas).
Ce chapitre a été axé le fonctionnement et
le comportement de chaqu'un des protocoles AODV et OLSR dans les réseaux
Ad hoc et se finit par une petite comparaison entre eux, en faisant face
à des avantages et inconvénients pour introduire le protocole de
routage dans le chapitre suivant.
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