5.3.2.3. MÉTHODE DE JACCOUD
Sur la base de nombreux essais sur tirants [42],
il a été possible de déduire la relation suivante
définissant la valeur probable moyenne de l'ouverture des fissures
risquant d'apparaître en phase de formation des fissures :
(5.7)
Il s'agit d'une relation simplifiée, ne prenant pas en
compte de manière rationnelle tous les paramètres, mais
permettant néanmoins d'estimer l'ouverture probable des fissures avec
une précision suffisante compte tenu de l'inévitable et grande
dispersion du phénomène.
Les termes intervenant dans la relation (1) ont la
signification suivante :
* est la longueur d'introduction, Jaccoud [42] a
montré que la longueur de transmission
pouvait être estimée au moyen de la relation :
(5.8)
Avec:
s : espacement des barres en mm
k : coefficient valant respectivement 1 ou 0,5 dans les
cas de la traction pure ou de la traction par flexion simple
* l'allongement relatif du béton supposé libre sur la
longueur 0,7 lr.
* : l'allongement relatif de l'acier d'armature calculé en
état fissuré (en négligeant toute contribution du
béton tendu).
5.3.2. 4. MÉTHODE DE FERRY-BORGES
Une formulation plus réaliste fut proposée sur
une base empirique en premier lieu par Ferry-Borges [43] et
utilisée depuis lors jusqu'à la fin des années 80 par de
nombreux chercheurs et dans de nombreuses normes ou manuel [44], [42]
et [16].
L'espacement moyen des fissures , qui est proportionnel à la longueur de transmission peut être exprimé au moyen d'une relation du
type :
(5.9)
dans laquelle :
*: l'enrobage .
* k1 et k2 sont des coefficients.
* : diamètre de la ou des barres d'armatures
* : pourcentage effectif d'armature tendue.
La relation suivante valable uniquement dans le cas d'armature
disposée en une seule nappe près des parements et quelle que soit
la nature des sollicitations (de traction ou de flexion) :
(5.10).
Dans laquelle :
* =As/Ac : le pourcentage
d'armature tendu rapporté à l'aire de la section transversale
totale de béton Ac
* s : l'espacement des barres d'armature tendue, en
mm.
* óc : la contrainte maximale (sur la
fibre extrême) de traction du béton, calculée
en état non fissuré; óc
= fct,ef s'il s'agit de
déformations imposées;
* : coefficient valant respectivement 1,0 et 0,5 dans
le cas de la traction pure et de la
flexion simple;
* ' : coefficient valant respectivement 1,0 et 0,25 dans
le cas de la traction pure et de la
flexion simple (pour une section rectangulaire pleine).
L'équation (5.10) met clairement en évidence les
principaux paramètres dont dépend l'ouverture
des fissures. Outre le niveau de sollicitations, il s'agit :
* De la quantité d'armature; en
première approximation, l'ouverture des fissures est en effet
inversement proportionnelle au pourcentage d'armature .
* De la répartition de l'armature; l'ouverture
des fissures est d'autant plus faible que l'espacement des barres s est plus
serré.
L'équation (5.10) ne tient compte des
propriétés d'adhérence béton-armature et de la
contribution du béton tendu entre les fissures que de manière
imparfaite au moyen des coefficients admis égaux à 0,7 et 1,5,
indépendamment des propriétés réelles du
béton et des barres d'armatures à haute adhérence. En
particulier sous déformations imposées, cette équation
semble indiquer que l'ouverture des fissures est proportionnelle à la
valeur effective de la résistance du béton à la traction
óc = fct,ef . Des études
et essais récents, en particulier de Farra [45], ont
montré qu'il n'en était rien : lorsque la classe de
résistance du béton augmente, l'accroissement de la
résistance à la traction est pratiquement compensé par une
diminution de la longueur de transmission due à l'amélioration
des propriétés d'adhérence béton-armature .
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