1.5.2. RÉSISTANCE EFFECTIVE
Le béton se fissure notamment en tout endroit d'un
ouvrage où les contraintes de traction résultant des
sollicitations atteignent ou dépassent sa résistance à la
traction. Notons que la valeur effective ou apparente de la résistance
à la traction du béton dans un ouvrage fct,ef peut
différer sensiblement de la valeur conventionnelle fct m
telle que définie ci-dessus, qui est strictement valable pour de petites
éprouvettes de béton conservées dans des conditions bien
définies plutôt favorables et essayées à l'âge
de 28 jours. Dans un élément de structure réel, les
gradients hydriques, les gradients thermiques et la présence de la cage
d'armatures - cette dernière s'opposant au retrait du béton -
génèrent le développement d'états de contraintes
auto-équilibrées et de contraintes de traction qui peuvent
localement dépasser la résistance du béton à la
traction. Il en résulte une microfissuration ou des amorces de fissures
qui diminuent la rigidité de l'élément
considéré et sa résistance effective ou apparente à
la traction .
En l'état actuel des connaissances, la diminution de la
résistance effective à la traction du béton dans un
ouvrage peut être définie comme suit
fct, ef = k (t).k(h).fct m (4)
Dans cette relation :
k(h) : est un coefficient de minoration
fonction principalement de l'épaisseur h de
l'élément d'ouvrage considéré.Un
élément de structure de forte épaisseur développe
plus de fissures ouvertes.
k(t) : est un
coefficient de correction permettant de tenir compte, le cas
échéant, de l'âge du béton au moment
où des fissures sont supposées se produire
On observe fréquemment l'apparition de fissures dans
des ouvrages en béton durant leur construction, souvent quelques jours
seulement après le bétonnage. Dans la plupart des cas il s'agit
de fissures dues au retrait thermique. L'hydratation du ciment, cause du
durcissement du béton, est une réaction fortement exothermique
qui provoque durant les premières heures une élévation de
la température au sein de l'élément bétonné,
plus ou moins importante et plus ou moins homogène selon le type et le
dosage du ciment utilisé et des ajouts éventuels, selon le type
d'élément et ses dimensions, ainsi que selon la nature du
coffrage. Cette phase d'échauffement sur un béton jeune encore
relativement mou est suivie dès le décoffrage d'une phase de
refroidissement se produisant sur le béton déjà
passablement durci, donc beaucoup plus fragile et susceptible de se fissurer si
aucune précaution n'est prise. Ces phénomènes sont
très complexes et dépendent de nombreux paramètres. Il
convient en outre de distinguer entre fissures traversantes résultant
des variations de températures moyennes entre étapes successives
de bétonnage et fissures superficielles résultant des gradients
de température au sein d'une même étape. Il n'est
guère possible d'estimer le risque d'apparition de fissures dues au
retrait thermique et, cas échéant, d'évaluer
l'efficacité de mesures préconisées pour les
empêcher, sans recourir à des essais ou à des simulations
numériques relativement complexes [19].
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