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Biostratigraphie et Paléoenvironnement du Crétacé moyen des Hameimats à partir de l'étude de la faune et de la microfaune - Coupe du Djebel Chemla (Morsott, NE Algérie)

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par Muriel Ruault-Djerrab
Université de Tébessa (Algérie) - Magister, spécialité géologie (paléontologie) 2008
  

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e- Questions en suspens

1- Pourquoi les foraminifères planctoniques carénés sont-ils aussi rares ?

Un taux d'à peine 1 % est effectivement très bas. Deux explications peuvent être fournies pour expliquer cette valeur :

- soit le milieu n'est pas assez profond pour permettre un développement optimal des formes carénées, qui sont par essence des formes complexes ayant besoin d'une grande tranche d'eau,

soit les conditions régnant dans les eaux de fond ont empêché le développement de ces formes (tendance à l'anoxie).

Il y a probablement eu une combinaison de ces deux facteurs. En effet, si la tendance à l'anoxie semble bien réelle, et ce, tout au long de la coupe, la profondeur paraît également relativement faible, puisque, au vu de nos résultats, un milieu de type plate-forme semble à privilégier (donc avec une profondeur moyenne de l'ordre de 200 m).

2- Y a-t-il concordance des résultats avec l'étude de Benkherouf (1988) au Dj. Dyr ?

Globalement, les résultats sont concordants, puisque les deux études montrent : une dominance des formes globuleuses parmi les foraminifères planctoniques, une dominance des formes agglutinées parmi les foraminifères benthiques,

une tendance à l'anoxie fréquente,

au final, un milieu de type plate-forme externe, d'une profondeur moyenne de 200m.

Il existe cependant quelques divergences, notamment sur le taux de foraminifères planctoniques carénés, estimé à environ 20 % au Dj. Dyr, contre seulement 1 % pour notre étude.

L'explication pourrait provenir de la différence de maille des tamis utilisés pour le lavage, 160 gm dans le premier cas, et seulement 63 gm dans le second. En effet, les foraminifères planctoniques globuleux, généralement d'une taille beaucoup plus petite, auraient été éliminés préférentiellement lors d'un lavage au travers d'une maille plus grossière, ce qui aurait donc logiquement entraîné une surconcentration 'artificielle' de formes carénées.

Il est possible également de supposer que la différence observée puisse être imputée à l'éloignement géographique. En effet, les deux territoires, bien que mitoyens, sont malgré tout actuellement séparés d'une distance d'environ 20 km, ce qui représentait bien entendu au Crétacé une distance plus importante, eu égard au taux de raccourcissement estimé pour ces terrains.

3- La présence fréquente de gypse a-t-elle une signification particulière ?

Le gypse est en effet présent dans environ 60 % des échantillons, sous forme disséminée au sein des marnes, en proportions variables (aucune 'couche' ni 'filon' de gypse n'a été décrit).

Cet élément pourrait tirer son origine de lagunes côtières (Busson, 1972), d'où il aurait été lessivé. Sa présence indiquerait donc l'existence d'un climat chaud, à tendance aride, et implique également une sursalure des eaux.

La seconde hypothèse, probablement à privilégier du fait du type de gisement rencontré (gypse disséminé et non pas en couches), est que ce gypse se soit formé secondairement, par altération de pyrite, minéral par ailleurs très présent (en présence d'eau, la pyrite peut en effet s'oxyder et réagir avec des carbonates pour former du gypse) [Cormier, 2000].

4- Y a-t-il des traces de remaniement avéré ?

Un remaniement implique la mise en mouvement de sédiments, qui se redéposent dans une zone plus ou moins éloignée. D'un point de vue paléontologique, il se manifestera donc par un mélange de faune et de flore d'âge et/ou d'origines différents, ce qui rend nécessairement toute interprétation complexe (biostratigraphique comme paléoenvironnementale), voire impossible. Il faut donc toujours prendre avec beaucoup de précautions toute donnée paléontologique avant d'en tirer des interprétations.

En ce qui nous concerne, aucun indice de remaniement n'a été découvert, mais il faut savoir rester prudent. La consultation de documents supplémentaires pourrait en effet révéler des incompatibilités de données...

Conclusion

et

perspectives

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault