SECTION 2. COMPARAISON ENTRE LE NOUVEAU SYSTEME
COMPTABLE ET LE PCN 1975.
Dans cette section, on compare le nouveau SCF avec le PCN
1975 les règles concernant les immobilisations incorporelles, les
immobilisations corporelles, les stocks, la comptabilisation des subventions
publiques, le contrat de location et les provisions pour risques et charges
.
1. Immobilisations incorporelles et frais
préliminaires
Selon le SCF, une immobilisation incorporelle est
«incorporelle est un actif identifiable, non monétaire et
immatériel, contrôlé et utilisé par l'entité
dans le cadre de ses activités ordinaires».
1.1. Comptabilisation
Une immobilisation incorporelle doit être
comptabilisée dans le bilan quand :
- s'il est probable que des avantages économiques futurs
associés à cet actif iront à l'entité ;
- si le coût de l'actif peut être
évalué de façon fiable.
Les critères de comptabilisation sont applicables
à la fois pour les immobilisations incorporelles acquises et pour celles
qui sont générées en interne.
1.2. Goodwill et immobilisations incorporelles
générées en interne 1.2.1. Goodwill
Il faut savoir que le Goodwill, inscrit au compte 210 selon
le plan comptable algérien, ne peut être comptabilisé en
immobilisations incorporelles car celui-ci ne répond pas aux
critères de comptabilisation. En effet, son coût ne peut
être évalué de façon fiable ; de plus, il ne s'agit
pas d'un élément identifiable contrôlé par
l'entreprise.
Le Goodwill, ne sera donc plus inscrit au compte 210 comme
c'était le cas dans les règles algériennes, mais il sera
comptabilisé en charges, classe 6, au titre d'éléments
extraordinaires. De plus, il ne pourra plus être amorti.
1.2.2. Immobilisations incorporelles
générées en interne
Il est difficile d'apprécier si une immobilisation
incorporelle générée en interne satisfait aux
critères de comptabilisation. Pour apprécier si une
immobilisation incorporelle générée en interne satisfait
aux critères de comptabilisation, l'entreprise doit distinguer la phase
de recherche et la phase de développement.
a. Phase de recherche 1
Les dépenses pour la recherche doivent être
comptabilisées en charges lorsqu'elles sont encourues et non en
immobilisations incorporelles. La norme IAS 38 considère que, pendant la
phase de recherche, une entreprise est incapable de prouver l'existence d'une
immobilisation incorporelle qui générera des avantages
économiques futurs probables.
b. Phase de développement 1
Les dépenses encourues pendant la phase de
développement doivent être comptabilisées en
immobilisations incorporelles si, et seulement si, l'entreprise peut
démontrer tout ce qui suit :
- ces dépenses se rapportent à des
opérations spécifiques à venir ayant de sérieuses
chances de rentabilité globale ;
- l'entité a l'intention et la capacité technique,
financière et autre d'achever les opérations liées
à ces dépenses de développement et de les utiliser ou de
les vendre ;
- ces dépenses peuvent être évaluées
de façon fiable.
Que ce soit les frais de recherche ou de
développement, lorsqu'ils ne répondent pas aux conditions de
comptabilisation émises par le SCF pour être activées, ils
sont portés en charges dans les éléments extraordinaires
car ce sont des charges qui ne se reproduisent pas de manière
fréquente et régulière.
1.3. Frais préliminaires
Les frais préliminaire ne peuvent être
comptabilisés en immobilisations incorporelles car ceux-ci ne
répondent pas aux critères de comptabilisation. En effet, ils ne
génèrent pas de bénéfices futurs. Les frais
préliminaires ne seront donc plus inscrits en classe 2 comme
c'était le cas dans le PCN, mais il seront comptabilisés en
charges, classe 6, au titre d'éléments extraordinaires. De plus,
ils ne pourront plus être amortis comme c'était le cas selon le
PCN.
1.4. Evaluation des immobilisations
incorporelles
Une immobilisation incorporelle doit être
évaluée initialement à son coût 1.4.1.
Acquisition séparée :
Le coût d'une immobilisation incorporelle comprend :
- le prix d'achat ;
- les taxes et impôts non récupérables ;
- toutes les dépenses concernant l'immobilisation
incorporelle (exemple : honoraires versés aux professionnels). Le
coût d'une immobilisation incorporelle est diminué des pertes
commerciales.
1.4.2. Immobilisations incorporelles
générées en interne (phase de développement) :
Le coût d'une immobilisation incorporelle
générée en interne comprend :
- Les coûts encourus à partir du moment où
l'immobilisation répond aux conditions de comptabilisation pour pouvoir
être activée en tant qu'immobilisation incorporelle ;
- Les dépenses pouvant être attribuées
à la création et la préparation de l'actif en vue de son
utilisation projetée ;
- Le coût inclut par exemple les
dépenses pour les matériaux et services utilisés ou
consommés pour générer l'immobilisation incorporelle.
1.5. Amortissements des immobilisations
incorporelles
Le montant d'amortissement d'une immobilisation incorporelle
dont la durée de vie est déterminable doit être
réparti de façon systématique sur sa durée
d'utilité. Cependant, les durées d'amortissements qui sont
supérieures à 20 ans sont rejetées par SCF.
Le mode d'amortissement utilisé doit traduire le
rythme de consommation par l'entreprise des avantages économiques futurs
de l'actif. Si ce rythme ne peut être déterminé de
façon fiable, le mode linéaire doit être
appliqué.
Le montant amortissable d'une immobilisation incorporelle est
déterminé après déduction de la valeur
résiduelle. Toutefois cette dernière est réputée
nulle.
Au minimum à la clôture de chaque exercice, la
durée et la méthode d'amortissement doivent être
réexaminées et modifiées en conséquence s'il
s'avère que la durée et/ou la méthode d'amortissement ne
sont plus appropriées.
1.6. Comparaison avec le PCN 1975.
Principales différences existant entre le PCN 1975 et
nouveau SCF.
Tableau n°2 : comparaison entre SCF et PCN 1975 en
matière des immobilisations incorporelles
Le nouveau SCF
|
Le PCN 1975
|
Le Goodwill généré en interne est
comptabilisé en charges et non en immobilisations
|
Le Goodwill est activé en valeurs incorporelles.
|
Les dépenses de développement doivent
être comptabilisés en immobilisations incorporelles et non en
charges.
|
Toutes es frais de recherche et de développement sont
considéré comme des charges.
|
Les frais préliminaires doivent être
comptabilisés en charges.
|
Les frais préliminaires doivent être
comptabilisés en investissements. Ces dépenses
sont amortissables selon le PCN.
|
Le montant amortissable d'une immobilisation incorporelle est
déterminé après déduction de la va leu r
résiduelle.
|
Le montant amortissable ne prend pas en compte la valeur
résiduelle de l'immobilisation incorpore lle.
|
Les durées et méthodes d'amortissements sont
basées uniquement sur des facteurs économiques.
|
Les durées et méthodes d'amortissements sont
souvent influencées par des considérations fiscales.
|
La durée d'amortissement peut s'élever
jusqu'à 20 ans. Cette règle est applicable à l'ensemble
des immobilisations incorporelles.
|
La durée est fixée à 5 ans maximum, Cette
règle s'applique uniquement aux frais préliminaires.
|
La durée et la méthode d'amortissement doivent
être revues au moins une fois par an.
|
Les dispositions algériennes ne prévoient rien en
matière de révision de la durée et de la méthode
d'amortissement.
|
|
Source : tableau élaboré sur la base du SCF et le
PCN 1975.
2. Immobilisations corporelles
Une immobilisation corporelle est un actif corporel
détenu par une entreprise :
- soit pour être utilisé dans la production et la
fourniture de biens et de services, soit pour être loué à
des tiers, soit à des fins administratives ;
- dont on s'attend à ce qu'il soit utilisé sur une
période supérieure à un exercice. 2.1.
Comptabilisation des immobilisations corporelles
Une immobilisation corporelle doit être
comptabilisée dans le bilan quand :
- il est probable que les avantages économiques futurs
associés à cet actif iront à l'entreprise ;
- Le coût de cet actif peut être
évalué de manière fiable.
2.2. Evaluation des immobilisations
corporelles
2.2.1. Evaluation initiale
Une immobilisation corporelle qui remplit les conditions pour
être comptabilisée en tant qu'actif doit être
évaluée à son coût.
Le coût d'une immobilisation corporelle correspond
à son prix d'achat, en ce compris les droits de douane et taxes non
récupérables, augmentés des frais comme les frais de
transport. Les réductions commerciales viennent en déduction du
prix d'achat.
2.2.2. Evaluation postérieure à la
comptabilisation initiale La norme distingue deux traitements :
a. Traitement de référence :
après sa comptabilisation initiale en tant qu'actif, une immobilisation
corporelle doit être comptabilisée à son coût
diminué du cumul d'amortissements et du cumul des pertes de valeur.
b. Autre traitement autorisé : après
sa comptabilisation initiale en tant qu'actif, une immobilisation corporelle
peut être comptabilisée à son montant
réévalué, qui correspond à la juste valeur à
la date de la réévaluation diminuée du cumul des
amortissements et du cumul des pertes de valeur. Les
réévaluations doivent être faites de manière
régulière de telle sorte que la valeur comptable à la date
de clôture ne diffère pas de manière significative de la
juste valeur.
2.3. Amortissements des immobilisations
corporelles
Le montant amortissable d'une immobilisation corporelle doit
être réparti de façon systématique sur sa
durée d'utilité.
La méthode d'amortissement utilisée doit
refléter le rythme selon lequel les avantages économiques futurs
liés à l'actif sont consommés par l'entreprise.
Le SCF mentionne les méthodes d'amortissements suivantes
:
- La méthode linéaire ;
- La méthode dégressive ;
- mode des unités de production
Le taux d'amortissement sera donc calculé sur la base
de la véritable durée de vie économique du bien et le
premier amortissement ne se fera pas pour toute l'année mais à
partir du moment ou le bien est acquis (amortissements prorata temporis).
La durée et la méthode d'amortissement doivent
être réexaminées périodiquement et modifiées
en conséquence s'il s'avère que la durée et/ou la
méthode d'amortissement ne sont plus appropriées.
Le montant amortissable est déterminé
après déduction de sa valeur résiduelle. Le SCF
précise cependant que dans la pratique la valeur résiduelle d'un
actif est souvent peu important et dès lors, elle est souvent
négligée dans le calcul du montant amortissable.
2.4. Comparaison avec le PCN 1975.
Principales différences existant entre le nouveau SCF
et le PCN 1975 :
Tableau n°3 : comparaison entre SCF et PCN 1975 en
matière des immobilisations corporelles
Le nouveau SCF
|
Le PCN 1975
|
Lorsqu'une immobilisation corporelle est
réévaluée, toute la catégorie des immobilisations
corporelles dont fait partie cet actif doit être
réévaluée.
|
Les entreprises peuvent procéder a des ajustements de
valeur des immobilisations dans le cadre d'une réévaluation
légale des immobilisations corporelles1.
|
Le montant amortissable est déterminé
après déduction de sa valeur résiduelle.
|
Même si elle est significative, la valeur
résiduelle d'une immobilisation corporelle n'est pas
considérée pour déterminer le montant amortissable.
|
Les durées et méthodes d'amortissements sont
basées uniquement sur des facteurs économiques.
|
Les durées et méthodes d'amortissements sont
souvent influencées par des considérations
fiscales2.
|
Les frais accessoires tombent sous la définition d'une
immobilisation corporelle si la durée d'utilisation attendue
dépasse un an. Les frais accessoires sont amortis sur une durée
de vie n'excédant pas celle de l'actif lié.
|
Suite à la réforme fiscale, les frais accessoires
au prix d'achat sont amortis au même rythme que le montant principal de
la valeur d'investissement.
|
La durée et la méthode d'amortissement doivent
être réexaminées périodiquement.
|
Le réexamen périodique de la durée et de la
méthode d'amortissement n'est pas imposé.
|
|
Source : tableau élaboré sur la base du SCF et le
PCN 1975.
3. Stocks
Les stocks sont des actifs :
- détenus pour être vendus dans le cours normal de
l'activité ;
- en cours de production d'une telle vente ;
- sous forme de matières ou de fournitures devant
être consommées au cours du processus de production ou de la
prestation des services.
3.1. Evaluation des stocks
Chaque catégorie de stocks doit être
évaluée séparément au plus faible du coût.
3.1.1. Coûts de stocks
Le coût des stocks doit comprendre tous les :
- coûts d'acquisition ;
- coûts de transformation ;
- autres coûts encourus pour amener les stocks à
l'endroit et dans l'état ou ils se trouvent. Les coûts
d'acquisition des stocks comprennent ;
- le prix d'achat ;
- les droits de douane ;
- frais de transport ;
- les rabais commerciaux, remises et autres
éléments similaires (ceux-ci, viennent en déduction du
coût d'acquisition).
3.1.2. Méthodes de détermination des
coûts
Le coût des stocks doit être déterminé
en utilisant soit :
- La méthode FIFO (First In, first Out), dans cette
méthode, on considère que les éléments du stock qui
ont été acquis les premiers sont vendus les premiers et par
conséquent, les éléments restant en stock à la fin
de l'exercice seront nécessairement les éléments qui ont
été achetés le plus récemment ;
- Le coût moyen pondéré.
Seul la méthode FIFO et le coût moyen
pondéré sont acceptés car les règles du SCF
veulent présenter les postes de l'actif à leur valeur
réelle.
La méthode LIFO (Last In, First Out) n'est pas retenue
par le SCF car selon cette méthode ce sont les dernières
entrées en stock qui sont sorties en premier. Or, les anciens produits
ont certainement une valeur inférieure à celle actuelle ; il y
aura donc une sous-évaluation des stocks.
3.2. Comparaison avec le PCN 1975.
Principale différence existant entre le nouveau SCF et le
PCN 1975 sont :
Tableau n°4 : comparaison entre SCF et PCN 1975 en
matière des stocks.
Le nouveau SCF
|
Le PCN 1975
|
Les stocks ne peuvent être évalués que
selon la méthode FIFO ou le coût moyen pondéré.
|
Il existe trois méthodes d'évaluation des stocks ;
prix moyen pondéré, LIFO, FIFO.
|
|
Source : tableau élaboré sur la base du SCF et le
PCN 1975. 4. Comptabilisation des subventions publiques
4.1. Présentation selon le SCF
Il existe deux méthodes de présentation des
subventions :
- la comptabilisation initiale de la subvention en produits
différés (produits à reporter) qui est ensuite
comptabilisé en produits sur une base systématique et rationnelle
selon la durée d'utilité de l'actif ;
- diminution de la valeur comptable de l'actif pour le
montant de la subvention. Par conséquent, le produit lié à
la subvention est étalé sur la durée d'utilité du
bien via une réduction de la charge d'a mortissement.
4.2. Comparaison avec le PCN 1975
Principales différences existant entre le nouveau SCF et
le PCN 1975. :
Tableau n°5 : comparaison entre SCF et PCN 1975 en
matière de la subvention publique.
Le nouveau SCF
|
Le PCN 1975
|
Il existe deux méthodes de présentation des
subventions :
|
|
- La comptabilisation initiale de la subvention en
|
Une subvention d'investissement est constatée
|
produits différés (produits à reporter)
qui est
|
dans un compte spécifique des capitaux propres
|
ensuite comptabilisé en produits sur une base
|
pour le montant perçu et amorti aux mêmes
|
systématique et rationnelle selon la durée
|
rythmes que l'immobilisation correspondante par
|
d'utilité de l'actif ;
- Diminution de la valeur comptable de l'actif
|
le crédit du compte de résultat. Une subvention
d'exploitation est constatée en résultat
|
pour le montant de la subvention. Par conséquent, le
produit lié au subside est étalé sur la durée
d'utilité du bien via une réduction de la charge
d'amortissement.
|
lorsqu'elle est acquise à l'entreprise.
|
|
Source : tableau élaboré sur la base du SCF et le
PCN 1975.
5. Contrat de location
Le nouveau SCF fait une distinction entre les contrats de
location-financement et les contrats de location simple. Dans ce travail, nous
nous basons uniquement sur le contrat de locationfina ncement.
Voici quelques exemples qui conduiraient normalement à la
classification d'un contrat de location en tant que contrat de
location-financement :
- la propriété de l'actif est
transférée au preneur au terme du contrat de location ;
- une option d'achat est prévue pour acquérir
l'actif à un prix qui devrait être suffisamment inférieur
à sa juste valeur à la date à laquelle l'option peut
être levée pour que, dès le commencement du contrat de
location, on ait la certitude raisonnable que le preneur exercera l'option.
5.1. Comptabilisation
Au bilan du preneur, les contrats de location-financement
doivent être comptabilisés à l'actif et en dettes pour un
montant correspondant à la plus faible des deux valeurs suivantes :
- la juste valeur du bien loué ;
- la valeur actualisée des loyers minimaux
calculée sur base du taux d'intérêt implicite du contrat de
location. Le taux d'intérêt implicite du contrat de location est
le taux d'actualisation.
5.2. Amortissements
La détermination de la charge d'amortissement des
actifs loués s'opère de la même manière que pour les
immobilisations corporelles et les immobilisations incorporelles. Toutefois, si
l'on n'a pas une certitude raisonnable que le preneur devienne
propriétaire de l'actif à l'issue du contrat, l'actif doit
être amorti sur la plus courte de la durée du contrat et de sa
durée d'utilité. Dans le cas contraire, l'actif est amorti sur sa
durée d'utilité.
5.3. Comparaison avec le PCN 1975
Principales différences entre le nouveau SCF et le PCN
1975 sont :
Tableau n°6 : comparaison entre SCF et PCN 1975 en
matière du contrat de location.
Le nouveau SCF
|
Le PCN 1975
|
Les actifs détenus en location-financement par le
preneur sont présentés conformément à leur
nature.
|
Selon le PCN un bien ne peut être reflète en
comptabilité du commerçant que si ce dernier en est
propriétaire.
|
Les durées et méthodes d'amortissements sont
basées uniquement sur des facteurs économiques.
|
Pas de comptabilisation donc pas d'amortissement
|
Les contrats de location-financement doivent
|
Le contrat de location-financement ou crédit bail
|
|
être comptabilisés à l'actif et en dettes
pour un montant correspondant à la plus faible des deux valeurs
suivantes : la juste valeur du bien loué et la valeur actualisée
des loyers minimaux calculée sur base du taux d'intérêt
implicite du contrat de location.
est bel est bien en vigueur mais il n'est pas pris en charge par
le PCN
|
|
Source : tableau élaboré sur la base du SCF et le
PCN 1975.
6. Provisions pour risques et charges
Dans cette rubrique, on ne cite que les provisions.
Selon la norme IAS 37, une provision est un passif dont
l'échéance ou le montant est incertaine. Exemple de provisions
:
- un jugement rendu par un tribunal ;
- la décision de changer la structure d'encadrement de la
société en supprimant un niveau hiérarchique et en
effectuant des licenciements ;
- un engagement de reprendre certains articles invendus.
6.1. Définitions
a. Obliation juridique : Obligation qui résulte
:
- d'un contrat (sur base de ses clauses explicites ou
implicites) ;
- de dispositions légales ;
- de toute autre jurisprudence.
b. Obl,ation implicite : obligation qui
découle des opérations de l'entreprise, lorsque du fait de ses
actions passées, de sa politique affichée ou de
déclarations récentes suffisamment explicites, l'entreprise a
indiqué aux tiers qu'elle assumera certaines responsabilités et
qu'en conséquence, elle a créé chez ces tiers une attente
fondée qu'elle assumera ces responsabilités.
c. Fait générateur d'obl,ation :
événement qui crée une obligation juridique ou implicite
qui ne laisse à l'entreprise d'autres alternatives réalistes que
d'éteindre cette obligation.
6.2. Comptabilisation des provisions
Une provision doit être comptabilisée au bilan si
les trois conditions suivantes son remplies :
- à la date de clôture, l'entreprise a une
obligation actuelle (juridique ou implicite) résultant d'un
événement passé ;
- il est probable que cette obligation donnera lieu à une
sortie de ressources afin d'éteindre cette obligation;
- le montant de l'obligation peut être estimé de
façon fiable.
De plus, le bilan est toujours le reflet de la situation
financière de l'entreprise à la clôture de l'exercice et
non le reflet de la situation financière future potentielle. Par
conséquent, aucune provision ne peut être constituée pour
des coûts futurs attendus (tels que les provisions pour grosses
réparations et gros entretiens requises par le PCN).
6.3. Evaluation des provisions
Le montant comptabilisé en provisions doit être la
meilleure estimation de la dépense nécessaire à
l'extinction de l'obligation actuelle à la date de clôture.
Afin de réaliser la meilleure estimation d'une provision,
IAS 37 impose la prise en compte des risques et incertitudes qui affectent
inévitablement de nombreux évènements et circonstances.
6.4. Changements affectant les provisions
A chaque date de clôture, les provisions doivent
être revues et éventuellement ajustées afin de
refléter la meilleure estimation actuelle à la date de
clôture. Lorsqu'une provision ne doit plus être maintenue, elle
doit être reprise.
6.5. Comparaison avec le PCN 1975.
Principales différences existant entre le nouveau SCF et
le PCN 1975 :
Tableau n°7 : comparaison entre SCF et PCN 1975 en
matière des provisions
Le nouveau SCF
|
Le PCN 1975
|
Le bilan est toujours le reflet de la situation
|
La réglementation algérienne permet la
|
financière de l'entreprise à la clôture
de
|
constitution pour grosses réparations et gros
|
l'exercice et non le reflet de la situation
|
entretiens. (Dès lors selon le nouveau SCF, si on
|
financière future potentielle. Par conséquent,
aucune provision ne peut être constituée pour
|
retrouve, dans le bilan établit selon le PCN, le montant
d'une provision pour grosses
|
des coûts futurs attendus (tels que les
|
réparations et gros entretiens, il faudra
|
provisions pour grosses réparations et gros entretiens
requises par le PCN)
|
supprimer cette provision)
|
|
Source : Tableau élaboré sur la base du SCF et le
PCN 1975.
7. Autres différences
- La distinction faite entre actifs courants/non courants et
entre passifs courants/non courants. La classification des dettes et des
créances par nature, facilite l'analyse financière ;
- La définition des classes 2, 3 et 4 reposant sur une
optique économique de l'entreprise permet de présenter l'outil de
production, distinguer entre actifs d'exploitation et hors exploitation et de
présenter les biens utilisés en exploitation qui ne sont pas la
propriété de l'entreprise ;
- Les valeurs mobilières sont incluses parmi les
éléments du compte immobilisations financières. Ce dernier
regroupe les titres de participation et les titres de placement ;
- La forme du bilan fait référence aux
données de l'exercice précédent. Pour permettre de faire
la comparaison, pour la faire il ne faut pas avoir recours aux tableaux
explicatifs. L'actif fait apparaître les masses comme les actif
immobilisés, les actifs circulants, les passifs non courants et passifs
courants. Au niveau du bilan, la situation économique est
privilégiée à la situation patrimoniale ;
- La forme retenue pour le TCR présente les
données de l'exercice précédent. Le TCR fait distinction
entre le résultat opérationnel et le résultat financier et
fait référence à certains soldes intermédiaires
reconnus au niveau international. De plus, le résultat qui
apparaît au TCR est un indicateur de la performance de gestion de
l'entreprise, malgré il inclut des opérations ayant un
caractère social et les charges exceptionnelles ;
- Le tableau des flux de trésorerie est permet de
faire la distinction entre flux d'exploitation, flux d'investissement et flux
de financement. Par contre, il permet de faire la comparaison avec l'exercice
précédent et nécessaire pour l'analyse financière
;
- Etat de variation des capitaux propres donne une analyse la
variation de l'actif net ;
- Le SCF traite aussi l'évaluation de certains
éléments, comme les actifs et passif en
monnaies étrangers, les événements postérieurs,
les prestations et services en cours en fin d'exercice.
De plus, le nouveau SCF valorise les éléments
financiers selon leur juste valeur et non plus selon leur coût historique
comme c'est le cas dans notre référentiel comptable PCN. Or, la
valorisation selon la juste valeur est tout a fait subjective. On n'ai
trouvé, lors de la rédaction de cet mémoire, aucune
règle à propos des personnes « qualifiées »
devant réévaluer les immobilisés. On en déduis donc
que c'est l'organe de gestion qui lui-même les réévalue.
Mais dans ce cas, les entreprises n'auront-elles pas tendance à
l'exagération, à la surévaluation de leurs actifs
immobilisés, afin de gonfler leurs fonds propres et ainsi justifier des
investissements ? N'y aura-t-il pas plus d'abus, voir de fraudes ?
De ce fait, toutes les lois, tous les concept qui se sont
bâtis à notre référentiel comptable algérien
depuis 1975, ne seront-ils pas « bafoués » au profit d'une
objectivité toute relative, davantage basé sur des concepts
économiques propres aux préoccupations des marchés
boursiers?
Bien sûr, les objectifs de l'IASB sont très
attrayants, plus de transparence, plus de comparabilité entre les
états financiers de différents pays. Néanmoins, il faut
rester vigilant quant à l'application des nouvelles normes pour ne pas
déborder vers des abus.
|