6. Difficultés rencontrées
Deux principales difficultés ont été
rencontrées. La première est liée à la
disponibilité des acteurs engagés dans la lutte contre la
corruption dont les agendas étaient très chargés. Il y eu
en effet de nombreux reports de rendezvous et d'excuses de dernières
minutes de la part des enquêtés de cette catégorie. En
moyenne, il a fallu attendre quatre semaines pour avoir un entretien, ce qui a
occasionné un retard considérable dans le déroulement de
l'enquête .La seconde difficulté fut celle de l'accès
à l'information auprès des acteurs potentiels de la corruption.
Durant l'enquête de terrain nous avons eu
l'impression qu'il régnait une sorte de phobie de toute
discussion sur la corruption au sein de l'administration publique. En effet, il
y eu de nombreuses dérobades et de nombreuses feintes dans les
informations fournies par certains agents publics dont le souci semblait
être de se débarrasser de << l'enquêteur gênant
commis par l'OLC >>, de sorte que plusieurs entretiens ont
été invalidés. Pour juguler cet obstacle, il s'est
imposé d'établir un climat de confiance en faisant recours
à la médiation de personnes qui avaient des rapports de confiance
avec les agents publics et qui leur garantissaient la confidentialité
des informations recueillies. Même dans ce cas les réticences ne
furent pas toujours levées. Une petite histoire vécue en
situation d'enquête édifiera : << Un ami en service
à, la recette des impôts accepta de nous accorder un entretien
à condition que ce fut chez lui. Le rendez-vous pris, nous nous
rendîmes chez lui. Après qu'il ait donné de
précieuses informations sur les pratiques de corruption au niveau des
assiettes nous lui avons suggéré d'en faire de même pour
les recettes mais, il se raidit automatiquement et déclara qu'il n'y
avait pas de corruption aux recettes et que d'ailleurs l'entretien était
arrivé à son terme >>. Ces obstacles levés, il fut
plus aisé de mener remarquablement la recherche comme en attestent les
résultats.
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