INTRODUCTION GENERALE
9 Il s'agit aussi bien de la Bible, dans la Genèse, que du
Coran qui affirment que les premiers humains, en l'occurrence ADAM et EVE
vivaient dans unjardin appelé EDEN et se nourrissaient de ses produits,
avant leur décente sur terre.
10 L'évolution de l'humanité est jalonnée
par trois importantes révolutions : la révolution Agricole au
Néolithique, la révolution Industrielle au 1 8e
siècle et la révolution Technologique depuis le
20e siècle.
? GENERALITES
La biodiversité du monde végétal a
toujours servi et continue de servir les hommes, car la cueillette fût la
première forme de subsistance des sociétés humaines
primitives. L'homme, dès son premier contact avec la nature, a eu le
réflexe de «cueillir» soit pour se nourrir, se soigner, se
vêtir ou se protéger. D'ailleurs, on peut noter que c'est l'un des
rares sujets sur lesquels les thèses scientifiques et les croyances
religieuses s'accordent. En effet, l'histoire nous apprend que les premiers
hommes vivaient de cueillette, de même que les récits religieux
qui nous enseignent également que les premiers humains se nourrissaient
de produits de cueillette9.
Cependant l'évolution de l'humanité, qui se
traduit par l'augmentation des densités humaines, combinée
à la dégradation des conditions climatiques a fragilisé
cette nature qui jusque là satisfaisait tous les besoins de l'homme.
C'est ainsi qu'à chaque révolution10, elle a fait un
bond en avant, en améliorant son bien être, mais à
contrecoup en exerçant des pressions de plus en plus fortes sur la
nature.
Dans le but de sauvegarder les reliques de cette nature
d'antan, les hommes ont mis en place des stratégies de
préservation et/ou de conservation de la nature. Ainsi sont nés
les Parcs, les Forêts Classées, les Réserves... qui sont
des aires de protection de la biodiversité (animale et
végétale) où l'exploitation des ressources naturelles est
soit formellement interdite, soit soumise à une réglementation
très rigoureuse. Au Sénégal, pays sahélien de
surcroît, cette prise de conscience de l'homme s'est traduite par la
création de plusieurs espaces de préservation, dont le Parc
National du Niokolo Koba.
? LE PARC NATIONAL DU NIOKOLO KOBA
11 Cité par KANE, I. C. (2000) - Revenus de
prélèvement et revenus de production: quel intérêt
comparatif en périphérie du PNNK (Sénégal) ?
Mémoire de DEA, Département de géographie, FLSH/UCAD, PSO,
p.13.
D'une superficie de 913 000 hectares de savanes
(boisée, arborée et arbustive) et de forêts (sèches
et galeries), le Parc National du Niokolo-Koba (PNNK) se trouve au sud-est du
Sénégal, dans la région de Tambacounda, à environ
500 Km de Dakar [cf. cartes]. C'est aussi une réserve
de biosphère d'envergure internationale, car faisant partie du
réseau MAB (Man And Biosphere) de l'UNESCO depuis 1981. A cet
égard, son statut international de Site du Patrimoine Mondiale,
l'amène à devoir réunir certaines conditions, dont deux
essentiellement:
? D'abord, remplir les trois fonctions complémentaires
suivantes :
o la conservation de la biodiversité;
o le développement économique et humain;
o et le support logistique à la recherche, la
formation et la surveillance.
? Ensuite, adapter un zonage qui distingue trois parties
concentriques, dont [cf. figure 1]:
o L'aire centrale, qui est le noyau de la
réserve, est un site de conservation et doit garder le
maximum de son naturel. Ici toute forme d'exploitation ou d'activités
humaines sont formellement interdite. Elle correspond aux limites
instituées par le décret d'extension de 1969;
o la zone tampon autour de l'aire centrale,
sur une bande d'environ 1 km de profondeur, est un site de
préservation et de transition. Selon le comité
sénégalais du MAB/UNESCO, elle«peut abriter des
écosystèmes modifiés par l'homme. Aussi des
activités comme l 'exploitation forestière, l 'agriculture
traditionnelle ou le pâturage peuvent y être
tolérées, sous réserve qu 'elles soient compatibles avec
les objectifs généraux de la réserves de la
biosphère»11. Dans la partie nord du PNNK, le
fleuve Gambie constitue la limite de cette zone et la présence des
bananeraies le long de ce cours d'eau, constitue un exemple de mise en valeur
qui traduit les dispositions ci-dessus;
o la périphérie est quant
à elle une zone largement humanisée, car
abritant des terroirs villageois essentiellement agropastorale. Ses contours
correspondent ici aussi aux limites instituées par le décret
d'extension de 1969. Elle englobe les
terroirs de neuf communautés rurales, dont l'installation
de certains est antérieure à la création du Parc, tandis
que d'autres sont des villages déguerpis du Parc en 1972.
Figure 1 : Zonage d'une réserve de
biosphère, d'après l'UNESCO, 2000.
Signalons que l'administration juridique de la zone centrale
et de la zone tampon relève de l'autorité exclusive de la
Direction des Parcs Nationaux du Sénégal (DPNS), tandis que celle
de la périphérie relève de la compétence des
collectivités locales concernées, avec toutefois un droit de
regard de la DPNS.
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