AVANT-PROPOS
Le mémoire de Diplôme d'Etudes Approfondies
(D.E.A), comme son nom l'indique, offre l'opportunité d'un prolongement
thématique et d'un approfondissement de la recherche entamée en
année de maîtrise. Un approfondissement tant sur le plan des
idées, que sur celui des méthodes, c'est à dire, en
d'autre termes, un approfondissement aux niveaux méthodologique et
conceptuel1.
C'est ainsi que l'arbre, en général, et le
produit végétal, en particulier, sujet de notre étude
depuis la maîtrise, est un objet interdisciplinaire, un domaine de
recherche intéressant un certain nombre de sciences, dont la
géographie, l'économie, la biologie, l'environnement, la
botanique, la médecine, etc.2
D'ailleurs, un Géographe en précisant que '
Chaque discipline appréhende une thématique selon une lecture
différente 3, s'interrogeait dès lors
sur l'arsenal méthodologique et le dispositif conceptuel à la
disposition du géographe ' ...qui a pour mission d'étudier
l'organisation de
l 'espace et les dynamiques spatiales engendrées par
des impulsions économiques et sociales
d 'origines diverses ; et dont le ' ...rôle
spécifique ne commence qu 'à partir du moment oil il analyse l
'empreinte de l 'homme sur le milieu et s 'efforce d'en comprendre les
mécanismes 4. C'est à dire, en d'autres
termes, quels sont les concepts, les outils et les méthodes de la
géographie face à des questions posées par un objet aussi
pluridisciplinaire que l'arbre.
1 Le Professeur Paul NDIAYE, au cours d'une réunion
dans le cadre de son encadrement en 2003, nous enseignait que: « La
recherche en Maîtrise, au DEA et en Thèse constitue un ensemble
d'exercices successifs, progressifs et cohérents ». De ce fait,
l'étudiant est appelé à franchir graduellement, à
chaque étape, les paliers suivants:
? D'abord, le mémoire de maîtrise est une
initiation, un apprentissage à la recherche; à ce niveau il est
surtout demandé à l'étudiant de faire:
- Un travail d'observation, que tout géographe doit
pouvoir faire;
- Un travail d'analyse et de réflexion, que tout
intellectuel doit pouvoir faire;
- Un travail de restitution par écrit ou de
synthèse, que tout instruit doit pouvoir faire;
- Et en plus de ces trois niveaux (observation,
réflexion/analyse et synthèse) qui résument
schématiquement la méthode géographique, il est
demandé à l'étudiant, en tant que géographe,
d'avoir un souci spatial, c'est-à-dire d'articuler le tout à
l'espace.
? Ensuite, le mémoire de DEA constitue une étape
d'approfondissement, dans le cadre d'un prolongement thématique. Il est
donc demandé à l'étudiant d'effectuer une progression, un
saut qualitatif aussi bien conceptuel (idées) que méthodologique
(démarche).
? Enfin, la Thèse est une synthèse de tous les
travaux antérieurs, dans laquelle on s'applique à défendre
des idées ou des points de vue. En ce sens, elle représente donc
un niveau de consolidation des acquis.
2 L'importance de la foresterie tient au fait que la forêt
a tout le temps été la principale pourvoyeuse de ressources
naturelles ou de matières premières au service de
l'humanité.
3 DIRY, J-P (1999)- Les espaces ruraux. Collection CAMPUS
Géographie, SEDES, p.9.
4 PELISSIER, Paul (1966) - Avant propos - Les paysans du
Sénégal. Les civilisations agraires du Cayor à la
Casamance. Saint-Yrieix, Fabrègue, Paris, 1966.
4
5 BA, C. (1988) - L'arbre dans le champ d'investigation de la
géographie : Quelque perspectives méthodologiques - in
Notes de Biogéographie n°3, numéro
spécial : L'arbre et l'espace, Novembre 1988. Département
de géographie, FLSH/UCAD, pp. 8 à 12.
6 BA, C. (1988) - idem, p.8.
La réponse à cette interrogation nous a
été déjà positivement fournie par ces quelques
extraits très significatifs d'un article du professeur Cheikh
BA5, qui indique que ' le caractère
synthétique, intégral et complexe de l 'investigation
géographique rend la discipline plus apte à l 'approche de ces
questions et problèmes globaux . C'est ainsi qu'il rappelle que
' L 'arbre a toujours été associé à l 'analyse,
à la description ou à la représentation de l 'espace
géographique, donc au discours géographique en
général. En effet, ' Les méthodes
géographiquesfondées sur lesfaits de distribution ont très
tôt abordé au plan physionomique et perceptif l 'importance du
couvert végétal, en général, et de l 'arbre, en
particulier, dans la formation des paysages ou de la personnalité
géographique d'unité spatiale .
En outre, ce qui paraît essentiellement remarquable et
fondamentale pour lui, c'est l'existence même de la biogéographie,
qui est ' l 'une des branches les plus dynamiques de la géographie
physique . Cela constitue une raison largement suffisante et prouve que la
géographie s'est très tôt intéressée, d'abord
au monde végétal (phytogéographie) et ensuite au vivant
(biogéographie) en général.
C'est ainsi qu'au terme de cet article, le professeur BA
entrevoyait de prometteuses et fécondantes perspectives de recherches
géographiques sur l'arbre qui, en tant que ressource ou objet, est le
principal élément de la forêt, et constitue ' un
excellent révélateur des processus d 'action de l'homme sur le
milieu... .
La fécondité de l'analyse géographique de
l'arbre ou du couvert végétal se trouvant ainsi prouvée et
légitimée, nous allons nous att eler à notre principale
tâche qui se résume donc à la ' spatialisation de la
question végétale 6,
c'est-à-dire à faire l'articulation entre l'objet
d'étude (l'arbre), l'espace (le terroir village et l'espace forestier)
et l'activité (la récolte ou la cueillette).
Toutefois, nous tenons à souligner que ce travail n'a
nullement la prétention d'apporter des réponses satisfaisantes
aux questions multiples posées par la problématique arbre/espace.
De ce fait, ses insuffisances sont à mettre à notre compte
exclusif, tandis que quelques mérites qu'il pourrait contenir, l'honneur
en reviendrait entièrement à la qualité de l'encadrement
dont nous avons bénéficié. C'est ainsi que, nous tenons
à remercier très sincèrement:
7 Le professeur Amadou DIOP nous enseignait également
en année de Licence que « La géographie est non
seulement un outil, mais le géographe doit aussi être un acteur de
développement capable de faire des propositions en matière de
politiques depopulation et d'aménagement du territoire ».
8 NDIAYE, P. (2003) - Le temps des passerelles...
Réflexions sur l'hommage à partir d'un «fruit sauvage
» - in Mélanges offerts en hommage au Professeur Cheikh BA,
Tome 1 Géographie - Sciences de la Nature. Annales de la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines / UCAD, PUD,
Numéro hors série - Février 2003, pp.55 à 73.
- Monsieur Paul NDIAYE, Maître assistant au
Département de Géographie et chef du Laboratoire de
Biogéographie, qui continue, dans l'humilité et la rigueur
scientifique, d'encadrer nos premiers pas dans la recherche;
- Monsieur Amadou Tahirou DIAW, Maître de
Conférences au Département de Géographie et Directeur du
LERG, qui a bien accepter d'assurer la direction scientifique de ce travail;
- Monsieur Amadou DIOP et Madame Aminata NIANG DIENE, tous les
deux Maîtres assistant au Département de Géographie; et
Coordonnateur principal et Coordonnatrice adjointe du GERAD, une structure de
recherche qui nous a fourni un appui logistique et offert l'opportunité
d'explorer cet autre aspect de la géographie dite
opérationnelle7;
- Messieurs Cheikh BA, Alioune BA et l'ensemble du corps
enseignant du département de géographie de l'UCAD;
- Monsieur Cheikh MBOW Maître assistant à
l'Institut des Sciences de l'Environnement qui nous fourni une base de
données cartographique et Monsieur Alla MANGA, Doctorant et
aîné du PSO qui continue de répondre favorablement à
nos sollicitations.
Et au-delà de ces remerciements, nous formulons
également à l'endroit de tous ces Maîtres, qui ne cessent
de nous faire profiter de leurs connaissances et savoirs géographiques,
ainsi que de leurs expériences professionnelles, des prières de
longue vie et de santé, afin que puissent se dresser entre eux et les
disciples que nous sommes, les passerelles de l'héritage
intellectuel8.
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