4. Rôle des catécholamines
Comme pour les autres formes de dépression, il se peut
qu'il y ait un dysfonctionnement du système catécholaminergique
chez les patients atteints de SAD. L'implication des catécholamines
n'est pas encore bien établie comme celle de mélatonine ou de
sérotonine. Mais on a trouvé des taux faibles de
norépinephrine (NE ou noradrénaline) chez les sujets atteints de
SAD. D'après les travaux de Neumeister, l'administration d'un inhibiteur
de la tyrosine hydroxylase, qui bloque la synthèse de
catécholamines, a entrainé la réapparition de
symptômes de la SAD chez les patients déjà traités
par photothérapie et guéris (Miller, 2005). La
réduction de dysfonctionnement dopaminergique dans le SAD est
supportée par la présence de taux anormalement
élevés de prolactine dans le sérum pendant l'Hiver et
l'Eté, et par la diminution de réponse aux changements de chaleur
en Hiver. La diminution de la vitesse de clignement des yeux est aussi un signe
de diminution de taux de dopamine (DA). Les patients atteints de SAD
présentent un taux faible de NE par rapport aux contrôles; le taux
de NE augmente après le traitement par photothérapie (Lam
et al.,2001).
Le taux des catécholamines peut être
manipulé expérimentalement par
l'á-méthyl-paratyrosine (AMPT).
L'AMPT réduit la synthèse de NE et de DA en
inhibant de manière réversible l'enzyme limitante, la tyrosine
hydroxylase, et bloquant ainsi la conversion de tyrosine en L-dopa. Une dose de
3g/jour d'AMPT peut diminuer le taux de
3-méthoxy-4-hydroxy-phényl éthylèneglycol (MHPG: un
métabolite de NE) dans l'urine jusqu'à 70% et le taux de l'acide
homovanillique (HVA: métabolite de DA) dans le liquide
céphalorachidien (LCR) jusqu'à 60%, mais sans aucun effet sur le
taux de l'acide 5-hydroxy-indolylacétique (5-HIAA : un métabolite
de 5-HT) dans le LCR.
La réduction des catécholamines est maximale
après administration d'AMPT pendant 2 à 3 jours; les
concentrations se normalisent au bout de 2 à 3 jours après
l'arrêt de l'AMPT (Lam et al., 2001).
La dépletion de trp et des catécholamines permet
d'évaluer le rôle des systèmes sérotoninergiques et
catécholaminergiques, respectivement, dans la
pathogénicité de la depression et dans les mécanismes de
traitements par les antidépresseurs.
Les 2 systèmes sérotoninergique et
catécholaminergique interfèrent l'un avec l'autre. En effet, il y
a une interconnection anatomique et fonctionnelle entre la region
sérotoninergique et la region catécholaminergique. Les
études physiologiques ont montré que la transmission
sérotoninergique est contrôlée partiellement par le
système catécholaminergique. On a noté la présence
des troubles dans les intéractions des deux systèmes chez les
patients atteints de SAD. Il est possible que la photothérapie agit en
rétablissant les intéractions entre ces deux systèmes. Ces
études montrent qu'il n'est pas exclu la possibilité
d'implication d'autres systèmes neurobiologiques ( Neumeister et
al., 1998 ; Lam et al.,2001).
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