Section 2 : Risques et garanties bancaires :
2-1- Notion de risque:
L'activité d'intermédiation pose problème
et exige au banquier de certifier de façon permanente au moins deux
contradictions : d'une part, la sécurité vis-à-vis des
déposants et épargnants d'autre part, la satisfaction des besoins
des entreprises et la recherche d'un profit.
Le banquier doit constamment agir de manière à
être capable de répondre aux retraits des déposants sans
pour autant être obligé de rappeler le crédit consenti
aux
entreprises. La notion de risque trouve sa signification au
centre de cette contradiction. Ce sont ces contraintes qui obligent le banquier
à ne pas accorder des crédits avant d'avoir identifier, analyser
et apprécier les risques auxquels s'expose l'entreprise.
«Le risque est inséparable de métier du
banquier, il est son quotidien. Son quotidien malgré lui, où
toute prise de risque consciemment réalisée va de pair avec
l'espoir qu'il ne se matérialise pas et qu'il reste hypothécaire
». (1)
2-1-1- Origine du risque crédit:
Le risque crédit est celui qui se manifeste lorsque le
débiteur est incapable
d'honorer ses engagements d'une manière partielle ou
totale.
L'origine du risque crédit est donc propre à
l'entreprise, mais qui se transfert à la banque en raison des relations
commerciales. Il importe au banquier de reconnaitre ses différents
risques et de les analyser à l'occasion de chaque opération de
crédit.
Cette origine prend deux formes:
a- les risques liés à l'entreprise
elle-même:
Les risques qui peuvent provenir de l'entreprise elle-même
tiennent
essentiellement à:
-La moralité et la capacité technique de son
dirigeant.
-Sa structure financière.
-Sa situation commerciale et industrielle.
-Son climat social.
b- les risques tenant à l'environnement
externe:
Les risques provenant de l'environnement externe à
l'entreprise sont liés
généralement à:
-La conjoncture économique, politique et sociale
-Le secteur d'activité dont lequel elle évolue.
-Les phénomènes naturels.
(1)Michel Mathieu : « L'exploitation bancaire et
le risque de crédit », Ed revu banque éditeur 1995
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2-1-2- Les types des risques:
Dans la profession bancaire les termes risques et crédits
sont fréquemment utilisés comme synonymes.
Il existe généralement quatre types de risques:
-Le risque d'immobilisation.
-Le risque d'insolvabilité.
-Le risque de change.
-Le risque de taux d'intérêt.
a- Le risque d'immobilisation:
Le risque d'immobilisation appelé également risque
d'illiquidité. Il découle généralement de la
balance dynamique des ressources à vue de la banque, d'une utilisation
plus au moins importante du crédit et du respect par le client de la
date convenue pour le remboursement. (Remboursement retardé).
b- Le risque d'insolvabilité:
C'est le risque de non remboursement. Il provient de
l'incapacité du client de rembourser les fonds que la banque lui a
avancé, suite à un détournement de ses fonds vers un
objectif autre que celui où il ont été destinés, ou
bien que l'affaire a une perte d'exploitation.
Dans ses deux cas, le client se trouve dans une situation
d'insolvabilité, et le banquier cours un risque certain de perte.
L'insolvabilité du client produit des effets
négatifs sur l'exploitation de la banque.
Ce risque est également lié aux risques de
l'entreprise : risque individuel (dépend de la situation
financière industrielle ou commerciale de l'entreprise), le risque
sectoriel (lié au secteur d'activité et au marché), le
risque général (survient lors d'une crise politique ou
catastrophe naturelle).
Pour se prémunir contre le risque de non remboursement,
la banque prend des garanties réelles sur les biens des débiteurs
préalablement à la mise en place du crédit.
c- Le risque de change:
L'octroi d'un prêt en devise fait naître un risque de
change, provenant des fluctuations de cour de la monnaie locale par rapport aux
devises. Une hausse de la cour de change se traduit par un gain de change, et
une baisse par une perte.
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d- Le risque de taux d'intérêt:
Le risque de taux résulte de l'évolution divergente
du rendement des emplois de la banque (crédits) avec les coûts de
ses ressources (refinancement), afin de s'en
prémunir, les banques adossent fréquemment selon
leurs anticipations sur l'évolution de marché, leurs emplois
à leurs ressources en taux (en utilisant des taux variables
qui évoluent proportionnellement au taux de
réescompte) et en durée (en finançant des emplois a cour
terme a partir des ressources a cour terme).
2-2-Notion de garantie:
La réussite de l'opération octroi de crédits
doit être couverte par des garanties,
la banque doit toujours imaginer tous les moyens capables de lui
assurer une meilleurs sécurité, pour cette raison le banquier
consiste à demander des garanties à son client qui constitue
aussi un moyen pour le banquier de se prémunir contre le risque du
crédit.
Nous estimons que le moyen de prévention le plus efficace
est l'étude de la situation passée, présente et future de
l'entreprise emprunteuse. Toutefois il existe d'autres moyens
complémentaires à l'étude de dossier dont les plus
importants sont: 2-2-1- Suretés personnelles:
Se définie comme l'engagement prie par une personne
physique ou morale (que nous appelons la caution) de satisfaire une obligation
si le débiteur n'y satisfait pas lui- même, elle se
matérialise sous forme de cautionnement ou l'aval.
a- Le cautionnement
L'article 644 du code civil Algérien dispose que :
«le cautionnement est un contrat par lequel une personne garantit
l'exécution d'une obligation, en s'engageant envers le créancier
à satisfaire à cette obligation si le débiteur n'y
satisfait pas lui- même ».
C'est l'engagement pris par un tiers, appelé caution
envers un créancier, de s'exécuter en cas de défaillance
de son débiteur. En vertu de l'article 652 du code du
commerce Algérien: «la caution n'est responsable qu'a
concurrence du montant pour lequel il est porté garant ».
Le cautionnement est considéré comme un acte
civil lorsqu'il porte sur des dettes commerciales, et cela même si la
caution est un commerçant, toutefois il est considéré
comme un acte commercial lorsqu'il résulte d'avale et d'endossement de
traites. Le cautionnement peut être simple ou solidaire.
+ La caution simple:
Le cautionnement simple dispose de bénéfice de
discussion, dans ce cas la caution peut imposer au créancier d'exercer
prioritairement les recours contre le débiteur principal, de saisir ces
biens et de les vendre.
+ La caution solidaire:
Elle est la renonciation de la caution au bénéfice
de discussion et la division avec
extension de la solidarité aux héritiers de la
caution, se sont généralement les cautions qui sont
exigées par les banques dans le mesure où elles permettent de
poursuivre indifféremment le débiteur ou la caution qui se trouve
au même rang.
b- L'aval:
C'est un engagement prés par un tiers ou par signataire
d'un effet de commerce (lettre de change, billet à ordre, chèque
de payer le montant en totalité ou en partie à son
échéance) en cas de défaillance du débiteur
principal dont il est le garant l'engagement du donneur d'aval est identique
à celui d'une caution solidaire.
Les garanties personnelles d'excellentes garanties pour le
banquier mais ce dernier n'as pas toujours la possibilité de renseigner
sur la situation patrimoniale de la caution.
2-2-2- Les suretés réelles:
Les suretés réelles permettent de réserver
un ou plusieurs actifs mobiliers ou immobiliers appartenant au
bénéficiaire du crédit ou à une tierce personne
à la garantie de l'emprunt contractée auprès de la banque
prêteuse en faisant naitre au profit de cette dernière une cause
dite «cause de légitime préférence ».
a- Le droit de rétention:
C'est la possibilité donnée au créancier de
retenir un bien corporel du débiteur tant qu'il n'a pas
été payé.
b- Le nantissement:
C'est un acte par lequel le débiteur remet au
créancier un bien en garantie de sa dette, si le bien remis en garantie
est un bien meublé nous parlons de gage s'il s'agit des revenus d'un
immeuble.
c- L'hypothèque:
Au terme de l'article 882 de code civil, c'est une
sûreté réelle consistant dans l'affectation d'un immeuble
à la garantie d'une créance sans que le débiteur soit
dessaisi de son immeuble, l'hypothèque peut être
conventionnelle alors qu'elle résulte d'un accord autre que le
débiteur et le créancier légal ou judiciaire.
d- Les privilèges immobiliers
spéciaux:
Se sont des hypothèques privilégiées qui
confèrent au créancier une garantie sur un immeuble avec un droit
de suite le gage automobile:
C'est un privilège spécial mobilier qui consiste
à mettre en gage un véhicule immatriculé pour garantir le
prêt destiné à l'achat de ce véhicule.
e- Autre garanties:
La banque peut collecter d'autre types de garanties, à
savoir les garanties
collectées; une délégation d'une assurance
multirisques, des engagements de la part de client...
La meilleure garantie de remboursement d'un crédit
réside dans la qualité de l'emprunteur, entreprise ou
particulier et dans la bonne appréciation de la viabilité
des projets à financer, le banquier doit donc
légitiment rechercher pour les différents crédits les
garanties adoptées à leurs durées, si la garantie ne peut
pas suffire à elle
seule, à permettre l'octroi d'un crédit,
inversement un crédit pleinement justifié par l'analyse
économique et financière ne saurait se passer des garanties.
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