PARTIE II : COMPARAISON SUR LES ETATS FINANCIERS
CHAPITRE I UNE INFORMATION FINANCIERE OBJECTIVE A SA «
JUSTE VALEUR » Partie A LES MODIFICATIONS APPORTEES AUX NORMES DU
BILAN
1. L'actif du bilan ou la notion de ressources
contrôlées
a. Immobilisations corporelles
b. Immeubles de placement
c. Immobilisations incorporelles
2. Le passif du bilan
a. Capitaux propres
b. Provisions pour risques et charges
3. Annexes et hors bilan
I. UNE INFORMATION FINANCIERE OBJECTIVE A SA « JUSTE
VALEUR » A. LES MODIFICATIONS APPORTEES AUX NORMES DU BILAN
1. L'ACTIF DU BILAN OU LA NOTION DE RESSOURCES CONTROLEES
La notion de juste valeur ou «FAIR MARKET VALUE »
constitue la clé de voûte des normes IAS/IFRS. Les actifs
financiers doivent être évalués à leur valeur de
marché, c'est à dire pour le montant récupérable en
cas de cession, ce qui implique une volatilité importante, due aux
fluctuations du marché. Cette méthode comptable fait abstraction
du coût historique, principe qui est aussi la clé de voûte
de l'OHADA. Ainsi, le résultat des sociétés
détenant des portefeuilles larges (banques, assurances,
sociétés de gestion...) serait influencé par les plus- ou
moins-values latentes.
Les actifs non financiers sont évalués
essentiellement par la méthode des cash-flows actualisés (flux de
trésorerie futurs).
L'OHADA définit la notion d'actif comme «Partie du
bilan décrivant, à une date donnée, l'ensemble des emplois
économiques sous contrôle de l'entreprise. Il comprend les
immobilisations, les stocks, les créances et les
disponibilités.»
Cette définition de l'actif permet de préciser les
notions d'immobilisations corporelles et incorporelles.
a. IMMOBILISATIONS CORPORELLES
> Définition d'une immobilisation corporelle
La norme IAS 16 détermine une immobilisation corporelle
à partir de la notion de ressources contrôlées, ce qui
exclut nettement la notion OHADA de propriété juridique et donc
de patrimoine. « Une immobilisation corporelle est un actif physique,
détenu soit pour être utilisé à la production ou
à la fourniture de biens ou de services, soit pour être
loué à des tiers, soit à des fins administratives (gestion
interne) et dont l'entité attend qu'il soit utilisé
au-delà de l'exercice en cours ». Un actif constitue une partie du
patrimoine si cumulativement :
-L'élément a une valeur économique positive
pour l'entité (par opposition a une valeur économique
négative pour le passif)
-L'élément est contrôlé
-L'entité en attend des avantages économiques
futurs
La notion de contrôle est implicitement celle retenue par
les IFRS, à savoir que l'entité assume les risques du bien et en
a la responsabilité. En l'espèce, le principe du «Substance
over form» s'applique pleinement.
L'OHADA ne fournit pas de définition précise
d'une immobilisation corporelle. Cependant, une immobilisation corporelle
devait satisfaire à la définition d'un actif,
présentée au de la partie I.
> La comptabilisation d'une immobilisation
corporelle
Selon la norme IAS 16, les immobilisations corporelles sont
inscrites à l'actif si trois conditions sont réunies :
-Avantages économiques futurs probables
-L'actif est identifiable
-Fiabilité suffisante pour l'évaluation du
coût ou de la valeur
Les principes de l'OHADA ne fournissent aucune condition stricte
de comptabilisation. > Coût d'entrée d'une immobilisation
corporelle
Le coût d'entrée est à distinguer selon que
l'entreprise a acquis le bien a titre onéreux ou gratuit, par voie
d'échange, qu'elle l'a produit ou reçu a titre d'apports en
nature.
o Bien acheté
IFRS : Actualisation systématique du prix d'achat en cas
de paiement au-delà des conditions habituelles de crédit. Les
frais accessoires indirects ne sont pas incorporables même s'ils sont
OHADA CHAP2 PAGE 31 : L'actualisation du prix d'achat est
possible, mais peu pratiquée. En l'espèce, la situation serait
identique si l'actualisation était interdite puisqu'elle est
désormais obligatoire.
L'OHADA précise que « le coût d'acquisition
d'un bien est égal au prix d'achat majoré des frais accessoires
». Les frais accessoires s'entendent des droits de douanes à
l'importation, de la TVA et taxes non récupérables et des frais
de transports et d'installations. Les frais d'acquisition tels que droits de
mutations, honoraires et commissions ne constituent en aucun cas des frais
à immobiliser. L'OHADA dit : «le bien acquis à titre
onéreux est comptabilisé à son coût d'acquisition.
Ce coût d'acquisition est déterminé par l'addition des
éléments suivants :
· le prix d'achat après déduction des
taxes récupérables,
· les frais accessoires après déduction des
taxes récupérables (frais de transport, droits de douane, frais
d'installation et de montage, etc.) ; »
o Bien produit
IFRS : Aucune incorporation des frais généraux et
administratifs dans le coût de production. Le coût d'une
immobilisation produite suit les mêmes dispositions que pour les
immobilisations acquises à titre onéreux.
OHADA Ces frais sont inclus. L'ohada dit « le bien
produit par l'entreprise est comptabilisé à son coût de
production. Ce coût de production est déterminé par
l'addition des éléments suivants :
· le coût d'acquisition des matières et
fournitures consommées,
· les charges directes de production,
· les charges indirectes de production dans la mesure
où elles peuvent être raisonnablement rattachées à
la production du bien » (CHAP2 PAGE 31)
o Bien acquis par voie d'échange/à titre
gratuit/à titre d'apport en nature
IFRS : Evaluation des échanges de biens similaires de par
leur Valeur nette comptable (VNC) avec ajustement en fonction de la soulte
versée ou reçue, sans donner naissance a un résultat.
L'OHADA parle de bien acquis à titre gratuit et
à titre d'apport en nature: Evaluation à la valeur vénale
des deux biens calculée en fonction de la valeur la plus sure et pour le
bien acquis à titre apport on a l'évaluation à la valeur
figurant dans l'acte d'apport.
> Amortissement d'une immobilisation corporelle
La méthode d'amortissement des immobilisations corporelles
retenue pour les normes IFRS est l'amortissement par composants (normes IAS
16). Dès l'acquisition de l'immobilisation, l'entreprise doit
différencier chaque composant significatif destiné a être
remplacé au terme d'une durée différente de la
durée d'utilisation du bien dans sa globalité.
Pour ce faire, les composants du bien doivent être
inscrits distinctement à l'actif et amortis sur leur propre durée
d'utilité, dès l'inscription à l'actif du bien.
Néanmoins, un composant qui n'a pas été identifié
à l'origine peut l'être ultérieurement.
La durée d'amortissement correspond à la
durée d'utilité, à savoir ce que l'entreprise attend comme
durée d'utilisation du bien. L'entreprise doit tenir compte de la valeur
résiduelle du bien à la fin de la durée d'utilisation
supposée.
OHADA Il consiste à répartir le coût du
bien sur la durée probable d'utilisation selon un plan
prédéfini. Le principe d'amortissement par composant n'existe pas
au niveau de l'OHADA . La durée d'utilisation peut se
révéler inférieure a la durée d'usage
généralement admise par l'industrie a laquelle l'entité
appartiendrait.
> Dépréciation par voie de provision d'une
immobilisation corporelle
Sous la norme IFRS 36, les tests s'effectuent à chaque
clôture d'exercice s'il existe un indice de perte de valeur. Dans ce cas,
une provision pour dépréciation peut être constituée
pour les actifs amortissables lorsque la valeur actuelle de l'actif sera
inférieure à sa valeur nette comptable.
La perte de valeur est réversible, ce qui autorise la
reprise au cours d'un exercice d'une perte de valeur comptabilisée dans
un exercice précédent.
Méthode de calculs : La valeur actuelle est
constituée du montant le plus élevé entre la valeur
vénale et la valeur d'usage et vient en déduction de la base
amortissable. La dépréciation constatée implique une
révision du plan d'amortissement.
Les indices mentionnés par les normes IFRS sont par
exemple tout impact (taux, valeur...) relatif au marché, un changement
important de l'entité, une obsolescence du bien, un changement dans le
mode d'utilisation de ce bien ou des performances inférieures aux
prévisions.
En principe OHADA (Art 49), il doit être
procédé, dans l'exercice, à tous amortissements et
provisions nécessaires pour couvrir les dépréciations, les
risques et les charges probables, même en cas d'absence ou d'insuffisance
de bénéfice. Le plan d'amortissement n'est pas
nécessairement révisé lorsqu'une provision est
constituée et certaines dépréciations sont
considérées comme irréversibles : En l'espèce,
aucune provision n'est constatée et la dépréciation est
comptabilisée en amortissement exceptionnel. Le caractère de
l'irréversibilité tient a ce que le bien continue d'être
utilisé ou pas selon l'OHADA.
De plus, les précisions apportées par les normes
IFRS au sujet de la valeur recouvrable, du prix de cession et de la valeur
d'usage ne sont pas aussi détaillées en principes OHADA.
b. Immeubles de placement :
Selon les IAS 40, un immeuble de placement est un bien
immobilier détenu par le propriétaire ou par le preneur (dans le
cadre d'un contrat de location-financement), pour en retirer des loyers et/ou
pour valoriser le capital. Sont considérés comme des immeubles de
placement :
- terrains et bâtiments détenus en pleine
propriété ou dans le cadre d'un contrat de location-financement
et loués à des tiers dans le cadre de location simple
- terrains détenus en attente d'affectation
Un immeuble de placement est comptabilisé à
l'actif dès que les deux conditions suivantes sont réunies :
avantages économiques futurs et évaluation fiable du coût
de l'actif.
En principe OHADA, il n'y a pas de définition des
immeubles. Ils sont donc soumis aux mêmes règles de
comptabilisation que les autres immobilisations corporelles.
c. IMMOBILISATIONS INCORPORELLES
Dans cette partie traitant des immobilisations incorporelles,
des définitions et notions similaires à celles exposées
dans la partie immobilisations corporelles sont a attendre.
> Définition d'une immobilisation
incorporelle
La norme IAS 38 définie une immobilisation incorporelle
comme « un actif non monétaire (sans substance physique)
destiné à être utilisé à la production ou
à la fourniture de biens et services, pour une location à des
tiers ou à des fins administratives (gestion interne) ». Un actif
constitue une partie du patrimoine si cumulativement :
-L'élément est identifiable
-L'élément est contrôlé
-L'entité en attend des avantages économiques
futurs
La notion de contrôle est implicitement celle retenue par
les normes IFRS, à savoir que l'entité assume les risques du bien
et en a la responsabilité. Le contrôle est donc
apprécié sur la substance et non sur la forme (principe du «
SUBSTANCE OVER FORM »).
L'OHADA ne fournit pas de définition précise
d'une immobilisation incorporelle. On peut cependant se référer
à la définition d'un actif présentée dans la partie
I. A l'actif du bilan. Néanmoins, l'OHADA présente une liste des
immobilisations incorporelles. Sont exposés à
titre d'exemple « les parts de marchés, les fichiers
clients, les logiciels, le droit au bail, les frais d'établissement
[...] ».
> Comptabilisation d'une immobilisation incorporelle
Selon les normes IAS, deux conditions cumulatives sont
nécessaires pour comptabiliser une immobilisation incorporelle :
-Avantages économiques futurs pour l'entreprise
-Fiabilité de l'évaluation du coût de
l'actif
Ces définitions se fondent plus sur la notion de
propriété économique que juridique.
En OHADA les Immobilisations immatérielles comprennent
notamment les logiciels, les frais de recherche et de développement, les
marques et plus généralement tous les autres
éléments susceptibles de générer des avantages
futurs. Aussi ces immobilisations doivent être évaluées de
façon fiable et identifiable.
Coût d'entrée d'une immobilisation incorporelle
(OHADA CHAP 2 )
Le coût d'entrée est a distinguer selon que
l'entreprise a acquis le bien a titre onéreux ou gratuit, par voie
d'échange, à titre d'apport en nature ou , qu'elle l'a produit ou
reçu a titre d'apports en nature. Le cas spécifique de l'apport
en nature ne sera pas traité faute de documentation significative.
o Bien acheté
IFRS : Actualisation systématique du prix d'achat en cas
de paiement différé au-delà des conditions habituelles de
crédit.
OHADA : Actualisation du prix d'achat rarement
pratiquée. L'OHADA dit « «le bien acquis à titre
onéreux est comptabilisé à son coût d'acquisition.
Ce coût d'acquisition est déterminé par l'addition des
éléments suivants :
· le prix d'achat après déduction des taxes
récupérables,
· les frais accessoires après déduction des
taxes récupérables (frais de transport, droits de douane, frais
d'installation et de montage, etc.) ; »
o Bien produit
IFRS : Interdiction d'incorporer les coûts indirects de
production aux coûts de production.
OHADA: Coût inclus sauf les frais d'Administration
générale. L'OHADA dit « le bien produit par l'entreprise est
comptabilisé à son coût de production. Ce coût de
production est déterminé par l'addition des
éléments suivants :
· le coût d'acquisition des matières et
fournitures consommées,
· les charges directes de production,
· les charges indirectes de production dans la mesure
où elles peuvent être raisonnablement rattachées à
la production du bien »
o Bien acquis par voie d'échange/à titre
gratuit/ à titre d'apport en nature
IFRS : Evaluation des échanges de biens similaires par
leur Valeur nette comptable avec ajustement en fonction de la soulte
versée ou reçue, sans donner naissance a un résultat.
(Idem immobilisation corporelle)
OHADA: l'OHADA parle plutôt de
- Bien à titre gratuit, évalué à la
valeur vénale
- Bien à titre d'apport en nature, évalué
selon la valeur figurant sur l'acte d'apport
Amortissement d'une immobilisation incorporelle
La norme IAS 38 indique que les immobilisations incorporelles
peuvent être amorties si leur durée d'utilité est finie.
Ainsi, peuvent désormais être amorties les marques acquises, dont
la durée d'utilité est finie. La perte de valeur est
irréversible, ce qui interdit la reprise au cours d'un exercice d'une
perte de valeur comptabilisée dans un exercice
précédent.
La durée d'amortissement retenue est la durée
d'utilisation, la limite de 20 ans maximum serait supprimée à
l'avenir. L'entreprise doit tenir compte de la valeur résiduelle future
estimée à la fin de la durée d'utilisation, tout en
sachant que la notion de valeur résiduelle est beaucoup plus stricte
sous les normes IFRS qu'en principes OHADA.
L'OHADA préconise que les immobilisations dont le
potentiel d'utilisation ne décroît pas avec le temps ne sont pas
amortissables. De plus, aucune durée maximale d'amortissement n'est
à retenir et l'entreprise ne doit pas déduire la valeur
résiduelle future. Par exemple, les brevets et les marques
créés sont amortissables par opposition aux marques acquises.
> Dépréciation par voie de provision d'une
immobilisation incorporelle
Pour la comptabilisation de la dépréciation (perte
de valeur), voir le paragraphe «Dépréciation d'une
immobilisation corporelle ».
Les dispositions des normes IFRS et OHADA au sujet de la
dépréciation des immobilisations incorporelles sont les
mêmes que celles des immobilisations corporelles. Néanmoins, les
tests de dépréciation doivent être plus fréquents
lorsqu'ils portent sur les immobilisations incorporelles.
Même lorsqu'aucun indice de perte de valeur n'est
décelé, un test de dépréciation doit être
réalisé à chaque clôture d'exercice lorsqu'une
immobilisation incorporelle est :
-Disponible mais destinée à être
bientôt utilisée.
-Non amortissable
-Amortissable sur une durée supérieure a la
durée maximale, a savoir 20 ans. Aucune durée maximale n'est
retenue.
ACTIF
|
IAS / IFRS
|
OHADA
|
Immobilisations corporelles
|
Immobilisations incorporelles
|
Immobilisations corporelles
|
Immobilisations Incorporelles
|
Définition
|
*Valeur économique positive
*Contrôle
*Avantages éco. Futurs
|
*Identifiabilité *Contrôle
*Avantages éco. futurs
|
*Elément du patrimoine
*Valeur éco. positive
*Durabilité
|
*Identifiabilité *Contrôle
*Avantages éco. Futurs
|
Comptabilisation
|
*Avantages éco. Futurs
*Identifiabilité
*Fiabilité des coûts
|
*Avantages éco. Futurs
*Fiabilité des coûts
|
-
|
*Source de profit *Pérenne
*Cessible
|
Coût d'entrée
|
*Actualisation du prix d'achat
*Pas de comptabilisation des frais généraux
|
*Idem corporelles
*Pas d'inclusion des coûts
|
*Actualisation du prix d'achat possible
*Frais généraux inclus dans le
|
*Idem corporelles
*Coûts indirects inclus sauf les frais
|
|
et administratifs
|
indirects
|
coût de
|
d'Administration
|
|
dans le coût de production
|
*Idem
|
production
|
générale
|
|
|
corporelles
|
*gratuit : valeur
|
*Idem
|
|
*Échange à la VNC sans résultat
|
|
vénale
|
corporelles
|
|
|
|
Apport en
nature : valeur d'apport
|
|
Amortissement
|
*Par composants
|
*Si durée d'utilité finie
|
*PGR
|
*Rare
|
|
*Durée
|
|
*Durée d'usage
|
*Aucune valeur
|
|
d'utilisation *Réactualisation
|
*Valeur résiduelle à déduire
|
*Coût historique
|
résiduelle
|
|
(juste valeur)
|
|
|
|
Dépréciation
|
*Si valeur d'actif <
|
Idem
|
*Amortissement
|
Idem corporelles
|
|
VNC
|
corporelles mais tests plus
|
exceptionnel
|
|
|
*Révision du plan d'amortissement
|
fréquents
|
*Irréversible
|
|
|
*Réversible
|
|
|
|
Immeubles de placement
|
IAS/IFRS
|
OHADA
|
Définition
|
bien immobilier détenu par le propriétaire ou par
le preneur (dans le cadre d'un contrat de location- financement), pour en
retirer des loyers et/ou pour valoriser le capital.
|
Aucune
Considéré comme immobilisations corporelles
|
Comptabilisation
|
est comptabilisé à l'actif selon deux conditions
: avantages économiques futurs et évaluation fiable du coût
de l'actif.
|
Aucune
Comptabilisé comme une immobilisation corporelle
|
Les nouvelles normes comptables impliquent de nombreux changement
sur l'actif. Nous pouvons déjà retenir que les normes touchant
l'actif du bilan définissent un cadre plus strict de comptabilisation et
ont une approche plus économique (d'où un décalage fort),
notamment sur la notion de propriété. De nombreuses modifications
sont à attendre dans ce sens des normes impactant le passif.
2. LE PASSIF : UNE APPROCHE JURIDIQUE ACCENTUEE
Selon les normes IFRS, un passif non financier est une obligation
actuelle de l'entreprise,
engagée par des événements passés et
qui aura pour conséquences lors de son règlement, une sortie de
ressources en fonction des avantages économiques attendus (a et b).
L'OHADA non convergent retient que « tout
élément du patrimoine ayant une valeur économique
négative pour l'entité est considéré comme un
élément du passif. L'ensemble de ces éléments est
dénommé passif externe ».
CAPITAUX PROPRES ET PROVISIONS REGLEMENTEES (OHADA CHAP 6
SECTION 11)
Sous les normes IFRS, la composition des capitaux propres est
similaire à celle retenue par l'OHADA à l'exception des
provisions réglementées.
L'OHADA précise Les capitaux propres correspondent
aussi au total formé des apports, des écarts de
réévaluation, des bénéfices autres que ceux pour
lesquels une décision de distribution est intervenue, des pertes, des
subventions d'investissement et des provisions réglementées.
> LES CAPITAUX PROPRES
Selon les normes IFRS (normes IAS 38), les titres
d'autocontrôle sont obligatoirement
comptabilisés en déduction des capitaux propres en
comptes consolidés. Ainsi, la vente, l'émission et l'annulation
d'actions propres doivent être déduites.
Selon l'OHADA, Il y a autocontrôle lorsque des actions
ou des droits de vote d'une société sont possédés
par une ou plusieurs autres, dont la première détient le
contrôle (directement ou indirectement) ; ainsi la société
se trouve être son propre actionnaire. Les titres d'autocontrôles
sont maintenus en valeurs mobilières de placement dans les comptes
individuels de l'entreprise qui les détient. Des dispositions
légales viennent limiter ou interdire l'exercice des droits de vote
attachés aux actions d'autocontrôle.
> LES PROVISIONS
a. Les provisions réglementées
Les provisions réglementées sont supprimées
sous les normes IFRS.
En principe OHADA, les provisions réglementées
sont des provisions ne correspondant pas à l'objet normal d'une
provision et comptabilisées en application de dispositions
légales (et notamment fiscales). Les amortissements dérogatoires
sont assimilés à des provisions réglementées.
Peuvent être classées dans cette catégorie,
les provisions :
-autorisées spécialement pour certaines
professions (reconstitution de gisements miniers et pétroliers) ;
- pour hausse des prix et fluctuation des cours ;
- pour investissement.
b. Provisions pour risques et charges
La norme IAS 37 et l'OHADA définissent les provisions pour
risques et charges comme étant : un passif dont
l'échéance ou le montant n'est pas fixe de façon
précise. Un passif est un élément du patrimoine ayant une
valeur économique négative pour l'entité. « Il s'agit
d'une obligation envers un tiers qui se traduit par une sortie de ressources
sans contrepartie».
L'OHADA dit que les provisions pour risque et charge
évaluées à l'arrêté des comptes,
destinées à couvrir des risques et des charges que les
événements survenus ou en cours rendent probables, qui sont
nettement précisées quant à leur objet, mais dont la
réalisation est incertaine et la survenance estimée à plus
d'un an. Donc on remarque toujours le fait que l'échéance et la
réalisation de ce passif sont incertaines.
La norme IAS 37 des IFRS indique que les provisions pour risques
et charges doivent obligatoirement être actualisées si l'effet est
significatif. Cet impact est comptabilisé en charges financières.
L'actualisation concerne l'ensemble des provisions pour risques et charges et
est donc susceptible d'atteindre celles liées aux immobilisations
(d'où incidences sur le coût d'entrée et les amortissements
du bien concerne). Les taux d'actualisation à retenir sont les taux
avant impôts. La notion de « FAIR MARKET VALUE » est
implicitement évoquée puisque la valeur reflétée
s'apprécie avec le temps (IAS 37) et tient compte des conditions de
marche. Il faut indiquer que les IAS 37 ne font pas de distinction entre les
provisions pour engagement de retraites avec les provisions pour risque et
charges.
L'OHADA distingue quatre conditions de fond doivent être
réunies pour qu'une provision soit déductible, à savoir
:
- « Elles sont constituées en vue de faire face
à des pertes ou charges
-Ces pertes ou charges doivent être nettement
précisées
-Les événements en cours les rendent probables
-Elles sont constatées dans les écritures de
l'exercice »
Les provisions pour risques et charges comprennent entre autres
les provisions pour restructuration, congés payes, indemnités de
licenciements... Nous retiendrons à titre d'exemple les provisions pour
restructuration et pour grosses réparations.
· Provisions pour restructuration
Selon les normes IAS / IFRS, une restructuration est un
programme planifié et contrôlé par la direction qui modifie
de façon significative :
- Soit le champ d'activité d'une entreprise
- Soit la manière dont cette activité est
gérée
Ainsi, un plan de restructuration doit être établi
avant la constitution de provision ; ce plan doit être connu des tiers et
l'entreprise doit être engagée par un accord
irrévocable.
Une provision pour restructuration ne peut couvrir que des
dépenses :
- Nécessairement entraînées par la
restructuration - Non liées aux activités poursuivies par
l'entreprise L'OHADA ne parle pas de provision pour restructuration.
· Provisions pour grosses réparations
La norme IAS 37 interdit la constitution d'une provision pour
grosses réparations pour les coûts de remplacement des composants
et les coûts de visites ou de révisions. En contrepartie,
l'approche par composants est obligatoire (cf. amortissement d'une
immobilisation corporelle)
Selon l'OHADA provision pour couvrir des frais de grosses
réparations ; celle-ci doit être constituée dans les
conditions suivantes :
-elle doit être destinée à couvrir des
charges importantes qui ne présentent pas un caractère annuel et
ne peuvent être assimilées à des frais courants d'entretien
et de réparation ;
-elle doit faire l'objet, dès l'acquisition du bien par
l'entreprise, d'une programmation en fonction de la durée de vie de ce
bien, compte tenu des grosses réparations envisagées
PASSIF
|
IAS / IFRS
|
OHADA
|
Capitaux propres
|
*Titres d'autocontrôle deductibles
|
*En Valeur mobiliêre de placement dans
les comptes individuels de l'entreprise détentrice
|
Provisions réglementées
|
Inexistante
|
*Raison fiscale *Liste arrêtée
|
Provisions pour risques et
charges dont :
|
*Passif dont l'échéance est non fixée
précisément
*Actualisation obligatoire (FMV) si nécessaire
|
*4 conditions de fond *Liste définie
|
Pour restructuration
|
*Conditions strictes de comptabilisation
*Plan établi avant la constitution *Accord
irrévocable nécessaire
|
*inconnue
|
Pour grosses réparations
|
*Interdite car décomposition de l'amortissement
|
*Possible
|
3. ANNEXES ET HORS BILAN : EXEMPLE DU CREDIT-BAIL
La norme IAS 17 astreint l'inclusion dans l'actif et le passif
les contrats de location financement, en d'autres termes les contrats de
crédit-bail. Cette décision découle de la logique de
propriété économique. L'entreprise optant pour des
contrats de crédit-bail assume en général les risques et
la responsabilité du bien (entretien des machines, assurances...) A ces
contrats se greffent les contrats de location classique.
Ainsi, les contrats de location-financement sont
comptabilisés comme étant des contrats d'achat à
crédit. Selon les normes IFRS, ces biens sont la propriété
de l'entreprise et une entreprise, bailleresse de tels contrats, verrait alors
ses contrats de location à des tiers être
considères comme des ventes a crédit, ce qui
pourrait, en toute logique, donner lieu a un résultat de cession.
La valeur d'entrée du bien est différente selon que
les garanties portant sur la valeur résiduelle à la fin du
contrat sont fiables et significatives ou non. Les coûts directs initiaux
sont étalés sur la durée du bail.
OHADA le crédit bail est contrat de location d'un bien
meuble ou immeuble, corporel ou incorporel, assorti d'une possibilité de
rachat par le locataire à certaines dates et en particulier à la
fin du contrat ; enregistré, ab initio, comme location, ce contrat est
« retraité » en fin d'exercice comme achat.
OHADA à la prise de possession du bien acquis par
crédit-bail, le preneur constate l'acquisition d'une immobilisation et
débite le compte de la classe 2 correspondant à sa nature, en
contrepartie de l'actif inscrit en immobilisations, et pour le même
montant, l'entreprise constate qu'elle a contracté une "dette".
A la levée de l'option Dans ce cas, la fiction
juridique d'appropriation cesse et le bien devient la propriété
effective de l'entreprise. Cependant aucune écriture n'est à
passer car, ab initio, c'est l'hypothèse retenue dans le schéma
de comptabilisation et dans le calcul financier. En conséquence
l'amortissement du bien est poursuivi jusqu'à son terme et le compte
courant de l'emprunt équivalent s'arrête avec cet ultime paiement
;
La non-levée de l'option entraine les conséquences
comptables suivantes :
- Constatation de la "cession" du bien à la
société de crédit-bail
- Annulation de la "dette" d'emprunt équivalent
- Constatation d'un résultat de cession
N.B : Avec l'OHADA, les biens en crédit-bail sont
déjà inscrits à l'actif et au passif dans les comptes
consolides des entreprises mais pas dans les comptes statutaires.
Néanmoins, une convergence est à prévoir puisque les IFRS
reprennent ce principe.
ANNEXES ET HORS BILAN
|
IAS / IFRS
|
OHADA
|
Crédit bail
|
*Comptabilisation à l'actif et au
|
*L'entreprise bailleresse est
|
|
passif (propriété économique)
|
propriétaire (propriété juridique)
|
|
*L'entreprise loueuse est
|
*Contrats en cours : inscription en
|
|
propriétaire
|
charges
|
|
*Conditions de comptabilisation
|
*Contrats à échéance : inscription
à
|
|
selon les contrats
|
l'actif
|
|
|
*Possibilité d'être considéré comme
des contrats de location classique
|
Les modifications supportées par le bilan apportent des
conditions de comptabilisation plus claires, permettant à terme de
réduire les divergences d'interprétations entre les entreprises
et l'Administration.
Ces dispositions provoquent de nombreuses divergences entre OHADA
et IFRS, ce qui se traduit par des incidences fiscales multiples, divergences
auxquelles l'Administration n'a pas nécessairement répondu.
CHAPITRE II VERS UNE HARMONISATION DU RESULTAT IMPOSABLE
DES SOCIÉTÉS AU SEIN DE L'EUROPE
A Les modifications apportées aux normes du compte de
résultat l. Le résultat d'exploitation ou ordinaire
a. Charges d'exploitation ou ordinaires
b. Produits d'exploitation ou ordinaires
2. Le résultat financier
a. Charges financières
b. Produits financiers
3. Le résultat exceptionnel ou extraordinaire
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