CHAPITRE II
PRESENTA TION DE
LA RE GION D 'E TUDE
ET METHODOLOGIE
Chapitre II : Présentation de la région
d'étude et méthodologie de recherche 2.1. Présentation de
la région d'étude
2.1.1. Choix de la région
Deux arguments essentiels ont conduits au choix de la
région de Sétif comme site d'étude :
- l'objectif de l'étude : l'étude concerne
l'élevage bovin dans la zone semi aride algérienne. La
région de Sétif se caractérise par la dominance de la
céréaliculture comme spéculation culturale principale
ainsi que l'élevage bovin et ovin. En effet, la région de
Sétif détient à elle seule le 1/10 de l'effectif bovin
national.
- Dans la région semi aride, nous avons choisi la
région de Sétif qui nous semble détenir une
variété de systèmes d'élevages et d'étages
bioclimatiques représentatifs de la diversité sur le plan
national.
2.1.2. Localisation et données
générales
Située dans la région semi aride de l'Est
algérien (Carte 2.1), la région de Sétif occupe une
position centrale, et constitue un carrefour au milieu de six wilayas (Carte
2.2). Grâce à l'important réseau de communication notamment
les routes nationales, Sétif est devenue un passage obligatoire des flux
venant de Sud vers les ports de Jijel et Bejaia, et des mouvements entre
l'Ouest et l'Est. Elle s'étend sur une superficie totale de 6 549
km2 et est classée en deuxième position après
la capitale en terme de population. La population est en majorité rurale
(66%). La population active représente 24% avec un taux d'occupation de
66%. La majeure partie de la population active est occupée par le
secteur des services (51%), par contre les secteurs de l'agriculture, de
l'industrie et des bâtiments et travaux publiques occupent respectivement
12%, 12% et 26% de la population active.
Concernant la vie sociale, le taux d'électrification et
du raccordement au gaz de ville sont respectivement de 97% et 40%. Le taux de
scolarisation est en moyenne de 87% et varie de 70% dans les zones
éparses à plus de 98% dans les zones les plus
urbanisées.
Pour la formation agronomique, l'université de
Sétif a ouvert en 2001 une branche des Sciences agronomiques qui compte
plus de 400 étudiants. Sétif dispose aussi depuis longtemps d'un
institut technologique moyenne agricole (ITMA) d'une capacité de
réception de 150 étudiants par promotion.
![](Diversite-des-systemes-delevage-bovin-laitier-et-performances-animales-en-region-semi-aride-Setif2.png)
Schéma 2.1 : Localisation de la wilaya de
Sétif en Algérie
![](Diversite-des-systemes-delevage-bovin-laitier-et-performances-animales-en-region-semi-aride-Setif3.png)
Schéma 2.2 : Vue satellitaire de la région
de Sétif
2.1.3. Caractères
Agropédoclimatiques
2.1.3.1. Relief
Sur le plan relief, la région de Sétif
possède trois grandes zones (Carte 2.3) :
a) Zone montagneuse : constituée de trois masses
montagneuses : - les montagnes de la région Nord (Babor) s'étend
sur une centaines de kilomètres avec une altitude maximale de 2004 m; -
les montagnes de Bibans dont l'extrémité orientale couvre le Nord
Ouest de la wilaya et les montagnes du Hodna, qui s'étalent sur le Sud
et le Sud Ouest, où l'altitude atteint à Djebel Boutaleb l890
m.
Cette zone occupe plus de 40% de la superficie de la wilaya.
b) Zone des hautes plaines : c'est une immense
étendue, occupant 50% de la superficie totale de la wilaya, relativement
plate dont l'altitude varie de 900 à 1200 m. En effet, malgré ce
caractère plat, des mamelons montagneux sont rencontrés dans
cette zone (Djebel Youcef et Braou).
c) Zone de dépression Sud et Sud Est : Située
dans le Sud et le Sud Est de la wilaya, où l'altitude dépasse
rarement les 900m. Cette zone pratiquement plate couvre une superficie de 10%
de l'espace de la wilaya et se caractérise par la présence des
`chotts' ou dépression salées.
![](Diversite-des-systemes-delevage-bovin-laitier-et-performances-animales-en-region-semi-aride-Setif4.png)
Schéma 2.3 : Reliefs de la région de
Sétif 2.1.3.2. Climat
La structure des reliefs a ses conséquences sur le
climat de la région. Les montagnes de Babor aux extrêmes Nord sont
les plus arrosées recevant annuellement plus de 700mm de
précipitations. Cette formation montagneuse provoque le blocage des
influences maritimes en réduisant ainsi le taux de précipitation
qui se situe à 400mm au Centre et à moins de 200mm à
l'extrême Sud (Carte 2.4). Ces précipitations sont
caractérisées par l'irrégularité dans le temps et
l'espace. Généralement, les étés sont chauds et
secs et les hivers froids et rigoureux.
Les températures moyennes varient selon la saison.
L'examen de l'évolution des températures moyennes durant les 25
dernières années dans la zone des hautes plaines montre que le
mois de janvier est le plus froid (5,030C) alors que le mois de
juillet est le plus chaud (26,070C). Il est à noter aussi que
la région de Sétif est caractérisée par la longueur
de la période de gelée
qui peut aller jusqu'au 45 jours par an (Novembre vers Mai), et
des vents de siroco pendant la saison estivale.
![](Diversite-des-systemes-delevage-bovin-laitier-et-performances-animales-en-region-semi-aride-Setif5.png)
Schéma 2.4 : Répartition des niveaux de
pluies dans la zone d'étude 2.1.3.3. Sol
Selon LAHMAR et al. (1993), les sols des hautes
plaines Sétifiènnes sont dans leurs grandes majorité
carbonaté. La partie Nord est couverte par des sols calcaires alors que
dans la région des hautes plaines les sols sont de types calcique, riche
en argile et pauvre en humus dans la frange nord, et deviennent caillouteux
dans la frange sud. En outre, les sols salés se trouvent dans les
dépressions (chotts) de la région Sud Est. Bien que les sols
hydro morphes aient une extension très limitée dans la
région, leur présence est signalée uniquement dans les
prairies et les lits d'Oueds.
2.1.4. Ressources en eau
Les eaux superficielles de la région de Sétif se
résument en un apport du barrage de Ain Zada, deux petits barrages et
12 retenues collinaires, dont la quantité mobilisée
s'élève à plus de 29 millions de mètre cube
(Carte 2.5). Ces ressources sont alimentées par un réseau
d'Oueds
dont les principaux sont : Oued Bousselem dans la partie Nord
et Nord-Ouest, Oued Dehamcha et Oued Menaâ dans la partie Nord-Est et
Oued Ftissa et Ben Dhiab dans la partie Sud de la région.
L'agriculture mobilise aussi des sources souterraines sous forme
de puits et de forages dont les quantités dépassent 93 millions
de m3 (Tableau 2.1).
Tableau 2.1 : Origine et quantités des eaux
superficielles et souterraines
|
Origine
|
Nombre
|
Quantité millions m3
|
Eaux superficielles
|
Apport du Barrage (BBA)
|
01
|
22,07
|
Petits barrage
|
02
|
02,07
|
Retenues collinaires
|
12
|
05,47
|
Total eaux superficielles
|
|
29,61
|
Eaux souterraines
|
Puits
|
16 250
|
12,87
|
Forages
|
165
|
65,87
|
Sources
|
196
|
14,90
|
Total eaux souterraines
|
|
93,64
|
Total
|
Total
|
|
122,68
|
Direction de l'Hydraulique de Sétif
(2003)
![](Diversite-des-systemes-delevage-bovin-laitier-et-performances-animales-en-region-semi-aride-Setif6.png)
Schéma 2.5 : Le réseau hydrographique de la
wilaya de Sétif
2.1.5. Les activités agricoles
La région de Sétif est une région
agricole par excellence. La superficie agricole totale et la superficie
agricole utile représentent respectivement plus de 70% et 55% de la
superficie totale de la wilaya (Tableau 2.2).
2.1.5.1. Production végétale
Les cultures herbacées et les jachères occupent
92% de la SAU totale. Par contre les prairies et les plantations d'arbre (hors
forêts) sont limitées (7,2 %). L'irrigation touche 5% de la SAU et
concerne les cultures maraîchères, les plantations arboricoles et
les fourrages.
Les céréales occupent la première place
parmi les cultures herbacées, et occupent annuellement plus de 84%. En
effet, le blé dur (53%), l'orge (22%), le blé tendre (20%) et
l'avoine (3%) sont les principales espèces cultivées et conduites
en majorité en sec.
Les cultures fourragères arrivent en deuxième
position avec plus de 15 000 ha (10% des superficies réservées
aux cultures herbacées). Ces superficies subissent des fluctuations
interannuelles importantes. Durant ces dernières années, la
mobilisation des eaux souterraines dans la région de dépression a
produit un développent considérable des cultures
fourragères conduites en vert. Cette tendance suit un fort
développement de l'élevage bovin laitier dans cette
région.
Les cultures maraîchères occupent plus de 7500ha
(5% des superficies réservées aux cultures herbacées) et
sont dominées par la pomme de terre (26%).
Tableau 2.2 : Occupation des sols dans la
région de Séti
Superficie (Ha)
|
|
|
|
%age
|
Superficie Agricole Utile
(SAU)
|
Terres labourables
|
Cultures herbacées
|
165 881
|
45,96% SA U
|
Jachères
|
169 011
|
46,83% SA U
|
Cultures permanentes
|
Prairies Naturelles
|
1 967
|
0,55% SA U
|
Vignobles
|
25
|
0,01% SAU
|
Plantation d'arbres
|
24 006
|
6,65% SA U
|
Total SAU
|
360 890
|
55,10% ST
|
Dont SAU irriguée
|
18 499
|
5,13% SAU
|
Pacages et parcours
|
57 880
|
12,58% SAT
|
Terres improductives des exploitations
|
41 300
|
8,98% SAT
|
Total des terres utilisées par l'agriculture (SA
T)
|
460 070
|
70,24% ST
|
Superficies forestières
|
101 706
|
15,53% ST
|
Terres improductives non affectées à
l'agriculture
|
93 168
|
14,22% ST
|
Superficie totale de la wilaya (ST)
|
654 964
|
|
Direction des Services Agricoles
(2004)
2.1.5.2. Production animale
La région de Sétif connaît ces
dernières années un développement de l'élevage
bovin par rapport à celui de l'ovin. Selon la déclaration des
éleveurs enquêtés ce changement d'orientation est
motivé par les changements climatiques ayant eu comme conséquence
la dégradation de la qualité et de la productivité des
parcours pastoraux du Sud, conduisant les choix des éleveurs vers
l'intensification. Cette tendance est aussi encouragée par les
politiques agricoles récentes basées sur les aides
accordées à la mobilisation des ressources souterraines en eau
(développement des forages). En effet, l'un des aspects de
l'intensification est la conduite en vert des espèces fourragers
utilisées pour l'alimentation des troupeaux de vaches laitières.
Généralement la région de dépression Sud (moins de
300 mm) détient la majeure partie des superficies consacrées au
fourrage conduit en irrigué et compte plus de la moitié du
cheptel de vaches laitières importées et exploitée pour la
production du lait.
En 2003, l'effectif bovin, selon la direction des services
agricoles, dépassait 107 000 têtes, dont 11% des vaches
importées sélectionnées pour le lait. Par contre en 1996,
lors d'un dépistage de la Brucellose effectué par les services
vétérinaires le recensement donne plus de 120 000 têtes
avec l'hypothèse que seul 80% d'animaux ont été
dépistés. Cet écart entre les effectifs donnés par
la DSA et les effectifs réels peut être expliqué par des
difficultés de recensement surtout dans la région de montagne du
Nord à cause des problèmes sécuritaires et les fausses
déclarations des éleveurs.
2.1.5.3. Appareil de production
L'appareil de production dans la région de Sétif
est constitué de plus de 40 000 unités de production (tableau
2.3) dont 96% sont des propriétaires privés et 3,5% des
exploitations issues des réformes des anciens domaines agricoles (EAC et
EAI).
Tableau 2.3 : Appareil de production
Exploitations agricoles
|
Nombre d'unités
|
Fermes pilotes
|
05
|
Exploitations agricoles collectives (EAC)
|
520
|
Exploitations agricoles individuelles (EAI)
|
941
|
EURL
|
02
|
Autres
|
83
|
Propriétaires privés
|
40 751
|
Direction des Services Agricoles
(2004)
2.2. Méthodologique de recherche 2.2.1. Objectif
Du Travail
Pour caractériser la diversité des
systèmes d'élevage bovin dans la région semi aride de
Sétif et déterminer ses performances dans quatre fermes pilotes,
plusieurs dispositifs méthodologiques sont mise en place pour
répondre à plusieurs objectifs :
- Etudier l'organisation de l'exploitation agricole
possédant un atelier bovin dans la région semi aride à
l'aide de typologies.
- Analyser la diversité des systèmes
d'élevage bovin en se basant sur les critères de taille de
troupeau, d'orientation productive et des disponibilités en fourrage ou
d'autonomie fourragère.
- préciser les performances d'un matériel animal
bovin exotique qui s'est largement développés dans la
région et ce, dans une situation plus maîtrisé en terme de
conduite et d'alimentation dans les fermes pilotes comparativement aux
exploitations privées. Cette analyse vise à repérer les
différents facteurs de variation des performances reproductives et
productives de l'élevage laitier.
2.2.2. Concepts utilisés
La science zootechnique est définit comme
`'L'étude des relations qui s'établissent entre un peuplement
d'animaux domestiques et son milieu, considérés comme un ensemble
soumis à l'action de l'homme, en vue d'établir les lois de
fonctionnement de ce peuplement `'. Cette définition
proposée par LANDAIS et al. (1987) parlant d'une nouvelle
délimitation du champ et des objets de la zootechnie, distinguent les
diverses tâches du zootechnicien, et précisent ses grilles propres
d'observation et d'analyse. Ceci nous a conduit à définir et
préciser certains concepts utilisés dans cette étude :
système d'élevage, pratiques d'élevage et performances
animales.
2.2.2.1. Système d'élevage
Parmi les différentes définitions
accordées au concept du système d'élevage celle
de LANDAIS et al. (1987) présente le double avantage de la
simplicité et la généralité. Pour eux le
système d'élevage est considéré comme `'un
ensemble d'éléments en interaction
dynamique organisés par l'homme en vue de valoriser
des ressources par l'intermédiaire d'animaux domestiques».
Le système d'élevage est donc un projet humain,
qui en délimite l'extension et met en relation les
éléments qui le composent. Ce concept, qui se définit par
référence à un centre de décision revêt un
caractère opérationnel évident pour le
développement, conformément à la finalité ultime de
la connaissance zootechnique : améliorer le niveau de satisfaction des
objectifs poursuivis par l'homme au travers de l'élevage.
Le concept de système d'élevage peut être
donc appliqué à différentes échelles, de
l'unité d'exploitation agricole au village et au delà,
jusqu'à la société agraire, en passant par des niveaux
intermédiaires.
2.2.2.2. Pratiques d'élevage
Les systèmes d'élevage se définissent
donc par référence à un projet humain ou à un
centre de décision. Des décisions qui seront mises en oeuvre
à travers un ensemble d'activités finalisées que nous
appelons `'pratiques d'élevage». Ceci revient à souligner
qu'il s'agit de systèmes `'pilotés», où le
fonctionnement est sous la dépendance des décisions humaines.
Selon LANDAIS et al. (1987), en élevage quatre
types de pratiques peuvent être distingués : i) les pratiques
d'agrégation concernent les opérations d'allôtement. ii)
Les pratiques de conduite regroupent l'ensemble des opérations
techniques effectuées en vue d'assurer l'entretien des animaux et de les
mettre en condition de produire et de se reproduire. iii) Les pratiques
d'exploitation regroupent l'ensemble des opérations de
prélèvement sur le bétail. Ces pratiques sont
évidemment variables selon le type et le rythme de
prélèvement réalisé. iv) et les pratiques de
valorisation concernent les productions subissant des transformations sur place
en vue de leurs consommations immédiate ou leurs commercialisations.
A cause de cette complexité, le concept
`'d'itinéraire technique» élaboré par les agronomes
n'est pas directement transposable aux productions animales. En fait, selon
DARRE et al. (1993), à une technique peuvent correspondre
plusieurs pratiques. Les pratiques rendent compte systématiquement des
décisions prises pour gérer l'incertain au sein de
l'environnement complexe (biologique, économique, sociologique,....)
dans lequel les éleveurs agissent.
L'étude des pratiques selon CORNIAUX (2002) est une
entrée privilégiée pour l'analyse des systèmes
d'élevage. Elle conduit en effet à éclaircir les
stratégies des éleveurs, impossibles à apprécier
par une approche thématique. Cette étude pour LANDAIS et
al. (1987) peut se situer à l'un ou l'autre de trois niveaux :
l'opportunité ou les déterminants des pratiques (pourquoi
l'éleveur fait cela ?), leur efficacité en regard de normes
(quels sont les résultats de cette action ?), ou leurs modalités
et leurs combinaisons (que fait l'éleveur et comment le fait- il ?)
2.2.2.3. Performances
Dans le domaine des productions animales, est-il possible, de
transposer à l'élevage le concept d' »élaboration du
rendement`' utilisé par les agronomes ? Selon plusieurs auteurs le
concept de `'performance» est le plus adapté dans ce contexte
à cause des multiples raisons. i) la multiplicité des produits de
l'élevage : au travers de ses pratiques d'exploitation, l'homme
intervient, comme un prédateur, comme symbiote et en fin dans un
rôle d'intermédiaire. ii) et le statut économiques
varié des productions : en production animale on peut distinguer les
productions renouvelables (le lait, la laine, l'énergie animale...) et
les productions terminales (les animaux eux-mêmes, leur corps et les
viandes).
Le jugement des performances peut être
réalisé à deux niveaux. Au niveau biotechnique, les
mesures sont réalisées dans le cadre d'un protocole de
contrôle des performances en situation réelle (BROSSIER et HUBERT,
2001). En effet, méthodologiquement, le recours à la
démarche expérimentale restera tout à fait indispensable,
en dépit des difficultés qui s'attachent à la conception
de procédures adaptées. Qu'il s'agisse d'expérimentation
en station ou en situation, il doit être clair que le domaine de la
démarche expérimentale se limite strictement au reproductible, et
donc à la sphère biotechnique. Au plan économique,
L'efficacité d'un choix peut être appréciée de
différents points de vue, et à différentes
échelles.
Dans cette approche, le travail consiste à suivre dans
des fermes pilotes certaines performances animales, d'étudier les
facteurs de variation et d'évaluer le comportement animal face aux
contraintes de milieu. En fin comprendre le choix des éleveurs d'un tel
matériel génétique exploité et pour quelle raison
est aussi indispensable.
2.2.3. Démarche méthodologique
Quatre niveaux d'investigation sur les systèmes
d'élevages bovin ont été retenus : le régional,
l'exploitation, le troupeau et enfin l'unité principale du
système `'l'animal».
2.2.3.1. Niveau régional
La première étape du travail consiste à
réaliser une pré enquête chez les différents
organismes agricoles de la wilaya (Direction des services agricoles,
subdivisions agricoles, chambre d'agricultures et délégués
communaux d'agriculture). Les données recueillies concernent les
éléments d'agriculture à l'échelle communale :
superficies agricoles utiles, possibilité d'irrigation,
répartition des terres agricoles selon les spéculations et la
place de l'activité d'élevage. L'objectif était le
repérage des différentes régions agricoles et leur
caractérisation. Cela permet ensuite le choix des sites pour les
enquêtes ponctuelles sur la structure de l'exploitation agricole et le
fonctionnement du troupeau bovin. Plusieurs travaux de recherches dans cette
région n'ont pris en considération que le gradient
d'aridité comme un critère principale de choix des exploitations
enquêtées (BENNIOU et al. 2001 ; TEDJARI, 2005). Dans le
présent travail, nous avons intégré l'orientation agricole
de la région comme un autre élément du choix des
exploitations.
Les données quantitatives recueillies sont soumises
à deux types d'analyse : une description des différents
critères relatifs à l'agriculture à l'échelle
Commune à l'aide des cartes de la wilaya sur lesquelles nous avons
représenté les communes selon chaque variable
étudié. Une analyse multi varié (ACP) vise à
grouper les communes relativement homogènes dans des classes selon
l'intensité de l'activité agricole et les potentialités
dont elles disposent.
2.2.3.2. Niveau exploitation et troupeau : structure
d'exploitation et fonctionnement du troupeau
La deuxième étape d'investigation concerne
l'organisation de l'exploitation agricole et la place de l'élevage
bovin. En effet, sur les soixante communes que compte la wilaya, douze d'entre
elles ont été choisis pour l'enquête, soit 20%. Il est
à noter que le nombre d'exploitations proposé à
l'enquête par groupe de communes préalablement identifié
dans la première analyse est en relation avec les potentialités
agricoles dont disposes chaque groupe (y compris l'activité
d'élevage bovin). En effet, la plupart des exploitations
enquêtées (>75%) sont situées dans les communes à
fortes potentialités agricoles. Selon la région, 48% des
exploitations choisis à l'enquête appartenant au semi aride
central (300 à 400 mm de
![](Diversite-des-systemes-delevage-bovin-laitier-et-performances-animales-en-region-semi-aride-Setif7.png)
Chapitre II : Présentation de la région
d'étude et méthodologie de recherche
précipitation) comparativement au Nord et au Sud qui
cumulent respectivement 24 et 28% des exploitations proposées à
l'enquête.
Tableau 2.4 : Communes et exploitations
enquêtées par région
Commune
|
Région
|
Groupe de communes
|
Exploitation
|
Nombre d'exploitations par région
|
% exploitation
|
Oueled
A douane
A moucha
Beni Fouda Sétif
Ouricia
Ain Abassa
|
Nord
|
G 6
|
N2, N3
|
11 exploitations
|
24%
|
G 5
|
N1
|
G 5
|
N4, N5
|
G 4
|
N10, N11
|
G 2
|
N6
|
G 2
|
N7, N8, N9
|
Ain Arnet
Bazar Guedjel
|
Centre
|
G 2
|
C1, C2, C3, C4, C5, C6, C7, C8, C9, C10, C11, C12
|
22 exploitations
|
48%
|
G 1
|
C13, C14, C15, C16
|
G 1
|
C1 7, C18, C19, C20, C21, C22
|
Mezloug
Baidha Bordj Taya
|
Sud
|
G 2
|
S1, S2, S3, S4, S5, S6, S7, S8
|
13 exploitations
|
28%
|
G 3
|
S9, S10, S11, S12
|
G 1
|
S13
|
Schéma : 2.6 : Communes enquêtées
dans les trois régions (semi aride supérieur, central et
inférieur)
26
2.2.3.2.1. Critères de choix des exploitations
pour l'enquête
Quarante six exploitations ont fait l'objet de notre
enquête. Les critères de choix sont:
- L'exploitation agricole doit être localisée dans
une commune appartenant à l'un des types des régions agricoles
préalablement identifié.
- Les exploitations dans une commune doivent être
répartis sur plusieurs sites.
- L'exploitation agricole proposée à
l'enquête doit avoir au moins une vache laitière.
La liste des éleveurs enquêtés n'est pas
préalablement préparée, mais nous avons juste choisi les
communes d'enquêtes en fonction des possibilités d'accès
(disponibilité des moyens de transport). Arrivant à la commune,
les sites d'enquêtes sont choisis en collaboration avec le
délégué communal ou les personnels de la subdivision
agricole. Sur le site d'enquêtes, la recherche de la première
exploitation à enquêter se fait par l'intermédiaire des
personnes du site (cafétéria, épicerie ... etc). La
présence des chefs d'exploitations et leur acceptation sont
indispensables. A la fin d'enquête dans la première exploitation,
le chef de cette dernière nous aide à repérer d'autres
exploitations à enquêter dans le même site.
2.2.3.2.2. Déroulement de
l'enquête
L'enquête a concerné 46 exploitations
réparties sur 12 communes de la wilaya. Un questionnaire a
été préparé et testé au préalable
dans quelques exploitations et des améliorations ont été
adoptées. Le questionnaire final traite trois volets : l'aspect social
de l'exploitant, les structures de l'exploitation et le fonctionnement de
l'atelier bovin (annexes 3). L'enquête est réalisée en un
seul passage et l'entretien avec l'éleveur dure entre une et deux
heures.
2.2.3.2.3. Organisation des données
Deux tableaux ont été élaborés
pour analyser les résultats de l'enquête (annexe 3 et 4). Chacun
comporte l'ensemble des exploitations et les variables choisis à
l'analyse. Le premier tableau porte sur les données de structures des
exploitations (SAU, irrigation, force de travail, spéculations
culturales, surfaces fourragères et effectifs des animaux). Le
deuxième caractérise l'atelier bovin en terme de taille de
troupeau et part des différentes catégories,
orientation productive (quantité de lait vendu par vache
et par an) et l'autonomie fourragère (achat de fourrage).
2.2.3.2.4. Analyse des résultats
L'outil méthodologique : construction de
typologies
Plusieurs recherches ont eu pour objectifs de
représenter et de caractériser la diversité des
exploitations agricoles. Beaucoup d'entre elles sont centrées sur
l'élaboration des typologies. L'objectif est alors d'identifier des
groupes d'exploitations ou d'individus présentant des
caractéristiques assez proches concernant les structures ou le
fonctionnement. En effet, toute typologie vise à classer objectivement
des exploitations ou individus de telle façon que les unités de
même classe soient assez proches entre elles et éloignées
par rapport à celles appartenant à d'autres classes.
L'outil statistique : analyse multi
variées
En fonction des types de données recueillies lors de
l'enquête et l'objectif du traitement nous avons eu recours à deux
types d'analyses statistiques multi-variées suivi d'une classification
automatique.
Analyse en Composantes Principales (ACP)
Le but d'une ACP est de construire une vision
simplifiée d'une réalité complexe (HOSTIOU, 2003). Il
s'agit d'extraire l'essentiel de l'information d'un grand tableau de
données quantitatives, pour en tirer des conclusions au sujet des
variables et des individus. Dans le cas présent, l'objectif est de
sélectionner les variables les plus pertinentes qui caractérisent
la structure de l'exploitation parmi toutes celles initialement
présentées, et de classer les exploitations relativement
homogènes dans des types permettant de mieux représenter l'aspect
agricole et les éléments de structures des exploitations.
Analyse Factorielle des Correspondances multiples
(AFCm)
Comme pour l'ACP, l'AFCm vise à représenter
graphiquement un tableau de données en réduisant le nombre de
dimensions initiales, qui égales au nombre de variables, à
quelques axes, par des combinaisons linéaires des variables de base.
L'AFC traite par contre des données qualitatives ou des variables
quantitatives et ordinales transformées. Cette méthode est
utilisée pour valoriser des enquêtes en mettant en évidence
des relations entre modalités de
variables. Dans ce cas les données quantitatives sont
transformées en données qualitatives (modalités) pour les
adapter à la nature de l'analyse.
L'ACP et l'AFCm permettent de faire ressortir les grandes
caractéristiques de la typologie et serviront de base à la
réalisation de la classification
Classification automatique
L'application combinée d'une analyse en composantes
principales ou d'une analyse factorielle des correspondances multiples et une
méthode de classification automatique conduit à une meilleure
détermination de groupes homogènes d'exploitations ou de
troupeaux. Les méthodes de classification automatique regroupent des
individus en catégories jugées homogènes suivant des
critères sélectionnés au préalable. Nous avons
retenu pour cette étude la classification ascendante hiérarchique
(C.A.H.). Elle est : hiérarchique car on cherche à
représenter les individus par un ensemble de parties
hiérarchiquement emboîtées ; ascendante car on
procède par des regroupements successifs allant des individus vers le
groupe. La CAH permet de former un nombre plus réduit de classes ou
groupes par regroupements successifs des individus, en évaluant leur
ressemblance.
2.2.3.3. Niveau animal : suivi des performances de
reproduction et de production laitière 2.2.3.3.1. Présentation
des fermes pilotes
Le travail de suivi a été réalisé
dans quatre fermes d'Etat dites `'Pilotes» localisées dans trois
étages bioclimatiques. La ferme F1 située dans le semi aride
inférieur reçoit moins de 300mm de précipitation. Les
fermes F2 et F3 appartiennent au semi aride central dont les niveaux de
précipitations moyennes oscillent de 300 à 450mm. Et en fin la
ferme F4 située plus au Nord dans le semi aride supérieur
recevant plus de 450mm de pluies par an.
Les fermes objet du suivi possèdent des superficies
relativement importantes, variant de 300 à 1 800Ha, dont
l'activité agricole principale est la production de semences pour la
céréaliculture. L'activité d'élevage est
caractérisée par la présence d'un troupeau ovin dont les
effectifs varient de 300 à 500 têtes et d'un atelier bovin de
taille relativement importante (de 50 à 130 têtes).
L'infrastructure est disponible et suffisante dans les quatre
fermes. En plus d'étables de bovin, les fermes disposent des bergeries
pour les ovins, des hangars et des silos de stockage d'aliment, des parcs pour
le matériel agricole et une administration pour la gestion.
Les ressources humaines se résument en un staff
technique composé pour chaque ferme d'un directeur, un comptable, un
ingénieur et deux techniciens ou trois et d'un effectif important
d'ouvriers. Il faut noter aussi que ces fermes font le recours à la main
d'oeuvre saisonnière durant la période de labours et de
moisson.
Le niveau d'autonomie fourragère est très
élevé et le recours à l'achat de fourrage est non
signalé. En plus des superficies prairials (de 8ha dans la ferme F4
à 70ha dans la ferme F1), celles ci consacrent annuellement une partie
de la SAU (6 à 8%) pour les fourrages dont la culture est en
majorité en sec. Les jachères au printemps et en arrière
saison ainsi que les chaumes en été sont aussi utilisés
pour l'alimentation des ovins et des bovins.
![](Diversite-des-systemes-delevage-bovin-laitier-et-performances-animales-en-region-semi-aride-Setif8.png)
Figure 2.1 : Vue satellitaire de la ferme F1
Figure 2.2 : Vue satellitaire de la ferme F2
Conduite des troupeaux étudiés
Le cheptel bovin des fermes étudiées est
composé exclusivement de race Montbéliarde. L'alimentation du
troupeau est basée pendant la période hivernale (novembre -
février) sur la distribution du foin de prairie ou d'avoine et une
complémentation à l'auge d'une quantité de
concentré achetée à l'extérieur. Au printemps les
troupeaux exploitent les prairies naturelles et les jachères, alors
qu'en été et en automne les résidus et les regains des
prairies de fauches et/ou les chaumes de céréales assurent une
partie de la ration. La complémentation varie pendant la saison de
pâturage en fonction des disponibilités de ressources pastorales,
alors qu'en période de stabulation, le concentré assure de 42
à 54% de la ration énergétique.
La conduite de la reproduction est basée sur la
présence permanente de deux mâles dans le troupeau pour la
détection des chaleurs et la saillie des femelles. La production
laitière est commercialisée, les veaux sont majoritairement
vendus avant l'âge de deux mois, alors que ceux gardés pour le
renouvellement du troupeau tètent des vaches nourrisses dès
l'âge d'une semaine et sont sevrés à l'âge de quatre
mois. Le renouvellement des vaches s'effectue soit par l'achat de
génisses issues de l'importation ou l'élevage locale des
génisses. En effet, toutes les génisses sont gardées sauf
celles présentant des anomalies de format ou de reproduction.
Matériel animal
Le travail de suivi n'a concerné que la
catégorie vache laitière. Le nombre d'individus soumis à
l'analyse des performances varie selon le type d'analyse et le paramètre
étudié. En effet, pour les paramètres de reproduction nous
avons retenu les informations concernant 449 vaches après
l'élimination des individus présentant des informations
manquantes (41 vaches). Par contre, seules 316 vaches ont été
concernées par l'étude des performances de production du lait en
raison de l'irrégularité de la pratique de contrôle
laitier. Les données analysées concernent 943 lactations.
2.2.3.3.2. Recueille des données
Trois types de documents de suivi mis en place dans toutes les
fermes constituent l'outil principal qui a permit l'alimentation de la base de
donnée en information. (i) le planning d'étable, outil de suivi
du troupeau organisé à l'échelle d'une campagne agricole
(septembre - août), mentionne pour chaque jour les différents
événements (saillie, vêlage, tarissement.. etc) ainsi que
les pratiques de conduite. (ii) la fiche individuelle, mentionne les
données relatives
aux femelles d'élevage et constitue un outil d'aide
à la décision à l'échelle de la carrière de
chaque reproductrice. Cette fiche précise en plus de la filiation,
l'ensemble des évènements relatifs à la reproduction et
à la production laitière qui ont lieu au cours de la
carrière de chaque vache. (iii) les fiches mensuelles du contrôle
laitier, outil de contrôle des performances laitières comprennent
l'ensemble des vaches traites présentes dans l'élevage et la
production journalière du lait. La prise de l'information est
réalisée en collaboration avec les personnels des fermes qui ont
mis à notre disposition tous les documents demandés, mêmes
pour les animaux morts ou réformés.
2.2.3.3.3. Organisation des données
Les données sont recueillies dans deux grands tableaux
bruts, l'un concerne les événements de reproduction et l'autre le
résultat de contrôle laitier (Annexe 6 et 7). Des tableaux
intermédiaires d'analyse ont été élaborés
à partir des deux grands tableaux lors de chaque analyse (Annexe 8).
Variables analysées
Les paramètres retenus pour l'analyse des performances
sont subdivisés en deux grandes catégories :
Paramètres de reproduction
Concernent : (i) les paramètres d'entrée en
production : l'âge de la mise à la reproduction ou l'âge
à la première saillie (AMR), l'âge à la
première mise bas (APMB) ; (ii) les paramètres de
fertilité : l'intervalle entre le vêlage et la mise à la
reproduction ou intervalle entre mise bas et la première saillie (IVPS),
l'indice coïtal ou le nombre de services par conception (IC) ; (iii) les
paramètres de fécondité : l'intervalle vêlage
fécondation (IVF), l'intervalle entre deux mise bas (IMB) ; et la
durée de gestation (DDG).
La durée de gestation est calculée par la
soustraction de la durée séparant la saillie fécondante et
le vêlage précédent de la durée entre les deux
mise-bas successives.
Paramètres de production du lait
Sont de l'ordre de quatre, incluant la durée de
lactation (DDL), le rendement laitier par lactation (PPL), le rendement laitier
par lactation standard de 305j (P305j) et la durée de tarissement
(DDT).
La durée de lactation représente
l'intervalle en jours entre la date de mise bas et la date de tarissement.
Le rendement laitier par lactation est
déterminé par la formule de FLEISHMANN qui se résume comme
suit :
PLT= D1X1+ [(X1+X2)/2] *30+[(X2+X3)/2] *31+ [(Xn-
1+Xn)/2]*30+DnXn.
Où :
PLT : rendement laitier par lactation totale ;
D1 : intervalle en jours séparant la date de la mise-bas
et la date de premier contrôle. X1 : quantité du lait produite
lors du premier contrôle.
X2, X3, .....Xn-1, Xn : quantités du lait produites lors
des contrôles successifs ;
Dn : intervalle en jours séparant la date du dernier
contrôle et la date de tarissement.
Dans le cas ou la date de tarissement est manquante dans les
fichiers consultés, le milieu du mois est considéré comme
date de tarissement.
Le rendement laitier par lactation standard de 305j
est utilisé pour comparer les lactations de durée
différentes en les ramenant à une durée standard de
305jours. Deux cas peuvent être décrits : dans le cas où la
durée de lactation dépasse les 305jours, l'application de la
formule de FLEISHMANN est préconisée avec la limitation de la
durée à 305jours, pour les lactation avec une durée de
moins de 305jours, la formule d'estimation de la lactation standard est celle
du système français défini comme suite :
P305j= PLT*3 85/(DDL+80)
Où :
P305j : lactation standard à 305 jours ; PLT :
Production par lactation totale ; DDL : Durée de lactation.
Les lactations sont mesurées en litres ensuite
transformées en kilogramme par la formule suivante : PLT, P305j (kg)=
PLT, P305j (litres)* 1,03.
Dont : 1,03 représente la densité du lait
La durée de tarissement représente
l'intervalle en jours séparant la date de tarissement et la date de
vêlage suivant.
Facteurs retenus
Les principaux facteurs qui expliquent une partie de la
variabilité des performances sont regroupés en deux
catégories selon qu'ils soient liés à l'environnement ou
à l'animal.
Facteurs de l'environnement : la ferme,
l'année et la saison sont les principaux facteurs de l'environnement
retenus pour l'analyse de la variabilité des performances. En effet, le
travail de suivi a été réalisé dans quatre fermes
qui se différencient par la localisation géographique, le climat,
la taille des troupeaux ainsi que par les pratiques de conduite. La
variabilité des précipitations entre année conduit
à des fluctuations au niveau pâturage, des stocks d'aliments et de
la qualité des fourrages, qui se répercutent sur les performances
animales. Les données disponibles concernent la période allant de
1986 à 2003. La variabilité intra annuelle du climat donne aussi
à la saison un effet déterminant sur les performances de
l'animal. Par conséquent l'année est divisée en quatre
saisons : Hiver (de Décembre à février), Printemps (de
Mars à Mai), Eté (de Juin à Août) et Automne (de
Septembre à Novembre).
Tableau 2.5 : Nombre de résultats selon le
facteur de l'environnement et le paramètre
étudié
|
AMR
|
APV
|
IC
|
IVPS
|
IVF
|
IMB
|
DDG
|
DDL
|
PPL
|
P305j
|
DDT
|
Ferme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F1
|
100
|
213
|
854
|
565
|
594
|
648
|
550
|
414
|
414
|
414
|
242
|
F2
|
76
|
94
|
488
|
349
|
355
|
362
|
310
|
309
|
317
|
317
|
216
|
F3
|
57
|
63
|
224
|
119
|
127
|
151
|
113
|
93
|
93
|
93
|
36
|
F4
|
32
|
34
|
291
|
231
|
220
|
233
|
204
|
115
|
119
|
119
|
71
|
Saison
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hiver
|
71
|
106
|
384
|
337
|
351
|
377
|
308
|
224
|
228
|
228
|
156
|
Printemps
|
69
|
103
|
397
|
353
|
360
|
385
|
340
|
258
|
262
|
262
|
169
|
Eté
|
56
|
86
|
291
|
262
|
263
|
283
|
238
|
193
|
195
|
195
|
109
|
Automne
|
69
|
108
|
368
|
312
|
322
|
344
|
291
|
235
|
237
|
237
|
131
|
AMR : âge de la mise à la reproduction ; APV
: âge de la première mise bas ; IC : indice coïtal ; IVPS :
intervalle vêlage 1ère saillie ; IVF : intervalle
vêlage fécondation ; IMB : intervalle entre mise bas ; DDG :
durée de gestation ; DDL : durée de lactation ; PPL : production
par lactation ; P305j : production par lactation de 305j ; DDT : durée
de tarissement.
Facteurs liés à l'animal : parmi les
facteurs liés à l'animal, nous avons retenu la
génération animale, l'ordre de vêlage (parité),
l'âge de l'animal et le sexe de porté dans le cas de la
durée de gestation.
Le facteur génération représente le
nombre d'ascendant maternel élevé en Algérie. Quatre
générations sont retenues. La G1 regroupe les vaches
importées au stade génisse ; la G2 regroupe les filles des vaches
importées; la G3 regroupe les vaches dont les grandes mères sont
des vaches importées et la G4 englobent les vaches dont les
arrières grandes mères sont des vaches importées.
Pour la parité nous avons pris par ordre successif les
cinq premières parités, puis nous avons regroupé les
autres (6ème au 10ème) dans un seul groupe
nommé 6ème et plus.
Concernant l'âge des femelles, cinq classes de deux ans
d'écart ont été choisi : A1 : moins ou égale
à 3 ans, A2 : de 3 à 5 ans, A3 : de 5 à 7 ans, A4 : de 7
à 9 ans et A5 de plus de 9ans.
Tableau 2.6 : Nombre de résultats selon le
facteur lié à l'animal et le paramètre
étudié
|
AMR
|
APV
|
IC
|
IVPS
|
IVF
|
IMB
|
DDG
|
DDL
|
PPL
|
P305j
|
DDT
|
Génération
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
G1
|
---
|
67
|
464
|
323
|
342
|
356
|
312
|
144
|
146
|
146
|
91
|
G2
|
92
|
121
|
602
|
417
|
431
|
466
|
396
|
302
|
302
|
302
|
182
|
G3
|
114
|
135
|
626
|
441
|
441
|
477
|
396
|
341
|
349
|
349
|
211
|
G4
|
38
|
52
|
130
|
71
|
75
|
83
|
66
|
71
|
73
|
73
|
43
|
Ordre de vêlage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
P1
|
---
|
---
|
367
|
298
|
317
|
345
|
308
|
182
|
184
|
184
|
135
|
P2
|
---
|
---
|
315
|
270
|
285
|
301
|
269
|
198
|
201
|
201
|
130
|
P3
|
---
|
---
|
250
|
221
|
232
|
250
|
214
|
153
|
154
|
154
|
99
|
P4
|
---
|
---
|
196
|
169
|
168
|
185
|
148
|
126
|
127
|
127
|
71
|
P5
|
---
|
---
|
143
|
125
|
127
|
133
|
106
|
94
|
95
|
95
|
59
|
P6+
|
---
|
---
|
184
|
178
|
158
|
175
|
132
|
178
|
182
|
182
|
71
|
Age des femelles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A1
|
---
|
---
|
236
|
183
|
197
|
218
|
191
|
103
|
105
|
105
|
76
|
A2
|
---
|
---
|
481
|
421
|
446
|
476
|
423
|
300
|
303
|
303
|
208
|
A3
|
---
|
---
|
371
|
322
|
329
|
357
|
295
|
215
|
216
|
216
|
133
|
A4
|
---
|
---
|
220
|
199
|
198
|
210
|
172
|
146
|
148
|
148
|
87
|
A5
|
---
|
---
|
135
|
137
|
121
|
127
|
96
|
145
|
149
|
149
|
61
|
AMR : âge de la mise à la reproduction ; APV
: âge de la première mise bas ; IC : indice coïtal ; IVPS :
intervalle vêlage 1ère saillie ; IVF : intervalle
vêlage fécondation ; IMB : intervalle entre mise bas ; DDG :
durée de gestation ; DDL : durée de lactation ; PPL : production
par lactation ; P305j : production par lactation de 305j ; DDT : durée
de tarissement.
2.2.3.3.4. Analyse des données
L'analyse des données a été
réalisé en deux étapes : un premier traitement des
données concerne l'analyse descriptive pour chaque paramètre.
Ensuite, les données sont soumises à une analyse de variance pour
déterminer les effets des facteurs retenus sur les paramètres
étudiés en utilisant le model linéaire
général comme outil statistique.
Analyse descriptive des données
La moyenne et l'ecartype sont calculés pour chaque
paramètre ainsi que la répartition en classes et la
représentation en histogramme. En plus, afin de réduire l'erreur
et normaliser les données, un traitement en deux étapes
successives a été réalisé. En premier lieu, nous
avons pris l'intervalle [moyenne #177; 3 fois l'ecartype] qui regroupe en
moyenne 98% des valeurs
(Tableau 2.7) pour éliminer les valeurs extrêmes
(valeurs considérées aberrantes). Les données brutes ont
été ensuite transformées en logarithme et leur
normalité est testée avant de passer à l'analyse de la
variance.
Tableau 2.7 : La part de la gamme (u#177;3ó)
par rapport à l'ensemble des résultats
|
u#177;3ó
|
%age des résultats
|
AMR
|
223 - 1335
|
99
|
APV
|
485 - 1619
|
99
|
IVPS
|
0 - 289
|
98
|
IC
|
1 - 5
|
99
|
IVF
|
0 - 387
|
98
|
IMB
|
114 - 711
|
98
|
DDG
|
238 - 319
|
97
|
DDL
|
92 - 491
|
99
|
LC
|
0 - 6008
|
99
|
LS
|
0 - 5473
|
99
|
DDT
|
0 - 256
|
99
|
Traitement statistique des données Model
linéaire général
L'analyse de la variance a été effectuée sur
les données transformées en logarithme selon le model
linéaire général, procédure SPSS, (version 11,
2001) défini comme suite :
Yijklmn = u + Fi + Anj + Sk + Gl + Pm + An
+(IFSGP)ijkl + eij
Où : Yijklmn : est la performance étudiée
;
u : moyenne de la population ;
Fi : l'effet moyen de la ferme ;
Anj : l'effet moyen de l'année ;
Sk : l'effet moyen de la saison ;
Gl : l'effet moyen de la génération animale ;
Pm : l'effet moyen de l'ordre de parité ;
An : l'effet moyen de l'âge ;
(IFSAnGPA)ijklmn = l'effet des interactions d'ordre 2 ; Et eij :
l'erreur standard.
La méthode LSD (least square difference) a
été utilisée pour comparer les moyennes quand elles
étaient significativement différentes.
La saison et l'année de naissance remplacent la saison
et l'année de vêlage dans le cas d'analyse des paramètres
relatifs à l'entrée en production. Le sexe de la portée
est ajouté dans le model dans l'analyse de la durée de
gestation.
Régression simple et multiple
Dans le milieu paysan avec l'absence d'un outil de suivi des
performances par des organismes agréés, il est difficile de
connaître avec précision le niveau des performances surtout en ce
qui concerne la production du lait. Les estimations généralement
sont basées sur les déclarations des éleveurs lors des
enquêtes et dont la majorité des cas sont sous ou sur
estimées. Une partie du travail consiste à proposer des formules
basées sur des données réelles par lesquelles nous pouvons
estimer la production totale du lait par lactation complète ou standard
à partir d'un, de deux ou bien de trois contrôles successifs ou
non. L'objectif était de trouver une démarche
méthodologique pratique applicable en milieu paysan et acceptable
scientifiquement. L'outil statistique utilisé était la
régression multiple procédure SPSS, (version 11, 2001)
défini comme suit :
P305j = b0 + b1(PCx) + b2(PCy) + b3(PCz). PPL = b0 + b1(PCx) +
b2(PCy)+ b3(PCz). PPL = b0 + DDL + b1(PCx) + b2(PCy).
Sachant que :
P305j : production standard à 305j ;
PPL : rendement laitier par lactation ;
DDL : durée de lactation ;
PC : production journalière au mois x, y et z ; b0, b1,
b2, b3 : constantes de régression.
|