Chapitre VI. CONSIDERATIONS THERAPEUTIQUES
6.0. Introduction
La prise en charge du PTSD fait appel dans la plupart des cas
à deux types de traitements: La psychothérapie et la
pharmacothérapie Cette prise en charge dépasse le seul objectif
d'éteindre les symptômes visibles; mais doit consister en un
travail « réparateur » sur les instances psychiques dont le
traumatisme a entraîné l'effondrement, selon les termes de Fr.
LEBIGOT & M. DECLERQ (200, p.322). Elle doit viser au bout du fil à
ce que le patient puisse retrouver la continuité entre passé,
présent et avenir, puisse recouvrer les repères perdus et puisse
réinjecter du sens dans sa vie.
Le présent chapitre tante de montrer les deux approches
de prise en charge : Psychothérapie et Pharmacothérapie. Nous
parlons de différentes démarches psychothérapiques
préconisées en cas d'ESPT et de leurs lacunes dans le contexte
Rwandais. Nous citons quelques molécules utilisées en cas de PTSD
et esquissons les grandes lignes d'une prise en charge contextuelle de ce
trouble au Rwanda.
6.1. Bref retours sur la théorie : Modèles
classiques de prise en charge du PTSD.
Un des thèmes développé avec les
soignants durant nos entretiens de recherche porte sur « les orientations
thérapeutiques en cas du PTSD ». Avec les soignants de formations
et expériences différentes, nous avons parlé des
modèles de prise en charge préconisés, des étapes
principales dans le traitement et de leur expérience par rapport
à leur efficacité ou les lacunes des modèles de prise en
charge utilisés. Dans la présente partie, nous faisons part de ce
qui est sortie de ces entretiens complétés par notre analyse
documentaire.
6.1.1. Prise en charge précoce : le Débriefing
psychologique.
Le débriefing est l'une des pratiques
thérapeutique préconisée après un
événement traumatique pour prévenir ou du moins
alléger ses conséquences psycho traumatiques. Dans le contexte
Rwandais, cela n'a pas fonctionné. L'une des raisons en est que, selon
F. LEBIGOT (idem, p.47) « Le débriefing est une technique de soins
post-immédiats qui doit être proposée aux victimes dans les
72premières heures » .
Un soignant a partagé son expérience positive
avec nous en rapport avec la technique de débriefing dans une situation
où un groupe d'élèves d'une école secondaire
avaient manifesté des crises traumatiques suite à une coupure de
courant faisant penser à l'arrivée d'assassins.
6.1.2. Prise en charge Psychopharmacologique.
Beaucoup de molécules ont été
synthétisées pouvant être utilisées pour soulager
les patients présentant les symptômes du PTSD. Sans entrer dans
les détails car cela intéresse au second plan le Psychologue
clinicien, nous donnons certaines classes de médicaments pouvant
être utilisés.
o Les antidépresseurs de type IRSS sont efficaces pour
certains signes d'ESPT. Il s'agit entre autres de Cipramil ®, Prozac
®, Serlain ®, Paroxetine ®, etc.
o Les antidepresseurs tricycliques dont Anafranil®,
Tofranil®, Trimipramine, etc.
o Les normothymiques et thymorégulateurs en cas de
troubles bipolaires associés au PTSD dont Tegretol®,
Dépakine, Lithium, etc.
o Les anxiolytiques dont les plus utilisés sont les
Benzodiazépines ainsi que le Propranolol (Indéral).
Au sujet de la prise en charge du PTSD, un soignant
expérimenté interrogé nous a déclaré ce qui
suit : « En fait, ça dépend de plusieurs facteurs, comme je
viens de le dire puisque la manifestation du PTSD est polymorphe et multiforme.
La prise en charge doit donc être adaptée et
spécifiée à la symptomatologie présentée.
D'emblée l'approche idéale en cas de PTSD semble
psychothérapique mais quand on se retrouve sur terrain, comme dans un
hôpital psychiatrique, on voit que le PTSD prend d'autres colorations.
Par exemple, dans la manifestation hystérique, on sera obligé
d'associer à la psychothérapie un traitement anxiolytique. Dans
la forme majeure de dépression mélancoliforme, on doit utiliser
de fortes doses d'Anaflanil (Anti-dépresseur). Dans les formes qui sont
les graves complications de PTSD c. à--d. les psychoses, on sera
obligé d'utiliser les neuroleptiques notamment l'association classique
Nozinan -- Haldol pour nettoyer et corriger les délires et
éteindre les hallucinations; quitte maintenant à faire la
psychothérapie à froid quand le délire et l'agitation
auront passé. Dans le cas où il y a une association avec
l'épilepsie (souvent chez les personnes blessées au niveau de la
tête), il faudra donner des antiépileptiques de type
Gardénal, Phénobarbital, Dépakine ou Tégretol
dépendamment de la manifestation que ça prend c. à d.
petit mal, épilepsie partielle ou forme classique avec convulsions.
Il faut donc retenir qu'il n'y a pas de traitement figé en
cas de PTSD tout dépend de la symptomatologie présentée et
des particularités du patients ». Source : Entretien N° B4.
6.1.3. Prise en charge psychothérapiqu
Nous parlons ici de différentes approches
théoriquement préconisées en cas de PTSD et insistons sur
celles que nous avons constatés chez les soignants interrogés.
Une petite explication de l'approche s'avère nécessaire, la
majorité de soignants ayant fait preuve de ne maîtriser aucune
d'elle. Il faut aussi signaler qu'il n'y a pas d'approche idéale ;
l'éclectisme semble le meilleur moyen dans la prise en charge du
PTSD.
6.1.3.1. Définition.
Une psychothérapie est, selon A.BLANCHET et col.(1998,
p.11) « Une intervention non armée destinée à agir
sur l'organe à la localisation incertaine que l'on désigne
habituellement par le mot de psyché » .
T. NATHAN propose une autre manière de voir dans le
même ouvrage ci haut cité à la page 12 et sa
définition de la psychothérapie est la suivante : « Toute
procédure d'influence destinée à modifier radicalement,
profondément et durablement une personne, une famille ou simplement une
situation et cela à partir d'une intention thérapeutique
».
Disons avec modestie, pour terminer les définitions du
concept de Psychothérapie qui semble ne pas laisser d'unanimité
au sein d'intervenants en santé mentale, que la psychothérapie
est une méthode basée sur des modalités relationnelles et
des émergences psychologiques dans un cadre thérapeutique,
utilisée pour traiter les désordres psychiques et les maladies
mentales.
6.1.3.2. Thérapies cognitives
Les thérapies cognitives du PTSD se basent sur les
théories de traitement de l'information. Le but de ces thérapies
selon le modèle de traitement de l'information est de permettre une
accommodation saine avec une vision équilibrée de soi et du monde
d'une part, et d'autre part c'est de modifier les pensées qui
précèdent ou accompagnent une émotion. A cela il faut
signaler que le traumatisme est un événement imprévisible
qui, par sa violence, a pu modifier et désorganiser les pensées
et les convictions qui fondaient le modèle cognitif habituel .
Aux yeux des deux américains ELLIS et BECK ayant
théorisé ces notions et créé le modèle des
thérapies cognitives, « les affects sont étroitement
liés aux pensées, c. à- d. au contenu des idées
».(J F. Katz & F. AUDET 1999, p.379).
Les thérapies cognitives « s'intéressent au
traitement de l'information avec comme centre d'intérêt l'impact
de l'événement traumatique sur les croyances et les ajustements
que la personne doit faire pour concilier ce qu'elle a vécu avec son
système de valeur et de croyances pré traumatique » (B.
STOCKLI, 2004, p.28).
En cas de PTSD, si les informations relatives à
l'événement traumatique ne sont pas traitées, elles vont
resurgir sous formes de reviviscences et flash-back provoquant des affects
douloureux ; peur, angoisse, colère etc. et renforçant la
tendance à l'évitement.
Cette approche intègre le modèle de traitement
de l'information en cas du PTSD développé par JANOFF- BULMAN
(1985I1995) et le modèle des schémas cognitifs modifiés de
J. HOROWITZ que nous avons suffisamment développé dans les
modèles étiologiques du PTSD. D'autres notions comme «
Coping », traduit en français comme « Stratégies
d'ajustement » ou « stratégies d'adaptation » s'inscrit
aussi dans cette approche cognitiviste.
Pour finir avec l'approche cognitive dans la prise en charge
du PTSD, disons avec B. STOCKLI que « l'expression des émotions est
nécessaire non pas pour permettre une habituation mais pour permettre le
traitement de la mémoire traumatique » (idem p.28).
6.1.3.3. Les thérapies comportementales
La majorité d'auteurs associent les thérapies
comportementales aux thérapies cognitives et affirment que « la
thérapie cognitive comportementale est considérée comme la
thérapie de choix pour le PTSD » (B. STOCKLI, idem, p.25).
Celles-ci englobent la relaxation, les thérapies d'exposition (flooding,
exposition prolongée et désensibilisation systématique) et
les thérapies de gestion de l'anxiété.
Trois de cinq soignants ont affirmé faire recours
à ce genre de thérapies mais à moindre mesure car ne les
maîtrisent pas. Seul le psychiatre interrogé nous a affirmé
son usage de ces thérapies à travers des exercices de relaxation,
des techniques d'immersion (flooding) en encourageant les patients d'affronter
progressivement les lieux phobogènes et nous a fait part de leur
efficacité .
A ces thérapies comportementales, il faut associer les
« règles de vie » qui sont rappelées aux patients et
qui ont une efficacité thérapeutique. Il s'agit entre autres de
la régularité du sommeil, la pratique du sport,
l'équilibre repos, travail et loisirs, favoriser la redécouverte
du réseau relationnel, la réduction des excitants (alcool, tabac)
et le respect du rythme et de l'équilibre du repas (J.AUDET & FF
KATZ, 1999, p.387).
6.1.3.4. Les thérapie psychanalytiques
S. FREUD s'est intéressé au traumatisme
dès les premiers jours de la psychanalyse et celle-ci est
préconisée jusqu'aujourd'hui dans la prise en charge des
problèmes liés au trauma et ceux liés à
l'affaiblissement des mécanismes de défense chez les patients
souffrant de PTSD. Elle intervient par exemple en favorisant l'expression
à travers les libres associations, en analysant les
phénomènes de transfert et en travaillant des productions du
patient : des rêves par exemple. Aucun soignant interrogé ne nous
a affirmé utiliser la psychanalyse mais il semble que celle-ci
intervient dans l'analyse et l'interprétation du récit des
patients.
La psychanalyse n'est pas pratiquée dans notre contexte
mais ses principes inspirent grandement l'approche psychothérapeutique
psychodynamique.
6.1.3.5. Les thérapies de group
Les thérapies de groupe si elles sont bien
exploitées semblent très efficaces dans un contexte comme le
Rwanda où nous sommes dans un contexte de violence de masse. En fait, il
s'agit de réunions régulières où les victimes
peuvent exprimer leur expérience chacune. La présence d'un
thérapeute chevronné paraît nécessaire pour
gérer les émotions pouvant ressurgir. L'angoisse et la frayeur,
qui dans certaines circonstances dépassent la capacité
individuelle de gestion, sont contenues, portées et diluées par
le groupe qui offre en même temps le sentiment d'appartenance.
Il y a plusieurs avantages à travers ces
thérapies comme l'écrit GILLIS, (1993 cité par B. STOCKLI,
idem, p.37): « le fait de pouvoir parler avec d'autres personnes qui ont
vécu des expériences similaires et de voir qu'eux aussi ont les
mêmes difficultés ainsi que de se sentir soutenus par le groupe
aide le patient. Au travers de l'expression des émotions des autres, ils
peuvent travailler leur propre trauma ». Des stratégies de «
coping » et des techniques de gestion des problèmes peuvent
être partagés .
Le fait de pouvoir aider les autres provoque une certaine
satisfaction. Voir les autres passer par différents stades et
progresser, peut permettre de se dire que ses propres difficultés sont
aussi surmontables. Le sentiment de communauté dans le groupe est
également bénéfique.
Un soignant interrogé nous a affirmé avoir
recouru à cette méthode thérapeutique avec les veuves bien
avant son engagement dans non institution actuelle. B. STOCKLI (2004) fait
état de l'efficacité de cette approche à travers ses
recherches avec les groupes d'enfants et adolescents souffrant de PTSD au
Rwanda.
6.1.3.6. Les thérapies familiales et les thérapies
de coupl
Ces thérapies sont proposées lorsqu'il existe
une souffrance familiale ou de couple après les événements
traumatiques. Les modifications de fonctionnement occasionnées par
l'événement traumatisant sont expliquées aux membres du
couple ou de la famille. Ensemble avec le thérapeute ils travaillent
pour ramener l'équilibre familial ou du couple et recherchent la
résolution de conflits ayant éclaté ou potentiels.
Une des patients suivis : Madame B est en thérapie de
couple avec un Psychiatre Psychothérapeute suite à un conflit
conjugal qui a éclaté au lendemain du génocide.
6.1.3.7. La Commémoration thérapeutiqu
La commémoration est un événement d'une
grande efficacité thérapeutique. Cette commémoration peut
être individuelle, familiale ou nationale et s'accompagne le plus souvent
de rituels permettant de régler ce qui n'avait pas été
fait et de surpasser certains problèmes liés au deuil.
Au Rwanda, la période de deuil national s'inscrit dans
cette optique mais nous croyons qu'il faudrait mettre plus de forces dans son
organisation, vues les statistiques sur les crises et rechutes très
alarmantes durant cette période. Ce contexte favorise l'expression
cathartique mais il n'a d'importance que quand elle peut être
gérée par un groupe ou par thérapeute pour en faire
quelque chose, pour s'y appuyer afin d'envisager l'avenir.
6.2. Des lacunes et inadaptations contextuelles des
thérapies préconisées.
Nos entretiens avec les soignants et avec les patients nous ont
révélé une certaine inefficacité et quelques
lacunes de certaines approches thérapeutiques utilisées.
Ces lacunes et inefficacité dans certaines situations sont
dues essentiellement à un certain nombre de raisons .
n Les thérapies proposées ne sont pas toujours
adaptées au contexte existentiel et
culturel ;
n La conceptualisation du PTSD a été
essentiellement faite à partir des situations de guerre classiques ; la
prise en charge de même. Il y a fort risque que cela ne fonctionne pas
efficacement dans le contexte de génocide au Rwanda tel que nous l'avons
décrit;
n La thérapeutique actuellement appliquée est
héritée des interventions humanitaires d'urgence avec toutes les
lacunes avérées de ce genre d'interventions dans le domaine
psychologique; surtout que l'effervescence urgentiste ne favorise pas de
prendre le temps et injecter du sens ;
n La culture Rwandaise qui influence la pathologie et la
manière d'exprimer la souffrance doit de la même manière
influencer toute approche thérapeutique ;
n Une épidémiologie très accrue surpassant
de loin le nombre de professionnels compétents, ce qui fait observer le
charlatanisme et les aventures thérapeutiques;
n Etc. 6.2.1. Des thérapeutiques à l'occident
En nous entretenant avec les soignants sur les
thérapeutiques préconisées, tous nous ont parlé de
l'une ou l'autre des approches occidentales apprises à l 'école
telles que décrites dans les lignes précédentes. Pas un
soignant ni une personne ressource ne nous a fait part d'un modèle
proprement innovateur Rwandais de prise en charge du PTSD. D'ailleurs, les
Rwandais ont du mal à « nommer » le trouble. D'aucun parlent
de « Guhahamuka », « Guhungabana » et « Guta umutwe
» pour ne citer que ceux-là.
En effet, dans une même lancée occidentale eu
égard aux PTSD décrits à partir des situations de guerre,
une vision trop médicale s'observe chez certains soignants Rwandais.
Cela présente le danger de se concentrer sur les symptômes en
oubliant de s'occuper de la personne, elle qui était objet de
déshumanisation et qui a perdu des repères et du sens à sa
vie. Ce à quoi la psychothérapie devrait s'atteler, étant
donné que les symptômes ne sont que des expressions corporelles
des problèmes psychiques .
6.2.2. Une théorisation plutôt peu
adapté
Dans la partie théorique du présent travail,
nous avons émis des hypothèses de compréhension
étiologique de l'ESPT I PTSD au Rwanda. PTSD comme indicateur d'une
brouille psycho socioculturelle et d'une disjonction des maillons de la
chaîne qui constituait le psychisme collectif Rwandais ; comme
conséquence de la mauvaise mort : du manque de rituels pourtant chers
pour le Rwandais; comme désordre par rapport à l'ordre culturel
qui faisait santé et comme indicateur du non sens face à ce qui
donnait sens à l'existence du Rwandais.
Nous soutenons en avançant ces hypothèses que
« le diagnostique PTSD ne représente pas tous les spectres des
symptômes surgissant dans les cultures non occidentales » comme
l'affirment A. HAGENIMANA, HINTON et PITMAN (2003).
La même lacune théorique a été
observée par d'autres chercheurs et dans des contextes comme celui du
Rwanda. C'est ce que veut dire F. SIRONI (1999, p.40) quand elle écrit :
« Les travaux de D. SUMMILFIELD, ceux de J. P. HIEGEL et ceux T. NATHAN
sur la question existent pourtant depuis un moment. Cependant, ils ont
été insuffisamment pris en compte. Les prendre en compte aurait
eu une conséquence immédiate : invalider et disqualifier les
théories et les modes de prise en charge habituellement utilisés
avec des patients traumatisés. Je vois deux raisons au fait que ces
travaux ont été insuffisamment pris en compte :
une incapacité par vide théorique
à penser la clinique contemporaine du traumatisme.
La théorie du traumatisme s'est développée
à partir de l'affect et du fantasme
inconscient et non à partir de la pensée
(traumatisme du non sens) et de l'intension
délibérée d'un tiers de détruire
votre humanité (causalité extérieure) ;
> Les dispositifs thérapeutiques n'ont jamais
été construits pour traiter une population toute entière
souffrant des conséquences de la déshumanisation ».
Certains occidentaux préfèrent plutôt
parler du PTSD comme « réaction normale à un
événement anormal », d'autres par souci d'indemnisation au
lendemain des catastrophes naturels, hold-up ou accidents de circulation
nomment PTSD des troubles observés mais tout cela semble ne pas tenir
vraiment dans le cas du Rwanda. Nous pensons que l'interprétation que la
personne et sa communauté se font sur l'événement subi, sa
portée et son intention ainsi que ses effets médiats ou
immédiats devraient être tenus en considération dans la
désignation et la prise en charge du trouble psychologique
résultat .
6.2.3. Thérapeutique héritée des «
Humanitaires »
Au lendemain du génocide, des ONG ont pullulé
proposant des prises en charge psychothérapeutiques .La majorité
des thérapies proposées étaient une transplantation toute
faite des techniques employées en occident avec des fois des
expérimentations des thérapies non encore approuvées en
occident. Nous pensons par exemple à ce que nous disait un soignant qui
fut en désaccord avec un « humanitaire » qui
préconisait l'EMDR dans la prise en charge de l'ESPT et le «
flooding in vivo » en plein période de tension encore vive: deux
ans après la Génocide.
Parlant justement à propos de cette importation par
les humanitaires, N. MUNYANDAMUTSA écrit « une question essentielle
est de savoir ce que la Psychiatrie, dans sa logique occidentale, peut apporter
à une culture si différente de la sienne dans la manière
de penser la souffrance psychique et ce que cette manière de penser aux
sociétés traditionnelles peut apporter en retour à la
psychiatrie occidentale » (2000, p.3). Il s'interroge aussi comment l'
« humanitaire » pourrait devenir « faiseur de ponts » s'il
n'a pas su comment devenir faiseur de liens. Il montre que les humanitaires
semblent peu efficaces car comme il renchérit : « c'est justement
dans les situations de graves crises humanitaires que les liens se rompent. Le
traumatisme psychique, n'est ce pas cela, la rupture brutale avec les valeurs
intrinsèques, la fracture dans l'histoire de l'éprouvé
traumatique, la sidération de la parole et enfin l'intrusion du non sens
dans l'univers psychique de la victime de violences humaines ou plutôt
inhumaines ». (Idem, p.4).
C'est justement cette inefficacité des humanitaires
que nous avons hérité que F. SIRONI évoque au terme de
plusieurs missions comme Humanitaire. Elle écrit : «Face à
un problème d'une telle ampleur, venant à la fois questionner
leur appartenance collective et leur pratique de thérapeute, les
cliniciens étaient confrontés à un problème :
comment traiter les traumatismes de masse ? Individuellement ? Impossible,
pouvons-nous dire aujourd'hui. Pourtant c'est ce que tentèrent de faire
les professionnels de la santé, au cours de ces dix ans passés,
quand ils exportaient aveuglement des modèles thérapeutiques
à efficacité limitée, voire nulle, dans des
sociétés non occidentales ou dans des pays de l'Ex Europe de
l'Est ».
(F. SIRONI, 1999, p.31) .
F. SIRONI avait fait remarqué ces mêmes lacunes
quand elle écrivait peu avant, en 1997 dans un article intitulé
« L'universalité est-elle une torture» que « l'action
humanitaire à caractère psychologique, qui exporte sans
préalables méthodologiques des théories et des
modèles thérapeutiques, prend de ce fait le risque de fonctionner
comme des idéologies allant à l'encontre des groupes culturels
qu'elle prétend aider » (idem, p.39) .
C'est entre autre à cela que nous attribuons donc
l'inefficacité des prises en charge actuellement proposées en cas
d'ESPT au Rwanda.
6.2.4. L'influence de la culture Rwandaise.
Un autre élément d'une grande importance qui
fait obstruction aux psychothérapies du PTSD au Rwanda, est la culture
Rwandaise. En effet, certaines valeurs de la culture Rwandaise ne sont pas
favorables à l'expression de ses émotions. Or, cela est la pierre
angulaire de l'efficacité d'une psychothérapie de ce trouble.
La culture du silence, ne pas se confier à n'importe
qui, de retenue, de bravoure courage, de dignité : ne pas dire sa
colère ou sa souffrance, etc. peuvent freiner un processus de
guérison d'ESPT étant donné que le patient
n'extériorise pas ses souffrances. D'ailleurs les Rwandais se disent
souvent 'ihangane' : sois courageux, ou tiens le coup pour ne pas être
traité de lâche dans des situations traumatiques notamment.
Certaines adages et noms Rwandais traduisent cela 'imfura ishinjagira ishira',
'nsekamabaye' (je souris alors que j'ai du chagrin), 'amarira y'umugabo atemba
ajya mu nda', etc. Beaucoup de femmes violées préfèrent
souffrir en silence plutôt que de dénoncer leurs bourreaux. Dans
des consultations, certains patients préfèrent spéculer,
tourner autours des considérations mondaines et courantes, sans exprimer
leurs émotions et vécus profonds.
6.2.5. Une épidémiologie très accrue.
Les statistiques des milieux de prise en charge en
santé mentale font état des chiffres très alarmants. A
titre d'illustration, 5% des consultations au SCPS et plus de 18% au CARAES
Ndera sont des patients souffrant de PTSD ou troubles associés.
Paradoxalement, les professionnels de santé mentale qualifiés :
Psychiatres, Psychologues, Infirmiers en santé mentale, counsellors sont
d'un nombre très minime. Les conséquences sont entre autres le
manque de soins efficaces, des rechutes, des aventures thérapeutiques et
du charlatanisme pour répondre aux urgences qui se présentent
.
6.3. Vers une prise encharge contextuelle.
La prise en charge du PTSD au Rwanda, pour être
efficace, se doit être contextuelle. Nous pensons qu'elle doit certes
s'inspirer des modèles théoriques existants mais doit
principalement puiser dans le potentiel culturel Rwandais et surtout être
adaptée à la problématique à laquelle elle vient
répondre.
Dans la présente partie, nous faisons part des
idées issues des entretiens avec les soignants et les personnes
ressources ainsi que de notre réflexion personnelle appuyée par
la documentation consultée. Nous en esquissons les objectifs et
principes et essayons de présenter les différents niveaux et
cadres d'intervention. Mais pour commencer, présentons dans le tableau
qui suit les soignants interrogés.
Tableau N°3. Les soignants interviewés
N° de série
|
Sexe
|
Niveau de Formation
|
Type de formation
|
Expérience
|
Institution
|
B1
|
M
|
Al
|
Santé mentale
|
3 ans
|
CHUB
|
B2
|
M
|
Al
|
Santé mentale
|
3 ans
|
CARAES Butare
|
B3
|
F
|
A2
|
Infirmière
|
30 ans
|
Hôp. Ruhengeri
|
B4
|
M
|
Dr
|
Psychiatrie
|
+ 10 ans
|
CARAES Ndera
|
B5
|
M
|
Al
|
Santé mentale
|
3 ans
|
SCPS
|
|
6.3.1. Principes et objectifs de la prise en
charge.
La prise en charge contextuelle du PTSD au Rwanda partirait des
principes suivants :
n Etant donné que la souffrance de chaque Rwandais est
en quelque sorte unique, ses manifestations aussi, chacun doit être
écouté afin que l'on trouve les moyens les plus adéquats
de prise en charge. Le travail thérapeutique doit donc se centrer sur
l'individu dans sa particularité et sa singularité,
n La culture Rwandaise contient un potentiel
thérapeutique très riche, celui-ci doit être
rationnellement exploité et valorisé,
n La thérapeutique doit tenir en considération le
problème de la subjectivité du patient, son monde de valeurs, de
pratiques, de symboles et de représentations,
n L'événement traumatique a installé du
silence et laissé beaucoup de non-dits. Quand il y a parole, c'est
parole de désespoir, récit traumatique et symptomatique. La
thérapie doit constituer des espaces de dialogue, des espaces de
récit et de parole, et cette fois- ci, parole de vieI parole
salvatrice.
Une thérapie basée sur ces principes aurait pour
objectifs :
n Redonner sens à la vie et amener le patient à
sortir du non sens- traumatique et l'aider à être confient quant
à l'avenir,
n Aider les patients à vivre les deuils mal vécus
et supporter les pertes subies afin de dépasser la rupture qu'a
causée le traumatisme,
n Réintégrer les patients dans le tissu social
afin de les aider à être ré affilié afin de
retrouver les repères perdus et la force pour vivre et grandir,
n Aider les patients à se débarrasser des
symptômes et troubles psychosomatiques présentés.
Pour réaliser ces objectifs les interventions
thérapeutiques doivent se faire à deux niveaux : Individuel et
communautaire.
6.3.2. Interventions au niveau individuel.
Au delà des efforts personnels à travers la
résilience, les stratégies de coping et les mécanismes de
défenses, l'accompagnement par un thérapeute constitue un
supplément de grande importance.
Pourtant, des entretiens avec les soignants et les patients
sur la thérapeutique donnée ou bénéficiée
font ressortir des lacunes considérables. De même, en plus de leur
effectif très réduit, les soignants exerçant au Rwanda
sont d'une formation nécessitant des ajouts. C'est ainsi que pour
fournir au lecteur une idée sur la procédure à suivre nous
présentons les grandes lignes d'une compilation de modèles de
prise en charge faisant office de démarche éclectique dans la
prise en charge du PTSD au Rwanda. Nous reconnaissons qu'il n y a pas des
modèles de prise en charge idéalement efficace et affirmons que
le trauma exige à être créatif. L'éclectisme semble
l'approche privilégiée .
Dans une psychothérapie complète une dizaine de
moments pour ne pas dire étapes devraient être suivis :
1. Prise de contact, information, diagnostic, contrat et
objectifs thérapeutiques,
2. Evaluation de l'ampleur du trauma et effets sur toutes les
sphères du patient : professionnelle, affectif, familial etc.,
3. Rechercher et réactualiser les ressources pour
gérer le stress et stimuler I impulser des stratégies de
Coping,
4. Ré objectivation des faits traumatiques et
échange sur l'événement traumatique.
5. Réactualisation émotionnelle (dans la logique
des trois «P » : parler, pleurer, prendre son temps),
6. Le reconditionnement des comportements d'évitement,
7. Le travail sur les deuils et pertes subies,
8. Aider les patients à mettre en place certains
rituels; à être reconnu socialement et le soutenir en cas de
besoin dans ses démarches juridiques, médicales etc. (Il s'agit
des fameux Trois « R » de J. Horowitz : Rituels, Réparation et
Reconnaissance),
9. Recherche du sens de l'événement dans le
cycle de vie, aider le patient dans l'élaboration de nouvelles croyances
et à favoriser l'émergence de nouveaux projets de vie.
10. La clôture de la thérapie
L'ordre de ces moments n'est pas préétabli. Une
séance de psychothérapie peut contenir deux ou trois moments ou
plusieurs séances peuvent tourner autours d'un seul moment.
6.3.3 Interventions dans le cadre communautaires. 6.3.3.1. Les
groupes thérapeutiques.
Dans la société Rwandaise où,
traditionnellement tout problème était pris en charge par la
communauté, il est incontestable que la prise en charge du PTSD devrait
s'inspirer de cet aspect de la culture Rwandaise. Le principe serait que les
personnes ayant un point de ressemblance se retrouvent autour d'un animateur
thérapeute, d'un sage, d'une personne intègre, d'un agent de
santé, initié à la pratique .
Le cadre collectif est extrêmement thérapeutique.
En effet, l'adhésion à un groupe recrée chez le
participant le sentiment d'appartenance à la communauté humaine
-ce que l'événement traumatisant avait ébranlé. Ce
lieu est approprie à la « re- création » des liens
sociaux et sécurisant. Le groupe est accueillant et non suspect. Il
stimule par ailleurs des capacités de résilience et constitue un
cadre d'échange des stratégies de coping.
L'efficacité de ce genre de groupe dans les situations
post traumatiques de génocide et massacres est incontestable. N. ZADJE
nous partage son expérience dans la clinique post génocidaire
avec les rescapés de la Shoah. «Le groupe offre aux participants un
nouvel espace d'identification et l'occasion de réduire leur sentiment
d'isolation. Il s'agit de pouvoir partager des sentiments et des
préoccupations qu'il ont en commun et de développer une bonne
image de soi » (N. ZADJE, 1993, p.209).
Elle affirme dans les pages suivantes de son ouvrage que
« le groupe est un espace d'échange d'une rare richesse. Sa
complexité, sa multiplicité permet une dynamique intra psychique
hors du commun. En groupe, les modifications des perceptions de soi et des
autres se font à vive allure, les émotions sont
décuplées en intensité et expressivité. Le groupe
permet enfin à la personne de se re- inscrire dans un système
logique de significations, d'habiter ce système et de l'utiliser pour
donner sens à ce qui lui arrive en propre, à ses propres
souffrances psychiques » (idem, p.222).
Dans la situation Rwandaise où les liens sociaux sont
détruits, repères familiaux et culturels quasi inexistants, le
groupe pourrait constituer un espace re-créateur de liens, espace de
rétablissement de la confiance en soi et aux autres, et permettrait de
retrouver l'essentiel de ce que l'événement traumatisant a
foulé au pied.
6.3.3 .2.Les rituels et pratiques culturels.
Dans l'analyse de la problématique dans la 1
ère partie de ce travail et dans la partie consacrée
à la clinique du PTSD, les problèmes de mauvaise mort, de manque
de rituels, d'incomplétude, de culpabilité se font
considérablement remarquer.
Comme nous l'avons montré, au Rwanda mourir d'une
mauvaise mort c'est mourir seul, loin des siens, torturé ou
maltraité, jeune sans avoir pu laisser de descendance, sans avoir
réglé les problèmes de sa succession ; c'est aussi
être mal mort ne pas avoir été enterré par les
siens. Les victimes du génocide et la guerre sont mal morts. Beaucoup de
Rwandais sont privés de dépouilles mortelles de leurs proches et
hantés par les images des conditions dans lesquelles les leurs sont
mortes .
Ils n'ont pas pu accomplir des rites funéraires
nécessaires, et sont privés du deuil. Du deuil collectif, qui se
vit dans des rites, mais aussi du deuil individuel, psychologique. Or comme
nous l'avons suffisamment montré, ces rites servent autant les morts que
les vivants, ils sont l'unique occasion de se réconcilier avec les
morts, de leur rendre les hommages qu'il n'ont pas eu de leur vivant.
Nous pensons que la prise en charge de ces personnes doit
être conséquente. Certaines pratiques ont été
initiées au Rwanda d'autres le sont timidement ou devraient être
démarrées. Nous pensons par exemple aux pratiques d'ensevelir
dignement, c'est-à-dire en essayant de suivre dans les limites du
possible le rituel funéraire, de construction de mémoriaux,
d'organisation de cérémonies de deuil dans des familles
éprouvées n'ayant pas encore terminé ce rituel, des messes
de requiem et autres célébrations religieuses pour les croyants,
etc.
6.3.3.3. GACACA comme processus thérapeutique.
GACACA est une juridiction communautaire initiée en
s'inspirant de l'institution traditionnelle de gestion de conflits.
Traditionnellement, cette institution se plaçait au niveau de la
communauté et était gérée par des personnes
intègres, sages ('Inyangamugayo'). Au terme du jugement, les coupables
étaient jugés et les victimes réhabilitées. Une
cruche de bière autour de laquelle se réunissait la
communauté en présence des anciens protagonistes attestait la
réconciliation. Il faut souligner que cette institution est
adaptée au contexte actuel parce que jadis elle ne s'occupait pas des
crimes de sang.
GACACA est en quelque sorte une aubaine, un excellent
élément culturel exclusivement Rwandais qui, s'il est
réussi, pratiquera la thérapie communautaire et devra promouvoir
la santé mentale individuelle et communautaire de l'après
Génocide et massacres.
GACACA a à son actif quatre fonctions principales :
« rassembler, révéler la vérité, sanctionner
et réconcilier » (S. GASIBIREGE, 2000, p.118). La fonction de
rassemblement consiste à créer un espace de communication
communautaire. La fonction de révélation de la
vérité instaure une thématique qui peut facilement
favoriser l'approbation de l'histoire particulière et communautaire des
Rwandais : aux plans individuel et local, personnel et communautaire.
L'interaction et l'articulation des échelons local, régional et
national donneront jour à la réorganisation de la
société, à sa restructuration. La fonction de sanction
renvoie à l'établissement des responsabilités :
déterminer quel rôle chacun a joué dans l'histoire
récente du pays, le récompenser ou le punir pour ce qu'il a fait
.
Quant à la fonction de réconciliation, elle
marque l'aboutissement heureux de tout le processus GACACA en ce qu'il instaure
une dynamique sociale positive et constructive : les retrouvailles des Rwandais
pour inventer une société nouvelle.
Des recherches ont été menées dont celle
de C. UWIHOREYE (2005) sur les conditions dans lesquelles GACACA pourrait
constituer un processus de traumatisation ou de guérison. Elles
devraient être tenues en considération par les
décideurs.
6.3.3.4. Les commémorations thérapeutiques
nationales
La reconnaissance officielle et les phénomènes
de commémoration sont des formes de validation des souffrances
endurées et constituent une façon de compatir à ceux qui
souffrent. Cela s'oppose à l'oubli et au négationnisme qui
renforcent la souffrance des traumatisés. Cette reconnaissance doit
s'accompagner de la réparation et du rétablissement des
droits.
Au Rwanda, beaucoup est fait dans ce sens mais on n'en est pas
encore au niveau souhaité. Les commémorations sont d'un effet
thérapeutique mais pour l'être, elles doivent être
minutieusement organisées pour préparer un cadre de gestion des
symptômes du PTSD pouvant surgir. Dans ce sens, des séances de
débriefing des patients et une sensibilisation de la communauté
sur la problématique doivent se mettre en place.
6.3.3.5. Les témoignages --`1Jbuhamya'.
Nous avons montré dans les parties
précédentes que les cadres traditionnels de parole au Rwanda
n'existent presque plus. C'était autours de l'âtre et dans les
veillées (`ibitaramo') ou dans une situation de confidence que se
partageait le difficile à exprimer et ce que l'on garde au fond de son
coeur (de bon ou mauvais). Cela était d'un effet cathartique
extrêmement thérapeutique.
Nous pensons qu'actuellement au Rwanda, ces espaces de
dialogue, de partage du récit traumatique devraient être
re-créés. Cela se fait mais timidement étant donné
que le trauma a entraîné la perte du confident et souvent les
patients ont du mal à trouver un vrai destinataire du récit, ce
dernier qui recèle pourtant un effet abréactif
thérapeutiquement avéré .
6.3.3.6. Les ateliers sur le deuil et la gestion des
sentiments
La problématique du deuil se retrouve chez la
majorité des patients souffrant des conséquences du
génocide et de la guerre. Nous pensons que l'animation des ateliers sur
le deuil et sur la gestion des sentiments pourrait aider ces patients. A
côté de ceux qui ont développé le PTSD beaucoup
d'autres personnes ayant des problèmes liés aux pertes
manifestent des sentiments qu'ils ne maîtrisent pas. Ces ateliers
pourraient être un outil à la fois préventif et
thérapeutique du PTSD au Rwanda.
6.3.3.7. Le rétablissement des valeurs perdues.
Cela semble peu précis mais citons à titre
d'exemple certaines pratiques culturellement faiseurs de liens et de sens, qui
pourraient soulager plusieurs souffrances :
· Adoption des enfants orphelins pour créer un
substitut de l'ambiance familiale perdue afin de leur remettre dans les
repères perdus,
· Le rétablissement des valeurs --attributs des
Rwandais : la générosité, le sacrifice personnel,
l'assistance, la solidarité, etc. Il a été constaté
en fait, que le manque de soutien social, la pauvreté, l'isolement, etc.
constituent des facteurs post traumatiques prédisposant à
développer le PTSD.
· Reconstruire une ambiance de communication sociale non
pathogène puisant dans la tradition Rwandaise: salutations,
échange de cadeaux, voeux et souhaits, etc.
· Etc.
Conclusion du chapitre.
La prise en charge du PTSD au Rwanda est une entreprise qui
suppose, comme nous l'avons montré, une grande considération du
potentiel culturel Rwandais. Elle ne doit pourtant pas faire fis des
modèles occidentaux. Le présent chapitre fait part, sans les
épuiser, de quelques innovations d'inspiration culturelle Rwandaise dans
la prise en charge du PTSD .
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