2) Prévisibilité ou non des crises
Depuis longtemps, les indicateurs macroéconomiques et
financiers ont toujours préoccupé les économistes, les
dirigeants politiques et les organisations internationales comme le FMI, la
Banque mondiale, le PNUD, l'OMC , etc .
Ces indicateurs servent d'une part à établir un
scénario de programme donc des objectifs bien précis mais aussi
à prévoir tels risques ou dans un secteur ou l'ensemble de
l'économie.Ils servent donc à renforcer toute politique
économique mais aussi indices de prévisibilité de
crise.
Daniel Cohen et Richard Portes ont effectué des travaux
très novateurs permettant d'aborder le coeur du problème. Ils ont
alors groupés trois groupes de crise à savoir crises
prévues, crises imprévues et crises prévues sans
déséquilibres macroéconomiques.
Les résultats de leurs recherches sont très
concluants.
2-1) Crises prévues : Argentine, Equateur
L'Argentine et l'Equateur font parties des crises
prévues. En effet ces deux pays sont fondamentalement insolvables, du
moins en ce qui concerne l'un des deux critères
généralement utilisés : le ratio dette / PIB
superieur à 50%. Et le ratio dette / Exportations supérieures
à 200%. Des écarts de taux très importants étaient
payés et lors du déclenchement de la crise aucun prêteur ne
pouvait prétendre supris. Dans une telle situation, une annulation
partielle de la dette est nécessaire afin de retrouver le plus
rapidement possible une croissance durable.
Le tableau 8 ci - après nous résume ce
constat.
Tableau 8: Crises prévues : Argentine, Equateur
(Deux ans avant la crise)
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Argentine
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Equateur
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Ratio dette / Exportations
Ratio dette/ PIB
Spreads de taux ( points de base)
Balance courante ( % PIB)
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380%
36%
1000
-5%
|
250%
85%
1000
-11%
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Sources : Daniel Cohen, Richard Portes (2003)
A noter que pour le cas de l'Argentine , le ralentissement de
la croissance économique qui est passée de -3,4% à-0,8 %
du PIB de 1999 à 2000 et le déficit public de -4,2% à
-3,6% étaient déjà des signes avant coureur de la
crise.
) Crises imprévues : Mexique, Corée
Le cas de ces deux pays étaient exactement le
contraire. En effet ils n'ont pas eu des déséquilibres
macroéconomiques graves et les spreads des taux étaient
proportionnellement faibles. Toutefois dans le cas du Mexique, il est
évident que le déficit de la balance courante entraînait
des pestions sur les liquidités. La Corée, elle a satisfait
à l'ensemble des critères. Son point faible venait du fait que
sa dette était à court terme. Toutefois comme le montre la
balance courante, un ajustement du taux de change n'est pas nécessaire.
( Cf. tableau 9.
Tableau 9 : Crises imprévues : Mexique,
Corée ( deux ans avant la crise )
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Mexique
|
Corée
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Ratio dette / Exportations
Ratio dette/ PIB
Spreads de taux ( points de base)
Balance courante ( % PIB)
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180%
35
200
-7 ,2%
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76%
25%
150
-1,9%
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Sources : Daniel Cohen , Richard Portes(2003)
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