0.2. PROBLEMA TIQUE
Le cholera est une maladie complexe. La compréhension
de son étiologie ne peut se passer d'une analyse multifactorielle de ses
déterminants. Cette étiologie se caractérise par sa
multisectorialité. Les natures sociodémographiques et
microsociale, politique et économique, écologique et climatique,
des facteurs qui déterminent l'apparition et la flambée du
cholera doivent être considérés au sein d'une analyse
pluridisciplinaire afin de permettre une évaluation qualitative du
risque d'épidémie (3).
Ainsi, les mesures mises en oeuvre en cas de flambée de
choléra sont généralement axées sur les aspects
médicaux importants pour la réduction de la mortalité.
Toutefois, des mesures plus complètes sont nécessaires pour
limiter la propagation de la maladie. Les opérations étant
souvent dirigées par des médecins, d'autres aspects, liés
par exemple à l'environnement ou aux communications, peuvent se trouver
négligés (2).
Une douzaine d'urgences épidémiques ont
été prises en charge par les ONG internationales, les services
nationaux de la santé et des agences des nations unies.Toutefois, leurs
interventions n'ont pas permis de contrôler durablement la situation des
épidémies de cholera. De même, l'intervention ponctuelle
réalisée par tous ces intervenants pour tenter de baisser la
létalité ne suffit pas, pour régler les problèmes
de fond : accès à l'eau potable et l' assainissement. A cela
s'ajoute le fait que le gouvernement ne dispose pas des moyens de faire sa
politique en matière de santé au regard du budget alloue à
ce secteur (2,44).
La létalité reste élevée comme
cela est souvent décrit en Afrique. D' après l'enquête
effectuée par MSF-Belgique dans la province du Katanga, la
létalité a été de 8,5% en général et
de 11,1% pour la ville de Lubumbashi en 2002 partim (6) ; de 7,3% en 2002 (7) ;
de 6,2% en 2003 (7). Un taux de létalité supérieur
à 1% est généralement considéré comme
élevé mais, dans les zones rurales où l'accès aux
soins de santé est très réduit, ce taux peut être
supérieur (parfois plus de 20%). Si le taux de létalité
dépasse 5%, une enquête s'impose et des mesures appropriées
devront être mises en oeuvre. Un taux de létalité
élevé peut également être dû à des
biais .Ainsi par exemple,il peut s'agir d'une sous-estimation du nombre des
cas, d'une comptabilisation de décès dus à d'autres causes
ou à une mauvaise prise en charge des cas (2).
La pollution de l'eau, des aliments et de l'environnement
risque d'être entretenue si l'application des normes urbanistiques pour
les quartiers périphériques et les nouveaux lotissements ne suit
pas l'allure de la croissance démographique (8,9).
Compte tenu du profil de transmission particulier du cholera :
porteurs asymptomatiques mais contagieux, il faut craindre une contamination
par les personnes malades mais aussi par des porteurs sains (10).
Nous voudrions insister sur le fait que chaque
épidémie est particulière et qu'aucune mesure ne peut
être présentée comme une panacée universelle (11) .A
cet effet, nous nous proposons de déterminer pourquoi,
l'épidémie survient-t-elle dans la ville de Lubumbashi ?
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