4.3. Destinataire.
Nous n'avons pas répertorié, dans notre exemplier,
de marques correspondant à cet emploi de destinataire,
c'est-à-dire l'actant à qui bénéficie l'action. La
raison de cette absence est à chercher dans la tendance actuelle, fruit
de notre société individualiste, d'agir pour soi-même, le
sujet étant presque toujours un personnage.
4.4. Objet.
L'objet représente la quête du sujet.
Dans « Le merveilleux divorce de Juliette B. » de
Sylvie Medvedowsky, Juliette, habituée à vivre dans l'opulence,
grâce à son mari, se retrouve fort dépourvue une fois que
ce dernier demande le divorce. Tout au long du roman, elle se lamente : adieu
les petites mules Prada, les sacs Vuitton,
les virées à l'espace lingerie du Bon
Marché, la lingerie La Perla. Elle rêve
d'un homme qui puisse lui offrir des « mules Gucci, des
sacs Tods, des lunettes de soleil Chanel...
». Elle ne peut s'empêcher d'acheter, elle craque et se paie «
un petit ensemble très sexy « La Perla». Mais elle n'est pas
la seule, ses enfants ont également du mal à
réfréner leurs envies, entre la dernière
Playstation et le prêt-à-porter
Nike. La vie est dure quand on n'a plus les moyens. Juliette
est au plus bas. Pour lui remonter le moral, ses enfants lui offrent un flacon
de parfum de chez Hermès. (p 158) En effet, Juliette est
également une fanatique de cosmétiques, bain moussant
spécial Guerlain, et autres élixirs de
Lancôme ou L'Oréal. Sans oublier
les parfums : « Ce soir ou jamais », l'avant dernier
Goutal, « Nu » de YSL...
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Nous pouvons dire que dans ce roman, l'évocation de
vêtements de haut standing et de cosmétiques de marque
répétés à maintes reprises, occupe une fonction
à la fois
consécutive (elle dénote les rapports
d'interdépendance dynamique entre les somptueux cadeaux de Paul à
Juliette et à leurs enfants et la sujétion de Juliette aux
marques) et conséquente ( depuis le divorce, toute la famille est
privée de luxe, donc, le « besoin » de Juliette pour ces
marques la pousse à demander une pension alimentaire
élevée, de 1200 euros car elle sait que son mari a assez
d'argent.) Au tribunal, elle explique au juge qu'elle a besoin de cet argent
pour ses enfants ; pour leurs études, leurs loisirs... mais en
réalité, on pourrait dire que la quête de Juliette est de
retrouver une vie aisée. Pourtant, Paul refuse de payer cette somme.
Juliette se lance alors dans une bataille, longue et difficile, elle finira par
obtenir gain de cause et « une nuée de strings de toutes marques -
Dolce & Gabana, Prada,
Dior...- s'est envolée. » (p 287)
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