3. Fonctions « catalyses »/ emploi marque
comme nom.
Dans cette catégorie d'actions, nous n'avons pas
trouvé de marques, véritablement actives dans l'histoire. En
revanche, elles sont importantes dans la description car elles accentuent
l'effet de réel.
3.1. Espace fixe éclaté.
Dans « Je vais bien, ne t'en fais pas » d'Olivier Adam,
Julien se rend au Shopi. Il a décidé de
déclarer sa flamme à Claire mais il est très timide. Pas
de chance, à ce moment là, elle pleurait. Alors il décide
d'attendre et il attend ...longtemps. Aussi, pour tuer le temps, descend-il
l'escalier. « Rayon cornichons, papier-toilette, shampooings et
casseroles. Le vigile le suit. Lui flâne, touche du bout des doigts les
flacons, les bouteilles [....] Le type l'observe d'un air étrange, comme
s'il le suspectait de vouloir subtiliser un grand paquet de
Moltonel à Monsieur Shopi. » (p 127) Après
un petit temps, « Julien en a marre d'Ariel,
Bonux, Vizir et toute la bande. Il remonte.
Le vigile a l'air de le prendre pour un fou, pense qu'il joue un drôle de
jeu, qu'il prépare un sale coup. Le genre de type à donner un
rendez-vous à un mec pour lui refiler de la coke devant le rayon des
Moltonel. Julien repose tout. » (p 128) Il n'est plus en état de
parler à Claire, et elle ne serait même pas capable de
l'écouter.
Cette description de l'espace des rayons du Shopi
présente l'avantage de retarder la décision de Julien. Va-t-il
lui parler, se faire arrêter par le vigile, être défendu par
Claire ? Une infinité de solutions s'ouvre à lui, mais lui
renonce et rentre chez lui.
3.2. Espace mobile ouvert.
Dans « Je vais bien, ne t' en fais pas », d'Olivier
Adam, Claire quitte Paris pour les vacances. Nous suivons son
déplacement. Nous sommes devant un véritable exemple de
132
http://www.converse.com
description à travers un milieu transparent : « les
Champs Elysées, la Pizza di Roma, le Gaumont
Ambassade avec le grand écran, les Tuileries, les bateaux dans
le bassin. » (p 36) ... « On longe des magasins alignés. Halle
aux chaussures, Cuir Center, Centre Leclerc, Luminaires,
Lapeyre, Saint-Maclou, Conforama... des McDonald' s,
des Quick, des concessionnaires Renault,
Peugeot, Honda, des enseignes Midas. » (p 37)
... « Les rues sont désertes et Claire traverse la forêt de
Sénart, passe devant la zone d'activités, cubes de tôle,
architectures de métal ; puis devant le supernarché
Atac, un hard-discounter. » (p 38) Elle se rend chez ses
parents.
Ces marques nous donnent une impression de réalité.
Elles situent très précisément dans l'espace, mais elles
n'ont pas de rôle dans l'action. En tant que fonction catalyse, cette
description du paysage industriel joue un rôle dans
l'accélération du temps, c'est comme si l'auteur nous donnait
à voir l'entrée et la sortie de l'autoroute, exactement comme
Thomas Gunzig dans « Carbowaterstoemp »133, quand il
décrit la sortie de l'autoroute à Drogenbos : Leroy
Merlin, Massive, Carrefour,
Di Sport, Carpetland, Pizza Hut .(p
165)
|