Twingo, Vuitton, Lexomil, Carambar et Roudoudou... étude de l'utilisation des marques de publicité dans les romans contemporain( Télécharger le fichier original )par Laetitia van de Walle Université Libre de Bruxelles - Licence en Langues et Littératures Romanes 2005 |
1 .2Temps.La vie des marques est aujourd'hui assez passagère. Les marques désuètes sont utiles pour mentionner une époque. Dominique Barbéris a notamment recours à ce procédé dans son roman « Le temps des Dieux ». Elle nous y conte son enfance que nous situons facilement dans les années '60, grâce aux marques citées. En effet, c'était « les années des collants DD bleu marine, les années des DS et des talons aiguilles... » (p 95). De même, elle décrit le trajet en tram qui l'emmène .... « Ils voyaient des publicités pour le chocolat Banania, et pour les frites à la Végétaline (« les frites dansaient avec des bouches rouges, des cils voluptueux, le torse scindé en deux jambes »). (p 47) Les publicités pour Banania devaient être
nombreuses en 1960 car Banania reçoit l'Oscar de la 52 http://www.lesechos.fr/formations/entreprise globale/articles/article 1 7.htm 53 http://www.lesechos.fr/formations/entreprise globale/articles/article 1 7.htm souriant et le slogan « petit nègre » qui l'accompagne. Par contre, la publicité pour Végétaline est fort heureusement décrite, car cette marque dépassée n'est plus présente dans les esprits. De plus, à cette époque, le sigle du magasin Delhaize était « un lion blanc sur un fond orange qui ressemblait vaguement au lion de Venise » (p 47). Dans « L'amour dure trois ans », Marc Marronnier se plaint de ne plus recevoir de nouvelles de sa maîtresse : « Plus de coups de fil, plus de messages sur la boîte vocale 3672, ni de numéros de chambres d'hôtel sur le répondeur du Bi Bop. (p 70). Frédéric Beigbeder a eu, pour ainsi dire, la présence d'esprit de définir, à sa façon, ce Bi Bop, dont le succès a été occulté par celui du GSM. « Le Bi Bop et le 3672 Memophone furent des inventions technologiques de la société France Télécom, exclusivement destinées à favoriser l'adultère, dans le but de se faire pardonner la cafteuse touche « Bis» et les nombreux deals de drogues effectués grâce au « Tatoo ». » (p70) Nous pouvons encore citer un autre cas de figure car, dans « Belle mère » de Claude Pujade-Renaud, bien que l'intrigue se déroule entre les deux guerres, les marques citées : Singer, Godin, Citroën, Peugeot existent toujours aujourd'hui. C'est pourquoi, pour celles de voitures, préciser les modèles est non négligeable ; pour ce qui concerne Singer et Godin, il n'est fait mention d'aucun modèle, mais si nous prenons en compte le fait que la famille d'Eudoxie n'a pas beaucoup de moyens, eu égard au prix d'une machine à coudre Singer ou d'un poêle Godin actuellement, nous pouvons aisément penser que l'histoire doit se dérouler aux alentours de la naissance de cette marque ou en tout cas, bien avant l'explosion des produits concurrents bon marché. La Citroën Quinze date d'avant la Deuxième Guerre mondiale et la Peugeot 204 des années '70. Eudoxie se fait vieille, elle perd la mémoire, elle note sur un carnet ce qu'elle achète : Sanogyl (dentifrice contre le tartre), Insecticide Tupic, Huile Lessieur... (p 111- 112) Dans « Ensemble, c'est tout » d' Anne Gavalda, le grand-père de Franck roule en Simca (p 354). Cette marque de voiture montre le niveau social des grands-parents : petits employés, modestes mais plus particulièrement, la Simca témoigne de l'époque où vivait le grand-père de Franck. En effet, les dernières Simca ont été construites dans les années '70. |
|