2. PHENOMENES SECRETOIRES
2.1 SECRETION SALIVAIRE
La quantité de salive globale
sécrétée chez la poule est estimée à 70-30
ml par 24 heures. Elle est essentiellement de mucus,
sécrété par les glandes muqueuses, indispensable à
la lubrification de l'aliment, surtout en l'absence d'une phase de mastication.
Il facilite ainsi le transit du bol alimentaire à travers le
bucco-pharynx et la partie proximale de l'oesophage. Chez certaines
espèces comme le moineau et l'oie, on note la présence d'une
amylase, absente chez la poule et le dindon. L'activité amylolytique
semble être corrélée avec la taille et le degré de
développement du jabot, La poule et la dinde possèdent un jabot
très développé, ce qui permet aux aliments de
séjourner un certain temps (quelques minutes jusqu'à 1 jour),
avant de gagner le proventricule, d'où la possibilité d'une
attaque de l'amidon par les amylases d'origine végétale dans un
milieu favorable. Chez le moineau et à moindre degré l'oie, le
jabot est fusiforme et ne possède pas une grande possibilité de
stockage. La présence d'une amylase salivaire pourrait constituer un
moyen de valorisation et de compensation. Le contrôle de la
sécrétion salivaire est similaire à celui des
mammifères. La prise alimentaire est le principal facteur de
déclenchement par la mise en jeu du système parasympathique
(SOUILEM. O et GOGNY. M 1994).
2.2 SECRETION INGLUVIALE
L'activité sécrétoire du jabot est
faible, voir nulle. On observe seulement une sécrétion abondante
du mucus par les glandes muqueuses de l'oesophage et de l'entrée du
jabot, favorisant l'imbibition et la macération des aliments. Il ne
semble pas y avoir de sécrétion enzymatique propre dans le jabot.
Chez le pigeon en période de reproduction, le jabot joue un rôle
important par la sécrétion d'un produit nutritif (lait de
pigeon), qui sera régurgité dans la cavité buccale des
pigeonneaux (SOUILEM. O et GOGNY. M 1994).
2.3 SECRETION GASTRIQUE
Aucune sécrétion n'a été
rapportée au niveau du gésier, mise à part la
sécrétion d'une substance protéique ressemblant à
la kératine (koïline) et formée d'un complexe
polysaccharido-protéique.
La sécrétion gastrique est assurée
uniquement par le proventricule, avec comme principale originalité la
sécrétion d'acide chlorhydrique et du pepsinogène par des
cellules spécialisées oxyntico-peptiques ou cellules principales.
Le (HCl) peut solubiliser quotidiennement 7 à 8 grammes de carbonate de
calcium, d'où le rôle non négligeable du proventricule dans
le contrôle du métabolisme calcique, surtout chez la poule
pondeuse. Le pH de la sécrétion gastrique est compris entre 1 et
2. La pepsinogène est transformée en pepsine sous l'effet du HCl
et de la pepsine elle-même. D'autres enzymes ont été
retrouvées dans le contenu gastrique, telle la lipase, très
probablement à la suite du reflux anti-péristaltique
duodénal. L'action de la sécrétion gastrique ne
débute réellement que dans le duodénum, lorsque les
aliments sont suffisamment fragmentés. Comme chez les mammifères,
on distingue trois phases de sécrétion, céphalique,
gastrique et intestinale. La prise alimentaire et l'arrivée des aliments
au niveau de l'estomac stimulent de façon importante la
sécrétion gastrique. Le (aPP) stimule à la fois la
sécrétion de H+ et de pepsine. La phase intestinale de la
sécrétion gastrique est contrôlée essentiellement
par la sécrétine et la CCK-PZ. La sécrétine stimule
à la fois la sécrétion de H+ et de pepsine, alors que la
CCK-PZ stimule la sécrétion de H+ et inhibe celle de pepsine
(SOUILEM. O et GOGNY. M 1994).
|