ÉPIGRAPHE
" Ta parole, Seigneur est vérité, et ta loi
délivrance."
DÉDICACE
A la Congrégation des Fils de l'Immaculée
Conception,
A mes parents TSHINGOMBE - WA - ILUNGA Camille et N'SEYA
-WA-TSHIBANGU Augustine,
Je dédie ce travail.
REMERCIEMENTS
C'est maintenant, plus que jamais, le moment de nous acquitter
d'un devoir impérieux en rendant grâce au
Père des cieux, notre Dieu Un et Trine, pour tant de merveilles
accomplies pour nous.
Que serait alors devenu ce mémoire sans le concours de
plusieurs personnes ? Qu'il nous plaise d'adresser, de prime abord, nos
remerciements chaleureux à la Révérende Soeur Sylvia
RECCHI. Nous lui reconnaissons le mérite d'avoir assumé, avec
tant de dévouement, de disponibilité et de perspicacité,
la direction de ce mémoire, cela en dépit de ses multiples
occupations. Par son sens d'accueil et ses multiples conseils, elle reste pour
nous l'image de celle qui nous a donné le goût des études
en droit canonique.
Notre expression de profonde reconnaissance et respectueuse
gratitude s'adresse à Nos supérieurs, nos formateurs et
professeurs du Département de droit Canonique de l'Institut catholique
de Yaoundé, pour nous avoir soutenu et permis de mener à terme
ce deuxième cycle de droit canonique.
Qu'il suffise de remercier, de façon spéciale et
particulière, les Pères Aurelio MOZZETTA, Michel PERNIOLA, Sergio
IANESELLI, François CAVALIERI, Frère Ignace NGAMAYAMA , Les
Abbés Paulin POUCOUTA et Jean Jacques MACKOSSO qui ont
été pour nous source d'encouragement et de réconfort.
Puissent nos confrères, ASSIR Patrick Toty, Cyriaque
Geoffroy EBISSIENINE, Jean BELIBI et Paul TENTOW, découvrir, à
travers ces lignes, le témoignage éloquent de notre sentiment de
gratitude. Nous disons également merci à tous les autres
confrères conceptionnistes de la communauté du Scolasticat de
l'Immaculée, pour toutes les marques de sympathie et de
fraternité.
A tous ceux qui ont, de quelque manière, apporté
de l'eau au moulin en vue de notre épanouissement moral, intellectuel et
spirituel, mais dont les noms ne sont pas cités explicitement, nous les
invitons à se reconnaître présents sur cette liste.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
§ : Paragraphe
2Tm. : 2 Timothée
A.G : Ad Gentes
AAS : Acta Apostolicae Sedis
AAVV : Auteurs variés
C.E.B. : Communauté Ecclésiale
de Base
Can. : Canon
Cann. : Canons
CD : Christus Dominus
CIC : Codex Iuris Canonici
DC : Documentation catholique
DV : Dei Verbum
Éd. : Édition
EIC : Ecclesia Iuris Canonici
Enc. : Encyclique
Eph. : Éphésien
EV : Emchirdium Vaticanum
Exhort. Apost. : Exhortation Apostolique
Hb : Hébreux
Jn.: Jean
Lett. Ap. : Lettre Apostolique
LG : Lumen Gentium
MP : Motu Proprio
Mt. : Matthieu
N : Numéro
nn : Numéros
p. : Page
pp. : Pages
SC : Sacrosanctum Concilium
ss : Suivants
Trad. fr : Traduction
française
INTRODUCTION
Le monde du troisième millénaire est
marqué par le phénomène du prophétisme religieux et
celui de la prolifération des nouveaux mouvements religieux. Chacun
proclame ou plutôt prétend proclamer le nom de Dieu, avec des
variantes allant des plus fantaisistes aux plus insolites. Les lieux de culte
se multiplient à une vitesse vertigineuse. Même de simples
habitations sont transformées en
« sanctuaires ». Des « pasteurs »
sans formation requise dans le ministère pastoral, qui se disent
appelés par Dieu lui-même, animent ces communautés.
L'Evangile est proclamé haut, avec parfois le concours de
mégaphones. On n'est pas loin de croire que la religion est devenue un
secteur d'affaires. La foi, le miracle, la guérison et autres promesses
séduisantes entretiennent un lien étroit.
La fascination de cette nouvelle vague de religions est telle
que les fidèles du Christ de l'Eglise catholique en subissent
l'influence. Ils ont tendance à imiter, sinon à copier
aveuglément certaines pratiques en vogue dans ces religions à la
mode. Certains groupes catholiques de piété manifestent davantage
ce mimétisme. Cette fascination entraîne parfois de doutes
sur certaines affirmations de la foi catholique. Si d'aucuns y
résistent, d'autres, par contre, finissent par quitter l'Eglise qui les
a fait naître dans la foi. Ce passage constitue la négation de
tout un héritage religieux. Les
« déserteurs » deviennent ainsi prisonniers des
opinions religieuses bouleversantes, troublantes même qui, au fond,
répondent plus aux besoins immédiats de l'homme plutôt que
d'établir une relation aimante avec Dieu
C'est une forme d'esclavage qui réduit certains
fidèles à « consommer » une religion de
miracles, de profits égoïstes, d'illusions parfois, en tout cas un
trafic de manipulations entretenu par un jeu psychologique pas ou peu
orthodoxe. Ce type d'esclavage a conduit certains à perdre non
seulement leur personnalité, mais aussi leurs biens matériels au
profit de leur nouvelle communauté ou de leur chef spirituel.
La fascination de mouvements religieux à la mode
met aussi les chrétiens catholiques dans l'embarras dans le domaine de
l'oecuménisme. Certains catholiques se sentent obligés de faire
oecuménisme avec toutes les religions du milieu, sans pour autant
connaître leur doctrine. C'est ainsi que le processus oecuménique
lui-même perd son sens dans certains milieux. Il prend les allures d'un
amalgame, d'un syncrétisme ou d'une confusion de religions. Or,
l'oecuménisme n'est possible qu'entre Eglises ayant en commun la foi en
Jésus-Christ, reconnu comme Fils de Dieu. C'est un processus
où l'on s'engage à promouvoir les points communs de la foi en
n'insistant pas sur les divergences. Bref, c'est la recherche de la promotion
du patrimoine commun. Mais dans certains cas, ce patrimoine commun ne semble
pas clairement défini à cause du flou doctrinal de certains
nouveaux mouvements religieux.
Ces phénomènes peuvent être
justifiés par le fait que ces "pasteurs", sans aucun mandat et sans
formation adéquate, s'autoproclament ministres de la parole de Dieu. Or,
dans l'Eglise catholique, les fidèles du christ remplissent tous la
mission de l'Eglise mais, chacun selon sa condition propre. Concernant la
parole de Dieu, le droit universel de l'Eglise a établi des normes pour
une meilleure discipline dans la prédication. De ce constat, surgissent
quelques questions : Tous les fidèles du Christ sont-ils
habilités à annoncer la parole de Dieu ? De quelle
prédication s'agit-il et dans quelles circonstances ? Autrement dit,
quel peut être le titre canonique de celui qui est appelé à
prêcher dans l'Eglise Puisque dans une communauté humaine, la
prise de la parole se fait à quelque titre et pour une mission
déterminée. La problématique se pose avec acuité,
surtout dans une Eglise où chacun veut se montrer utile. L'annonce de la
parole de Dieu a des normes spécifiques que la suite de nos
réflexions plus modeste tentera d'élucider
CHAPITRE I : DONNÉES BIBLIQUES
1. Dieu un et Trine
Les trois personnes divines sont actives dans l'oeuvre de la
révélation de Dieu à l'homme. En effet, le service de
l'annonce de la Parole est la communication du message
évangélique, mystère du salut réalisé par
Dieu le Père en Jésus-Christ son Fils, avec la force de l'Esprit
saint1(*).
Dès le début, Dieu a toujours communiqué
avec son peuple par ses serviteurs, les prophètes, et
dernièrement, par son Fils2(*), dont la prédication et tout l'enseignement
prophétique ont atteint le faîte dans le mystère
pascal3(*). Le Christ est
« à la fois le médiateur et la plénitude de
toute révélation »4(*), alors que l'Esprit Saint est le protagoniste de
l'annonce de la Parole5(*).
Bref, le mystère de Dieu Un et Trine demeure le
principe originaire de toute prédication. Le premier sujet de l'annonce
est donc la Sainte Trinité qui communique et se communique,
c'est-à-dire transmet sa substance à l'humanité pour la
rendre semblable à elle. Toute l'oeuvre divine est gratuite et la
révélation est un don d'amour dont l'initiative vient de Dieu. La
justice de Dieu envers les hommes à l'égard de la parole est
scellée autour de la fidélité à sa promesse du
salut. Cette certitude devait en fait stimuler tout prédicateur à
la fidélité au message et à l'esprit du service de la
parole6(*)
2. Les ministres de la parole de Dieu dans le Nouveau
Testament
L'objet central du Nouveau Testament selon le
catéchisme de l'Eglise catholique est Jésus Christ (n°22).
Et la révélation de Dieu s'accomplit par Jésus Christ
verbe incarné selon Jean De lacroix. « Dès lors
qu'il nous a donné son Fils qui est sa parole ultime et unique, Dieu a
tout dit en une seule fois dans cette parole et il n y a plus rien à
dire ». Jésus Christ apparaît dans cette
perspective comme l'envoyé de Dieu, celui que les prophètes ont
annoncé. Il est aussi en tant qu'envoyé de Dieu investi d'une
mission : la proclamation du règne de Dieu. De son vivant il
partage cette mission avec les apôtres et la confie par la suite aux
apôtres. Après sa mort cette mission est continuée par les
apôtres. C'est cette perspective missionnaire que le livre des Actes des
apôtres présente à travers différents personnages.
Ces différents contours nous permettront de découvrir qui sont
les ministres de la parole de Dieu dans le Nouveau Testament.
a) Jésus
La mission confiée à Jésus par Dieu est
à comprendre comme l'oeuvre de Dieu lui-même. Dieu envoie son fils
Jésus Christ et sa mission s'accomplit par des paroles
accompagnées d'actes. En Luc 4, 18-19 lors de la prédication de
Jésus à Nazareth, Jésus lui-même
atteste : « L'esprit du Seigneur est sur moi, parce
qu'il m'a consacré par l'onction, pour porter la bonne nouvelle aux
pauvres. Il m'a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux
aveugles le retour à la vue ». La mission de Jésus
est l'annonce de la parole de Dieu. Cette parole annoncée par
Jésus est porteuse des bienfaits de la part de Dieu.
Dieu a envoyé Jésus comme
prophète7(*)pour
qu'il annonce et réalise la bonne nouvelle du salut. La synagogue de
Nazareth est le cadre ou Luc fait commencer la mission de
Jésus :
- L'annonce de la bonne nouvelle aux pauvres
- La proclamation de la délivrance aux prisonniers
Jésus en annonçant la parole de Dieu
apparaît comme le ministre par excellence de cette parole car il a
été envoyé et mandaté par Dieu. Envoyé par
Dieu, il est appelé à porter la bonne nouvelle aux pauvres par la
prédication et l'annonce de la parole de Dieu. Cette annonce est bonne
nouvelle car adressée aux hommes, elle est en vue du
rétablissement spirituel et humain de l'Homme.
Jésus en tant qu'envoyé du Père pour
annoncer la bonne nouvelle situe également sa mission dans le cadre de
l'enseignement. Cet enseignement use de paraboles suivies d'explications. La
parole de Dieu annoncée est appelée à être saisie
par ses auditeurs d'où de nombreuses explications. La parole de Dieu
expliquée doit amener les auditeurs à croire. La parole que
Jésus annonce, celle qu'il explique est un enseignement qu'il
présente très souvent sous forme de parabole. Comme exemples nous
avons :
La parabole du semeur (Mt 13,1-9)
La parabole de l'ivraie (Mt 13,24-30)
La parabole du grain de moutarde (Mt 13,31-32)
La parabole du levain (Mt 13,33)
b) Les Apôtres
Jésus a partagé son ministère terrestre
avec les apôtres qu'il avait choisis à sa suite. Appelés
par Jésus, les apôtres ont été instruits par la
parole et à l'exemple de Jésus, ils ont aussi annoncé la
bonne nouvelle. L'annonce de la bonne nouvelle est la mission essentielle que
Jésus confie aux apôtres : « enseignez toutes
les nations » (Mt 28,19).
Ceux que Jésus appelle apôtres sont
désormais mandatés, pour annoncer la bonne nouvelle. La
prédication tient une place centrale dans l'annonce de la bonne
nouvelle. La mission itinérante de Jésus en Judée et
à Capharnaüm a pour objectif l'annonce de la bonne nouvelle :
« je dois annoncer aux autres villes la bonne nouvelle du royaume
de Dieu, c'est pour cela que j'ai été envoyé
»8(*).
Jésus dira à ses disciples : « Allons
ailleurs dans les villages voisins pour que j'annonce l'évangile
là aussi car c'est pour cela que je suis sorti. »9(*)
Tout comme Jésus, la prédication des douze
reposera sur la parole de Dieu : « Ils partirent donc,
ils allaient de village en village en annonçant la bonne nouvelle et en
faisant partout des guérisons »10(*)
Dans les Actes des apôtres, ces derniers, après
avoir été avec Jésus seront eux-mêmes en action. Les
apôtres seront les témoins de la résurrection par l'annonce
de la parole de Dieu et par l'accomplissement des signes et prodiges. Cette
annonce rejoint l'intention de Jésus lorsqu'il s'adresse aux
apôtres : « Vous serez mes témoins
à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et
jusqu'aux extrémités de la terre ».11(*) Le livre des Actes des
apôtres marque le temps où les apôtres sont le prolongement
visible de Jésus, ils annonceront l'Evangile.
Les actes des apôtres privilégient la forme
d'évangélisation qui repose sur la proclamation de la bonne
nouvelle par les apôtres délégués pour cette fin. Un
rôle capital est attribué aux apôtres en ce qui concerne
l'annonce de l'Evangile. Cette annonce missionnaire de l'Evangile en Actes 2,42
« l'enseignement des apôtres ». Cet enseignement des
apôtres est à considérer comme une prédication
adressée aux croyants, et aux païens. Les apôtres situent
leur mission dans la parole de Dieu : « Chaque jour au
temple et dans les maisons, ils ne cessaient d'enseigner et d'annoncer la bonne
nouvelle du Christ Jésus »12(*) . La prédication missionnaire accomplie par
les apôtres est aussi présentée sous forme
d'enseignement
En Actes 6, l'institution des sept diacres pour le service de
la parole de Dieu nous permet de découvrir ceux qui ont exercé le
ministère de la Parole hors mis les apôtres. « On
choisit Etienne, Prochore, Nicanor, Timon [...]. La parole de Dieu croissait et
le nombre de disciples augmentait » (Actes 6,5-7) Etienne va se
signaler par sa prédication dont Luc fait la présentation en
Actes 7. Philippe, l'un des sept prêche en Samarie en proclamant le
Christ (Actes8). La prédication sera aussi effectuée en grande
partie par Paul à Ephèse, à Antioche.
3. La mission des douze et des soixante-douze
« ... Il appela ses douze disciples et se mit
à les envoyer deux par deux. (Mc 6, 7) Après cela, le Seigneur
choisit soixante-douze autres hommes et les envoya deux par deux devant lui
dans toutes les villes et les endroits où lui-même devait se
rendre ». (Lc10, 1)
La mission apostolique, comme
« participation » à la mission et/ou oeuvre
du Christ - « ...Qui vous écoute
m'écoute... » (Lc10, 16) - et
l « envoi vers » qu'elle suppose et implique
toute à la fois, sont en « un », l'effet de
l'urgence de la proclamation de la Parole [de Dieu], de
l'évangélisation. L'urgence est ici plus qu'un impératif
catégorique, le salut des âmes étant en jeu. Ce qui
explique dans une large mesure le
« à-temps-et-à-contre-temps » dont use Paul
en exhortant Timothée à proclamer avec insistance la Parole,
à patiemment persuader, reprocher et encourager, dans le souci
d'enseigner, d'instruire. (2Tm 4, 2) Il ressort de ce qui précède
que mission et envoie vers, effet de l'urgence de la proclamation, appellent
l'enseignement et ses principaux protagonistes, l'enseignant et les
enseignés, l'envoyé et ceux vers qui il est envoyé.
L'envoie en mission des douze puis des soixante-douze est
l'icône classique de l'urgence de l'annonce exprimée dans un
« plus qu'impératif » et de ce rapport plus
que simplement pédagogique entre protagonistes (agent et patient)
pastoraux. Il est une icône parce que mettant en évidence la
dimension ecclésiale de la proclamation posée sur un fond unique
à la fois ultime et apodictique : la donnée
historique révélée13(*), confiée à
l'Eglise mais dont le lieu de jaillissement reste la Parole. Le code de Droit
Canonique d'ailleurs ne manque de le préciser :
« L'Eglise, à qui le Christ a
confié le dépôt de la foi, afin que, avec l'assistance de
l'Esprit Saint, elle garde saintement la vérité
révélée, la scrute plus profondément, l'annonce et
l'expose fidèlement, a le devoir et le droit inné,
indépendamment de tout pouvoir humain, de prêcher l'Evangile
à toutes les nations, en utilisant aussi les moyens de communication
sociale qui lui sont propres. »14(*)
C'est l'Eglise, dans son noyau primitif - douze et soixante
douze - qui évangélise les nations - « Allez par le
monde entier, proclamez à toutes les
créatures... » (Mc 16, 15) -, l'humanité, ou
simplement l'Homme fondamental du peuple de Dieu.15(*) Elle est d'essence
missionnaire et l'oeuvre d'évangélisation, par elle, est devoir.
Elle ex-plicite la « donnée »
révélée à ces êtres spirituels et historiques
que sont les Hommes, la laissant se déployer dans la Parole
proclamée. De là, toute l'incidence de l'enseignement au sens
d'explication16(*) :
il est la réponse à la question « Comment
pourrais-je comprendre, si personne ne me l'explique ? »
posée par le fonctionnaire éthiopien à Philippe (Ac 8, 31)
et un acheminement sûr vers le baptême au nom de
Jésus et un ferment nourricier à la perfection de la vie divine
en tout baptisé.
L'icône de l'envoie en mission qu'est l'envoie
des douze et des soixante douze [disciples] surtout (dont le récit est
plus détaillé chez Luc), comme nous le notions plus haut,
respecte ce canon théorique ci-dessus rappelé. Les disciples,
appelés et/ou choisis et a priori instruit par Jésus,
reçoivent de ce dernier des consignes claires, leur demandant de partir
comme des pauvres « Ne prenez rien avec vous pour le
voyage... ». (Luc 9, 3) Le message à transmettre est
limpide et ardent ; il tient en deux phrases : la paix pour les maisons
généreuses, et le Royaume de Dieu qui s'est fait tout proche...
Il y a ici, souligné par Jésus lui-même, la dimension de
l'urgence dont nous faisions allusion : « Ne vous arrêtez pas en
chemin... ». (Lc 10, 4)
Jésus ne cache pas la difficulté de
l'entreprise, les rejets à affronter dans certaines villes à
parcourir et l'acte significatif à poser après rejet :
secouez la poussière même cette ville sous vos pieds tout en leur
annonçant le message central, le Royaume est proche.
[L'élément « à temps et à contre
temps » ici mis en relief] (Lc, 10, 11) Ainsi ce rejet est assorti
d'une parole rude en analogie à Sodome : « Au jour du
jugement, Sodome sera traitée moins sévèrement que cette
ville. » (Lc 10, 12)
Sans transition, nous retrouvons Jésus en train
d'accueillir les disciples au retour de la mission. Ils sont là tout
joyeux, et ils racontent : « Seigneur, même les esprits mauvais
nous sont soumis en ton nom. » (Lc 10, 17) Ce qui leur avait
été demandé ou promis s'est accompli ; ils en sont tout
étonnés, émerveillés, et peut-être même
un peu encombrés intérieurement d'un brin d'autosatisfaction que
Jésus s'empresse de purifier pour donner plus d'ampleur au regard des
soixante douze sur l'action de Dieu dans la mission qui était la leur et
qui, toujours, le sera.
Voilà ce qu'il y a de fondamental à
côté du fait que, de la mission, l'oeuvre du mauvais
s'écroule : « ... vos noms sont inscrits dans les cieux ».
(Luc 10, 20) L'accomplissement de la mission à l'issue de l'envoie
débouche sur une félicité, plus qu'une promesse,
accordé au sujet fidèle de la mission : la pleine
participation à la mission salvifique du Christ et une joie parfaite, la
Vie éternelle.
CHAPITRE II : DONNÉES ECCLÉSIOLOGIQUES
1.
L'annonce de la parole de Dieu selon le concile Vatican II
L'annonce de l'évangile se veut pour notre
Église d'aujourd'hui, en buttes aux incertitudes et en proie au
désarroi, une préoccupation, disons, un devoir fondamental. C'est
dire en d'autres termes que l'annonce de l'évangile relève de la
mission première de l'Église. En effet, au numéro 2 de
l'exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI, il est
dit que annoncer l'évangile pour l'Église, c'est accomplir son
office de messagère de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ
proclamée à partir de deux consignes fondamentales :
à savoir, « Revêtez l'homme nouveau » (Ep. 4,
24 ; 2, 15) et « Laissez-vous réconcilier avec Dieu
» (2Co. 5, 20). C'est une mission dont il faut s'acquitter avec
diligence.
Toutefois, si l'annonce de l'évangile se veut un devoir
pour l'Église il n'en demeure pas moins que les dimensions de cette
annonce se doivent aussi d'être révisées pour apporter des
éléments de réponses aux multiples interrogations qui
hantent notre monde moderne. C'est pourquoi le Concile Vatican II s'est
donné le devoir de réfléchir sur certaines questions en
rapport avec l'annonce de l'évangile dont deux d'entre elles
méritent d'être retenues ici.
La première revient à se demander, comment faire
arriver à l'homme moderne le message chrétien dans lequel il peut
trouver la réponse à ses interrogations et la force pour son
engagement de solidarité humaine ? Autrement dit, comment
actualiser le message chrétien pour le rendre assimilable par la
modernité et que par ce fait il parvienne à susciter des
renouvellements intérieurs ?
La deuxième question pendante à la
première revêt une dimension méthodologique qui peut se
résumer en ces termes. Suivant quelles méthodes faut-il proclamer
l'Evangile pour que sa puissance soit efficace ?
Ainsi ces deux questions, pouvons-nous dire, vont servir de
canevas au renouvellement méthodologique, ou disons à la
révision des méthodes de l'annonce de l'évangile au monde
moderne. Mais à ces deux questions, le deuxième Concile du
Vatican se donne deux devoirs pouvant aider à mieux canaliser ces
renouvellements méthodologiques et cette recentralisation du message
évangélique :
Selon le premier devoir, il s'agit de préserver dans sa
pureté intangible le message évangélique. En d'autres
termes il s'agit d'éviter la prostitution de l'évangile,
c'est-à-dire y faire entrer subrepticement toute sorte de choses pouvant
dénaturer le message chrétien proclamé par le Christ.
Selon le deuxième devoir, il consiste à
présenter aux hommes de notre temps, autant que possible, le message
évangélique de manière compréhensive et persuasive.
Ici deux dimensions méritent d'être relevées : la
première est de l'ordre de la compréhension, c'est-à-dire
comment faire pour que le message évangélique soit accessible
à l'entendement de tous les hommes quelque soit leur culture
intellectuel. Ici intervient le souci du ciblage de son auditoire et de
l'adaptation du message. La deuxième est de l'ordre de la persuasion,
c'est-à-dire comment rendre le message chrétien efficace. Cette
visée est de l'ordre de l'efficacité et de l'efficience.
Ceci revient à dire que l'annonce de la Bonne Nouvelle
aujourd'hui exige de l'Eglise la conviction, la liberté d'esprit et
l'efficacité. Pour parvenir à sa fin l'axe central de l'annonce
de l'évangile pour l'Église passe par trois
considérations : la fidélité au message
évangélique, se sentir serviteur de ce message et le transmettre
intact et vivant. Intact, c'est-à-dire dans sa pureté
originelle ; vivant, c'est-à-dire toujours d'actualité.
Nonobstant les dimensions de l'annonce de l'évangile
susmentionnées, il importe tout de même de s'arrêter un
temps soit peu pour saisir la portée significative de l'annonce de
l'évangile. Il s'agit en d'autres termes, de saisir le sens de
l'expression annoncer l'évangile ou tout simplement la teneur
conceptuelle du terme évangéliser.
En effet, annoncer l'évangile pour l'Eglise, c'est
porter la Bonne Nouvelle dans tous les milieux humains, et par son impact,
transformer du dedans, rénover (renouveler) l'humanité
elle-même. Il s'agit aussi comme le souligne Gaudium et Spes au
numéro 53, d'évangéliser la culture et les cultures. Mais
la dimension verbale en elle même ne saurait suffire pour aboutir
à l'efficacité et la persuasion que vise cette annonce. C'est
pourquoi le témoignage de vie se veut un élément
primordial à la fructuosité de l'annonce de la Bonne Nouvelle de
Jésus-Christ. Il s'agit là certes d'une proclamation silencieuse
mais très forte et efficace de la Bonne Nouvelle selon Evangelica
Nuntiandi au numéro 21. Le témoignage de vie revêt de
ce point de vue une place capitale dans l'évangélisation.
Toutefois, au témoignage de vie il s'avère
nécessaire d'adjoindre l'annonce de Jésus-Christ par la parole,
c'est-à-dire l'annonce explicite, annonce claire de la parole de vie. La
parole de Dieu se doit d'être proclamée au-delà
d'être témoignée par le vécu des porteurs de ce
message, ceux que l'on appelle les messagers de la Bonne Nouvelle.
Cependant, l'annonce de la parole ne se limite pas à
faire connaître les mystères du Christ, mais elle acquiert toute
sa plénitude quand elle conduit à une adhésion du coeur et
à une transformation de vie. De sorte qu'elle devient un facteur de
libération et de conversion. L'annonce de l'évangile a une
dimension libératrice et transformatrice. C'est même là un
devoir, disons un mandat que l'Église a reçu du Seigneur, afin
que les hommes puissent croire et être sauvés. Cette mission de
l'Église n'est pas facultative, c'est un devoir qui relève d'un
impératif catégorique. C'est pourquoi il faut s'acquitter
à la perfection de ce ministère. Â ce propos l'apôtre
Paul disait déjà « malheur à moi si je n'annonce
pas l'évangile». Ainsi, il ne s'agit aucunement d'un titre de
gloire, mais d'une obligation.
De plus, l'annonce de la parole de Dieu selon le Concile
relève de la triple fonction d'enseigner, de sanctifier et de gouverner
que l'Eglise a reçu du Christ qui est prêtre, roi et
prophète. C'est pourquoi annoncer l'évangile c'est se faire un
alter christus.
Par ailleurs, évangéliser c'est annoncer que le
règne de Dieu est parvenu jusqu'à nous ; or ce règne
est un déjà là qui n'est pas encore
là. C'est pourquoi il importe de le rechercher, de le construire et
de le vivre, une tâche grandiose qui incombe à toute la
chrétienté. C'est aussi l'annonce du salut avec pour objet
premier la libération de ce qui opprime l'homme à savoir le
péché, le malin.
En somme il parait plus aisé pour nous de conclure en
disant que l'annonce de l'évangile est en même temps une
grâce et une vocation qui nous identifie au Christ fondateur de
l'Église à qui il a laissé le mandat de poursuivre cette
oeuvre gigantesque qui consiste à ramener dans la bergerie du Seigneur
toutes les brebis dispersées.
2. La mission de l'Église peuple de Dieu
Bien qu'il soit difficile de tirer au clair les
modalités de passage du pouvoir et de la mission du Christ à
l'Église, il est indéniable que l'Église agit in
nomine Christi. Depuis les premières heures de son institution,
à dater de l'époque apostolique, l'Eglise fut dotée du
pouvoir de poursuivre la mission salvifique du Christ. La fonction d'annoncer
l'Evangile de Dieu à toutes les créations de la terre incombe
à l'Eglise, par mandat divin. C'est ce dernier qui est le fondement de
la fonction missionnaire de l'Eglise17(*).
De manière générale, la participation aux
tria munera Christi revient à toute l'Eglise
constituée en Peuple de Dieu. Avant de parler du rôle des
individus ayant reçu en particulier la mission formelle d'assurer la
charge officielle d'enseigner la Parole de Dieu au sein du Peuple de Dieu, il
est logique de considérer une telle fonction comme ecclésiale,
c'est-à-dire une fonction attribuée tout d'abord à
l'Église, au Peuple de Dieu tout entier.
L'importance ministérielle irrécusable de
l'Eglise la fait opérer en quantité de sujet
général, primaire et universel de l'annonce de la Bonne Nouvelle.
Mais, afin de mieux déterminer ce titulariat, il nous faut recourir
à la pertinence juridique des questions relatives à l'autonomie
des tria numere Christi, ainsi qu'au mécanisme qui sous-tend le
pouvoir sacré qui, dans l'Eglise, pour être efficace, en tant que
potestas ad actum expedita, présuppose tant l'ordination que le
mandat canonique.
La préférence du titre De Ecclesiae munere
docendi, par rapport à l'ancien De magistero Ecclesiae,
certifie le désir d'une responsabilisation qui se veut collective,
effective et subsidiaire. La nouvelle image de l'Église et son
ecclésiologie de communion ont facilité l'application de la
doctrine conciliaire où une des catégories doctrinales
spécifique du Peuple de Dieu est justement celle de
Christifidelis.
3. La mission des fidèles chrétiens
L'Eglise n'est pas une masse anonyme. Elle n'est pas qu'une
institution, elle est une société qui s'incarne dans les
personnes qui la constituent formellement par leur adhésion ou
incorporation, par l'entremise du baptême perfectionné par la
confirmation. Cette caractéristique n'est donc liée ni à
une quelconque fonction, ni à un statut personnel particulier ;
elle se réfère simplement à tous les membres du Peuple de
Dieu munis de droits et devoirs fondamentaux communs et propres à leur
condition canonique, en tant que marqués du sceau
indélébile apposé dans l'âme de chacun d'eux. Cet
acte formel d'incorporation octroie à cette catégorie commune des
personnes le statut juridique de fidèles chrétiens18(*).
Ce statut juridique fondamental commun nous amène,
comme Javier Hervada et Luis Felippe Navaro avant nous, à
considérer comme sujets actifs tous les fidèles
chrétiens19(*). En
effet, les fidèles chrétiens jouissent, en qualité de
membres du Peuple de Dieu, du droit innée et divin de prêcher la
Parole de Dieu, individuellement ou en association. En outre, ils jouissent du
droit d'écouter la parole de Dieu de la bouche des pasteurs. Toutefois,
dans la fonction de prêcher, ils ne jouissent pas tous du même
statut personnel ; ils ne remplissent pas tous des fonctions
égales. Aux can. 204 et 208 le CIC de 1983 annexe sciemment l'incise
lourde de portée juridico-canonique : « chacun selon sa
condition ».
L'engagement des fidèles à la tâche
fondamentale de diffuser l'Évangile ne peut amener à instaurer
une idée fausse de planification des fonctions ecclésiales. De
même que l'Église est structurée hiérarchiquement,
le munus docendi est hiérarchique20(*). La compréhension d'une
telle opinion présuppose un principe constitutif de l'Église,
celui d'égalité-diversité. Un autre principe qui sert
à délimiter la fonction de prédication des fidèles
chrétiens est la distinction entre le sacerdoce commun et le sacerdoce
ministériel, selon le n. 10 de Lumen Gentium. Ce même
passage de la constitution conciliaire sur l'Église enseigne qu'il
existe entre les deux sacerdoces, non seulement une différence de
degré mais aussi d'essence et que l'un est ordonné à
l'autre.
En d'autres mots, la fonction de prêcher dans
l'Église implique la distinction des degrés divers du
ministère de la Parole. La prédication de la Parole de Dieu suit
donc le statut juridique et la fonction de chacun. D'où, un degré
a la charge de prêcher comme sa fonction naturelle, première et
propre et un autre y coopère. La bipartition ou la tripartition du
Peuple de Dieu conduit à l'analyse du second point : les sujets
proprement dits de la Parole de Dieu.
CHAPITRE III : LES MINISTRES DE LA PAROLE DE DIEU SELON
LE CODE DE DROIT CANONIQUE
La démarche à suivre puise ses racines dans la
normative canonique elle-même. Le point de départ naturel est le
can. 1009 qui fixe la hiérarchie des ordres, soit les personnes dont
l'existence fonctionnelle est de droit divin et à qui, en vertu du
sacrement de l'ordre, revient en propre la charge de prêcher
officiellement la Parole de Dieu. Aux Evêque il est reconnu le ius
et aux prêtres la facultas de prêcher la Parole de
Dieu (can. 763 et 764).
En effet, la norme générale s'applique à
la catégorie particulière des opérateurs autorisés
à la prise de la parole officielle et publique. Sont donc ministres de
la Parole des personnes choisies et mises à part, en tant que munies
d'une mission particulière21(*). Leur charge ne doit pas être
séparée de l'action du mystère trinitaire de Dieu, car
leur pouvoir de même que leur mission correspond et tirent leur origine
du Christ. Toutefois, il convient de savoir que tous les sujets du
munus praedicationis n'exercent pas les mêmes fonctions
avec des conséquences juridiques égales, ce qui, justifie la
différence terminologique entre ius et facultas dont
parlent respectivement les can. 763 et 764.
1. Le Pape et le collège des éveques
L'expression « omnis annuntiator verbi vox verbi
est » veut dire que Dieu parle par la bouche du
prédicateur22(*).
Ce dernier est en fait la voix de Dieu et son interprète. Il joue un
rôle instrumental et herméneutique du message du salut. Il agit au
nom et pour le compte du Christ23(*). « Ce n'est pas vous qui parlerez, c'est
l'Esprit de votre père qui parlera en vous » (Mt. 10, 20). Il
existe bel et bien un rapport de proportionnalité - pas de la même
manière, mais de manière semblable -. Ce sont la succession et la
communion et non l'identité des relations Pierre-Apôtres et
Pape-Evêques qui sont mises en exergue. Pierre fut le premier parmi les
Apôtres, tandis que le Pape est le chef du Collège des
Evêques24(*).
Le Pape dispose de la totalité des pouvoirs, notamment
le pouvoir de gouvernement ou de juridiction25(*) qui englobait, dans la veille législation, le
pouvoir de magistère. Aujourd'hui, au sein du collège des
Apôtres, le Christ a choisi personnellement Pierre à qui il a
remis la potestas clavium, le pouvoir des clés qu'il voulut
comme un véritable service dans l'Eglise. Ce pouvoir a toutes les
caractéristiques pour inclure la charge de prêcher la Parole de
Dieu à tout moment et partout sur la terre. Le can.331 est explicite
à ce propos : « l'Evêque de Rome, en qui demeure la
charge que le Seigneur a donné d'une manière singulière
à Pierre, premier des Apôtres, et qui doit être transmise
à ses successeurs, est le chef du collège des Evêques,
Vicaire du Christ et Pasteur de l'Église tout entière sur cette
terre ; c'est pourquoi il possède dans l'Église, en vertu de
sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat
et universel qu'il peut toujours exercer librement ».
L'Evêque de Rome, après l'élection
librement acceptée et la consécration épiscopale, devient
successeur de Pierre, Chef du Collège, Vicaire du Christ, Pasteur
suprême de l'Eglise universelle, patriarche d'occident, primat d'Italie,
métropolitain de la province ecclésiastique romaine et souverain
de la Cité Vaticane. Vi muneris sui, il a les droits et devoirs
innés de prêcher partout dans le monde, c'est-à-dire dans
l'Eglise universelle et les Eglises particulières « in
quibus et ex quibus una et unica Ecclesia catholica existit »
(LG 23). Le magistère, dont les prédications pontificales, lors
de nombreux voyages et dans la charge ordinaire nécessite des
fidèles une soumission religieuse de l'intelligence et de la
volonté.
Le pontife romain exerce le ministère de la Parole
personnellement ou par d'autres personnes ou organes ecclésiaux. Durant
le carême, sont sensibilisés, dans le diocèse de Rome, les
curés et les représentants pontificaux, dont l'office de
prédicateur apostolique, afin d'honorer leur devoir de prêcher
sous l'autorité et avec le mandat spécial du Pape.
Les droits et devoirs pontificaux de prêcher la Parole
partout dans le monde par ses délégués, s'exercent dans
les limites des principes de subsidiarité ou juste autonomie, de
collégialité, de communion. Par le processus du
« désenclavement du ministère » ou la
décentralisation du pouvoir, le primat pontifical et le collège
des Evêques, mieux encore le rapport Primat-Collège est
complètement élargi et totalement intégré26(*). La charge d'annoncer
officiellement sur la terre la Parole revient d'abord au corps des pasteurs.
2. Les évêques diocésains
Les Evêques diocésains qui sont en communion avec
le chef du Collège et ses membres, séparément ou
réunis en conférence des évêques ou en concile
particulier, bien qu'ils ne jouissent pas de l'infaillibilité, enseigne
avec autorité et sont des authentiques docteurs. Ils exercent ainsi leur
magistère ordinaire et authentique, dans le respect de leur mission
propre.
Le can. 1327 § 1 du CIC de 1917 reconnaissait deux
instances supérieures : le Pape, pour l'Eglise universelle, et, les
évêque, pour leurs diocèses respectifs. Les
évêques diocésains, même les cardinaux étaient
habilités à prêcher partout ailleurs dans le monde à
titre de privilège étendu finalement à tous les
évêques même titulaires27(*).
Dans l'ancien code, pour prêcher dans un autre
territoire, le consentement au moins présumé de l'Ordinaire du
lieu, où la prédication devait avoir lieu, était requis.
Ainsi, le pouvoir de magistère dépendait-il du pouvoir de
juridiction, et les évêques prêchaient dans leurs
diocèses, en vertu de la mission canonique, et non en raison du droit
que confère l'ordination épiscopale. Le can. 1328, qui rendait
nécessaire la mission canonique pour prêcher, valait tant pour les
évêques que pour les ministres inférieurs.
La Constitution Lumen Gentium, n. 21 et le
Décret Christus Dominus, n. 2 entrevoient l'unicité du
ministère dans les trois fonctions du Christ prophète,
Prêtre et Roi et certifient la sacramentalité de
l'épiscopat, plénitude du sacrement de l'ordre. Cette
plénitude se vérifie dans tous les actes pastoraux
épiscopaux dépendant de leur munus pastoralis notamment
l'enseignement comme leur mission28(*). Le ministère de la Parole,
spécialement la prédication, est une des fonctions
prépondérantes de l'épiscopat. Il est vrai,
« parmi les charges principales des évêques, la
prédication de l'Evangile est la première » (LG,
n. 25).
Le code de 1983 traduit cet enseignement et les titres
juridiques leur réservés en langage propre et stipule :
« Les Evêques qui d'institution divine succèdent aux
Apôtres par l'Esprit Saint qui leur est donné sont
constitués Pasteurs dans l'Eglise pour être, eux-mêmes,
maîtres de doctrine, prêtres du culte sacré et ministres du
gouvernement » (can. 386). Centre de l'unité visible du
peuple de Dieu et du presbyterium, principalement dans l'eucharistie,
l'évêque doit être confirmé dans son rôle de
héraut et de modérateur de tout le ministère de la Parole
dans le territoire sous sa juridiction, où le praedicationis munus
episcoporum praecpua est29(*).
Les Evêques s'acquitteront de cette tâche par
eux-mêmes ou par d'autres, car l'évêque et ses
collaborateurs exercent ce ministère unifié du Christ
Maître, Prêtre et Pasteur. Empêché, ils
désigneront leurs remplaçants lesquels, dans le
précèdent code devaient non seulement être
ecclésiastiques ou clercs, mais exclusivement viri30(*).
Le droit de prêcher la Parole partout dans le monde
revient spécialement aux Evêques diocésains, mais
s'applique aussi mutatis mutandis aux équiparés
juridiques, soit des ordinaires des lieux à la tête des autres
Eglises particulières ou structures ecclésiastiques
assimilées aux diocèses (can. 381 et 368).
Conscient de la dignité épiscopale et de la
nécessité de leur mission, le code de 1983 stipule le droit des
Evêques de prêcher partout dans le monde, même dans les
églises et oratoires privé des instituts religieux de droit
pontifical, sauf réserve expresse, (can.763). Ils président
à la charité dans leurs diocèses respectifs. À eux
incombent ipso facto iure divino vi consecrationis, sed non privilegiis
munus praedicandi Evangelium Christi (can 763). Les limitations de ce
droit ne peuvent se vérifier que pour les seules conditions de communion
collégiale, de subordination au Pape et d'utilité de
l'Église ou des fidèles31(*)
3. Les prêtres diocésains
L'ordination est une grâce divine en faveur du peuple de
Dieu. Le sacerdoce ministériel n'est pas un don de l'Evêque, mais
une grâce divine offerte à l'ensemble du peuple de Dieu et que les
prêtres en général - diocésains ou religieux-
doivent exercer en communion avec leurs évêques, d'être
aussi, vi consecrationis, des ministres de Jésus-Christ et de
l'Evangile. Ils sont établis dans l'ordre du presbytérat, pour
être des coopérateurs principaux, avisés, prudents et
privilégiés de l'ordre épiscopal. Seulement, en tant que
tels, ils sont députés à prêcher la Parole, une de
leurs principales fonctions et point de départ de leur mission32(*).
Il leur est donc reconnu la faculté de prêcher
la Parole partout dans le monde. Cependant, cette faculté souffre de
quelque limites : la communion avec l'Évêque diocésain
et le consentement, au moins présumé, du recteur de
l'église, sauf suppression ou restriction de l'Ordinaire
compétent ou autorisation expresse requise par une loi
particulière (can 764). Les prêtres sont non seulement ministres,
mais maîtres de la Parole, et l'essentiel de leur ministère passe
par la Parole et non pas seulement par l'aspect exagérément
cultuel33(*). Il ne fait
l'ombre d'aucun doute : l'habilitation à cette charge trouve son
origine dans l'ordination sacerdotale qui confère les tria
munera dont le munus docendi qui nous intéresse
ici. Par le sacrement de l'ordre, les ministres sacrés sont
configurés ontologiquement au Christ.
Parmi les prédicateurs qui collaborent à cette
charge, on compte notamment le curé, pasteur propre des fidèles
chrétiens confiés à sa charge pastorale, sous
l'autorité de l'évêque (can. 515 ; 519 ;
528 ; 770-772) ; les recteurs d'église ou des sanctuaires
(can. 556), les chapelains (can. 564), les vicaires paroissiaux (can. 541), les
prêtres dirigeant la paroisse in solidum (can. 542), tout autre
prêtre muni des facultés des curés, l'administrateur
paroissial (can. 517).
Il apparaît clairement dans les lignes ci-dessus que la
nouvelle législation canonique a su intégrer, même en
matière de prédication, l'ordination et la communion, dont
l'expression est la détermination canonique. Les prêtres
reçoivent, avec l'ordination, le tria munera Christi dont la
charge d'enseigner34(*).
En outre, la prédication liturgique trouve les prêtres
ontologiquement habiles et leur donne, vis-à-vis de la parole, le
ius ad rem ; tandis le mandat canonique leur
confère le ius in re.
Bref, la nouvelle évangélisation maintient la
pratique de toujours vouloir poser au centre de toute activité
ecclésiale la fonction des prêtres voulue par le Christ
lui-même maître de la Parole. Ce rôle dans la
communauté est nécessaire et irremplaçable. Cette
même nouvelle évangélisation veut que les prêtres
soient des agents de l'édification de l'Eglise-famille de Dieu et la
mette en oeuvre : prêche la Parole de Dieu comme moyen spirituel ou
condition de vie de l'Eglise - famille de Dieu35(*).
4. Les clercs religieux
La vie consacrée, stipule le can. 573 § 3, par les
voeux et les autres liens sacrés pour la gloire de Dieu, la construction
de l'Eglise et le salut des hommes et en signe de vie eschatologique, est la
forme de vie stable par laquelle les fidèles, suivent le Christ de plus
près sous l'action de l'Esprit saint, se donnent totalement à
Dieu. Comme la vie consacrée appartient à la vie et à la
sainteté de l'Eglise et non à la hiérarchie (can. 574) et
n'est pas de sa nature ni cléricale ni laïque (can. 588), les
membres ne sont pas en tant que tels députés par une norme
canonique positive à la prédication, sauf les ordres des
prêcheurs. À un titre divers : charisme ou témoignage
de vie, les religieux sont aussi des sujets d'une éloquente
prédication capable d'interpeller même les non
chrétiens36(*).
Tout compte fait, pour être cohérent avec
l'hypothèse du départ, nous comptons les religieux parmi les
sujets actifs de la Parole de Dieu. En effet, aux prêtres
diocésains s'ajoutent les clercs religieux appelés unanimement
par le supérieur religieux et l'évêque diocésain ou
son équiparé juridique à exercer le ministère
sacerdotal dans son diocèse. Ces prêtres constituent avec les
prêtres diocésains un seul et même presbyterium dont
l'évêque est lui-même membre et chef. Compter les religieux
parmi les ministres de la prédication revient à leur
reconnaître un titre juridique les habilitant à une telle fonction
dans l'Église dont ils sont en tout premier lieu un signe de
sainteté et l'imitation fidèle du Christ.
Il nous est loisible de constater avant toute chose que la
législation sur la prédication des religieux a subi une grande
simplification par la brièveté et la concision de sa formulation.
Tout cela est sans doute le résultat du renouvellement de
l'autocompréhension par l'Église de la vie consacrée,
ainsi que du pouvoir sacré au nom duquel s'exerce toute charge
ecclésiale. Les religieux clercs acquièrent, par l'ordination, le
titre juridico-canonique qui les rend idoines à la prédication
publique et officielle, en tant qu'ils sont au service de leur institut ou
coopèrent au ministère de l'Évêque, si ce dernier
sollicite leurs services en les nommant, avec l'accord de leurs
supérieurs, aux offices diocésains sous sa juridiction37(*).
À ceux qui font leur travail apostolique dans les
terres dites de mission et tant d'autres dans des situations similaires peuvent
être appliquées ces paroles du Pape Paul VI :
« D'autres religieux, en très grand nombre se donnent
directement à l'annonce du Christ. Leur action missionnaire
dépend évidement de la hiérarchie et doit être
coordonnées avec la pastorale que celle-ci veut mettre en oeuvre.
Grâce à leur consécration religieuse, ils sont par
excellence volontaires et libres pour tout quitter et aller annoncer l'Evangile
jusqu'aux confins du monde »38(*).
En vertu des can. 678 et 772, § 1 et du principe de la
communion hiérarchique, tous les religieux qui sont au service des
âmes ou voués au culte public ou à d'autres
activités d'apostolat dans un diocèse ou dans une Église
particulière juridiquement équiparée à un
diocèse doivent obéissance et respect à
l'Évêque du lieu où est exercé le ministère
suivant une opportune coordination pastorale diocésaine39(*). Plus encore, il convient
d'instaurer une cohésion affective et effective entre
Évêques et religieux au service d'un diocèse40(*).
Le lien entre la vie religieuse et la charge épiscopale
est garanti par les liens juridiques de communion avec l'Évêque
qui exerce, en qualité de modérateur et fondement de
l'unité de l'église particulière, une fonction organique
de fécondité et d'unicité du pouvoir qui englobe la vie
ecclésiale diocésaine, en l'occurrence par le biais du
rassemblement eucharistique. Le lien religieux de subordination est
différent dans le cas d'instituts exempts. C'est le cas où, pour
le bien de l'Église tout entière, en vertu du primat dont il
jouit dans l'Église universelle, le Pape peut soustraire tout institut
de perfection et chacun de ses membres à la juridiction de l'ordinaire
du lieu et les subordonner à soi-même ou à une
autorité.
Les supérieurs religieux, selon leurs constitutions
propres, peuvent députer en autorisant tant les prêtres de leurs
instituts que les prêtres diocésains à prêcher dans
les églises ou oratoires sous leur juridiction. C'est ce que le code a
voulu exprimer dans un canon peu bavard sur le sujet de la prédication
lui-même quand il stipule : « Pour prêcher aux
religieux dans leurs églises ou oratoires, l'autorisation du
supérieur compétent selon les constitutions est
requise » (can.765)
5. Les diacres
Nous parlerons ici des diacres, laissant de coté les
questions doctrinales sur le diaconat, institution de grande relevance
pastorale depuis l'Église primitive.
Dans le CIC de 1917, les diacres jouissaient de la
faculté de prêcher la Parole, de par la seule mission canonique.
Le can. 1342 parlait, en effet, d'accorder, cette faculté aux diacres et
aux autres clercs seulement en cas d'exception et pour un motif raisonnable.
« Au degré inférieur de la
hiérarchie, se trouvent les diacres auxquels on a imposé les
mains non en vue du sacerdoce, mais en vue du service » (LG n. 29).
En instituant par la formule ci-dessus le diaconat, les deux types de diaconat
-celui traditionnel et celui conciliaire- offrent une nouvelle dimension
à la diaconie ou service ecclésial. Cependant, l'un et l'autre
nécessitent l'imposition des mains et la prière
consécratoire.
La législation actuelle met l'accent sur la
diversité ministérielle. En union avec tout le presbyterium (can.
757), les diacres coopèrent à la charge épiscopale de
prêcher la parole, par le biais de l'ordination diaconale41(*). Comme tous les clercs
participent à l'annonce de l'Évangile en vertu de la fonction
liée à leur état clérical, il appartient aux
diacres de prêcher lors de l'administration des sacrements tout comme de
tenir l'homélie pendant la célébration
eucharistique : cela est une de leurs principales fonctions42(*). Les diacres sont
appelés aussi à exercer cette fonction en cas de pénurie
de prêtres, quand l'évêque leur confie une paroisse ou une
sous-paroisse (can. 517).
6. Les fidèles laïcs
L'aspect du problème que nous abordons ici ne se limite
pas tout simplement aux questions qui se posent à l'intérieur de
l'Église établie. Nous voulons étendre ces
réflexions au-delà des horizons proches de certaines
problématiques posées par les prédicateurs de la rue ou
des bus : des ambulants de la parole dans les villes et villages.
Dès ses débuts, l'Église connaissait une
diversité de ministères dont celui de la Parole auquel
s'attellent les apôtres, les évangélistes,
prophètes, les docteurs et les pasteurs. En plus de 72 anciens de
Jérusalem, des ministres laïcs contribuèrent au
prophétisme religieux de cette époque, les Douze Apôtres se
choisirent des collaborateurs. D'où, « les apôtres
des apôtres, les auxiliaires d'apôtres, les
délégués d'apôtres »43(*). Les laïcs
commencèrent à perdre une certaine position dans la vie
ecclésiale avec la naissance da la vie monastique. Plus tard, au Moyen
Age, l'écart entre laïcs et clercs devint considérable. La
valorisation et la déconsidération des laïcs amenaient ces
derniers à assurer entre autre la prédication -
témoignage, même à assurer à l'occasion des
célébrations liturgiques.
Toutefois, les restrictions n'ont pas disparu du tout ;
le can. 1342 du code de 1917 était catégorique à ce
sujet : « La faculté de prêcher ne peut
être accordée qu'aux prêtres et aux diacres, non aux non
clercs, à moins d'un motif jugé raisonnable par l'ordinaire, et
dans des cas exceptionnels. Les laïcs, même religieux, ne sont
jamais admis à prêcher dans les églises ».
Consécutivement à telle disposition codicillaire, l'on peut
lire : « Laici quoque licet primis temporibus religionis
christianae extraordinaria charismatica ad docendum vocarentur, tanem
ordinarium quoddam officium docendi et praedicandi nunquam in Ecclesia
obtinuerunt atque illo etiam nunc ex disciplina vigenti omnino carent. Qua
probitione viri quoque religiosi cuiuscumque religionis vel congregationis
religiosae statu clericali destituti omnes, etsi
religiosi »44(*).
L'ecclésiologie de communion et le nouveau droit
réorientent les rapports internes à l'Eglise entre divers
membres. L'on ne connaît plus de conception dualiste, mais des rapports
communionnels. Dans ce contexte nouveau, quantité
d'études45(*) ont
abondamment contribué à la découverte de la portée
théologico-juridique des expressions « laïcs »
et « fidèles » dans l'Église. Ces deux
notions sont passées pour équivoques alors qu'elles sont
nettement distinctes l'une de l'autre. La première excelle en
compréhension, la deuxième en extension.
Le nouveau code de droit canonique a voulu éviter la
définition négative au profit de celle positive des laïcs.
Il fait mention de leur coopération à la charge épiscopale
de prêcher la Parole, en vertu des sacrements de baptême et
confirmation. Ce propos est de fait entériné par le can. 759 qui
stipule : « Les laïcs, en vertu du baptême et de
la confirmation, sont par la parole et par l'exemple de leur vie
chrétienne témoins du message évangélique ;
ils peuvent se voir appelés à coopérer avec
l'évêque et les prêtres dans l'exercice du ministère
de la parole ».
En somme, d'aucuns ignorent que le propre aux fidèles
laïcs est le caractère séculier, de la recherche du Royaume
de Dieu dans la gérance des choses temporelles46(*). Toutefois, les fidèles
laïcs sont membres à part entière du corps
ecclésial ; ils constituent d'ailleurs la portion la plus
quantitativement consistante du Peuple.
Certes, toutes les prédications ne s'équivalent
pas ; il y a des formes qui nécessitent le sacrement de l'ordre et
d'autres non. Une des situations qui a fait couler beaucoup d'encre est la
prédication des laïcs dans une église ou un oratoire. Mais
la code de droit canonique a tranché le problème, même si
la pratique ecclésiale nécessite une adaptation au cas par
cas : « Les laïcs peuvent être admis à
prêcher dans une église ou un oratoire si le besoin le requiert en
certaines circonstances ou si l'utilité le suggère dans des cas
particuliers, selon les dispositions de la conférence des Evêques
et restant sauf le can. 767 § 1 » (can. 766). Ceci n'est
pas du tout une nouveauté, car, les laïcs furent déjà
admis à parler dans les églises pour les lectures et le
catéchisme à condition de se munir d'une mission
canonique47(*).
En vertu du baptême, les laïcs témoignent de
l'Évangile dans leur vie quotidienne (can. 759). Ils reçoivent le
charisme fondamental à tous les fidèles chrétiens de
participer eux aussi aux fonctions du Christ, à la manière qui
leur est propre48(*).
L'interprétation que biens des canonistes proposent exclut
carrément la possibilité pour les laïcs d'assurer la
fonction de prêcher par soi-même, cette charge étant
réservée aux ministres sacrés. La fonction
ministérielle au sens strict vient du sacrement de l'ordre. La
prédication ne nécessite pas le sacrement de l'ordre et ne
s'accomplit nécessairement dans un office qui exige un tel sacrement.
Les laïcs ne sont pas ordonnés, ils ne peuvent prêcher que
moyennant un mandat canonique. Quant bien même ils le feraient, cela ne
ferait pas d'eux des pasteurs49(*).
Le code de 1983 a apporté des ouvertures en
matière de prédication, mais il est tout de même
resté avare sur certains aspects concernant la condition
féminine50(*). Pour
intégrer la fonction évangélisatrice de la femme dans la
liturgie et le ministère ecclésial, les Pères du synode
des Évêque sur la vocation et la mission des laïcs dans
l'Église et dans le monde ont proposé de promouvoir la
dignité personnelle de la femme51(*). Les laïcs, hommes et femmes, ne sont pas
autorisés à rester là toute la journée à ne
rien faire ; le Seigneur les envoie tous à sa vigne (Mt. 20, 4). La
tendance du magistère et des canonistes va dans le sens de la
reconnaissance des femmes comme une force neuve de la nouvelle
évangélisation. Il va falloir en tout cas encore préciser
le rôle de la femme dans la liturgie et le ministère de la Parole
dont l'annonce pascale était justement accompli par des femmes52(*).
Pour ne pas approfondir la fissure entre les deux sexes, entre
foi et vie et éviter l'image d'une Eglise planifiée ou encore
pour mieux répondre aux voeux du Concile Vatican II et aux aspirations
de la législation postconciliaire, il faut bien se garder des tentations
de la cléricalisation du laïcat, la désacralisation du
ministère presbytéral, la confusion entre sacerdoce commun et
ministériel.
Il convient, tout compte fait, de réaffirmer sans
ambages que la diversité des prédications implique celle de la
discipline régulatrice. L'activité des
« pasteurs », « prophètes »,
« archevêque laïcs » et autres opérateurs
de la Parole à ciel ouvert, dans les Églises dites de
réveil n'est pas objet de la discipline canonique au sens
technico-juridique ; elle suit une discipline particulière, celle
de la communauté d'appartenance.
En d'autres termes, le droit dont nous sommes sujets actifs et
passifs ne reconnaît pas l'origine canonique du pouvoir que s'arrogent
certains de ces prédicateurs qui, malheureusement, sans une
préparation adéquate et une formation sérieuse, deviennent
de plus en plus nombreux. Les personnes précitées et moins encore
leur activité par moment bouffonne sinon extravagante ne sont l'objet
des normes canoniques, même si elles déclarent opérer au
nom de Jésus et l'Esprit de Dieu. Il est à noter d'ailleurs que
la plupart de ces communautés ne sont pas en pleine communion de foi et
de sacrement avec l'Église catholique au sens étymologique dont
le droit est le cadre juridique d'action authentique ecclésial.
Au point de vue canonique et même pastoral, l'important
n'est pas le succès consistant à drainer des foules en
quête des miracles, même le titre juridico-canonique au nom duquel
une personne est investie de droit divin ou ecclésiastique et tient la
parole dans une assemblée chrétienne afin d'amener ses
frères à la conversion.
CHAPITRE IV : ANALYSE DE QUELQUES CONCEPTS
1. L'Homélie
L'homélie est un commentaire de circonstance,
prononcé par le Prêtre ou le Diacre dans une
célébration eucharistique. La Constitution sur la sainte
liturgie, stipule que l'homélie consiste, suivant le
développement de l'année liturgique, à expliquer à
partir du texte sacré les mystères de la foi et les normes de la
vie chrétienne. Elle est fortement recommandée comme faisant
partie de la liturgie elle-même ; bien plus, aux messes
célébrées avec le concours du peuple les dimanches et les
autres jours de fête de précepte, on ne l'omettra que pour un
motif grave.53(*)
Le pape Benoît XVI, dans son exhortation apostolique
Post-synodale Sacramentum Caritatis en son numéro 46 dit
à propos de l'homélie :
« En relation avec l'importance de la parole de
Dieu, il est nécessaire d'améliorer la qualité de
l'homélie. En effet, elle fait partie de l'action liturgique;
elle a pour fonction de favoriser une compréhension plus large et plus
efficace de la parole de Dieu dans la vie des fidèles. C'est pourquoi
les ministres ordonnés doivent « préparer
l'homélie avec soin, en se basant sur une connaissance appropriée
de la sainte Ecriture ». Le pape demande avec insistance aux
ministres de faire en sorte que l'homélie mette la parole de Dieu
proclamée en étroite relation avec la célébration
sacramentelle et avec la vie de la communauté, en sorte que la parole de
Dieu soit réellement soutien et vie de l'Eglise. Que l'on garde
présent à l'esprit le but catéchétique et
exhortatif de l'homélie. Il paraît opportun, à partir du
lectionnaire triennal, de proposer aux fidèles, avec discernement, des
homélies thématiques qui, tout au long de l'année
liturgique, traiteront les grands thèmes de la foi chrétienne,
puissant à ce qui est proposé avec autorité par le
Magistère dans les quatre ` piliers' du catéchisme de
l'Eglise catholique et dans le récent Abrégé : la
profession de foi, la célébration du mystère
chrétien, la vie dans le Christ, la prière
chrétienne. »
Vu l'importance que l'Église accorde à
l'homélie, elle détermine aussi qui est habilité à
la faire. Dans le code de droit canonique de 1983, au canon 766, est
affirmé le droit des laïcs de prêcher dans une église
ou un oratoire, mais à des conditions précises. Ces conditions
sont : le besoin requis en certaines circonstances ou l'utilité
dans des cas particuliers ; tenir compte des dispositions retenues par la
conférence des Évêques ; respecter le canon
767 §1. « Parmi les formes de prédication
l'homélie, qui fait partie de la liturgie elle-même et est
réservée au Prêtre ou au Diacre, tient une place
éminente ; au cours de l'année liturgique, les
mystères de la foi et les règles de la vie chrétienne y
seront exposés à partir du texte sacré ».
Or ce canon précise de fait que parmi les formes de prédication,
l'homélie qui fait partie de la liturgie est réservée au
Prêtre ou au Diacre.
La conférence des Évêques catholiques du
Canada, se prévalant du canon 766, a effectivement
décrété en juin 1985, dans la collection intitulé
« Document officiel », n°533, la possibilité
que des personnes non ordonnées puissent être autorisées
à prêcher dans les églises et chapelles. Mais elle n'a
donné cette possibilité qu'aux conditions suivantes : Avoir
l'autorisation de l'évêque diocésain ; respecter
toujours le canon 767. De plus, la Conférence a précisé
les circonstances permettant la prédication par des laïcs dans ces
lieux. Ces circonstances sont : l'absence de prêtre ou de diacre
pouvant convenablement parler les langues locales ; la
célébration de la liturgie de la parole sans Prêtre ni
Diacre ; l'envoi de séminaristes en paroisse pour remplir leur
formation pastorale ; certaines circonstances demandant la participation
des laïcs (questions financières, campagnes et circonstances
spéciales) ; enfin, quand l'évêque le juge
opportun.
Malgré la bonne volonté des évêques
canadiens de suppléer à un besoin pastoral dans les circonstances
données, le conseil pontifical pour l'interprétation des textes
législatifs à la question de la possibilité de
l'évêque d'accorder éventuellement cette autorisation a
répondu, en septembre 1987, par la négative à la question
suivante : « l'Évêque diocésain peut-il
dispenser de la prescription du canon 767 §1 qui réserve
l'homélie au prêtre ou au diacre ? ».
Considérant que dans les documents officiels ci-dessus
mentionnés, il est dit expressément que le canon 767 §1 doit
toujours être respecté, il nous apparaît que l'église
dans une célébration eucharistique ne réserve
l'homélie qu'aux seuls ministres sacrés, Prêtre ou
Diacre54(*). En
conséquence, Les fidèles non-ordonnés en sont exclus,
même s'ils remplissent le rôle d'assistants pastoraux ou de
catéchistes, auprès de n'importe quel type de communauté
ou de groupe. Il ne s'agit pas en effet d'une grande facilité
d'exposition - un cas éventuel - ni de préparation
théologique, mais de fonction réservée à qui est
consacré par le sacrement de l'ordre sacré ; ce qui fait que
l'évêque diocésain lui-même n'est pas autorisé
à dispenser de la norme du canon55(*), du moment qu'il ne s'agit pas d'une loi purement
disciplinaire, mais d'une loi qui concerne les fonctions d'enseignement et de
sanctification étroitement liées entre elles. On ne peut donc
admettre l'usage, pratiqué en quelques circonstances, de confier la
prédication de l'homélie à des séminaristes,
étudiants en théologie non encore ordonnés.56(*) L'homélie en effet ne
peut être considérée comme un entraînement en vue du
ministère futur. Une religieuse ne peut être autorisée,
bien qu'elle soit même adjointe à une équipe pastorale
paroissiale à prononcer l'homélie à l'occasion d'une
célébration eucharistique car cette dernière est une
activité liée au sacrément de l'ordre. Et l'église
prend soin de la protéger. Il faut tenir pour abrogée par le can.
767, § 1 toute norme antérieure qui aurait admis des fidèles
non-ordonnés à prononcer l'homélie durant la
célébration de la Messe.57(*)
2. La prédication
La prédication occupe une place de choix dans
l'Église. Dans un monde très déchristianisé, la
prédication est très essentielle. La quête de sens, la
recherche identitaire, l'incertitude sur la vocation profonde de l'être
humain sont autant d'appels pour que prêtres et chrétiens
annoncent avec force la Bonne Nouvelle du royaume, comme Jésus
lui-même l'a demandé aux apôtres après sa
résurrection. Quant à l'annonce du royaume, il ne s'agit pas
tant d'un corps de doctrine que de l'annonce même du Christ qui vient
dans nos vies et que nous essayons de vivre. A travers le canon 747 §
1, ample développement du can. 1322 du code
piobénédictin, le législateur actuel exploite et
tire profit des textes du 2ème Concile du Vatican (LG
12, 24,25 et 35 ; DV 7 et 14 ; CD 12-14,
PO 14, AA 6), selon lequel, c'est à l'Eglise que le
Seigneur Jésus à confié le dépôt de la foi.
On y lit, en effet :
« L'Eglise, à laquelle le Christ Seigneur
a confié le dépôt de la foi, avec la mission de conserver
religieusement la vérité révélée, de la
scruter profondément, de l'annoncer et de l'exposer fidèlement
sous l'assistance de l'Esprit Saint, a le devoir et le droit inné,
indépendant de n'importe quel pouvoir humain, de prêcher
l'Evangile à toutes les nations, même en usant de ses moyens de
communication sociale. »58(*)
Il se dégage de ce texte que l'Église assume des
responsabilités originaires par rapport au dépôt de la foi,
à savoir : la conservation de la pureté et de
l'intégralité de ce dépôt, l'approfondissement du
sens jamais donné une fois pour toutes du donné
révélé, la mission prophétique destinée
à répandre la parole de Dieu en vue du salut de toute
l'humanité.
a). A qui revient-il de prêcher ?
La charge d'annoncer appartient en priorité aux
évêques et aux prêtres. C'est même, depuis Vatican II,
leur principale charge (Décret sur la charge pastorale des
évêques, 12 ; Presbyterorum ordinis, 4, 1). Ainsi
déjà, avait fait Jésus qui a commencé son
ministère par la parole et a annoncé le royaume de Dieu. La
première tâche de l'Église, qui est fondée sur la
parole, et des disciples qui la constituent, est d'annoncer le royaume.
Rappelons le mot de Paul : « Annoncer l'évangile en
effet n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une
nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je
n'annonçais pas l'Evangile ! » (1Co 9, 16.)
Le canon 213 précise que les croyants ont le droit
à la prédication de la parole de Dieu. La même orientation
est donnée au Can. 217 : « Parce qu'ils sont
appelés par le baptême à mener une vie conforme à la
doctrine de l'Evangile, les fidèles ont le droit à
l'éducation chrétienne, par laquelle ils sont dûment
formés à acquérir la maturité de la personne
humaine et en même temps à connaître et à vivre le
mystère du salut. »
Quant aux laïcs, le can. 229 §1 dispose que :
« Les laïcs, pour pouvoir vivre selon la doctrine
chrétienne, l'annoncer eux-mêmes et la défendre s'il le
faut, et pour pouvoir prendre leur part dans l'exercice de l'apostolat, sont
tenus par l'obligation et jouissance du droit d'acquérir la connaissance
de cette doctrine, connaissance appropriée aux aptitudes et à la
condition de chacun. »
L'obligation de prédication des ministres sacrés
est donc évidente, tout comme le droit correspondant des croyants et des
non-croyants59(*). Les
canons sur la prédication revêtent une importance capitale parce
qu'ils offrent les garanties que ce droit fondamental sera respecté. Les
lois juridiques objectivent les droits et les devoirs qui l'exigent. Les
personnes peuvent valoir leurs droits. Le can. 22§1 affirme en
effet : « Il appartient aux fidèles de revendiquer
légitimement les droits dont ils jouissent dans l'Eglise et de les
défendre devant le for ecclésiastique compétent, selon le
droit. »
Les prédicateurs peuvent être
réprimandés quant à leurs obligations.
L'évêque diocésain a suivant le can. 386 §1 un
devoir : « il veillera aussi à ce que soient avec
soin les prescriptions canoniques sur le ministère de la parole de Dieu,
surtout celles qui concernent l'homélie et l'instruction
catéchétique, de telle sorte que la doctrine chrétienne
tout entière soit transmise à tous ». Ceux qui se
préparent au sacerdoce, doivent recevoir une formation adéquate
dont les can. 232-264 précisent les points saillants. Le can. 256
§1, dispose que : « Les séminaristes seront
instruits avec soin de tout ce qui concerne particulièrement le
ministère sacré, surtout de la pratique de la
catéchèse et de l'homélie... »
b). Comment annonce-t-on le Christ ?
Il importe de connaître et d'accueillir
l'évangile, le Christ et son mystère, de se sentir contemporain
du Christ, des Apôtres, de l'Evangile. Quatre attitudes nous semblent
fondamentales dans la prédication.
· La première est l'amitié. Il y a un
miracle de l'amitié. Que de choses rendues possibles grâce
à l'amitié, à la solidarité fraternelle devant les
épreuves, les souffrances ! la propagation de la parole se fait par
l'amitié. Souvenons-nous, entre autres, de cette scène
extraordinaire au début de l'évangile de Jean, où chacun
appelle un ami, qui en appelle un autre. (Jn 1, 29-51)
· La deuxième est la veille, la vigilance.
Jésus a veillé sur ses amis (Jn 17). Le royaume fait irruption
devant ceux qui veillent et l'attendent. Cela demande le sens de l'observation
des signes, des germes, le respect de ce qui naît et grandit.
· La troisième dimension consiste à choisir
et à s'engager, avec le plus de générosité et de
fidélité possibles.
· La dernière est que le royaume est objet de
gratitude. Que nos vies soient capables de vraies et profondes gratitudes. Pas
d'enthousiasme facile, mais de réalisme joyeux devant le monde.
c). On dit volontiers « prêcher par
l'exemple ». Y a-t-il plusieurs façons de prêcher ?
En effet, on distingue traditionnellement la
prédication missionnaire, ou évangélisation, et la
prédication enseignante qui est la catéchèse. Cette
dernière engage le prédicateur missionnaire ou
prophétique, primordial, car c'est elle qui ouvre les yeux des aveugles,
les oreilles des sourds, et fait se lever ceux qui marchent avec
difficulté.
d). On dit souvent que la prédication a mauvaise
presse.
Beaucoup disent la subir plutôt que l'écouter et
la comprennent comme une sorte d'interlude dans la célébration
liturgique eucharistique. Pour certains, aussi, la chaire s'apparente à
une libre tribune où, dans un monde chaque jour plus hermétique
à la parole chrétienne, l'orateur aurait
« enfin » le droit d'exprimer ses opinions sur la vie de
l'Église. Ces façons de voir sont considérablement
réductrices. Non seulement la prédication est la consigne ultime
et essentielle de Jésus mais, sans elle, la promesse de Dieu est en
péril. L'avènement du Royaume de Dieu est même
intrinsèquement lié à l'action du prédicateur.
Saint Augustin avance que « tout homme qui prêche le Verbe
est la voix du Verbe » (sermon 288). Ce propos découle de
l'incarnation de Jésus. Parce que la parole de Dieu s'est faite chair en
Jésus, l'humanité peut, à son tour, porter la parole dans
son corps, dans son âme et dans son esprit. Ainsi la prédication
n'est pas une parole religieuse ayant Dieu pour objet, mais c'est Dieu
lui-même qui y parle, comme sujet de la parole. On comprend ainsi que la
prédication n'est pas un simple commentaire de faits passés
conservés par l'Ecriture, mais le lieu de la présence vivifiante
du Christ. Certains documents du magistère précisent le domaine
de la prédication sacrée qui ne pas le fruit d'une
réflexion personnelle « Il faut donc que toute la
prédication ecclésiastique, comme la religion chrétienne
elle-même, soit nourrie et régie par la Sainte
Écriture » (DV 21) ; « La
prédication puisera en premier lieu à la source de la Sainte
Écriture et de la liturgie » (SC 35) ;
« que tous aient donc soin [...] de n'enseigner quoi que ce soit qui
ne soit conforme à la vérité de l'évangile et
à l'esprit du Christ » (NÆ 4). Le can 768
§ 1 en parle également en ces termes : « Les
prédicateurs de la parole de Dieu proposeront avant tout aux
fidèles ce qu'il faut croire et faire pour la gloire de Dieu et le salut
des hommes ». Le prédicateur doit rester libre d'annoncer
l'évangile sans la réduire au dialogue, mais le courage de dire
la vérité est un défi inéluctable face à la
tentation de conformisme, de recherche de la popularité facile ou de sa
petite tranquillité. La parole doit être proclamée dans sa
toute Vérité.
e). On peut se poser la question: Quel est le modèle
évangélique du « bon
prédicateur » ?
La prédication est essentiellement prophétique.
Le modèle du prophète, dans le Nouveau Testament, est Jean
Baptiste qui, au nom de toutes les Ecritures, désigne le Christ,
présent parmi les hommes, appelle à la conversion et... s'efface.
Le prophète d'aujourd'hui, dont le prédicateur doit être
une figure privilégiée, n'est que la voix de celui qui crie dans
le désert, ou la lampe qui porte la lumière. Il annonce le Christ
qui vient et le désigne déjà là, présent,
nous précédant dans nos vies.
f). N'est-ce pas un trop
beau comme« programme » ?
Il en serait ainsi, en effet, si nous ne croyions pas à
la présence efficace de l'esprit qui, seul, peut permettre de voir
Jésus à l'oeuvre dans les paroles du prédicateur et dans
les existences, si pauvres soient elles, des auditeurs. Mais le
prédicateur n'offre une parole prophétique que s'il met ses
talents personnels au service du Christ. Quant à l'auditeur, pour
accueillir la parole du prédicateur, il doit à la fois se
considérer comme destinataire du message et accepter l'origine divine de
la Parole, dont il croit qu'elle est efficace en lui.
La prédication entretient un rapport étroit
avec les sacrements. Le père Congar rappelait que le sacrement
achève la réalité de la communication et il la scelle. Si
la parole convertit, le sacrement incorpore. Il y a un lien intime qui existe
entre prédication et eucharistie. Les deux parties de la messe, liturgie
de la parole et liturgie eucharistique constituent un seul acte de culte.
L'Eglise « ne cesse, surtout dans la sainte liturgie, de
prendre le pain de vie de la table qui est celle de la parole de Dieu aussi
bien que du corps du Christ et de le présenter aux
fidèles »60(*). La prédication n'est donc pas
« une préparation » à un mystère qui
serait célébré ensuite, mais déjà
célébration même de la Parole qui s'est faite chair pour
rassembler les hommes et les femmes en seul corps. Mais l'homélie, selon
le canon 767 § 2 est réservée uniquement aux clercs si elle
est pratiquée dans un cadre eucharistique, parce qu'il y a une
unité essentielle entre la présidence de l'eucharistie et la
prédication. Cette dernière est bien davantage qu'un commentaire.
Elle célèbre déjà le mystère pascal. De
même que le prêtre dit, dans la prière eucharistique (Jn
3) : « Regarde, Seigneur, le sacrifice de ton Eglise et
daigne y reconnaître la parole du Verbe, ton Fils »
L'homélie est donc un acte sacerdotal. En revanche, il faudrait
absolument affirmer que la prédication est plus large que
l'homélie liturgique et qu'elle doit être le fait des laïcs
comme des prêtres, des femmes comme des hommes.
g). Pouvons nous encore nous poser la question sur le
rôle de l'assemblée ? N'est-elle pas souvent trop
passive ?
Pouvons nous dire, si le prêtre parle au nom du Christ,
Dieu fait homme, en qui se rejoignent parole de Dieu et réponse de
l'homme, alors il parle au nom de l'assemblée toute entière. Le
prêtre n'a pas à surplomber l'assemblée de son savoir,
encore moins à s'opposer à elle dans un
« sermon », mais à la représenter. C'est elle
qui est le sujet de l'homélie, parce qu'elle est destinataire de la
parole et qu'elle la célèbre. Pour cela, il faut que le
prêtre soit profondément lié à l'assemblée,
non pas nécessairement qu'il en connaisse individuellement les membres,
mais qu'il porte haut à la fois son humanité et sa foi. Qu'il
prenne au sérieux la pauvre parole de l'homme comme on doit prendre au
sérieux le pauvre coeur de l'homme. Et, bien sûr, qu'il sache
d'abord écouter. L'homélie ne commence pas devant la feuille
blanche, mais devant des visages. Au plein de son humanité et sa foi, le
prédicateur ne fera pas un show individuel, mais s'effacera au profit
d'une parole dont il a perçu la dimension collective.
h). Une question qu'on se pose encore : Si le
prêtre ne « commente » pas, il ne donne pas libre
cours à son ego, s'il ne fait pas de la chaire une tribune pour une
cause politique, morale, s'il « annonce le Christ »,
quel sera alors le contenu de sa prédication ?
Rien d'autre que la foi, l'espérance et la
charité. Chacun de ces aspects mériterait des commentaires
nourris. Nous dirons simplement qu'aujourd'hui, dans un monde marqué par
un retour sauvage du religieux, il nous semble prioritaire d'enseigner comment
croire plutôt que de proposer des contenus à la foi, des savoirs
dont notre société est friande mais dont, souvent, elle ne sait
que faire. Croire, c'est vivre en lien avec un Dieu mystérieux qui
questionne, déroute, aime, convertit. Croire est une « sortie
de soi », un déplacement vers un autre. Notre temps fabrique
des individus assoiffés d'eux-mêmes, qui ramènent tout
à eux, alors que la plénitude de la vie est dans le mouvement
inverse. Aujourd'hui, l'espérance parait impossible à beaucoup.
La perte du sentiment de la durée y est pour quelque chose. Mais cette
sorte d'assomption de l'instant présent que vie notre
société n'a de sens que si elle regarde vers l'avenir ouvert.
Prêcher l'espérance, c'est vivre pleinement aujourd'hui en
préparant demain. Accueillir le présent tel qu'il est, dans
l'humilité et la reconnaissance du bien reçu. Donner de
l'espérance, c'est aider autrui à entrer dans une alliance :
un être appelé est un être qui vit. Quant à la
charité, elle porte son fruit dans des alliances véritables et
durables. Il s'agit pour les chrétiens de devenir des êtres de
solitude et de communion à la fois, autrement dit capable d'alliance.
En somme, la prédication vise à exposer
un aspect du message chrétien en incitant la volonté des
auditeurs à adhérer sincèrement au Seigneur et en les
exhortant à vivre selon la loi du Christ. Un bon prédicateur est
celui qui, en prêchant, se convertit lui-même. C'est vrai parce que
la parole qui sied à la prédication est celle qui éveille,
l'un comme l'autre, prédicateur et assemblée. La priorité
du prédicateur qui annonce vraiment le Christ est que sa parole
éveille. Que ce dernier censure donc sans regrets tous propos qui
découragent, détruisent, intimident, toutes ces paroles de peu de
profit dont nous sommes lassés. En somme, qu'il offre une parole qui
fait vivre.
CHAPITRE V : LA FORMATION CATÉCHÉTIQUE
1. Catéchèse contextualisée comme
éducation totalisante à la foi
Jadis, la catéchèse était
considérée comme une simple activité de préparation
des enfants aux sacrements de l'initiation chrétienne. Cette idée
est encore fort répandue, même dans les milieux
évangélisés. La pastorale centrée sur le sacrement
en est la plus patente illustration. Aujourd'hui, le pôle de la
catéchèse s'est déplacé, comme aux premiers
siècles de l'Eglise, de l'enfant à l'adulte. Mais l'ignorance
demeure diffuse et les objectifs principaux de la catéchèse ne
peuvent être poursuivis comme il faut.
La catéchèse est reconnue comme éducation
à la foi et plusieurs documents magistériels61(*) et études
critiques62(*) le
confirment. Or qui dit éducation fait nécessairement allusion
à une croissance personnelle en humanité, qui a comme
préoccupation substantielle et spécifique la maturation de la
personne dans la société, à travers la proposition d'un
certain nombre de valeurs. Pour le chrétien, les valeurs éthiques
à atteindre sont celles qui se rattachent à la foi au Dieu de
Jésus-Christ.
Si la catéchèse est éducation à la
foi de la personne humaine et des communautés, et si elle a comme but de
porter cette même foi à la maturité, autrement dit à
fortifier cette foi, alors, le rôle de la catéchèse se
précise comme celui de préparer les personnes au
témoignage moral et évangélique dans la
société. Dans le monde actuel, à bien des
égards, tout se passe comme si la foi faisait manifestement
défaut dans les comportements ordinaires des chrétiens. Le
christianisme contemporain semble aux abois, du fait qu'il n'est plus
perçu comme crédible. En dépit de certains signes
évidents du retour au religieux, de reconquête du sacré et
de l'effervescence spirituelle rencontrés ça et là dans
certains pays de l'Afrique Subsaharienne à l'instar de la RD Congo,
fille aînée de l'Eglise en Afrique noire 63(*) et pays numériquement
plus catholique du même continent, le message chrétien semble de
moins en moins attrayant et convaincant, au regard du témoignage
donné par un bon nombre d'entre eux.
a). Signification de la catéchèse
contextualisée
Comme nous l'avons noté, faire la
catéchèse signifie, avant tout, proclamer la Parole de Dieu,
évangéliser, annoncer, rendre témoignage. Historiquement,
à l'époque post-apostolique et patristique, la
catéchèse reçut la signification plus précise
d'enseignement fondamental de la foi à l'intérieur et
dans le contexte de l'institution du catéchuménat, et donc pour
ceux qui se préparent intensément au baptême64(*). Avec la chute du
catéchuménat à partir du 5ème
siècle, et durant l'époque médiévale, on assiste
à l'éclipse du terme catéchèse65(*). Il a fallu attendre
l'impulsion des mouvements catéchétiques d'avant et après
le Concile Vatican II, pour voir la catéchèse reprendre de plus
en plus son sens à l'intérieur du ministère de la parole
et comme annonce et évangélisation66(*), voire comme éducation
de la foi67(*).
Conçue comme annonce ordonnée de la Parole de
Dieu et comme éducation de la personne dans la foi en vue de sa
maturation, la catéchèse est vraiment la tâche primordiale
de l'Eglise68(*), une
expérience aussi ancienne que l'Église69(*).
Insérée dans l'activité pastorale et
missionnaire de l'Eglise, la catéchèse est vraiment une
étape fondamentale de l'évangélisation70(*). Or, pour
évangéliser, il faut pénétrer la mentalité
des gens, incarner le message. Mais il y a plus : il faut chercher
à éclairer les réalités socio-historiques et les
relire à la lumière de la Parole libératrice. Il en est de
même pour la catéchèse qui se veut contextualisée.
Elle doit se faire annonce et éducation qui prend en compte les
réalités contextuelles, les difficultés sociales et
économiques qui caractérisent la vie quotidienne des personnes
auxquelles elle est adressée. Une telle catéchèse n'est
donc pas anonyme. Elle se déroule au coeur d'un « monde
difficile »71(*). Elle est accrochée à la vie
concrète des personnes concrètes. Elle est rattachée
à ce que Luis Antonio Gallo appelle le contexte historique72(*). Cette
catéchèse a donc la connotation de la situation concrète
dans laquelle vit le peuple bien déterminé ; une situation
marquée par l'ensemble de principales composantes de l'existence
humaine, à commencer par celle économique, puis sociale,
politique, culturelle et religieuse. Contextualisée, non seulement par
sa coloration et son vernis apparent, cette catéchèse requiert la
méthode d'analyse fondée sur l'interprétation vive de la
Parole de Dieu ou la méthode herméneutique.
La catéchèse faut-il le rappeler : est
l'annonce de la Parole de Dieu et de son royaume en vue de la maturation de la
personne et de la communauté chrétienne, contrairement à
certains qui ne voient en elle qu'une mince affaire de la préparation
des petits enfants aux sacrements. Si cette parole annoncée consiste
à proclamer la libération des opprimés, ainsi qu'a
été la première prédication de
Jésus73(*), on peut
dire qu'on ne peut concevoir une catéchèse qui ne soit pas un
facteur de libération.
b). Objectifs
Comme nous avons eu l'occasion de le redire, la
catéchèse a pour tâche de favoriser et de susciter la
conversion, dans le but définitif de « mettre non
seulement en contact, mais en communion, en intimité avec
Jésus-Christ »74(*). C'est ce que l'exhortation apostolique Catechesi
tradentae exprime encore mieux quand elle affirme :
"Plus précisément, le but de la
catéchèse dans l'ensemble de l'évangélisation est
d'être l'étape de l'enseignement et de la maturation,
c'est-à-dire le temps où le chrétien, ayant accepté
par la foi la personne de Jésus-Christ comme le seul seigneur, s'efforce
de mieux connaître ce Jésus auquel il s'est livré :
connaître son ``mystère'', le Royaume de Dieu qu'il annonce, les
exigences et les promesses contenues dans son message
évangélique, les sentiers tracés pour quiconque veut le
suivre" 75(*).
Mais cette catéchèse en tant qu'annonce et
ministère de la Parole, et même en tant qu'elle est illumination
de l'existence, doit être contextualisée. Par
conséquent, elle exige un objectif particulier et spécifique.
Celui-ci, sans se démarquer des objectifs généraux de la
conversion et de la communion avec le Christ, consisterait à :
rendre robuste la foi des fidèles, en incitant ceux-ci à un
engagement adulte cohérent dans les divers secteurs de la vie en
société ; et ensuite initier les mêmes fidèles
à la diaconie ecclésiale et à la charité
politique.
Si tels sont les objectifs fondamentaux assignés
à la catéchèse contextualisée, s'il est vrai qu'une
telle catéchèse sera exercée au profit des fidèles
pour leur libération présente au cours de l'histoire et tendus
qu'ils sont vers l'eschatologie, il convient que ces fidèles soient
réellement éduqués dans et par l'esprit de cette
catéchèse. Le devoir d'assurer la catéchèse
revient d'abord aux évêques, aux curés et aux autres
ministres sacrés ayant la charge d'âmes.76(*)Il convient d'indiquer
également la responsabilité du peuple de Dieu tout entier dans la
catéchèse, en plus de celle des prêtres :
« il faut viser toujours davantage à ce que les diverses
formes de catéchèse, en ses différents domaines - à
commencer par cette forme fondamentale qu'est la catéchèse
familiale ; c'est-à-dire la catéchèse faite par les
parents à leurs propres enfants - manifestent la participation
universelle de tout le peuple de Dieu à la fonction du Christ
lui-même »77(*).
Le canon 777 détermine les différentes sortes de
catéchèse dont les curés sont responsables et encourage en
même temps les évêques diocésains à
préciser les règles qui devront favoriser la
catéchèse en accord avec les situations particulières. Il
suffit de consulter les normes synodales les plus anciennes et les plus
récentes pour constater l'importance extraordinaire que ces
règles concernant la catéchèse.
Outre l'importance des sacrements comme objet de la
catéchèse chrétienne, dans ce même canon
l'importance de la célébration des sacrements dans la
catéchèse, qui à son tour, doit préparer de
manière spécifique à recevoir chaque sacrement est bel et
bien soulignée (cf. cc 851 ; 865 ; 889 ; 1063 ;
1064). Aussi jugeons-nous opportun, dans la présente étude, de
cibler certains domaines de formation. C'est à cela que nous allons nous
atteler à présent.
2. Domaines de formation
Nous venons de rappeler que la formation du peuple,
destinataire de la catéchèse, et des agents qui conduisent
celle-ci, est un devoir impérieux et prioritaire en vue de
l'accomplissement des objectifs de la catéchèse
contextualisée. De cette formation, il est largement question dans les
documents magistériels78(*). Pour notre part, dans les limites de la
présente dissertation, nous entendons centrer prioritairement la
formation, dans le contexte qui est le nôtre : la formation de la
conscience ; la charité sociale ; la vie de
prière ; et enfin la formation permanente.
a). Formation de la conscience
Dans le secteur de la conscience, l'effort à fournir
n'est pas mince. Il s'agit de mûrir le sens du témoignage
chrétien exprimé par l'engagement dans la vie publique, et
spécialement dans les rouages politiques. La constitution Gaudium et
spes offre la réflexion suivante :
« Tous les chrétiens doivent
prendre conscience du rôle particulier et propre qui leur échoit
dans la communauté politique : ils sont tenus à donner
l'exemple en développant en eux le sens des responsabilités et du
dévouement [...]. Pour que tous les citoyens soient en mesure de jouer
leur rôle dans la vie de la communauté politique, on doit avoir un
grand souci de l'éducation civique et politique ; elle et
particulièrement nécessaire aujourd'hui, soit pour l'ensemble des
peuples, soit, surtout, pour les jeunes »79(*).
La formation de la conscience est avant tout une
éducation morale, ainsi que le souligne le Directoire
Général pour la Catéchèse :
« Se convertir à
Jésus-Christ implique de marcher à sa suite. Aussi la
catéchèse doit-elle transmettre aux disciples les attitudes du
maître. Ils suivent un itinéraire de transformation
intérieur au long duquel, par leur participation au mystère
pascal du seigneur, ils ``passent du vieil homme à l'homme nouveau dans
le Christ'' [...]. L'évangélisation, qui comporte
également l'annonce et la proposition de la morale, répand toute
sa puissance d'interpellation quand, avec la parole annoncée, elle sait
offrir également la parole vécue. Ce témoignage moral,
auquel la catéchèse prépare, doit savoir mettre en valeur
les conséquences sociales des exigences
évangéliques » 80(*).
Cette formation doit être pensée,
réfléchie et organisée. Mais jusqu'ici l'éducation
du peuple semble se faire essentiellement par des lettres pastorales des
Evêques. Or, on a l'impression, par les temps qui courent, que les
messages des Evêques passent pour de simples informations. Ils ne doivent
pas seulement se contenter d'informer la conscience mais de la former par un
meilleur éclairage, ainsi que le rappelle si bien le
Catéchisme de l'Eglise catholique :
« La conscience doit être
informée et le jugement moral éclairé. Une conscience bien
véritable voulue par la sagesse du créateur. L'éducation
de la conscience est indispensable à des êtres humains soumis
à des influences négatives et tentés par le
péché de préférer leur jugement propre et de
récuser les enseignements autorisés. L'éducation de la
conscience est une tâche de toute la vie. Dès les premières
années, elle éveille l'enfant à la connaissance et
à la pratique de la loi intérieur reconnue par la conscience
morale. Une éducation prudente enseigne la vertu ; elle
préserve ou guérit de la peur, de l'égoïsme et de
l'orgueil, des sentiments de la culpabilité et des mouvements de
complaisance, nés de la faiblesse et des fautes humaines.
L'éducation de la conscience garantit la liberté et engendre la
paix du coeur. Dans l'éducation de la conscience, la Parole de Dieu est
la lumière sur notre route »81(*).
Cette éducation, comme on le voit, aidera donc à
former des consciences capables de construire la cité à la mesure
de l'homme, en s'inspirant des principes chrétiens qui, en tant que
tels, sont aussi humains. Ainsi, la mentalité formée de cette
manière deviendra-t-elle capable de lecture et d'interprétation
dans la situation sociale, selon l'enseignement du magistère de
l'Eglise, qu'il est vivement recommandé aux chrétiens de
connaître.
b). Formation à la vie de prière
Un autre domaine de formation est celui de la
prière. Notre intention ici n'est pas de faire une
théologie spirituelle réfléchie, mais plutôt de
rappeler, de façon sommaire, rapide et austère combien il est
important de soigner la vie de prière de nos fidèles, en ces
temps de grande effervescence religieuse, de regain de spiritualité et
de grand besoin de l'Absolu. Nombreux, en effet, se donnent à la
prière et se tournent vers les prêtres ou les
« pasteurs » de tous bords en quête de
spiritualité. Dans sa lettre aux Romains Saint Paul ne recommande-t-il
pas que nous devions prier en toutes circonstances, mais spécialement
pour ceux qui sont au pouvoir, afin que nous menions une vie paisible et
tranquille ?
Nous assistons un peu partout à un regain de
vitalité dans la prière et à une renaissance spirituelle
remarquable : ils sont nombreux ceux qui, en ces années de profonde
misère, s'adonnent, pour un motif ou un autre, à la
prière. Le besoin s'en fait sentir de plus en plus. Faisant le constat
du même signe des temps, Jean-Paul II parle d'une
« exigence diffuse de spiritualité, qui s'exprime
justement en grande partie dans un besoin renouvelé en
prière »82(*). Les Eglises se remplissent, les groupes et
assemblées de prière raffolent de monde, les sectes messianiques
pullulent un peu partout et semblent récolter des succès
inédits, allant même jusqu'à provoquer
systématiquement des défections chez des catholiques chancelants
dans leur vie de foi et à arracher à l'Eglise catholique un bon
nombre de ses vaillants Fils. Le phénomène est
évident : tous ont besoin de Dieu ou sont en quête de
Transcendance.
Que la catéchèse soit une méditation qui
forme les fidèles à la célébration, cela est aussi
affirmé et recommandé par le Concile Vatican II83(*). Ainsi, si chaque
catéchèse doit introduire à toutes les étapes de
l'histoire du salut en suscitant la foi dans l'action toujours actuelle de
Dieu, sa tâche dans le domaine liturgique se spécifie justement en
rapport avec l'aspect particulier de la historia salutis, que le
hic et nunc liturgique rend présent en nous.
Or nous avons souligné combien la dimension de la
prière, fort ressentie en Afrique du sud du Sahara et
spécialement au Congo démocratique, mérite d'être
promue et rehaussée. Précisément, il faut
reconnaître que, pour le chrétien, l'inspiration idéale et
éthique, c'est-à-dire sa spiritualité est
« l'âme de tout service politique ». Cela signifie
que le témoignage chrétien dans les responsabilités
publiques ne passe pas seulement par la compétence professionnelle. Il
faut encore une synthèse vitale entre la croissance religieuse
du chrétien et sa professionnalité.
c). L'éducation permanente et la formation des
formateurs
Le dernier domaine de la formation est celui de la formation
permanente. Nous avons déjà souligné que la
catéchèse est un ministère qui dure toute la vie
et que la formation continue doit être assurée de façon
systématique, en vue de la maturité de la foi qui doit se
manifester par des aptitudes conséquentes. C'est pourquoi il ne faut pas
imaginer la formation qui ne s'arrête qu'à mi-chemin, avec la
réception des sacrements. Par des initiatives concrètes, il
convient de suivre et de guider les fidèles en général et
ceux qui sont engagés dans l'action politique en particulier. À
tous, il faudrait proposer une authentique conception de l'homme, de ses vraies
aspirations, de ses relations familiales et sociales qui résultent du
message évangélique84(*). Cette éducation permanente n'est possible que
moyennant un « projet catéchétique »
cohérent, à l'intérieur duquel peut être
insérée une formation du peuple qui soit intégrale et
totalisante.
Nombreuses sont les formes de catéchèse
permanente prévues par le Directoire Général pour la
catéchèse85(*) : l'étude et l'approfondissement de
l'Ecriture Sainte ; la lecture chrétienne des
événements ; la catéchèse liturgique ; la
catéchèse occasionnelle ; les initiatives de formation
spirituelle ; l'approfondissement systématique du message
chrétien par un enseignement théologique qui éduque
vraiment à la foi. En un certain sens, on pourrait appeler cet
enseignement « catéchèse de
perfectionnement ».
Il serait souhaitable que l'Episcopat puisse concevoir un
projet catéchétique suffisamment élaboré
répondant à l'exigence d'une coordination effective de la
catéchèse. Il s'agit d'un projet de catéchèse
articulé dans le contexte de la nouvelle
évangélisation dont parle le Directoire
Général pour la catéchèse aux numéros
274 à 276.
Il reste à voir la formation permanente sous le profil
de la communication. En effet, la catéchèse est un acte
spécifique de communication86(*). À travers des siècles, l'Eglise,
porte-parole du Christ, destinataire et porteuse de la communication de Dieu et
en même temps structure à mesure d'homme, s'est cimentée de
manière continue dans cette oeuvre de médiation entre
révélation divine et culture humaine, de transmission aux autres
de ce qu'elle a elle-même, en premier lieu, reçu (1 Co 11,
23)87(*). Elle est, comme
dit le Souverain pontife, « la grande catéchiste et en
même temps la grande catéchisée »88(*).
En tant qu'événement communicatif, la
catéchèse doit chercher à être efficace.
Aussi Noël Breuval peut-il écrire :
« La catéchèse , même
du point de vue purement humain, occupe dans la situation culturelle
créée, une place de libération et
d'éducation ; il faut donc avoir présent à l'esprit
que la catéchèse doit en premier lieu être une
communication efficace. Communication efficace suppose que la communication
fasse partie intégrante de l'organisation et de la ``politique''
d'ensemble à laquelle elle appartient : qu'elle ne reste pas comme
une espèce de `` masque '' dans lequel on se réfugie
quand les choses vont mal. Communication efficace signifie avant tout
communication planifiée systématiquement »89(*).
Outre son intégration dans le plan pastoral d'ensemble,
pour être efficace, la catéchèse doit encore
répondre à un autre critère : elle doit
être réciproque et circulaire. Cela veut dire qu'on doit
à tout prix éviter la catéchèse à sens
unique, du maître qui sait tout et de l'élève qui ne sait
rien, donc une catéchèse qui laisse les catéchistes
à l'état de récepteurs passifs90(*). Au contraire, il faut
proposer la parole mais aussi donner la parole aux divers interlocuteurs de la
catéchèse, car l'oeuvre de cette dernière n'est pas une
entreprise de transvasement, mais de médiation et de
discernement91(*).
En cela il faut reconnaître que l'importance n'est pas
mince pour l'Eglise de créer des occasions de rapprochement envers les
personnes catéchisées, suivant le modèle du seigneur
Jésus, parole - images - signe du père, médiation
indéfectible et modèle parfait de communication. Pour ce, le
langage de l'acte communicatif doit être adapté, afin que le
message atteigne vraiment ses destinataires92(*).
En plus des conditions précitées
d'efficacité, il faut organiser l'exercice des
responsabilités de la catéchèse à tous les
échelons : service diocésain de la
catéchèse ; service de collaboration
inter-diocésaine ; assurer la coordination de la
catéchèse articulée et cohérente ; valoriser
le cours de religion dans l'enseignement primaire et secondaire au sein des
écoles catholiques. D'après le Directoire général
pour la catéchèse Ad normam Decreti de 1972, les
conférences des évêques et les évêques sont
responsables de la formation des catéchistes ; Ils ont l'ultime
devoir de renforcer et d'encourager les initiatives de fondation des
écoles supérieures nationales et internationales de formation
catéchétique pour assurer aux agents cléricaux et
laïcs un bagage catéchétique suffisant. Le Directoire les
pousse également à fonder des écoles
catéchétiques dans chaque diocèse, afin de préparer
des catéchistes qui se consacrent pleinement à cette
tâche.93(*)Il serait
souhaitable que dans les séminaires de théologie le cours de
catéchèse soit valorisé au même titre que la
dogmatique ou l'exégèse.
À tout prendre, pour mettre en acte les initiatives de
formation, il faut de la créativité et de
l'inventivité, car il ne suffit pas de se contenter de
répéter matériellement la doctrine du Magistère de
l'Eglise universelle. Une Conférence épiscopale ne doit pas se
considérer comme une « antenne de relais du Magistère
romain »94(*).
En somme, la fonction enseignante de l'Eglise s'exerce de
manière systématique, ainsi que nous l'avons rappelé plus
d'une fois dans la présente étude, par la
catéchèse, qui en est la médiation primordiale dans
l'évangélisation. De simple enseignement des formules qui
expriment la foi, la catéchèse voit aujourd'hui son
intérêt se déplacer du monde des enfants vers celui de
l'âge adulte. La formation continue des adultes dans la foi doit
embrasser des questions intégrales qui engagent la foi et l'existence.
Aucune question existentielle ne peut lui échapper : de la
participation à la sainte messe à la pratique de la vie
politique, en passant par la connaissance des principaux dogmes de l'Eglise et
des phénomènes aussi troublants que complexes, tels que la lutte
contre la pandémie du VIH/Sida. Pour ce, la catéchèse tend
à sortir des bourbiers de la simple instruction verbale sur les
vérités de la foi, pour devenir un apprentissage de la vie
chrétienne, un entraînement éducatif permanent, dans lequel
l'homme ou la femme se préparent progressivement à participer
à la foi et à la vie chrétienne adulte.
Vu l'importance de la formation catéchétique,
l'Eglise est dans l'obligation de procurer, à ceux et celles qui se
chargent de cette catéchèse, une bonne formation, car on ne peut
donner que ce qu'on a reçu.
CHAPITRE VI : LES COMMUNAUTÉS ECCLESIALES DE BASE
(CEB)
L'expérience des communautés ecclésiales
de base se fonde sur l'expérience des premières
communautés chrétiennes. Saint Paul en fait mention dans
plusieurs de ses lettres, c'est donc une fidélité manifeste aux
sources bibliques qui nous stimule à construire l'Église comme
peuple, dans la communion et la participation de tous. L'Église veux
offrir aux baptisés, le moyen d'être, en communauté, des
croyants conscients de leur vocation et engagés dans les
responsabilités de leur mission. Une option qui reste fidèle aux
orientations du Concile Vatican II.
Cette fidélité à nos sources a rejoint le
profond désire des chrétiens de prendre leur Église en
mains et de trouver en elle la voie qui les aide à dépasser les
cloisonnements ethniques et le ferment d'une vie communautaire
renouvelée. Particulièrement dans le milieu urbain, l'option pour
les C.E.B. a permis de dépasser l'anonymat inévitable des grandes
paroisses : car elle a suscité la création de
communautés plus restreintes où les valeurs ancestrales de la vie
communautaire et de la solidarité peuvent à nouveau être
vécues et assumées dans une perspective
évangélique.
Enfin notre option vise à construire notre
Église comme signe et instrument de l'intégrale promotion de la
population. Nous voulons que les C.E.B. soient des lieux où se forment
des citoyens et citoyennes soucieux du bien commun et faisant
l'expérience de l'engagement solidaire pour un monde meilleur. Les
petites communautés bien vivantes sont le milieu
privilégié de l'éducation d'hommes et de femmes aptes et
décidés à construire leur avenir en adultes responsables.
Les communautés ecclésiales de base sont
le socle de l'accomplissement de l'Eglise. Les chrétiens y attachent
une importance capitale ; ils sont assidus aux réunions
hebdomadaires. Ils y font l'expérience d'une Eglise réelle,
vivante et dynamique. La méditation de la Parole de Dieu y tient une
place de choix. Elle réchauffe les coeurs des uns et des autres et
apporte un éclairage nouveau sur le cheminement de la vie de chacun.
La paroisse est le lieu habituel de la vie sacramentelle et de
la transmission de la foi (par la catéchèse et la
prédication)... mais elle est souvent trop vaste pour être un lieu
d'accueil à échelle humaine. Les communautés
ecclésiales de base veulent être des cellules dans lesquelles une
entraide fraternelle permet à chacun de progresser dans la ferveur. Ils
sont aussi des lieux d'accueil pour les nouveaux convertis, qui ont
généralement du mal à trouver leur place dans nos
communautés. Les communautés ecclésiales de base font
partie d'un corps, la paroisse, dans laquelle chaque nouveau disciple trouve
naturellement sa place. Ayant pris conscience des dons que le Seigneur lui a
donnés, il est encouragé à s'engager dans le
ministère qui lui est propre, à l'intérieur de la
communauté paroissiale. Les communautés ecclésiales de
base sont des médiations. Elles sont, dans une position
intermédiaire entre la famille, qui est la communauté initiale,
et la grande communauté qui est la paroisse, et elles ont des effets
bienfaisants pour l'une comme pour l'autre. Elles sont orientées, avant
tout, vers l'évangélisation.
L'expérience étant faite et les objectifs
précisés, voici comment nous pouvons décrire aujourd'hui
cette pastorale centrée sur les C.E.B.
1. Définition
Une communauté ecclésiale de base est un groupe
de chrétiens catholiques adultes (les mariés y venant de
préférence en couple) :
- qui forment communauté au nom de leur foi dans le
quartier qu'ils habitent et qui se réunissent
régulièrement ;
- qui veulent être une communauté
ecclésiale, vivant, dans leur groupe restreint, la vie et la mission
mêmes de l'Eglise sous ses différents aspects, en communion avec
l'Eglise universelle et ses pasteurs ;
- et qui désirent vivre l'Evangile dans leur milieu
de vie, « à la base », là où la foi
est appelée à s'incarner dans les réalités
vécues. Ainsi la communauté stimule ses membres à prendre
leurs responsabilités de baptisés et à
évangéliser leur milieu de vie en vue de le transformer selon les
valeurs du Royaume de Dieu.95(*)
Il sied de savoir que dans certains cas une C.E.B. peut aussi
être formée par des personnes n'habitant pas le même
quartier, mais appartenant au même milieu social ou professionnel :
usine ou chantier, hôpital, milieu intellectuel, etc.
2. Objectifs
Les chrétiens qui forment une même
communauté ecclésiale de base se fixent les objectifs
suivants :
- de constituer une communauté fraternelle
suffisamment restreinte pour que tous se connaissent personnellement,
s'entraident et vivent la charité chrétienne ;
- de célébrer ensemble leur foi et de
partager la prière ;
- de s'évangéliser eux-mêmes en se
laissant sans cesse convertir par l'appel de l'Evangile, et en approfondissent
toujours leur adhésion au message du Christ ;
- d'analyser les situations et événements de
leur milieu et d'assumer les grandes questions du monde d'aujourd'hui à
la lumière de la Parole de Dieu ;
- et ainsi de jouer un rôle prophétique dans
la société en annonçant la Parole, en
dénonçant toute injustice, en se mettant au service des plus
démunis, et en s'engageant pour instaurer une société plus
conforme aux valeurs du Royaume.96(*)
3. Les membres de la C.E.B.
La communauté ecclésiale de base est
composée de tous les membres chrétiens catholiques ou
catéchumènes sans distinction d'âge, ni de race, ni de
langue, ni de peuple, ni de statut social, marital et ecclésiastique;
elle réunit tous les fidèles catholiques habitant le même
quartier : car la C.E.B. se veut une communauté de
fraternité universelle dans le Christ où se vivent le pardon et
la réconciliation.
Vu les objectifs assignés à la communauté
ecclésiale de base, cette communauté apparaît comme le haut
lieu de l'annonce de la parole de Dieu dans une dimension de l'église
domestique, cette annonce qui se fait au niveau de la base avec un nombre
réduit des membres qui favorise une bonne compréhension et
surtout un approfondissement de la parole de Dieu.
La communauté ecclésiale de base est conduite
par un responsable à qui le Pasteur a confié cette mission. Il
s'agit d'une véritable responsabilité pastorale et spirituelle...
un ministère et un service. Le développement harmonieux de cette
pastorale exige une formation des responsables. Dans sa tâche, il est
aidé par quelques membres idoines choisis par toute la communauté
comme membre du noyau. Leur mandat est de trois ans.
Ces derniers ont pour mission de préparer les
réunions hebdomadaires, d'établir le programme, d'animer et de
coordonner les activités apostoliques. Et il leur revient aussi
d'évaluer la vie et les activités de la communauté
ecclésiale de base. Si malgré des conseils prodigués, l'un
des membres du noyau ne répond plus, sur un point important, à ce
qui lui est ainsi demandé, la C.E.B. lui retire son mandat.
4. Critères de choix des responsables des
communautés ecclésiales de base
Pour être à la tête d'une communauté
ecclésiale de base, il faut répondre à un certain nombre
de critères qui sont les suivants : Le responsable doit être
estimé de tous, dûment préparé, c'est-à-dire
qui a reçu une formation adéquate et requise nécessaire
(cours de base qui est de trois ans) ; une personne disponible à
écouter et à collaborer ; qui sait accueillir les
initiatives et respecte les responsabilités de chacun dans le travail en
équipe ; une personne discrète, sage qui sait apaiser les
tensions et trancher les différends ; une personne qui assume sa
fonction comme un service dans l'Eglise pour le bien de tous ; une
personne qui a aussi une expertise, qui est la connaissance des
Écritures et du contenu des traditions chrétiennes, de
façon à être capable de prêcher ; Il est aussi
important qu'elle soit une personne qui a une capacité d'organisation
flexible, en gardant l'oeil sur les possibilités qu'il y a de poursuivre
ce qui existe dans la communauté.
Le Responsable a un rôle important dans l'annonce de la
parole de Dieu, qui doit être bien préparée, au niveau de
la communauté, cette évangélisation en profondeur qui
touche chaque membre et lui permet de faire la méditation, de s'exprimer
et de partager les expériences par rapport à la parole de Dieu.
Les C.E.B sont, dans leur visée originelle,
l'expression d'une recherche de plus de chaleur dans les relations entre
croyants. Elles veulent privilégier la connaissance mutuelle, le
sentiment d'appartenance, la joie des relations interpersonnelles
spontanées et respectueuses de l'identité de chacun. Les C.E.B
naissent du besoin de participer, de s'affirmer, d'être reconnu, aussi en
matière religieuse et dans les structures ecclésiastiques. Elles
existent parce qu'il est apparu nettement que seuls les petits groupes
favorisent le développement de l'Esprit communautaire et la
participation de tous
5. Compétences du responsable (Moyangeli)97(*)
a) Le Moyangeli, avec le
noyau, dirige et anime les réunions et activités de la C.E.B.
et assure l'exécution du programme fixé ; il encourage la
participation active de tous les membres du groupe aux réunions et
à l'exécution des différentes tâches assumées
par la C.E.B. ; il veille a maintenir un esprit de charité et
d'entraide.
b) Le Moyangeli veille
à entretenir de bons contacts avec les groupes de chrétiens non-
catholiques ou avec les groupes religieux non chrétiens du quartier, et
il examine si, à l'occasion, une rencontre ou une action commune peut
être organisée.
c) Le Moyangeli est
l'intermédiaire entre la C.E.B. et la paroisse : il veille à
placer les activités de la C.E.B. dans la ligne des options pastorales
de la paroisse ou du diocèse ; il assiste
régulièrement aux réunions de l'assemblée des
Bayangeli98(*) ou
commission paroissiale des C.E.B. Les bayangeli sont, soit membres du conseil
paroissial, soit représentés dans ce conseil par quelques
délégués.
d) Plus que d'instaurer
des cotisations régulières (ce qui pourrait gêner les
membres démunis), le moyangeli propose une quête en
argent ou en nature chaque fois qu'un cas de détresse interpelle la
charité de la communauté. Le moyangeli laisse à chacun la
liberté de contribuer à ces quêtes selon ses
possibilités. Par une gestion claire et ouverte des sommes
récoltées, il suscite la confiance et la
générosité des membres de la C.E.B.99(*)
e) Le moyangeli veille à la
bonne entente et à la franche collaboration avec les autorités
civiles au niveau du quartier
CONCLUSION
L'annonce de la Parole de Dieu, surtout sous la forme de la
nouvelle évangélisation, est l'oeuvre de tout le peuple de
Dieu : hiérarchie constituée des clercs, fidèles
laïcs et religieux. C'est une oeuvre d'Église, une mission commune
à tous, chacun selon sa condition canonique. Il ressort également
qu'il y a deux types de sujets : ceux qui prêchent la Parole de Dieu
en propre, les clercs et ceux qui y coopèrent, et les laïcs,
suivant le principe de la communion et le respect des règles
édictées par l'Evêque en matière d'apostolat (can.
772).
La Parole de Dieu n'est pas seulement l'Écriture
Sainte, mais aussi la tradition patristique et ecclésiastique en
général. En effet, la législation canonique admet que les
laïcs prêchent dans l'Eglise ou l'oratoire pour toutes les autres
formes de prédications, moyennant pourtant un mandat canonique. Au cours
des célébrations liturgiques, les laïcs peuvent être
admis à assurer la prédication genre témoignage de vie
chrétienne, au nom des principes de la diversité des fonctions
dans l'universalité et l'unité du salut chrétien. La
législation actuellement en vigueur affirme sans équivoque que la
prédication liturgique reste réservée aux ministres
sacrés. Cette forme de prédication nécessite l'ordination
et le mandat canonique. Les autres formes nécessitent seulement le
mandat canonique octroyé par l'autorité compétente. Les
tentatives ébauchées, par exemple en Allemagne, n'ont
accouché, jusqu'ici, que d'une souris.
En fait dans l'Eglise catholique, les ministres de la Parole
de Dieu exercent leur prérogative, à cet effet, in
nomine Ecclesiae. Dans les autres communautés
chrétiennes ou non, il ne devrait pas en être autrement, personne
ne peut exercer la fonction de prêcher, de son propre chef.
Nous recommandons que les prêtres manifestent un minimum
de compétences pastorales. Les célébrations doivent
être soigneusement préparées et vécues avec ferveur.
L'homélie, en particulier, doit nourrir l'âme des fidèles,
les toucher du fond du coeur et même les questionner profondément.
L'on évitera des platitudes liturgiques ou des improvisations banales
bondées de propos décousus qui, très souvent,
déçoivent le peuple de Dieu et l'amène parfois à
aller chercher mieux ailleurs. La dynamique du groupe dans une assemblée
est nécessaire. Toutefois, qu'on épargne les fidèles
d'abondants slogans populistes de nature à encombrer inutilement
un enseignement religieux. Être proche des fidèles, toutes
catégories confondues, et leur manifester notre sollicitude pastorale,
voilà les défis pastoraux qui s'imposent dans les circonstances
actuelles. Les nouveaux mouvements religieux ne sont pas seuls à tendre
les pièges de l'esclavage.
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Consecrata, sur la vie consacrée et sa mission dans l'Eglise et dans le
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Ecclesia in Africa... sur l'Eglise en Afrique et sa mission
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4. CARRASCO ROUCO, A., Le primat de l'Evêque de
Rome. Etude sur la cohérence ecclésiologique et canonique du
primat de juridiction, Fribourg, Ed. Universitaires, 1990.
5. C.J. ERRAZURRIZ M., II « Munus docendi
Ecclesiae » : Diritti e doveri dei fedeli, Dott. A.
Giufré Editore, Milano, 1991 (ateneo Romano della Santa Croce, Monografi
Giuridiche 4), p. 51-64.
6. HERVADA, J., Diritto costituzionale canonico
Giuffrè, Editore, 1989, 65 p.
7. Karl Rahner, L'homme à l'écoute du verbe.
Fondements d'une philosophie de la religion, Mane, Paris, 1967, p. 271.
8. KALONJI NTEKESHA, Les communautés
ecclésiales de base : foyers d'un christianisme africain ?
Analyse sociologique du projet pastoral des évêques za·rois
de 1961 à 1981, Excerpta ex Dissertatione ad Doctoratum in Facultae
Scientiarum Socialum Pontificae Universitatis Gregorianae, Rome, 1983.
9. Louis BERTSCH : Des laïcs dirigeants de
communauté, un modèle africain, éd ISSR, Kinshasa,
1995, 223 p.
11. Lucie BRUNET, Les communautés
ecclésiales de base l'exemple de Bangui en Centrafrique,
L'Harmattan, Paris, 2006, 185p.
12. NAZ, R., Traité de droit canonique,
137 p.
13. NZIR NYANGA, J-M., « Eléments pour une
catéchèse contextualisée au Congo »,
Kinshasa, Baobab, 2002, 504 p.
14. Patrick VALDRINI, La fonction d'enseignement de
l'Eglise dans collection, précis d'ALLOZ, 2ème
éd, 1999.
15. Patrick VALDRINI, Droit canonique, Editions
Dalloz, Paris, 1999
16. THILS, G., Les laïcs dans le nouveau code de droit
canonique, p. 8-12 et 49-63 ;
17. THURIAN, M., Sacerdoce et ministère,
Taizé, Les Presses de Taizé, 1970, p. 71ss.
D. Articles
1. ONCLIN, W., « Le pouvoir de l'Evêque et
le principe de collégialité », dans EIC
26 (1970), p. 33-34.
2. KARRER, L., « Predicazione dei
laici » dans DP, p. 591-592.
3. Giorgi FELICIANI, « La prédication des
laïcs dans le code » dans l'année
canonique. Tome XXXI, 1988.
4. NGINDU MUSHETE , A.(dir), « Parole de Dieu
et langages des hommes », dans Bulletin de théologie
africaine 6 (1984) n° 11, pp.152-153.
5. RIGAL, J., « Des communautés pour
l'Eglise » dans Telema 10 (1984/2) n. 38, p. 93.
TABLE DES MATIÈRES
ÉPIGRAPHE
I
DÉDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
V
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE : FONDEMENTS THEOLOGIQUE
CHAPITRE I : DONNÉES
BIBLIQUES
3
1. DIEU UN ET TRINE
3
2. LES MINISTRES DE LA PAROLE DE DIEU DANS LE
NOUVEAU TESTAMENT
4
A) JÉSUS
4
B) LES APÔTRES
5
3. LA MISSION DES DOUZE ET DES
SOIXANTE-DOUZE
7
CHAPITRE II : DONNÉES
ECCLÉSIOLOGIQUES
10
1. L'ANNONCE DE LA PAROLE DE DIEU SELON LE CONCILE
VATICAN II
10
2. LA MISSION DE L'ÉGLISE PEUPLE DE
DIEU
13
3. LA MISSION DES FIDÈLES
CHRÉTIENS
14
DEUXIEME PARTIE : FONDEMENTS CANONIQUES
CHAPITRE III : LES MINISTRES DE LA
PAROLE DE DIEU SELON LE CODE DE DROIT CANONIQUE
16
1. LE PAPE ET LE COLLÈGE DES
ÉVEQUES
16
2. LES ÉVÊQUES
DIOCÉSAINS
18
3. LES PRÊTRES DIOCÉSAINS
20
4. LES CLERCS RELIGIEUX
21
5. LES DIACRES
24
6. LES FIDÈLES LAÏCS
25
CHAPITRE IV : ANALYSE DE QUELQUES
CONCEPTS
29
1. L'HOMÉLIE
29
2. LA PRÉDICATION
31
A). A QUI REVIENT-IL DE PRÊCHER ?
32
B). COMMENT ANNONCE-T-ON LE CHRIST ?
33
C). ON DIT VOLONTIERS « PRÊCHER PAR
L'EXEMPLE ». Y A-T-IL PLUSIEURS FAÇONS DE
PRÊCHER ?
34
D). ON DIT SOUVENT QUE LA PRÉDICATION A
MAUVAISE PRESSE.
34
E). ON PEUT SE POSER LA QUESTION: QUEL EST LE
MODÈLE ÉVANGÉLIQUE DU « BON
PRÉDICATEUR » ?
35
F). N'EST-CE PAS UN TROP
BEAU COMME« PROGRAMME » ?
35
G). POUVONS NOUS ENCORE NOUS POSER LA QUESTION SUR
LE RÔLE DE L'ASSEMBLÉE ? N'EST-ELLE PAS SOUVENT TROP
PASSIVE ?
36
H). UNE QUESTION QU'ON SE POSE ENCORE : SI LE
PRÊTRE NE « COMMENTE » PAS, IL NE DONNE PAS LIBRE
COURS À SON EGO, S'IL NE FAIT PAS DE LA CHAIRE UNE TRIBUNE POUR UNE
CAUSE POLITIQUE, MORALE, S'IL « ANNONCE LE CHRIST »,
QUEL SERA ALORS LE CONTENU DE SA PRÉDICATION ?
37
TROISIEME PARTIE : PERSPECTIVES PASTORALES
CHAPITRE V : LA FORMATION
CATÉCHÉTIQUE
39
1. CATÉCHÈSE CONTEXTUALISÉE
COMME ÉDUCATION TOTALISANTE À LA FOI
39
A). SIGNIFICATION DE LA CATÉCHÈSE
CONTEXTUALISÉE
40
B). OBJECTIFS
41
2. DOMAINES DE FORMATION
43
A). FORMATION DE LA CONSCIENCE
43
B). FORMATION À LA VIE DE PRIÈRE
45
C). L'ÉDUCATION PERMANENTE ET LA FORMATION
DES FORMATEURS
46
CHAPITRE VI : LES COMMUNAUTÉS
ECCLESIALES DE BASE (CEB)
50
1. DÉFINITION
51
2. OBJECTIFS
52
3. LES MEMBRES DE LA C.E.B.
52
4. CRITÈRES DE CHOIX DES RESPONSABLES DES
COMMUNAUTÉS ECCLÉSIALES DE BASE
53
5. COMPÉTENCES DU RESPONSABLE
(MOYANGELI)
54
CONCLUSION
56
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
58
TABLE DES MATIÈRES
63
* 1 Cf. PONTIFICIO CONSIGLIO
PER IL DIALOGO INTERRELIGIOSO - CONGREGAZIONE PER L'EVANGELIZZIZIONE DEI
POPOLI, Dialogo e annuncio. Riflessioni e orientementi sul dialogo
interreligioso e l'annuncio del Vangelo di Gesù Cristo (19.5. 1991), nn.
10 et 19.
* 2 Cf. Hb. 1, 1-3a. L'on
peut compléter certains aspects de ce thème en lisant :
Parole de Dieu, dans Vocabulaire de théologie Biblique, sous la
direction de X. LEON DUFOUR, 2e éd., Paris, Cerf, 1970., col.
905ss. Voir aussi : PONTIFICIO CONSIGLIO PER IL DIALOGO INTERRELIGIOSO -
CONGREGAZIONE PER L'EVANGELIZZAZIONE DEI POPOLI, Dialogo e annuncio, nn.
21-22.
* 3 « Eius
praedicatio prophetica, per signa confermata, culmen attingit in mysterio
paschali, supremo verbo amoris divini, quo Pater nos locutus
est » : SYNODUS EPISCOPORUM, Utimus temporibus (30.11.1971) : EV
IV/1155.
* 4 Christ est le Chemin vers
le Père : « Je suis le chemin, la vérité et
la vie » (Jn. 14, 6). Le verset 9 du même chapitre sonne :
« Qui me voit, voit le Père ». Telle idée est
également reprise dans la constitution Conciliaire Dei Verbum, n.
4 ; JEAN-PAUL II, Exhort. Apost. Catechesi trandendae, n. 5. Il a
été aussi écrit plus tard :
« Jésus-Christ n'est pas un « principe »,
ni un « programme ». Jésus n'annonce pas seulement
une doctrine de Vérité comme un autre prophète ou un
philosophe ; il est la Vérité divine qui se
révèle » : VON BALTHASAR, H.U., Le complexe
antiromain. Essai sur les structures ecclésiasles, Paris, Apostolats des
éditions, 1976, p. 139.
* 5. Cf. PONTIFICIO CONSIGLIO
PER IL DIALOGO INTERRELIGIOSO - CONGREGAZIONE PER L'EVANGELIZZAZIONE DEI
POPOLI, Dialogo e annuncio, nn. 17; 64-65; 68.
* 6 Cf. Rm 15, 16 ; Eph 3,
7
* 7 Cf. Lc 4, 43.
* 8 Cf. Lc 5, 43
* 9 Cf. Marc 1, 38
* 10 Cf. Lc 9,1-6
* 11 Cf. Ac 1, 8
* 12 Cf. Ac 5, 42
* 13 L'historicité
étant un attribut intrinsèque à la
révélation comme agir libre de Dieu avec l'homme. Cf. Karl
Rahner, L'homme à l'écoute du verbe. Fondements d'une
philosophie de la religion, Mane, Paris, 1967, p. 271.
* 14 Can 747 :
§1
* 15 Cf. Can. 781.
* 16 Celui qui enseigne est a
priori déjà enseigné; il est témoin, porteur d'une
profonde conviction personnelle suscitée par l'action discrète,
en lui, de l'Esprit : l'Eglise est d'abord en mission vers
elle-même, une mission ad intra. C'est cette
présupposition qui donne tout son sens à l'autre
« pendant » de la totalité de sa mission proprement
dite, la mission ad gentes et/ou ad extra. Cf.
Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa... sur l'Eglise en
Afrique et sa mission évangélisatrice vers l'an 2000,
n°73-79.
* 17 Cf. PAUL VI, enc.
Evangelii nuntiandi..., (8 décembre 1975), Cité du
Vatican, Typographie Polyglotte Vaticane, 1975, n. 59 ; voir aussi les
constitutions Lumen Gentium, n.17 ; Ad Gentes, nn. 1, 2, 6, 3.
Pour JEAN-PAUL II l'Eglise est par nature missionnaire : enc.
Redemptoris missio (7/12/1990), Città del Vaticano, Libreria
Editrice Vaticana, 1991, nn. 9 et 62. Cet aspect missionnaire de l'Eglise est
également relevé par BÜHLMANN, W., La tierce
église est là, Kinshasa, éditions Saint-Paul Afrique,
1978, p.230ss.
* 18 « C'est un
droit qui ne provient ni d'une concession de la hiérarchie - bien qu'il
s'exerce sous la juridiction général de l'autorité
compétente - ni d'une mission confiée par elle, mais qui est
reçu en vertu de la condition personnelle de membre du peuple de Dieu.
Et puisqu'il provient du baptême, il s'agit d'un droit propre à
tous les fidèles » DEL PORTILLO, A., Fidèles et
laïcs dans l'église. Fondement de leurs statuts juridiques
respectifs, (trad. fr.), Paris, SOS, 1980, p. 98-99 ; HERRANZ, J.,
Studi sulla nuova legislazione della Chiesa, Milano, Giuffrè
Editore, 1990, p205-240.
* 19 Cf. HERVADA, J.,
Diritto costituzionale canonico Giuffrè Editore, 1989, p 65. voir aussi
NAVARO, L.F., Il fedele laico, dans Il dirritto nel mistero della
Chiesa, II, Roma, PUL, 1990, p. 142-147.
* 20 «L'impegno
universale dei fedeli a cooperare alla dilatazione del Regno di Dio, non deve
in noi ingerire l'idea che sia un munus pianificato: tale idea non può
essere in alcun modo recepita in seno alla Chiesa cattolica, la quale è
nella sua essenza a struttura gerarchizzata: anche il munus docendi è
gerarchcamente ordinato» : DAMIZIA, G., Rapporto tra «munus
docendi» e «munus sanctificandi», dans monitor
Ecclesiasticus 109 (1989), p. 111.
* 21 «Ma non c'è
dubbio che, nell'attuale legislazione, la predicazione vera e propria,
cioè quella ufficiale, publica, legittima, salvo eccEzioni di volta
ponderate dall'ordinario - e che nel clima del dopo Concilio vanno estendendosi
- sia riservata ai diaconi e presbiteri»: CORRADINI, C., La predicazione
oggi. Risveglio o persistente difficoltà della predicazione?, dans
Palestra del clero 6 (1983), p. 413.
* 22 Cf. GRASSO, D.,
Teologia della predicazione, dans AA.VV. La predicazione alla luce del
Concilio. Atti del primo congresso nazionale dei predicatori cappucini italiani
(Roma 15-19. 1. 1968), Pompei, 1968, p.37 et 42.
* 23 C'est à titre de
configuration au Christ que les fidèles sont députés au
service de la Parole. Voici un témoignage : « Quale altra
titolarità possiamo quindi avere nei riguardi dell'evangelizzazione,
della predicazione e dello stesso magistero della Chiesa se non quella di
Cristo, che è unica e che negli altri può solo essere
partecipata, secundum proprium cuiusque condicionem, come ben
ricordano sia il canone 96, quando parla della costituzione nella Chiesa della
persona, sia il canone 204 quando ci da la nozione di fedeli che partecipano ai
munera Christi?»: FAGIOLO, V., Il munus docendi, p. 26.
* 24 LG 22 est repris mot
à mot par le can. 330 : « De même que, par la
disposition du Seigneur, Saint Pierre et les autres Apôtres constituent
un seul Collège, d'une manière semblable le Pontife romain,
successeur de Pierre, et les évêques, successeur des
Apôtres, sont unis entre eux ».
* 25 «Romanus Pontifex
pro sua universali et plena iurisdictione, in qua suprema quoque magisterii
potestas continentur, in toto orbe terrarum ad praedicandum verbum Dei est
competens»: WERNZ, F.X. - VIDAL, P., Ius canonicum, Roma, PUG,
1952, p. 33-34.
* 26 Cf. CARRASCO ROUCO, A.,
Le primat de l'Évêque de Rome. Étude sur la
cohérence ecclésiologique et canonique du primat de
juridiction, Fribourg, Ed. Universitaires, 1990. Ce volume est nourri
d'une bibliographie abondante, spécialement p. 243-277.
* 27 Cf. PAUL VI, M. P.
Pastorale munus, II, 1 (30.11.1963): EV II / 127
* 28 Cf. SACRA CONGREGATIO
PRO EPISCOPIS, Directorium Ecclesia Imago (22. 11. 1973): EV IV / 1951
- 1980.
* 29 Cf. can. 762 ;
ONCLIN, W., « Le pouvoir de l'Evêque et le principe de
collégialité », dans EIC 26 (1970), p.
33-34.
* 30 Cf. can. 1327 / CIC
1917; SACRA CONGREGATIO CONSISTORIALIS, Instructio ut quae:AAS 9(1917), p.
328.
* 31 Cf. PAUL VI, Exhort.
Apost. Evangelii nuntiandi, n. 68; URRU, A. G., La funzione di
insegnare della Chiesa, Roma, Vivere in, 1988, p.53.; URRU, A., La
funzione di insegnare, p. 620-621; ONCLIN, W., Le pouvoir de
l'Evêque et le principe de collégialité, p. 29.
* 32 Cf. SYNODUS
EPISCOPORUM, documentum Ultimus temporibus. : EV IV/1178-1190.
* 33 L'Ordination fait du
prêtre maître de la Parole et ministre des sacrements : cf.
CONGREGATION POUR LE CLERGE, Le prêtre maître de la parole,
ministre des sacrements et guide de la communauté en vue du
troisième millénaire chrétien, Cité du
Vatican, 1999, p. 14-32.
* 34 Cf. can. 1008 ;
PONTIFICIO COMMISSIO CODICIS IURIS CANONICI INTERPRETENDO, Codex iuris
canonici. Fontium annotatione et indice analytico-alphabetico auctus,
Roma, Libreria Editrice Vaticana, p. 212.
* 35 Cf. CONFERENCE
EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO, Directoire sur la nouvelle
Evangélisation et la catéchèse dans la perspective de
l'Eglise Famille de Dieu. A l'usage des agents de
l'évangélisation et de la catéchèse en
République Démocratique du Congo, Kinshasa-Gombe, Editions
du Secrétariat Général de la CENCO, 2001, p. 29ss et
73-74.
* 36 Cf. can. 673 et PAUL
VI, Evangelii nuntianti, n. 69 : EV V / 1685.
* 37 Cf. can. 758. Selon le
droit, le ministère pastoral épiscopal influe sur la vie
religieuse. Nous suggérons la lecture de : CONGREGATION POUR LES
INSTITUTS DE VIE CONSACREE ET LES SOCIETES DE VIE APOSTOLIQUE, Directives sur
la formation dans les instituts religieux (2. 11. 1990), Paris, Cerf, 1990, nn.
94-97, p. 61- 63.
* 38 PAUL VI, Exhort. Ap.
Evangellii nuntiandi, n. 79; voir aussi can. 573, 758, 783. En
général, les religieux ont été les premiers
évangélisateurs, dans le passé, et doivent encore se
maintenir au service du dynamisme missionnaire, même dans la nouvelle
évangélisation. A ce propos, lire aussi JEAN-PAUL II, Carta
apostolica Los caminos del Evangelio (29. VI. 1990): EV XII / 365-367;
375-376.
* 39 SACREE CONGREGATION
POUR LES RELIGIEUX ET INSTITUTS SECULIERS ET POUR LES EVEQUES, Notes
directives, Mutuae relationes (14. 5. 1978) :EV VI :
693-706.
* 40 Cf. JEAN-PAUL II, Carta
apostolica Los caminos del Evangelio.: (29. 6. 1990): EV XII /
362.
* 41 Les can. 757 et 767
certifient que prêcher relève des facultés propres des
diacres. L'on peut donc lire : « La grâce sacramentelle,
en effet, leur donne la force nécessaire pour servir le peuple de Dieu
dans la « diaconie » de la liturgie, de la parole et de
charité, en communion avec l'évêque et son
presbyterium » : LG 29.
* 42 Cf. PAUL VI,
Constitution apostolique Pontificalis romani :EV III /466 ;
PAUL VI, MP Sacrum diaconatus ordinem (18.06.1967), n.22, 7, 8: EV II
/ 1392.
* 43 THURIAN, M.,
Sacerdoce et ministère, Taizé, Les Presses de
Taizé, 1970, p. 71ss.
* 44 WERNZ, F. - VIDAL, P.,
Ius canonicum, p. 32.
* 45 Il s'agit de : DEL
PORTILLO, A., Fidèles et laïcs dans l'Eglise, p.
21-47 ; LO CASTRO, G., Condizione del fedele e concettualizzazione
giuridica, dans IE 3 (1991), p. 3-32: la dernière note de ce long
article contient une abondante indication bibliographique; ERRAZURI, C.J.;
II battesimo degli come causa di effeti guiridico-canonici, dans IE 1
(1990), p. 3-21; THILS, G., Le laïc dans le nouveau code de droit
canonique. Les laïcs dans l'Eglise. Etudes canoniques, XVIIIe session
d'études canoniques, dans AC 29 (1985-1986), p. 7-211 ;
CORRECO, E., HERZOG, N., SCOLA, A. (publié par), Les droits
fondamentaux du chrétien dans l'Eglise et dans la société.
Actes du IVe congrès international de droit canonique, (Fribourg
(Suisse) 6-11. 11. 1980), Herder, Suisse - Milan, Giuffrè, 1981 ;
WALFF, K., Dei Laie im neuen Kirchenrecht, dans RDC 37 (1987),
p.3-31, etc.
* 46 Cf. NAVARRO,
L.F.,Il fedele laico, p. 150-153. MARTIN DE AGAR, J.T., El derecho
de los laicos a la liberdad en lo temporal, dans Ius canonicum 25
(1986), p. 535ss ; ARRIETA, J. I., Jerarquia y laicado, dans
Ius canonicum 56 (1986), p. 129-131; THILS, G., Les laïcs
dans le nouveau code de droit canonique, p. 30ss ; HERRANZ, J.,
Studi sulla nuova legislazione delle Chiesa, p. 216ss.
* 47 Cf. NAZ, R.,
Traité de droit canonique, p. 137 ; JEAN-PAUL II,
Exhortation postsynodale Chrisfideles laici, n. 15.
* 48 Cf. THILS, G., Les
laïcs dans le nouveau code de droit canonique, p. 8-12 et
49-63 ; KARRER, L., Predicazione dei laici, dans DP, p.
591-592.
* 49 Cf. JEAN-PAUL II,
Exhortation postsynodale Chrisfideles laici, n. 23.
* 50 L'Eglise et ses
pasteurs se sont toujours intéressés à la question de la
femme en vue d'approfondir l'incidence de sa particularité. De la maison
et du ministère des femmes dans l'Eglise il est question dans :
JEAN-PAUL II, Litt. ap. Mulieris dignitatem (15.8.1988) : EV XI
/ 120661345 ; CONGREGATION POUR LA DOCRINE DE LA FOI, Déclaration
Inter insignores (15.10.1976) : AAS 69 (1977) 98 - 116 ;
PAUL VI, MP Ministeria quaedam, VII : EV IV / 1764 ; SACREE
CONGREGATION POUR L'EVANGELISATION DES PEUPLES (Commission pastorale), Document
La fonction évangélisatrice (19. 11. 1975) : EV V /
1546 ; DEL PORTILLO, A. Fidèles et laïcs dans l'Eglise,
p. 218-222.
* 51 Cf. JEAN-PAUL II,
Exhortation postsynodale Chrisfideles laici, n. 49-52.
* 52 Jn 20, 17-18. JEAN-PAUL
II, Litt. ap. Mulieris dignitatem, nn. 15-16.
* 53 Cf. Can 767 §2.
* 54 (69) Cf Jean-Paul II,
Exhort. ap. Catechesi tradendae (16 octobre 1979), n. 48: AAS
71 (1979), pp. 1277-1340; Commission pontificale pour
l'interprétation des Décrets du Concile Vatican II,
Réponse (11 janvier 1971): AAS 63 (1971), p. 329; Sacrée
Congrégation pour le Culte Divin, Instruction Actio pastoralis
(15 mai 1969), n. 6d: AAS 61 (1969), p. 809; Institutio
Generalis Missalis Romani (26 mars 1970), nn. 41; 42; 165; Instruction
Liturgicae instaurationes (15 septembre 1970), n. 2a: AAS 62
(1970), p. 696; Sacrée Congrégation pour les Sacrements et le
Culte Divin, Instruction Inaestimabile donum (3 avril 1980), n. 3:
AAS 72 (1980), p. 331.
* 55 Commission pontificale
pour l'interprétation authentique du Code de Droit Canonique,
Réponse (20 juin 1987) : AAS 79 (1987), p. 1249.
* 56 Cf C.I.C., can.
266, § 1.
* 57 Cf C.I.C., can.
6, § 1, 2o.
* 58 La partie qui nous
intéresse est ainsi formulée en latin :
« Ecclesiae, cui Christus Dominus fidei depositum concredidit ut
ipsa, Spiritu sancto assistente, veritatem revalatam sancte
custodiret, intimius persecrutaretur, fideliter annuntiaret atque
exponeret... » (can. 747 §2).
* 59 Cette fonction est de
nouveau développé dans le Directoire pour le ministère
et la vie des prêtres, 31 janvier 1994, dans DC n°2092, p.
360-389 ; et le Directoire pour le ministère et la vie des
diacres permanents, 22 février 1998, dans DC n°2181,
p. 425-447.
* 60 Dei Verbum,
21.
* 61 Cf. SYNODE DES EVEQUES,
Message au peuple de Dieu, 1977, n. 1 ; JEAN PAUL II,
Exhortation apostolique post-synodale Catechesi tradendae, 1979, n. 10
et 18 ; CONGREGATION POUR LE CLERGE, Directeur général
pour la catéchèse, 1997, n. 139.
* 62 Cf. P-A GIGUERE,
Catéchèse et maturité de la foi, Bruxelles, Ed.
Lumen Vitae, 2002 ; A. FOSSION, Catéchèse dans le champ
de la communication, Paris, Cerf, 1986 ; J-M. NZIR Nyanga, La
catéchèse contextualisée au Congo, Kinshasa, Ed.
Baobab, 2002.
* 63 C'est ainsi que
certains historiens, comme le professeur François BONTINCK, paraphrasant
le Pape Paul VI, aiment à qualifier la République
Démocratique du Congo, première nouvelle terre, en Afrique
sub-saharienne, à être évangélisée, au
seizième siècle par les missionnaires portugais et espagnols.
* 64 Cf. J DANIELOU, La
catéchèse au premier siècle, Paris, ISPC, 1968 ;
E. ALBERICH, Catechesi, dans J. GEVAERT, Dizionario di
catechetica, p. 104.
* 65 Cf. L. LA ROSA,
Storia della catechesi medievale, Messine, ESUR-Ignatianum, 1991.
* 66 Cf. Evangelii
nuntiandi, n. 24 ; Catechesi tradendae, n. 18;
Directoire général pour la Catéchèse, n.
18.
* 67 Cf. Message au
peuple de Dieu, 1977, n. 1 et 11 ; Catechesi tradendae, n.
18 ; Directoire général pour la Catéchèse,
n. 139.
* 68 Cf. Catechesi
tradendae, n. 15.
* 69 Cf. Ib., n.
10-17. Le Pape Jean-Paul II fait, ici, allusion à la mission des
Apôtres reçue de Jésus lui-même, l'enseignant et le
seul maître, à la catéchèse à l'âge
apostolique (n. 11), à la catéchèse chez les Pères
de l'Église (n. 12), etc.
* 70 Cf. Ib., n.
18.
* 71 Cf. Catechesi
tradendae, n. 56 et 57.
* 72 Cf. L-A. GALLO,
Nuovo cristologie in America Latina, p. 60.
* 73 Cf. Lc 4, 16-21:
Jésus inaugure la prédication en Galilée dans la synagogue
de Nazareth et revendique pour soi l'oeuvre libératrice du messie,
pré-annoncée par le prophète Isaïe. Il est
envoyé pour « annoncer aux pauvres le joyeux message, pour
proclamer aux prisonniers la libération et aux aveugles la vue, pour
remettre en liberté les opprimés, et prêcher une
année de grâce du Seigneur ». Jésus confirme sa
mission de libérateur du mal radical qu'est le péché - qui
signifie avant tout rupture de l'harmonie entre Dieu et l'homme et son prochain
- moyennant des signes de libération des maux physiques. A Jean-Baptiste
qui voulait savoir quelle conscience il avait de soi-même, Jésus
répond sans ambages : « Allez dire et raconter à
Jean ce que vous avez vu et entendu dire : les aveugles retrouvent la vue,
les boiteux marchent, les lépreux sont soignés, les sourds
entendent, les morts ressuscitent, et aux pauvres est annoncée la Bonne
Nouvelle » (Lc 7, 22-23)
* 74 Catechesi
tradendae, n. 15; Directoire général pour la
Catéchèse, n. 80 ; Catéchisme de l'Eglise
Catholique, n. 426.
* 75 Catechesi
tradendae, n. 20.
* 76 Cf. le Décret
provido sane de la Sacré Congrégation du Concile du
12-01-1935 ; AAS 27 [1935]145-154 ; Dc 33
[janvier-juin 1935] col. 1299-1309
* 77 Cf. Redemptor hominis
19.
* 78 Catechesi
tradendae, n. 71; Ecclesia in Africa, n. 53 ; Directoire
général pour la Catéchèse, n. 233-237.
* 79 Gaudium et spes,
n. 75.
* 80 Directoire
général pour la Catéchèse, n. 85.
* 81 Catéchisme
de l'Eglise Catholique, n. 1783-1785.
* 82 Novo millennio
ineunte, n. 33.
* 83 Cf. Sacrosanctum
Concilium, n. 10-13 et 19.
* 84 Cf. Directoire
Général pour la Catéchèse, n. 51.
* 85 Cf. Ib., n. 71
et 72.
* 86 Cf. A FOSSION, La
catéchèse dans le champ de la communication. Ses enjeux pour
l'inculturation de la foi, Paris, Cerf, 1990, p. 9. A la page 16, nous
pouvons lire ceci : « Effectivement, nous admettons comme
présupposé fondamental, théologiquement sûr, que la
catéchèse prend corps dans la communication humaine et elle est
elle-même un acte de communication spécifique. Elle s'enracine, en
réalité dans le dessein de Dieu qui se veut communiquer à
l'humanité ».
* 87 Cf. Dei
verbum, n. 2-4, 7, 14, et 17.
* 88 Catechesi
tradendae, n. 45.
* 89 N. BREUVAL,
Catechesi educativa : fenomeno di communicazione, dans
«Orientamenti Pedagogici» 3(1974), p. 579.
* 90 Cf. A. FOSSION, La
catéchèse dans le champ de la communication, pp. 33-34, et
138-139.
* 91 Cf. Catechesi
tradendae, n. 5.
* 92 Cf. Catechesi
tradendae, n. 59 ; Directoire Général pour la
Catéchèse, n. 208 : « Il est du devoir de la
catéchèse de trouver le langage adapté aux enfants et aux
jeunes de notre temps et bien d'autres catégories de personnes :
langage des étudiants, des intellectuels, des hommes de science ;
langage des analphabètes ou des personnes de culture simple, langage des
handicapés, etc. ».
* 93 Cf. commentaire de can 780
CIC/83
* 94 L'expression est de
KABASELE Mukenge, les enjeux du synode africain, dans Nouvelle
Revue de théologie 116(1994), p. 174
* 95 BERTSCH, L., Des
laïcs, dirigeants de communauté, ISSR, Kinshasa, 1995, p.
87
* 96 Idem
* 97 NB. Cette appellation
(Moyangeli), est celle utilisée dans l'Archidiocèse de Kinshasa
pour désigner le premier responsable d'une communauté
ecclésiale de base.
* 98 NB.
« Bayangeli » c'est le pluriel de
« moyangeli » qui veut dire tout simplement : les
responsables des communautés ecclésiales de base
* 99 Ibid. p. 90.
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