§2. La femme dans la
société traditionnelle
Depuis l'aube des temps, la femme congolaise a toujours
joué un rôle important dans la société, rôle
qui a connu des mutations suite aux changements sociaux politiques et
économiques qui ont marqué les différentes époques
de l'histoire de la République Démocratique du Congo.
a. Période pré-coloniale
Dans la société traditionnelle, la femme se
limitait à son rôle de mère nourricière,
d'éducatrice et de gardienne des valeurs traditionnelles. Les
principales activités étaient de tenir le ménage, puiser
de l'eau, cueillir les bois, labourer les champs. Elle s'élevait aussi
dans la poterie et la vannerie.
Tous ces travaux agricoles et domestiques quotidiens, elle les
exécutait avec des instruments rudimentaires et dans des conditions
très pénibles. Son horaire journalier allait de 6 heures à
21 heures ; elle faisait des grandes distances à pied avec des
charges sur la tête et très souvent avec un bébé sur
le dos.
Sur le plan social, elle était d'abord mère car
c'est elle qui donnait la vie. Elle l'entretenait et gardait les traditions,
bien que relègue au second plan, elle était respectée et
parfois même, consultée. On rapporte chez LUNDA, c'est la femme
qui gardait les armoiries du chef à son décès pour les
transmettre au successeur.
Mais la femme aussi était soumise aux interdits de
plusieurs ordres, notamment les interdits alimentaires rencontrés dans
presque toutes les tribus. Des préjugés et mentalités
parfois dégradant pesaient sur elle et la maintenaient dans une
situation de complexe d'infériorité par rapport à son
partenaire homme.
Cette situation était nourrie en elle depuis la tendre
enfance et la rendait résignée.
Sur le plan politique, la vie active publique lui était
fermée d'une manière générale, à part
quelques cas isolés où l'on a pu avoir des femmes reines et
d'autres qui ont pris position au cours des palabres qui engageaient la
société.
b. Période coloniale
Au cours de cette période, la femme avait gardé
ses tâches traditionnelles en général.
Néanmoins, l'accès aux écoles lui a
été autorisé. Timidement quelques écoles
ménagères d'infirmières et de monitrices ont
été crées pour les filles, mais aucune action vigoureuse
n'a été entreprise pour engager la fille à la
scolarité, ni pour avoir l'accès aux fonctions officielles.
C'est ainsi que durant cette période, on a pu
déjà compter beaucoup de femmes dans les hôpitaux comme
infirmières et dans l'enseignement.
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