PREMIERE PARTIE
LES CADRES POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL DE
L'ALTERNANCE
PLAN
Introduction..............................................................................................18
I / L'évolution institutionnelle et
politique..................................20
A / Le processus
démocratique................................................20
5. Senghor et la peur du
multipartisme...........................................................20
6. Le multipartisme des « trois
courants ».......................................................22
7. Le « multipartisme intégral » de
Diouf........................................................24
8. 1990-2000 : une décennie
déterminante.....................................................27
B / Le rôle de l'ONEL et du
général ministre de
l'Intérieur.............................32
4. La présence d'autres instances
d'arbitrage.................................................32
- Le Conseil constitutionnel
- Le haut conseil de l'audiovisuel
-Quelques observateurs internationaux
5. L'Observatoire national des élections
(ONEL)..............................................33
6. L'armée et général ministre de
l'Intérieur.....................................................35
C/ Les
candidats......................................................................................41
2. Les principaux
candidats.........................................................................41
- Abdou Diouf, Président sortant et candidat du Parti
socialiste
- Abdoulaye Wade, leader de l'opposition
- Moustapha Niasse et Djibo Leyti KA, les dissidents
socialistes
2. Les autres
candidats..............................................................................43
II / L'implosion du Parti
socialiste.............................................45
5. Le PS de Diouf : une nouvelle
politique......................................................45
6. La guerre des
chefs................................................................................47
7. L'épreuve du deuxième tour :
tournant.......................................................49
8. l'équation : crise + départ de cadres =
défaite..............................................52
Conclusion...............................................................................................54
.
Introduction
Pour comprendre le changement intervenu au
Sénégal, le 19 mars 2000, il est nécessaire de prendre en
considération les mutations politiques et institutionnelles survenues
dans le pays, depuis son indépendance. En effet, si le pouvoir politique
a changé de mains à cette date, le lit de l'alternance s'est fait
à travers le temps, depuis son indépendance.
L'indépendance de la République
sénégalaise est acquise en septembre 1960, après trois
siècles de domination française. L'écrivain et
poète Léopold Sédar Senghor devient Président de la
République. Le système politique évolue alors vers un
monopartisme de fait, parachevé en 1966 sous l'égide de l'Union
Progressiste Sénégalaise (UPS), qui donnera naissance plus tard
au Parti Socialiste. En 1976, Senghor installe un système tripartite,
puis quadripartite qui permet à une opposition légale de se
constituer, illustrée par Abdoulaye Wade, candidat aux élections
de 1978 et leader du Parti Démocratique Sénégalais
(PDS).
Le départ volontaire du pouvoir de Senghor, voit
l'avènement de son Premier Ministre, son « dauphin
constitutionnel » Abdou Diouf, qui autorise le multipartisme. Il
sera, avec des scores très larges, régulièrement
réélu (1983, 1988, 1993), tandis que monte la contestation
étudiante, relayée par les manifestations de l'opposition, dont
les leaders sont arrêtés à plusieurs reprises, pour de plus
ou moins courtes périodes ( en 1988 et 1993).
Cependant, l'opposition sénégalaise la plus
visible se manifestera par des entrées et des sorties à ce qu'au
Sénégal, on nomme des « gouvernements de
majorité élargie », sur invitation du Président
de la République.
Malgré ces entrées, l'opposition ne perdit
jamais de sa crédibilité car elle continuait à se battre
pour obtenir des avancées non négligeable. Aussi, pour les
élections présidentielles de février et mars 2000 elle
obtint la création d'un Observatoire indépendant des
élections et la révision du code électoral.
Quant au parti socialiste, ces scores ne cessaient de
s'effriter au fil des différentes élections en même temps
qu'il enregistrait des défections, au conséquences lourdes, de
certains de ces cadres. Le départ le plus significatif étant
sans doute celui de Moustapha Niasse. En effet, en juin 1999, l'ancien ministre
des affaires étrangères, « baron » du PS,
annonce sa candidature aux élections présidentielles de 2000.
Exclu du parti, il forme l'Alliance des Forces de Progrès (AFP) qui
apportera son soutien à Abdoulaye Wade au second tour de
l'élection présidentielle.
Voilà les quelques repères qui nous permettent
de jeter les bases d'une observation des faits.
I / L'EVOLUTION INSTITUTIONNELLE ET POLITIQUE
A / LE PROCESSUS DEMOCRATIQUE
L'expérience du pluralisme politique
ébauchée par le Président Léopold Sédar
Senghor s'est poursuivie avec son ancien premier ministre, Abdou Diouf, dont la
tâche sera de gérer au mieux l'héritage de son
prédécesseur voire le consolider. Cet héritage se trouve
dans la position hégémonique que le Parti Socialiste a toujours
eue depuis l'accession du pays à l'indépendance et qui s'est
construite soit par interdiction des partis ou leur absorption, soit par
révision de la Constitution pour instaurer par la loi 76-26 du 16 avril
1976, un multipartisme contrôle et limité à trois partis.
Ceci nous amène à faire un détour par l'histoire politique
du Sénégal.
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